La Part de l'autre
Eric-Emmanuel Schmitt
Par Mylène Bernard


Nationalité de l'auteur : Française
Genre : Roman
Courant :
Siècle :
Groupe d'âge visé : Collégial
Auteur de la séquence : Mylène Bernard
Date du dépôt : Hiver 2012


 

Pertinence de l’œuvre

Traduit dans 35 pays, Eric-Emmanuel Schmitt est aujourd’hui l’auteur francophone le plus vendu dans le monde. Son œuvre, philosophique, humaniste, touche le lecteur parce qu’elle le questionne, parce qu’elle aborde des thèmes fondamentaux qui le pousse à réfléchir, à s’examiner et à examiner le monde dans lequel il vit. Son roman La Part de l’autre[1], questionnant le personnage tristement historique qu’est Adolf Hitler, traite entre autres du destin, de l’amour, de l’amitié, de la religion, de la mort et, bien entendu, du mal. Il est audacieux à la fois par son sujet, mais aussi par sa construction. Le roman débute avec le récit d’Hitler, le jour où il fut refusé pour la seconde et dernière fois à l’Académie des beaux-arts de Vienne. Quelques pages plus loin s’amorce le récit de son homologue uchronique, Adolf H., accepté à l’Académie. À partir de là, les récits de ces deux hommes se chevauchent, l’un devenant celui que le monde aura connu, l’autre s’en démarquant progressivement pour devenir un homme bon et d’une grande simplicité. La Part de l’autre est avant tout le roman de la liberté, un roman optimiste dans lequel Schmitt démontre d’une part qu’Hitler aurait pu être différent, que le nazisme hitlérien n’était pas une fatalité, de l’autre, que chacun possède en lui-même cette part de bien et de mal, mais surtout, qu’il est de notre responsabilité de ne pas laisser sortir ce monstre qui nous habite, en faisant les bons choix au cours de notre vie et en s’entourant des bonnes personnes[2].

 

Cette séquence didactique a été conçue pour être employée dans le cadre du second cours de français (langue d'enseignement et littérature) de la formation générale au collégial, intitulé Littérature et imaginaire (601-102-MQ), cours dans lequel la compétence visée est la suivante : expliquer les représentations du monde contenues dans des textes littéraires de genres variés et de différentes époques. Ce roman est effectivement approprié puisqu’il permet, grâce à la mise en parallèle d’un récit historique et d’une histoire contrefactuelle, de dégager les rapports entre le réel, le langage et l’imaginaire (3e élément de compétence du cours 601-102-MQ). En raison de l’ampleur de l’œuvre, il est recommandé de l’étudier en second ou en dernier dans le fil de la session, de façon à laisser aux étudiants le temps nécessaire pour la lire.

 

 

Problèmes de lecture et objectifs poursuivis

D’une part, le contexte sociohistorique du récit, qui couvre la Première et la Deuxième Guerre mondiale en passant par les Années Folles et la Grande Dépression des années 30, sans oublier le lexique propre à cette période historique et au mouvement nazi, risquent de rendre la lecture plus difficile pour les étudiants. D’autre part, la forme de l’œuvre, en raison de la présence de deux récits parallèles, l’un historique, l’autre uchronique, pose un problème de lecture supplémentaire. Finalement, il ne faut pas négliger que la philosophie de Schmitt, qui transparaît grandement dans son œuvre, risque de ne pas être perçue au premier coup d’œil par un lecteur peu familier avec le travail de cet auteur. Les objectifs de la séquence sont donc ceux-ci :

1. Reconnaître les fonctions de l'uchronie dans le roman La Part de l'autre ;

  1. Reconnaître les éléments significatifs du contexte culturel et sociohistorique dans l’œuvre à l’étude ;
  2. Dégager les rapports entre la philosophie de l’auteur et les thèmes traités dans l’œuvre.

 

 

AU TOUT DÉBUT DE LA LECTURE…

Pour le premier cours sur le roman, nous demanderons aux étudiants d’avoir lu 16 pages du premier chapitre intitulé La minute qui a changé le cours du monde. Cela leur permettra de constater qu’il contient deux trames parallèles, soit l’histoire réelle d’Hitler, débutant avec le récit de son refus à l’Académie des beaux-arts de Vienne, et l’histoire fictive d’un Adolf H. qui, inversement, y aurait été admis.

 

Voici un aperçu de ce que les étudiants auront lu.

 

(Récit initial)

- Adolf Hitler : recalé.

Le verdict tomba comme une règle d’acier sur une main d’enfant.

- Adolf Hitler : recalé. Rideau de fer. Terminé. On ne passe plus. Allez voir ailleurs. Dehors. Hitler regarda autour de lui. Des dizaines d’adolescents […] écoutaient l’appariteur qui égrenait leur destin. Aucun ne faisait attention à lui. Personne n’avait remarqué l’énormité qu’on venait d’annoncer, la catastrophe qui venait de déchirer le hall de l’Académie des beaux-arts, la déflagration qui trouait l’univers : Adolf Hitler recalé.

[…]

Voilà ce qui se passait ce 8 octobre 1908. Un jury de peintres, graveurs, dessinateurs et architectes, avait tranché sans hésiter le cas du jeune homme. […]

Que se serait-il passé si l’Académie des beaux-arts en avait décidé autrement ? Que serait-il arrivé si, à cette minute précise, le jury avait accepté Adolf Hitler ? Cette minute-là aurait changé le cours d’une vie mais elle aurait aussi changé le cours du monde [3].

 

(Récit parallèle)

- Adolf H. : admis.

Une vague de chaleur inonda l’adolescent. Le flux du bonheur roulait en lui, inondait ses tempes, bourdonnait à ses oreilles, lui dilatait les poumons et lui chavirait le cœur. […]

L’appariteur replia son papier et lui adressa un clin d’œil. Adolf lui rendit un pétulant sourire. Ainsi, même le petit personnel, même les surveillants, pas seulement les professeurs, le recevaient avec joie à l’Académie [4] !  […]

 

 

Séance 1 : Des outils pour aborder l’œuvre

 

Activité 1 : Présentation de la forme de l’œuvre : l’uchronie (40 min.)

Le cours débute avec une présentation Prezi sur l’uchronie[5].

 

Éléments de la présentation[6] :

  1. Définition de l’uchronie.
    1. Les 3 principes de base (un point le départ : un évènement historique crédible et consensuel, un point de divergence, un effet domino)

 

L’enseignant demande aux étudiants de dire comment les deux premiers principes se traduisent dans La Part de l’autre. (Évènement historique comme point de départ : À l’âge de 19 ans, Adolf Hitler pose pour une seconde fois sa candidature pour entrer à l’Académie des beaux-arts, Point de divergence : Le 8 octobre 1908, il est accepté à l’Académie des beaux-arts.) Puisqu’ils n’ont lu que 16 pages, ils ne sont pas encore en mesure de se prononcer au sujet de l’effet domino, qu’ils constateront plus tard. Cependant, l’enseignant leur demande en quoi, selon eux, le roman La Part de l’autre se distingue des récits uchroniques traditionnels. (Mise en parallèle du récit uchronique et du récit historique pour une appréciation plus manifeste de l’effet domino) Il leur demande également de leur expliquer la stratégie que l’auteur emploie afin que le lecteur soit en mesure de différencier rapidement les deux récits (le premier personnage est nommé Hitler, le second, Adolf H.).

 

Une fois que le principe de récits parallèles est bien compris, l’enseignant peut en profiter pour conseiller aux étudiants de se doter d’une méthode efficace pour diviser les récits lors de la lecture (marques au crayon de plomb dans leur roman), ce qui leur permettra de cibler plus rapidement, lors de l’analyse, le personnage dont il est question dans un paragraphe donné[7]. Dans cette même veine, puisque le roman compte 500 pages, l’enseignant remet aux étudiants un tableau événementiel qu’ils devront remplir au fil de leur lecture. Ils y inscriront les actions principales des deux personnages, les faits marquants dans les vies d’Hitler et d’Adolf H. Ce tableau, retravaillé en classe lorsque la lecture sera terminée, sera également récupéré par l’enseignant pour qu’il effectue une vérification sommaire. Ils auront d’ailleurs le droit d’utiliser leur tableau lors de la rédaction de la dissertation critique. Notons que, dans le cadre de cette séquence, ce travail formatif remplacera un traditionnel contrôle de lecture. Il permettra non seulement de voir si les étudiants ont bel et bien lu le roman, mais son usage, instauré au début de la séquence, permettra aux plus faibles de développer de bonnes habitudes de lecture. Nous pensons d’ailleurs, à l’instar d’Éric Chassé, conseiller pédagogique au Cégep de Saint-Hyacinthe, que

[d]ans le contexte de son enseignement, l’enseignant peut exposer l’étudiant à des situations, des problèmes ou des tâches complexes et diversifiées (Tardif, 1999 ; Morrissette, 2002) pour l’amener à prendre l’habitude : de développer des stratégies et des outils pour faciliter la mémorisation (résumés, tableaux de synthèse, schémas de concepts) [ou] d’adopter de bonnes habitudes d’observation et de lecture[8].

