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DI6DENT#0 • magazine de la culture rôliste • septembre 2010

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<strong>magazine</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>culture</strong> <strong>rôliste</strong> et plus si affinités<br />

LE MATCH : Metal Adventures vs. Dark Heresy / À FROID : Yggdrasill / Y’A PAS QUE LE JDR DANS LA VIE : Willy Favre /<br />

SCÉNARII : dK2, Hellywood, Brain Soda / AIDE DE JEU : Joueurs, électrisez <strong>la</strong> tablée ! ...


Fuyez !<br />

Fuyez, ceux qui ont écrit ces pages sont fous,<br />

ils sont persuadés qu’un <strong>magazine</strong> <strong>de</strong> JdR peut encore intéresser <strong>de</strong>s lecteurs ! Et ce qui prouve<br />

<strong>de</strong> façon irréfutable qu’ils sont bons à enfermer, c’est que <strong>la</strong> plupart d’entre eux n’en sont pas<br />

à leur coup d’essai...<br />

Commencer par un numéro zéro. Gratuit. Qui en plus abor<strong>de</strong> le sujet glissant <strong>de</strong> <strong>la</strong> presse <strong>rôliste</strong>...<br />

tout ce qu’il ne faut pas faire ! Fous, je vous dis !<br />

Toujours réc<strong>la</strong>mée, parfois soutenue, <strong>la</strong> presse <strong>rôliste</strong> est une terre <strong>de</strong> paradoxes, que <strong>la</strong> nostalgie<br />

et <strong>la</strong> mémoire sélective n’ont eu <strong>de</strong> cesse <strong>de</strong> cultiver. Mais, pour avoir un bon engrais,<br />

rien <strong>de</strong> tel qu’un peu <strong>de</strong> sang neuf. En cette pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> renouveau, il est utile <strong>de</strong> faire le point<br />

et d’apprendre <strong>de</strong>s erreurs passées ; les <strong>rôliste</strong>s, <strong>de</strong>s plus enthousiastes aux perpétuels râleurs,<br />

méritent une presse <strong>de</strong> qualité, diversifiée et régulière.<br />

Le projet DI6DENT s’est bâti autour d’une envie, partagée par beaucoup : écrire sur sa passion,<br />

apporter <strong>de</strong>s idées nouvelles, permettre, même un tout petit peu, à notre loisir <strong>de</strong> continuer<br />

sa croissance. C’est là l’engagement <strong>de</strong> notre rédaction, le contrat que nous passons avec nos<br />

lecteurs. Ce numéro zéro a pour but <strong>de</strong> présenter ce que va être notre <strong>magazine</strong>, même s’il n’en<br />

est qu’un aperçu.<br />

(suite page suivante)


Le cœur <strong>de</strong> DI6DENT sera constitué par son thema : une enquête approfondie<br />

sur une problématique liée au jeu <strong>de</strong> rôle, qui sera déclinée en articles <strong>de</strong> fond,<br />

reportages, interviews, mais également en ai<strong>de</strong>s <strong>de</strong> jeu et en scénarii. À ce<strong>la</strong>, il faut<br />

ajouter <strong>la</strong> méta-rubrique <strong>de</strong> mj à mj, qui regroupe les conseils et les inspirations<br />

proposés par notre commando d’experts.<br />

Nos panoramas reviendront sur une gamme ou sur une catégorie <strong>de</strong> jeu, disséquée<br />

pour l’occasion, tandis que le match verra s’affronter <strong>la</strong> rédaction autour<br />

d’un ou <strong>de</strong>ux jeux, avec renfort <strong>de</strong> mauvaise foi et <strong>de</strong> coups bas assurés. Sur un<br />

p<strong>la</strong>teau, comme son nom l’indique, fera une courte synthèse <strong>de</strong> l’actualité plus ou<br />

moins récente du jeu <strong>de</strong> p<strong>la</strong>teau.<br />

À froid proposera un package complet autour d’un jeu : une chronique détaillée<br />

et agrémentée <strong>de</strong> conseils, ainsi qu’un scénario d’initiation et une ai<strong>de</strong> <strong>de</strong> jeu. [alt],<br />

quant à elle, défrichera <strong>de</strong> nouvelles façons <strong>de</strong> jouer à un jeu (changement <strong>de</strong> setting,<br />

d’époque, <strong>de</strong> règles), avec un scénario ou une ai<strong>de</strong> <strong>de</strong> jeu à l’appui.<br />

Comme il n’est jamais trop tard pour apprendre ou pour se découvrir une vocation,<br />

WIP présentera à chaque numéro un aspect du quotidien d’un «travailleur du<br />

jeu <strong>de</strong> rôle» ; auteur, illustrateur, éditeur, bienvenue dans les arcanes du jdr !<br />

Pour contre-ba<strong>la</strong>ncer toute cette débauche <strong>de</strong> cellules grises, quelques rubriques<br />

plus légères : tout d’abord 6d6, qui rapporte les coups <strong>de</strong> cœur et les coups <strong>de</strong><br />

gueule <strong>de</strong> <strong>la</strong> rédaction, quelques strips et BDs pour détendre l’atmosphère, et y’a<br />

pas que le jdr dans <strong>la</strong> vie, une interview certifiée 0% jdr d’une personnalité du<br />

milieu <strong>rôliste</strong>. Notre rubrique à table viendra également se greffer <strong>de</strong>-ci <strong>de</strong>-là pour<br />

éveiller vos joueurs aux cuisines (parfois très) exotiques.<br />

Et, comme si ce n’était pas suffisant, d’autres rubriques, récurrentes ou non, viendront<br />

agrémenter nos pages ; <strong>de</strong>s reportages in situ, <strong>de</strong>s retros, ... mais, gardons<br />

encore un peu <strong>de</strong> mystère pour les prochains numéros !<br />

Bonne lecture, et @ très bientôt !<br />

Julien De Jaeger<br />

& toute <strong>la</strong> rédac6on <strong>de</strong> DI6DENT<br />

DI6DENT paraîtra tous les 4 mois, en janvier, mai et <strong>septembre</strong>, et comptera à peu près<br />

200 pages. Il sera, dans un premier temps, disponible en pdf, avant une version papier<br />

en vente par correspondance.<br />

Pour tout renseignement, ren<strong>de</strong>z-vous sur www.di6<strong>de</strong>nt.fr ou sur notre page facebook<br />

http://www.facebook.com/pages/DI6DENT/118691434833141


8 6d6<br />

10 LE MATCH : DARK HERESY<br />

VS. METAL ADVENTURES<br />

13 À TABLE<br />

14 Y’A PAS QUE LE JDR DANS<br />

LA VIE : WILLY FAVRE<br />

17 THEMA<br />

Le JdR, enfant maudit<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> presse ?<br />

18 panorama <strong>de</strong> <strong>la</strong> presse<br />

<strong>rôliste</strong> française<br />

23 génération fanzine :<br />

que sont-ils <strong>de</strong>venus ?<br />

27 interview Stéphane Gallot<br />

Casus Belli<br />

31 <strong>la</strong> presse en jeu<br />

36 l’œil du reporter<br />

44 inspi : Transmetropolitan<br />

46 Ce que nous savons <strong>de</strong><br />

Mountain Falls<br />

scénario dK 2<br />

57 Scoop Toujours !<br />

scénario Hellywood<br />

65 Jeudi 12 : <strong>la</strong> préquelle<br />

scénario Brain Soda<br />

73 ROLEBOOK<br />

74 SUR UN PLATEAU<br />

76 À FROID : YGGDRASILL<br />

76 Chronique<br />

78 Lexique complet<br />

81 Scénario d’initiation<br />

87 DE MJ À MJ<br />

88 inspi : Prince of Persia<br />

90 Joueurs, électrisez <strong>la</strong> tablée !


.ours<br />

Rédacteur en Chef / Directeur Artistique :<br />

Julien De Jaeger<br />

Comité <strong>de</strong> Rédaction : Vincent Ziec, Julien<br />

«Narbeuh» Clément, Ludovic «Heuhh»<br />

Papaïs, Matthieu «Celewyr» Carbon, David<br />

«davidalpha» Robert, Julien «J2J» De Jaeger<br />

Autres rédacteurs : Laurent «Bob Darko»<br />

Devernay, Romain «Rom1» d’Huissier, François-<br />

Xavier «Xaramis» Cuen<strong>de</strong>, Thomas «Pikathulhu»<br />

Munier, Aldo «Pénombre» Pappacoda, Nathalie<br />

«Elfyr» Zema<br />

Illustrateurs : David Robert, Julien De Jaeger<br />

Maquette : Julien De Jaeger<br />

Remerciements : Grégory Molle, Jérôme<br />

«Brand» Larré, Nathalie Zema, Willy Favre,<br />

Sébastien Boudaud, Yno, Coralie Lourme<br />

______________________________<br />

L’éditeur et <strong>la</strong> rédaction ne sont pas responsables<br />

<strong>de</strong>s articles, qui n’engagent que leur auteur. Toutes<br />

les illustrations contenues dans ce <strong>magazine</strong> sont <strong>la</strong><br />

propriété pleine et entière <strong>de</strong> leurs auteurs et éditeurs<br />

respectifs. Tous droits réservés. Toute reproduction, même<br />

partielle, est interdite, sauf accord écrit <strong>de</strong> l’éditeur.<br />

Si vous êtes éditeur, auteur, distributeur, studio <strong>de</strong><br />

création, et que vous voulez voir vos productions<br />

abordées dans nos pages, n’hésitez pas à nous faire<br />

parvenir vos réalisations (sous format physique ou<br />

électronique) à l’adresse <strong>de</strong> <strong>la</strong> rédaction, ou à prendre<br />

contact avec nous par e-mail à redaction@di6<strong>de</strong>nt.fr


L’émergeance <strong>de</strong> micro-éditeurs<br />

qui permettent<br />

<strong>de</strong> diversifier<br />

les sorties (oui, Heuhh,<br />

je fais du copinage !)<br />

Red Dead Re<strong>de</strong>mption,<br />

<strong>de</strong> quoi patienter en attendant<br />

Dead<strong>la</strong>nds<br />

Le manque <strong>de</strong> cohésion<br />

dans le Paysage Virtuel<br />

Rôlistique Français<br />

(PVRF) où l’on préfère<br />

créer 15 trucs semb<strong>la</strong>bles,<br />

chacun dans<br />

son coin, plutôt que <strong>de</strong><br />

se fédérer autour d’un<br />

seul projet. Comment<br />

ça, on en fait autant ?<br />

Mais rien ne ressemble<br />

à DI6DENT, voyons !<br />

Le retour <strong>de</strong> Casus,<br />

entre <strong>de</strong> bonnes mains<br />

L’arrêt <strong>de</strong> Heroes. Pour<br />

une fois que <strong>de</strong>s super<br />

héros télévisés n’étaient<br />

pas ridicules...<br />

L’attente insoutenable<br />

<strong>de</strong> Nephilim 4, ma Stase<br />

est pleine et attend !<br />

[apprends à connaître tes bourreaux]<br />

julien <strong>de</strong> jaeger vincent ziec matthieu carbon<br />

Le «revival» <strong>de</strong>s sorties<br />

<strong>de</strong> jeux <strong>de</strong>puis<br />

quelques années.<br />

Et plus particulièrement<br />

<strong>la</strong> qualité et l’intérêt <strong>de</strong>s<br />

jeux français.<br />

Le manque <strong>de</strong> scénario<br />

/ campagne officielle<br />

pour les jeux au potentiel<br />

énorme et malheureusement<br />

annoncé en<br />

«one shot» (Sable Rouge,<br />

Warsaw, P<strong>la</strong>gues, etc...)<br />

CanardPC, une passion<br />

communicative et une<br />

ligne éditoriale en béton.<br />

Interdiction <strong>de</strong> publier<br />

<strong>de</strong>s ai<strong>de</strong>s <strong>de</strong> jeux / scénario<br />

pour warhammer<br />

et Warhammer 40K,<br />

alors qu’une campagne<br />

en Lustrie serait tellement<br />

rafrachissante....<br />

Sons of Anarchy reprend<br />

!!!<br />

La campagne romaine<br />

«Fall of the Camaril<strong>la</strong>»<br />

pour Vampire the Requiem<br />

TM : je n’ai toujours<br />

pas trouvé un meujeu<br />

potable pour me faire<br />

jouer ce truc !<br />

L’attente pour <strong>la</strong> campagne<br />

Hellywood : annoncée<br />

<strong>de</strong>puis <strong>la</strong> sortie<br />

du jeu ; un coup à p<strong>la</strong>nter<br />

<strong>la</strong> vie d’un excellent JdR<br />

français, ça !<br />

L’annonce du retour <strong>de</strong><br />

Dead<strong>la</strong>nds chez BBE :<br />

vous ratez pas les gars, sinon<br />

j’connais un shaman<br />

qui va vous pourrir 2011...<br />

Le zombie Casus Belli<br />

refait surface : je suis très<br />

heureux <strong>de</strong> voir le mag<br />

<strong>de</strong> mon adolescence ressortir,<br />

mais j’exige <strong>de</strong> l’excellence;<br />

rien <strong>de</strong> moins.<br />

Le rythme <strong>de</strong>s suppléments<br />

pour Cthulhu<br />

V6 : toujours aussi soutenu,<br />

avec <strong>de</strong> l’excellent<br />

comme le gui<strong>de</strong><br />

d’Arkham. Ftaghn !<br />

La nouvelle édition <strong>de</strong><br />

Runequest : un jeu parfait<br />

pour l’initiation, mais<br />

totalement bâclé; écrit<br />

et illustré avec <strong>de</strong>s pieds<br />

gauche <strong>de</strong>s années 80.<br />

Un pur gâchis !


julien clément david robert ludovic papais<br />

La campagne Hellywood:<br />

elle s’appellera « La justice<br />

<strong>de</strong>s anges » et, quoi<br />

qu’en disent les mauvaises<br />

<strong>la</strong>ngues ^^, elle est<br />

en approche imminente !<br />

Le film d’animation L’illusionniste<br />

<strong>de</strong> S. Chomet<br />

d’après Jacques Tati : oui,<br />

le cinéma français peut<br />

être beau et poétique<br />

sans le moindre mot.<br />

Si les hackers pouvaient<br />

lâcher <strong>la</strong> grappe aux sites<br />

web <strong>de</strong> jdr ce serait pas<br />

plus mal. Ils ont vraiment<br />

que ça à foutre ou bien ?<br />

La c<strong>la</strong>ssieuse et passionnante<br />

revue Usbek<br />

& Rica (uchronie, prospective,<br />

humour et BD,<br />

en vente en librairies) :<br />

presse papier pas morte !<br />

La floraison <strong>de</strong>s PDF<br />

légaux : suivi gratuit,<br />

gammes épuisées (7ème<br />

Cercle, JD et maintenant<br />

BBE), Carnets <strong>de</strong> l’Assemblée<br />

n° 7… et bien sûr ce<br />

Di6<strong>de</strong>nt n° 0 !<br />

Mer<strong>de</strong>, j’ai pas <strong>de</strong> quoi<br />

m’acheter un Ipad pour<br />

lire tout ça…<br />

L’absence <strong>de</strong> suivi sérieux<br />

pour Maléfices, malgré<br />

les belles promesses...<br />

La création <strong>de</strong> <strong>la</strong> Rôle<br />

Agency. Une excellente<br />

idée.<br />

Le retour <strong>de</strong> Cops chez<br />

Orif<strong>la</strong>m : j’étais passé à<br />

côté à l’époque, je vais<br />

enfin pouvoir m’y mettre.<br />

Alléluia mes frères !<br />

Le retour du Roi Casus.<br />

Alléluia mes frères !<br />

La critique <strong>de</strong> Sable<br />

Rouge dans JdR Mag<br />

11. Le genre d’article<br />

partial propre à sabor<strong>de</strong>r<br />

un jeu <strong>de</strong> qualité<br />

avec <strong>de</strong>s à prioris hyper<br />

subjectifs et une lecture<br />

très superficielle.<br />

La sortie <strong>de</strong> Rogue Tra<strong>de</strong>r<br />

le JdR (traduit en<br />

français qui plus est),<br />

après plus <strong>de</strong> 20 ans<br />

d’attente. Alléluia mes<br />

frères !<br />

L’absence <strong>de</strong> <strong>la</strong> Gencon<br />

fait que <strong>la</strong> rentrée sera<br />

chau<strong>de</strong> (mon portefeuille<br />

ne vous remercie<br />

pas )<br />

Janua Verra un recueil<br />

<strong>de</strong> nouvelles qui donnent<br />

<strong>de</strong>s idées <strong>de</strong> scénars,<br />

Merci Monsieur<br />

Jaworski<br />

Di6<strong>de</strong>nt encore un mag<br />

<strong>de</strong> JDR qui va mourir<br />

dans 1 an<br />

Di6<strong>de</strong>nt encore un mag<br />

<strong>de</strong> JDR prometteur<br />

Ph’nglui mglw’nafh<br />

Casus Belli wgah’nagl<br />

fhtagn<br />

Une rentrée qui donne<br />

envie (du Cthulhu, Z<br />

Corps, Tenga, Esteren)


ORCHESTRALMANŒUVRESINTHESPACE<br />

Je sais bien que tout est re<strong>la</strong>tif, mais<br />

il faut se rendre à l’évi<strong>de</strong>nce : même en passant<br />

en hyperespace, il n’y a malheureusement pas<br />

le temps dans <strong>la</strong> vie d’un <strong>rôliste</strong>* pour jouer<br />

à tout. C’est <strong>la</strong> raison pour <strong>la</strong>quelle <strong>la</strong> rédaction<br />

<strong>de</strong> Di6<strong>de</strong>nt a eu l’idée <strong>de</strong> vous proposer<br />

à chaque numéro un match opposant <strong>de</strong>ux<br />

jeux dans un duel à mort. Pour cette première,<br />

ce sont <strong>de</strong>ux univers <strong>de</strong> Space Opera sortis à <strong>la</strong><br />

même époque qui vont s’opposer.<br />

quand j’étais petit, j’étais un jedi<br />

À ma droite un jeu Pulp à l’esprit assez<br />

funky soul – j’ai nommé Metal Adventures (MA) ; à<br />

ma gauche un univers gothique et plutôt dark soul<br />

représenté par les <strong>de</strong>ux premiers opus d’un futur<br />

triptyque traduit en français : Dark Heresy (DH) et<br />

Rogue Tra<strong>de</strong>r (RT) ! Un match au sommet donc,<br />

entre <strong>de</strong>ux jeux <strong>de</strong> gran<strong>de</strong> qualité qui présentent <strong>de</strong><br />

nombreux points communs, ce qui les rend bien difficiles<br />

à départager. Avec leur potentiel ludique très<br />

fort, reprenant <strong>la</strong> vieille rivalité entre les français et les<br />

ang<strong>la</strong>is, ils viennent chacun à leur façon renouveler<br />

un genre déjà bien balisé. J’ai ainsi bon espoir qu’ils<br />

puissent présenter pour les jeunes joueurs un potentiel<br />

d’attraction comparable à celui <strong>de</strong> leurs glorieux<br />

ainés (comme Empire Ga<strong>la</strong>ctique et Star Wars) au<br />

temps <strong>de</strong> ma folle jeunesse, dans les années 80’<br />

Les <strong>de</strong>ux gammes sont c<strong>la</strong>ssieuses et menées par<br />

<strong>de</strong>s capitaines expérimentés (toute une flottille côté<br />

anglo-saxon, et Arnaud Cui<strong>de</strong>t seul maître à bord <strong>de</strong><br />

ce côté du Channel). Pour <strong>la</strong> traduction, on retrouve<br />

quelques noms qu’il est agréable <strong>de</strong> revoir au générique,<br />

et le tout est magistralement mis en page et<br />

surtout illustré par <strong>de</strong>s artistes <strong>de</strong> grand talent dont<br />

Andrea U<strong>de</strong>rzo, Karl Kopinski et évi<strong>de</strong>ment John<br />

B<strong>la</strong>nche pour DH et RT, et Dimitri Bie<strong>la</strong>k, Jonathan<br />

Hartert ou Rémi Le Capon pour MA. Entre les <strong>de</strong>ux<br />

mon cœur ba<strong>la</strong>nce… Mais si l’on considère l’investissement<br />

financier que <strong>de</strong>man<strong>de</strong> l’acquisition <strong>de</strong> l’ensemble<br />

<strong>de</strong> l’une <strong>de</strong> ces trois gammes**, il s’agit tout<br />

<strong>de</strong> même <strong>de</strong> ne pas se tromper. Si les aficionados <strong>de</strong><br />

Games Workshop*** sont habitués à ces tarifs prohibitifs,<br />

il me semble que les <strong>rôliste</strong>s sont plus regardants<br />

que les figurinistes. Les sorties <strong>de</strong> gran<strong>de</strong> qualité<br />

<strong>de</strong>s éditions du Matagot pour MA se succè<strong>de</strong>nt,<br />

elles aussi, à un rythme soutenu, très soutenu même<br />

pour un jeu <strong>de</strong> création française, et ne sont pas vraiment<br />

données non plus.<br />

Voyons donc si je peux arriver à proposer quelques<br />

éléments à celles et ceux qui hésiteraient à se <strong>la</strong>ncer...<br />

Des jeux en Cinémascope<br />

J’ai profité d’une pério<strong>de</strong> balnéaire au cœur <strong>de</strong> l’été<br />

afin <strong>de</strong> me plonger dans ces jeux et, <strong>la</strong> chaleur et <strong>la</strong><br />

proximité <strong>de</strong> <strong>la</strong> Cité Corsaire aidant probablement, à<br />

chaque fois que je levais les yeux vers le ciel d’azur, je<br />

m’attendais à voir se profiler à tout moment, comme<br />

* : On parle ici <strong>de</strong>s <strong>rôliste</strong>s qui ont une vie, bien entendu…<br />

** : Actuellement <strong>la</strong> somme ron<strong>de</strong>lette <strong>de</strong> 305 euros pour l’ensemble Dark Heresy, déjà 77 euros pour l’ensemble <strong>de</strong> Rogue Tra<strong>de</strong>r et toutes les chances<br />

d’arriver à un montant simi<strong>la</strong>ire à court terme, et tout <strong>de</strong> même 180 euros pour l’ensemble Metal Adventures, avec encore <strong>de</strong>ux suppléments annoncés...<br />

*** : La gamme a été suivie par Fantasy Flight Games, qui en a récupéré les droits initialement alloués à B<strong>la</strong>ck Industries, sans que le changement<br />

soit perceptible.<br />

par David Robert


une ombre prédatrice passant <strong>de</strong>vant un soleil <strong>de</strong><br />

plomb, <strong>la</strong> silhouette gracieuse d’un vaisseau spatial<br />

prêt à venir amerrir <strong>de</strong>vant <strong>la</strong> Gran<strong>de</strong> p<strong>la</strong>ge pour y déverser<br />

son équipage chamarré <strong>de</strong> pail<strong>la</strong>rds pirates <strong>de</strong><br />

l’espace. Et lorsque je considérais l’arrivée <strong>de</strong> W40k le<br />

jeu <strong>de</strong> rôles dans le Paysage Ludique Français c’était<br />

toujours <strong>la</strong> même image qui me venait à l’esprit :<br />

l’apparition sur l’écran du Super Destroyer Impérial<br />

au début <strong>de</strong> <strong>la</strong> guerre <strong>de</strong>s étoiles. C’est ça pour moi<br />

W40kJdR : une masse énorme qui défie l’enten<strong>de</strong>ment<br />

!<br />

20 ans après<br />

Une masse qui impressionne, peut-être<br />

même un peu trop pour un débutant d’ailleurs. Ce<br />

n’est pas tant le système (dérivé <strong>de</strong> celui <strong>de</strong> WHJdR),<br />

assez facile d’accès, que <strong>la</strong> profon<strong>de</strong>ur <strong>de</strong> l’univers et <strong>la</strong><br />

masse <strong>de</strong> données à assimiler qui peut rebuter. Pour y<br />

être à l’aise, il faut le connaître <strong>de</strong>puis un certain temps.<br />

Dark Heresy et Rogue Tra<strong>de</strong>r sont <strong>de</strong>ux jeux basés<br />

sur le même système, mais assez différents dans<br />

l’esprit. DH est sans doute le jeu du triptyque où les<br />

personnages disposeront du moins <strong>de</strong> puissance. Ils<br />

y jouent le rôle <strong>de</strong>s séi<strong>de</strong>s d’un inquisiteur, al<strong>la</strong>nt <strong>de</strong><br />

mon<strong>de</strong> en mon<strong>de</strong> pour lutter contre l’ennemi urbi<br />

(mutants, déviants et sectateurs du Chaos) et orbi (les<br />

races d’aliens étranges et souvent hostiles).<br />

Rogue Tra<strong>de</strong>r quant à lui a toujours été un nom talisman<br />

pour GW, et le moins que l’on puisse dire c’est<br />

que le JdR éponyme n’avait pas intérêt à se craquer<br />

tant il était attendu… Pari réussi pour cette <strong>de</strong>uxième<br />

déclinaison, avec un système qui reste sensiblement le<br />

même mais un jeu cette fois-ci centré sur les vaisseaux<br />

indépendants <strong>de</strong> commerce et d’exploration, à <strong>la</strong> re-<br />

Deathfinitif<br />

Parce qu’il serait absur<strong>de</strong> <strong>de</strong> parler <strong>de</strong> jeux<br />

<strong>de</strong> SF sans parler <strong>de</strong> l’avenir, je n’oublie pas <strong>de</strong> dire que,<br />

dans un futur où il n’y a que <strong>la</strong> guerre, arrive le troisième<br />

volet <strong>de</strong> <strong>la</strong> trilogie, Death Watch. Les connaisseurs<br />

auront reconnu le doux nom d’un chapitre <strong>de</strong><br />

Space Marines, formé par l’agrégat <strong>de</strong> spécialistes<br />

détachés par l’A<strong>de</strong>ptus Astartes, <strong>la</strong> quintessence <strong>de</strong>s<br />

guerriers, pour lutter contre <strong>la</strong> menace Xenos. Les personnages<br />

<strong>de</strong>vront donc faire fi <strong>de</strong> leurs singu<strong>la</strong>rités<br />

pour servir <strong>de</strong> première ligne <strong>de</strong> défense à une société<br />

qui a érigé le rejet <strong>de</strong> <strong>la</strong> différence en doctrine. Autant<br />

dire que s’ils y parviennent, ils seront prêts à rentrer au<br />

gouvernement !<br />

cherche <strong>de</strong> nouvelles voies commerciales dont les plus<br />

profitables sont souvent aussi les plus dangereuses.<br />

Les personnages y seront donc dans un environnement<br />

<strong>de</strong> space-opera plus traditionnel, centré sur d’un<br />

vaisseau et d’un équipage, même si le côté gothique<br />

et déca<strong>de</strong>nt reste présent. De plus, il reste possible <strong>de</strong><br />

mé<strong>la</strong>nger les <strong>de</strong>ux déclinaisons du jeu, et d’avoir <strong>de</strong>s<br />

personnages inquisiteurs propulsés dans l’univers <strong>de</strong><br />

Rogue Tra<strong>de</strong>r. Néanmoins, les personnages débutants<br />

<strong>de</strong> Rogue Tra<strong>de</strong>r seront bien plus puissants et<br />

expérimentés que leurs homologues <strong>de</strong> Dark Heresy.<br />

metal hur<strong>la</strong>nt adventures<br />

Face aux flottes impériales <strong>de</strong> DH et RT<br />

et à leur puissance <strong>de</strong> feu phénoménale surgit face<br />

au vent stel<strong>la</strong>ire un petit vaisseau pirate. Le voilà, il<br />

revient, l’arlésienne : annoncé il y a bien longtemps<br />

dans un vieux Casus Belli il jaillit hors <strong>de</strong> <strong>la</strong> ceinture<br />

d’astéroï<strong>de</strong>s, bien plus beau que dans nos espoirs.<br />

MA c’est un peu le retour <strong>de</strong> Capitain Vaudou qui<br />

aurait rencontré Star Wars : un jeu qui transpose<br />

magistralement l’univers <strong>de</strong> <strong>la</strong> piraterie dans un<br />

contexte Space Opera, un peu comme Star Wars<br />

avait importé le Western (et à travers lui les mythes<br />

chevaleresques) dans l’espace.<br />

Et sur les mers comme dans l’espace, <strong>la</strong> piraterie est<br />

un phénomène complexe avec ses multiples dimensions<br />

(sociale, économique, politique et idéologique)<br />

que s’attachent à décrire dans le détail les différents<br />

suppléments <strong>de</strong> <strong>la</strong> gamme. Pour exemple, <strong>la</strong> Prise et<br />

le Profit est consacré à un sujet central <strong>de</strong> <strong>la</strong> vie <strong>de</strong><br />

Pirates : <strong>la</strong> trilogie originelle <strong>de</strong>s <strong>rôliste</strong>s, <strong>la</strong> rencontre<br />

aléatoire, <strong>la</strong> baston et le partage du butin.<br />

Et comme il faut <strong>de</strong>s proies pour mettre en application<br />

ce beau programme, ce supplément nous<br />

présente l’Omni Cartel Ga<strong>la</strong>ctique. Le tout se fait en<br />

trois temps avec un co<strong>de</strong> couleur (vert : tout public,<br />

orange : réservé aux PJ originaires <strong>de</strong> OCG et rouge :<br />

réservé au MJ) pour indiquer le niveau <strong>de</strong> confi<strong>de</strong>ntialité****.<br />

Au final un univers très fun et déjà très complet. Seul<br />

petit bémol, dans les suppléments déjà parus ou annoncés<br />

(Le Roi et le Peuple en <strong>septembre</strong> <strong>2010</strong> et La<br />

Science et l’Infini en décembre <strong>2010</strong>), on ne trouve pas<br />

<strong>de</strong> Bestiaire qui, à <strong>la</strong> façon <strong>de</strong>s Habitants du Ciel <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

série Valérian créée par Christin et Mézières, ouvrirait<br />

<strong>la</strong> porte du rêve en même temps que celle <strong>de</strong>s étoiles.<br />

**** : Du coup si vous êtes seulement joueur et que vous feuilletez ce supplément en magasin, vous retrouverez vos habitu<strong>de</strong>s d’automobiliste au feu<br />

tricolore : vert passer, orange accélérer, rouge passer très vite !


nous sommes <strong>de</strong> l’étoffe<br />

dont sont faits les rêves<br />

Côté campagnes, L’Héritage <strong>de</strong>s Haarlock<br />

(sans lien <strong>de</strong> parenté connu avec Albator) pour DH et El<br />

Barco <strong>de</strong>l Sol pour MA m’ont tout autant enthousiasmé.<br />

À noter que le livret fourni avec l’écran <strong>de</strong> RT contient<br />

un scénario, Des murmures dans <strong>la</strong> tempête, que j’aime<br />

particulièrement. Il mènera les personnages dans le système<br />

Svard où ils exploreront le passé du système ainsi<br />

que les zones d’ombres <strong>de</strong> leur propre passé… Une<br />

attention toute particulière et un brin nostalgique aussi<br />

pour <strong>la</strong> courte aventure proposée par MA pour <strong>de</strong>s<br />

personnages expérimentés, qui voit les PJ partir à <strong>la</strong> recherche<br />

d’un ancien joueur <strong>de</strong> Jet-Ball afin d’apprendre<br />

les ficelles <strong>de</strong> ce sport, et qui rappellera <strong>de</strong> bons souvenirs<br />

aux fans <strong>de</strong> Space Adventure Cobra.<br />

ma ga<strong>la</strong>xie va craquer !<br />

Nouveau point commun : au Quarantième<br />

Millénaire dans l’univers <strong>de</strong> DH comme au Dernier<br />

Millénaire dans celui <strong>de</strong> MA, on oscille entre eschatologie<br />

et millénarisme. La fin du Mon<strong>de</strong> est proche<br />

et, à moins que le gouvernement intersidéral arrive à<br />

mettre rapi<strong>de</strong>ment <strong>la</strong> main je ne sais où, peut-être au<br />

fin fond <strong>de</strong> l’Univers, à <strong>de</strong>s années et <strong>de</strong>s années-lumière<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> Terre, sur un héros provi<strong>de</strong>ntiel qui ne serait<br />

pas <strong>de</strong> notre ga<strong>la</strong>xie mais du fond <strong>de</strong> <strong>la</strong> nuit et traverserait<br />

cent mille millions d’années pour sauver tous les<br />

hommes, tout ce<strong>la</strong> risque <strong>de</strong> mal finir. Dans l’univers <strong>de</strong><br />

