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Attentat de Moscou : qu'est-ce que la prison du Dauphin Noir, où les suspects pourraient être transférés ?
La détention provisoire des quatre suspects de l'attaque qui s'est produite dans une salle de concert près de Moscou le vendredi 22 mars est prolongée jusqu'au 22 mai. Ils pourraient être transférés d'ici peu dans l'une des colonies pénitentiaires russes où les conditions de détention sont particulièrement dures.
Les hommes arrêtés en Russie après l'attentat du vendredi 22 mars dans la salle du Crocus City Hall ont été placés en détention provisoire dans la prison de Lefortovo, située au sud-est de Moscou. Cependant, à l'avenir, ils pourraient se retrouver dans l'une des prisons les plus sécurisées du pays : la prison du Dauphin Noir.
Elle est également connue sous le nom de Black Dolphin, et est l'une des institutions pénitentiaires les plus redoutées de Russie. Située dans la ville d'Orenbourg, au sud du pays, près de la frontière avec le Kazakhstan, cette prison est réputée pour accueillir les criminels les plus dangereux condamnés à la peine maximale.
Les détenus de la prison du Dauphin Noir sont confrontés à un quotidien impitoyable marqué par des conditions de détention extrêmement dures. Selon des rapports dévoilés dans un documentaire du National Geographic, ils passent leurs journées enfermés dans des cellules à double barreaux, sans aucun contact avec l'extérieur ni aucune permission particulière durant les dix premières années de leur peine.
Un isolement total
Une fois incarcérés, les prisonniers ne voient jamais la lumière du jour et n'ont le droit de sortir de leur cellule qu'une heure par jour environ, pour se rendre dans une autre pièce à peine plus grande, dénuée de tout objet.
"Les détenus ne peuvent que regarder le plafond ou lire une fois dans ces prisons de très haute sécurité", explique Mikhaïl Ignatov, criminologue russe, interrogé par le média russe News.ru ce mardi 26 mars. "Ils ne sortiront jamais de là, ils pourraient même devenir fous", ajoute-t-il, soulignant les conséquences potentiellement dévastatrices de l'isolement prolongé sur la santé mentale des détenus.
"Vous êtes constamment filmés dans votre cellule. Vous êtes surveillés 24 heures sur 24. Il y a des détecteurs de lumière et de mouvement... de plus, toutes les 15 minutes, un garde passe dans les cellules, donc vous devez être constamment attentif", témoigne Nikolai Astankov, un détenu de la prison du Dauphin Noir, dans le documentaire du National Geographic.
La sécurité au plus haut niveau
La sécurité au sein de la prison du Dauphin Noir est maximale. Les détenus sont soumis à une surveillance constante et sont étroitement surveillés par des gardiens spécialement formés. Leurs déplacements en dehors de leur cellule se font dans des conditions strictes : ils sont menottés, les mains derrière le dos, et contraints de marcher penchés, le visage tourné vers le sol.
"Les détenus ne sortent jamais de leur cellule sans être accompagnés de gardiens. C'est une mesure nécessaire pour garantir leur sécurité ainsi que celle du personnel pénitentiaire", déclare un responsable anonyme de la prison du Dauphin Noir auprès du National Geographic.
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