Couverture fascicule

Richard O'Gorman, éd. — Robert de Boron, Joseph d'Arimathie. A Critical Edition of the Verse and Prose Versions. Toronto, 1995 (Stud. a. Texts, 120)

[compte-rendu]

Fait partie d'un numéro thématique : Comptes Rendus
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R. O'Gorman à qui nous devons, entre autres travaux, plusieurs contributions sur l'œuvre de

Robert de Boron, nous offre une édition critique du Joseph d'Arimathie dont le besoin se faisait cruellement sentir.

Le volume s'ouvre sur le texte en vers, d'après le manuscrit unique qui nous l'a conservé, Paris, Bibl. Nat. fr. 20047, sigle R. Le poème avait été édité en dernier lieu par W. Nitze sous le titre Le Roman de l'Estoire dou Graal (Paris, Champion, 1927), après les éditions de Francisque Michel (1841) et de F. Furnival (1963), peu satisfaisantes. Au bas de la page on lit les notes marginales dues au scribe et à Claude Fauchet, possesseur du manuscrit au xvie s., ainsi que les corrections apportées par l'éditeur. Incohérences et contradictions gâtent le texte de R, indiquant qu'il ne procède pas de l'original ; il faut placer entre les deux au moins un intermédiaire, R1. La version en prose a été éditée plusieurs fois : par G. Weidner (1881) d'après neuf manuscrits, puis par E. Hucher (B.N. fr 4166) ; c'est le fameux ms. Didot, et d'après le médiocre ms. de Modène par W. Roach (1941 et 1956), ainsi que par B. Cerquiglini (1981). Mais ici pour la première fois l'A. a disposé de dix-huit manuscrits. L'archétype de la prose, p, est à l'origine de T (Tours, bibl. municipale 951) et des familles y et z, une famille x se détachant d'un ancêtre de T qui est dans la filiation plus directe de p. Un stemma présente ces filiations, avec tous les risques d'à-peu-près ou de subjectivité que comporte l'ambition de dresser un arbre généalogique. On aimerait que le classement soit illustré par quelques exemples concrets, ce qui n'aurait pas beaucoup allongé l'introduction.

De toute façon il est nécessaire d'introduire un peu d'ordre dans ces matériaux, sans tomber pour autant dans les excès des constructions lachmaniennes. Ce travail de déblaiement préliminaire achevé, on choisira un manuscrit de base, à savoir T, dû à un scribe intelligent, distrait ou négligent par endroits, mais peu porté à introduire des changements à son modèle. S'il réécrit de temps en temps un passage, c'est pour tenter d'apporter des rectifications à ce qu'il a sous les yeux. Ainsi dans la descendance presque directe de p, il conserve beaucoup de leçons authentiques, ce qui ne signifie pas qu'il faille lui faire une confiance aveugle. Pour le « néobé- diérisme » en vogue depuis quelques années, chaque témoin représente un état du texte à prendre pour ce qu'il est, et par suite chacun d'eux pose à l'éditeur des problèmes spécifiques tenant compte de l'individualité du texte. Pour

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