GW <strong>la</strong> marche <strong>de</strong> l’Empereur est une marche funèbre<br />

où celui-ci n’est plus qu’une momie No-Life parcourue<br />

par une énergie invisible, obtenue au prix <strong>de</strong> sacrifices<br />

quotidiens afin que – comme une luciole dans son<br />

tombeau – il serve <strong>de</strong> gui<strong>de</strong> et <strong>de</strong> phare interstel<strong>la</strong>ire<br />

aux navires <strong>de</strong> <strong>la</strong> Flotte.<br />

<strong>la</strong> victoire est en nous<br />

La formule <strong>de</strong> Coupe <strong>de</strong> France <strong>de</strong><br />

Metal Adventures est intéressante, même si<br />

l’idée <strong>de</strong> compétition en arrière p<strong>la</strong>n est un peu<br />

en contradiction avec le principe même du jdr<br />

qui par essence est un loisir non compétitif plutôt<br />

porté sur l’ému<strong>la</strong>tion et l’échange.<br />

Mais quoi qu’il en soit, il faut saluer les efforts <strong>de</strong><br />

promotion d’Arnaud Cui<strong>de</strong>t qui se démultiplie pour<br />

être présent dans <strong>de</strong> nombreuses conventions où il<br />

communique son enthousiasme, à tel point qu’on<br />

en viendrait presque à croire à son ubiquité.<br />

***** : Même si, dans l’espace… Je sais bien !<br />

El Chupacabra<br />

Le rostre <strong>de</strong> son vaisseau s’insère dans le<br />

cadre <strong>de</strong> l’écran par le coin inférieur gauche, et – sans que<br />

ce<strong>la</strong> produise le moindre bruit - vient éventrer le croiseur<br />

impérial comme le plus habilles <strong>de</strong>s pêcheurs <strong>de</strong> perles<br />

<strong>de</strong> Havana éventre le grand requin b<strong>la</strong>nc d’un geste gracile,<br />

quelque part près <strong>de</strong> <strong>la</strong> gran<strong>de</strong> barrière <strong>de</strong> corail. Mais<br />

dans un mon<strong>de</strong> du silence comme dans l’autre, pour un<br />

pauvre pêcheur qui survit, tant d’autres sont dévorés.<br />

Sur <strong>la</strong> passerelle <strong>de</strong> comman<strong>de</strong>ment, le capitaine pirate<br />

se fend d’un <strong>la</strong>rge sourire qui dévoile ses <strong>de</strong>nts taillés<br />

en pointe, à <strong>la</strong> mo<strong>de</strong> <strong>de</strong>s Barrens. Il a une mâchoire <strong>de</strong><br />

prédateur, ses muscles sont puissants et son corps bien<br />

découplé. Sa peau ambrée luit à <strong>la</strong> lumière <strong>de</strong> l’holécran.<br />

Il apprécie le spectacle. Dans l’espace où son nom<br />

est synonyme <strong>de</strong> guerre et <strong>de</strong> déso<strong>la</strong>tion, <strong>la</strong> guerre est<br />

sublime et l’aventure dépasse les rêves comme les angoisses.<br />

Il a vu tant <strong>de</strong> choses que nous humains, ne pourrions<br />

pas croire. Il a vu <strong>de</strong> grands navires en feu surgissant <strong>de</strong><br />

l’épaule d’Orion. Il a vu <strong>de</strong>s rayons fabuleux, <strong>de</strong>s rayons<br />

C, briller dans l’ombre <strong>de</strong> <strong>la</strong> porte <strong>de</strong> Tannhäuser. Mais<br />

il sait aussi que tous ces moments se perdront dans<br />

l’oubli, comme les <strong>la</strong>rmes dans <strong>la</strong> pluie et qu’un jour le<br />

grand requin b<strong>la</strong>nc sortira vainqueur, lorsque sera venu<br />

le temps <strong>de</strong> mourir. On l’appelle El Chupacabra, et il a<br />

<strong>la</strong> réputation d’être le plus sanguinaire <strong>de</strong>s pil<strong>la</strong>rds <strong>de</strong><br />

ce secteur…<br />

<strong>de</strong>ux philosophies<br />

Alors que DH puis RT ont préféré les bons<br />

gros – très gros même - livres <strong>de</strong> base à tout faire, MA<br />

a fait le choix d’un retour aux sources en proposant<br />

un corpus <strong>de</strong> base composé d’un ouvrage dédié aux<br />

joueurs et d’un autre au MJ.<br />

En revanche, <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux côtés on trouve <strong>de</strong>s écrans<br />

nouvelle mo<strong>de</strong> en carton. Mais là où DH et RT, fidèles<br />

à <strong>la</strong> tradition graphique établie pour WHRPG sont<br />

dotés d’un triptyque illustratif, MA se conforme à <strong>la</strong><br />

tradition française avec un écran tout aussi épais mais<br />

présentant une seule illustration en cinémascope<br />

pleine <strong>de</strong> bruit***** et <strong>de</strong> fureur.<br />

Au final, je crois qu’on peut en rester à un match nul<br />

mais <strong>de</strong> très haut niveau, et conclure en disant <strong>la</strong><br />

chance qui est <strong>la</strong> nôtre <strong>de</strong> voir surgir ces <strong>de</strong>ux géants :<br />

c’est absolument prodigieux. Comparable à <strong>la</strong> sidération<br />

qui s’empare <strong>de</strong> celui qui regar<strong>de</strong> l’infini <strong>de</strong><br />

l’espace dans les yeux à travers <strong>la</strong> baie panoramique<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> passerelle <strong>de</strong> comman<strong>de</strong>ment, et voit soudain<br />

s’allumer au fond du cosmos <strong>de</strong>ux étoiles nouvelles.


pour que le repas soit<br />

aussi <strong>de</strong> <strong>la</strong> partie !<br />

Bouchées du psyker<br />

On dit qu’elles ont <strong>la</strong> vertu d’augmenter leurs capacités psy...<br />

Ingrédients (pour 4 acolytes)<br />

500 g <strong>de</strong> poisson b<strong>la</strong>nc frais<br />

250 g <strong>de</strong> farine<br />

20 cl <strong>de</strong> <strong>la</strong>it<br />

1 oeuf<br />

ciboulette<br />

1 oignon <strong>de</strong> pays (cive)<br />

piment (quantité selon le courage <strong>de</strong>s acolytes)<br />

huile (pour frire)<br />

sel, poivre<br />

Mé<strong>la</strong>ngez <strong>la</strong> farine, le <strong>la</strong>it et l’oeuf jusqu’à l’obtention d’une<br />

pâte lisse. Ajoutez le poisson émietté puis l’assaisonnement<br />

(piment, poivre, sel).<br />

Faites chauffer l’huile et incorporez-y <strong>de</strong> grosses cuillerées <strong>de</strong><br />

<strong>la</strong> pâte obtenue. Faites frire jusqu’à ce que les bouchées aient<br />

une couleur dorée (5 minutes environ) égouttez et servez.<br />

Dreadlocks enf<strong>la</strong>mmés<br />

Un délice qui nécessite un bon cuistot à bord du vaisseau...<br />

Ingrédients (pour 6 pirates affamés)<br />

200 g <strong>de</strong> pâte feuilletée<br />

un peu <strong>de</strong> farine<br />

2 c.à.s <strong>de</strong> beurre fondu<br />

20 g <strong>de</strong> gruyère râpé<br />

20 g <strong>de</strong> parmesan râpé<br />

1 jaune d’oeuf<br />

50 g <strong>de</strong> noix <strong>de</strong> coco râpée (peut être remp<strong>la</strong>cées par <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

noix <strong>de</strong> cajou hâchée)<br />

piment en poudre (espelette par exemple)<br />

sel, poivre<br />

Farinez légèrement le p<strong>la</strong>n <strong>de</strong> travail avant d’étaler <strong>la</strong> pâte,<br />

dorez-<strong>la</strong> avec le beurre fondu. Mé<strong>la</strong>ngez les fromages<br />

et étalez-en <strong>la</strong> moitié sur une moitié <strong>de</strong> <strong>la</strong> pâte. Rabattez<br />

l’autre moitié <strong>de</strong> <strong>la</strong> pâte <strong>de</strong> façon à recouvrir le fromage,<br />

protégez avec du film étirable et p<strong>la</strong>cez environ une heure<br />

au réfrigérateur.<br />

Battez le jaune d’oeuf avec quelques gouttes d’eau pour<br />

obtenir une dorure. Abaissez <strong>la</strong> pâte et dorez <strong>la</strong> surface au<br />

par Nathalie «Elfyr» Zema<br />

pinceau. Parsemez du reste du fromage puis <strong>de</strong> noix <strong>de</strong> coco.<br />

Garnissez une p<strong>la</strong>que <strong>de</strong> papier sulfurisé.<br />

Coupez <strong>la</strong> pâte en <strong>de</strong>ux puis taillez <strong>de</strong>s <strong>la</strong>nières <strong>de</strong> 10 cm <strong>de</strong><br />

longueur et <strong>de</strong> 5 mm <strong>de</strong> <strong>la</strong>rgeur. Façonnez-les en torsa<strong>de</strong>s<br />

et déposez-les sur <strong>la</strong> p<strong>la</strong>que. Salez, poivrez puis saupoudrez<br />

abondamment <strong>de</strong> piment. Faites reposer encore 30<br />

minutes au réfrigérateur. Préchauffez le four à 220°C (env.<br />

Th. 7) et faites cuire 10 min (elles doivent être bien dorées).<br />

Bloody Mary<br />

Quand une femme comman<strong>de</strong> un navire pirate, elle le fait <strong>de</strong><br />

façon cruelle et sang<strong>la</strong>nte ce qui force chez nos comparses<br />

libres marchands l’admiration et <strong>la</strong> crainte...<br />

Ingrédients<br />

4 cl <strong>de</strong> vodka<br />

12 cl <strong>de</strong> jus <strong>de</strong> tomate<br />

0,5 cl <strong>de</strong> jus <strong>de</strong> citron<br />

0,5 cl <strong>de</strong> sauce worcestershire<br />

2 à 3 gouttes <strong>de</strong> tabasco ou <strong>de</strong> louisiana<br />

poivre<br />

Mé<strong>la</strong>ngez doucement les ingrédients et n’ajoutez pas <strong>de</strong> sel.<br />

Utilisez une vodka et un jus <strong>de</strong> tomate bien frais pour évitez<br />

<strong>de</strong> noyer le cocktail par trop <strong>de</strong> g<strong>la</strong>çons. Ce breuvage se doit<br />

d’être bien pimenté et ne s’adresse pas aux marins d’eau<br />

douce ! Toutefois, vous pouvez vous permettre une ron<strong>de</strong>lle<br />

<strong>de</strong> citron, un peu d’élégance dans cet univers si brutal ne<br />

peut pas faire <strong>de</strong> mal et puis ça lutte contre le scorbut !<br />

Remontant <strong>de</strong> l’inquisiteur<br />

Face aux multiples incarnations <strong>de</strong> l’hérésie dans l’univers,<br />

l’inquisiteur et ses acolytes doivent se ressourcer et retrouver<br />

l’énergie et <strong>la</strong> volonté <strong>de</strong> combattre...<br />

Ingrédients<br />

40cl <strong>de</strong> café<br />

10 cl <strong>de</strong> rhum<br />

4 morceaux <strong>de</strong> sucre <strong>de</strong> canne<br />

2 clous <strong>de</strong> girofle, 1 bâton <strong>de</strong> cannelle<br />

le zeste d’une <strong>de</strong>mi-orange, le zeste d’un <strong>de</strong>mi-citron<br />

Disposez au fond d’une casserole les zestes d’agrumes<br />

avec le sucre, les épices et le rhum. Laissez le sucre fondre<br />

puis faites chauffez doucement le contenu <strong>de</strong> <strong>la</strong> casserole.<br />

Ôtez <strong>la</strong> casserole du feu, f<strong>la</strong>mbez le mé<strong>la</strong>nge puis versez<br />

peu à peu le café. Retirez les zestes et les épices puis servez<br />

ce brûlot dont vous me direz <strong>de</strong>s nouvelles !


C’est à un auteur à part que<br />

nous avons choisi <strong>de</strong> consacrer<br />

cette toute première<br />

interview O% jdr. Brain Sa<strong>la</strong>d,<br />

connu par les services <strong>de</strong> police sous<br />

le nom <strong>de</strong> Willy Favre... cette créature<br />

bicéphale est coupable, <strong>de</strong> près ou<br />

<strong>de</strong> loin, <strong>de</strong> jeux trop originaux pour<br />

être honnêtes (Brain Soda, dont un<br />

scénario vous attend plus loin, Kuro,<br />

Humanydyne ou encore Sable Rouge)<br />

mais aussi d’illustrations pour le<br />

moins troub<strong>la</strong>ntes (<strong>la</strong> plupart <strong>de</strong>s<br />

jeux cités ci-<strong>de</strong>ssus, <strong>la</strong> couverture<br />

du renouveau Casus Belli...). Une personne<br />

donc suffisamment peu fréquentable<br />

pour que l’on s’intéresse<br />

à son cas !<br />

(<strong>la</strong> rédaction décline toute responsabilité<br />

en cas <strong>de</strong> maltraitance sur <strong>de</strong> petits<br />

animaux lors <strong>de</strong> cette interview)<br />

par Julien Clément


C’était quoi, Willy, ta matière forte au lycée ?<br />

La biologie. En fait, l’intérêt d’avoir fait une terminale<br />

économique et sociale, c’est que du coup les<br />

matières scientifiques <strong>de</strong>venaient moins strictes.<br />

Les professeurs <strong>de</strong> biologie ou <strong>de</strong> physique étaient<br />

hyper contents <strong>de</strong> voir que je m’intéressais à leurs<br />

cours, en sachant pertinemment que leur matière<br />

ne figurait pas au bacca<strong>la</strong>uréat. Et franchement, <strong>la</strong><br />

bio’, ça a toujours été ma tasse <strong>de</strong> thé. Si ces foutues<br />

mathématiques n’avaient pas existé, j’aurai certainement<br />

fait une terminale scientifique. Mais dès <strong>la</strong><br />

primaire, j’ai rapi<strong>de</strong>ment compris que les maths ne<br />

me serviraient jamais à rien dans <strong>la</strong> vie… Et j’ai bien<br />

eu raison.<br />

Il y a sûrement un <strong>de</strong>ssin animé ou une série<br />

que tu regardais avi<strong>de</strong>ment quand tu étais plus<br />

jeune et qui te fait honte aujourd’hui. Allez,<br />

avoue, y a prescription.<br />

Avi<strong>de</strong>ment ? J’ai bouffé énormément <strong>de</strong> Récré A2<br />

dans ma jeunesse, au point <strong>de</strong> me souvenir encore<br />

par cœur <strong>de</strong>s génériques. D’ailleurs, c’est bien<br />

simple, mon enfance a été partagée entre Dorothée<br />

et <strong>de</strong>s feuilles b<strong>la</strong>nches sur lesquelles je faisais<br />

<strong>de</strong>s BD. Alors, quel <strong>de</strong>ssin animé ou série ? Allez, je<br />

dirais Punky Brewster. Je suis trop fan <strong>de</strong> Spectroman<br />

et d’X-Or pour en dire du mal maintenant.<br />

Il paraît que t’es un fou <strong>de</strong> catch. C’est quoi ces<br />

conneries ? Je croyais qu’il n’y avait que les papys<br />

et les garçons <strong>de</strong> moins <strong>de</strong> 8 ans que ça intéressait<br />

ce truc. Va falloir que tu t’expliques, là…<br />

Je suis toujours heureux <strong>de</strong> découvrir que plein<br />

<strong>de</strong> gens ignorent ce pan entier <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>culture</strong> européenne<br />

et américaine, comme si elle était une<br />

mo<strong>de</strong> née d’hier (premiers matchs <strong>de</strong> catch dans les<br />

années 30 quand même). Si je prends une pério<strong>de</strong><br />

récente en France, dès 1991, le catch américain était<br />

diffusé chaque semaine sur Canal+. Pay-per-view y<br />

compris ! Et ces émissions là, c’est un peu le Casus<br />

Belli ou les Livres dont vous êtes le héros du catch<br />

<strong>de</strong> pas mal <strong>de</strong> gens : <strong>la</strong> découverte d’un spectacle<br />

amusant, spectacu<strong>la</strong>ire, ultra fun. Franchement, <strong>de</strong>s<br />

super-héros en live qui font <strong>de</strong>s mouvements acrobatiques<br />

ou surhumains, avec parfois <strong>de</strong>s histoires<br />

prenantes ou débiles à souhaits, ça <strong>de</strong>vient vite addictif.<br />

Par contre, <strong>de</strong> mon point <strong>de</strong> vue, le catch n’est<br />

pas un spectacle pour les gamins d’aujourd’hui. La<br />

preuve : ils refont les prises dans <strong>la</strong> cour d’école, ce<br />

qui n’était pas le cas autrefois. On <strong>de</strong>vait avoir plus<br />

<strong>de</strong> recul à leur âge, je ne sais pas. Même en jouant à<br />

X-Or ou en matant Ken le Survivant.<br />

Toujours est-il que comme pas mal <strong>de</strong> gens <strong>de</strong> ma<br />

génération, j’ai toujours p<strong>la</strong>isir à voir <strong>de</strong>s matchs,<br />

le plus agréable étant <strong>de</strong> les découvrir en live où<br />

règne toujours une ambiance exceptionnelle. Le<br />

genre <strong>de</strong> truc à faire au moins une fois dans sa<br />

vie, pour voir, même si on reste froid <strong>de</strong>vant un tas<br />

<strong>de</strong> muscles en slip. Tout ça, malgré les prises <strong>de</strong><br />

risques, ça reste du show ! Du vrai pop-corn !<br />

Willy Favre : encore une preuve que l’évolution prend parfois <strong>de</strong>s chemins détournés


ouais, tout à fait, les Furiens, ils n’ont qu’un œil,<br />

mais ça, là, ils en ont bien <strong>de</strong>ux, regar<strong>de</strong> !<br />

Apparemment, tu es un spécialiste <strong>de</strong> <strong>la</strong> sa<strong>la</strong><strong>de</strong><br />

<strong>de</strong> cervelle. Ouais, bof. T’as pas plutôt <strong>la</strong> recette<br />

du gratin <strong>de</strong> tripes ?<br />

Non et rien que le nom me donne envie <strong>de</strong> dégueuler.<br />

Puisqu’on en est à papoter cuisine : tu crois qu’un<br />

vampire ça bouffe du boudin noir ou bien ?<br />

Ça dépend essentiellement si le vampire était une<br />

star du porno avant.<br />

Imagine : je suis un gros bonnet d’Hollywood et<br />

je crois que tu me p<strong>la</strong>is bien, coco. Je te file un<br />

budget <strong>de</strong> 200 millions <strong>de</strong> $ et <strong>de</strong>s caméras 3D.<br />

C’est quoi le pitch <strong>de</strong> ton film ?<br />

Sans doute un road movie <strong>de</strong> l’espace. Avec un<br />

camionneur chargé <strong>de</strong> convoyer <strong>de</strong>s matières<br />

dangereuses, sur les routes sans fin d’une lointaine<br />

p<strong>la</strong>nète minière. Un convoi survitaminé, avec <strong>de</strong>s<br />

créatures à abattre, <strong>de</strong>s pirates <strong>de</strong> <strong>la</strong> route robotisés<br />

et <strong>de</strong>s motar<strong>de</strong>s sexy jouées par Kristen Bell,<br />

Alyson Hannigan et Elisabeth Mitchell. Avec <strong>de</strong><br />

<strong>la</strong> baston, <strong>de</strong> <strong>la</strong> bidoche, <strong>de</strong>s galoches baveuses<br />

et moi dans le rôle du camionneur, évi<strong>de</strong>mment.<br />

Et je veux Michaël Ironsi<strong>de</strong> en méchant<br />

aussi.<br />

Tu es aussi un fameux illustrateur. C’est<br />

quoi ta pire dédicace en convention ?<br />

Ca dépend si par « pire », tu entends <strong>la</strong> pire<br />

que j’ai faite sans le vouloir ou <strong>la</strong> pire qu’on<br />

m’ait <strong>de</strong>mandée. Mine <strong>de</strong> rien lorsque tu<br />

commences à cumuler plusieurs heures<br />

<strong>de</strong> crobars, le trait <strong>de</strong>vient merdique et <strong>la</strong><br />

fatigue te fait parfois faire <strong>de</strong>s choses pas<br />

super élégantes. Sinon, <strong>la</strong> pire qu’on m’ait<br />

<strong>de</strong>mandée c’est un Mickey avec un gros<br />

sexe. Merci à Ange Gardien d’ailleurs<br />

pour cette <strong>de</strong>man<strong>de</strong> inattendue sur le<br />

livret <strong>de</strong> Kuro. Mais bon, au moins ce<br />

n’est pas <strong>de</strong> mon fait, ça évite les mésententes<br />

pour les histoires d’organes<br />

sexuels masculins dédicacés à l’insu<br />

du plein gré du client sur son bouquin.<br />

Aubrey De Grey assure que le premier homme<br />

qui vivra 1.000 ans est déjà né. Tu te rends<br />

compte que ça pourrait tout aussi bien être toi ?<br />

C’est pas plutôt lui, en fait ? Parce que vue <strong>la</strong> barbe<br />

qu’il se trimballe, soit il n’est plus au courant <strong>de</strong><br />

<strong>la</strong> mo<strong>de</strong> pileuse <strong>de</strong>puis 1883, soit c’est un habile<br />

stratagème pour se <strong>la</strong> raser l’année prochaine et<br />

ainsi paraître plus jeune. Et si c’est moi, et bien, vous<br />

n’avez juste pas fini d’en chier. Moi non plus remarquez,<br />

puisque ça signifie que je vais passer 1.000<br />

ans avec les frères Bogdanoff…<br />

En tant que parrain <strong>de</strong> cette rubrique, tu as<br />

l’honneur <strong>de</strong> dénoncer qui <strong>de</strong>vra répondre à<br />

nos questions pour le prochain numéro. Fais<br />

ton choix !<br />

Vu le niveau <strong>de</strong>s questions, je vais dire Yno. Parce<br />

que j’ai hâte <strong>de</strong> voir ce qu’il va répondre à «si tu<br />

étais un Castor, aimerais-tu jouer <strong>de</strong> <strong>la</strong> c<strong>la</strong>rinette ou<br />

du violon ? ».


le jdr est-il l’enfant maudit<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> presse ? à en croire <strong>la</strong> dure mortalité <strong>de</strong><br />

toutes les publications qui se sont succédées <strong>de</strong>puis<br />

les années 80, il y a bien un esprit malin qui vient, tôt<br />

ou tard, trancher le fil et arrêter les presses. Magazines,<br />

prozines, fanzines, l’épopée fut pourtant épique, et<br />

elle continue encore contre ventes et marées.<br />

Voire contre toute logique ?<br />

Donc, jdr dans <strong>la</strong> presse, ça coince. Et <strong>la</strong> presse dans<br />

le jdr, alors ? Comment notre loisir se venge-t-il <strong>de</strong><br />

sa malédiction ?<br />

17


Comme l’actualité nous le<br />

rappelle encore et toujours, le <strong>de</strong>stin<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> presse écrite consacrée aux jeux<br />

<strong>de</strong> rôles en France est pour le moins<br />

tourmenté. Son histoire est constituée<br />

<strong>de</strong> vagues <strong>de</strong> sorties enthousiastes<br />

suivies, hé<strong>la</strong>s, presque aussitôt <strong>de</strong><br />

florilèges d’annonces contrites <strong>de</strong><br />

cessation <strong>de</strong> parution pour les raisons<br />

les plus diverses. La saga est<br />

encore rendue plus complexe par les<br />

résurrections inattendues (suivez<br />

mon regard…), les changements intempestifs<br />

<strong>de</strong> périodicité ou encore le<br />

caractère poreux <strong>de</strong> <strong>la</strong> frontière entre<br />

fanzinat et <strong>magazine</strong> professionnel.<br />

par <strong>la</strong> rédac6on


Essayons ensemble d’y voir c<strong>la</strong>ir dans toute<br />

cette épopée en brossant à gros traits ces 30<br />

ans <strong>de</strong> presse <strong>rôliste</strong> en France. Ami collectionneur<br />

<strong>de</strong> plus <strong>de</strong> 30 ans, nous t’arrêtons tout <strong>de</strong><br />

suite ! Pour <strong>de</strong>s raisons <strong>de</strong> p<strong>la</strong>ce disponible et <strong>de</strong><br />

c<strong>la</strong>rté du texte, ce panorama ne peut prétendre<br />

à l’exhaustivité. Merci d’avance <strong>de</strong> ta compréhension…<br />

le temps <strong>de</strong>s pionniers<br />

Les tout premiers zines français sur le jdr<br />

se distinguent encore fort mal du format fanzine :<br />

pagination faible, noir et b<strong>la</strong>nc intégral, distribution<br />

aléatoire… Seule <strong>la</strong> qualité <strong>de</strong> leur contenu et/<br />

ou leur postérité permet véritablement d’en citer<br />

quelques uns : Runes (1983) et bien entendu Casus<br />

Belli (1980). On notera d’ailleurs que le nom, le<br />

sommaire et <strong>la</strong> une <strong>de</strong> ce tout premier CB sont tous<br />

fortement marqués par <strong>la</strong> dominante wargames<br />

<strong>de</strong> ce qui <strong>de</strong>viendra vite le principal organe <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

presse <strong>rôliste</strong> en France. Runes, bien que légèrement<br />

moins précoce, était en fait le premier « vrai »<br />

<strong>magazine</strong> entièrement consacré aux jeux <strong>de</strong> rôles.<br />

Son <strong>de</strong>stin fut pourtant moins long et moins glorieux<br />

(voir encadré) que celui du Grand Ancien.<br />

le roi Casus<br />

Dès 1984, aux alentours du numéro 20,<br />

Casus Belli (<strong>de</strong>venu très vite simplement Casus<br />

pour les intimes…) cesse <strong>de</strong> consacrer ses unes aux<br />

wargames et <strong>de</strong>vient <strong>de</strong> plus en plus nettement LE<br />

<strong>magazine</strong> du jdr en France. Il s’étoffe, gagne <strong>de</strong>s<br />

couleurs, draine <strong>de</strong> nouveaux rédacteurs <strong>de</strong> talent<br />

(comme, par exemple, Jean Balczesak, promptement<br />

exfiltré du défunt Runes, Tristan Lhomme<br />

à partir <strong>de</strong> 1988, etc). Ce<strong>la</strong> inaugure une longue<br />

pério<strong>de</strong> où Casus Belli - qu’on l’aime ou qu’on le<br />

rejette - <strong>de</strong>viendra le point central <strong>de</strong> <strong>la</strong> communauté<br />

<strong>rôliste</strong> en France. Au début <strong>de</strong>s années 90,<br />

lorsque le jdr se trouvera à plusieurs reprises dans<br />

<strong>la</strong> tourmente médiatique (accusations fantaisistes<br />

<strong>de</strong> suici<strong>de</strong>s, dérives sectaires, profanations <strong>de</strong> cimetières…),<br />

le <strong>magazine</strong> et son rédacteur en chef,<br />

Didier Guiserix, prendront leurs responsabilités et<br />

<strong>de</strong>viendront l’équivalent d’une fédération tentant<br />

<strong>de</strong> faire preuve <strong>de</strong> pédagogie et assurant une pré-<br />

sence médiatique positive pour le jdr. De ce temps,<br />

Casus gar<strong>de</strong>ra une orientation plutôt neutre-bon,<br />

cherchant à éviter les conflits au sein du microcosme<br />

<strong>rôliste</strong> francophone. Orientation qui, quadrature<br />

du cercle, déclenchera elle-même <strong>de</strong>s polémiques<br />

sur l’objectivité du <strong>magazine</strong>…<br />

Runes<br />

Celui qui aurait pu être Casus<br />

à <strong>la</strong> p<strong>la</strong>ce du Casus<br />

Runes porte le titre <strong>de</strong> gloire honorifique<br />

<strong>de</strong> premier <strong>magazine</strong> français entièrement<br />

consacré aux jeux <strong>de</strong> rôles. En effet, à une<br />

époque où Casus Belli consacrait encore <strong>de</strong>s<br />

pages à Squad Lea<strong>de</strong>r ou ornait sa couvrante<br />

d’un panzer du meilleur goût, seuls les boules <strong>de</strong><br />

feu et les monstres errants avaient déjà droit <strong>de</strong><br />

cité dans les pages <strong>de</strong> Runes. Même s’il comptait<br />

aussi dans ses rangs <strong>de</strong>s col<strong>la</strong>borateurs <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

qualité <strong>de</strong> Pierre Zaplotny ou Bruno Faidutti, le<br />

<strong>magazine</strong> était essentiellement <strong>la</strong> création <strong>de</strong>s<br />

célèbres frères Balczesak qui s’illustrèrent par <strong>la</strong><br />

suite au sein <strong>de</strong> Casus Belli et <strong>de</strong> l’éditeur Jeux<br />

Descartes. Malgré une nette amélioration <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

qualité formelle (nombre <strong>de</strong> pages, bichromie…)<br />

au fil <strong>de</strong> ses 10 numéros, Runes ne put survivre,<br />

emporté par les affres <strong>de</strong> <strong>la</strong> commission paritaire<br />

et <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>rité grandissante du roi Casus.


