Marie-José Pérec, la légende française des Jeux Olympiques en images
DANS LES ARCHIVES DES JO - Triple médaillée d’or olympique à Barcelone en 1992 et Atlanta en 1996, Marie-José Pérec a écrit l’une des plus belles pages du sport français.
Lorsqu’on la vouvoie, Marie-José Pérec s’étonne. Lorsqu’on lui explique qu’elle est une légende, elle s’amuse. « Mais je ne suis pas morte », lance-t-elle, avec sa timidité si touchante. Pourtant, la Française née à Basse-Terre en Guadeloupe a bel et bien inscrit son nom à jamais dans l’histoire des Jeux Olympiques. Marie-Jo était prédestinée à briller en athlétisme. 1968, son année de naissance, a vu la Française Colette Besson être couronnée d’or à Mexico en finale du 400 mètres.
Vingt-quatre ans plus tard, avec le visage de son aînée en tête, Marie-José Pérec s’envole, elle aussi, vers les sommets. À Barcelone, en 1992, elle monte sur la plus haute marche du podium après un rude combat contre sa rivale ukrainienne Olga Bryzgina, championne olympique en titre. Mental de gagnante, motivation sans faille, elle devient en 48 secondes et 83 centièmes, la nouvelle icône de la discipline.
Le doublé à Atlanta
Quatre ans plus tard, à Atlanta, elle se sait très attendue. « La Gazelle » allait-elle confirmer son exploit ? Comme motivation ultime, elle regarde, les yeux embués, l’une de ses idoles Mohamed Ali allumer la vasque olympique lors de la cérémonie d’ouverture. Elle a alors en tête le souvenir de sa « mamie » qui avait réuni, ce soir du 30 octobre 1974, tous ses petits-enfants autour d’elle pour regarder le combat du boxeur contre George Foreman.
A Atlanta, dans la ville de Martin Luther King, Marie-Jo, porte-drapeau de la délégation tricolore, veut marquer encore un peu plus l’histoire. Pari gagné, la championne fait même mieux qu’à Barcelone. L’or sur le 400 mètres, où elle établit un record en 48 secondes 25. L’or sur le 200 mètres. Rien ne peut arrêter l’athlète qui réalise le même doublé qu’un certain Michael Johnson.
La controverse australienne
C’est donc tout naturellement qu’en 2000, le public a les yeux rivés sur son idole. Mais la pression est trop forte. Marie-José Pérec craque sous les yeux des médias du monde entier qui relatent ses moindres faits et gestes, à une époque où la santé mentale des sportives est un tabou complet. Installée dans un hôtel hors du village olympique, Marie-Jo est épiée, se dit victime de menaces et fini par quitter Sydney sous le regard stupéfait des organisateurs.
Et alors qu’elle fait escale à Singapour, elle est au cœur d’une violente altercation entre son compagnon américain d’alors, Anthuan Maybank, et les journalistes. L’idole brisée se retrouve au poste de police, l’ambassade doit intervenir. Marie-Jo ne retrouvera jamais son niveau. Quatre ans plus tard, après avoir jonglé entre les blessures physiques et des tentatives de retour en compétition, la Française annonce sa retraite sportive. Mais l’histoire ne s’efface pas. Elle reste aujourd’hui encore, avec sa compatriote cycliste Félicia Ballanger, la seule Française triplement médaillée d’or aux JO.