C'est un sujet politique, oui, mais c'est d'abord un drame humain. En près de 10 ans, plus de 28.000 personnes ont trouvé la mort en Méditerranée. Rien que cette année, on comptait 6.000 morts à fin juillet. On dénombre cette fois-ci un enfant mort noyé, un bébé.
La tragédie, ce sont aussi les conditions dans lesquelles les migrants arrivent. À Lampedusa, il y a un camp pour 400 personnes, pas 6.000. Parmi ceux qui prennent ces embarcations, tous ne se disent pas : "Tiens, si on allait embêter les européens". Après, ils arrivent en "masse", et c'est une immigration que l'on n'arrive pas à intégrer.
Quel que soit le dirigeant au pouvoir, il est quasiment impossible de faire face à l'immigration. Et pourtant, Giorgia Meloni a été élue sur un programme visant à arrêter l'immigration. Elle avait annoncé aux Italiens un "bloc naval, un blocus maritime". Elle promettait ainsi de barrer la route aux bateaux. C'est toujours plus facile de hurler lorsqu'on est dans l'opposition. Au pouvoir, c'est autre chose.
J'entendais Marine Le Pen, Marion Maréchal parler de submersion. À l'extrême droite, on explique qu'il faut renvoyer les bateaux. Meloni avait aussi fait cette promesse. Il n'y a pas eu d'immigration, au contraire.
On verra, mais elle est dans une situation doublement critique : elle est victime des positions de blocage de ses amis nationalistes d'extrême droite comme le hongrois Orban et le premier ministre polonais. Et elle se trouve ensuite face à une absence totale de solidarité de la part de l'Allemagne et de la France.
La France fait savoir qu'elle allait renforcer sa sécurité à la frontière avec l'Italie. Et l'Allemagne ne veut plus accueillir de migrants en provenance d'Italie. Je rappelle encore une fois que si Meloni arrive au pouvoir, c'est parce que les Italiens n'en peuvent plus de cette immigration de masse. C'est pour cela qu'ils votent pour elle.
Alors oui, Giorgia Meloni est déjà en échec, mais c'est aussi et surtout l'Europe qui l'est. Notre Europe sociale-démocrate est en train de fabriquer plus de Méloni.
Il y a un vrai doute parce qu'on a fabriqué l'Europe mais on n'a pas travaillé l'Europe de l'immigration. On a fait Schengen mais on n'a pas fait l'Europe des frontières.
Il y a également un gros doute parce que c'est un sujet collectif. Une nouvelle fois, on voit bien que l'Italie a besoin de l'Europe mais l'Europe ne suit pas. C'était aussi le cas pour la Grèce qui a décidé de mettre en place une politique de refoulement total. Les garde-côtes grecs renvoient avec la manière forte les bateaux vers la Turquie, en espérant que cela dissuadera les migrants d'accoster.
La Grèce considère que l'Europe se lave les mains. Comme l'Italie qui fait face au vieux réflexe disant qu'elle peut se débrouiller seule. Aucun pays, pourtant, ne pourra régler seul cette question.
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