Kim Stanley Robinson et le monde de demain

Retour sur Terre pour l’écrivain Kim Stanley Robinson, auteur notamment d'une fameuse Trilogie Martienne et dont la littérature de science-fiction nourrit depuis trente ans une réflexion sur la condition humaine. Avec  Le Ministère du futur, l’écrivain multiprimé imagine l’avenir qui nous guette, celui d’une humanité vacillante, l’imminence d’une sixième extinction de masse et d’un dérèglement climatique qu’il pourrait être encore temps d’infléchir. Imaginer le futur, un combat sur le terrain de l'imaginaire d’abord, où, comment sortir d’un néolibéralisme meurtrier pour réinventer d’autres façons d’exister.

Un roman fait de bricolage de genres

"Écrire une histoire sur 30 ans de réaction face au changement climatique, ça pose un problème technique dans la structure du roman. Le roman est une forme très souple et très ample. J’avais déjà écrit sur le climat des scènes classiques, et j’en étais arrivé à 2 000 pages. Malgré cela, il n’y avait pas autant d’informations que dans le ministère du futur. J’avais déjà de l’expérience quand je suis arrivé à l’écriture de ce roman, mais il y avait des choses qui n’avaient pas fonctionné. Je savais que j’avais besoin d’une nouvelle méthode, et j’en suis venu à cette idée d’une sorte de bricolage de genres avec des notes de réunions, des énigmes, des témoignages visuels et des scènes classiques de roman. Ce qui fait partie du côté ludique de la lecture, c’est qu’à chaque chapitre, on se demande le genre de ce qu’on est en train de lire." Kim Stanley Robinson

La note vocale

La question de Nicolas@justawork :

"Je suis heureux de pouvoir vous parler de votre roman, Le ministère du futur, un roman qui m’a passionné de bout en bout, qui m’a surpris par la façon dont il abordait les choses, par la foisonnance des thématiques qu’il aborde autour du réchauffement climatique. C’est un roman qui m’effrayé, interpelé à plus d’un titre et pour moi, une des choses les plus surprenantes de votre roman, a été cette vision plutôt optimiste que vous voulez avoir, envers et contre tout. Alors, doit-on être optimiste lorsqu'on est un auteur de science-fiction en 2023 ?"

Le choix de l’optimisme comme arme politique

"J’écris de la science-fiction utopique, je suis un Américain de gauche, et je pense qu’on peut créer une nouvelle société, et donc nous devons le faire, c’est une forme d’obligation morale. L’optimisme, c’est une position politique. On a tendance à le considérer comme une chose un peu naïve ou stupide, mais il faut résister à cette idée, et au contraire, c’est le pessimisme qui est inutile, le cynisme décevant, et je pense que c’est une forme de lâcheté, en particulier pour des gens qui vivent dans des pays prospères et qui s’en sortent plutôt bien par rapport à la moyenne mondiale. Gramsci disait : "le pessimisme de l’intellect est l’optimisme du monde." C’est un slogan de gauche, et donc j’aime bien taper sur la tête des gens à coups d’optimisme." Kim Stanley Robinson

Le grand jeu des pages musicales

Le principe du grand jeu des pages musicales est simple. Dès qu’un lecteur ou une lectrice repère l’évocation d’un air musical au cours d’une lecture, il ou elle fait une photo du passage et nous l’envoie via l'Instagram du Book Club, ou à l’adresse mail lebookclub@radiofrance.com.

La trouvaille du jour, on la doit à Cécile. Il s’agit d’un extrait de  Golden Age de Fabrice Colin (Hachette, 2022)

Archives

Roland Barthes, leçon inaugurale au Collège de France, 7/01/1977

Ursula K. Le Guin, discours à la réception du Prix de la Fondation du National Book pour sa contribution à la littérature américaine, 65e National Book Awards, 19/11/2014.

Références musicales

Feu ! Chaterton, Un monde nouveau

The Beatles, A day in the life

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Interprétariat

Marguerite Capelle