le temps <strong>de</strong> <strong>la</strong> pluralité<br />

Si, à posteriori, <strong>la</strong> domination <strong>de</strong> CB sur<br />

ces temps reculés est une évi<strong>de</strong>nce, au cœur <strong>de</strong>s<br />

années 80, bien malin celui qui aurait pu lire l’avenir.<br />

Il existe en effet alors plusieurs concurrents motivés<br />

qui réussissent à tirer leur épingle du jeu par<br />

le choix d’une ligne éditoriale déterminée. Parmi<br />

les tentatives les plus marquantes, on peut citer<br />

Dragon Radieux (1985 à 1990), particulièrement<br />

tourné vers <strong>la</strong> création ludique francophone (Rêve<br />

<strong>de</strong> Dragon, Empires & Dynasties, Trégor…) ; Chroniques<br />

d’Outre Mon<strong>de</strong> (à partir <strong>de</strong> 1986) qui <strong>de</strong>vint<br />

popu<strong>la</strong>ire par son ton plus agressif et son humour<br />

décalé ; Graal (à partir <strong>de</strong> 1987) qui osa carrément<br />

<strong>la</strong> périodicité mensuelle pour se distinguer <strong>de</strong> l’ancêtre<br />

bimestriel (voir encadré). La plupart <strong>de</strong> ces<br />

aventures donnèrent <strong>de</strong> beaux fruits mais toutes finirent<br />

par se gâter après une vingtaine <strong>de</strong> numéros<br />

face à l’incontournable Casus.<br />

les éditeurs s’en mêlent<br />

Graal<br />

Une quête inachevée ?<br />

Vous ne connaissez pas Graal ?<br />

C’était une revue du temps béni où il y avait<br />

au moins 4 <strong>magazine</strong>s <strong>de</strong> jdr en même temps,<br />

vers les années 1988-89. Elle se distinguait par<br />

sa périodicité mensuelle, elle avait Serge Olivier<br />

comme redac’ chef (futur ex-Old Casus) et par<strong>la</strong>it<br />

aussi <strong>de</strong> wargames comme c’était <strong>la</strong> mo<strong>de</strong> à<br />

l’époque. Que dire d’autre ? Ah oui : c’était horriblement<br />

<strong>la</strong>id. Enfin surtout : c’EST horriblement<br />

<strong>la</strong>id. Le look fanzine noir et b<strong>la</strong>nc mal illustré et<br />

agrafé pouvait à <strong>la</strong> rigueur passer pour un <strong>magazine</strong><br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> fin <strong>de</strong>s 80’s mais là aujourd’hui, <strong>la</strong><br />

révolution infographique est passée par là et ce<br />

serait à peine tolérable pour un fanzine. C’est<br />

bien l’archéologie ; ça permet aussi <strong>de</strong> re<strong>la</strong>tiviser<br />

ce qu’on a gagné et/ou perdu <strong>de</strong> nos jours<br />

dans le milieu du jdr.<br />

À <strong>la</strong> charnière <strong>de</strong>s années 80-90, les éditeurs<br />

(Jeux Descartes avec JD+, Siroz avec P<strong>la</strong>sma<br />

et Orif<strong>la</strong>m avec Tatou) tentèrent <strong>de</strong> <strong>la</strong>ncer leur<br />

propre <strong>magazine</strong> ne par<strong>la</strong>nt que <strong>de</strong> leurs jeux. Il est<br />

vrai qu’avec <strong>la</strong> multiplication <strong>de</strong>s jeux à évoquer il<br />

n’y avait plus <strong>de</strong> visibilité pour tout le mon<strong>de</strong> dans<br />

les pages du seul <strong>magazine</strong> <strong>de</strong> référence, Casus<br />

Belli. Et comme <strong>la</strong> concurrence déclinait à vue<br />

d’œil… Ces <strong>magazine</strong>s peinèrent toutefois à trouver<br />

leur public parmi <strong>de</strong>s lecteurs désireux pour <strong>la</strong><br />

plupart <strong>de</strong> trouver un news <strong>magazine</strong> généraliste<br />

et objectif. Toutefois, cette floraison <strong>de</strong> titres éphémères<br />

prouve <strong>la</strong> nécessité, à l’ère pré-Internet, pour<br />

les éditeurs <strong>de</strong> disposer d’organes <strong>de</strong> presse en<br />

mesure d’informer les clients potentiels <strong>de</strong>s nouveautés<br />

et d’assurer un suivi régulier pour leurs<br />

gammes en sus <strong>de</strong> leurs propres suppléments.<br />

duel au sommet<br />

Début 1997, Casus Belli, alors triomphant,<br />

voit débarquer un concurrent <strong>de</strong> poids :<br />

Backstab. Inspiré d’un modèle anglo-saxon (Arcanes),<br />

bénéficiant d’un numéro 0 distribué massivement<br />

et gratuitement, tout en couleurs et<br />

papier g<strong>la</strong>cé, bénéficiant du soutien d’une vague<br />

<strong>de</strong> jeunes rédacteurs novateurs (Julien Blon<strong>de</strong>l<br />

ou Benoît Attinost par exemple), Backstab affiche<br />

d’emblée sa volonté <strong>de</strong> tailler <strong>de</strong>s croupières à l’ancien.<br />

Celui-ci relève le gant, passe mensuel <strong>la</strong> même<br />

année et se met à multiplier les hors-séries afin<br />

d’occuper l’espace médiatique. Backstab reprenant<br />

à son compte le ton aci<strong>de</strong> mis jadis au goût du<br />

jour par Chroniques d’Outre Mon<strong>de</strong>, le ton monte<br />

vite entre les <strong>de</strong>ux mensuels. Deux chapelles se<br />

créent. La querelle recoupe également <strong>de</strong>s rivali-


tés entre éditeurs (Multisim et Jeux Descartes sont<br />

alors très proches <strong>de</strong> Casus, Asmodée et les jeunes<br />

éditeurs comme SPSR ou Halloween Concept étant<br />

souvent impliqués dans Backstab).<br />

Si on peut regretter <strong>la</strong> perte <strong>de</strong> l’ambiance bon enfant<br />

<strong>de</strong>s époques précé<strong>de</strong>ntes, <strong>la</strong> pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> fin <strong>de</strong>s années<br />

90 est idéale pour le <strong>rôliste</strong> qui dispose alors <strong>de</strong><br />

<strong>de</strong>ux <strong>magazine</strong>s <strong>de</strong> qualité chaque mois en kiosque.<br />

le défi d’Internet<br />

Peut-être usé par <strong>la</strong> concurrence, Casus<br />

Belli meurt une 1ère fois en 1999. La fin d’un<br />

mon<strong>de</strong> pour les <strong>rôliste</strong>s français après près <strong>de</strong> 20<br />

ans <strong>de</strong> bons et loyaux services <strong>de</strong> l’ancêtre. Il est<br />

toutefois bien évi<strong>de</strong>nt qu’au-<strong>de</strong>là <strong>de</strong> <strong>la</strong> rivalité<br />

entre les <strong>de</strong>ux <strong>magazine</strong>s, <strong>la</strong> véritable raison <strong>de</strong><br />

<strong>la</strong> fin <strong>de</strong> CB et donc le véritable défi qui attend <strong>la</strong><br />

presse <strong>rôliste</strong> est surtout l’émergence d’un nouveau<br />

média à bien <strong>de</strong>s égards plus pratique pour<br />

les besoins <strong>de</strong>s <strong>rôliste</strong>s : Internet. Des infos en<br />

temps réel, un suivi direct assuré par les éditeurs,<br />

<strong>la</strong> possibilité <strong>de</strong> dialoguer avec les auteurs… et le<br />

tout avec <strong>la</strong> grisante illusion du gratuit !<br />

DXP<br />

En avance sur son temps ?<br />

Si DXP marqua les esprits, ce n’est pas<br />

par son nombre <strong>de</strong> numéros parus (2 numéros<br />

sortis en mars et avril 2000). Et pourtant, sur le<br />

papier, le <strong>magazine</strong> était <strong>de</strong>s plus alléchants.<br />

Tout d’abord un format original, qui se rapprochait<br />

plus d’un journal quotidien (<strong>de</strong> 34 pages)<br />

que d’un <strong>magazine</strong>. Et pour coller à ce format<br />

journal, les articles abordaient le jeu <strong>de</strong> rôle<br />

comme un vrai sujet d’actualité, avec ses aspects<br />

économiques, professionnels, voire historiques,<br />

le tout appuyé par une ligne éditoriale<br />

qui se vou<strong>la</strong>it <strong>la</strong> plus objective possible. Mais le<br />

joueur n’était pas oublié pour autant, puisque<br />

le «canard» proposait également les incontournables<br />

ai<strong>de</strong>s <strong>de</strong> jeu et scénarios. Malgré<br />

les retours positifs, le numéro 3, pourtant écrit,<br />

n’est jamais sorti. D’ailleurs <strong>la</strong> semaine <strong>de</strong>rnière,<br />

quand j’ai <strong>de</strong>mandé <strong>de</strong>s nouvelles <strong>de</strong><br />

DXP 3 à mon nouveau buraliste, il m’a répondu<br />

qu’il ne connaissait même pas. C’te honte !<br />

Casus Belli nouvelle formule tente <strong>de</strong> relever le défi<br />

dès 2000. Il rajeunit son équipe, renouvelle totalement<br />

son approche graphique (maquette plus aérée,<br />

plus <strong>de</strong> photos, textes plus courts…), se penche<br />

sur les mon<strong>de</strong>s numériques… Cette nouvelle série<br />

connaît pas moins <strong>de</strong> 39 numéros, révèle <strong>de</strong> nombreuses<br />

plumes <strong>de</strong> talent (comme les duettistes<br />

Philippe Fenot et Cédric Ferrand, par exemple) et<br />

renouvelle le genre <strong>de</strong> manière prometteuse. Toutefois,<br />

le <strong>magazine</strong> peine à convaincre les <strong>rôliste</strong>s <strong>de</strong><br />

<strong>la</strong> génération précé<strong>de</strong>nte, nourris au sein <strong>de</strong> «Old<br />

Casus», et ne réussit que partiellement à convertir<br />

les tenants du tout Internet. Au final, il ne parviendra<br />

pas à retrouver sa p<strong>la</strong>ce éminente <strong>de</strong>s années 80/90.<br />

Plus discrète, on notera tout <strong>de</strong> même <strong>la</strong> détonante<br />

tentative en 2000 <strong>de</strong> DXP <strong>de</strong> faire exploser les standards<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> presse <strong>rôliste</strong> : si <strong>la</strong> presse <strong>magazine</strong> est<br />

concurrencée par le web, tentons <strong>la</strong> presse quotidienne<br />

! Certes, DXP n’était que mensuel mais son<br />

format et son papier rappe<strong>la</strong>ient les titres <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

presse quotidienne. La tentative fut plus qu’éphémère<br />

(voir encadré)...


le temps <strong>de</strong>s doutes<br />

Casus Belli 2 connaît une chau<strong>de</strong> alerte<br />

avec <strong>la</strong> liquidation <strong>de</strong> sa maison-mère, Multisim,<br />

en 2003 puis cesse finalement <strong>de</strong> paraître en 2006.<br />

L’année d’avant, Backstab avait ouvert <strong>la</strong> voie <strong>de</strong>s<br />

disparitions <strong>de</strong>s principaux fleurons <strong>de</strong> <strong>la</strong> presse<br />

<strong>rôliste</strong>. Pour beaucoup, <strong>la</strong> messe est dite : <strong>la</strong> presse<br />

papier a perdu face au web et n’a plus d’avenir.<br />

Pourtant, en indécrottables passionnés, les <strong>rôliste</strong>s,<br />

professionnels ou amateurs, multiplient les initiatives.<br />

Certaines <strong>de</strong> ces tentatives sont très ostensiblement<br />

appuyées sur <strong>de</strong>s maisons d’édition qui,<br />

toutefois, font le pari <strong>de</strong> l’ouverture et ne parlent<br />

plus dans ces pages que <strong>de</strong> leurs propres jeux :<br />

Anunnaki (7ème Cercle, précurseur dès 2003),<br />

B<strong>la</strong>ck Box (B<strong>la</strong>ck Book Editions, à partir <strong>de</strong> 2006),<br />

Dragon Rouge (P<strong>la</strong>yfactory, à partir <strong>de</strong> 2008). Hé<strong>la</strong>s,<br />

l’enthousiasme retombe vite et les <strong>magazine</strong>s sont<br />

vite, voire très vite abandonnés <strong>de</strong>vant l’évi<strong>de</strong>nce<br />

du support web et pdf gratuit.<br />

Du côté <strong>de</strong>s amateurs, bénévo<strong>la</strong>t et distribution<br />

alternative (nombre réduit <strong>de</strong> kiosques ou impression<br />

à <strong>la</strong> <strong>de</strong>man<strong>de</strong>) sont sollicités pour tenter <strong>de</strong><br />

résoudre <strong>la</strong> quadrature du cercle du modèle économique<br />

défail<strong>la</strong>nt <strong>de</strong> <strong>la</strong> presse <strong>rôliste</strong>. On peut<br />

citer l’ambitieux Jdr Mag (distribution en kiosques<br />

mais équipe bénévole et très changeante) ou, bien<br />

entendu, les Carnets <strong>de</strong> l’Assemblée. Mais, hé<strong>la</strong>s, là<br />

aussi, l’enthousiasme a ses limites temporelles et<br />

les équipes bénévoles <strong>de</strong> ces <strong>magazine</strong>s peinent à<br />

soutenir leur projet sur <strong>la</strong> durée.<br />

<strong>de</strong>s len<strong>de</strong>mains qui chantent ?<br />

Il est remarquable <strong>de</strong> voir comment,<br />

malgré les échecs successifs et <strong>la</strong> durée <strong>de</strong> vie <strong>de</strong><br />

plus en plus courte <strong>de</strong>s <strong>magazine</strong>s qui tentent<br />

tout <strong>de</strong> même l’aventure, le milieu du jeu <strong>de</strong> rôles<br />

francophone continue encore et toujours <strong>de</strong> faire<br />

naître <strong>de</strong>s projets <strong>de</strong> résurrection <strong>de</strong> <strong>la</strong> presse <strong>rôliste</strong><br />

! Ainsi, alors que <strong>2010</strong> semb<strong>la</strong>it <strong>de</strong>voir être une<br />

nouvelle année noire pour <strong>la</strong> presse <strong>rôliste</strong> avec les<br />

difficultés plus ou moins graves <strong>de</strong> Dragon Rouge<br />

(repli vers le web), Jdr Mag (nombreux changements<br />

d’équipe), Les Carnets <strong>de</strong> l’Assemblée (fin<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> parution au n°7)… et bien finalement : non !<br />

Comme chacun sait, Casus Belli est une troisième<br />

fois revenu d’entre les morts grâce à l’enthousiasme<br />

<strong>de</strong> <strong>de</strong>ux jeunes passionnés, Stéphane Gallot<br />

et Tristan Blind, qui ont su s’entourer <strong>de</strong> quelques<br />

unes <strong>de</strong>s meilleures signatures du jdr francophone.<br />

Longue vie à eux et, tant qu’on y est, longue vie à<br />

Di6<strong>de</strong>nt aussi !


Dans les années 1990, le web<br />

en était à ses balbutiements. Pour<br />

communiquer leur passion, les <strong>rôliste</strong>s<br />

n’avaient pas le choix : machine à écrire<br />

qui bave, bourrage papier dans <strong>la</strong> photocopieuse,<br />

coller les timbres sur les enveloppes...<br />

bref, le fanzinat.<br />

Pour ce thema «presse et jeux <strong>de</strong> rôles»,<br />

Di6<strong>de</strong>nt a retrouvé pour vous quelques<br />

anciennes gloires du fanzinat <strong>rôliste</strong><br />

en France : Romain d’Huissier, Grégory<br />

Molle et les gens <strong>de</strong> l’association Le Grimoire.<br />

Qu’ont-ils retenu <strong>de</strong> leur expérience<br />

du fanzinat ? Que sont-ils <strong>de</strong>venus<br />

? Le fanzinat, ça mène à tout à condition<br />

d’en sortir ? Di6<strong>de</strong>nt mène l’enquête.<br />

par Julient Clément & David Robert<br />

q u e s o n t - i l s d e v e n u s ?<br />

Peux-tu nous présenter ce que fut ton fanzine<br />

(nom, sujet,pagination, années, nombre <strong>de</strong> numéros...)<br />

?<br />

Grégory Molle : notre fanzine s’appe<strong>la</strong>it Cent<br />

Prétentions, un titre qu’on a le droit <strong>de</strong> trouver<br />

vraiment pas terrible, mais j’étais jeune. Il y a eu 9<br />

numéros, entre 1993 et 1999. La parution était très<br />

irrégulière. Les trois premiers, consacrés presque<br />

entièrement à Méga 3, ont été publiés dans les<br />

six premiers mois. La sortie <strong>de</strong>s six autres numéros<br />

s’est échelonnée au long <strong>de</strong>s cinq années suivantes.<br />

La pagination était également très variable,<br />

al<strong>la</strong>nt d’une petite vingtaine <strong>de</strong> pages (un gros scénario<br />

+ une ai<strong>de</strong> <strong>de</strong> jeu) à une campagne <strong>de</strong> plus <strong>de</strong><br />

cent pages (le numéro 5). Ce<strong>la</strong> dépendait <strong>de</strong> notre<br />

énergie, <strong>de</strong> notre disponibilité, ça venait comme<br />

ça venait. En <strong>de</strong>hors <strong>de</strong> Méga 3, il a été question<br />

<strong>de</strong> : Bloodlust, Hawkmoon, La métho<strong>de</strong> du docteur<br />

Chestel, l’Appel <strong>de</strong> Cthulhu, Pendragon et<br />

James Bond 007. Les illustrations étaient rares et<br />

soit pompées à droite à gauche au mépris presque<br />

total <strong>de</strong>s règles <strong>de</strong> copyright, soit croquées par les<br />

petites menottes <strong>de</strong> quelques copains...


Le Grimoire : Le Grimoire est un fanzine créé en<br />

1992. Fans <strong>de</strong> L’Oeil Noir <strong>de</strong>puis plusieurs années,<br />

nous venions <strong>de</strong> découvrir le jeu <strong>de</strong> rôle Warhammer<br />

et après quelques années, l’envie <strong>de</strong> faire un<br />

fanzine est venue.<br />

Romain d’Huissier : Le Ronin était un fanzine<br />

consacré au Livre <strong>de</strong>s Cinq Anneaux, à l’époque<br />

mon meilleur jeu préféré <strong>de</strong> tous les temps. Il faisait<br />

20 pages et est sorti sans faute chaque mois<br />

pendant presque 2 ans - il a ainsi connu environ 20<br />

numéros.<br />

La photocopieuse qui tâche, les timbres à coller<br />

avec <strong>la</strong> <strong>la</strong>ngue, <strong>la</strong> machine à écrire à utiliser avec<br />

un seul doigt... qu’est-ce qui t’a pris <strong>de</strong> te <strong>la</strong>ncer là<br />

<strong>de</strong>dans à l’époque ?<br />

Grégory Molle : Alors déjà, pas <strong>de</strong> machine à écrire<br />

mais un puissant PC 386 SX 25 (enfin... moins puissant<br />

qu’une calcu<strong>la</strong>trice mo<strong>de</strong>rne). Ce n’est pas<br />

anodin : à 17 ans, j’ai vu cette machine vénérable<br />

débarquer dans ma vie, imprimante comprise, et<br />

j’avais tout simplement une furieuse envie d’en<br />

faire quelque chose ! A l’époque, je fantasmais<br />

aussi un peu sur le métier <strong>de</strong> journaliste. Comme<br />

j’étais passionné <strong>de</strong> JdR, loisir créatif par excellence,<br />

ça tombait plutôt bien. 1 + 1 = environ 2, naissance<br />

<strong>de</strong> Cent Prétentions, dont je rédige seul les trois<br />

premiers numéros.<br />

Deuxième raison : Méga. Ce JdR m’inspirait beaucoup,<br />

en plus je découvrais <strong>la</strong> BD Valérian au même<br />

moment, bref j’avais <strong>de</strong>s trucs à raconter.<br />

Troisième raison : à cette époque-là, pas si éloignée<br />

que ça <strong>de</strong> celle <strong>de</strong> l’extinction <strong>de</strong>s dinosaures, Internet<br />

était une vue <strong>de</strong> l’esprit. On parle <strong>de</strong> 1993.<br />

Pour moi, à ce moment-là, le Minitel était encore un<br />

truc intimidant. Donc c’est une époque où quand<br />

on vou<strong>la</strong>it publier ses propres créations, on les publiait<br />

sur du papier qu’on photocopiait, qu’on agrafait<br />

et qu’on envoyait par <strong>la</strong> Poste.<br />

Quatrième raison : Casus Belli (mâtin ! quel journal<br />

!) mettait en avant les fanzines dans une rubrique<br />

éponyme, ça contribuait à créer un «milieu»,<br />

ça donnait envie d’en faire partie. D’ailleurs,<br />

avec quelques amis (qui à <strong>la</strong> même époque, enfin<br />

quelques années après, ont eu l’idée saugrenue <strong>de</strong><br />

créer La Scénariothèque, un site <strong>de</strong> JdR dont on<br />

peut dire qu’il date du siècle <strong>de</strong>rnier, ce qui n’est<br />

pas rien !), on avait déjà fait quelques incursions<br />

ponctuelles dans le fanzinat roliste, avec <strong>de</strong>s titres<br />

aussi glorieux qu’éphémères (Délirium, Morningstar...),<br />

conçus avec <strong>de</strong>s imprimantes à aiguilles. On<br />

parle <strong>de</strong>s années 1990-1992.<br />

Le Grimoire : C’est vrai que à l’époque c’était pas<br />

gagné mais il ne faut pas exagérer. Si nous n’avions<br />

pas facilement accès à <strong>la</strong> photocopie couleurs,<br />

nous avions pourtant les premiers logiciels <strong>de</strong> mise<br />

en page. Tout était fait sur ATARI.<br />

Romain d’Huissier : C’est le même virus qui te<br />

pousse à écrire du jeu <strong>de</strong> rôle : tu as ce besoin <strong>de</strong><br />

partager tes idées, <strong>de</strong> les concrétiser sur papier et<br />

<strong>de</strong> les faire connaître. En ce temps-là, le web existait<br />

certes mais <strong>de</strong> façon encore embryonnaire - et je<br />

n’y avais pas accès. Donc <strong>la</strong> solution du bon vieux<br />

fanzine papier restait <strong>la</strong> plus évi<strong>de</strong>nte.


Pourquoi as-tu finalement arrêté le fanzinat ?<br />

Grégory Molle : Ce<strong>la</strong> a correspondu à <strong>la</strong> fois à<br />

un changement personnel <strong>de</strong> vie (entrée dans <strong>la</strong><br />

vie active = moins <strong>de</strong> temps à consacrer à cette<br />

si prenante activité) et à un changement social<br />

plus général : <strong>la</strong> défer<strong>la</strong>nte <strong>de</strong>s sites Internet<br />

persos, qui a donné un coup <strong>de</strong> vieux certain au<br />

fanzinat assemblé à <strong>la</strong> main avec <strong>de</strong>s taches <strong>de</strong><br />

café <strong>de</strong>ssus.<br />

Le Grimoire : Un fanzine doit traiter d’un thème<br />

ou d’un sujet et l’abor<strong>de</strong>r <strong>de</strong> multiples façons<br />

avec <strong>de</strong>s rubriques propres à un <strong>magazine</strong>. Cette<br />

façon <strong>de</strong> travailler avait ses limites. Car les anecdotes<br />

et les ai<strong>de</strong>s <strong>de</strong> jeu amusantes pouvait faire<br />

sourire tous ceux qui nous connaissaient <strong>de</strong> près<br />

ou <strong>de</strong> loin. Pour les autres, ce qu’ils attendaient,<br />

c’est <strong>de</strong>s ai<strong>de</strong>s <strong>de</strong> jeu, du background, <strong>de</strong>s scénarios<br />

et <strong>de</strong>s idées pour leurs parties. Nous avons<br />

donc décidé <strong>de</strong> plutôt créer <strong>de</strong>s ouvrages, <strong>de</strong>s<br />

livres. Donc adieu les reportages, les articles <strong>de</strong><br />

fond, les délires etc.<br />

Romain d’Huissier : Le Ronin avait un certain<br />

succès à ses débuts, mais peu à peu, les ventes<br />

ont décliné. J’ai appris pourquoi : en fait, <strong>de</strong>s mec<br />

achetaient le fanzine, le dépiautaient et le photocopiaient<br />

pour leurs potes, pour leur club, etc.<br />

Ça m’a réellement dégoûté parce que j’en étais<br />

<strong>de</strong> ma poche. Penser que <strong>de</strong>s gars «pirataient»<br />

un fanzine qui coûtait 2€, c’était assez rageant<br />

- après, qu’on ne s’étonne pas <strong>de</strong> l’arrêt <strong>de</strong>s <strong>magazine</strong>s<br />

<strong>de</strong> jeu <strong>de</strong> rôle avec une telle mentalité...<br />

Donc j’ai arrêté les frais au sens propre, pour ne<br />

pas continuer à perdre d’argent à produire un<br />

fanzine qui ne se vendait plus (j’étais étudiant,<br />

et un tel trou dans mon budget était tout sauf<br />

anodin).<br />

Quels souvenirs gar<strong>de</strong>s-tu <strong>de</strong> cette aventure ?<br />

Grégory Molle : Ben déjà, suite aux trois premiers<br />

numéros, un jour du printemps 1994, par<br />

un doux matin ensoleillé et alors que j’étais<br />

plongé dans mes révisions <strong>de</strong> partiels, j’ai eu au<br />

téléphone Didier Guiserix (co-auteur <strong>de</strong> Méga et<br />

légendaire rédacteur en chef <strong>de</strong> Casus Belli) qui<br />

me dit «J’aime bien ce que tu fais, n’hésite pas à<br />

m’envoyer <strong>de</strong>s trucs, on pourra peut-être les passer<br />

dans Casus». Pour moi, c’était un peu comme<br />

recevoir un coup <strong>de</strong> téléphone <strong>de</strong> Dieu. (Ou,<br />

disons, <strong>de</strong> Serge Halimi.) Du coup j’ai effectivement<br />

publié une petite Gazette ga<strong>la</strong>ctique dans<br />

le <strong>magazine</strong> pas longtemps après. Ce fut une<br />

phénoménale source <strong>de</strong> motivation. Du coup<br />

je me suis <strong>la</strong>ncé dans l’écriture et le p<strong>la</strong>ytesting<br />

mémorable d’une campagne <strong>de</strong> 116 pages pour<br />

Méga, publiée dans le cinquième numéro du<br />

fanzine en 1996 ; ça s’appe<strong>la</strong>it «Contingences»<br />

et ça s’est vendu héroïquement à quelques dizaines<br />

d’exemp<strong>la</strong>ires, grâce à une chouette petite<br />

chronique dans Casus. J’avais 21 ans, c’est un<br />

grand souvenir.<br />

Sinon, je me souviens du travail en équipe sur<br />

les numéros conçus avec les copains, qui a donné<br />

lieu à <strong>de</strong> bons moments <strong>de</strong> rigo<strong>la</strong><strong>de</strong>, et qui<br />

a aussi permis <strong>de</strong> progresser. Le numéro 7, par<br />

exemple, conçu et illustré par mon camara<strong>de</strong><br />

Nico<strong>la</strong>s Palmier, était vraiment très beau et très<br />

bien. C’était une campagne pour L’Appel <strong>de</strong><br />

Cthulhu (et Simu<strong>la</strong>cres), adaptée <strong>de</strong>s pastiches<br />

<strong>de</strong> Sherlock Holmes par René Réouven. Il doit en<br />

avoir encore quelques exemp<strong>la</strong>ires chez lui, je<br />

pense, s’il y a <strong>de</strong>s amateurs !<br />

Le Grimoire : C’est surtout une pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> vie<br />

pendant <strong>la</strong>quelle j’étais plus jeune, étudiant, bref,<br />

le souvenir d’une autre époque. Avant c’était<br />

mieux.<br />

Romain d’Huissier : De bons souvenirs, malgré<br />

l’arrêt ! Ça a été très formateur, surtout <strong>de</strong> s’imposer<br />

un rythme : 20 pages par mois, il fal<strong>la</strong>it les<br />

remplir ! De plus, j’ai eu l’occasion <strong>de</strong> travailler<br />

avec <strong>de</strong> nombreux illustrateurs et tous font leur<br />

chemin aussi - j’ai gardé contact avec certains,<br />

comme Fablyrr par exemple. Surtout, le Ronin<br />

était très soutenu par Backstab et j’ai ainsi pu<br />

écrire mes premiers textes professionnels pour<br />

ce <strong>magazine</strong>.


