Babx : "Etre capable de disparaître pour la musique, pas sous la musique".

Il y a un peu plus d’un demi-siècle, John Coltrane et ses musiciens enregistraient "Ascension". Au singulier. Et c’était une bascule pour lui. Et ce fut une bascule, pour d’autres. Coltrane s’y avançait paradoxalement dénudé et entouré. « Nous fîmes deux prises, et chacune d'elles avait cette capacité de faire pleurer les gens » raconte Marion Brownl’un des saxophonistes. Dans ses premières éditions, il fallait deux faces de disque à Ascension pour se déployer entièrement. Comme les montagnes. Les larmes,  en se déposant sur le vinyl devenaient perles de vie.
Il y a plus d’un pont entre ce disque de crise et le nouveau disque de Babx qui ajoute un pluriel à l’ascension. Un pluriel et un contraire car on n’y monte pas toujours, et lorsqu’au détour d’une chanson d’amour, il est question des cimes, elles sont endormies, et il faut déjà  les dépasser.  Ascensions est paru sur le label Bison Bison. 

Cette musique, entre la prière et le free jazz était l'état qui était le mien après les attentats du Bataclan...

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Ce disque-là, sans le vouloir, interroge la figure du héros. Je ne sais pas pourquoi j'ai tracé le portrait de cette problématique-là, mais en tous cas, elle s'imposait. 

Werner Herzog, ça a été un déclic, quand j'ai vu cette trilogie, les Ascensions et _La Soufrière. Q_uand j'ai entendu [ dans la Soufrière] le chant de ce vieil homme, sa voix, son sourire, c'était ça pour moi, résister. 

La musique sacrée, c'est ça ; s'oublier pour faire passer quelque chose, la "disparition", c'est très important. Lorsque j'ai enregistré, j'ai "disparu".

Programmation musicale :

Chyco Jehelmann (Biguine)

Babx, Omaya

Babx, Gaston Miron,  la marche à l’amour [ album Cristal automatique ]

Générique de fin, Babx, Alpiniste