. AVANT-PROPOS
Ce travail est issu d’une thèse de doctorat soutenue à l’Université de Provence en mars 1998. Il est né des interrogations posées depuis de nombreuses années par l’étude du mobilier archéologique dont Gabriella Maetzke (1994) s’était fait l’écho en 1993 : l’apparition des céramique à revêtement du bas moyen âge, l’origine de la céramique dite laziale, le passage à la seconde phase de la majolique archaïque, la transition vers la majolique de la Renaissance et le rôle des importations dans cette évolution, l’emplacement des ateliers urbains, la nature de leur fabrications, les acteurs de la production et les dynamiques sociales qui y étaient liées, les modalités du commerce et de mise sur le marché des objets finis n’étaient que quelques-unes des questions qui rendaient nécessaire le passage des objets aux textes. L’enquête en archives a révélé, d’emblée, deux éléments fondamentaux, la prédominance des potiers immigrés, du moins entre le dernier quart du XVe siècle et le siècle suivant, et l’importance d’un réseau commercial organisé le long du Tibre, animé en particulier par deux villages de la rive droite, Gallese et Vasanello, mais aussi par deux centres plus proches de Rome, Monterotondo et Morlupo, dont l’importance semble toutefois s’être réduite considérablement au cours du XVIe siècle. Une fois acquises ces lignes de fond, il a été possible de localiser les ateliers en ville et de décrire leur déplacement. Une analyse plus fine des actes notariés, en particulier de ceux touchant la constitution, la gestion et la dissolution des sociétés, a donné l’état des rapports sociaux qui y étaient liés, de même qu’elle a aidé à reconstituer partiellement l’histoire du corps de métier et permis de définir les grands traits de la commercialisation. Il fut alors possible de regarder le mobilier archéologique d’un oeil neuf, en cernant mieux le faciès des productions romaines et d’aire romaine. Sans minorer l’intérêt de travaux ultérieurs sur le mobilier céramique des fouilles urbaines, dont la connaissance est loin d’être complète, en particulier au tournant des XIIIe et XIVe siècles, notre recherche s’est ainsi attachée à définir pour le futur des axes spécifiques d’enquête hors de la ville. Dans la plaine du Tibre, tout d’abord au nord, puis à l’est, où il faut probablement multiplier les tra