 

Exemple de tableau évènementiel rétrécit :

Période

Hitler

Pages

Adolf

Pages

Avant la guerre

 

 

 

 

Grande guerre

 

 

 

 

Entre-deux-guerres,

Les Années Folles

 

 

 

 

 

Entre-deux-guerres,

La grande dépression

 

 

 

 

 

La finale 

 

 

 

 

 

Suite des éléments abordés au cours de la présentation sur l’uchronie : le procédé stylistique préféré des uchronistes, le clin d’œil au lecteur.

 

L’enseignant prévoit un petit atelier en équipes de deux dans lequel il demande aux étudiants de repérer les trois clins d’œil au lecteur qui se trouvent dans la partie qu’ils avaient à lire (jusqu’à la page 16). Il effectue un retour en groupe pour partager et clarifier les réponses obtenues.

 

  • Diverses manifestations : récit historique, récit fictionnel, art visuel, cinéma (visionnement des bandes annonces[9] des films Retour vers le futur (1985), L’effet papillon (2004) et du film d’animation Lapins crétins, Retour vers le passé (2010)).
  • Fonctions de l’uchronie fictionnelle : développer des univers complets et des personnages récurrents
  • Fonctions de l’uchronie historique : expérimenter une hypothèse en histoire, faire passer un message (éduquer, alarmer), faire rire, exprimer une nostalgie, etc.

 

Activité 2 : Jeu d’associations à l’aveugle (15 min.)

Maintenant que les étudiants ont pris connaissance de l’existence de deux personnages opposés, Hitler d’un côté, Adolf H. de l’autre, l’enseignant leur propose une activité qui vise à tester leur préconceptions sur la suite du récit. Sans avoir recours à leur roman, ils devront remplir un tableau dans lequel se trouvent plusieurs extraits et les relier à l’un ou l’autre des personnages. Il s’agit d’un exercice qu’ils effectueront individuellement.

 

Exemple de tableau remplis (contenant les bonnes réponses) :

 

Par un x dans la case qui convient, reliez les citations au personnage d’Hitler ou d’Adolf H. S’il s’agit d’une description, de qui s’agit-il ? S’il s’agit des paroles ou des pensées d’un personnage, est-ce que ce sont celles d’Hitler ou celles d’Adolf H. ? Faites vos jeux !

 

Extrait

Hitler

Adolf H.

P.

« [i]l se voyait pur, idéaliste, artiste »

X

 

29

« X était assez lucide pour comprendre qu’il n’avait aucun don d’éloquence. À sa grande tristesse, il n’était pas convaincant. […] Ce jour-là, dans sa tête, X renonça pour toujours à la politique. »

X

 

 

 

152

 « Un sentiment de victoire fit exploser la poitrine d’X L’adulte s’excusait ! Il avait remis un adulte à sa place ! Un spécialiste en plus ! La fierté évacua sa colère ! »

 

X

 

47

« X avait appris à mépriser les antisémites. […] Il n’avait jamais jugé les gens en fonction du fait qu’ils étaient juifs ou non ; d’ailleurs il ne les repérait pas. »

X

 

 

64

« Je n’ai pas le droit de perdre la maîtrise de ma vie. Je ne dois pas me laisser dominer par autrui. »

 

X

 

335

« Pourquoi ne militait-il pas ? Il se sentait instinctivement incapable de rejoindre un groupe. Militer, c’était comme prendre des cours, une activité lucide, réelle et compromettante. Il préférait rêver. »

X

 

 

 

151

« Je suis sans cesse dépassé par les pensées qui me traversent. Ma mission ne me laisse pas de repos. Oui, vraiment, je suis possédé. Possédé par le souci du bien. » 

X

 

299

« [L]’antisémitisme de Schönerer le choquait. L’antisémitisme était d’ailleurs un de ses plus grands problèmes politiques. »

X

 

151

« Je ne veux plus rien donner à la communauté, qu’elle me laisse tranquille, je ne lui dois rien. »

 

X

302

« Peu habitué à mettre des mots sur ces émotions, […] il laissait bouillir en lui des forces qui le gouvernaient d’autant plus qu’il était incapable de les nommer. […] oui, il était jaloux, jaloux à en crever. »

 

X

333-

334

« En s’approchant de la fenêtre, [Gutmnann] vit le chien se précipiter joyeusement vers son maître. Le terrier avait l’arrière-train déporté de bonheur. X semblait subir cette contagion. Il s’accroupit, sourit, et tapota tendrement la bête. Ensuite, il la fit jouer en envoyant une branche au loin. » Hugo Gutmann se lissa la moustache, dubitatif. […] Par principe, il ne voulait pas tolérer d’animaux. Cependant, si  X avait besoin d’aimer quelque chose et d’être aimé… »

X

 

191

 

Lorsqu’ils ont rempli le tableau, un retour en groupe permet de comparer les hypothèses de chacun et de donner les bonnes réponses. Bien entendu, les citations ont été sélectionnées dans le but d’induire les étudiants en erreur. En effet, ils devraient avoir conclu, par exemple, que les propos contre l’antisémitisme correspondent au personnage d’Adolf H. L’enseignant veillera donc à expliquer la raison pour laquelle il a volontairement cherché à les confondre. C’est qu’au tout début du roman, le bien et le mal cohabitent en chacun des deux personnages. Ce sont les circonstances et les gens qu’ils vont rencontrer qui les transformeront peu à peu. L’effet domino prend de l’ampleur avec le temps, mais aux abords du point de divergence, il s’agit presque du même jeune homme. Cette citation de Schmitt, tirée du Journal de « La Part de l’autre », situé à la toute fin du roman, explique bien le phénomène : « Je prends un risque dans ces cent premières pages, celui de rendre le vrai Hitler plus sympathique que le virtuel [10]. » Dans un article du Figaro littéraire, rendu disponible sur le site officiel de Schmitt, il est également dit ceci :

 

C'était le but du jeu, affirme Schmitt. Montrer qu'on ne naît pas monstre, mais qu'on le devient. J'ai d'ailleurs pensé un temps intituler le roman Archéologie d'un monstre. Hitler avait un beau rêve : être peintre, jusqu'à son échec, c'était quelqu'un de fréquentable [11].

 

De fait, on comprendra que rien n’est tout noir ou tout blanc d’emblée. Hitler n’a pas toujours été le monstre que le monde a connu, celui qui est passé à l’Histoire, et Adolf H., que Schmitt a créé de toutes pièces, n’était pas exempt de défauts.

 

Une fois l’activité terminée, l’enseignant demande aux étudiants de conserver ce tableau, puisqu’ils auront à remplir la dernière colonne (pages) pendant leur lecture. (Ce tableau leur servira d’ailleurs lors d’une séance subséquente.) 

 

Activité 3 : Débat interprétatif autour de l’objectif de Schmitt (45 min.)

Pour entamer ce débat, l’enseignant effectue la lecture de cet extrait du Journal de « La Part de l’autre », extrait qui risque bien de provoquer la controverse [12] ou, du moins, de faire réagir et réfléchir les étudiants :

 

L’erreur que l’on commet avec Hitler vient de ce qu’on le prend pour un individu exceptionnel, un  monstre hors norme, un barbare sans équivalent. Or, c’est un être banal. Banal comme le mal. Banal comme toi et moi. Ce pourrait être toi, ce pourrait être moi. Qui sait d’ailleurs si, demain, ce ne sera pas toi ou moi [13] ?

 

L’enseignant leur demande d’abord de commenter cette affirmation de Schmitt sur une feuille, individuellement. La citation sera projetée à l’avant par l’entremise d’une diapositive PowerPoint. La question posée est la suivante : Quelle est votre position par rapport à ce commentaire de Schmitt ? Êtes-vous d’accord avec son propos ? Par le biais de cette préparation préalable, « [i]ls auront ainsi l’occasion de s’approprier le sujet et, partant, d’acquérir une belle assurance lorsque vien[dra] le moment de prendre la parole[14]. »

 

Par la suite, l’enseignant effectue un retour en groupe pour recueillir les commentaires des étudiants, pour comparer leurs opinions sur le sujet. Il s’agira d’un entretient sous la forme d’une discussion libre encadrée par l’enseignant [15]. Pour clore le débat, ce dernier explique quel était le projet de Schmitt et à quels problèmes philosophiques il a été confronté lors de l’écriture de son roman. En effet, l’auteur, en date du 15 février 2002, a laissé ce commentaire éloquent sur son site officiel :

 

Voici le livre qui m’a le plus coûté.

 

L’enjeu ? Décrire un monstre et le comprendre. Le risque ? Se rendre compte que le monstre n’est pas si loin de soi. Le plaisir ? Sauver non pas le monstre qui reste impardonnable mais l’humanité en postulant que cela aurait pu être autrement. Le résultat ? Qu’il est inconfortable d’être un homme [16] !

 

Dans le Journal de « La Part de l’autre », il explique également que, bien que ses amis aient fortement été en désaccord avec son projet, son but était de chercher à comprendre le monstre, parce que, selon lui, il est « un de [s]es possibles, et [qu’il] doi[t] pouvoir l’appréhender [17] ».

