"M'anesthésier pour ne pas souffrir" : Michèle Laroque se livre à cœur ouvert sur cette période sombre de sa vie

"M'anesthésier pour ne pas souffrir" : Michèle Laroque se livre à cœur ouvert sur cette période sombre de sa vie
Niviere David/ABACAPRESS.COM

En marge d'un entretien accordé à Paris Match publié ce jeudi 3 août, Michèle Laroque a évoqué sa grave dépression vécue durant son adolescence..

Si elle est aujourd'hui épanouie, Michèle Laroque a traversé de nombreuses épreuves pour parvenir à réaliser son rêve de devenir comédienne. Dès son plus jeune âge, elle devait faire face aux grandes attentes de son père, comme elle le raconte dans un entretien paru dans Paris Match ce jeudi 3 août : "Il voulait tellement que je réussisse, qu'il m'imposait des exigences constantes ! Enfant, j'en souffrais. À table, au lieu d'un déjeuner tranquille, mon père me testait : Quelle est la capitale du Congo ? J'étais tétanisée ; alors il m'envoyait dans ma chambre trouver la réponse. Il voulait me rendre forte, mais cela a aussi altéré ma confiance." Une éducation qui influence encore Michèle Laroque aujourd'hui : "Il voulait que je sois forte, il avait compris beaucoup de choses. Il me répétait : 'Ne sois pas un mouton ! N'aie pas de tics de langage, remets tout en question, toutes les infos, surtout quand elles t'arrangent.' Alors que moi je voulais être comme les autres. Lui me corrigeait. Eh bien, il avait raison. Aujourd'hui je remets toujours tout en question. J'essaie de ne pas être manipulable."

Ainsi, c'est dans les bras de sa grand-mère que Michèle Laroque allait retrouver de l'affection durant sa jeunesse : "Ma grand-mère fut mon havre de chaleur et d'amour ! Ma mère, roumaine, avait fui son pays, ses parents, sa famille. Elle n'a jamais pu revoir son père. Elle se sentait coupable d'avoir dû s'échapper. Étant partie sans ses diplômes, elle a repris ses études en France. Mon père, tuberculeux, sortait de dix ans de sanatorium. À 8 ans, je les ai retrouvés. Leurs reconstructions personnelles mobilisaient beaucoup d'énergie, ce qui est tout à fait normal."

En grandissant, Michèle Laroque a ensuite fait face à la dépression : "Une grosse crise d'ado pendant six mois. Un mal-être total : avais-je ma place sur cette terre ? J'avais l'impression que je n'allais jamais m'en sortir", se remémore l'artiste âgée de 63 ans, qui fut en proie à certaines addictions durant cette période trouble. "Je me suis réfugiée dans les médicaments, l'alcool : m'anesthésier pour ne pas souffrir. Ma meilleure amie a réagi en me disant : 'Si tu continues, tu ne m'intéresses plus, je ne te verrai plus.' Ce qu'elle a fait. Alors je me suis ressaisie. Elle est toujours mon amie très chère, ma sœur, Valérie, pharmacienne, restée à Nice !"

Déterminée par la suite à entreprendre une carrière de comédienne, Michèle Laroque a été freinée par un grave accident de la route lorsqu'elle avait 19 ans. Après deux années passées à l'hôpital et une douzaine d'opérations, la Niçoise est ressortie plus déterminée que jamais afin de réaliser son rêve : "En sortant du coma, j'ai dit : 'Vous vous rendez compte ? J'ai failli mourir sans savoir si je suis bonne ou mauvaise comédienne.' Voilà le déclic. J'ai décidé de me lancer et, pour la première fois de ma vie, j'ai senti que j'étais à ma place dans ce métier."

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