NOTES BREVES
Intérêt des explorations souterraines pour la géologie :
exemples dans le massif des Arbailles (Pyrénées-Atlantiques)
Nathalie VANARA
Laboratoire de Géographie Physique Appliquée, Université de Bordeaux 3, Domaine Universitaire de Bordeaux, 33405 Talence Cedex
et Société de Spéléologie et de Préhistoire des Pyrénées occidentales (Pau)
Introduction
Certains géologues ont compris l'intérêt des recherches souterraines, en particulier sur les massifs pyrénéens de la Pierre Saint-Martin (BOURROUILH et al, 1996) et des Arbailles (BAUER, 1995). Toutefois, si l'on exclut la thèse de RIBIS (1965) qui a bénéfi¬ cié du creusement du tunnel EDF de la Verna pour accéder dans le réseau aval de la Pierre Saint-Martin, aucune thèse soutenue en géologie structurale et sédimentaire n'englobe encore des résultats provenant d'observations et de prélèvements réalisés dans les cavités profondes de montagne. Bien sûr nous ne tenons pas compte ici des études effectuées sur les remplissages karstiques.
Les deux exemples étudiés sont situés dans le massif basque des Arbailles (165 km2, ait. moyenne 900 m) (fig. 1) qui appartient, du point de vue structural, à la zone nord pyrénéenne. Il est formé par une structure plissée de calcaires secondaires allant du Lias (Hettangien) au Crétacé inférieur (Albien). On distingue deux unités principales : l'anti¬ clinal de la Haute Bidouze-Hosta au N à armature urgonienne et le synclinal
Figure 1 : Situation du massif des Arbailles (Pyrénées-Atlantiques). Localization of the ArabaUles massif (Pyrénées-Atnatiques)
d'Aphanicé au S à coeur de calcaires marneux albiens (fig. 2).
Le massif karstique central, compris dans les calcaires urgoniens, présente un relief tourmenté aux formes karstiques bien évoluées : vallées sèches perchées, ouvalas, mégadolines (fig. 3). Sa structure monoclina-le à pendage général vers le SSE est affectée d'ondulations et de grands accidents cassants longitudinaux ou transversaux. C'est à la faveur de tels accidents que les calcaires jurassiques apparaissent dans le secteur de Tartassu (affleurement non signalé par la carte géologique) où s'ouvre le puits d'entrée du réseau Landanoby (TH2) (infra §2).
L'ancienneté de la karstification est attestée par l'existence de plusieurs familles de cavités, dont les plus vieilles sont mises au jour par l'érosion. Les recherches spéléolo-giques ont permis le recensement de 600 cavités sur l'ensemble du massif (DELAITRE, 1995). 37 gouffres dépassent 100 m de dénivellation, dont 16 ont plus de 200 m de profondeur et / ou plus de 1 000 m de développement.
Deux cartes géologiques couvrent le massif : Tardets-Sorholus (1968/69) et St-Jean-Pied-de-Port (1967/75). Des travaux récents ont permis une remise à jour des cartes dans certains secteurs (OLLIER ET ROVIRA, 1983 ; CANEROT et LENOBLE, 1991 ; FABRE et NAVARRE, 1992 ; GORY et RIBOT, 1993 ; SERRANO, 1995). Mais les explorations spéléologiques contribuent,
Figure 2 : Coupe géologique simplifiée du massif des Arbailles (inspirée de CANEROT, 1989).
Geological section of Arbailles massif (after CANEROT, 1989).
KARSTOLOGIA N° 27 -1/1996
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