 

Pour clore la séance initiale, l’enseignant présentera aux étudiants les bandes annonces d’œuvres cinématographiques qui donnent lieu à un questionnement similaire à celui de Schmitt dans La Part de l’autre, soit celles des films La vague[18] et L’expérience[19]. Un extrait de la reconstitution cinématographique du test de Milgram[20] pourrait également être abordé en classe. En effet, notons qu’« [i]l est souvent intéressant et productif d'étudier en parallèle deux ou plusieurs œuvres exploitant une même problématique : la démultiplication des points de vue favorise en effet une perception beaucoup plus riche et une meilleure objectivation[21]. »

 

 

PENDANT LA LECTURE 

Pour le second cours, les étudiants devront avoir lu les 152 premières pages du roman, soit le 1er chapitre en entier. Le second chapitre, intitulé Révélations, débute avec la déclaration de la Première Guerre mondiale et cette guerre, dans La Part de l’autre, est un évènement fondamental que chacun devra bien comprendre avant de poursuivre sa lecture, puisqu’il marquera profondément les personnages d’Hitler et d’Adolf H., mais surtout, parce qu’il les transformera irrémédiablement.

 

Séance 2 : Contexte sociohistorique

 

Activité 4 : Du quiz lexical au signet aide-mémoire (25 min.)

L’enseignant remet à chacun une feuille sur laquelle se trouvent des termes, des définitions et autant de portraits que de noms propres dans la liste de termes. Ils doivent, en équipe de 2, relier chaque terme à la bonne définition et chaque nom propre au portrait et à la description qui convient. Il s’agit de différents mots ou noms propres que l’on retrouve dans le roman et qui pourraient leur poser problème lors de la lecture. Ils sont généralement liés au contexte sociohistorique de la Première Guerre mondiale, de l’entre-deux-guerres et de la Seconde Guerre mondiale. Voici une liste non exhaustive des termes qui se retrouveraient dans le quiz : Putsch, Boche, Gestapo, Reich, Pogrom, Kaiser, SA, Chancelier, Aryen, Mouvement sioniste, Surréalisme, Dadaïsme, Louis Aragon, Max Jacob, Man Ray, André Breton, Communisme, Nationalisme, Patriotisme, Fascisme, Mussolini, Churchill, Franco, Staline, Lénine, etc.

 

Lorsque toutes les équipes ont terminé de remplir le quiz lexical, l’enseignant procède à la vérification des réponses en leur demandant au préalable de mentionner, pour chaque terme et pour chaque nom propre, les associations qu’elles ont faites.

 

Avant de passer à l’activité suivante, l’enseignant conseille aux étudiants de conserver cette feuille corrigée et d’en faire un signet pour leur roman, lequel leur servira de lexique pendant la lecture. Ils pourront ainsi s’y référer lorsqu’ils ne se souviendront pas d’un terme en particulier.

 

Activité 5 : Exposé synthétisé sur la Première Guerre mondiale, sur l’Entre-Deux-Guerres et sur la Seconde Guerre mondiale (60 min.)

L’enseignant, par le biais d’une présentation PowerPoint, introduit les étudiants au contexte de la Première Guerre mondiale.

 

Éléments de la présentation :

  • causes de la guerre;
  • camps antagonistes, Triple Alliance et Triple-Entente (carte géographique en appui);
  • la guerre des tranchées, l’homme des tranchées, les armes de ce type de guerre, (usage de la bande dessinée C’était la guerre des tranchées [22], de Jacques Tradi, pour illustrer le conflit[23]);
  • les contrecoups sur les soldats (séquelles physiques et psychologiques);
  • issue de la guerre : traité de Versailles, changements géopolitiques pour l’Allemagne (carte géographique en appui).

 

L’enseignant poursuit la présentation en abordant le contexte de l’Entre-Deux-Guerres.

 

Éléments de la présentation :

 

  • bilan de la guerre : une génération sacrifiée, crise politique en Allemagne;
  • les Années Folles en Europe (nouvelles esthétiques artistiques, modification de codes de comportement, etc.).
  • crash boursier de Wall Street, crise économique, la Grande Dépression : rivalités économiques, chômage en Allemagne;
  • exploitation de la crise par le Parti Nazi, Accession d’Hitler au pouvoir;
  • le programme du Parti Nazi.

 

L’enseignant poursuit la présentation en abordant le contexte de la Deuxième Guerre mondiale.

 

Éléments de la présentation :

  • causes de la guerre;
  • camps antagonistes, l’Axe et les Alliés (carte géographique en appui);
  • idéologies qui s’affrontent (affiches de propagande en appui).

 

Activité 6 : Visionnement d’un extrait de documentaire (15 min.)

L’enseignant fait visionner aux étudiants le second épisode du documentaire La Première Guerre mondiale en couleur, intitulé « Massacre dans les tranchées (1/4)[24] » dans le but de leur permettre de se représenter le mieux possible cet évènement historique qui, dans le roman, sera le plus important dans la vie des personnages. Tel que l’explique Guy Genest, enseignant de littérature au Cégep de Limoilou,

[c]ertaines œuvres s'avèrent difficiles d'accès pour les étudiants, pas nécessairement en raison d'une écriture particulièrement compliquée ou exigeante, mais parce que issues d'une époque lointaine dont ils ne savent que très peu […], les références indispensables à une pleine compréhension leur font défaut. Le film, documentaire ou de fiction, vient combler cette lacune rapidement et agréablement, en partie tout au moins [25].

 

À la toute fin du cours, l’enseignant demande alors aux étudiants d’être attentifs, pendant la lecture du prochain chapitre, à la façon dont Hitler et Adolf H. vivent la Première Guerre mondiale, car ce thème sera abordé dans un cours subséquent.

 

L’avancement de la lecture des étudiants n’a aucune répercussion pour le cours qui suit. Cependant, puisqu’il s’agit d’une œuvre de 500 pages, l’enseignant pourra recommander aux étudiants d’avoir lu la moitié de l’œuvre, c’est-à-dire d’avoir terminé la lecture du second chapitre. En fait, il serait préférable qu’ils aient bien entamé le troisième, intitulé Le dictateur vierge, afin qu’ils n’aient pas à lire la seconde moitié du roman en une seule semaine. 

 

 

Séance 3 :

 

Activité 6 : Monsieur Ibrahim et les fleurs du Coran (100 min.)

L’enseignant leur présente le film Monsieur Ibrahim et les fleurs du Coran [26]. Il s’agit d’une adaptation du récit du même nom d’Eric-Emmanuel Schmitt, qui forme le deuxième volet de son Cycle de l’invisible [27]. Afin que les étudiants soient attentifs et actifs pendant le visionnement, l’enseignant leur donnera la consigne suivante : Notez les conseils que Monsieur Ibrahim donne à Moïse pour que ce dernier soit heureux et fasse une bonne vie. Les notes qu’ils prendront leur seront utiles au prochain cours. À la fin du visionnement, l’enseignant rappelle à chacun qu’il devra avoir en main son tableau évènementiel complété pour le cours suivant.

 

 

APRÈS LA LECTURE 

Désormais, les étudiants ont terminé la lecture du roman. L’enseignant leur a d’ailleurs recommandé de lire également le Journal de « La Part de l’autre » que Schmitt a placé à la fin de l’œuvre et qui explique à merveille les objectifs qu’il s’était fixés.

 

 

Séance 4 : Schmitt et la philosophie du bonheur

 

Activité 8 : Travail en équipes d’experts à partir d’extraits d’entrevues (100 min.)

 

Au tout début de la séance, l’enseignant accueille les étudiants en leur faisant écouter un extrait d'une pièce de Mozart, soit l'Air de la Comtesse, tiré des Noces de Figaro. Ils l’écoutent pendant qu’ils s’installent à leurs bureaux, regroupés pour former des équipes de 4. Débuter avec l'écoute d'une pièce musicale permettra d'attirer leur attention. Après leur avoir présenté l’extrait entendu, l’enseignant leur expliquera que cette pièce a permis à Eric-Emmanuel Schmitt de demeurer en vie. Cela devrait piquer leur curiosité. L’enseignant leur racontera ensuite l'histoire des 15 ans de Schmitt. Vivant difficilement son adolescence, il avait résolu de se suicider. « La vie, cette farce provisoire, inutile, [je] souhaitai[s] la quitter [28] », mais une visite à l'opéra de Lyon pour assister aux répétitions des Noces de Figaro l'aura détourné de son projet. La beauté de cette musique lui aura redonné l'envie de vivre. Pour bien leur faire comprendre cet évènement crucial de la vie de Schmitt, l’enseignant leur lira un extrait de son roman autobiographique intitulé Ma vie avec Mozart, plus particulièrement celui dans lequel il raconte cette expérience salvatrice à l'opéra :

 

[J]’assistai une après-midi aux répétitions à l’opéra de Lyon. Notre professeur de musique avait obtenu que ses meilleurs élèves bénéficient de ce privilège.

 

En entrant dans la salle, je ne remarquai d’abord que le délabrement des sièges, la poussière qui panait le velours, l’humidité qui décollait les papiers et cloquait les peintures. Ce vieux théâtre moisi qui venait de traverser un siècle sans rénovation me sembla conforme à ma vision du cosmos puisque, en tout, je ne relevais que la pourriture.