Imagine que tu découvres le jeu <strong>de</strong> rôles en<br />

<strong>2010</strong>. Ce serait quoi ton fanzine ?<br />

Grégory Molle : Ce serait un fanzine pour trentenaire-père-<strong>de</strong>-famille.<br />

C’est-à-dire avec du matériel<br />

prêt-à-jouer, facile à prendre en main, prévu<br />

pour <strong>de</strong>s séances <strong>de</strong> jeu pas trop longues. Un<br />

fanzine conçu assez vite, sans trop d’ambitions<br />

niveau illustration. Il serait disponible à <strong>la</strong> fois<br />

en format papier avec une belle couverture couleur<br />

et en téléchargement sur Internet (via Lulu.<br />

com ou un truc dans ce genre). Il parlerait forcément<br />

<strong>de</strong> Heroquest, le système <strong>de</strong> jeu <strong>de</strong> Robin<br />

Laws. Et <strong>de</strong> Glorantha, mais pas seulement. Et<br />

peut-être bien <strong>de</strong> Méga (avec les règles <strong>de</strong> Heroquest).<br />

Et <strong>de</strong> tout ce qu’on voudrait publier<br />

<strong>de</strong>dans si on en avait le temps.<br />

Et on parlerait <strong>de</strong> ce zine dans le nouveau Casus<br />

Belli. Et voilà !<br />

Le Grimoire : Si je découvrais le jeu <strong>de</strong> rôle aujourd’hui,<br />

je me <strong>la</strong>ncerais dans <strong>la</strong> création d’un<br />

site web pas le papier.<br />

Romain d’Huissier : Ouhlà... Un webzine déjà.<br />

Un beau document PDF proposant du matériel<br />

à jouer pour <strong>de</strong>s jeux récents et faisant l’actualité.<br />

Afin <strong>de</strong> pousser le <strong>rôliste</strong> à découvrir <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

nouveauté.<br />

A l’époque, en plus du travail <strong>de</strong> rédaction, il<br />

<strong>de</strong>vait y avoir un gros travail <strong>de</strong> communication<br />

pour faire connaitre le fanzine ? Ou alors,<br />

c’est plus difficile aujourd’hui ? Avec internet,<br />

on part du principe que tout est «plus simple»,<br />

or l’annonce d’un nouveau webzine ou fanzine<br />

serait «noyée» dans <strong>la</strong> masse. Avec le recul, les<br />

années 90 étaient-elles plus propice à <strong>la</strong>ncer ce<br />

genre <strong>de</strong> publication ?<br />

Le Grimoire : Les années 90 étaient plus propices<br />

à <strong>la</strong> publication et à <strong>la</strong> vente d’un fanzine papier.<br />

Aujourd’hui c’est évi<strong>de</strong>nt, un blog ou un site<br />

<strong>de</strong> fan fait l’affaire. Tout s’est d’ailleurs accéléré<br />

puisque le nombre d’univers est multiplié. Le<br />

choix est immense pour les nouveaux joueurs.<br />

Faire un fanzine sur le jeu <strong>de</strong> rôle ne voudrait<br />

plus rien dire puisqu’il n’y a pas seulement Donjons<br />

& Dragons et ses quelques concurrents<br />

mais <strong>de</strong> multiples jeux bien différents les uns <strong>de</strong>s<br />

autres et même <strong>de</strong> nombreux systèmes/univers<br />

<strong>de</strong> Donjons & Dragons ! Si on veut aller vers le<br />

papier, il faut un nom <strong>de</strong> <strong>magazine</strong> immédiatement<br />

connu par tous les <strong>rôliste</strong>s, une diffusion irréprochables<br />

et une périodicité très rapprochée<br />

(hebdomadaire). Et même dans ces conditions, le<br />

succès ne serait pas assuré. Car il faudrait alors<br />

ne pas se limiter aux produits d’un ou <strong>de</strong>ux éditeurs<br />

mais offrir un panel suffisament <strong>la</strong>rge pour<br />

rester attractif auprès <strong>de</strong> <strong>la</strong> majorité <strong>de</strong>s <strong>rôliste</strong>s.<br />

Romain d’Huissier : Pour <strong>la</strong> comm’, étonnamment<br />

<strong>la</strong> simple review <strong>de</strong> Backstab était suffisante<br />

pour m’attirer une bonne centaine <strong>de</strong><br />

ventes. L’Œuf Cube me prenait aussi environ 50<br />

exemp<strong>la</strong>ires à chaque fois. Le net avait encore<br />

une importante très mineur sur tout ça. Je vendais<br />

grosso modo 200 exemp<strong>la</strong>ires <strong>de</strong> chaque<br />

numéro avant le fléchissement que j’évoquais<br />

(ce qui avec le recul, est quand même sacrément<br />

honorable en fait)...<br />

<strong>la</strong> preuve par l’image : Backstab<br />

faisait bien <strong>la</strong> promo du Ronin


par <strong>la</strong> rédac6on<br />

Impossible <strong>de</strong> passer à côté <strong>de</strong>s stars <strong>rôliste</strong>s<br />

<strong>de</strong> l’été, à savoir les savants fous<br />

<strong>de</strong>rrière <strong>la</strong> résurrection <strong>de</strong> Casus Belli.<br />

Stéphane Gallot, entre <strong>de</strong>ux bouc<strong>la</strong>ges,<br />

a eu le temps <strong>de</strong> nous répondre...<br />

L’é<strong>la</strong>boration <strong>de</strong> ce second revival du <strong>magazine</strong><br />

Casus Belli a été faite dans le plus grand secret.<br />

Et ce jusqu’à l’annonce <strong>de</strong> <strong>la</strong> sortie quelques semaines<br />

avant le premier numéro. Comment s’est<br />

monté le projet ?<br />

Stéphane Gallot : <strong>de</strong> manière très abstraite au départ.<br />

Dès <strong>la</strong> fin <strong>de</strong> <strong>la</strong> secon<strong>de</strong> édition, Tristan et moi<br />

avions parlé <strong>de</strong> reprendre Casus Belli, mais sur le<br />

ton <strong>de</strong> <strong>la</strong> p<strong>la</strong>isanterie. L’idée ne nous a pourtant pas<br />

lâché par <strong>la</strong> suite et peu à peu, nous avons construit<br />

le projet, sans même nous en rendre compte. Régulièrement,<br />

nous en parlions, mais comme d’une<br />

chose impossible. Et à force d’en parler, en mettant<br />

sur le tapis toutes les difficultés et en cherchant au<br />

fur et à mesure les moyens <strong>de</strong> répondre à celles-ci,<br />

nous avons fait du rêve une réalité. En août <strong>de</strong>rnier,<br />

le projet était <strong>de</strong>venu tangible et viable sur le<br />

p<strong>la</strong>n économique, quoique sacrément risqué. Nous<br />

avons décidé <strong>de</strong> sauter le pas.<br />

Fin décembre 2009, <strong>la</strong> société Casus Belli Presse<br />

a été créée et nous avons commencé le recrutement<br />

d’une équipe <strong>de</strong> rédacteurs au mois <strong>de</strong> février.<br />

Nous souhaitions sortir avant l’été mais avons<br />

connu quelques aléas. Aujourd’hui, Casus est en<br />

kiosque, à nouveau, et nous sortons d’une année<br />

qui n’a pas été <strong>de</strong> tout repos parés à relever tous<br />

les défis qui ne manqueront pas <strong>de</strong> se présenter.<br />

Je crois que le projet <strong>de</strong> résurrection <strong>de</strong> Casus<br />

Belli s’est monté comme commencent toutes les<br />

gran<strong>de</strong>s aventures : avec <strong>de</strong> grands espoirs, beaucoup<br />

<strong>de</strong> naïveté, une motivation sans faille et l’ambition<br />

<strong>de</strong> faire quelque chose <strong>de</strong> beau et <strong>de</strong> bien.<br />

En <strong>de</strong>hors <strong>de</strong> l’aura qui entoure le nom «Casus<br />

Belli», pourquoi avoir envie <strong>de</strong> ressortir ce nom<br />

? Du point <strong>de</strong> vue <strong>de</strong> <strong>la</strong> rédaction, vous avez p<strong>la</strong>cé<br />

<strong>la</strong> barre un peu haute ou vos rédacteurs aiment<br />

les coups <strong>de</strong> fouet ?


Oui nous avons p<strong>la</strong>cé <strong>la</strong> barre très haut ! Et oui, nos<br />

rédacteurs aiment les coups <strong>de</strong> fouet. Mais je ne<br />

crois pas que ce soit en rapport avec le nom « Casus<br />

Belli ».<br />

Pour faire simple : nous voulions ressusciter Casus<br />

Belli, pas un autre <strong>magazine</strong> <strong>de</strong> jeux <strong>de</strong> rôle. Nous<br />

voulions un <strong>magazine</strong> avec <strong>de</strong>s crapougnats, nous<br />

voulions cet héritage et cette responsabilité. Casus<br />

est un symbole et il signifie beaucoup pour <strong>de</strong><br />

nombreux <strong>rôliste</strong>s. Que Casus revienne à <strong>la</strong> vie, ce<br />

n’est pas anodin ! Et l’évènement a une portée bien<br />

plus importante que l’apparition d’un nouveau<br />

mag’ <strong>de</strong> jdr. Il était important pour nous <strong>de</strong> relever<br />

le colosse !<br />

Et comme si ce challenge <strong>de</strong> faire un nouveau<br />

Casus Belli n’était pas assez osé, vous annoncez<br />

une parution mensuelle. N’est-ce pas un peu ambitieux<br />

? Quelles sont les clefs <strong>de</strong> <strong>la</strong> pérennité <strong>de</strong><br />

votre <strong>magazine</strong> ?<br />

C’est extrêmement ambitieux, mais bon, quand on<br />

se <strong>la</strong>nce dans <strong>la</strong> presse <strong>magazine</strong>, et à plus forte raison<br />

dans un marché <strong>de</strong> niche comme le jdr, il ne<br />

faut pas se leurrer, c’est qu’on doit avoir un grain.<br />

Et puis, face à tant <strong>de</strong> défis à relever, un <strong>de</strong> plus, un<br />

<strong>de</strong> moins… au bout d’un moment, c’est du pareil<br />

au même.<br />

Nous avions tout <strong>de</strong> même fait une étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> marché.<br />

La majorité <strong>de</strong>s <strong>rôliste</strong>s vou<strong>la</strong>it un mensuel,<br />

nous leur avons donné un mensuel. Le choix a été<br />

aussi simple que çà.<br />

Sortir un nouveau Casus Belli, certains joueurs<br />

peuvent se dire «Oh les mecs ici, ils ne feront jamais<br />

mieux que le premier !». Mais là où vous<br />

faites fort, c’est que <strong>la</strong> rédaction est constituée <strong>de</strong><br />

noms célèbres dans le petit mon<strong>de</strong> ludique français<br />

: LG, Emmanuel Gharbi, Willy Favre, Arnaud<br />

Cui<strong>de</strong>t, Brand, etc... Comment les avez-vous corrompus<br />

et comment travailler avec ces auteurs<br />

déjà bien imp<strong>la</strong>ntés dans le milieu ?<br />

Nos pouvoirs sont sans limite cher DI6DENT. Et qui<br />

sait si toi aussi, tôt au tard, tu ne contribueras pas à<br />

Casus Belli…<br />

Connaissant le coté prolixe <strong>de</strong> certains membres<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> rédaction, votre rôle <strong>de</strong> rédacteur en chef<br />

est plutôt <strong>de</strong> les freiner ou <strong>de</strong> les freiner ?<br />

C<strong>la</strong>irement <strong>de</strong> les freiner… Mais aussi et surtout<br />

<strong>de</strong> gui<strong>de</strong>r le navire, <strong>de</strong> veiller à ce que nous allions<br />

tous (globalement) dans <strong>la</strong> même direction.<br />

Nous <strong>de</strong>vons faire en sorte que le <strong>magazine</strong> forme<br />

chaque mois un tout cohérent.<br />

30 ans d’écart entre ces <strong>de</strong>ux «n°1». Pour son grand retour,<br />

Casus Belli a su jouer <strong>la</strong> carte nostalgie...


Enfin, je pense que notre rôle est aussi <strong>de</strong> les <strong>la</strong>ncer<br />

sur <strong>de</strong>s sujets qu’ils n’auraient pas forcément<br />

choisis <strong>de</strong> prime abord. C’est à <strong>la</strong> fois pour eux<br />

l’occasion d’une récréation loin <strong>de</strong> leurs thèmes<br />

<strong>de</strong> travail habituels et aussi le moyen d’attaquer<br />

nos sujets sous <strong>de</strong>s angles inattendus. Il sera intéressant<br />

<strong>de</strong> sortir nos rédacteurs <strong>de</strong> leurs zones <strong>de</strong><br />

confort d’ici quelques numéros.<br />

Pour le moment, nous essayons d’installer une routine<br />

<strong>de</strong> travail, ce qui n’est pas simple. Et une fois cet<br />

objectif atteint, on chamboulera tout çà.<br />

Parlez nous <strong>de</strong> votre rencontre avec Didier Guiserix.<br />

Comment a-t-il accueilli le projet ? Les crapougnats<br />

auront-ils <strong>de</strong>s <strong>de</strong>scendants ?<br />

Tristan a pris contact avec Didier dès le début du<br />

projet et il s’est montré extrêmement enthousiaste.<br />

Il était très motivé, très disponible, nous a recommandé<br />

nombre d’auteurs et d’illustrateurs et surtout,<br />

il nous conseille <strong>de</strong>puis le départ et nous a<br />

évité nombre <strong>de</strong> faux pas… Nous savions dès le<br />

départ que nous ne pourrions pas nous passer <strong>de</strong><br />

son expérience.<br />

Quant aux crapougnats, c’est <strong>la</strong> cerise sur le gâteau<br />

! Re<strong>la</strong>ncer Casus sans eux aurait été un peu<br />

triste. Comme re<strong>la</strong>ncer Casus sans <strong>la</strong> Bel<strong>la</strong>minette<br />

d’ailleurs. Et vous les retrouverez l’un comme<br />

l’autre dans chaque numéro. Didier envisage même<br />

<strong>de</strong> faire <strong>de</strong>s petits strips pour illustrer <strong>la</strong> vie <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

rédaction. Ce ne sera pas dans le second numéro<br />

mais ce<strong>la</strong> pourrait apparaître très prochainement.<br />

Fut-il difficile <strong>de</strong> reprendre le nom Casus Belli ?<br />

Avez-vous dû faire <strong>de</strong>s compromis ou respecter<br />

une ligne éditoriale particulière pour avoir le<br />

nom ?<br />

Reprendre le nom Casus Belli est difficile… en premier<br />

lieu en raison <strong>de</strong>s attentes que suscite notre<br />

nom, mais aussi pour d’autres motifs d’ordre financier.<br />

En revanche non, nous n’avons eu à faire aucun<br />

compromis et nous n’en ferons pas.<br />

Avez-vous eu l’occasion <strong>de</strong> rencontrer d’autres<br />

rédacteurs <strong>de</strong> l’âge d’or du <strong>magazine</strong> ? Qu’ont-ils<br />

pensé du nouveau projet ?<br />

A vrai dire, pour ma part, je n’ai eu que <strong>de</strong> brefs<br />

échanges via internet avec Pierre Rosenthal, et on<br />

peut difficilement parler <strong>de</strong> rencontre dans ce cas.<br />

Mais il m’a semblé très favorable à notre projet <strong>de</strong><br />

renaissance et enthousiaste après <strong>la</strong> sortie du mag’<br />

en kiosque. J’espère avoir d’autres retours prochainement,<br />

peut-être à l’occasion du Mon<strong>de</strong> du Jeu.<br />

Comment voyez-vous le jeu <strong>de</strong> rôle aujourd’hui,<br />

notamment face à son grand rival numérique<br />

?<br />

Comme un loisir en résistance. Avant même l’explosion<br />

du jeu vidéo, le jeu <strong>de</strong> rôle vivait en marge.<br />

C’est un loisir exigeant, qui requiert souvent une<br />

initiation, presqu’un parrainage, le néophyte a<br />

peu <strong>de</strong> chance <strong>de</strong> tomber <strong>de</strong>ssus par hasard… La<br />

situation n’a jamais été propice à faire émerger le<br />

rôlisme <strong>de</strong> son cocon.<br />

Avec l’émergence puis l’assaut massif <strong>de</strong>s technologies<br />

numériques, le jeu <strong>de</strong> rôle est véritablement<br />

entré en résistance et je pense que c’est pour son<br />

plus grand bien. Les <strong>rôliste</strong>s aujourd’hui sont investis<br />

d’une mission : faire vivre leur passion et <strong>la</strong> faire<br />

découvrir à d’autres pour que <strong>la</strong> passion du jdr ne<br />

disparaisse pas au cours <strong>de</strong>s prochaines décennies.<br />

C’est important et ce<strong>la</strong> a donné je crois un nouvel<br />

é<strong>la</strong>n au petit mon<strong>de</strong> rôlistique.<br />

« si en reposant votre Casus, vous avez envie d’appeler vos potes<br />

pour organiser une partie <strong>de</strong> jeu <strong>de</strong> rôle, nous aurons gagné notre pari.»<br />

Le problème <strong>de</strong> fond, c’est l’initiation. Mais pour<br />

peu que l’on prenne soin <strong>de</strong> continuer à faire découvrir<br />

le jeu <strong>de</strong> rôle aux curieux, ce que les clubs<br />

ont entrepris <strong>de</strong>puis longtemps, il n’y aura pas lieu<br />

<strong>de</strong> s’inquiéter. Le jeu <strong>de</strong> rôle sur table a encore <strong>de</strong><br />

beaux jours <strong>de</strong>vant lui. C’est pour moi une certitu<strong>de</strong>.<br />

Sa nature sociale, le fait qu’une partie soit<br />

avant tout une réunion <strong>de</strong> bons potes, ses aspects<br />

<strong>culture</strong>ls... Ce sont <strong>de</strong>s atouts que les jeux vidéos<br />

ne peuvent nous contester. Et c’est un gros joueur<br />

qui vous parle…


Que pensez-vous y apporter à travers Casus Belli ?<br />

Nous espérons donner plus <strong>de</strong> lumière au jeu <strong>de</strong><br />

rôle, constituer une vitrine pour notre loisir, mais<br />

pas seulement.<br />

Casus Belli est un <strong>magazine</strong> fédérateur connu <strong>de</strong><br />

<strong>la</strong> majorité <strong>de</strong>s <strong>rôliste</strong>s. Il est un symbole et une<br />

bannière sous <strong>la</strong>quelle se p<strong>la</strong>cer. Si tant <strong>de</strong> joueurs<br />

croient le jeu <strong>de</strong> rôle en danger, c’est avant tout<br />

parce que <strong>de</strong>puis trop longtemps ils jouent dans<br />

leur coin sans plus croiser hors <strong>de</strong> leur table habituelle<br />

un seul <strong>de</strong> leurs semb<strong>la</strong>bles. Les <strong>rôliste</strong>s sont<br />

éparpillés sur l’ensemble du territoire et ils sont<br />

nombreux mais vivent seuls leur passion, chacun<br />

dans son coin. J’espère que notre retour sera un<br />

électrochoc pour eux. Que Casus Belli leur donnera<br />

l’opportunité <strong>de</strong> voir à quel point le petit mon<strong>de</strong><br />

du rôlisme est vivant et dynamique aujourd’hui.<br />

Mais ensuite, qu’apporterons-nous ? La question<br />

est franchement difficile.<br />

Evi<strong>de</strong>mment, chaque mois, nous allons nous battre<br />

pour vous proposer <strong>de</strong> superbes ai<strong>de</strong>s <strong>de</strong> jeu, <strong>de</strong>s<br />

scénarios <strong>de</strong> qualité, <strong>la</strong> critique <strong>de</strong>s sorties, <strong>de</strong>s dossiers<br />

avec du vrai matériel prêt à jouer, bien sûr <strong>de</strong>s<br />

surprises, etc. Et on va s’escrimer pour que ce soit<br />

toujours du beau matériel, sur <strong>la</strong> forme comme sur le<br />

fond. Notre objectif avec le <strong>magazine</strong> est assez simple<br />

en fait : si en reposant votre Casus, vous avez envie<br />

d’appeler vos potes pour organiser une partie <strong>de</strong> jeu<br />

<strong>de</strong> rôle, nous aurons gagné notre pari.<br />

Enfin, j’aimerais que Casus soit un espace où toutes<br />

les bonnes volontés sont les bienvenues, où les acteurs<br />

<strong>de</strong>s différentes maisons d’édition peuvent se<br />

retrouver pour <strong>de</strong>s projets inédits, un lieu intermédiaire<br />

faisant le lien entre joueurs et éditeurs… Nous<br />

verrons ce que nous pouvons apporter avec tout ce<strong>la</strong>.<br />

Allez, une question facile pour terminer : quels seront<br />

vos prochains dossiers ?<br />

Après avoir traité <strong>la</strong> « Résurrection » et mis sous les<br />

feux <strong>de</strong> <strong>la</strong> rampe « La Bête Intérieure », nous présenterons<br />

un dossier « Po<strong>la</strong>r/Série Noire », le numéro<br />

<strong>de</strong> novembre sera ensuite l’occasion <strong>de</strong> faire un<br />

dossier sur Halloween, dans ses aspects gentillets<br />

comme du point <strong>de</strong> vue <strong>de</strong>s anciennes légen<strong>de</strong>s<br />

et <strong>de</strong> <strong>la</strong> Toussaint, et enfin, nous clôtureront l’année<br />

<strong>2010</strong> avec un dossier « Fin du Mon<strong>de</strong> » au mois <strong>de</strong><br />

décembre. Les dossiers suivants sont en chantier et<br />

je ne peux en dire plus pour l’instant.


Quel joueur <strong>de</strong> jeu <strong>de</strong> rôles ne<br />

s’est jamais retrouvé en cours <strong>de</strong> partie<br />

avec une fausse coupure <strong>de</strong> presse voire<br />

un faux journal entre les mains remis solennellement<br />

par un MJ à l’air entendu ?<br />

Pourtant, trop souvent remis sur le coup<br />

<strong>de</strong> 3 heures du matin, trop long ou trop<br />

court, nébuleux ou complètement téléphoné,<br />

il n’est pas rare que ce subterfuge<br />

c<strong>la</strong>ssique retombe comme un vieux<br />

soufflé moisi. C’est pourquoi nous avons<br />

regroupé dans cet article les atouts et les<br />

inconvénients <strong>de</strong> <strong>la</strong> distribution <strong>de</strong> tels<br />

fakes <strong>de</strong> presse (articles seuls ou journal<br />

complet) au cours d’une partie <strong>de</strong> jeu <strong>de</strong><br />

rôles. En tant que MJ, vous serez ainsi<br />

prévenu et vous saurez si, oui ou non,<br />

il est judicieux <strong>de</strong> déployer ces artifices<br />

lors <strong>de</strong> votre prochaine partie.<br />

par <strong>la</strong> rédac6on<br />

Le journaaaaal, <strong>de</strong>-man-<strong>de</strong>z le journaaaal !<br />

Si on peut, au premier abord, penser<br />

que tous les fac-similés <strong>de</strong> presse écrite sont<br />

semb<strong>la</strong>bles, nous allons voir que, à l’usage, il faut<br />

c<strong>la</strong>irement distinguer <strong>la</strong> simple coupure <strong>de</strong> presse<br />

remise ponctuellement du journal complet (ou<br />

au moins <strong>de</strong> <strong>la</strong> « une ») qui risque <strong>de</strong> modifier en<br />

profon<strong>de</strong>ur le rythme et le déroulement <strong>de</strong> votre<br />

partie.<br />

utiliser un article seul<br />

La situation type est une enquête menée<br />

par les PJ. Ils obtiennent un indice. Au lieu<br />

d’obtenir <strong>de</strong>s éléments <strong>de</strong> <strong>la</strong> bouche du MJ, celui-ci<br />

leur remet un véritable article <strong>de</strong> journal re<strong>la</strong>tant<br />

les faits.<br />

Quel intérêt ?<br />

<strong>•</strong> un exposé <strong>de</strong>s faits c<strong>la</strong>ir et précis : dans une enquête<br />

minutieuse, du genre <strong>de</strong> celles où l’heure


<strong>de</strong> <strong>la</strong> mort est importante et où connaître les<br />

emplois du temps précis <strong>de</strong>s suspects est vital,<br />

un article rédigé à l’avance peut éviter au MJ <strong>de</strong><br />

s’emmêler les crayons, d’oublier <strong>de</strong>s éléments indispensables<br />

mais aussi d’avoir à se répéter. Ce<strong>la</strong><br />

peut en outre permettre aux MJ volontiers traqueurs<br />

<strong>de</strong> se détendre un peu en se concentrant<br />

sur l’essentiel : l’animation <strong>de</strong> <strong>la</strong> partie.<br />

<strong>•</strong> ne pas avoir à prendre <strong>de</strong> notes : une bonne enquête<br />

nécessite souvent une prise <strong>de</strong> notes régulière<br />

et efficace <strong>de</strong> <strong>la</strong> part d’un ou <strong>de</strong> plusieurs<br />

joueurs. Or, cette contrainte rebute légitimement<br />

certains joueurs qui ont alors l’impression<br />

<strong>de</strong> revenir en cours ou en séminaire au lieu <strong>de</strong><br />

s’amuser. La remise d’un article rappe<strong>la</strong>nt judicieusement<br />

tout ce qu’il y a à retenir leur permet<br />

d’échapper à cette corvée.<br />

<strong>•</strong> présenter un PNJ que les PJ auront à rencontrer<br />

plus tard dans <strong>la</strong> partie : ce<strong>la</strong> leur donnera l’impression<br />

<strong>de</strong> connaître ce PNJ important et lui<br />

donnera une substance supérieure à celle d’un<br />

simple nom et d’une rapi<strong>de</strong> <strong>de</strong>scription. De plus,<br />

cette présentation peut se faire dans un article un<br />

peu décalé comme une interview ou un reportage<br />

« people » et non une simple notice biographique.<br />

Cet angle inhabituel rendra à coup sûr le<br />

PNJ plus vivant, ayant à l’évi<strong>de</strong>nce une épaisseur<br />

qui va au-<strong>de</strong>là du simple adversaire à éliminer ou<br />

du sempiternel réceptacle à indice à faire parler.<br />

<strong>•</strong> faire comprendre aux PJ qu’ils sont les seuls à possé<strong>de</strong>r<br />

certains éléments : à moins d’un cas <strong>de</strong> censure,<br />

<strong>la</strong> presse re<strong>la</strong>te les faits qui viennent en sa<br />

possession or, dans l’article remis, <strong>de</strong>s choses que<br />

savent les PJs n’apparaissent pas. Ce<strong>la</strong> doit leur<br />

faire prendre conscience qu’ils ont un rôle à jouer<br />

dans l’intrigue et qu’ils peuvent tirer profit <strong>de</strong> leur<br />

position. Bref, les inciter à agir par eux-mêmes.<br />

utiliser un journal complet<br />

Il peut, en fait, s’agir <strong>de</strong> seulement une<br />

page (<strong>la</strong> « une ») ou d’un mo<strong>de</strong>ste cahier (<strong>de</strong> 4<br />

pages, par exemple). Ce journal peut lui aussi être<br />

distribué suite à une recherche d’indice ou, plus facilement,<br />

être donné à <strong>de</strong>s PJs en faisant l’achat ou<br />

encore <strong>la</strong>issé sur <strong>la</strong> table <strong>de</strong> jeu dès le début <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

partie.<br />

Quel intérêt ?<br />

<strong>•</strong> instaurer une ambiance : à travers <strong>de</strong>s articles n’apportant<br />

pourtant rien à l’intrigue, il est possible<br />

<strong>de</strong> distiller <strong>de</strong> nombreux éléments d’ambiance<br />

qui favorisent l’immersion <strong>de</strong>s joueurs dans l’univers<br />

qui leur est proposé. Ce<strong>la</strong> peut être aussi<br />

bien <strong>de</strong>s articles très « pédagogiques » visant à


présenter les grands évènements <strong>de</strong> l’univers<br />

<strong>de</strong> jeu que <strong>de</strong>s articles très anecdotiques (programmes<br />

TV, résultats sportifs…) constituant autant<br />

<strong>de</strong> clins d’œil amusants faisant comprendre<br />

aux joueurs que leurs personnages n’évoluent<br />

pas en <strong>2010</strong> et/ou en Europe occi<strong>de</strong>ntale. L’ambiance<br />

peut aussi être diffusée par <strong>la</strong> présence <strong>de</strong><br />

l’objet lui-même sur <strong>la</strong> table : sa typographie, sa<br />

mise en pages, ses illustrations…<br />

<strong>•</strong> ménager <strong>de</strong>s effets <strong>de</strong> surprise : apprendre une<br />

rupture importante <strong>de</strong> <strong>la</strong> trame <strong>de</strong> l’intrigue (par<br />

exemple, <strong>la</strong> mort d’un PNJ important) au détour<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> lecture d’un journal, entre un compte rendu<br />

sportif et le cours <strong>de</strong> <strong>la</strong> bourse va être beaucoup<br />

plus marquant pour les joueurs que s’ils l’apprennent<br />

simplement <strong>de</strong> <strong>la</strong> bouche du MJ.<br />

<strong>•</strong> préparer un « payback » : quelques temps après<br />

une première lecture anodine du journal, les<br />

personnages assistent à un événement ou obtiennent<br />

<strong>de</strong>s informations qui donnent soudainement<br />

tout son sens à ce qui a été lu précé<strong>de</strong>mment<br />

dans le journal (« mais… mais… j’ai<br />

justement lu un truc là-<strong>de</strong>ssus dans le journal ! »).<br />

<strong>•</strong> faire sentir aux PJ le poids <strong>de</strong> l’opinion : si l’affaire<br />

dont ils s’occupent dans le scénario ou, encore<br />

mieux, leur propre <strong>de</strong>stin se trouve en une sur<br />

cinq colonnes dans le journal et/ou fait l’objet<br />

d’un dossier spécial dans celui-ci, les PJs comprendront<br />

aisément quelle importance leurs futures<br />

décisions vont avoir.<br />

<strong>•</strong> surprendre <strong>de</strong>s échanges cryptiques : cette utilisation<br />

est plus limitée mais on peut imaginer que<br />

les ennemis ou les suspects dont se préoccupent<br />

les PJs échangent <strong>de</strong>s informations importantes<br />

via les petites annonces cryptiques (du genre <strong>de</strong><br />

celles du quotidien Libération : « A l’homme au<br />

chapeau du train <strong>de</strong> 09 h 19 : inutile d’apporter<br />

<strong>de</strong>s fleurs ») que les PJs doivent tenter d’interpréter.<br />

les limites<br />

L’introduction d’un élément matériel<br />

dans ce jeu qui est essentiellement un jeu d’imagination<br />

et d’échanges verbaux n’est pas sans poser<br />

<strong>de</strong> sérieux problèmes qu’il faut avoir bien en tête<br />

avant <strong>de</strong> déci<strong>de</strong>r si le jeu en vaut <strong>la</strong> chan<strong>de</strong>lle.<br />

Et pour <strong>la</strong> technique, c’est par où ?<br />

Vous avez toujours voulu être le rédacteur en chef<br />

<strong>de</strong> votre propre <strong>magazine</strong> et ces quelques conseils<br />

que vous venez <strong>de</strong> lire vous inspirent (si si, pas<br />

<strong>de</strong> fausse mo<strong>de</strong>stie entre nous). Par contre, vous<br />

vous <strong>de</strong>man<strong>de</strong>z comment mettre en p<strong>la</strong>ce ce type<br />

d’ai<strong>de</strong> <strong>de</strong> jeu ? Pas <strong>de</strong> soucis, voici quelques pistes<br />

pour vous <strong>la</strong>ncer :<br />

Les logiciels :<br />

- Microsoft Publisher : très facile et rapi<strong>de</strong><br />

d’utilisation. Publisher est idéal pour faire une<br />

mise en page simple. Inconvénient : le prix et<br />

l’absence <strong>de</strong> modèle « presse ».<br />

- Scribus : gratuit, Scribus est un logiciel <strong>de</strong> PAO qui<br />

vous <strong>de</strong>man<strong>de</strong>ra un petit temps d’adaptation.<br />

Mais une fois <strong>la</strong> bête domestiquée, vous pourrez<br />

donner toute <strong>la</strong>titu<strong>de</strong> à votre coté créatif.<br />

Les polices :<br />

- dafont.com : <strong>de</strong> nombreuses polices gratuites<br />

c<strong>la</strong>ssées par catégories, le bonheur !<br />

- 1001freefonts.com : au cas où vous n’auriez<br />

pas trouvé bonheur sur Dafont…<br />

- urbanfonts.com : au cas où vous seriez vraiment<br />

très, très difficile à contenter !<br />

Les visuels :<br />

- Google images : rapi<strong>de</strong> et généralement efficace.<br />

Mais <strong>la</strong> résolution d’image est souvent un peu juste<br />

pour espérer une impression <strong>de</strong> bonne qualité.<br />

- Pbase.com/galleries : <strong>de</strong>s nombreuses photos<br />

« amateurs » <strong>de</strong> très bonne qualité pour une utilisation<br />

privée. Seul inconvénient : le temps passé<br />

pour trouver LA photo qui vous conviendra.<br />

Les services web :<br />

Les usagers du web étant <strong>de</strong> grands farceurs<br />

<strong>de</strong>vant l’éternel, les services permettant <strong>de</strong><br />

créer <strong>de</strong> fausses unes <strong>de</strong> journaux avec sa binette<br />

ou celle <strong>de</strong> son patron sont légion sur <strong>la</strong><br />

toile. De plus, ils sont en général très simples<br />

d’usage et gratuits. Alors, certes, ce<strong>la</strong> ne permet<br />

pas <strong>de</strong> faire un journal complet mais pour une<br />

fausse une vite fait bien fait, c’est très pratique.<br />

Quelques exemples parmi d’autres :<br />

http://www.magmypic.com/<br />

http://www.writeonit.org/<strong>magazine</strong>-cover<br />

http://www.paparazzied.com/<br />

<strong>•</strong><strong>•</strong><strong>•</strong> attention, certains fichiers, images ou polices, disposent<br />

<strong>de</strong> licences spécifiques, même si, en règle générale,<br />

leur utilisation est libre pour n usage personnel <strong>•</strong><strong>•</strong><strong>•</strong>


Les éditeurs vous mâchent<br />

(parfois) le travail !<br />

Les auteurs et éditeurs professionnels n’ont<br />

pas attendu notre article (c’est un scandale<br />

!) pour mettre en pratique <strong>la</strong> distribution<br />

<strong>de</strong> fakes <strong>de</strong> presse écrite dans les scénarios<br />

du commerce. Maléfices, Crimes ou encore<br />

les <strong>de</strong>ux Cthulhu utilisent régulièrement ce<br />

type d’ai<strong>de</strong> <strong>de</strong> jeu pour introduire <strong>de</strong>s éléments<br />

