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Anne Roumanoff fête ses 30 ans de carrière : l’heure du bilan

Anne Roumanoff en septembre 2017.
Anne Roumanoff en septembre 2017. © Jacques BENAROCH/SIPA
Anthony Verdot-Belaval

Anne Roumanoff fête samedi ses 30 ans de carrière à l’Olympia. A cette occasion, la dame en rouge fait le bilan sur trois décennies de rires, mais parle aussi de ses projets à venir.

Paris Match. Anne, vous allez fêter vos trente ans de carrière à l'Olympia, une salle que vous affectionnez tout particulièrement. Vous vous sentez comment à deux jours de cet anniversaire ?
Anne Roumanoff . J’ai l’impression que cela fait 7 ou 8 ans que je suis dans le métier. Sûrement pas 30! Ca parait énorme… surtout que je n’ai pas l’impression d’avoir accompli tant de choses que cela. J’ai fait beaucoup de spectacles, mais je n’ai pas laissé de traces : pas de film, pas de pièce de théâtre. Oui, j’ai écrit quelques livres, mais certains sont beaucoup plus prolifiques que moi. Jusqu’à maintenant, je ne me sentais peut-être pas prête à m’engager dans un autre projet.

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Est-ce que vous avez en tête un souvenir plus marquant que les autres ?
Je n’aime pas trop l’idée de me tourner vers le passé, mais si je dois en choisir un ça serait le jour où on m’a dit que j’étais prise à La Classe. C’était en mai 87, j’avais 21 ans. A cette époque, on me refusait partout, on ne voulait de moi nulle part. Je me disais : "c’est une erreur"! Ce même jour, on m’a aussi appelé pour la pub d’une bière allemande. Je me suis alors dit : ma carrière est lancée! (Rires)

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A lire : Tout ce que vous devez savoir sur... Anne Roumanoff

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Nostalgie oblige, y a-t-il un personnage que vous aimez incarner ?
Pas tellement. Je les aime tous comme des enfants. Si je les fais, si je les incarne, c’est que j’ai de la tendresse pour eux. A contrario, en ce moment ce que je préfère c’est partager la scène avec mon public. Je me sens plus solide pour improviser!

Le rouge : un porte-bonheur

Qu’est-ce qui fait la grande différence entre la Anne des débuts et la Anne d’aujourd’hui, sûre d’elle et prête à fouler l’Olympia pour célébrer ses 30 ans de carrière ? 
Je me compare souvent à un ébéniste qui va polir un meuble. Au bout de trente ans de métier, il sera meilleur. Quand on est humoriste, c’est pareil. Il faut trouver le juste dosage entre la concentration et la détente. Aujourd’hui, je suis plus compétente qu’à mes débuts, mais je suis aussi plus sereine.

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Dès le départ, avez-vous cru en vous ?
J’ai cru en cette nécessité viscérale de faire ce métier. Quand je connaissais des échecs, comme au conservatoire, j’avais l’impression que ma vie s’arrêtait. J’avais pourtant un plan B, j’avais fait Sciences Po, j’aurais pu être journaliste… mais ce n’était pas pour moi! Je me souviens d’un homme d’affaires, ami de mes parents, qui à l’aube de mes 18 ans m’avait dit : "tu ne seras pas actrice". Je lui avais répondu avec aplomb : "si, j’aime trop les applaudissements". Mon adolescence ne tournait qu'autour de ça : je lisais même des biographies sur la réussite des autres.

Comment est né ce personnage de la femme en rouge ?
Lors de mon premier passage à la télévision, j’avais un haut rouge Kookaï avec des manches rayées. C’est devenu immédiatement un porte-bonheur! Je ne voulais plus l’abandonner. Alors, chaque soir, aux Blancs Manteaux, je jouais avec ce pull. Je me disais que si je l’enlevais, ça pouvait stopper ma dynamique et la chance que j’avais de réussir. Je me souviens encore de l'odeur qu'il avait... (Rires) Puis avec le temps, le rouge porte-bonheur s’est transformé en un simple code couleur. Ca me donne de l’énergie!

Pour vos 30 ans de carrière, vous n’avez pas hésité à faire une plus grande salle, comme un Accor Hotels Arena par exemple ?
Je n’ai jamais joué dans de très grandes salles. J’ai juste fait il y a un an une émission télé à Bercy, devant plus de 7.500 personnes. Et c’est vrai, je dois l’avouer, je m’étais éclatée. J’étais sortie de scène totalement déchaînée. Maintenant, je préfère jouer dans des salles à taille humaine. Dès lors qu’il faut mettre un écran géant pour que le public puisse avoir la chance de me voir, ce n’est pas mon délire!

"Je voulais être célèbre et j’ai réussi"

Quels sont vos prochains projets ?
C’est un nouveau spectacle que je vais essayer de sortir pour septembre 2018! J’ai déjà trouvé les thèmes, mais maintenant il faut écrire les sketchs. Je veux aussi m’attaquer au cinéma. J’ai écrit une comédie, que j’espère réaliser l’été prochain et dans laquelle je tiendrai le rôle principal. Et il y a cette envie de jouer dans une pièce de théâtre. Après 30 ans de one-woman-show, j’ai vraiment besoin de collectif. Mais je dois diriger! Car en étant tout à fait honnête, sauf si c’est un grand metteur en scène, j’aurais dû mal à m’écraser et à ne rien dire après 30 ans d’autonomie et de liberté absolue.

Avez-vous l’impression d’avoir réalisé tous les rêves que pouvaient avoir la jeune Anne à ses débuts ?
Pas tous, bien heureusement. Mais je voulais être célèbre et j’ai réussi. La prochaine étape c’est le cinéma! Je suis impatiente.

Votre plus grande source de satisfaction reste d’avoir su gérer votre carrière et votre vie de famille…
Je suis heureuse d’avoir pris le temps pour mes filles. Avec beaucoup d’acrobaties, j’ai réussi à combiner ma carrière et ma vie de famille, de femme et de mère. Je suis contente d’avoir réussi ça, c’est une source d’accomplissement. J’aurais été malheureuse si je n’avais pas eu d’enfant.

Quand le rideau se baissera samedi, vous penserez à quoi ?
Je sais que le public qui sera présent samedi sera celui qui m’aime le plus, peut-être celui qui est là depuis le début de ma carrière. Alors je serai émue c’est certain, je bouclerai un chapitre pour en commencer un autre. Mais pour le moment, je ne pense pas vraiment à cela : je dois encore trouver la tenue que je vais me mettre! (Rires)

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