 

[…]

 

Une femme débarqua sur les planches. Trop grosse. Trop maquillée. Trop gauche. Affolée, telle une baleine égarée sur le sable, elle craignait de se mouvoir en scène.

 

[…]

 

Ses petites mains potelées, ses mouvement raides, son costume empesé, son fond de teins laqué, sa perruque figée aux boucles vernissées, chaque détail la transformait en une immense poupés pathétique.

 

[…]

 

La femme se mit à chanter.

Et là, subitement, tout bascula. Soudain, la femme était devenue belle. De son étroite bouche sortait une voix claire, lumineuse qui emplissait l’immense théâtre aux fauteuils vides, montant jusqu’aux galeries obscures, planant au-dessus de nous, aérienne, portée par un souffle inépuisable.

 

[…]

 

Comprenais-je les paroles ? Elles faisaient allusion au bonheur, bonheur dont j’avais oublié le secret […].

 

[…]

 

Ma force renaissait. Et l’émerveillement. Oui, déferlait dans la salle la beauté, toute la beauté du monde ; elle m’était offerte, là, devant moi.

 

[…]

 

De la suite, je ne me souviens pas.

Ce qui me revient, c’est qu’à cet instant je fus guéri.

Adieu, désespoir ! Adieu, dépression ! Je voulais vivre. S’il y avait des choses si précieuses, si pleines et si intenses dans le monde, l’existence m’attirait.

 

[…]

 

Voilà ce que disait l’adolescent qui, quelques minutes auparavant, voulait s’ouvrir les veines. Mozart m’avait sauvé : on ne quitte pas un univers où l’on peut entendre de si belles choses, on ne se suicide pas sur une terre qui porte ces fruits, et d’autres semblables.

 

La guérison par la beauté… Aucun psychologue n’aurait songé sans doute à m’appliquer ce traitement.

 

Mozart l’a inventé et me l’a administré[29].

 

Raconter cette histoire permettra de débuter de façon originale, de captiver les étudiants, voire d’en toucher quelques-uns, mais surtout d'expliquer un des évènements les plus importants de la vie de Schmitt, c'est-à-dire sa rédemption par le biais de la musique, et de lier cet élément biographique au thème qu'il aborde le plus souvent dans son œuvre : la quête du bonheur. Ce thème sera d'ailleurs le fil conducteur de la séance, puisque les étudiants pourront se familiariser avec la philosophie de Schmitt à travers l'étude de deux de ses œuvres qu’ils auront pu apprécier dans le cadre du cours, soit La Part de l'autre et Monsieur Ibrahim et les fleurs du Coran.

 

PRÉSENTATION DU DÉROULEMENT DE LA SÉANCE

 

L’enseignant leur fait ensuite écouter un premier extrait de l'entrevue de Stéphane Bureau avec Eric-Emmanuel Schmitt pour l'émission Contact, diffusée à Télé-Québec en 2005[30] (de 2:08 à 4:27). Dans cet extrait, Bureau effectue une brève présentation de Schmitt avant de l’interviewer. Il parle entre autres de ses études en philosophie et de sa quête de la sagesse par le biais de l'écriture. Puisque Schmitt est un auteur philosophe, il sera donc pertinent de chercher à mieux comprendre sa philosophie de la vie, qui transparaît dans son œuvre.

 

L’enseignant explique aux étudiants le déroulement de la séance pour qu'ils sachent ce qui les attend : ils écouteront différents extraits d'entrevues avec Eric-Emmanuel Schmitt. Chacun de ces extraits présentera un élément essentiel de sa philosophie. Ils devront être attentifs afin d'effectuer des liens entre chaque extrait présenté et les œuvres de Schmitt qu'ils ont pu observer (La Part de l'autre et Monsieur Ibrahim et les fleurs du Coran). La classe, déjà divisée en équipes de quatre, sera subdivisée en différents sujets d'observation, afin que chaque équipe devienne spécialiste d'un personnage en particulier. Par exemple, certaines équipes pourront s’occuper d’analyser le personnage d’Hitler et les autres, celui d’Adolf H. Par ailleurs, chaque équipe devra se choisir un représentant qui, lors de la mise en commun des informations, veillera à bien résumer le propos de l'équipe au reste de la classe. Cela évitera que personne ne se prépare adéquatement à cette intervention. Chaque équipe devra observer le traitement du thème à travers son personnage et pourra sélectionner des passages qui démontrent adéquatement son analyse. Des retours en groupe seront effectués après l'analyse de chaque thème, et ce, pour que chaque équipe puisse présenter les résultats de sa discussion. L’enseignant veillera également à organiser ces retours afin qu'ils aient toute l'information nécessaire pour bien comprendre la philosophie de Schmitt et afin qu'ils puissent passer à l'analyse du thème suivant. Les informations apportées par les différentes équipes seront consignées au tableau pendant cette mise en commun.

 

Thème1 : L’acceptation du réel

 

Extrait de l’entrevue Contact (de 14:14 à 15:06). Dans celui-ci, Schmitt parle du deuil du virtuel que doit faire l'enfant pour entrer dans la vie d'adulte, deuil qu’il a eu beaucoup de mal à faire.

 

L’enseignant met à la disposition des étudiants une diapositive PowerPoint résumant les grandes lignes de l'extrait écouté, qui leur servira d'aide-mémoire pour discuter en équipe du traitement de ce thème :

- moment où on quitte l’enfance et où on doit faire le deuil de tous les rêves qu’on a fait pour sa vie d’adulte;

- on se rend compte que l’entonnoir rétrécit;

- deuil du virtuel qu’on doit faire pour devenir un homme.

 

L’enseignant divise les équipes en deux clans : ceux qui analysent le personnage d'Hitler et ceux qui analysent le personnage d'Adolf H. Pendant leur discussion, il circule d'une équipe à l'autre pour les aider dans leur réflexion, pour leur fournir des pistes d'analyse et répondre à leurs questions. Il effectue un retour en groupe pour recueillir leurs observations et poursuivre l'analyse plus en profondeur avec eux. Sur le tableau, l’information sera scindée en deux parties, la première réservée au personnage d’Hitler, la seconde, au personnage d’Adolf H. Dans La Part de l'autre, Hitler s'entête à nier la réalité et à se croire investi d'un pouvoir quasi divin, chargé d'une destinée extraordinaire. Adolf H., pour sa part, accepte d'être ordinaire et se satisfait de ce qu'il peut être, tout simplement.

 

S’il demeure des éléments qui n’ont pas été couverts, l’enseignant veillera à leur poser des questions qui visent à faire surgir les informations manquantes. Il pourra également leur présenter, par une diapositive PowerPoint, des explications de l’auteur lui-même, tirées de son site internet officiel, sur lequel il dépose beaucoup de matériel pour comprendre ses différentes œuvres :

 

Ce n’est pas le jury des Beaux Arts qui fit entièrement Hitler en le refusant, c’est tout autant l’interprétation qu’en fit Hitler. Au lieu de tirer les leçons de cet échec, au lieu de réaliser qu’il n’avait pas assez travaillé, qu’il n’était pas encore prêt ou que, peut-être, il n’était pas assez doué, Hitler conclut ce jour-là : "Je suis un génie et personne ne s’en rend compte ! "

 

[…]

 

Hitler se croit exceptionnel, Adolf H. va découvrir qu’il est banal[32].

 

L’enseignant pose ensuite la question suivante, qui vise à effectuer la synthèse de l'activité (cette question reviendra à la fin de l’analyse de chacun des thèmes) : À la lumière de ce que nous venons d’observer à travers les personnages d’Hitler et d’Adolf H. dans la Part de l’autre, quel serait un des secrets du bonheur que nous révèle Eric-Emmanuel Schmitt ?

 

L’enseignant valide leur réponse (diapositive PowerPoint en appui) : Pour être heureux, il faut accepter le réel, arrêter de rêver sa vie et la vivre, avec les moyens qui sont les nôtres. Il faut accepter d'être un homme, non un dieu, et trouver son bonheur dans la simplicité.

 

Thème 2 : L’ouverture aux autres 

Extrait de l’entrevue Contact (de 23:50 à 26:14). Dans celui-ci, Schmitt parle de ce qu’il appelle la folie du créateur, de celui qui s'isole, qui n'est plus en phase avec les autres et qui, en raison de cette mise à distance, devient prétentieux et croit qu'il crée comme un dieu.

 

Contenu de la diapositive PowerPoint :

1. Le roman peut être une dérive qui isole le créateur, qui le coupe du monde et qui peut le laisser croire toutes les illusions qu’il a sur lui-même et sur les autres. C’est tellement solitaire que ça peut être schizophrénique;

2. Folie du créateur : être prétentieux, être celui qui pense qu’il crée comme un dieu, qui se coupe des autres,  qui ne communique plus et qui n’est pas en phase avec les autres.

 

Répartition des tâches : les équipes qui analysaient le personnage d'Hitler analysent désormais Adolf H. et inversement, celles qui analysaient le personnage d’Adolf H. analysent Hilter.

