Norbert Spehner - Définition

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Introduction

Norbert Spehner, 2009

Norbert Spehner, né le 21 octobre 1943 à Sarreguemines (Moselle), est un spécialiste franco-canadien des littératures de genre, notamment de la science-fiction et du fantastique, du roman policier et du western. Il est aussi critique, chroniqueur, essayiste, bibliographe, écrivain. Il vit à Longueuil (Québec) depuis septembre 1968.

Biographie

En France

Il a passé son enfance et son adolescence à Saint-Avold où il a étudié au Lycée Poncelet. A la rentrée de 1961, il est nommé surveillant d’externat, puis maître auxiliaire de français et d’allemand dans ce même lycée où il restera jusqu’en juin 1968. Pendant cette période, il fait des études universitaires en Lettres à Metz, Sarrebruck et Nancy où il obtient une licence ès Lettres en 1967. En 1965, à titre de vice-président de la Maison des jeunes de Saint-Avold, il organise avec son ami et collègue André Rousseau, un Festival des jeunes qui connaît un grand succès local. Amateur de musique, il joue de la guitare (à la manière des Shadows et des Spotniks) dans un petit groupe appelé d’abord les Black Ties puis le Blues Quartet, groupe dans lequel on retrouve, entre autres, Robert Lanwert, André Rousseau, et son frère Jean-Marie Spehner, batteur émérite. Brefs moments de gloire, le groupe passe à la télévision de Radio-Luxembourg et, à différentes occasions, joue dans des spectacles locaux où passent des vedettes débutantes comme Nicole Croisille, Jean Ferrat, François Deguelt ou Georges Chelon. Le groupe est dissous en 1966.

En 1967, il épouse Evelyne Scholtus, une amie d’enfance, originaire de Bouzonville et institutrice à Dalem. Ils auront deux enfants, Laurine (1972) et Caroline (1974).

Au Canada

En 1968, il part enseigner au Québec comme coopérant. Il est nommé professeur de français au Collège Édouard-Montpetit de Longueuil, où il enseignera pendant trente-cinq ans.

En 1969, il est scénariste du Pavillon de l’Insolite sur le site de l’exposition Terre des hommes où il travaille sous la direction de Michel Lambert puis de Linda Corriveau. Au cours des quelques années passées à l’Expo, il aura l’occasion de rencontrer de nombreuses spécialistes des grandes énigmes ou des ufologues de renom parmi lesquels Charles Berlitz, Ivan T. Sanderson, Henri Bordeleau, etc.

En 1974, il est rédacteur en chef de la revue UFO-Québec, organisme officiel d’un groupe d’études du même nom dont il est un membre fondateur. Il ne restera que quelques mois à la barre de cette publication et cessera toute activité ufologique par la suite.

En 1977, il obtient une Maîtrise es Arts à l’Université de Montréal. Son sujet de maîtrise: une bibliographie internationale des études sur le fantastique.

En 1978, il obtient sa citoyenneté canadienne.

Le père de la science-fiction et du fantastique québécois

Au cours de sa longue carrière de professeur, il va se spécialiser dans les littératures de genre. C’est ainsi qu’il a fait découvrir la science-fiction, le fantastique, la fantasy et le roman policier à plusieurs générations d’étudiants enthousiastes. Fan de fantastique et de science-fiction, Il entame alors une collaboration fructueuse avec diverses publications européennes (L’Aube enclavée, Horizons du fantastique) ou québécoises, comme Perspectives, Nous, Proscope, etc.

En septembre 1974, avec l’aide d’un groupe d’étudiants particulièrement motivés, parmi lesquels on peut mentionner Gilbert Rodrigue, Charlotte Charest, Vincent Rivet, Daniel Lapointe, Jean-Guy Prévost, il va publier le premier numéro de Requiem qui deviendra Solaris en août 1979. Il dirigera la revue jusqu’en 1983. Solaris est aujourd’hui la plus ancienne des revues de science-fiction francophones. Le dynamisme de Spehner et sa contribution à l’émergence du genre lui ont valu le titre de « père de la science-fiction québécoise ».

