François-Xavier Bellamy : "C'est un mirage de croire que tout changement est un progrès"

François-Xavier Bellamy - JF PGA
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François-Xavier Bellamy, philosophe, est l'invité d'Ali Baddou à 7h50. Il vient de publier l'ouvrage "Demeure" aux éditions Grasset.

Philosophe et maire adjoint à Versailles, François-Xavier Bellamy publie l'ouvrage Demeure aux éditions Grasset. Considéré comme "conservateur apaisé et de bonne humeur", il reconnaît "assurément" être apaisé et de bonne humeur mais met un bémol sur le terme de "conservateur" : "Pour beaucoup de gens, ça veut dire qu’il faut figer les choses dans l’état où elles sont, or je ne crois pas du tout qu’il faille arrêter le mouvement. Il faut redonner un sens à notre vie politique en dirigeant vers les mouvements qui en valent la peine".

Pourquoi alors ce terme à double sens, Demeure, comme titre de son livre ? "Demeurer c'est sauver ce qui doit l'être", explique-t-il, évoquant par exemple la question écologique. "Transmettre ce que nous avons à sauver suppose un effort important", ajoute le philosophe qui dénie l'idée que tout changement puisse être un progrès : "Il y a des gens qui veulent aller de l’avant, et d’autres qui veulent repartir en arrière. La question qui nous est posée collectivement, c’est où devons nous nous diriger : c’est à cette question que la politique répond". 

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"Quand on promet le nouveau monde, on se rend compte qu’on n’en a jamais fini avec l’ancien. La politique ne consiste pas à changer le monde, elle consiste à en prendre soin en assumant toutes ses difficultés", explique François-Xavier Bellamy, qui souligne que "changer le monde, cela peut consister à prendre soin de ce qui mérite d'être transmis".

La politique consiste à sauver ce monde, à faire en sorte qu'il reste vivable

Fervent anti-Macron, François-Xavier Bellamy estime qu'il y a un "péché originel" dès l'utilisation du slogan "En Marche" : "Ça peut être une excellente idée si on va vers le mieux, c’est catastrophique si vous êtes au bord du précipice. Le fait de faire un pas en avant n’est pas forcément un bien. (...) Dans l’idée de transformation qui est une obsession du vocabulaire politique et notamment macronien, il y a l’idée de faire disparaître ce qu’on transforme. On somme en permanence les Français de s’adapter. Il ne dit pas ce sur quoi nous pouvons faire fond pour continuer de partager ensemble quelque chose qui nous soit commun".  

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"La stabilité est féconde", assure-t-il, expliquant qu'elle "est promesse de vie". Professeur de philosophie, il dit aimer "transmettre des choses qui sont parfois très anciennes dans notre histoire, parce qu’elles font grandir une créativité nouvelle". 

Après avoir manifesté aux côtés de la Manif pour Tous, que pense-t-il du débat sur l'ouverture de la Procréation médicalement assistée (PMA) aux couples de femmes ? "On est devant un point de bifurcation très important : devons nous donner toute la place au mouvement de nos désirs, qui sont légitimes en eux mêmes, ou devons-nous accepter de recevoir quelque chose qui nous précède, qui mérite de demeurer, comme cette condition humaine qui est marquée par des limites, des bornes ?"

Pour lui, la réponse est claire : "Nous n'avons pas grand chose à gagner dans le fait de donner toute la place au mouvement de nos désirs, et on le voit bien dans la société de consommation qui n’a pas fait notre bonheur". "Ce que je crains, ce n’est pas que tout le monde ait le même droit. C’est la question du mouvement de nos désirs".

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