 

Retour en groupe : Hitler se coupe des autres, s'isole dans sa tour d'ivoire et croit avoir raison sur tout. Son attitude est celle d'un schizophrène. Adolf H., pour sa part, se rapproche des autres, apprend à vivre en communion avec ceux qui l’entourent et, bien que cela le rende vulnérable, il y trouve son bonheur.

 

Complétion de l’analyse par les propos de l’auteur, toujours tirés de son site internet officiel :

Le vrai Hitler se ferme aux autres, s’isole, devient un démiurge indifférent à tout ce qui n’est pas lui.

[…]

L’Adolf H. virtuel s’ouvre aux autres, il découvre la part de l’autre dans une vie d’homme : la sexualité, l’amour, l’amitié, la paternité, l’enseignement, le deuil[33].

 

Réponse de la question synthèse : pour être heureux, il faut accepter de partager son existence avec les gens qui nous entourent, s'ouvrir à eux pour connaître l'amitié et l'amour.

 

Ensuite, l’enseignant demande aux étudiants de compléter cette citation tirée du film Monsieur Ibrahim et les fleurs du Coran, qui est en lien direct avec le thème analysé dans La Part de l’autre. Dans le film, Ibrahim explique ceci à Moïse : « Quand on veut apprendre quelque chose, on prend pas un livre, … ». La réponse : on parle avec quelqu’un.

 

Comme il leur avait été demandé de prendre des notes sur les conseils de vie divulgués par Monsieur Ibrahim pendant leur écoute du film, il y a de bonnes chances pour qu’ils se souviennent de ce passage et de cette phrase, simple à retenir comme l’est un proverbe ou un dicton.

 

Thème 3 : L’abolition des barrières entre  les hommes, le respect de la différence

Extrait audio de l'émission L'autre midi à la table d'à côté[34] (de 18:43 à 20:10), diffusée à la radio de Radio-Canada le 17 décembre 2011, dans lequel Schmitt parle des religions.

 

Contenu de la diapositive PowerPoint :

1. Ce qu’il y a de commun à toutes ces religions, c’est la volonté de sortir l’homme de son égoïsme, de son individualisme, du fait qu’il considère qu’il a droit à tout, lui ,[…] dans l’indifférence des autres absolue;

2. Toutes les religions essaient de construire l’altruisme, essaient d’ouvrir l’individu aux autres et de lui faire découvrir […] qu’il n’est pas seul au monde.

 

Dans le cadre d'une discussion de groupe (et non plus en équipes d’experts), l’enseignant va amener les étudiants à voir que le thème de l’ouverture à l’autre est également central dans le film Monsieur Ibrahim et les fleurs du Coran, mais qu’il y est aussi, et surtout, question de l’acceptation et du respect de la différence.

 

Pour ce faire, il leur présentera d’abord la citation suivante de Schmitt, tirée de son site internet officiel, dans laquelle il est question d’Ibrahim et de Moïse : « Ces deux êtres vont modifier leurs vies en se regardant. Cette rencontre va les enrichir comme jamais [35]. » Il leur pose alors la question suivante : « En quoi cette rencontre va-t-elle les enrichir ? » En fait, Moïse va apprendre à aimer la vie et les gens qui l’entourent. Il va être initié à la spiritualité par Ibrahim. De son côté, Ibrahim va apprendre à être un père pour Moïse, et va apprendre à conduire grâce à lui. Les rôles père-fils seront parfois inversés.

 

L’enseignant poursuit en leur présentant cette autre citation : « L'amour qui unit Monsieur Ibrahim et Moïse, parce qu'il advient simplement dans des êtres de chair et de sang dont les sentiments nous sont proches, abolit notre peur de l'autre, cette peur de ce qui ne nous ressemble pas[36]. » Il pose ensuite ces deux questions : « En quoi Moïse et Ibrahim sont-il différents ? », « Quelle pourrait être la symbolique de la rue Bleue ? ». L’âge et la religion divisent Ibrahim et Momo, leur amitié va à contre-courant, comme on peut le constater dans la scène de l’adoption, alors qu’Ibrahim se heurte à de nombreux refus avant de réussir, enfin, à faire de Moïse son fils. L’enseignant pourra valider la réponse des étudiants à la seconde question en leur présentant ce qu’en a dit Schmitt sur son site internet :  

 

Il y a une cohabitation harmonieuse d'êtres ayant des origines différentes, des religions différentes.

[…]

Des amitiés ou des sympathies se nou[ent] entre gens qui v[iennent ]d'un peu partout, soit géographiquement, soit spirituellement[37].

 

L’enseignant questionne ensuite les étudiants au sujet du traitement de ce thème (la peur de celui qui ne nous ressemble pas) dans La Part de l’autre. Adolf H. entretenait une relation d’amitié avec des gens très différents de lui, appréciait grandement sœur Lucie, même s’il ne croyait pas en son Dieu. Sa dernière femme est juive. Hitler, pour sa part, désire débarrasser l’Allemagne des étrangers, des Juifs et des faibles, donc de tous ceux qu’il juge différents, afin d’assurer la pureté de la race germanique. Sa peur de l’autre est démesurée.

 

L’enseignant retourne à l’analyse du film et demande aux étudiants de dire quelle est la réponse de Moïse à cette question que lui pose Monsieur Ibrahim : « Qu’est-ce que ça veut dire pour toi être Juif ? » La réponse qu’il lui donne est la suivante : « Pour moi, c’est juste quelque chose qui m’empêche d’être autre chose. » Encore une fois, puisque le film n’est pas trop loin dans leur mémoire et qu’ils avaient la tâche de prendre des notes lors de son visionnement au cours précédent, les étudiants devraient être en mesure de se remémorer ce passage. Aux yeux de Moïse, la religion est une prison qui l’oblige à penser et à agir d’une certaine façon, qui l’oblige à se conformer à un code de conduite, qui l’empêche d’être ce qu’il voudrait être, tout simplement. L’enseignant pose alors cette autre question aux étudiants : « Comment Ibrahim initie-t-il Moïse à la spiritualité ? » Ibrahim lui fait découvrir la religion sans lui en imposer une en particulier. En fait, il lui fait visiter une église orthodoxe, une église catholique et une mosquée, sans essayer de relever ce qui divise ces différentes religions, mais plutôt en montrant en quoi elles se ressemblent.

 

À la toute fin de cette discussion de groupe, l’enseignant pose cette même question synthèse aux étudiants : À la lumière de ce que nous venons d’observer à travers les personnages d’Ibrahim et de Moïse, quel serait un des secrets du bonheur que nous révèle Eric-Emmanuel Schmitt ?

Validation de la réponse (diapositive PowerPoint en appui) : Pour être heureux il faut non seulement s'ouvrir aux autres, mais surtout faire abstraction des barrières, de ce qui peut nous diviser les uns des autres (race, culture, religion, âge, sexe, etc.).

 

Thème 4 : Le choix de l’optimisme

Lecture, par l’enseignant, d’un extrait de Ma vie avec Mozart, le roman autobiographique de Schmitt, dans lequel il fait l’apologie de l’optimisme et s’émerveille devant la capacité qu’avait Mozart à composer des œuvres éminemment joyeuses, malgré la maladie et les souffrances physiques qui le tenaillaient :

 

Comment pouvais-tu écrire cette musique légère, aérienne, fluide, aisée, avec un corps qui gémissait, des gencives qui te faisaient souffrir ? […] Loin de venir d’une ignorance, [ta joie] est connaissance du malheur, réaction au calvaire. Elle fleurit sur du purin. Une joie décidée, volontaire. Un exercice de joie.

 

Y a-t-il plus beau fondement à l’optimisme ? Aujourd’hui, l’optimisme pâtit d’une mauvaise presse ; lorsqu’il ne passe pas pour de la bêtise, on le croit provoqué par l’absence de lucidité. Dans certains milieux, on va jusqu’à décerner une prime d’intelligence au nihiliste, à celui qui crache sur l’existence, au clown sinistre qui expire « bof » d’une manière profonde, au boudeur qui radote : « De toute façon, ça va mal et ça finira mal. »

 

On néglige que l’optimisme et le pessimisme partent d’un constat identique : la douleur, le mal, la précarité de notre vigueur, la brièveté de nos jours. Tandis que le pessimisme consent à la mollesse, se rend complice du négatif, se noie sans résister, l’optimisme, par un coup de reins énergique, tente d’émerger, cherchant le chemin du salut. […]

 

Non seulement je ne perçois pas l’intérêt pratique de la tristesse, mais je n’ai jamais compris l’avantage philosophique du pessimisme. Pourquoi soupirer si l’on a la force de savourer ? Quel bénéfice à communiquer son découragement, refiler sa lâcheté, oui, quel gain pour soi ou pour les autres [38] ?

 

Contenu de la diapositive PowerPoint :

1. Elle fleurit sur du purin. Une joie décidée, volontaire. Un exercice de joie;

2. Tandis que le pessimisme consent à la mollesse, se rend complice du négatif, se noie sans résister, l’optimisme, par un coup de reins énergique, tente d’émerger, cherchant le chemin du salut;

3. Quel bénéfice à communiquer son découragement, refiler sa lâcheté, oui, quel gain pour soi ou pour les autres ?

 

Répartition des tâches : Certaines équipes analysent le film Monsieur Ibrahim et les fleurs du Coran, les autres analysent La Part de l'autre.