En 1981, il commence une collaboration fructueuse avec les éditions du Préambule, dirigées par Benoît Patar. Il devient directeur de trois collection :

  1. Chroniques du futur, dans laquelle il publie les futurs ténors de la SFQ : Élisabeth Vonarburg, René Beaulieu, Esther Rochon, Jean-Pierre April, Daniel Sernine, Jean-François Somcynsky, Francine Pelletier et l’anthologie Aurores boréales 1 (dont il est le directeur).
  2. Chroniques de l’au-delà, dans laquelle paraissent des œuvres de Carmen Marois et Daniel Sernine.
  3. Paralittératures, collection dans laquelle il publie une bibliographie du roman historique (Yvon Allard) et ses propres bibliographies du fantastique, de la science-fiction et du roman policier (en collaboration avec Yvon Allard). Dans le volet « fiction » de cette même collection, il fera paraître le premier roman de Jean-Jacques Pelletier, L’Homme trafiqué. Sa collaboration avec le Préambule prend fin en 1991.

Au cours de cette même période, il collabore occasionnellement avec diverses revues culturelles comme Lettres québécoises, 24 images, Québec français, ou Science Fiction Studies.

La vie après Solaris

De 1987 à 1990, il est chroniqueur de science-fiction/fantastique pour les émissions Littératures parallèles et Littératures actuelles, à la radio de Radio-Canada.

De 1991 à 1995, il dirige la collection « Études paralittéraires » chez Nuit Blanche éditeur (Québec), maison dirigée par Guy Champagne. Dans cette collection il publie divers essais de Julia Bettinotti, Pascale Noizet, Paul Bleton et son ouvrage sur les tueurs en série dans la fiction, Les Fils de Jack l’Éventreur. Dans la même période, à titre de chercheur autonome, il participe aux travaux de recherche d’un groupe d’études sur les littératures populaires (Julia Bettinotti, Paul Bleton, Richard Saint-Germain) à l’université du Québec à Montréal.

En 1992, pendant un peu plus d’un an, il est critique de science-fiction au quotidien Le Devoir. L’expérience s’avère extrêmement décevante. La même année, il est responsable de la rubrique « SF et fantastique au Québec » dans la série « L’Année de la fiction » publiée par les éditions Encrage, à Amiens. La collaboration dure quelques années.

En novembre 1993, il publie le premier numéro de Marginalia, le bulletin bibliographique des études internationales sur les littératures et le film populaires. Toujours disponible, ce bulletin trimestriel a dépassé les cinquante numéros. Il est envoyé gratuitement à plus de 200 chercheurs et spécialistes des littératures populaires en France, Italie, Allemagne, Canada, Espagne, Angleterre et États-Unis. On peut consulter ce bulletin sur le site du Centre d'études et de recherches sur les littératures de l'imaginaire, le CERLI (bibliographies) ainsi que sur le blogue MARGINALIA et Scribd MARGINALIA

En 1994, il publie des critiques dans la revue littéraire Nuit Blanche.

A partir de 1995, il publie plusieurs bibliographies dans la revue universitaire américaine Para*Doxa : études sur les paralittératures, le western, le roman noir, le roman érotique, etc. et dans diverses publications européennes comme Les Cahiers pour la littérature populaire, ou Les Cahiers de l’imaginaire, et le zine québécois Horrifique, etc.

En 2000, il fait paraître Le Roman policier en Amérique française, un essai bibliographique majeur qui lui vaut une couverture médiatique impressionnante et avec lequel il remporte le Arthur Ellis Award de la meilleure production francophone 2001, prix décerné par l'association Crime Writers of Canada.

L’été de cette même année, il publie une première nouvelle fantastique Entretien avec une boîte de chaussures dans le numéro 134 de Solaris. Depuis, il en a écrit et publié plusieurs autres notamment dans Alibis et en anthologie.

En 2001, il participe à la création d’Alibis, une revue consacrée à la littérature policière, dont il devient un collaborateur régulier comme critique, chroniqueur, responsable de la section critique et... écrivain.

En 2002, à la demande de Jocelyne Lepage, directrice du cahier Lectures, il devient chroniqueur de polars au quotidien La Presse, en remplacement de Gilbert Grand.

Il prend sa retraite de l’enseignement, le 14 janvier 2004.

En 2006, il commence à collaborer sur une base régulière avec le magazine culturel Entre les lignes comme critique de polars et reprend une collaboration trop longtemps interrompue avec Solaris.

Au cours des dix dernières années, il a aussi collaboré à plusieurs collectifs et ouvrages de référence : une bibliographie du polar canadien, le dictionnaire des littérature populaires (Claude Mesplède), un dictionnaire des littératures populaires (Daniel Compère), L’année de la science-fiction et du fantastique québécois (Claude Janelle) et un projet inédit d’encyclopédie de la science-fiction et du fantastique dirigée par Jacques Goimard.

En 2009, il commence à collaborer avec la revue littéraire Le Libraire.

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