Votre navigateur est obsolète. Veuillez le mettre à jour avec la dernière version ou passer à un autre navigateur comme ChromeSafariFirefox ou Edge pour éviter les failles de sécurité et garantir les meilleures performances possibles.

Passer au contenu principal

ParisDes millions pour redorer la Tour Montparnasse

«Il faut que les Parisiens rêvent en regardant la Tour Montparnasse!». C'est l'ambition de l'architecte Jean-Marie Duthilleul, qui va superviser la métamorphose du bâtiment, un projet à 700 millions d'euros (764 millions de francs) qui s'étalera sur une dizaine d'années.

«Les Parisiens, la tour, ils ne l'aiment pas vraiment. Elle se dresse toute seule, on ne peut pas dire qu'elle leur raconte énormément de choses», poursuit-il. Comment réconcilier la ville avec ce monolithe brun et vieillissant, qui depuis sa construction en 1973, la toise du haut de ses 210 mètres? «Il faut changer la relation de la tour avec le ciel», répond M. Duthilleul, et pour cela, remplacer les vastes façades en verre fumé par une nouvelle «peau qui jouera avec la lumière, les reflets, les nuages».

«Plus transparente, changeante, illuminée»

Ce lifting à 150 millions d'euros qui donnera naissance à une tour «plus transparente, changeante, illuminée», n'est que la première étape d'un ambitieux projet de rénovation. En tout, les 280 copropriétaires du site devront investir entre 550 et 750 millions d'euros pour «réinventer» un ensemble immobilier de 2,5 hectares qui comprend aussi un centre commercial de 30'000 m2, la tour CIT et un autre immeuble de bureaux.

L'an prochain, un concours d'architecture portant sur la rénovation de la façade de la tour, et une consultation citoyenne auprès des habitants, seront lancés. En parallèle, le dialogue avec la Ville de Paris et les municipalités des trois arrondissements concernés (6e, 14e et 15e), s'intensifiera et un protocole d'accord sera établi. Car le projet vise aussi à «redonner une dimension culturelle à un quartier qui a accueilli les plus grands peintres», rappelle Patrick Abisseror, le président de l'Ensemble immobilier Tour Maine Montparnasse (EITMM). «Cela fait sept ans qu'on travaille sur l'idée de revaloriser ce patrimoine. Nous voulons lui redonner le souffle, l'ambition de modernité qu'a représenté sa construction il y a 40 ans», dit-il.

«Compliqué à mettre sur les rails»

Ce futur «Times Square parisien, qui ne soit pas mercantile» pourra accueillir de grands spectacles de lumières, dit M. Abisseror, propriétaire du 56e étage de la tour, avec son bar panoramique à la vue vertigineuse. L'idée est aussi d'ouvrir le site, aujourd'hui «étanche à la vie du quartier», sur les axes environnants et notamment de créer des liaisons entre la rue de Rennes et la gare Montparnasse, explique de son côté Gilles Vuillemard, vice-président de l'EITMM.

Le centre commercial (co-détenu par des enseignes telles que les Galeries Lafayette, C&A, Redevco) sera agrandi et perdra son «côté blockhaus», et des services verront le jour pour les 8000 salariés qui travaillent sur le site, dont 5000 dans la tour. Toutefois le projet a été «compliqué à mettre sur les rails». Il a notamment fallu rassurer certains des 280 copropriétaires, les plus petits, au départ réticents, en leur promettant «une certaine solidarité financière» des plus grands copropriétaires, explique M. Abisseror.

«A l'horizon 2020»

Aussi, la vente de droits à construire sur le site, devrait financer 10 à 15% du projet. Lundi, une assemblée générale a validé le principe d'une gouvernance simplifiée de l'ensemble immobilier. Celui-ci sera éclaté en 8 secteurs homogènes (commerces, parkings, CIT, tour, etc) dont les copropriétaires prendront des décisions de façon autonome, et non plus à 280. Les travaux pourraient être lancés «à l'horizon 2020», en même temps qu'une «première phase de revalorisation» du centre commercial. Au total, cette vaste rénovation s'échelonnera sur une dizaine d'années.

«Ce projet va aussi nous permettre de tourner la page de l'amiante», qui a contribué à ternir l'image de la tour, estime M. Abisseror. Selon lui, le site dispose de «l'expertise la plus importante au niveau européen voire mondial, en matière de suivi» de cette fibre cancérigène, dont les bâtiments ont été truffés pendant les Trente Glorieuses. Quelque 2.700 prélèvements d'air y ont été réalisés depuis 2013 et 200 millions d'euros ont été investis dans le désamiantage de la tour.

AFP