 

Retour en groupe : Dans le film, Ibrahim enseigne à Moïse l'art d'être heureux. Selon lui, il ne faut pas attendre le bonheur, mais le choisir consciemment. Dans La part de l'autre, l'histoire alternative d'Hitler nous permet de voir que la Deuxième Guerre mondiale n'était pas obligée de se produire, que l'holocauste aurait pu être évité. Ce roman est un exercice d'optimisme en lui-même, car il excuse l'humanité en montrant que cela aurait pu se dérouler autrement.

 

S’il demeure des éléments qui n’ont pas été couverts, l’enseignant peut demander de compléter la fin de ce dialogue entre Ibrahim et Moïse :

 

- Pourquoi tu ne souris jamais ?

- C’est un truc de riche, j’ai pas les moyens.

- Et tu crois que moi je suis riche ?

[…]

- Je veux dire, c’est pour les gens heureux.

- Et bien c’est là que tu te trompes, …

La réponse : … c’est sourire qui rend heureux.

 

En ce qui a trait au roman, l’enseignant peut leur présenter, par une diapositive PowerPoint, des explications de Schmitt, encore une fois tirées de son site internet officiel : « Mon roman suit constamment deux destins mais il est en fait le roman de la liberté. Il dépend de nous d’être ainsi, raciste ou tolérant, pacifiste ou belliciste, amant ou exterminateur [39]. »

 

L’enseignant leur pose la question qui vise à effectuer la synthèse de l'activité : « À la lumière de ce que nous venons d’observer à travers La Part de l’autre et Monsieur Ibrahim et les fleurs du Coran, quel serait un des secrets du bonheur que nous révèle Eric-Emmanuel Schmitt ? »

 

Il valide ensuite leur réponse (diapositive PowerPoint en appui) : Pour être heureux, il faut faire le choix du bonheur, éviter de s'apitoyer sur son sort et agir sur son univers pour tenter de l'améliorer. Il faut être optimiste et partager cet état d’esprit avec les autres, le rendre contagieux.

 

SYNTHÈSE DU COURS

Pour s'assurer qu'ils ont bien compris la matière du cours et qu'ils se sont adéquatement familiarisés avec la philosophie de Schmitt, l’enseignant demande aux étudiants de terminer une phrase de l'auteur, tirée de son entrevue avec Stéphane Bureau : « Je crois qu'une vie n'est pas réussie sans... ». À la lumière de ce qu'ils ont appris pendant la séance, ils devront tout d’abord tenter de répondre individuellement à cette question en inscrivant leurs idées sur une feuille. Ensuite, ils pourront proposer des éléments de réponse dans le cadre d’un échange de groupe, réponses que l’enseignant notera au tableau au fur et à mesure. Ces réponses formeront en quelque sorte un condensé de la philosophie du bonheur d'Eric-Emmanuel Schmitt, qui leur servira, dans les cours suivants, à mieux analyser les personnages antithétiques que sont Hitler et Adolf H. dans La Part de l'autre. Il s'agit aussi d'un savoir sur l'auteur qu'ils pourront intégrer dans leur dissertation explicative.

 

Pour finir la séance, l’enseignant leur présente l'extrait de l'entrevue d’Eric-Emmanuel Schmitt pour l'émission Contact, (de 00:46 à 1:44) dans lequel se trouve la solution au début de phrase qu'ils ont tenté de compléter. 

 

Avant de quitter, l’enseignant récupère les tableaux évènementiels qui avait été remis lors de la 1re séance et que chacun devait remplir au fil de sa lecture. Il y jettera un coup d’œil, sans le corriger, et leur remettra au cours suivant. De cette façon, il sera en mesure de voir qui a bel et bien lu son roman.

 

Séance  5 : Réinvestissements des outils fournis dans les cours précédents

 

Activité 9 : Complétion du tableau évènementiel (20 min.)

Dans le cadre d’un échange de groupe au cours duquel ils peuvent circuler dans la classe, les étudiants comparent et complètent leur tableau évènementiel. Ceux qui ne l’avaient pas rempli pourront profiter de ce moment pour le faire individuellement, mais ne pourront s’inspirer du travail des autres. L’enseignant leur conseille de veiller à bien compléter leur tableau, parce qu’ils y auront droit lors de la rédaction de la dissertation finale. Une fois cette activité terminée, l’enseignant récupère les tableaux, qu’il leur remettra seulement le jour de la dissertation.  

 

Activité 10 : Atelier d’écriture (1h20)

Les étudiants choisissent une des onze citations qui se trouvaient dans le tableau des préconceptions qui leur avait été remis lors de la 1re séance. La consigne de l’activité est la suivante : Expliquez, dans un texte de 250-300 mots, en quoi l’extrait que vous avez choisi démontre toute la complexité, la dualité, de l’être humain. Ils ont alors tout le reste de la séance pour rédiger leur texte. Pendant qu’ils travaillent, l’enseignant circule entre les bureaux pour les aider, répondre à leurs questions, afin qu’ils puissent améliorer le fond ou la forme de leur production. À la fin du cours, il ramasse chaque texte pour les remettre au cours suivant, annotés. Puisque l’enseignant dispose de peu de temps pour lire chaque composition, sa correction ne portera que sur le fond et ses commentaires, personnalisés, porteront sur la validité de l’argumentation, l’organisation logique du propos, etc. Cela préparera les étudiants à la dissertation critique.

 

 

Séance 6 : Préparation à la dissertation

 

Activité 11 : Production d’une affiche comparative (1h30)

Lors de la 4e séance, les étudiants devaient, en équipes, analyser un des deux personnages, soit Hitler ou Adolf H., et présenter leur analyse au reste de la classe dans le cadre d’une discussion de groupe que l’enseignant dirigeait. Désormais, il leur revient d’effectuer eux-mêmes les parallèles entre les deux personnages, sans l’aide de l’enseignant. Celui-ci leur demande donc de former quatre équipes[40] et leur fait piger un thème à analyser, qui définira du même coup l’ordre des présentations.

 

Voici les quatre thèmes proposés :

 

  1. Leur façon de vivre la guerre;
  2. Leur conception de l’art;
  3. Le fanatisme et le doute;
  4. Leur liberté, les choix qui ont influencés le cours de leur vie.

 

Lors de la période d’analyse en équipe, ils devront produire une affiche synthèse qui leur permettra de présenter leur travail au reste de la classe. Opter pour cette stratégie en fin de parcours n’est pas un choix anodin. En effet, « [l]es étudiants placés en situation où ils doivent enseigner aux autres auront inévitablement à s’impliquer dans un processus d’apprentissage organisé. En plus de comprendre le contenu, ils devront structurer, contextualiser et communiquer leurs acquis [41]. » L’enseignant leur remettra donc  un grand carton blanc, deux gros crayons feutres et une enveloppe, qui fait office de trousse de départ et dans laquelle se trouve des informations qui pourront leur être utiles pour commencer l’analyse. Ils disposeront de 50 minutes pour créer leurs affiches et des 40 minutes (10 minutes par équipe) restantes pour les présenter au reste de la classe. Ils devront également choisir entre 2 et 4 citations pour appuyer leur analyse, extraits du roman qui seront lus lors de la présentation finale (avec mention de la page pour que les autres équipes puissent les prendre en note). Chacun des membres des équipes devront obligatoirement s’exprimer lors de la présentation.

 

Trousse de départ pour chacun des quatre thèmes :

Leur façon de vivre la guerre

 

Rappel sur l’homme des tranchées :

- Survie quotidienne dans un univers hostile, rigoureux, où cafard et peur influent sur le moral

- Tous mangent, dorment, souffrent ensemble, dans une intimité de chaque instant.

- Tous se retrouvent sur un pied d’égalité.

Leur conception de l’art

 

SURRÉALISME, subst. masc. 

SURRÉALISME, subst. masc.

HIST. DE L'ART, LITT. Mouvement intellectuel, littéraire et artistique, ébauché vers 1919, défini par A. Breton en 1924, et principalement caractérisé par le refus de toute considération logique, esthétique ou morale, et des oppositions traditionnelles entre réel et imaginaire, art et vie, par la prépondérance accordée au hasard, aux forces de l'instinct, de l'inconscient libérées du contrôle de la raison, et qui veut surprendre, provoquer, qui cherche à dégager une réalité supérieure, en recourant à des moyens nouveaux: sommeil hypnotique, exploration du rêve, écriture automatique, associations de mots spontanées, rapprochements inattendus d'images, etc.

 

Schmitt exprime sa conception de la musique de Wagner à la page 484, dans le Journal.

 

Le fanatisme et le doute

 

FANATISME, subst. masc.

FANATISME, subst. masc.

A.− Vx. Comportement, état d'esprit de celui qui se croit inspiré par la Divinité. Fanatisme d'illuminé (Rob.).