<strong>de</strong> l’intrigue (on pense par exemple<br />

aux mythiques Masques <strong>de</strong> Nyar<strong>la</strong>thotep<br />

pour l’Appel <strong>de</strong> Cthulhu, qui commencent<br />

par une dizaine d’articles re<strong>la</strong>tant le sort <strong>de</strong><br />

l’expédition Carlyle perdue au Kenya, ou<br />

encore, pour le même jeu, <strong>la</strong> plus récente<br />

campagne <strong>de</strong>s Montagnes Hallucinées qui<br />

utilise aussi <strong>de</strong> nombreuses coupures <strong>de</strong><br />

presse pour plonger directement les PJ<br />

dans l’ambiance et leur communiquer<br />

quelques informations utiles).<br />

Utiliser <strong>de</strong>s fac-similés <strong>de</strong> presse écrite permet<br />

aussi <strong>de</strong> présenter rapi<strong>de</strong>ment l’évolution<br />

<strong>de</strong> l’univers. Ainsi, <strong>de</strong> nombreux suppléments<br />

pour Shadowrun commencent<br />

par ce type d’article ou encore les suppléments<br />

Dead<strong>la</strong>nds qui se divisaient en <strong>de</strong>ux<br />

parties : une première partie qui était en<br />

fait une suite d’articles du fameux journal<br />

Tombstone Epitaph et une autre, plus c<strong>la</strong>ssique,<br />

réservée au MJ.<br />

Autre exemple d’utilisation <strong>de</strong> <strong>la</strong> presse :<br />

Ground Zero, le zine distribué en marge<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> p<strong>la</strong>ntureuse gamme COPS. Là, c’est<br />

bien simple, vous avez tout. Éléments <strong>de</strong><br />

background, évolution <strong>de</strong> <strong>la</strong> storyline,<br />

pistes d’intrigue et même quelques pages<br />

<strong>de</strong> « catalogues » pour équiper vos PJ.<br />

L’utilisation <strong>de</strong> <strong>la</strong> presse peut <strong>de</strong>venir une<br />

ai<strong>de</strong> <strong>de</strong> jeu précieuse et quand elle est fournie<br />

avec le jeu, c’est véritablement du pain<br />

béni pour le MJ. Sinon, l’exercice nécessite<br />

<strong>de</strong> bien s’approprier l’univers ainsi que<br />

<strong>la</strong> storyline. Un travail certes conséquent.<br />

Mais qu’est-ce qu’on ne ferait pas pour nos<br />

joueurs préférés, hein ?<br />

<strong>•</strong> le temps <strong>de</strong> préparation : même avec un logiciel<br />

<strong>de</strong> PAO et un gabarit, remplir plusieurs pages <strong>de</strong><br />

journaux prend un temps conséquent (voir l’encadré<br />

«Et pour <strong>la</strong> technique, c’est par où ? »). Il faut être<br />

sûr que le journal aura une p<strong>la</strong>ce majeure dans<br />

le déroulement <strong>de</strong> <strong>la</strong> partie sinon que <strong>de</strong> temps<br />

perdu ! A moins bien sûr <strong>de</strong> bénéficier d’un journal<br />

ou d’un article tout prêt fourni en ai<strong>de</strong> <strong>de</strong> jeu<br />

par un scénario du commerce (voir l’encadré « Les<br />

éditeurs vous mâchent (parfois) le travail ! »).<br />

<strong>•</strong> pas adapté à toutes les ambiances : le journal est<br />

très utilisable pour toutes les ambiances Belle<br />

Epoque (Crimes, Maléfices), années 20 et 30<br />

(Cthulhu), années 40 et 50 (Hellywood). Il reste<br />

évi<strong>de</strong>mment d’actualité pour le contemporain.<br />

C’est même idéal pour <strong>la</strong> confection <strong>de</strong> l’ai<strong>de</strong><br />

<strong>de</strong> jeu puisqu’il est alors possible <strong>de</strong> copier <strong>de</strong>s<br />

articles existants pour faire le « remplissage »<br />

(sport, people, faits divers…). Ce<strong>la</strong> peut encore<br />

convenir pour du futur très proche avec le risque<br />

tout <strong>de</strong> même qu’un tirage papier fasse un peu<br />

has been… Cet écueil peut être évité si vous êtes<br />

le fortuné possesseur d’un Ipad, par exemple.<br />

Même si ce<strong>la</strong> fait au final beaucoup <strong>de</strong> jeux où les<br />

journaux sont utilisables, ce<strong>la</strong> exclut néanmoins<br />

le med fan, <strong>la</strong> SF et les pério<strong>de</strong>s historiques les<br />

plus lointaines… soit, au final, une gran<strong>de</strong> partie<br />

<strong>de</strong>s univers préférés <strong>de</strong>s <strong>rôliste</strong>s ! Bref, le coup du<br />

journal, ce<strong>la</strong> ne marche pas tout le temps…<br />

<strong>•</strong> précaire en cas d’imprévu et/ou d’improvisation :<br />

un journal a en général une date précise. Si le<br />

tempo prévu par le MJ dans son intrigue est modifié<br />

par les actes <strong>de</strong>s PJs, le journal risque <strong>de</strong> ne<br />

plus être utilisable. I<strong>de</strong>m si un événement grave<br />

(mort d’un PNJ important, fusil<strong>la</strong><strong>de</strong> en plein<br />

centre-ville…) est causé par les PJs. Il ne pourra<br />

pas être présent à <strong>la</strong> une du journal préparée<br />

d’avance et ce<strong>la</strong> nuira à <strong>la</strong> crédibilité <strong>de</strong> celui-ci.<br />

<strong>•</strong> le journal <strong>de</strong>vient le centre <strong>de</strong> l’attention : l’utilisation<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> presse, surtout si elle est récurrente,<br />

risque d’accréditer chez <strong>de</strong>s joueurs un peu passifs<br />

ou fatigués l’idée que tout ce qui est important<br />

pour le déroulement <strong>de</strong> <strong>la</strong> partie se trouve<br />

dans le journal. Ils risquent alors <strong>de</strong> lire et relire<br />

ce qui leur a été distribué et par <strong>la</strong> même occasion<br />

<strong>de</strong> cesser d’interpréter leur rôle et <strong>de</strong> faire<br />

prendre <strong>de</strong>s initiatives à leur personnage. Triste<br />

bi<strong>la</strong>n !<br />

<strong>•</strong> <strong>la</strong> lecture entre les lignes : c’est <strong>la</strong> suite logique<br />

du point précé<strong>de</strong>nt. Les joueurs ayant pris l’habi-


D’après M. Kowalowski,<br />

patron <strong>de</strong> l’agence fédérale,<br />

le territoire national reste <strong>la</strong><br />

cible privilégiée d’attaques<br />

terroristes au déclenchement<br />

imminent.<br />

Après les évènements d’avanthier<br />

à Phi<strong>la</strong><strong>de</strong>lphie et au moment<br />

même où le pays pleure<br />

les morts d’At<strong>la</strong>ntic City, nous<br />

pensions avec sou<strong>la</strong>gement que<br />

le temps <strong>de</strong> l’angoisse al<strong>la</strong>it enfin<br />

<strong>la</strong>isser <strong>la</strong> p<strong>la</strong>ce à celui du <strong>de</strong>uil et<br />

du recueillement. Hé<strong>la</strong>s, d’après<br />

nos informations, il semble bien<br />

que les imp<strong>la</strong>cables ennemis <strong>de</strong><br />

notre Nation aient décidé <strong>de</strong> ne<br />

pas nous accor<strong>de</strong>r ce temps <strong>de</strong><br />

répit. Lors <strong>de</strong> son point presse,<br />

tant attendu, d’hier après-midi,<br />

M. Kowalowski a en effet ré-<br />

. SEPTEMBER 16th <strong>2010</strong> NEWS FROM THE MOUTAIN FALLS COUNTY SINCE 1922 N ° 3 2 0 9 8<br />

Le patron <strong>de</strong> <strong>la</strong> NSA :<br />

« nous sommes désormais<br />

p<strong>la</strong>cés en alerte noire » !<br />

vélé que, suite aux rapports <strong>de</strong>s<br />

agents <strong>de</strong> <strong>la</strong> National Security<br />

Agency (qu’il dirige d’une main<br />

<strong>de</strong> fer <strong>de</strong>puis bientôt 4 ans), il<br />

avait conseillé à <strong>la</strong> Prési<strong>de</strong>nce<br />

<strong>de</strong> p<strong>la</strong>cer l’ensemble du territoire<br />

national en niveau d’alerte noire,<br />

le plus haut <strong>de</strong>gré <strong>de</strong> vigi<strong>la</strong>nce<br />

prévu par les autorités fédérales.<br />

Après l’attentat déjoué in extremis<br />

avant-hier, il semble donc<br />

que l’on doive se préparer à<br />

subir <strong>de</strong> nouvelles et lâches attaques<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> part <strong>de</strong> <strong>la</strong> « cellule<br />

dormante » qui a eu le malheur<br />

<strong>de</strong> sortir <strong>de</strong> son sommeil à l’occasion<br />

<strong>de</strong>s évènements bien<br />

connus d’At<strong>la</strong>ntic City. En effet,<br />

les résultats <strong>de</strong>s analyses <strong>de</strong>s<br />

explosifs désamorcés à Phi<strong>la</strong><strong>de</strong>lphie<br />

semblent indiquer une<br />

MORT<br />

DE LISA<br />

FITZGERALD<br />

retour sur <strong>la</strong> tragédie<br />

en page 2<br />

seule et même provenance : on<br />

peut alors objectivement parler<br />

<strong>de</strong> vague d’attentats dont seuls<br />

les diaboliques auteurs savent<br />

aujourd’hui où elle est <strong>de</strong>stinée<br />

à s’arrêter. A l’issue <strong>de</strong> sa<br />

conférence <strong>de</strong> presse, M. Kowalowski,<br />

toutefois tenu par le secret<br />

<strong>de</strong> l’enquête en cours, nous<br />

a heureusement assuré que cette<br />

même piste <strong>de</strong>s explosifs al<strong>la</strong>it<br />

déboucher dans les prochaines<br />

lls Advertiser $0,90<br />

RESTEZ VIGILANTS !<br />

Le Shérif Conrad ne se <strong>la</strong>ssera se sont perdues dans les bois ; environs <strong>de</strong> Mountain Falls. Seu-<br />

jamais <strong>de</strong> le répéter : les forêts qui avec le changement <strong>de</strong> saison, <strong>la</strong> lement quinze sont retrouvées.<br />

entourent Mountain Falls, si elles topographie <strong>de</strong>s lieux peut chan-<br />

font partie <strong>de</strong> notre patrimoine, ger d’un jour à l’autre, et même Si vous vous aventurez dans les<br />

n’en sont pas moins dangereuses les habitués peuvent se faire bois, soyez pru<strong>de</strong>nts : prévenez<br />

! Suite à <strong>la</strong> tragique affaire Fitzge- surprendre. La nature est aussi toujours quelqu’un <strong>de</strong> votre <strong>de</strong>srald<br />

(voir en page 2), Le Shérif belle qu’elle est dangereuse. Sans tination, emportez avec vous <strong>de</strong>s<br />

et ses adjoints <strong>la</strong>ncent un nouvel parler <strong>de</strong>s animaux sauvages et vêtements chauds, et <strong>de</strong> quoi faire<br />

appel à <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion : «En cette autres rô<strong>de</strong>urs...»<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> lumière en cas <strong>de</strong> problème.<br />

pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’année, une bonne<br />

Et pensez à charger vos batteries !<br />

partie <strong>de</strong> notre travail consiste Chaque année, une vingtaine <strong>de</strong><br />

à retrouver <strong>de</strong>s personnes qui personnes disparaissent dans les K. Yagher<br />

48 h sur une première vague<br />

d’arrestations parmi les complices<br />

présumés <strong>de</strong>s terroristes.<br />

Pour finir, et ce même si M. Kowalowski<br />

s’est refusé à faire <strong>de</strong>s<br />

distinctions au sein du territoire<br />

national, on peut penser que,<br />

selon tous les indices réunis précé<strong>de</strong>mment,<br />

<strong>la</strong> cellule terroriste<br />

vise en priorité les sites emblématiques<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> côte est <strong>de</strong> notre<br />

pays. Les habitants du comté <strong>de</strong><br />

Mountain Falls, eux-mêmes affectés<br />

par <strong>de</strong> tout autres soucis,<br />

n’ont sans doute rien à craindre<br />

directement <strong>de</strong>s terroristes. Il<br />

ne nous reste donc qu’à faire<br />

confiance aux autorités et à prier<br />

pour nos concitoyens <strong>de</strong> <strong>la</strong> côte<br />

est.<br />

A.Newton<br />

LA COTTON MATHER JUNIOR HIGH SE<br />

PRÉPARE POUR SA KERMESSE ANNUELLE<br />

Notre prestigieuse école lo- Nous apprenons toutefois<br />

cale, <strong>la</strong> Cotton Mather Ju- à regret que, contrairement<br />

nior High School, organisera à l’année précé<strong>de</strong>nte, le cé-<br />

comme chaque année <strong>de</strong>puis lèbre pasteur B. Davison ne<br />

42 ans une gran<strong>de</strong> fête dont <strong>la</strong> pourra pas être physiquement<br />

prochaine édition a été fixée présent à <strong>la</strong> traditionnelle<br />

à <strong>la</strong> date du 12 décembre. fête donnée par son ancienne<br />

Tous les parents d’élève mais école. Retenu en effet sur <strong>la</strong><br />

aussi les ex-élèves et même côte est par ses nombreuses<br />

les futurs potentiels parents activités, notre grand homme<br />

d’élèves sont cordialement adressera néanmoins un mes-<br />

invités par <strong>la</strong> directrice, Miss sage vidéo aux enfants et aux<br />

Welsh, pour juger sur pièces parents présents à <strong>la</strong> fête.<br />

<strong>de</strong> l’excellence <strong>de</strong> l’encadrement<br />

offert aux enfants inscrits<br />

dans cette école.<br />

tu<strong>de</strong> <strong>de</strong> découvrir le moindre ressort <strong>de</strong> l’intrigue<br />

dans <strong>la</strong> presse vont commencer à sur-interpréter<br />

tout ce qui leur sera distribué avec <strong>la</strong> plus intense<br />

fibre paranoïaque ! C’est fou les p<strong>la</strong>ns complexes<br />

qu’un groupe <strong>de</strong> 5 ou 6 joueurs fatigués peut<br />

échafau<strong>de</strong>r sur <strong>la</strong> foi d’un seul nom apparu au<br />

détour d’un article <strong>de</strong> remplissage…<br />

<strong>•</strong> <strong>la</strong> lecture individuelle casse l’ambiance autour<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> table : en cas d’article long et, encore plus<br />

évi<strong>de</strong>mment, en cas <strong>de</strong> journal complet, <strong>la</strong> lecture<br />

individuelle et silencieuse risque <strong>de</strong> prendre<br />

du temps et d’empêcher les autres joueurs <strong>de</strong><br />

s’amuser en attendant que vienne leur tour <strong>de</strong><br />

lire. En moindre mal, il faut absolument encourager<br />

<strong>la</strong> lecture à voix haute autour <strong>de</strong> <strong>la</strong> table.<br />

tout est dans le dosage<br />

ÉLECTION DE LA MOUNTAIN<br />

QUEEN voir en page 3<br />

Au final, il apparaît que si l’usage <strong>de</strong>s<br />

fakes <strong>de</strong> presse écrite dans vos parties peut utilement<br />

rompre <strong>la</strong> routine <strong>de</strong>s scénarios <strong>de</strong> type<br />

enquête ou agréablement surprendre vos joueurs<br />

habituels, il peut aussi, s’il <strong>de</strong>vient une habitu<strong>de</strong>,<br />

<strong>de</strong>venir un net handicap pour le rythme <strong>de</strong> vos<br />

parties et/ou pour <strong>la</strong> dynamique <strong>de</strong> groupe <strong>de</strong>s<br />

joueurs.<br />

3<br />

FRI. SEPTEMBER 17th <strong>2010</strong> NEWS FROM THE MOUTAIN FALLS COUNTY SINCE 1922 N ° 3 2 0 9 9<br />

Il est 1 h du matin,<br />

<strong>la</strong> nuit <strong>de</strong>rnière, lorsque<br />

<strong>la</strong> police du comté découvre<br />

le corps massacré <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

jeune C<strong>la</strong>ra. La jeune fille,<br />

qui vivait chez ses parents, à<br />

Mountain Falls, est simplement<br />

sortie quelques minutes<br />

dans le jardin familial, vraisemb<strong>la</strong>blement<br />

dans le <strong>de</strong>ssein<br />

<strong>de</strong> fumer une cigarette à<br />

l’abri du regard inquisiteur <strong>de</strong><br />

son père. Inquiets <strong>de</strong> ne pas<br />

<strong>la</strong> voir revenir et <strong>de</strong> ne plus<br />

l’apercevoir dans le jardin<br />

plongé dans l’obscurité, ses<br />

parents, bien évi<strong>de</strong>mment mis<br />

en alerte par les évènements<br />

dramatiques qui ont récemment<br />

en<strong>de</strong>uillé notre communauté,<br />

préviennent sans tar<strong>de</strong>r<br />

les forces <strong>de</strong> l’ordre.<br />

violée avant ou après (seules<br />

<strong>de</strong>s analyses plus poussées<br />

nous le diront) avoir été sauvagement<br />

massacrée à l’ai<strong>de</strong><br />

d’une arme b<strong>la</strong>nche ou d’un<br />

outil tranchant.<br />

Le shérif Conrad et ses<br />

hommes n’auront pas à déployer<br />

tout leur légendaire<br />

savoir-faire pour retrouver <strong>la</strong><br />

jeune disparue : en quelques<br />

minutes à peine, le corps <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

jeune fille est retrouvé, sans<br />

vie, au fond du jardin d’un<br />

<strong>de</strong>s voisins, à moins <strong>de</strong> 50 m<br />

<strong>de</strong> celui <strong>de</strong>s parents <strong>de</strong> <strong>la</strong> victime.<br />

Les premières constatations<br />

faites sur p<strong>la</strong>ce par les<br />

policiers montrent à l’évi<strong>de</strong>nce<br />

que <strong>la</strong> jeune fille a été<br />

Sans avoir le loisir <strong>de</strong> nous<br />

en révéler plus avant que<br />

nous mettions sous presse<br />

cette édition spéciale, le shérif<br />

Conrad nous a c<strong>la</strong>irement<br />

<strong>la</strong>issé entendre que certains<br />

détails <strong>de</strong> <strong>la</strong> scène <strong>de</strong> crime<br />

<strong>la</strong>issent penser que ce crime<br />

doit être sans nul doute relié<br />

directement à celui commis<br />

précé<strong>de</strong>mment sur Lisa<br />

Fitzgerald, 14 ans. Nous<br />

sommes donc bien en présence<br />

d’un odieux serial killer<br />

qui s’en prend <strong>de</strong> <strong>la</strong> pire <strong>de</strong>s<br />

façons aux jeunes filles innocentes<br />

<strong>de</strong> notre communauté.<br />

Toujours selon les toutes premières<br />

informations que nous<br />

avons pu recueillir autour <strong>de</strong><br />

<strong>la</strong> scène <strong>de</strong> crime, il semblerait<br />

qu’aucun <strong>de</strong>s voisins,<br />

calfeutrés chez eux suite à<br />

<strong>la</strong> psychose née en ville ces<br />

<strong>de</strong>rniers jours, n’ait déc<strong>la</strong>ré<br />

spontanément avoir vu ou<br />

entendu quelque chose <strong>de</strong><br />

suspect à l’heure supposée du<br />

crime. Il est vrai que dans ce<br />

SPORTS en page 3<br />

the Falls Advertiser<br />

LA BÊTE FRAPPE ENCORE !!!<br />

Elle avait 15 ans. Elle s’appe<strong>la</strong>it C<strong>la</strong>ra Thomas. Son meurtre et son viol, <strong>la</strong> nuit passée, en plein cœur <strong>de</strong> Mountain Falls, met<br />

cruellement fin à <strong>la</strong> polémique : il y a bel et bien un serial killer <strong>de</strong> <strong>la</strong> pire espèce terré aux abords <strong>de</strong> notre communauté.<br />

E D I T O R I A L<br />

quartier rési<strong>de</strong>ntiel cossu <strong>de</strong><br />

Mountain Falls les propriétés<br />

sont <strong>de</strong> belle taille et les<br />

jardins contigus font que les<br />

habitations sont passablement<br />

éloignées les unes <strong>de</strong>s autres,<br />

parfois séparées par <strong>de</strong>s ri<strong>de</strong>aux<br />

<strong>de</strong> végétation <strong>de</strong>stinés<br />

à éviter les vis à vis. Le juge<br />

Walters, joint par téléphone<br />

juste avant le bouc<strong>la</strong>ge <strong>de</strong><br />

cette édition, nous assurait<br />

qu’il serait dès les premières<br />

heures du jour mené une minutieuse<br />

et systématique enquête<br />

<strong>de</strong> voisinage visant à<br />

ne <strong>la</strong>isser échapper aucun témoignage<br />

utile, même le plus<br />

insignifiant en apparence.<br />

Gageons qu’avec une telle<br />

détermination et <strong>la</strong> parfaite<br />

coordination au sein <strong>de</strong> notre<br />

communauté <strong>de</strong>s forces <strong>de</strong><br />

police et <strong>de</strong> <strong>la</strong> justice les<br />

heures <strong>de</strong> cet impitoyable<br />

prédateur sont d’ores et déjà<br />

comptées.<br />

A. Newton<br />

$0,90<br />

C<strong>la</strong>ra Thomas, 15 ans<br />

L’observateur peu cher lecteur, votre fidèle Ad- ont aussi glissé une bombe <strong>de</strong><br />

avisé <strong>de</strong>s mœurs du mon<strong>de</strong> vertiser n’est plus le seul or- répulsif anti-ours dans leurs<br />

médiatique n’aura pas manqué gane <strong>de</strong> presse à couvrir les bagages avant <strong>de</strong> quitter New<br />

<strong>de</strong> s’en étonner. Comment est- dramatiques évènements <strong>de</strong> York ou Washington !<br />

il possible que, à l’heure où Moutain Falls. Ce<strong>la</strong> ne vous a<br />

notre pays est si cruellement peut-être pas échappé : <strong>de</strong>puis Et oui, chers lecteurs, le sang<br />

meurtri par les attentats que hier, <strong>de</strong>s journalistes venus <strong>de</strong> frais et, surtout, le crime<br />

chacun sait, il se trouve encore <strong>la</strong> lointaine côte est, tentent, sexuel font vendre plus <strong>de</strong><br />

<strong>de</strong>s médias nationaux capables eux aussi, <strong>de</strong> percer les mys- papier que les <strong>la</strong>rmes sincères<br />

<strong>de</strong> s’intéresser à notre mo<strong>de</strong>ste tères <strong>de</strong> notre communauté et le <strong>de</strong>uil introspectif. C’est<br />

bourga<strong>de</strong> ?<br />

armés d’un micro, d’un ini- ainsi. Devons-nous, hé<strong>la</strong>s, enmitable<br />

accent et d’une carte core nous en étonner ?<br />

Car, en effet, aussi curieux à gran<strong>de</strong> échelle <strong>de</strong>s sentiers<br />

que ce<strong>la</strong> puisse vous paraître, <strong>de</strong> <strong>la</strong> région. Parions qu’ils D. Lewis<br />

MOUNTAIN FALLS, MIEUX QUE ATLANTIC CITY ?<br />

Une façon alternative <strong>de</strong> cumuler les avantages<br />

<strong>de</strong> ces gadgets sans se <strong>la</strong>isser submerger par leurs<br />

défauts est d’essayer d’utiliser <strong>la</strong> presse entre vos<br />

parties, si toutefois, vous avez <strong>la</strong> possibilité, bien entendu,<br />

<strong>de</strong> jouer en campagne. Le journal est alors<br />

distribué ou envoyé par mail aux joueurs qui pourront,<br />

s’ils le souhaitent, le lire entre <strong>de</strong>ux séances.<br />

D’une part, cet exercice vous permet <strong>de</strong> donner<br />

plus <strong>de</strong> profon<strong>de</strong>ur à votre univers avec <strong>de</strong>s fausses<br />

publicités ou <strong>la</strong> <strong>de</strong>scription d’un lieu particulier<br />

(inauguration d’un magasin, rituel <strong>de</strong> purification<br />

dans un temple, etc.) ou encore <strong>la</strong> présentation <strong>de</strong><br />

quelques PNJ récurrents (le maire <strong>de</strong> <strong>la</strong> ville, un<br />

chef <strong>de</strong> gang, etc.). Mais, vous pouvez également<br />

en profiter pour introduire discrètement quelques<br />

éléments pour votre prochaine partie. Les joueurs<br />

auront donc tout le loisir <strong>de</strong> reprendre les indices,<br />

<strong>de</strong> le croiser avec d’autres et ce, avant même le début<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> séance <strong>de</strong> jeu. Ainsi, vos joueurs auront<br />

tout <strong>de</strong> suite <strong>de</strong>s pistes à suivre et seront déjà dans<br />

l’ambiance avant que vous ayez joué votre scène<br />

d’intro. Ce<strong>la</strong> résout une bonne partie <strong>de</strong>s problèmes<br />

concernant le rythme <strong>de</strong> <strong>la</strong> séance.<br />

Enfin, dans le but <strong>de</strong> boucler <strong>la</strong> boucle, on peut<br />

même imaginer qu’un ou plusieurs PJ journalistes<br />

alimentent en article le journal <strong>de</strong> campagne par<br />

leurs vrais/faux comptes-rendus <strong>de</strong> partie. Belle<br />

mise en abîme, n’est-ce pas ?


Alors que les films ou les romans<br />

mettant en scène d’intrépi<strong>de</strong>s<br />

reporters sont légion, les jeux <strong>de</strong><br />

rôles ou même les campagnes <strong>de</strong><br />

jeux <strong>de</strong> rôles faisant <strong>la</strong> part belle<br />

aux personnages-joueurs (PJ)<br />

journalistes sont incroyablement<br />

rares. D’où vient cette différence ?<br />

Pourquoi si peu d’intérêt pour les<br />

PJ journalistes dans nos parties<br />

alors que les PNJ (contacts, victimes,<br />

informateurs…) y sont si<br />

nombreux ? Voici quelques<br />

pistes pour comprendre<br />

et, peut-être, redonner<br />

toute sa p<strong>la</strong>ce au rôle<br />

<strong>de</strong> journaliste.<br />

Question <strong>de</strong> vocabu<strong>la</strong>ire<br />

Dans <strong>la</strong> <strong>la</strong>ngue française, « journaliste<br />

» et « reporter » ne sont pas <strong>de</strong>s<br />

synonymes, le reporter n’étant qu’une<br />

<strong>de</strong>s formes possibles du journaliste,<br />

celui qui se consacre à l’écriture (ou<br />

plus <strong>la</strong>rgement à <strong>la</strong> réalisation) <strong>de</strong><br />

reportages. Dans cet article-ci, nous<br />

avons fait le choix <strong>de</strong> donner un coup<br />

<strong>de</strong> projecteur parfois plus marqué sur<br />

le reporter, pour son côté plus aventurier<br />

par essence.<br />

théâtres d’opération<br />

En <strong>de</strong>hors du loufoque et très anecdotique<br />

Tabloïd ! (1994, gamme Amazing Engine <strong>de</strong><br />

TSR), il n’existe à ma connaissance aucun jeu <strong>de</strong> rôle<br />

<strong>de</strong>stiné à jouer exclusivement <strong>de</strong>s journalistes. Une<br />

preuve irréfutable du peu d’intérêt d’endosser un<br />

tel rôle lors d’une partie <strong>de</strong> jeu <strong>de</strong> rôle ? À voir. En<br />

effet, plus nombreux (mais sans excès, nous allons le<br />

constater) sont les jeux <strong>de</strong> rôle offrant <strong>la</strong> possibilité<br />

d’incarner un personnage <strong>de</strong> cette profession.<br />

Pourtant, quand on fait le tour <strong>de</strong>s livres <strong>de</strong> base<br />

<strong>de</strong>s jeux actuellement disponibles en français, on<br />

découvre assez peu <strong>de</strong> « c<strong>la</strong>sses <strong>de</strong> perso », « archétypes<br />

» ou « carrières » <strong>de</strong> journaliste ou apparenté.<br />

On peut citer les <strong>de</strong>ux Cthulhu (le « Trail of » et le<br />

« Call of »), ceux qui viennent le plus spontanément<br />

à l’esprit quand on imagine un PJ reporter s’intéressant<br />

d’un peu trop près à l’indicible. Il y a aussi Maléfices<br />

et Crimes, les <strong>de</strong>ux duettistes Belle Époque, âge<br />

d’or <strong>de</strong> <strong>la</strong> presse écrite (avec à l’époque <strong>de</strong>s tirages<br />

qu’aucun journal contemporain ne peut plus espérer<br />

atteindre). Dans une ambiance plus fantastique<br />

mais pas si éloignée dans ses références appuyées,<br />

citons aussi Exil. La plupart <strong>de</strong>s jeux « pulp » offrent<br />

aussi d’incarner <strong>de</strong>s reporters ; c’est ainsi le cas dans<br />

Arkeos et dans Hollow Earth Expedition, pour ne citer<br />

que ces <strong>de</strong>ux-là.<br />

Pour sortir <strong>de</strong> <strong>la</strong> pério<strong>de</strong> d’inspiration fin 19ème siècle/<br />

début 20ème, nous ne voyons guère que Cyberpunk<br />

3.0 (avec le rôle du « media »). Quant à Cyber Age, il offrait<br />

une p<strong>la</strong>ce toute particulière à <strong>de</strong>s personnages <strong>de</strong><br />

ce genre, avec l’archétype <strong>de</strong> l’« holoreporter » ; mais le<br />

jeu n’est pas facile à trouver aujourd’hui.<br />

Pour l’anecdote, citons encore le reporter <strong>de</strong> Feng<br />

Shui. Mais, comme à peu près tous les archétypes <strong>de</strong><br />

ce jeu, tournés essentiellement vers le combat, le côté<br />

reporter n’est qu’un prétexte à incarner un personnage<br />

capable <strong>de</strong> distribuer <strong>de</strong>s coups <strong>de</strong> pied ou <strong>de</strong>s<br />

bastos, plutôt qu’à écrire <strong>de</strong>s reportages.<br />

Bien sûr, sans être explicite dans les règles <strong>de</strong> création<br />

<strong>de</strong> personnage, l’interprétation d’un PJ reporter est<br />

tout à fait possible, voire évi<strong>de</strong>nte, dans d’autres jeux<br />

actuellement disponibles. Si c’est le cas dans Cyberpunk,<br />

on doit bien pouvoir interpréter une sorte <strong>de</strong><br />

cyberjournaliste dans Shadowrun, ou même dans<br />

Kuro. De même, toujours dans cette pério<strong>de</strong> historique<br />

qui vit l’âge d’or <strong>de</strong> <strong>la</strong> presse écrite, <strong>de</strong>s Aven-<br />

par <strong>la</strong> rédac6on


tures dans le Mon<strong>de</strong> Intérieur pourraient bien intéresser<br />

un grand reporter victorien, n’est-ce pas ?<br />

Nous ferons un sort particulier à <strong>de</strong>ux jeux récents, du<br />

même éditeur (John Doe), qui, tous les <strong>de</strong>ux flirtent<br />

avec le journalisme dans leur narration… sans proposer<br />

explicitement aux joueurs d’en endosser le rôle par<br />

<strong>la</strong> suite. Hellywood a créé un faux organe <strong>de</strong> presse,<br />

