Couverture fascicule

60. Marcotte (Didier), Le poème géographique de Dionysios, fils de Calliphon

[compte-rendu]

Année 1994 107-509-510 pp. 301-302
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60. Marcotte (Didier), Le poème géographique de Dionysios, fils de Calliphon (Académie royale de Belgique, Classe des Lettres, Fonds René Draguet n° 6), Louvain, Peeters, 1990, in-8°, 220 p.

A l'inverse des œuvres géographiques de Strabon et de Pausanias, celles des Geographi Graeci Minores n'ont guère été, depuis la première moitié du xixe siècle, étudiées ou rééditées. Si l'intérêt pour la géographie et la cartographie antiques les a quelque peu ressuscitées ces quinze dernières années, notamment en Italie, il nous manque encore des éditions à jour et plus accessibles que celle de C. Mueller (1855-1861). Il faut donc féliciter D. Marcotte de s'être attaché à l'un de ces géographes mineurs, Dionysios fils de Calliphon, dont il réédite les quelques 150 vers conservés. Son édition critique est accompagnée d'une traduction précise et suivie d'un commentaire littéraire et historique qui est fondé sur une solide connaissance de la poésie didactique grecque et de ses formes, ainsi que sur une grande familiarité avec les géographes prédécesseurs de Oionysios. Cette poésie en vers iambiques, très énumérative, ne se distingue pas par sa valeur littéraire, l'auteur le souligne, et Dionysios est l'«un des versificateurs les moins scrupuleux» de la littérature grecque (p. v). L'œuvre est plus intéressante pour la tradition du poème géographique qu'elle illustre. Sur ce genre, pratiqué aussi par Apollodore d'Athènes et le Pseudo-Scymnos, l'auteur récapitule fort heureusement nos connaissances.

C'est essentiellement sur «la topographie et l'état politique des pays abordés» que l'auteur fait porter le commentaire, à juste titre, puisque l'œuvre, désormais aisément accessible, sera avant tout consultée par les spécialistes de géographie historique. C'est un périple qui longe les côtes de la Grèce Centrale depuis Ambracie jusqu'à la Mégaride, puis celles de la Crète et des Cyclades ; sont aussi énumérées quelques cités de l'arrière-pays béotien. Le commentaire ne laisse rien échapper de la bibliographie concernant chacune des régions abordées, dont cette édition donne, faut-il l'ajouter, d'excellentes cartes. De façon générale, on saura gré à l'auteur de l'effort tenace avec lequel il éprouve la validité des indications livrées par le poème de Dionysios, sans négliger aucune source, archéologique, numismatique ou épigraphique.

Sur la valeur topographique du poème, peut-être serai-je pour ma part moins enthousiaste que D. Marcotte. En effet, cette description est un périple fictif, dont aucun passage ne trahit une autopsie de l'auteur lui-même et le poème, loin de présenter de façon cohérente une géographie contemporaine de sa rédaction, est une combinaison d'emprunts à de multiples sources antérieures : le Catalogue des Vaisseaux, son commentaire par Apollodore, les périples de Philéas et du Ps.-Scylax et l'œuvre d'Artémidore d'Éphèse. On peut donc s'interroger sur l'intérêt historique de ce «patchwork» et particulièrement sur la valeur des indications apparemment originales qu'il donne. La question se pose par exemple à propos de la Phocide, pour laquelle le poème, v. 80-81, énumère εν τη μεσογείφ

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