B.− P. ext. dans la lang. mod., souvent péj. Comportement, état d'esprit d'une personne ou d'un groupe de personnes qui manifestent pour une doctrine ou pour une cause un attachement passionné et un zèle outré conduisant à l'intolérance et souvent à la violence. Fanatisme politique, religieux; fanatisme de qqc., pour qqc., contre qqc.

Synonymes : passion, ferveur, engouement, dévouement, conviction

 

Leur liberté, les choix qui ont influencé le cours de leur vie

 

Tableau des grands évènements

Période

Pages

Avant la guerre

De 9 à 152 

Grande guerre

De 153 à 263

Entre-Deux-Guerres,

Les années folles

De 264 à 349

Entre-Deux-Guerres,

La Grande Dépression

Environ de 350 à 393

La finale 

Environ de 394 à la fin.

 

 

Séance  7, 8 et 9 : Rédaction de la dissertation critique de 800 mots (6 heures)

 

Les étudiants auront à choisir un sujet parmi les suivants :

 

  1. « La part de l'autre évoque le double qui est en chacun de nous, notre part d'ombre et de mort[42]. » Expliquez cette affirmation en vous basant sur le roman La Part de l’autre de Schmitt.
  2. « Eric-Emmanuel Schmitt dédouble le triste héros pour réfléchir sur l'innocence et la culpabilité, la liberté et la responsabilité de tout individu [43]. » Expliquez, en vous basant sur le roman La Part de l’autre.

 

Pour rédiger leur dissertation, ils disposeront de la grille d’évaluation, ainsi que du tableau évènementiel qu’ils ont rempli au cours de leur lecture et qui aura préalablement été vérifié par l’enseignant.

 

 

Bibliographie

 

Documents papiers

 

B. HENRIET, Éric, L’uchronie, Paris, Klincksieck (Coll. 50 questions), 2009, 262 p.

CHASSÉ, Éric, « Assumer pleinement son rôle de médiateur », dans Pédagogie collégiale, vol. 21, n° 3 (printemps 2008), p. 15-21.

DESCHÊNES, Michelle et PARENT, Séverine, « Optimiser l’apprentissage du travail d’équipe », dans Pédagogie collégiale, vol. 21, n° 4 (été 2008), p. 6-9. 

GENEST, Guy,  « Le cinéma au service de la littérature », dans Québec français, n° 93 (1994), p. 91-92.

GIGUÈRE, Michel, « Une place pour la bande dessinée au collège », dans  Québec français, n° 149 (2008), p. 44-47.

ROUSSEAU, Annie, « Entrez dans le débat ! », dans Pédagogie collégiale, vol. 9, n° 3 (printemps 2006), p. 12-16.

 

ROY, Réal, « Éduquer à la citoyenneté pour savoir vivre ensemble. L’apport de la philosophie », dans Pratiques pédagogiques, vol. 19, n° 2 (hiver 2005), p. 23-25.

SCHMITT, Eric-Emmanuel, La Part de l’autre, Paris, Albin Michel (Coll. Le Livre de Poche), 2001, 503 p.

SCHMITT, Eric-Emmanuel, Ma vie avec Mozart, Paris, Albin Michel, 2005, 165 p.

 

 

Documents électroniques

 

BILLARD, Pierre, «Le Point - "La Part de l’autre" », dans La Part de l’autre, [En ligne]. http://www.eric-emmanuel-schmitt.com/Litterature-romans-la-part-de-l-autre.html [Site consulté le 20 avril 2012].

CORTY, Bruno, « Le Figaro littéraire - "La Part de l’autre" », dans La part de l’autre, [en ligne]. http://www.eric-emmanuel-schmitt.com/Litterature-romans-la-part-de-l-autre.html [Site consulté le 20 avril 2012].

DE CORTANZE, Gérard, « Magazine Littéraire - "La part de l'autre" », dans La Part de l’autre, [En ligne]. http://www.eric-emmanuel-schmitt.com/Litterature-romans-la-part-de-l-autre.html [Site consulté le 20 avril 2012].

SCHMITT, Eric-Emmanuel, « Bruxelles, 16 novembre 2004 Eric-Emmanuel Schmitt », dans la Part de l’autre, [en ligne]. http://www.eric-emmanuel-schmitt.com/Litterature-recits-Monsieur-Ibrahim-et-les-fleurs-du-Coran.html [Site consulté le 20 avril 2012].

SCHMITT, Eric-Emmanuel, « Voici le livre qui m’a… », dans La part de l’autre, [en ligne]. http://www.eric-emmanuel-schmitt.com/Litterature-romans-la-part-de-l-autre.html [Site consulté le 20 avril 2012].

 

 

Documents filmiques

 

Contact avec Eric-Emmanuel Schmitt, S. Bureau, D. Plante, B. Labelle, Québec, 2010, Film documentaire.

Monsieur Ibrahim et les fleurs du Coran, François Dupeyron, avec Omar Sharif et Pierre Boulanger, France, 2003, Drame, 95 min.

 

 

ANNEXE

 

Grille d’évaluation de la dissertation explicative

 

Grille d’évaluation de la dissertation explicative

Français 601-102-MQ Littérature et imaginaire

 

INTRODUCTION : 10 %

                                                                                                                                           /10                                                                                                                                                                                          

 

Excellent

Très Bien

Bien

Plus ou moins satisfaisant

Insatisfaisant

Le sujet amené indique habilement le contexte de l’œuvre et n’est pas trop éloigné du sujet de la dissertation.

4

3

2

1

0

Le sujet posé présente clairement et de façon concise le sujet de la dissertation.

2

1.5

1

0.5

0

Le sujet divisé annonce clairement chacune des idées principales du développement, celles-ci étant en lien étroit avec le sujet de la dissertation, et les expose dans un ordre cohérent.

4

3

2

1

0

 

 

DÉVELOPPEMENT : 80%  (deux paragraphes de 40% chacun)

 

PARAGRAPHE 1

                                                                                                                                                       /40

 

Excellent

Très Bien

Bien

Plus ou moins satisfaisant

Insatisfaisant

L’idée principale 1 exprime en une formule brève et précise le propos du paragraphe et correspond bien à ce qui a été présenté dans l’introduction.

2

1.5

1

0.5

0

La 1re idée secondaire est en lien étroit avec l’idée principale et est formulée de façon claire et concise.

2

 

1.5

1

0.5

0

La 1re idée secondaire est expliquée en profondeur et de façon cohérente.

8

 

6-7

4-5

2-3

0-1

La 1re idée secondaire est illustrée à l’aide de citations ou d’exemples qui sont en lien direct avec l’explication fournie. La preuve est donc pertinente et permet une pleine compréhension de l’idée secondaire.

8

 

6-7

4-5

2-3

0-1

La 2e idée secondaire est en lien étroit avec l’idée principale et est formulée de façon claire et concise.

2

 

1.5

1

0.5

0

 

La 2e idée secondaire est expliquée en profondeur et de façon cohérente.

 

8

 

 

6-7

 

4-5

 

2-3

 

0-1

La 2e idée secondaire est illustrée à l’aide de citations ou d’exemples qui sont en lien direct avec l’explication fournie. La preuve est donc pertinente et permet une pleine compréhension de l’idée secondaire.

8

 

6-7

4-5

2-3

0-1

Une phrase de transition ou une mini-conclusion permet le passage harmonieux du premier au second paragraphe.

2

 

1.5

1

0.5

0

 

 

PARAGRAPHE 2          

                                                                                                                                                      /40                                            

 

Excellent

Très

Bien

Bien

Plus ou moins satisfaisant

Insatisfaisant

L’idée principale 2 exprime en une formule brève et précise le propos du paragraphe et correspond bien à ce qui a été présenté dans l’introduction.

2

 

1.5

1

0.5

0

La 1re idée secondaire est en lien étroit avec l’idée principale et est formulée de façon claire et concise.

2

 

1.5

1

0.5

0

La 1re idée secondaire est expliquée en profondeur et de façon cohérente.

8

 

6-7

4-5

2-3

0-1

La 1re idée secondaire est illustrée à l’aide de citations ou d’exemples qui sont en lien direct avec l’explication fournie. La preuve est donc pertinente et permet une pleine compréhension de l’idée secondaire.

8

 

6-7

4-5

2-3

0-1

La 2e idée secondaire est en lien étroit avec l’idée principale et est formulée de façon claire et concise.

2

 

1.5

1

0.5

0

La 2e idée secondaire est expliquée en profondeur et de façon cohérente.

8

 

6-7

4-5

2-3

0-1

La 2e idée secondaire est illustrée à l’aide de citations ou d’exemples qui sont en lien direct avec l’explication fournie. La preuve est donc pertinente et permet une pleine compréhension de l’idée secondaire.

8

 

6-7

4-5

2-3

0-1

Une phrase de transition ou une mini-conclusion permet le passage harmonieux du second paragraphe à la conclusion.

2

 

1.5

1

0.5

0

 

 

CONCLUSION : 10 %

                                                

                                                                                                                                                       /10

 

Excellent

Très Bien

Bien

Plus ou moins satisfaisant

Insatisfaisant

La synthèse du développement rappelle clairement le sujet de la dissertation qui a été posé dans l’introduction et résume brièvement et dans l’ordre les idées principales qui ont servi à la démonstration.