Hellywood’s Whispers, qui revient à plusieurs reprises<br />

dans le livre <strong>de</strong> base sous <strong>la</strong> forme <strong>de</strong> PNJ associés,<br />

extraits <strong>de</strong> journaux (qui ouvrent d’ailleurs le livre <strong>de</strong><br />

base)… et qui est aussi utilisé comme support au site<br />

web qui soutient le jeu (http://emmanuel.gharbi.free.<br />

fr/wordpress/). Dans Warsaw, les choses vont encore<br />

plus loin puisque le livre <strong>de</strong> base est tout simplement<br />

présenté comme le carnet <strong>de</strong> notes (rédaction et mise<br />

en page) d’un reporter <strong>de</strong> guerre, G. Orwell, <strong>de</strong> retour<br />

d’une mission pour le journal The Observer à Warsaw,<br />

ville maudite par une guerre sans fin. Il est donc évi<strong>de</strong>nt<br />

que ces <strong>de</strong>ux jeux <strong>de</strong> rôle <strong>de</strong> création française,<br />

sans insister ouvertement sur le sujet dans leur chapitre<br />

sur les personnages <strong>de</strong>s joueurs, sont eux aussi<br />

tout indiqués pour incarner <strong>de</strong>s rôles <strong>de</strong> reporter.<br />

Enfin, certaines gammes, essentiellement consacrées<br />

à <strong>de</strong>s jeux d’anticipation ou cyberpunk, se sont intéressées<br />

au sujet au point d’y consacrer un supplément<br />

entier. On peut citer 15 minutes pour COPS,<br />

Shadowbeat pour Shadowrun ou encore le très<br />

médiocre Live & Direct pour Cyberpunk 2020. C<strong>la</strong>irement,<br />

dans l’ensemble <strong>de</strong> ces suppléments, il s’agit<br />

plutôt d’essayer <strong>de</strong> décrire l’état du journalisme dans<br />

quelques années ou dans quelques décennies : types<br />

<strong>de</strong> media, supports technologiques, enjeux économiques...<br />

Pas vraiment d’envisager l’interprétation<br />

d’un PJ journaliste, même si, techniquement, cette<br />

possibilité est toujours donnée (il y a bien <strong>de</strong>s jeux<br />

où, au fil <strong>de</strong>s suppléments, on peut finir par jouer les<br />

monstres alors…).<br />

faut pas se raconter d’histoires<br />

Au bi<strong>la</strong>n, notre moisson est bien maigre,<br />

bien plus en tout cas que ce que nous escomptions<br />

avant <strong>de</strong> faire le tour <strong>de</strong> nos ludothèques respectives.<br />

Le journaliste nous a en effet toujours paru un PJ intéressant<br />

à incarner et s’imposait à nous comme une<br />

figure d’évi<strong>de</strong>nce. Mais, au fait, avons-nous déjà incarné<br />

un PJ journaliste ou media ou gazetier ou quoi ? Bah,<br />

en fait, pour l’un <strong>de</strong> nous <strong>de</strong>ux, non… ou alors ce<strong>la</strong> ne<br />

l’a vraiment pas marqué. Et pour l’autre, assez rarement.<br />

Il doit réellement y avoir un problème quelque part.<br />

Et sur ce coup-là, on bidonne ?<br />

Un joueur incarnant un journaliste à une table<br />

<strong>de</strong> JdR ne <strong>de</strong>viendra pas, en un c<strong>la</strong>quement <strong>de</strong><br />

doigts, un as du métier. Cependant, pour contribuer<br />

à l’ambiance autour <strong>de</strong> <strong>la</strong> table, autant<br />

savoir à peu près ce que veulent dire <strong>de</strong>s mots<br />

et expressions comme « bidonner », « pisse-copie<br />

», « caviar<strong>de</strong>r » ou encore « vian<strong>de</strong> froi<strong>de</strong> », et<br />

<strong>de</strong> pouvoir les utiliser au cours du jeu. Le « Glossaire<br />

<strong>de</strong>s termes <strong>de</strong> <strong>la</strong> presse écrite » (un document<br />

<strong>de</strong> 6 pages téléchargeable sur http://<br />

www.<strong>culture</strong>.gouv.fr/<strong>culture</strong>/dglf/clemi/<strong>de</strong>finitions.htm)<br />

donnera à un joueur peu familier du<br />

mon<strong>de</strong> du journalisme quelques clés pour se<br />

glisser dans <strong>la</strong> peau d’un tel personnage.<br />

« Quand <strong>la</strong> légen<strong>de</strong> dépasse <strong>la</strong> réalité,<br />

on publie <strong>la</strong> légen<strong>de</strong> »<br />

(L’homme qui tua Liberty Valence)<br />

En fait, le reporter est, par nature, un raconteur d’histoires<br />

(vraie, fausse, enjolivée ou pas : peu importe<br />

finalement). Son rôle est <strong>de</strong> récolter <strong>de</strong>s informations<br />

disparates par l’investigation, <strong>la</strong> rencontre avec <strong>de</strong>s<br />

témoins, l’observation directe… puis, <strong>de</strong> les assembler<br />

afin <strong>de</strong> présenter aux lecteurs ou auditeurs un<br />

récit vraisemb<strong>la</strong>ble, compréhensible et, si possible,<br />

agréable à suivre. Bon, parfois, le agréable à suivre<br />

prime <strong>la</strong>rgement sur le vraisemb<strong>la</strong>ble ou le compréhensible<br />

et là le but est encore plus c<strong>la</strong>ir : le journaliste<br />

raconte une histoire. D’ailleurs, pour les journalistes<br />

anglo-saxons, le mot « story » veut dire grosso modo<br />

« article <strong>de</strong> presse ».<br />

Or, jouer le rôle d’un raconteur d’histoire dans un jeu<br />

qui consiste à se raconter <strong>de</strong>s histoires n’est apparemment<br />

pas si facile à assumer. Quelque part, ce<strong>la</strong><br />

peut vouloir suggérer dans <strong>la</strong> tête du joueur qu’il<br />

veut se mettre au niveau du conteur principal, le MJ,<br />

et lui prendre une partie <strong>de</strong> ses prérogatives sur <strong>la</strong><br />

conduite du récit. Il y aurait ainsi dans le jeu <strong>de</strong> rôle<br />

une incompatibilité entre ces <strong>de</strong>ux conteurs d’histoires<br />

que sont MJ et PJ reporter ? C’est évi<strong>de</strong>mment<br />

une vue <strong>de</strong> l’esprit. On ne <strong>de</strong>man<strong>de</strong> pas (ou rarement)<br />

au PJ journaliste <strong>de</strong> faire le récit plus qu’à un autre PJ.<br />

Il sera plutôt chargé, en cours <strong>de</strong> jeu, du travail d’investigation<br />

dans un scénario <strong>de</strong> type enquête ou résolution<br />

d’énigme. Le plus souvent, <strong>la</strong> phase finale du<br />

travail <strong>de</strong> journaliste, c’est-à-dire mettre en forme et<br />

livrer le récit, ne sera pas jouée durant <strong>la</strong> partie. Ceci<br />

dit, on peut aussi le regretter (voir, plus bas, « Storytellers<br />

: le récit dans le récit »)…


Le vrai problème <strong>de</strong> l’intégration d’un PJ journaliste<br />

dans un groupe ne vient en général pas <strong>de</strong> l’incompatibilité<br />

avec <strong>la</strong> figure du MJ mais plutôt avec le profil<br />

<strong>de</strong>s autres PJ. En effet, le journaliste, pris dans son<br />

acception <strong>la</strong> plus mythique, c’est-à-dire le courageux<br />

et incorruptible grand reporter, le journaliste d’investigation<br />

ou, mieux, le reporter <strong>de</strong> guerre, peut apparaître<br />

aux yeux <strong>de</strong>s autres PJ (détective privé, archéologue,<br />

mercenaire, voleur…), dans le meilleur <strong>de</strong>s cas,<br />

comme un pénible concurrent <strong>de</strong> leur spécialité, au<br />

pire comme un fouille-mer<strong>de</strong> qu’il faudra avoir à l’œil<br />

et, le cas échéant, faire taire.<br />

Le problème peut être contourné en faisant jouer<br />

toute une rédaction et donc uniquement <strong>de</strong>s PJ journalistes<br />

mais, compte tenu <strong>de</strong> <strong>la</strong> remarque que nous<br />

faisions sur le peu d’habitu<strong>de</strong> du rôle <strong>de</strong> PJ reporter,<br />

ce<strong>la</strong> a-t-il une réelle chance <strong>de</strong> séduire le groupe<br />

<strong>la</strong>mbda ? Une solution plus sûre est <strong>de</strong> nuancer l’interprétation<br />

du PJ reporter en lui choisissant un ou<br />

plusieurs « enjeux » pour lesquels on pourra s’inspirer<br />

<strong>de</strong> nos suggestions (voir « 10 enjeux pour un PJ<br />

reporter »). Ce<strong>la</strong> donnera au PJ journaliste un ou plusieurs<br />

buts précis qu’il pourra essayer <strong>de</strong> remplir en<br />

col<strong>la</strong>borant avec les autres PJ du groupe.<br />

10 enjeux pour un personnage reporter<br />

1. Je l’ai vu, <strong>de</strong> mes yeux vu<br />

Le PJ est un écrivain avant d’être un journaliste. Pour<br />

lui, les plus belles histoires sont celles que l’on n’a pas<br />

à inventer, ce sont celles que l’on peut aller récolter à<br />

l’autre bout du mon<strong>de</strong> en tendant son micro ou en<br />

ouvrant son cœur. Un tel PJ se <strong>la</strong>isse volontiers porter<br />

par les événements du scénario mais fait preuve<br />

d’une gran<strong>de</strong> curiosité, ne manquant jamais <strong>de</strong> bavar<strong>de</strong>r<br />

avec le PNJ le plus anodin ou essayant d’aller<br />

voir « au-<strong>de</strong>là <strong>de</strong> <strong>la</strong> colline » si les paysages y sont plus<br />

beaux.<br />

- Inspi film : The Killing Fields / La déchirure, <strong>de</strong> Ro<strong>la</strong>nd<br />

Joffé (1984), pour <strong>la</strong> peinture <strong>de</strong> <strong>la</strong> folie tragique<br />

d’une guerre et <strong>de</strong> l’amitié entre un journaliste du<br />

New York Times et son correspondant local au Cambodge.<br />

Inspiré <strong>de</strong> l’histoire vraie d’un journaliste récompensé<br />

par un prix Pulitzer.<br />

- Inspi film : Un<strong>de</strong>r fire, <strong>de</strong> Roger Spottiswoo<strong>de</strong><br />

(1983), mê<strong>la</strong>nt l’histoire politique (<strong>la</strong> fin <strong>de</strong> <strong>la</strong> dictature<br />

somoziste) et les re<strong>la</strong>tions humaines dans un triangle<br />

romantico-amoureux. Un cran en-<strong>de</strong>ssous <strong>de</strong> La déchirure,<br />

pour l’intensité dramatique.<br />

2. Doctor Livingstone, I presume?<br />

Certains journalistes n’hésitent pas à s’aventurer<br />

jusqu’aux confins du mon<strong>de</strong> connu. Un tel PJ ne sera<br />

peut-être pas le premier à voir ces terrae incognitae,<br />

mais il brûlera d’être le premier à en ramener ses récits.<br />

Il sera alors le roi <strong>de</strong> <strong>la</strong> débrouil<strong>la</strong>rdise, apprenant<br />

en trois jours à baragouiner un improbable dialecte<br />

local, ne quittant jamais son carnet <strong>de</strong> croquis, sa<br />

chambre photographique ou son reflex numérique<br />

<strong>de</strong>rnier cri. Et qui sait, son nom passera peut-être à <strong>la</strong><br />

postérité au côté d’un « vrai » explorateur.<br />

- Inspi personnage historique : Henry Morton Stanley<br />

(1841-1904), né bâtard, <strong>de</strong>venu employé journalier,<br />

combattant confédéré puis unioniste dans <strong>la</strong> guerre<br />

<strong>de</strong> Sécession, matelot, déserteur, avant <strong>de</strong> travailler<br />

comme correspondant d’un journal local du Missouri,<br />

puis d’entrer au New York Herald pour lequel il sera<br />

correspondant <strong>de</strong> guerre en Abyssinie puis en Espagne.<br />

C’est pour ce même journal qu’il se <strong>la</strong>nce à <strong>la</strong><br />

recherche <strong>de</strong> David Livingstone, porté disparu dans sa<br />

quête <strong>de</strong> <strong>la</strong> source du Nil. Son « Doctor Livingstone, I<br />

presume? » (peut-être apocryphe...), quand il le retrouvera<br />

enfin, contribuera à faire entrer le journaliste dans<br />

<strong>la</strong> postérité au côté <strong>de</strong> ce grand explorateur.<br />

3. On nous cache tout, on nous dit rien<br />

Le PJ a juré <strong>la</strong> fin <strong>de</strong>s secrets et leur révé<strong>la</strong>tion au<br />

mon<strong>de</strong>. Ces secrets peuvent tout aussi bien être les<br />

malversations financières d’un parti politique, les<br />

<strong>de</strong>sseins occultes d’un groupe religieux… que <strong>la</strong> vie<br />

privée <strong>de</strong>s starlettes ! C’est au choix <strong>de</strong> chacun selon<br />

ses ambitions et ses centres d’intérêt. Un tel PJ se<br />

distingue mal en cours <strong>de</strong> jeu d’un PJ détective ou<br />

policier, mais on notera que lui n’a pas besoin d’avoir<br />

reçu un ordre <strong>de</strong> mission pour se mettre en chasse <strong>de</strong><br />

<strong>la</strong> vérité. Son but l’empêchera également <strong>de</strong> taire <strong>la</strong><br />

vérité découverte, ce qui peut aller à l’encontre <strong>de</strong>s<br />

objectifs <strong>de</strong>s autres PJ.<br />

- Inspi roman : Col<strong>la</strong>teral Damage, <strong>de</strong> James Long<br />

(1993 ; pas traduit en français, à notre connaissance).<br />

En pleine guerre du Golfe <strong>de</strong> 1991, il ne fait pas bon<br />

être journaliste et découvrir qu’une firme d’armement<br />

trafique les résultats <strong>de</strong>s tests <strong>de</strong> ses missiles en<br />

prévision d’un gros contrat.<br />

- Inspi film : All the Presi<strong>de</strong>nt’s Men / Les hommes<br />

du prési<strong>de</strong>nt d’A<strong>la</strong>n Paku<strong>la</strong> (1976), qui porte à l’écran<br />

le livre <strong>de</strong>s journalistes Bob Woodward et Carl Bernstein<br />

racontant comment ils ont mis à jour l’affaire du<br />

Watergate. Quasiment <strong>de</strong>venu l’archétype du film sur<br />

<strong>de</strong>s journalistes d’investigation.


- Inspi film : Blood Diamond, d’Edward Zwick (2006).<br />

Un trafiquant désabusé, un pêcheur sierraléonais et<br />

une journaliste bien décidée luttent ensemble pour<br />

révéler <strong>la</strong> vérité du commerce <strong>de</strong>s « diamants <strong>de</strong><br />

sang » d’Afrique.<br />

- Inspi film : State of p<strong>la</strong>y / Jeux <strong>de</strong> pouvoir <strong>de</strong> Kevin<br />

Macdonald (2009), sur <strong>la</strong> manipu<strong>la</strong>tion <strong>de</strong>s re<strong>la</strong>tions<br />

entre un journaliste et un <strong>de</strong> ses amis, politicien véreux<br />

sous <strong>de</strong>s abords <strong>de</strong> victime. Les connaisseurs<br />

préféreront probablement au film <strong>la</strong> série télévisée<br />

britannique dont il est directement inspiré, State of<br />

P<strong>la</strong>y / State of p<strong>la</strong>y, jeux <strong>de</strong> pouvoir <strong>de</strong> David Yates<br />

(2003, 1 saison, 6 épiso<strong>de</strong>s).<br />

4. Better <strong>de</strong>ad than red<br />

Le PJ est avant tout un propagandiste. Son but reste<br />

bien <strong>de</strong> raconter <strong>de</strong>s histoires, mais celles-ci ne sont<br />

pas forcément vraies : ce sont celles qui vont dans<br />

le sens <strong>de</strong> sa morale ou <strong>de</strong> l’idéologie qu’il veut promouvoir.<br />

Ce<strong>la</strong> n’exclut pas, toutefois, <strong>de</strong> s’adonner<br />

également à l’investigation pour dénicher les travers<br />

<strong>de</strong> l’idéologie concurrente et les compromissions <strong>de</strong><br />

ses adversaires. Ce<strong>la</strong> donne un PJ journaliste assez polyvalent<br />

dans son approche du métier mais qui risque<br />

d’agacer les autres par son interprétation partisane<br />

<strong>de</strong>s propositions <strong>de</strong> jeu (contact avec <strong>de</strong>s PNJ, missions…)<br />

avancées par le MJ.<br />

- Inspi film : Apocalypse Now, <strong>de</strong> Francis Ford Coppo<strong>la</strong><br />

(1979). Pour le photo-reporter (anonyme) incarné<br />

par Dennis Hopper, subjugué par le personnage du<br />

colonel Kurtz. « Eh, mec, tu ne parles pas au Colonel. Tu<br />

l’écoutes. Ce type m’a ouvert l’esprit. C’est un poète<br />

guerrier au sens c<strong>la</strong>ssique ».<br />

- Inspi personnages historiques : parmi les gran<strong>de</strong>s<br />

figures <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>de</strong>uxième moitié du XIXe siècle, quatre<br />

gran<strong>de</strong>s plumes qui furent à <strong>la</strong> fois celles d’écrivains<br />

et <strong>de</strong> journalistes, quatre parcours différents, quatre<br />

engagements politiques : Jules Barbey d’Aurevilly,<br />

monarchiste absolutiste, fervent catholique, et auteur<br />

« fantastique » ; Léon Bloy, « anarchiste <strong>de</strong> droite » et<br />

mystique ; Octave Mirbeau, libertaire, promoteur <strong>de</strong>s<br />

artistes novateurs ; et Jules Vallès, communard, fondateur<br />

du Cri du peuple.<br />

5. En ce jour, notre glorieux prési<strong>de</strong>nt...<br />

Cet enjeu est assez simi<strong>la</strong>ire au précé<strong>de</strong>nt, avec toutefois<br />

une différence marquée puisque le PJ peut tout<br />

aussi bien n’avoir aucune conviction personnelle visà-vis<br />

du pouvoir qu’il défend. Il est avant tout un courtisan.<br />

Personnage plus réactif qu’actif, qui attendra<br />

plutôt qu’un contact lui dise d’agir, il n’a aucun intérêt<br />

à l’investigation, si ce n’est contre les opposants au<br />

pouvoir en p<strong>la</strong>ce. Enfin, ce PJ plutôt veule est à réserver<br />

aux joueurs qui ne cherchent pas à briller autour<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> table <strong>de</strong> jeu…<br />

- Inspi roman : TASS Upolnomochen Zayavit... /<br />

L’agence Tass est autorisée à déc<strong>la</strong>rer, <strong>de</strong> Yulian Semionov<br />

/ Julian Semenov (1977). Une aventure se dérou<strong>la</strong>nt<br />

dans l’État fictionnel africain <strong>de</strong> Nagonia, où le<br />

KGB tente <strong>de</strong> mettre <strong>de</strong>s bâtons dans les roues <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

CIA. Pendant ce temps, l’agence TASS, née sous ce nom<br />

en 1925 mais pré-existant sous d’autres noms <strong>de</strong>puis<br />

1904 et qui a été, pendant <strong>la</strong> quasi-totalité <strong>de</strong> l’ère soviétique,<br />

<strong>la</strong> voix officielle du régime, déci<strong>de</strong> <strong>de</strong> ce qui<br />

doit être révélé, ou pas... Ce roman a été porté à l’écran,<br />

sous le même titre orignal, par V<strong>la</strong>dimir Fokin (1984).<br />

6. Et à part ça, vous avez un vrai métier ?<br />

Le PJ est un dilettante. Bien sûr, le métier <strong>de</strong> journaliste<br />

n’a rien <strong>de</strong> facile et n’est pas à réserver aux fainéants,<br />

mais ce PJ a bénéficié <strong>de</strong> circonstances exceptionnelles<br />

pour accé<strong>de</strong>r sans trop d’efforts au poste<br />

qu’il occupe. Typiquement, ce<strong>la</strong> peut être le fils ou <strong>la</strong><br />

fille du patron du journal. Mais le PJ peut aussi bénéficier<br />

d’un grand talent <strong>de</strong> plume qu’il préfère, par<br />

facilité, mettre au service <strong>de</strong> <strong>la</strong> rédaction d’articles au<br />

kilomètre plutôt que <strong>de</strong> se <strong>la</strong>ncer dans une réelle entreprise<br />

littéraire. Compte tenu <strong>de</strong> son faible enthousiasme<br />

pour son métier, <strong>la</strong> profession <strong>de</strong> ce PJ passe<br />

quasiment au second p<strong>la</strong>n : ce<strong>la</strong> en fait un PJ facile à<br />

intégrer à un groupe, mais ce<strong>la</strong> ne permet pas, non<br />

plus, <strong>de</strong> tirer tout le sel <strong>de</strong> cette fonction <strong>de</strong> reporter.<br />

- Inspi BD : Tintin, création d’Hergé en 1929, connu à<br />

travers le mon<strong>de</strong> par les lecteurs <strong>de</strong> <strong>la</strong> série <strong>de</strong> ban<strong>de</strong>s<br />

<strong>de</strong>ssinées, est un reporter travail<strong>la</strong>nt pour Le Petit<br />

Vingtième, mais c’est dans bien peu d’albums que son<br />

métier <strong>de</strong> reporter est mis en avant dans ses aventures.<br />

- Inspi roman : Nostromo, <strong>de</strong> Joseph Conrad (1904),<br />

pour le personnage du journaliste Martin Decoud,<br />

aristocratique et sophistiqué.<br />

Vous bossez tous<br />

au Daily P<strong>la</strong>net ?<br />

Pour l’anecdote, signalons un genre littéraire<br />

qui foisonne <strong>de</strong> journalistes ou reporters qui<br />

n’exercent presque jamais concrètement cette<br />

activité : celui <strong>de</strong>s super-héros. L’exemple typique<br />

est celui <strong>de</strong> C<strong>la</strong>rk Kent, reporter au Daily<br />

P<strong>la</strong>net dans sa facette visible mais assez inactive,<br />

et super-héros en body mou<strong>la</strong>nt et cape<br />

dans <strong>la</strong> facette secrète mais active.


7. Le vertige du 4ème pouvoir<br />

Ce PJ est avant tout un intrigant mais, contrairement<br />

à celui qui se met tout entier au service du pouvoir,<br />

c’est aussi un esprit indépendant. Pour lui, son métier<br />

est surtout l’occasion d’entrer en possession d’informations<br />

confi<strong>de</strong>ntielles et <strong>de</strong> pouvoir en faire l’usage<br />

qui lui chante. Il apprécie aussi <strong>de</strong> pouvoir faire et défaire<br />

les réputations <strong>de</strong>s personnes publiques au gré<br />

<strong>de</strong> ses articles. Un tel PJ peut sembler méprisable au<br />

premier abord mais, quand on y réfléchit à <strong>de</strong>ux fois,<br />

c’est peut-être un <strong>de</strong>s profils qui se marient le mieux<br />

avec les habituelles ban<strong>de</strong>s <strong>de</strong> mercenaires et autres<br />

<strong>de</strong>sperados que sont souvent les groupes <strong>de</strong> PJ !<br />

- Inspi film : Citizen Kane, d’Orson Welles (1940). Un<br />

sommet du genre, <strong>de</strong>ssinant un <strong>la</strong>byrinthe <strong>de</strong> vrai<br />

et <strong>de</strong> faux dans lequel avance un journaliste vou<strong>la</strong>nt<br />

connaître <strong>la</strong> vérité sur un magnat <strong>de</strong> <strong>la</strong> presse (inspiré<br />

<strong>de</strong> William R. Hearst) récemment décédé.<br />

- Inspi film : Meet John Doe / L’Homme <strong>de</strong> <strong>la</strong> rue, <strong>de</strong><br />

Franck Capra (1941). Pour lutter contre son propre licenciement,<br />

une journaliste invente <strong>de</strong> toutes pièces<br />

un John Doe (Monsieur Dupond, en quelque sorte) à<br />

qui un homme en mal d’argent va donner corps. Un<br />

détournement <strong>de</strong> ce « quatrième pouvoir ». Toute <strong>la</strong><br />

force <strong>de</strong> <strong>la</strong> manipu<strong>la</strong>tion <strong>de</strong> l’opinion est exposée<br />

par ce film visionnaire, bien avant <strong>la</strong> télévision d’aujourd’hui<br />

et ses « célébrités » sorties <strong>de</strong> nulle part et<br />

<strong>la</strong> puissance <strong>de</strong>s canu<strong>la</strong>rs <strong>de</strong> l’Internet. Cinquante ans<br />

plus tard, le Hero / Héros malgré lui <strong>de</strong> Stephen Frears<br />

(1992) reprendra un peu <strong>la</strong> même thématique, mais<br />

avec un « héros anonyme » bien décidé à profiter pleinement<br />

<strong>de</strong> son nouveau statut.<br />

8. La plume comme une arme<br />

Ce profil est assez simi<strong>la</strong>ire à l’enjeu précé<strong>de</strong>nt, mais<br />

il est bien plus ciblé et obsessionnel. Le PJ s’est en<br />

effet investi dans cette profession avec <strong>la</strong> principale<br />

ambition <strong>de</strong> nuire à une personne ou à un groupe<br />

qu’il exècre. Il n’a <strong>de</strong> cesse <strong>de</strong> rechercher <strong>de</strong>s informations<br />

compromettantes sur son ennemi ou d’écrire<br />

<strong>de</strong>s articles à charge, parfois même fortement teintés<br />

<strong>de</strong> mauvaise foi et <strong>de</strong> désinformation. Ce profil est à<br />

manier avec précaution. Certes, il peut être très utile<br />

à <strong>la</strong> campagne avec sa dynamique romanesque : le<br />

MJ n’a qu’à tirer sur le fil pour motiver le PJ. Mais, dans<br />

le même temps, le caractère obsessionnel du PJ peut<br />

le conduire à se désolidariser du reste du groupe si<br />

celui-ci ne partage pas le but <strong>de</strong> sa croisa<strong>de</strong>.<br />

- Inspi personnage historique : Jean-Paul Marat<br />

(1743-1793), tellement impliqué dans son journal<br />

ar<strong>de</strong>mment révolutionnaire L’ami du peuple que le<br />

titre <strong>de</strong> <strong>la</strong> gazette <strong>de</strong>viendra le surnom <strong>de</strong> l’homme,<br />

jusqu’à ce que le couteau <strong>de</strong> Charlotte Corday y<br />

mette un terme.<br />

9. On m’appelle le chevalier b<strong>la</strong>nc<br />

Ce PJ n’a pas véritablement <strong>de</strong> conviction idéologique,<br />

mais il a un cœur d’artichaut. Un peuple opprimé<br />

? Une erreur judiciaire ? Il démarre au quart <strong>de</strong><br />

tour et abandonne toutes les affaires en cours pour<br />

soutenir ces causes plus ou moins perdues. Ses articles<br />

ne sont pas toujours lus, ne sont pas non plus<br />

toujours intéressants ; pourtant le simple fait <strong>de</strong> se<br />

ranger du côté du faible satisfait ce personnage. Là<br />

non plus, le MJ n’aura aucun mal à motiver le PJ en<br />

jouant sur sa cor<strong>de</strong> sensible. Il faut toutefois veiller au<br />

bon « alignement » du reste du groupe. Une ban<strong>de</strong> <strong>de</strong><br />

tueurs sans foi ni loi risque d’avoir du mal à supporter<br />

ce redresseur <strong>de</strong> torts…<br />

- Inspi film : The Insi<strong>de</strong>r / Révé<strong>la</strong>tions, <strong>de</strong> Michael<br />

Mann (1999). Un cadre d’une grosse entreprise fabriquant<br />

<strong>de</strong>s cigarettes se révolte contre les sales<br />

pratiques <strong>de</strong> cette industrie. Il est aidé en ce<strong>la</strong> par un<br />

journaliste d’une célèbre émission télévisée. Inspiré<br />

<strong>de</strong> faits réels, ce film vaut beaucoup pour <strong>la</strong> re<strong>la</strong>tion<br />

entre le journaliste et sa source, à mi-chemin entre<br />

l’ai<strong>de</strong> et l’utilisation.


