Michel, un chômeur de 56 ans, revêtait chaque matin son uniforme et arborait fièrement ses galons de commandant de gendarmerie depuis plus de trois ans! Fils et petit-fils de gendarme, il faisait croire à ses proches qu’il était officier. En réalité, après une carrière plutôt bien remplie dans une entreprise d’import-export en Guadeloupe puis dans une société de transport en métropole, il s’est retrouvé licencié économique en 2018. Il n’a jamais été gendarme ni d’active ni dans la réserve.
Démasqué par hasard
Michel l’a manifestement mal vécu au point de se prendre pour ce qu’il n’était pas: un membre de la maréchaussée. Pas pour dresser des PV ou pour en tirer un quelconque profit. Simplement pour se faire valoir, notamment envers son épouse et son entourage. C’était aussi un alibi pour passer du temps avec sa maîtresse. L’habit ne faisant pas le moine ni le gendarme, l’usurpateur a été démasqué par hasard, alors qu’il avait mal stationné sa voiture près d’une synagogue à Nice, laissant son uniforme bien visible.
Des policiers intrigués ont demandé à leurs homologues militaires si c’était bien le véhicule d’un des leurs mais Michel était inconnu au bataillon. Il a été placé sous contrôle judiciaire avec une convocation devant le tribunal en septembre. L’ironie de l’histoire veut qu’il ait été contraint de pointer, dans un premier temps, à la gendarmerie de Carros. Finalement, il est allé en suite émarger au commissariat de Nice.
Une expertise psychiatrique a conclu qu’il était dénué de toute maladie mentale et qu’il était donc pleinement responsable de ses actes. Le procureur a renvoyé le faux gendarme devant le tribunal correctionnel pour "port illégal d’uniforme", "détention non autorisée d’arme de catégorie B" et "faux document administratif". Michel avait toujours sur lui une fausse carte de gendarme, au cas où...
Me Manon Bracco a plaidé que son client, après une vie professionnelle épanouissante, et soudain déclassé socialement, il a éprouvé le besoin de s’inventer une nouvelle vie. "Il a été dépassé par ses propres mensonges", souligne l’avocate niçoise.
Le procureur a requis contre le prévenu un an de prison avec sursis une période probatoire de deux ans pendant laquelle il avait l’obligation de se soigner. "Mais il n’est pas malade selon l’expert", a relevé avec pertinence la défense.
Michel, en larmes et rouge de confusion devant le tribunal, a été condamné un an de prison avec sursis, prié d’aller se rhabiller, en civil, cette fois.
Le même mois, un autre imposteur. Gérant d’un restaurant, il avait l’habitude de revêtir un uniforme de policier et de circuler en gyrophare. Pas pour commettre un méfait. Mais pour se déguiser et pimenter ses soirées entre adultes consentants qui adorent, selon lui, être menottés. Il a écopé de huit mois avec sursis et restera six mois sans permis de conduire.
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