Couverture fascicule

Soriano M., Les Contes de Perrault, culture savante et traditions populaires.
« Table ronde sur les Contes de Perrault », Annales. Economies-Sociétés-Civilisations.

[compte-rendu]

Année 1971 12-1 pp. 124-127
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Soriano (Marc) . — • Les Contes de Perrault, culture savante et traditions populaires. Paris, Gallimard, 1968, 525 p., bibl., index. 36 F. « Table ronde sur les Contes de Perrault » (MM. Soriano, Le Goff, Le Roy Ladurie, Burguière), Annales - Economies - Sociétés - Civilisations, 25 (3), mai-juin 1970, pp. 633-653.

L'enquête qu'avait publiée Marc Soriano en 1968, à propos des Contes de Perrault, connaît un renouveau d'intérêt grâce à un débat organisé par les Annales. L'auteur s'y réfère, non sans impatience, aux quatre-vingt-dix critiques dont il a été accablé. La quatre-vingt-onzième, que voici, voudrait simplement poser quelques questions de méthode (1) . Disons tout de suite que ce gros ouvrage se lit d'un trait, car Soriano a choisi d'y exposer moins le résultat que le roman de sa recherche. Ce faisant, Д avoue une certaine misère méthodologique (An., p. 638) et il faut l'en remercier : car elle est le lot de chacun en sciences humaines, et même de celui qui fait mine de savoir où il va. Il reste que toutes les tentatives pour en sortir ne sont pas également justifiées : de là mes critiques. La première partie expose ïa surprenante situation d'un texte classique (CP, p. 13) : les Contes sont en effet l'œuvre la plus répandue de notre littérature, la seule que les enfants connaissent avant même d'avoir appris à lire. Ils sont en même temps la plus méconnue : la critique universitaire l'ignore sous prétexte qu'elle est destinée à l'enfance; mais la recherche pédagogique s'en désintéresse tout autant, car tout le monde- sait qu'il ne s'agit pas d'un texte pour enfants, comme l'affirme sans rire un spécialiste de la pédagogie française au XVIIIe siècle (cité in CP, p. 14). Par ailleurs, son texte varie d'une édition à l'autre, d'un public à l'autre, comme si les Contes existaient au-delà de leur lettre. Enfin, trois siècles après leur parution, on ignore encore qui est l'auteur des contes en prose : l'académicien Charles Perrault, son jeune fils Pierre Dar- mancour, ou les deux ? On s'étonne qu'ayant ainsi décrit la situation des Contes, Soriano ne se soit pas avisé qu'ils constituent très précisément un mythe. Soit, comme il le dit si bien, un texte sans texte, un texte sans auteur (CP. p. 13), mais aussi, ce qu'il ne dit pas : un texte qui doit être répété, un texte dont le sens doit rester

(1) Les références à l'ouvrage de Soriano sont précédées de l'abréviation CP; les références à la table ronde des Annales, de l'abréviation An.

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