Ary Abittan, parrain de CAP48 : «La joie guérit tant de choses !»

Ary Abittan débarque dans les studios liégeois de la RTBF © Isopix

L’humoriste parraine cette édition de CAP48, ce dimanche à 20h20 sur La Une. Il présente la grande soirée de clôture aux côtés de Jean-Louis Lahaye et Anne-Laure Macq.

«Les choses personnelles sont très universelles», commente Ary Abittan. Depuis un peu plus de vingt ans, le comédien de 46 ans s’affiche sur scène, sur petits et grands écrans. L’enfant de Sarcelles continue de prôner le mieux vivre ensemble. Pas étonnant qu’il ait accepté d’emblée le rôle de parrain de CAP48.

Vous êtes souvent sollicité. À quelles causes êtes-vous le plus sensible ?

Toutes celles qui en ont besoin. Cela va de la précarité au handicap. Et si je peux mettre ma notoriété à leurs services, je n’hésite pas.

Parrainez-vous des associations ?

Non. Je participe à beaucoup de soirées caritatives. Dès que je peux, je réponds présent. Je ne suis pas le seul artiste à donner de mon temps. Je me suis produit aussi en spectacle pour Princesse Margot (ndlr : aide aux enfants atteints du cancer), la Tsedaka (Fonds social juif unifié)…

Comment envisagez-vous votre rôle pour cette soirée CAP48 ?

D’abord, je suis sincèrement très fier et honoré d’en être le parrain. C’est une responsabilité importante. Je la vois comme un élan de solidarité, le fait d’être ensemble dans la joie et le bonheur, et faire appel aux dons. L’amour sera la réponse à tout durant cette soirée. Ensuite, nous connaissons tous quelqu’un touché de près ou de loin par un handicap.

Avez-vous été personnellement touché ?

J’ai grandi avec Joëlle, ma cousine, porteuse de trisomie 21. Je me souviens d’elle avec le sourire. Nous nous amusions, dansions, riions ensemble. Quand on est enfant, il n’y a pas de différence. Elle est partie trop tôt. Ensuite, à 19 ans, comme chauffeur de taxi, j’ai accompagné des enfants handicapés de l’hôpital du jour à leur domicile. Je mettais la musique dans le taxi et nous chantions. La joie peut guérir beaucoup de choses.

Dans le téléfilm «Apprendre à t’aimer», encore inédit chez nous, vous incarnez le papa d’une petite trisomique…

J’ai été bouleversé par ce rôle totalement différent de ce que l’on me proposait. Ce papa est déstabilisé au départ. Cette petite fille le ramène à la vie. Et Naomi a mis au diapason tout le plateau ! Le premier jour, en me voyant, elle m’a tendu les bras, comme pour dire : «Ne t’inquiète pas, ça va bien se passer». Je l’ai revue un an plus tard, Naomi m’a sauté dans les bras. J’avais la gorge serrée tellement c’était beau et vrai. Tous ces enfants démentent la brutalité et la violence de ce monde. Ce sont des boules d’amour ne demandant qu’à être incluses dans notre société.

Est-ce une façon pour vous de rendre ce que vous avez reçu ?

Je ne compense pas, j’essaie d’être moi-même, je n’oublie pas d’où je viens. J’ai été éduqué dans l’acceptation de l’autre et le vivre ensemble. Je le dois à mes parents. Il est vrai aussi que j’ai trois filles de 15, 19 et 20 ans, et qu’elles vont bien. D’ailleurs, elles ont beaucoup aimé ce téléfilm avec Naomi. Pour elles, c’est mon plus beau film.

Êtes-vous attaché au public belge ?

Tout à fait ! J’ai joué une bonne vingtaine de fois chez vous. J’y ai enregistré mes deux spectacles au Cirque Royal, à Bruxelles. C’est un choix délibéré de ma part. Et puis, j’ai tourné plusieurs films, avec Christian Clavier aussi. Pour l’instant, nous devons nous armer de patience. Mais j’espère revenir en 2021 avec un nouveau spectacle.

Cette interview est parue dans le magazine Télépro du 8/10/2020

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