10. Il pleut <strong>de</strong>s embrouilles<br />

Confiné à <strong>la</strong> rubrique <strong>de</strong>s chiens écrasés, parce qu’il<br />

est trop jeune dans le métier ou parce qu’il a été écarté<br />

d’autres dossiers, le PJ se retrouve pris, bien malgré<br />

lui, dans une intrigue qui le dépasse. Les enjeux<br />

sont énormes, les méchants vraiment méchants. Un<br />

rôle sur mesure pour un joueur qui apprécie <strong>de</strong> jouer<br />

David contre Goliath, avec un David timi<strong>de</strong> et un peu<br />

gaffeur que rien ne prédispose à l’aventure.<br />

- Inspi film : Professione: reporter / Profession : reporter,<br />

<strong>de</strong> Miche<strong>la</strong>ngelo Antonioni (1975). Un journaliste<br />

endosse l’i<strong>de</strong>ntité d’un homme mort, pour changer<br />

<strong>de</strong> vie. Et quand l’homme mort se révèle avoir été<br />

ven<strong>de</strong>ur d’armes...<br />

- Inspi film : Zodiac, <strong>de</strong> David Fincher (2007). Un <strong>de</strong>ssinateur<br />

<strong>de</strong> presse et un journaliste tombé dans <strong>la</strong> bouteille<br />

relèvent le défi <strong>la</strong>ncé par un tueur en série qui<br />

envoie <strong>de</strong>s énigmes à l’organe <strong>de</strong> presse pour lequel<br />

ils travaillent.<br />

c<strong>la</strong>sse reporter :<br />

super-pouvoirs et malédictions<br />

Beaucoup <strong>de</strong> joueurs imaginent leur<br />

journaliste comme une sorte <strong>de</strong> policier ou, mieux,<br />

<strong>de</strong> détective privé encore plus indépendant puisque<br />

n’ayant pas formellement besoin d’une mission et<br />

d’un commanditaire pour se <strong>la</strong>ncer dans ses investigations.<br />

C’est évi<strong>de</strong>mment faux.<br />

Tout d’abord, tous les journalistes ne sont pas <strong>de</strong>s<br />

journalistes d’investigation, loin s’en faut. D’autre part,<br />

il ne faut pas oublier qu’un journaliste ne dispose que<br />

<strong>de</strong> faibles moyens d’investigation. Il ne peut obliger<br />

un témoin à le recevoir ou à répondre à ses questions.<br />

À moins <strong>de</strong> naviguer aux limites <strong>de</strong> <strong>la</strong> loi, il n’est pas<br />

censé avoir accès aux bases <strong>de</strong> données <strong>de</strong> <strong>la</strong> justice,<br />

aux analyses ADN, etc. De même, il ne peut légalement<br />

p<strong>la</strong>cer <strong>de</strong>s suspects sur écoute et encore moins<br />

perquisitionner à leur domicile.<br />

À ce sujet, on imagine volontiers son PJ journaliste<br />

doté d’un superpouvoir qui serait… (roulement <strong>de</strong><br />

tambour)… <strong>la</strong> carte <strong>de</strong> presse ! Or, là aussi, il faut limiter<br />

les fantasmes.<br />

En premier lieu, cette carte n’a pas toujours existé et<br />

n’existe pas partout dans le mon<strong>de</strong>. Loin <strong>de</strong> là, même.<br />

En France, les journalistes professionnels sont encartés<br />

<strong>de</strong>puis 1936 seulement. Dans bien <strong>de</strong>s jeux <strong>de</strong><br />

rôle où l’on joue fréquemment <strong>de</strong>s journalistes, ce<strong>la</strong><br />

ne s’applique donc pas : Maléfices, Crimes, Cthulhu<br />

Années Folles… De même, tous les scénarios, historiques<br />

ou contemporains, se dérou<strong>la</strong>nt aux États-Unis,<br />

par exemple, ne sont pas non plus concernés par cet<br />

accessoire.<br />

Quand bien même le PJ journaliste serait doté <strong>de</strong> sa<br />

carte, ce<strong>la</strong> ne ferait pas <strong>de</strong> lui un super-héros <strong>de</strong> l’investigation.<br />

Elle permet en fait surtout au journaliste<br />

<strong>de</strong> prouver son activité professionnelle et d’entrer<br />

gratuitement dans certains lieux payants… rien <strong>de</strong><br />

bien utile au cours d’une enquête <strong>de</strong> jeu <strong>de</strong> rôle !<br />

Enfin, et peut-être surtout, l’histoire nous prouve que<br />

<strong>la</strong> carte <strong>de</strong> presse n’a jamais constitué une assurance<br />

contre l’emprisonnement arbitraire ou <strong>la</strong> mort provoquée.<br />

Parfois, même, ça peut transformer <strong>la</strong> personne<br />

qui <strong>la</strong> porte en cible.<br />

Par contre, en France comme souvent ailleurs dans le<br />

mon<strong>de</strong>, le journaliste dispose d’un privilège <strong>de</strong> type<br />

« secret professionnel » qui lui permet <strong>de</strong> protéger<br />

l’anonymat <strong>de</strong> ses sources d’information, y compris<br />

face aux questions ou aux perquisitions <strong>de</strong> <strong>la</strong> justice.<br />

Toutefois, ce « super-pouvoir » n’est pas sans limite et<br />

les abus <strong>de</strong> <strong>la</strong> justice, surtout dans certains pays, ne<br />

sont pas rares.<br />

Il est même beaucoup plus fréquent, dans <strong>la</strong> plupart<br />

<strong>de</strong>s pério<strong>de</strong>s historiques ou <strong>de</strong>s régions du mon<strong>de</strong><br />

contemporain, que le journaliste soit plutôt frappé<br />

<strong>de</strong> « malédiction ». Étroitement surveillé, interdit<br />

d’exercer sa profession pour un oui ou pour un non,<br />

jeté en prison pour avoir divulgué une information<br />

qui dérange le pouvoir en p<strong>la</strong>ce, voire purement et<br />

simplement éliminé… les dictatures <strong>de</strong> tout poil sont<br />

les premiers ennemis <strong>de</strong>s reporters. On peut penser<br />

aussi aux enlèvements <strong>de</strong> journalistes dans les zones<br />

<strong>de</strong> guerre pour faire pression sur l’opinion publique.<br />

Bref, reporter n’est pas un métier <strong>de</strong> tout repos…<br />

Dans ce lot <strong>de</strong>s « malédictions », on n’oubliera pas <strong>de</strong><br />

faire une p<strong>la</strong>ce conséquente à l’autocensure que le PJ<br />

peut s’infliger du fait <strong>de</strong> <strong>la</strong> pression <strong>de</strong>s actionnaires<br />

ou <strong>de</strong>s annonceurs <strong>de</strong> son journal, <strong>de</strong> par sa propre<br />

éthique ou encore, bien évi<strong>de</strong>mment, par <strong>la</strong> force <strong>de</strong>s<br />

règles <strong>de</strong> déontologie qui, normalement, s’imposent<br />

à tous les reporters (ne pas payer ses sources, ne pas<br />

dissimuler son métier à ceux que l’on interroge…).<br />

Au final, on peut se <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r si les nombreuses<br />

contraintes qui pèsent sur les investigations menées<br />

par un journaliste ne découragent pas les joueurs


<strong>de</strong> jeu <strong>de</strong> rôle d’endosser ce rôle. En effet, si, comme<br />

nous l’avons vu, <strong>la</strong> partie « investigation » du travail<br />

<strong>de</strong> journaliste est celle qui est le plus souvent mise en<br />

jeu, autant incarner un policier ou un détective privé<br />

- véritables spécialistes du genre, non ?<br />

Comme chien et chat<br />

Pourtant, à mieux y regar<strong>de</strong>r, le journaliste dispose, <strong>de</strong><br />

son côté, <strong>de</strong> quelques avantages sur le policier. Ainsi,<br />

son métier le rend moins intimidant, ce qui peut faciliter<br />

l’accès à certaines informations qui ne seraient<br />

pas divulguées à un membre <strong>de</strong>s forces <strong>de</strong> l’ordre.<br />

Il n’est pas non plus tenu <strong>de</strong> suivre une procédure<br />

légale, au contraire du policier – du policier d’une<br />

démocratie, bien sûr... Le journaliste peut également<br />

utiliser <strong>de</strong>s arguments propres à obtenir <strong>de</strong>s confi<strong>de</strong>nces,<br />

comme le fait <strong>de</strong> pouvoir « faire <strong>la</strong> courteéchelle<br />

» à quelqu’un qui accepte <strong>de</strong> lui donner <strong>de</strong>s<br />

informations : même sans parler d’argent, il peut s’agir<br />

<strong>de</strong> promettre à sa source <strong>de</strong> <strong>la</strong> rendre célèbre (ce qui<br />

peut s’avérer dangereux pour <strong>la</strong> nouvelle « célébri-<br />

Carte <strong>de</strong> presse<br />

et autres press card<br />

D’autres pays que <strong>la</strong> France, dont <strong>de</strong> nombreux<br />

pays européens et les États-Unis, disposent d’un<br />

système qui ressemble globalement à <strong>la</strong> « carte<br />

<strong>de</strong> presse » française. L’attribution d’une telle<br />

carte professionnelle peut être du ressort d’une<br />

organisation professionnelle <strong>de</strong> journalistes<br />

(par exemple « Union of Cyprus Journalists »<br />

à Chypre, « National Union of Journalists » au<br />

Royaume-Uni, « Ordine <strong>de</strong>i Giornalisti » en Italie),<br />

ou d’une commission administrative (c’est le cas<br />

en Belgique avec <strong>la</strong> « commission d’agrégation »,<br />

ou au Portugal avec <strong>la</strong> « Comissão da Carteira<br />

Profissional <strong>de</strong> Jornalista »). Parfois, le système<br />

est très <strong>la</strong>rgement décentralisé, comme aux<br />

États-Unis où le press pass ou <strong>la</strong> press card peuvent<br />

être délivrés par les organes <strong>de</strong> presse euxmêmes<br />

ou par <strong>de</strong>s services administratifs locaux.<br />

Ces cartes professionnelles ne donnent aucune<br />

prérogative à <strong>la</strong> personne qui en dispose.<br />

Ce n’est, le plus souvent, qu’un document qui<br />

atteste que <strong>la</strong> personne exerce le journalisme<br />

comme activité principale. Néanmoins, certains<br />

journalistes peuvent obtenir <strong>de</strong>s droits particuliers,<br />

comme l’accréditation <strong>de</strong>s journalistes<br />

et faiseurs d’images télévisuelles ou photographiques<br />

auprès d’organisations politiques (ONU,<br />

instances européennes, etc.), ou comme les accréditations<br />

pour <strong>de</strong>s concerts, <strong>de</strong>s festivals, etc.<br />

té »...), <strong>de</strong> s’arranger pour lui obtenir une rencontre en<br />

privé avec une étoile du cinéma, ou <strong>de</strong>ux pass pour<br />

le backstage d’un concert d’un mythique groupe <strong>de</strong><br />

rock, etc.<br />

Enfin, le journaliste, pour peu qu’il ait le soutien <strong>de</strong> son<br />

organe <strong>de</strong> presse, peut y trouver un extraordinaire<br />

porte-voix, sans commune mesure avec le retentissement<br />

que peut avoir un rapport d’enquête <strong>de</strong> policier<br />

ou <strong>de</strong> détective privé.<br />

Ceci contribue à tisser, entre les journalistes et les<br />

gens <strong>de</strong> <strong>la</strong> police et <strong>de</strong> <strong>la</strong> justice au sens <strong>la</strong>rge, <strong>de</strong>s re<strong>la</strong>tions<br />

complexes, souvent paradoxales :<br />

- chacun <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux camps peut avoir besoin <strong>de</strong> l’autre :<br />

par exemple, le journaliste pour avoir <strong>de</strong> <strong>la</strong> matière<br />

à publier, le policier ou le juge d’instruction pour organiser<br />

quelques fuites qui donneraient un coup <strong>de</strong><br />

pied dans <strong>la</strong> fourmilière ;<br />

- et pourtant les <strong>de</strong>ux camps sont comme chien et<br />

chat, les policiers et juges traitant les journalistes <strong>de</strong><br />

fouille-mer<strong>de</strong> ou d’empêcheurs <strong>de</strong> travailler « correctement<br />

», et les journalistes accusant les policiers<br />

et juges <strong>de</strong> contrecarrer <strong>la</strong> révé<strong>la</strong>tion <strong>de</strong> tous les<br />

détails <strong>de</strong> l’affaire.<br />

Personne n’est tout b<strong>la</strong>nc ni tout noir, d’un côté<br />

comme <strong>de</strong> l’autre <strong>de</strong> <strong>la</strong> barrière, il y a là bien <strong>de</strong>s ressorts<br />

d’intrigues pour <strong>de</strong>s aventures rôlistiques.<br />

storytellers : le récit dans le récit<br />

Si on veut promouvoir le rôle <strong>de</strong> PJ reporter,<br />

il faut donc accepter, au moins ponctuellement, <strong>de</strong><br />

se coltiner cette dualité entre le récit du MJ et celui du<br />

PJ journaliste. Dans une approche du récit <strong>de</strong> jeu <strong>de</strong><br />

rôle collective et partagée entre MJ et joueurs, ce<strong>la</strong><br />

peut même être une gran<strong>de</strong> richesse. Voici quelques<br />

pistes que vous pourriez expérimenter dans vos parties<br />

si, d’aventure, un PJ journaliste déci<strong>de</strong> <strong>de</strong> s’y <strong>la</strong>ncer :<br />

- <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r ponctuellement au(x) PJ journaliste(s)<br />

<strong>de</strong> rédiger un article : il ne s’agit pas forcément <strong>de</strong><br />

le faire complètement mais simplement <strong>de</strong> lui <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r<br />

ce qu’il mettrait dans son article dans les<br />

gran<strong>de</strong>s lignes. Ce<strong>la</strong> peut être l’occasion pour les<br />

PJ <strong>de</strong> s’accor<strong>de</strong>r sur leur vision <strong>de</strong>s événements <strong>de</strong><br />

<strong>la</strong> partie, voire pour le MJ <strong>de</strong> se rendre compte que<br />

le groupe fait totalement fausse route ou n’a rien<br />

compris au film ! Une version plus riche question<br />

jeu <strong>de</strong> rôle que <strong>la</strong> sempiternelle pause café/cigarettes,<br />

quoi…


De manière plus poussée, <strong>la</strong> rédaction <strong>de</strong> l’article sera<br />

l’occasion pour le PJ reporter <strong>de</strong> se <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r ce qu’il<br />

révèle ou non au public et donc <strong>de</strong> faire <strong>de</strong>s choix, ce<br />

qui reste l’essence du jeu <strong>de</strong> rôle. Bien sûr, le MJ <strong>de</strong>vra<br />

être capable d’adapter <strong>la</strong> suite du récit à ce qu’aura ou<br />

non révélé l’article du ou <strong>de</strong>s PJ ;<br />

- mener l’interview d’un PNJ : les rencontres entre PJ<br />

et PNJ importants sont souvent décevantes. Le MJ<br />

a préparé un monologue bien chiadé alors que les<br />

joueurs, eux, bégaient et se refilent <strong>la</strong> patate chau<strong>de</strong><br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> conduite du dialogue. Pourquoi ne pas <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r<br />

au PJ journaliste <strong>de</strong> mener une interview<br />

si le profil du PNJ rencontré le permet (pas le sorcier<br />

nécromancien du coin si possible…) ? Le MJ <strong>la</strong>issera<br />

donc le PJ préparer les questions d’avance et<br />

s’obligera ensuite, par <strong>la</strong> voix du PNJ, à répondre en<br />

suivant ce canevas imposé ;<br />

- <strong>la</strong>isser ponctuellement le PJ journaliste prendre les<br />

rênes <strong>de</strong> <strong>la</strong> narration : si le joueur est d’accord et<br />

le MJ partageur, il peut <strong>la</strong>isser <strong>la</strong> périphérie <strong>de</strong> son<br />

récit aux bons soins <strong>de</strong> son PJ reporter. Un PNJ mineur<br />

à improviser ? Pourquoi ne pas <strong>la</strong>isser le PJ en<br />

inventer le portrait façon presse people ? Un autre<br />

PNJ est mort acci<strong>de</strong>ntellement dans <strong>de</strong>s circonstances<br />

sans importance ? Le PJ peut improviser un<br />

fait-divers. Etc. ;<br />

- encourager le PJ reporter à tenir un journal <strong>de</strong> bord :<br />

ce<strong>la</strong> n’a pas d’utilité directe en jeu, mais peut constituer<br />

une très intéressante trace écrite <strong>de</strong> l’aventure<br />

collective vue par le regard du journaliste. Cette foisci,<br />

ce sera peu adapté à un scénario d’enquête mais<br />

plutôt à l’exploration et à <strong>la</strong> découverte <strong>de</strong> contrées<br />

inconnues et/ou hostiles.<br />

l’effet « Vache-qui-rit »<br />

Enfin, sur un mo<strong>de</strong> un peu différent,<br />

on peut imaginer une ultime forme <strong>de</strong> mise en<br />

abîme, <strong>de</strong> récit dans le récit. Les grands reporters<br />

contemporains se soumettent <strong>de</strong> plus en plus à<br />

<strong>de</strong>s entraînements très pointus sous forme <strong>de</strong> jeu<br />

<strong>de</strong> rôle pour leur apprendre à réagir promptement<br />

aux menaces, comme une tentative d’enlèvement<br />

par exemple. Si vous jouez avec un ou <strong>de</strong>s PJ reporters<br />

dans un univers contemporain ou futuriste, ne<br />

vous privez pas d’introduire ce jeu <strong>de</strong> rôle dans le<br />

jeu <strong>de</strong> rôle.<br />

Des journalistes <strong>de</strong> prix<br />

Certains journalistes voient <strong>la</strong> qualité <strong>de</strong> leur<br />

travail récompensée par leurs pairs, au travers<br />

<strong>de</strong> prix qui peuvent consacrer leur renommée<br />

mondiale. Il en est ainsi du prix Pulitzer aux<br />

États-Unis qui honore, entre autres, <strong>de</strong>s journalistes<br />

<strong>de</strong> grand talent <strong>de</strong>puis 1904, et qui a<br />

distingué notamment Carl Bernstein et Bob<br />

Woodward , en 1973, pour leurs investigations<br />

sur l’affaire du Watergate. Il en est <strong>de</strong> même<br />

du prix français « Albert Londres », décerné<br />

au meilleur grand reporter <strong>de</strong> <strong>la</strong> presse écrite<br />

(<strong>de</strong>puis 1933) et <strong>de</strong> l’audiovisuel (<strong>de</strong>puis 1985),<br />

prix qui a couronné notamment Hervé Chabalier<br />

(1979), qui fon<strong>de</strong>ra l’agence <strong>de</strong> presse CAPA<br />

en 1989. Un PJ journaliste pourrait rêver que<br />

ses aventures intrépi<strong>de</strong>s et ses enquêtes sans<br />

concession lui permettent d’accé<strong>de</strong>r, un jour, à<br />

un prix si prestigieux.<br />

In<strong>de</strong>x <strong>de</strong>s jeux cités<br />

(les éditeurs et dates indiqués sont ceux <strong>de</strong>s éditions les<br />

plus récentes à ce jour ; le cas échéant, sont mentionnées<br />

l’édition en version originale et l’édition en français)<br />

Arkeos (Extraordinary Worlds Studio, 2004)<br />

Aventures dans le Mon<strong>de</strong> Intérieur (Ecuries d’Augias<br />

/ Ludopathes, <strong>2010</strong>)<br />

Call of Cthulhu (Chaosium, 2004) / L’appel <strong>de</strong> Cthulhu<br />

(Sans-Détour, 2008)<br />

COPS (Asmodée Éditions / Siroz, 2003) ; supplément<br />

15 minutes (Asmodée Éditions / Siroz, 2004)<br />

Crimes (Caravelle, 2006)<br />

Cyber Age (Casus Belli, 1995)<br />

Cyberpunk (R. Talsorian Games, 2005) / Cyberpunk<br />

3.0 (Orif<strong>la</strong>m, 2007)<br />

Cyberpunk 2020 (R. Talsorian Games , 2002) / Cyberpunk<br />

2020 (Orif<strong>la</strong>m, 2003) ; supplément Live & Direct<br />

(R. Talsorian Games , 1996)<br />

Exil (UbIK, 2005)<br />

Feng Shui (At<strong>la</strong>s Games, 1999) / Feng Shui (Orif<strong>la</strong>m,<br />

1999)<br />

Hellywood (John Doe, 2008)<br />

Hollow Earth Expedition (Exile Game Studio, 2006) /<br />

Hollow Earth Expedition (Sans-Détour, 2009)<br />

Kuro (7ème Cercle, 2007)<br />

Maléfices (Club Pythagore, 2006)<br />

Shadowrun (Catalyst Game Labs, 2009) / Shadowrun<br />

(B<strong>la</strong>ck Book Editions, 2009) ; supplément Shadowbeat<br />

(FASA Corporation, 1992)<br />

Tabloïd! (TSR, 1994)<br />

Trail of Cthulhu (Pelgrane Press, 2008) / Cthulhu<br />

(7ème Cercle, 2008)<br />

Warsaw (John Doe, 2009)


Un comic-book <strong>de</strong> Warren Ellis & Darick Roberston, intégrale<br />

disponible en six volumes chez Panini Comics<br />

[ œuvre ]<br />

Le lieu : <strong>la</strong> Ville est une gigantesque mégalopole<br />

américaine, fusion <strong>de</strong> New-York et Los Angeles,<br />

au sein <strong>de</strong> <strong>la</strong>quelle cohabitent les communautés les<br />

plus diverses, où <strong>la</strong> richesse <strong>la</strong> plus indue côtoie <strong>la</strong><br />

misère noire, dans <strong>la</strong>quelle tout semble possible mais<br />

rien ne change vraiment.<br />

L’époque : l’histoire prend p<strong>la</strong>ce dans un futur pas<br />

si éloigné, juste assez pour justifier l’amplification<br />

extrême <strong>de</strong>s travers <strong>de</strong> notre société. Libéralisme<br />

débridé, répression sévère, surveil<strong>la</strong>nce du citoyen,<br />

muse<strong>la</strong>ge <strong>de</strong>s médias, fracture sociale, etc. Tout ce qui<br />

est en germe <strong>de</strong> nos jours explose ici dans toute son<br />

abjecte réalité prévisionnelle.<br />

Le protagoniste : Spi<strong>de</strong>r Jerusalem ! Un journaliste<br />

engagé, retiré <strong>de</strong>puis <strong>de</strong>s années à <strong>la</strong> campagne, et<br />

qui revient dans <strong>la</strong> Ville se mêler <strong>de</strong> préférence <strong>de</strong> ce<br />

qui ne le regar<strong>de</strong> pas – surtout si ce<strong>la</strong> lui permet <strong>de</strong><br />

mettre dans l’embarras les plus puissants.<br />

Transmetropolitan est une ban<strong>de</strong>-<strong>de</strong>ssinée d’anticipation,<br />

dite « post-cyberpunk », dont le héros est un<br />

journaliste d’investigation. Le personnage <strong>de</strong> Spi<strong>de</strong>r<br />

Jerusalem est c<strong>la</strong>irement inspiré <strong>de</strong> Hunter S. Thompson<br />

(célèbre créateur du gonzo journalism), autant<br />

dans ses attitu<strong>de</strong>s et son physique que dans ses opinions<br />

politiques et sociales. Ainsi, Spi<strong>de</strong>r Jerusalem<br />

s’implique dans ses reportages au point d’en <strong>de</strong>venir<br />

<strong>la</strong> ve<strong>de</strong>tte, se mettant en scène dans toute sa démesure<br />

pour attirer l’attention d’un public apathique<br />

qu’il a à cœur <strong>de</strong> réveiller <strong>de</strong> <strong>la</strong> plus brutale <strong>de</strong>s façons.<br />

L’univers dans lequel vont prendre p<strong>la</strong>ce ses aventures<br />

est <strong>la</strong> Ville (<strong>la</strong> « trans-métropole »), une cité<br />

archétypale empruntant à plusieurs mégalopoles<br />

américaines, reflet altéré du pays dans sa globalité,<br />

prisme déformant à travers lequel le comic va nous<br />

faire connaître un avenir possible <strong>de</strong> notre mon<strong>de</strong> – si<br />

personne n’y met bon ordre avant.<br />

Après quelques reportages, Spi<strong>de</strong>r Jerusalem va<br />

s’attaquer à sa croisa<strong>de</strong> personnelle : les élections<br />

prési<strong>de</strong>ntielles. En lice, <strong>de</strong>ux candidats : <strong>la</strong> Bête, une<br />

brute conservatrice et antipathique (image-type du<br />

Républicain) ; et le Sourire, un libéral consensuel et<br />

hypocrite (une caricature <strong>de</strong> Démocrate). Bien qu’au<br />

final ces <strong>de</strong>ux rivaux aient peu ou prou le même programme,<br />

Spi<strong>de</strong>r Jerusalem a une <strong>de</strong>nt personnelle<br />

contre <strong>la</strong> Bête et va donc s’employer à le faire perdre,<br />

quoi qu’il en coûte. Et il <strong>de</strong>vra d’ailleurs en payer le<br />

prix fort…<br />

Transmetropolitan est un comic-book atypique. Ici,<br />

point <strong>de</strong> super-héros ou <strong>de</strong> sauveurs du mon<strong>de</strong>. Juste<br />

une réalité politique et sociale qui, bien que prenant<br />

p<strong>la</strong>ce dans une fiction d’anticipation, n’en ressemble<br />

pas moins diablement à <strong>la</strong> notre – enfin, surtout à<br />

celle <strong>de</strong>s USA mais le propos a <strong>la</strong> force d’être assez<br />

universel par les temps qui courent. C’est donc une<br />

œuvre éminemment politique qui nous est présentée,<br />

dénonçant les nombreux défauts d’une société<br />

qui part à <strong>la</strong> dérive : le tout-répressif, <strong>la</strong> fragmentation<br />

du tissu social en <strong>de</strong> multiples communautés, les religions<br />

et sectes ayant pignon sur rue, <strong>la</strong> propagan<strong>de</strong><br />

qui étouffe <strong>la</strong> liberté <strong>de</strong> <strong>la</strong> presse, l’abrutissement<br />

<strong>de</strong>s masses… Cependant, Transmetropolitan ne se<br />

contente pas <strong>de</strong> pointer du doigt ceux qui sont au<br />

pouvoir – et seraient responsables <strong>de</strong> tout. Ici, chacun<br />

en prend pour son gra<strong>de</strong> et le citoyen <strong>la</strong>mbda,<br />

coupable d’inaction et <strong>de</strong> manque d’esprit critique,<br />

en prend tout autant dans <strong>la</strong> gueule que ceux qui le<br />

manipulent.<br />

C’est à travers plusieurs gros story-arcs que Warren Ellis<br />

va analyser les différentes facettes <strong>de</strong> cette société.<br />

L’histoire ne fait que monter en puissance, faisant se<br />

rejoindre toutes ses composantes lors <strong>de</strong> véritables<br />

morceaux <strong>de</strong> bravoure. Des émeutes « raciales » té-<br />

par Romain d’Huissier


léguidées par le pouvoir, à l’élection prési<strong>de</strong>ntielle<br />

et à ses conséquences, chaque partie <strong>de</strong> ce comic<br />

est passionnante <strong>de</strong> bout en bout, véritable œuvre<br />

pamphlétaire sans concession qui a le mérite <strong>de</strong> nous<br />

renvoyer en pleine face nos propres lâchetés et abandons<br />

– sécurité contre liberté par exemple. Difficile <strong>de</strong><br />

ne pas penser à notre propre mon<strong>de</strong> en crise en lisant<br />

Transmetropolitan…<br />

L’énorme point fort <strong>de</strong> cette ban<strong>de</strong>-<strong>de</strong>ssinée est sans<br />

conteste son personnage principal : Spi<strong>de</strong>r Jerusalem.<br />

Un journaliste <strong>de</strong> retour sur le <strong>de</strong>vant <strong>de</strong> <strong>la</strong> scène et<br />

qui compte bien le faire savoir à tous ! Jusqu’au-boutiste,<br />

excessif, terriblement luci<strong>de</strong>, Spi<strong>de</strong>r Jerusalem<br />

n’hésite jamais à foncer tête baissée et rien ne lui fait<br />

peur. Il fait éc<strong>la</strong>ter <strong>la</strong> vérité, dénonce les travers <strong>de</strong> chacun,<br />

déterre les secrets enfouis. Un personnage haut<br />

en couleur qui emporte facilement l’adhésion tant il<br />

est souvent ce que nous voudrions tous être : culotté,<br />

fron<strong>de</strong>ur, inarrêtable.<br />

Pourtant, Spi<strong>de</strong>r Jerusalem est antipathique à bien<br />

<strong>de</strong>s égards : son talent cache une personnalité égotiste,<br />

qui ne se préoccupe guère <strong>de</strong>s dégâts col<strong>la</strong>téraux<br />

<strong>de</strong> ses actes – ce qu’il paiera fort cher au final – et<br />

dont le comportement auto<strong>de</strong>structeur cache mal<br />

une profon<strong>de</strong> misanthropie.<br />

Un anti-héros en somme, attachant et repoussant à <strong>la</strong><br />

fois. Le parfait protagoniste pour un comic-book aussi<br />

outrancier.<br />

Du point <strong>de</strong> vue graphique, Darick Robertson fait un<br />

travail admirable. Son trait, à <strong>la</strong> fois rond et détaillé,<br />

correspond à merveille à l’ambiance <strong>de</strong> l’histoire.<br />

Un mé<strong>la</strong>nge d’excès bouffonesque et <strong>de</strong> précision<br />

journalistique. L’univers dépeint est juste assez cyberpunk,<br />

les personnages sont pleins <strong>de</strong> personnalité et<br />

le <strong>de</strong>ssin parvient à insuffler un dynamisme inattendu,<br />

même dans une simple scène d’interview.<br />

Transmetropolitan est donc une œuvre à connaître,<br />

lire et relire. Même les plus réfractaires aux comic-books<br />

<strong>de</strong>vraient s’y pencher, car finalement rares sont les<br />

ban<strong>de</strong>s <strong>de</strong>ssinées ayant un tel contenu politique, une<br />

telle lucidité sur <strong>la</strong> direction que prend notre mon<strong>de</strong>.<br />

[ inspi ]<br />

Sur un p<strong>la</strong>n superficiel, le mon<strong>de</strong> dans lequel<br />

prend p<strong>la</strong>ce Transmetropolitan partage bien <strong>de</strong>s<br />

points communs avec le cyberpunk. Des jeux comme<br />

Cyberpunk 203X, Shadowrun, Kuro ou COPS peuvent<br />

donc gran<strong>de</strong>ment s’en inspirer : d’un point <strong>de</strong> vue visuel<br />

comme thématique. De <strong>la</strong> même façon, <strong>la</strong> Ville – qui est<br />

presque un personnage à part entière <strong>de</strong> l’œuvre – est<br />

si bien dépeinte qu’elle peut elle aussi inspirer tout jeu<br />

prenant p<strong>la</strong>ce dans une immense cité, avec ses secrets et<br />

zones d’ombre, et ce même si l’univers n’est pas futuriste<br />

/ cyberpunk. On pense notamment à Hellywood voire<br />

(pourquoi pas ?) Laelith – après tout, les races dans les<br />

univers <strong>de</strong> fantasy constituent <strong>de</strong>s « communautés », en<br />

quelque sorte. Le Mon<strong>de</strong> <strong>de</strong>s Ténèbres, univers urbain<br />

par excellence (surtout du point <strong>de</strong> vue <strong>de</strong>s Vampires, qu’il<br />

s’agisse du Requiem ou <strong>de</strong> <strong>la</strong> Mascara<strong>de</strong>), peut également<br />

reprendre divers éléments <strong>de</strong> <strong>la</strong> Ville à son compte.<br />

Mais là où Transmetropolitan est réellement intéressant<br />

du point <strong>de</strong> vue du jeu <strong>de</strong> rôle, c’est dans sa présentation<br />

d’un archétype <strong>de</strong> personnage popu<strong>la</strong>ire<br />

(et en plein cœur du thème <strong>de</strong> ce n°0 <strong>de</strong> Di6<strong>de</strong>nt),<br />

mais paradoxalement peu ou mal utilisé : le journaliste.<br />

Spi<strong>de</strong>r Jerusalem en est même une incarnation<br />

particulière : un gonzo journalist, c’est à dire un reporter<br />

qui s’implique dans ses enquêtes. En effet, le principal<br />

problème d’un journaliste c<strong>la</strong>ssique, c’est qu’il se<br />

borne souvent à découvrir <strong>de</strong>s faits et les rapporter<br />

– au mieux. Mais le gonzo journalism va lui permettre<br />

<strong>de</strong> se mettre au cœur <strong>de</strong>s faits, <strong>de</strong> les re<strong>la</strong>ter à <strong>la</strong> première<br />

personne, d’en être un acteur à part entière,<br />

d’assumer totalement <strong>la</strong> subjectivité <strong>de</strong> son propos !<br />

Le journaliste qui fait l’actualité <strong>de</strong> façon engagée,<br />

au lieu <strong>de</strong> se contenter d’en livrer un compte-rendu<br />

neutre et aseptisé.<br />

Voilà qui peut être un défi pour un joueur : interpréter<br />

un tel journaliste, avec tous les risques qui vont avec<br />

(employeurs frileux, puissants contrariés, popu<strong>la</strong>tion<br />

dubitative, compagnons agacés par ses excès…). De<br />

quoi changer agréablement du détective privé – tout<br />

en en restant proche. Un gonzo journalist peut trouver<br />

sa p<strong>la</strong>ce dans divers univers tel celui <strong>de</strong> l’Appel<br />

<strong>de</strong> Cthulhu en plus <strong>de</strong> tous ceux cités plus haut. Et<br />

nul doute qu’il apportera un peu <strong>de</strong> renouveau et <strong>de</strong><br />

variété autour <strong>de</strong> <strong>la</strong> table – surtout si son attitu<strong>de</strong> se<br />

calque sur celle <strong>de</strong> Spi<strong>de</strong>r Jerusalem !<br />

« Le reportage gonzo allie <strong>la</strong> plume d’un<br />

maître reporter, le talent d’un photographe<br />

<strong>de</strong> renom et les couilles en bronze d’un acteur. »<br />

Hunter S. Thompson (1937 – 2005)<br />

[œuvre]<br />

[inspi]


