Couverture fascicule

Maurice Lévy, le Roman «gothique » anglais (1764-1824), 1968

[compte-rendu]

Année 1971 3 pp. 430-431
doc-ctrl/global/pdfdoc-ctrl/global/pdf
doc-ctrl/global/textdoc-ctrl/global/textdoc-ctrl/global/imagedoc-ctrl/global/imagedoc-ctrl/global/zoom-indoc-ctrl/global/zoom-indoc-ctrl/global/zoom-outdoc-ctrl/global/zoom-outdoc-ctrl/global/bookmarkdoc-ctrl/global/bookmarkdoc-ctrl/global/resetdoc-ctrl/global/reset
doc-ctrl/page/rotate-ccwdoc-ctrl/page/rotate-ccw doc-ctrl/page/rotate-cwdoc-ctrl/page/rotate-cw
Page 430

Maurice Lévy, le Roman «gothique » anglais (1764-1824) . Toulouse, Associa¬ tion des Publications de la Faculté des Lettres et Sciences humaines (Série A, tome IX), 1968, xv-750 p.

En abordant l'étude approfondie d'un genre très riche mais volontiers considéré comme secondaire, M. Lévy a fort judicieusement évité de présenter au lecteur l'examen de plusieurs centaines d'ouvrages dont la plupart, il faut bien le dire, n'ont qu'une valeur littéraire fort médiocre. Il a donc choisi d'étu¬ dier le genre «gothique » plutôt que chaque œuvre en particulier, ce qui nous vaut un livre magistral et, autant que possible, définitif.

M. Lévy a bâti son enquête sur une idée qui se révèle féconde : celle que l'éveil, vers le milieu du xvme siècle, d'un vif intérêt pour le moyen âge artis¬ tique — surtout architectural — a déterminé la naissance du roman «gothique». La mode du gothique en architecture apparaît comme un mouvement de libé¬ ration des contraintes imposées par l'époque classique, et il est significatif que le Château d'Otrante d'Horace Walpole, le pionnier du genre en 1764, soit l'œuvre d'un homme particulièrement épris d'esthétique médiévale, au point que son roman apparaîtra comme une «dramatisation d'une architec¬ ture réelle et familière » (p. 117).

Dès lors, M. Lévy montrera, tout au long de son livre, la permanence du rôle de l'architecture dans le roman noir. A partir de brillants chapitres consa¬ crés aux maîtres du genre — Walpole, Radcliffe, Lewis et Maturin — l'auteur dégage les caractéristiques fondamentales de ces romans, en souligne les clichés, les répétitions, les automatismes. Attentif également à situer l'impressionnant succès du roman gothique dans le contexte historique et social, il nous le fera voir accordé surtout à la sensibilité féminine et à la mentalité bourgeoise, et se développant peu à peu en face du roman picaresque ou sentimental. En outre, une enquête sociologique fera apparaître la production de 1' «école frénétique » qui s'affirme à partir de 1790, non comme un phénomène de classe (c'est-à-dire une littérature adaptée au goût d'un public peu exigeant), mais comme «la manifestation la plus spectaculaire d'une espèce de dérèglement collectif du goût » (p. 463), perceptible à tous les niveaux de la société. Enfin,

doc-ctrl/page/rotate-ccwdoc-ctrl/page/rotate-ccw doc-ctrl/page/rotate-cwdoc-ctrl/page/rotate-cw