8

 

6-7

4-5

2-3

0-1

L’ouverture indique adroitement de nouvelles avenues à explorer, aborde un sujet qui poursuit la réflexion,  tout en demeurant dans le propos de la dissertation

2

 

1.5

1

0.5

0

 

 

 

POINTS POUR LES FAUTES, Correction négative

(Orthographe d’usage, Grammaire, Vocabulaire, Syntaxe, Ponctuation) :

1 % / faute (0.5 % / erreur de ponctuation), jusqu’à concurrence de 30 %.

 

 

NOTE FINALE :      /100 -       pour les fautes =       /100

 

 

COMMENTAIRES MÉLIORATIFS :___________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________

___________________________________________________________________

___________________________________________________________________

 

 

 

 


[1] Eric-Emmanuel Schmitt, La Part de l’autre, Paris, Albin Michel (Coll. Le Livre de Poche), 2001, 503 p.

[2] « Pour alimenter la réflexion des étudiants en vue de leur permettre de développer leur propre identité citoyenne, la philosophie les amène à se situer, à identifier quelle sorte d’humain ils veulent être, aujourd’hui, dans leur milieu et, de là, ces derniers peuvent construire un rapport à l’autre signifiant, épanouissant et porteur d’humanité. » C’est entre autres pour son questionnement éminemment philosophique que cette œuvre de Schmitt aura été sélectionnée pour faire l’objet de cette séquence didactique. Propos tirés de Réal Roy, « Éduquer à la citoyenneté pour savoir vivre ensemble. L’apport de la philosophie », dans Pratiques pédagogiques, vol. 19, n° 2 (hiver 2005), p. 23.

[3] Ibid., p. 9-11.

[4] Ibid., p. 12.

[5] Cette présentation Prezi peut être consultée à l’adresse suivante : http://prezi.com/s4neh_7bro8v/uchronie/

[6] Les informations contenues dans cette présentation ont été tirées du recueil suivant : Éric B. Henriet, L’uchronie, Paris, Klincksieck (Coll. 50 questions), 2009, 262 p.

[7] Ici, l’enseignant tient le rôle d’un médiateur, c’est-à-dire qu’il « mise sur l’acquisition par les étudiants de bonnes habitudes intellectuelles (et non seulement de connaissances théoriques) qui pourront être utilisées dans d’autres contextes (en situation d’examen, face à d’autres types de problèmes). » Propos tirés de Éric Chassé, « Assumer pleinement son rôle de médiateur », dans Pédagogie collégiale, vol. 21, n° 3 (printemps 2008), p. 16.

[8] Éric Chassé, « Assumer pleinement son rôle de médiateur », loc. cit., p. 19.

[9] Dans le cas présent, nous considérons que « [l]e film peut servir d'illustration de ce que l'on espère communiquer, faire comprendre. Sa fonction est donc celle d'un précieux adjuvant, qui permet en outre de varier les approches pédagogiques à l'intérieur d'une même démarche. » Propos tirés de Guy Genest,  « Le cinéma au service de la littérature », dans Québec français, n° 93, 1994, p. 92.

[10] Eric-Emmanuel Schmitt, « Journal de "La Part de l’autre"», dans La Part de l’autre, Paris, Albin Michel (Coll. Le Livre de Poche), 2001, p. 496.

[11] Bruno Corty, « Le Figaro littéraire - "La Part de l’autre" », dans La part de l’autre, [en ligne]. http://www.eric-emmanuel-schmitt.com/Litterature-romans-la-part-de-l-autre.html [Site consulté le 20 avril 2012].

[12] Précisons que « [l]a première tâche du professeur qui souhaite organiser un ou des débats dans sa classe consiste à identifier des sujets pouvant prêter à controverse dans la matière vue ou à voir. » Propos tirés de Annie Rousseau, « Entrez dans le débat ! », dans Pédagogie collégiale, vol. 9, n° 3 (printemps 2006), p. 12.

[13] Eric-Emmanuel Schmitt, « Journal de "La Part de l’autre"», op. cit., p. 477. 

[14] Annie Rousseau, « Entrez dans le débat ! », dans Pédagogie collégiale, loc. cit., p. 15.

[15] Le fonctionnement de cette activité a pour principal intérêt d’offrir « une satisfaction peu commune dans le contexte scolaire, soit une rétroaction immédiate. » Propos tirés de Annie Rousseau, « Entrez dans le débat ! », loc. cit., p. 16.

[16] Eric-Emmanuel Schmitt, « Voici le livre qui m’a… », dans La part de l’autre, [en ligne]. http://www.eric-emmanuel-schmitt.com/Litterature-romans-la-part-de-l-autre.html [Site consulté le 20 avril 2012].

[17] Ibid., p. 479.

[18] Cette bande-annonce peut être visionnée à l’adresse suivante : http://www.wat.tv/video/vague-bande-annonce-vf-17rpv_2gevp_.html

[19] La bande annonce de la version américaine du film permettra de mieux comprendre ses enjeux. Cette dernière peut être visionnée à l’adresse suivante : http://www.youtube.com/watch?v=JlUkzfITiSs

[20] Un extrait de cette reconstitution peut être visionné à l’adresse suivante : http://www.youtube.com/watch?v=5sLrx-gN7M

[21] Guy Genest,  « Le cinéma au service de la littérature », dans Québec français, n° 93, 1994, p. 92.

[22] Jacques Tardi, C’était la guerre des tranchées, Bruxelles, Casterman, 1993, Format 23,2 x 30,5 cm, 128 p.

[23] Nous optons ici pour l’usage de la bande dessinée, car « dans le flot de séries qui plantent leur action dans un contexte historique, certaines se distinguent par leur indéniable qualité et peuvent s'intégrer favorablement dans un cours d'histoire. » Conçue avec l’aide d’un historien, la bande dessinée de Jacques Tardi en est un parfait exemple.  Propos tirés de Michel Giguère, « Une place pour la bande dessinée au collège », dans  Québec français, n° 149 (2008), p. 44.

[24] Cet extrait peut être visionné à l’adresse suivante : http://www.youtube.com/watch?v=g-Wfdze-rvc

[25] Guy Genest,  « Le cinéma au service de la littérature », dans Québec français, n° 93, 1994, p. 92.

[26] Monsieur Ibrahim et les fleurs du Coran, François Dupeyron, avec Omar Sharif et Pierre Boulanger, France, 2003, Drame, 95 min.

[27] Le Cycle de l’invisible est composé des quatre récits suivants : Milarepa, Monsieur Ibrahim et les fleurs du Coran, Oscar et la dame rose, L’Enfant de Noé

[28] Eric-Emmanuel Schmitt, Ma vie avec Mozart, Paris, Albin Michel, 2005, p. 12.

[29] Ibid., p. 15-21.

[30] Contact avec Eric-Emmanuel Schmitt, S. Bureau, D. Plante, B. Labelle, Québec, 2010, Film documentaire.

[31] Michelle Deschênes et Séverine Parent, « Optimiser l’apprentissage du travail d’équipe », dans Pédagogie collégiale, vol. 21, n° 4 (été 2008), p. 7.

[32] Eric-Emmanuel Schmitt, « Voici le livre qui m’a… », dans La part de l’autre, [en ligne]. http://www.eric-emmanuel-schmitt.com/Litterature-romans-la-part-de-l-autre.html [Site consulté le 20 avril 2012].

[33] Idem.

[34] Idem.

[35] Eric-Emmanuel Schmitt, « Bruxelles, 16 novembre 2004 Eric-Emmanuel Schmitt », dans la Part de l’autre, [en ligne]. http://www.eric-emmanuel-schmitt.com/Litterature-recits-Monsieur-Ibrahim-et-les-fleurs-du-Coran.html [Site consulté le 20 avril 2012].

[36] Idem.

[37] Idem.

[38] Eric-Emmanuel Schmitt, Ma vie avec Mozart, op. cit., p. 64-66.

[39] Eric-Emmanuel Schmitt, « Voici le livre qui m’a… », dans La part de l’autre, [en ligne]. http://www.eric-emmanuel-schmitt.com/Litterature-romans-la-part-de-l-autre.html [Site consulté le 20 avril 2012].

[40] Cette séquence didactique à été réalisée dans deux classes de 25 étudiants et moins. Pour éviter que les équipes ne soient composées d’un trop grand nombre d’étudiants, il serait préférable que 2 thèmes soient ajoutés à cette liste initiale.

[41] Michelle Deschênes et Séverine Parent, « Optimiser l’apprentissage du travail d’équipe », loc. cit., p. 6.

[42] Gérard de Cortanze, « Magazine Littéraire - "La part de l'autre" », dans La Part de l’autre, [En ligne]. http://www.eric-emmanuel-schmitt.com/Litterature-romans-la-part-de-l-autre.html [Site consulté le 20 avril 2012].

[43]Pierre Billard, «Le Point - "La Part de l’autre" », dans La Part de l’autre, [En ligne]. http://www.eric-emmanuel-schmitt.com/Litterature-romans-la-part-de-l-autre.html [Site consulté le 20 avril 2012].

 


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