Vous pourrez trouver sur notre site,<br />

www.di6<strong>de</strong>nt.fr, les <strong>de</strong>ux journaux<br />

«The Falls Advertiser» servant<br />

d’ai<strong>de</strong>s <strong>de</strong> jeu à ce scénario.<br />

LA TRIBUNE HEBDOMADAIRE DU<br />

PASTEUR DAVISON voir en page 2<br />

THU. SEPTEMBER 16th <strong>2010</strong> NEWS FROM THE MOUTAIN FALLS COUNTY SINCE 1922 N ° 3 2 0 9 8<br />

Le patron <strong>de</strong> <strong>la</strong> NSA :<br />

« nous sommes désormais<br />

p<strong>la</strong>cés en alerte noire » !<br />

RESTEZ VIGILANTS !<br />

Le Shérif Conrad ne se <strong>la</strong>ssera se sont perdues dans les bois ; environs <strong>de</strong> Mountain Falls. Seu-<br />

jamais <strong>de</strong> le répéter : les forêts qui avec le changement <strong>de</strong> saison, <strong>la</strong> lement quinze sont retrouvées.<br />

entourent Mountain Falls, si elles topographie <strong>de</strong>s lieux peut chan-<br />

font partie <strong>de</strong> notre patrimoine, ger d’un jour à l’autre, et même Si vous vous aventurez dans les<br />

n’en sont pas moins dangereuses les habitués peuvent se faire bois, soyez pru<strong>de</strong>nts : prévenez<br />

! Suite à <strong>la</strong> tragique affaire Fitzge- surprendre. La nature est aussi toujours quelqu’un <strong>de</strong> votre <strong>de</strong>srald<br />

(voir en page 2), Le Shérif belle qu’elle est dangereuse. Sans tination, emportez avec vous <strong>de</strong>s<br />

et ses adjoints <strong>la</strong>ncent un nouvel parler <strong>de</strong>s animaux sauvages et vêtements chauds, et <strong>de</strong> quoi faire<br />

appel à <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion : «En cette autres rô<strong>de</strong>urs...»<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> lumière en cas <strong>de</strong> problème.<br />

pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’année, une bonne<br />

Et pensez à charger vos batteries !<br />

partie <strong>de</strong> notre travail consiste Chaque année, une vingtaine <strong>de</strong><br />

à retrouver <strong>de</strong>s personnes qui personnes disparaissent dans les K. Yagher<br />

D’après M. Kowalowski, vélé que, suite aux rapports <strong>de</strong>s<br />

patron <strong>de</strong> l’agence fédérale, agents <strong>de</strong> <strong>la</strong> National Security<br />

le territoire national reste <strong>la</strong> Agency (qu’il dirige d’une main<br />

cible privilégiée d’attaques <strong>de</strong> fer <strong>de</strong>puis bientôt 4 ans), il<br />

terroristes au déclenchement avait conseillé à <strong>la</strong> Prési<strong>de</strong>nce<br />

imminent.<br />

<strong>de</strong> p<strong>la</strong>cer l’ensemble du territoire<br />

national en niveau d’alerte noire,<br />

Après les évènements d’avant- le plus haut <strong>de</strong>gré <strong>de</strong> vigi<strong>la</strong>nce<br />

hier à Phi<strong>la</strong><strong>de</strong>lphie et au mo- prévu par les autorités fédérales.<br />

ment même où le pays pleure<br />

les morts d’At<strong>la</strong>ntic City, nous Après l’attentat déjoué in extre-<br />

pensions avec sou<strong>la</strong>gement que mis avant-hier, il semble donc seule et même provenance : on 48 h sur une première vague pays. Les habitants du comté <strong>de</strong><br />

le temps <strong>de</strong> l’angoisse al<strong>la</strong>it enfin que l’on doive se préparer à peut alors objectivement parler d’arrestations parmi les com- Mountain Falls, eux-mêmes af-<br />

<strong>la</strong>isser <strong>la</strong> p<strong>la</strong>ce à celui du <strong>de</strong>uil et subir <strong>de</strong> nouvelles et lâches at- <strong>de</strong> vague d’attentats dont seuls plices présumés <strong>de</strong>s terroristes. fectés par <strong>de</strong> tout autres soucis,<br />

du recueillement. Hé<strong>la</strong>s, d’après taques <strong>de</strong> <strong>la</strong> part <strong>de</strong> <strong>la</strong> « cellule les diaboliques auteurs savent<br />

n’ont sans doute rien à craindre<br />

nos informations, il semble bien dormante » qui a eu le malheur aujourd’hui où elle est <strong>de</strong>sti- Pour finir, et ce même si M. Ko- directement <strong>de</strong>s terroristes. Il<br />

que les imp<strong>la</strong>cables ennemis <strong>de</strong> <strong>de</strong> sortir <strong>de</strong> son sommeil à l’ocnée à s’arrêter. A l’issue <strong>de</strong> sa walowski s’est refusé à faire <strong>de</strong>s ne nous reste donc qu’à faire<br />

notre Nation aient décidé <strong>de</strong> ne casion <strong>de</strong>s évènements bien conférence <strong>de</strong> presse, M. Kowa- distinctions au sein du territoire confiance aux autorités et à prier<br />

pas nous accor<strong>de</strong>r ce temps <strong>de</strong> connus d’At<strong>la</strong>ntic City. En effet, lowski, toutefois tenu par le se- national, on peut penser que, pour nos concitoyens <strong>de</strong> <strong>la</strong> côte<br />

répit. Lors <strong>de</strong> son point presse, les résultats <strong>de</strong>s analyses <strong>de</strong>s cret <strong>de</strong> l’enquête en cours, nous selon tous les indices réunis pré- est.<br />

tant attendu, d’hier après-midi, explosifs désamorcés à Phi<strong>la</strong>- a heureusement assuré que cette cé<strong>de</strong>mment, <strong>la</strong> cellule terroriste<br />

M. Kowalowski a en effet ré<strong>de</strong>lphie semblent indiquer une même piste <strong>de</strong>s explosifs al<strong>la</strong>it vise en priorité les sites emblé- A.Newton<br />

déboucher dans les prochaines matiques <strong>de</strong> <strong>la</strong> côte est <strong>de</strong> notre<br />

MORT<br />

DE LISA<br />

FITZGERALD<br />

retour sur <strong>la</strong> tragédie<br />

en page 2<br />

the Falls Advertiser $0,90<br />

LA COTTON MATHER JUNIOR HIGH SE<br />

PRÉPARE POUR SA KERMESSE ANNUELLE<br />

Notre prestigieuse école lo- Nous apprenons toutefois<br />

cale, <strong>la</strong> Cotton Mather Ju- à regret que, contrairement<br />

nior High School, organisera à l’année précé<strong>de</strong>nte, le cé-<br />

comme chaque année <strong>de</strong>puis lèbre pasteur B. Davison ne<br />

42 ans une gran<strong>de</strong> fête dont <strong>la</strong> pourra pas être physiquement<br />

prochaine édition a été fixée présent à <strong>la</strong> traditionnelle<br />

à <strong>la</strong> date du 12 décembre. fête donnée par son ancienne<br />

Tous les parents d’élève mais école. Retenu en effet sur <strong>la</strong><br />

aussi les ex-élèves et même côte est par ses nombreuses<br />

les futurs potentiels parents activités, notre grand homme<br />

d’élèves sont cordialement adressera néanmoins un mes-<br />

invités par <strong>la</strong> directrice, Miss sage vidéo aux enfants et aux<br />

Welsh, pour juger sur pièces parents présents à <strong>la</strong> fête.<br />

<strong>de</strong> l’excellence <strong>de</strong> l’encadrement<br />

offert aux enfants inscrits<br />

dans cette école.<br />

SPORTS en page 3<br />

scénario dK 2<br />

Il est 1 h du ma- violée avant ou après (seules<br />

tin, <strong>la</strong> nuit <strong>de</strong>rnière, lorsque <strong>de</strong>s analyses plus poussées<br />

<strong>la</strong> police du comté découvre nous le diront) avoir été sau-<br />

le corps massacré <strong>de</strong> <strong>la</strong> vagement massacrée à l’ai<strong>de</strong><br />

jeune C<strong>la</strong>ra. La jeune fille, d’une arme b<strong>la</strong>nche ou d’un<br />

qui vivait chez ses parents, à outil tranchant.<br />

Mountain Falls, est simplement<br />

sortie quelques minutes Sans avoir le loisir <strong>de</strong> nous<br />

dans le jardin familial, vrai- en révéler plus avant que<br />

semb<strong>la</strong>blement dans le <strong>de</strong>s- nous mettions sous presse<br />

sein <strong>de</strong> fumer une cigarette à cette édition spéciale, le shé-<br />

l’abri du regard inquisiteur <strong>de</strong> rif Conrad nous a c<strong>la</strong>irement<br />

son père. Inquiets <strong>de</strong> ne pas <strong>la</strong>issé entendre que certains<br />

<strong>la</strong> voir revenir et <strong>de</strong> ne plus détails <strong>de</strong> <strong>la</strong> scène <strong>de</strong> crime<br />

l’apercevoir dans le jardin <strong>la</strong>issent penser que ce crime<br />

plongé dans l’obscurité, ses doit être sans nul doute relié<br />

parents, bien évi<strong>de</strong>mment mis directement à celui com-<br />

en alerte par les évènements mis précé<strong>de</strong>mment sur Lisa<br />

dramatiques qui ont récem- Fitzgerald, 14 ans. Nous<br />

ment en<strong>de</strong>uillé notre commu- sommes donc bien en prénauté,<br />

préviennent sans tar<strong>de</strong>r sence d’un odieux serial killer<br />

les forces <strong>de</strong> l’ordre.<br />

qui s’en prend <strong>de</strong> <strong>la</strong> pire <strong>de</strong>s<br />

façons aux jeunes filles inno- quartier rési<strong>de</strong>ntiel cossu <strong>de</strong> ne <strong>la</strong>isser échapper aucun té-<br />

Le shérif Conrad et ses centes <strong>de</strong> notre communauté. Mountain Falls les propriémoignage utile, même le plus<br />

hommes n’auront pas à détés<br />

sont <strong>de</strong> belle taille et les insignifiant en apparence.<br />

ployer tout leur légendaire Toujours selon les toutes pre- jardins contigus font que les<br />

savoir-faire pour retrouver <strong>la</strong> mières informations que nous habitations sont passablement Gageons qu’avec une telle<br />

jeune disparue : en quelques avons pu recueillir autour <strong>de</strong> éloignées les unes <strong>de</strong>s autres, détermination et <strong>la</strong> parfaite<br />

minutes à peine, le corps <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>la</strong> scène <strong>de</strong> crime, il semble- parfois séparées par <strong>de</strong>s ri- coordination au sein <strong>de</strong> notre<br />

jeune fille est retrouvé, sans rait qu’aucun <strong>de</strong>s voisins, <strong>de</strong>aux <strong>de</strong> végétation <strong>de</strong>stinés communauté <strong>de</strong>s forces <strong>de</strong><br />

vie, au fond du jardin d’un calfeutrés chez eux suite à à éviter les vis à vis. Le juge police et <strong>de</strong> <strong>la</strong> justice les<br />

<strong>de</strong>s voisins, à moins <strong>de</strong> 50 m <strong>la</strong> psychose née en ville ces Walters, joint par téléphone heures <strong>de</strong> cet impitoyable<br />

<strong>de</strong> celui <strong>de</strong>s parents <strong>de</strong> <strong>la</strong> vic- <strong>de</strong>rniers jours, n’ait déc<strong>la</strong>ré juste avant le bouc<strong>la</strong>ge <strong>de</strong> prédateur sont d’ores et déjà<br />

time. Les premières constata- spontanément avoir vu ou cette édition, nous assurait comptées.<br />

tions faites sur p<strong>la</strong>ce par les entendu quelque chose <strong>de</strong> qu’il serait dès les premières<br />

policiers montrent à l’évi- suspect à l’heure supposée du heures du jour mené une mi- A. Newton<br />

<strong>de</strong>nce que <strong>la</strong> jeune fille a été crime. Il est vrai que dans ce nutieuse et systématique enquête<br />

<strong>de</strong> voisinage visant à<br />

C<strong>la</strong>ra Thomas, 15 ans<br />

L’observateur peu cher lecteur, votre fidèle Ad- ont aussi glissé une bombe <strong>de</strong><br />

avisé <strong>de</strong>s mœurs du mon<strong>de</strong> vertiser n’est plus le seul or- répulsif anti-ours dans leurs<br />

médiatique n’aura pas manqué gane <strong>de</strong> presse à couvrir les bagages avant <strong>de</strong> quitter New<br />

<strong>de</strong> s’en étonner. Comment est- dramatiques évènements <strong>de</strong> York ou Washington !<br />

il possible que, à l’heure où Moutain Falls. Ce<strong>la</strong> ne vous a<br />

notre pays est si cruellement peut-être pas échappé : <strong>de</strong>puis Et oui, chers lecteurs, le sang<br />

meurtri par les attentats que hier, <strong>de</strong>s journalistes venus <strong>de</strong> frais et, surtout, le crime<br />

chacun sait, il se trouve encore <strong>la</strong> lointaine côte est, tentent, sexuel font vendre plus <strong>de</strong><br />

<strong>de</strong>s médias nationaux capables eux aussi, <strong>de</strong> percer les mys- papier que les <strong>la</strong>rmes sincères<br />

<strong>de</strong> s’intéresser à notre mo<strong>de</strong>ste tères <strong>de</strong> notre communauté et le <strong>de</strong>uil introspectif. C’est<br />

bourga<strong>de</strong> ?<br />

armés d’un micro, d’un ini- ainsi. Devons-nous, hé<strong>la</strong>s, enmitable<br />

accent et d’une carte core nous en étonner ?<br />

Car, en effet, aussi curieux à gran<strong>de</strong> échelle <strong>de</strong>s sentiers<br />

que ce<strong>la</strong> puisse vous paraître, <strong>de</strong> <strong>la</strong> région. Parions qu’ils D. Lewis<br />

E D I T O R I A L<br />

ÉLECTION DE LA MOUNTAIN<br />

QUEEN voir en page 3<br />

MOUNTAIN FALLS, MIEUX QUE ATLANTIC CITY ?<br />

the Falls Advertiser<br />

FRI. SEPTEMBER 17th <strong>2010</strong> NEWS FROM THE MOUTAIN FALLS COUNTY SINCE 1922 N ° 3 2 0 9 9<br />

LA BÊTE FRAPPE ENCORE !!!<br />

SPORTS en page 3<br />

Elle avait 15 ans. Elle s’appe<strong>la</strong>it C<strong>la</strong>ra Thomas. Son meurtre et son viol, <strong>la</strong> nuit passée, en plein cœur <strong>de</strong> Mountain Falls, met<br />

cruellement fin à <strong>la</strong> polémique : il y a bel et bien un serial killer <strong>de</strong> <strong>la</strong> pire espèce terré aux abords <strong>de</strong> notre communauté.<br />

$0,90<br />

Le scénario que nous vous présentons<br />

s’inscrit dans le cadre <strong>de</strong> notre<br />

dossier thématique consacré à « presse<br />

et jeu <strong>de</strong> rôle ». Il ambitionne notamment<br />

<strong>de</strong> vous permettre <strong>de</strong> mettre aisément<br />

et directement en pratique une<br />

<strong>la</strong>rge partie <strong>de</strong>s différents conseils donnés<br />

dans l’article sur l’utilisation <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

presse en jdr.<br />

Dans cette optique, nous n’avons pas voulu créer<br />

une intrigue pour un univers trop spécifique, ni<br />

même pour un jeu particulier. Ce scénario prend<br />

ainsi p<strong>la</strong>ce dans un univers contemporain générique<br />

et baigne dans une ambiance médiane entre<br />

réalisme (ce<strong>la</strong> se passe aujourd’hui, quelque part<br />

aux USA) et fantastique. Un cocktail rendu désormais<br />

familier à tous vos joueurs potentiels par<br />

maintes séries télé venues <strong>de</strong>s Etats-Unis… Libre à<br />

vous, si vous en éprouvez le besoin, d’adapter cette<br />

intrigue à votre univers <strong>de</strong> jeu préféré.<br />

Comme vous le verrez, <strong>de</strong> notre côté, nous vous<br />

livrons tout <strong>de</strong> même quelques données techniques<br />

tirées du système <strong>de</strong> jeu bien connu édité<br />

par John Doe : le dK². En effet, le second objectif<br />

<strong>de</strong> ce scénario est <strong>de</strong> vous permettre <strong>de</strong> jouer sans<br />

attendre, presque sans préparation. L’utilisation<br />

<strong>de</strong> nombreuses ai<strong>de</strong>s <strong>de</strong> jeu (dont, évi<strong>de</strong>mment,<br />

<strong>de</strong>s fac simile <strong>de</strong> presse écrite) et un découpage<br />

minutieux du déroulement <strong>de</strong> <strong>la</strong> partie <strong>de</strong>vraient,<br />

en effet, permettre au MJ <strong>de</strong> donner à jouer cette<br />

intrigue sans effort.<br />

pitch<br />

Les PJ sont <strong>de</strong>s employés <strong>de</strong> Weirdo, un<br />

site web US spécialisé dans les infos étranges. Ils<br />

ont été dépêchés pour 48 h chrono à Mountain<br />

Falls, une petite localité <strong>de</strong> l’ouest <strong>de</strong>s USA (Idaho)<br />

où <strong>de</strong>s viols et meurtres assez bizarres ont été<br />

Mountain Falls<br />

par Julien Clément


commis récemment : peut-être un nouveau serial<br />

killer ou une secte sataniste ou encore un monstre<br />

inconnu ? Comme le reste <strong>de</strong> <strong>la</strong> profession est accaparé<br />

par <strong>la</strong> couverture d’un évènement considérable<br />

que l’on <strong>de</strong>vine être une vague d’attentats<br />

is<strong>la</strong>mistes, les web-reporters seront les seuls, avec<br />

l’organe <strong>de</strong> presse local (The Falls Advertiser), à couvrir<br />

l’info.<br />

découpage <strong>de</strong> <strong>la</strong> partie<br />

Si le MJ souhaite faire jouer cette intrigue<br />

avec le moins <strong>de</strong> préparation possible, il <strong>de</strong>vra<br />

suivre scrupuleusement le découpage présenté ci<strong>de</strong>ssous<br />

:<br />

1. Le MJ prend connaissance au moins du résumé<br />

du scénario (le pitch ci-<strong>de</strong>ssus et le présent découpage)<br />

et <strong>de</strong> l’ai<strong>de</strong> <strong>de</strong> jeu n°1. Lire l’ensemble du<br />

scénario et <strong>de</strong>s ai<strong>de</strong>s <strong>de</strong> jeu avant <strong>la</strong> partie est évi<strong>de</strong>mment<br />

un plus non négligeable mais n’est pas<br />

totalement indispensable.<br />

2. Le MJ distribue aux joueurs l’ai<strong>de</strong> <strong>de</strong> jeu n°1 :<br />

un fac simile <strong>de</strong> <strong>la</strong> page « Qui sommes nous ? » du<br />

site Weirdo (pouvoir <strong>la</strong> consulter en ligne sur un<br />

portable ou un mobile serait un plus pour l’ambiance).<br />

La création <strong>de</strong>s persos peut avoir lieu<br />

avant ou après <strong>la</strong> lecture du document selon les<br />

circonstances (PJ déjà existants ou créés pour l’occasion…).<br />

3. Pendant <strong>la</strong> lecture du 2 par les joueurs et/ou<br />

<strong>la</strong> création/découverte <strong>de</strong> leur PJ, le MJ lit <strong>la</strong> présentation<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> 1ère scène du scénario. Quand le<br />

groupe est prêt, il leur explique le point <strong>de</strong> départ<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> mission et fait jouer immédiatement cette<br />

1ère scène qui intervient <strong>de</strong> nuit alors qu’ils arrivent<br />

en voiture sur les lieux <strong>de</strong> leur reportage. Elle<br />

est simple à faire jouer et p<strong>la</strong>ce immédiatement les<br />

PJ en possession d’infos exclusives sur leur sujet<br />

(voir chronologie <strong>de</strong> l’intrigue).<br />

4. Le len<strong>de</strong>main matin, les PJ doivent débuter<br />

leurs investigations sur p<strong>la</strong>ce. Le MJ distribue l’ai<strong>de</strong><br />

<strong>de</strong> jeu n°2 : un fac simile <strong>de</strong> l’édition du jour du<br />

journal local. Il permet d’avoir aussi bien les infos<br />

sur l’affaire qui intéresse les PJ que sur l’ambiance<br />

générale <strong>de</strong> <strong>la</strong> petite ville provinciale qui lui sert <strong>de</strong><br />

cadre.<br />

5. Pendant que les joueurs lisent le journal puis<br />

discutent <strong>de</strong>s infos qu’ils y ont trouvées, le MJ<br />

prend connaissance <strong>de</strong> <strong>la</strong> fiche d’investigation qui<br />

récapitule les renseignements que les PJ peuvent<br />

espérer obtenir et auprès <strong>de</strong> qui. Si ce n’est déjà fait,<br />

il relit attentivement <strong>la</strong> chronologie <strong>de</strong> l’intrigue.<br />

Ceci fait, les PJ réalisent leur 1ère journée d’investigations.<br />

Le MJ improvise en partie les réactions<br />

et les réponses <strong>de</strong>s personnes interrogées en fonction<br />

<strong>de</strong> ce qu’il vient <strong>de</strong> lire.<br />

6. À <strong>la</strong> fin <strong>de</strong>s premières 24 h, les PJ sont sollicités<br />

par leur rédaction <strong>de</strong> <strong>la</strong> côte Est afin qu’ils mettent<br />

en ligne un 1er article sur leur sujet. Les PJ déci<strong>de</strong>nt<br />

entre eux ce qu’ils y mettent ou s’ils essayent d’obtenir<br />

un dé<strong>la</strong>i. Le MJ prend bonne note <strong>de</strong> ce qui<br />

sera ou non mis dans l’article pour gérer les réactions<br />

<strong>de</strong>s PNJ qui peuvent en avoir connaissance<br />

le len<strong>de</strong>main.<br />

7. I<strong>de</strong>m 4 avec l’ai<strong>de</strong> <strong>de</strong> jeu n°3 : nouvelle édition<br />

du journal local. Pendant <strong>la</strong> lecture du journal par<br />

les joueurs, le MJ peut réfléchir aux implications <strong>de</strong><br />

l’éventuel article <strong>de</strong>s PJ.<br />

8. I<strong>de</strong>m 5 : <strong>de</strong>uxièmes 24 h d’investigation <strong>de</strong>s PJ.<br />

9. I<strong>de</strong>m 6 : toutefois, cette fois-ci, il est impossible<br />

d’y échapper, un article croustil<strong>la</strong>nt doit obligatoirement<br />

être mis en ligne sinon <strong>la</strong> rédaction sera<br />

très mécontente par rapport aux frais conséquents<br />

engagés.<br />

10. En guise <strong>de</strong> conclusion, le MJ choisit parmi<br />

les 3 articles du journal local proposés celui qui<br />

lui semble le mieux convenir aux évènements tels<br />

qu’ils se sont effectivement déroulés et/ou ont été<br />

révélés/obscurcis en fonction <strong>de</strong>s choix <strong>de</strong>s PJ. Il le<br />

distribue alors aux joueurs.<br />

chronologie/résumé <strong>de</strong> l’intrigue<br />

Note : J est le jour <strong>de</strong> l’arrivée <strong>de</strong>s PJ à Mountain Falls<br />

(dans <strong>la</strong> soirée) et donc le moment du début du scénario<br />

(1ère scène).<br />

J –39 ans : le couple John et Martha Davison<br />

donne naissance à Mountain Falls à leur 1er enfant.<br />

Hé<strong>la</strong>s, celui-ci souffre d’un double handicap phy-


sique (difformités) et mental (retard intellectuel et<br />

forte instabilité mentale). L’enfant est prénommé<br />

Ray(mond).<br />

J – 37 ans : rendue infernale par <strong>la</strong> difficile gestion<br />

<strong>de</strong> l’éducation du petit Ray, <strong>la</strong> vie du couple Davison<br />

bat sérieusement <strong>de</strong> l’aile. John n’hésite pas à<br />

abandonner femme, enfant et même <strong>de</strong>meure familiale<br />

cossue pour disparaître à jamais. Pourtant,<br />

Martha était alors enceinte d’un <strong>de</strong>uxième enfant<br />

auquel elle donne naissance quelques mois plus<br />

tard. Il s’agit à nouveau d’un garçon, tout à fait normal<br />

cette fois-ci. Elle choisit <strong>de</strong> le prénommer Brian.<br />

J – 25 ans : Brian s’avère être un fils tout à <strong>la</strong> fois<br />

intelligent, aimant et remarquablement mûr pour<br />

son âge. Tout en trustant les prix d’excellence à<br />

l’école, il réussit à ai<strong>de</strong>r sa mère à s’occuper <strong>de</strong> Ray.<br />

Ce <strong>de</strong>rnier, entouré <strong>de</strong> l’amour familial, va mieux<br />

et peut suivre une sco<strong>la</strong>rité presque normale en<br />

compagnie <strong>de</strong> son frère à <strong>la</strong> Cotton Mather Junior<br />

High School <strong>de</strong> Mountain Falls. Toutefois, compte<br />

tenu <strong>de</strong> son handicap mental, il est inscrit dans une<br />

c<strong>la</strong>sse inférieure à celle <strong>de</strong> son bril<strong>la</strong>nt ca<strong>de</strong>t.<br />

J – 23 ans : ne pouvant contrôler ses pulsions<br />

sexuelles grandissantes, Ray, dans un accès <strong>de</strong> folie,<br />

tente <strong>de</strong> violer <strong>la</strong> jeune Lily Rossbury, une camara<strong>de</strong><br />

<strong>de</strong> c<strong>la</strong>sse <strong>de</strong> Brian, tout en <strong>la</strong> violentant et en<br />

lui arrachant d’épaisses touffes <strong>de</strong> cheveux (trophées<br />

auxquels il voue un culte malsain…). Présent<br />

à proximité, Brian réussit à intervenir à temps. Il<br />

parvient également à p<strong>la</strong>i<strong>de</strong>r <strong>la</strong> cause <strong>de</strong> son frère<br />

auprès <strong>de</strong> <strong>la</strong> jeune victime : elle accepte <strong>de</strong> ne rien<br />

dire sur ce qui vient <strong>de</strong> se passer à condition que<br />

sa route ne croise plus jamais celle du déséquilibré.<br />

Ray est retiré <strong>de</strong> l’école pour « raisons médicales »<br />

(le courrier est signé par le Docteur Carruthers) et<br />

vit désormais reclus dans <strong>la</strong> maison familiale sous<br />

<strong>la</strong> gar<strong>de</strong> <strong>de</strong> sa mère et avec son frère pour seule<br />

compagnie.<br />

J – 20 ans : Brian, tenaillé par l’ambition d’une vie<br />

meilleure, quitte Mountain Falls pour suivre <strong>de</strong>s<br />

étu<strong>de</strong>s sur <strong>la</strong> côte Est. Il <strong>la</strong>isse sa mère seule pour<br />

s’occuper <strong>de</strong> l’encombrant Ray.<br />

J – 10 ans : après ses étu<strong>de</strong>s, Brian <strong>de</strong>vient pasteur<br />

dans le courant chrétien charismatique. Plein d‘ambition,<br />

il fon<strong>de</strong> sa propre église, <strong>la</strong> Crown-of-thorns<br />

Church. Grâce à l’étonnante présence <strong>de</strong> Brian<br />

Davison, cette église ne tar<strong>de</strong> pas à connaître un<br />

certain succès. Le jeune pasteur est sollicité pour<br />

publier <strong>de</strong>s écrits évangéliques.<br />

J – 8 ans : <strong>la</strong> Crown-of-thorns Church est en pleine<br />

ascension et commence à essaimer <strong>de</strong>s filiales<br />

dans <strong>de</strong> nombreuses villes du Sud-Est et du Midwest.<br />

Le pasteur Davison <strong>de</strong>vient un télévangéliste<br />

reconnu.<br />

J – 5 ans : Martha Davison, épuisée par une vie difficile,<br />

décè<strong>de</strong> dans sa maison <strong>de</strong> Mountain Falls. Ray,<br />

dont les années <strong>de</strong> c<strong>la</strong>ustration et les traitements<br />

du Docteur Carruthers ont aggravé le cas, est fou<br />

<strong>de</strong> douleur : son mon<strong>de</strong> s’effondre. Brian, alors en<br />

pleine gloire médiatique, n’a ni le temps <strong>de</strong> s’occuper<br />

<strong>de</strong> son frère, ni l’envie <strong>de</strong> voir <strong>de</strong>s journalistes<br />

curieux fouiller dans son passé familial. Il déci<strong>de</strong> <strong>de</strong><br />

créer <strong>la</strong> House of Love Foundation dans <strong>la</strong> périphérie<br />

<strong>de</strong> Mountain Falls : il s’agit officiellement d’une<br />

institution <strong>de</strong> charité ouverte à tous les habitants<br />

du comté et officieusement du nouveau lieu secret<br />

<strong>de</strong> rési<strong>de</strong>nce et <strong>de</strong> soins pour Ray. En échange d’un<br />

soli<strong>de</strong> traitement annuel, le Docteur Carruthers accepte<br />

d’en prendre <strong>la</strong> direction.<br />

J – 4 ans : rendu par l’expérience conscient du fait<br />

qu’il sera difficile <strong>de</strong> gar<strong>de</strong>r longtemps le secret<br />

(notamment auprès <strong>de</strong>s employés <strong>de</strong> <strong>la</strong> Fondation),<br />

le Docteur Carruthers encourage Brian Davison<br />

à s’investir davantage à Mountain Falls pour<br />

y <strong>de</strong>venir incontournable auprès <strong>de</strong>s élites locales.<br />

Nanti doublement <strong>de</strong> sa popu<strong>la</strong>rité et <strong>de</strong> sa richesse,<br />

Davison commence alors à « arroser » tout<br />

ce qui peut l’être dans sa ville natale : campagne<br />

électorale du maire, campagne électorale du juge,<br />

journal local, fêtes <strong>de</strong> l’école… Il y fon<strong>de</strong> aussi une<br />

filiale <strong>de</strong> son église, <strong>la</strong> première dans l’Ouest. De<br />

fait, en l’espace <strong>de</strong> quelques mois, Brian <strong>de</strong>vient le<br />

fils prodigue <strong>de</strong> Mountain Falls, toute ragail<strong>la</strong>rdie<br />

d’être enfin quelque chose sur <strong>la</strong> carte <strong>de</strong>s Etats-<br />

Unis d’Amérique.<br />

J – 72 h : pris d’une soudaine crise <strong>de</strong> folie, Ray<br />

tente <strong>de</strong> s’échapper <strong>de</strong> <strong>la</strong> Fondation et échappe<br />

momentanément à <strong>la</strong> vigi<strong>la</strong>nce <strong>de</strong> ses « infirmiers ».<br />

Un <strong>de</strong> ceux-ci, Bobby Hartman, parti à sa poursuite<br />

dans les bois environnants, était sur le point <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

rattraper lorsque l’handicapé a déchaîné sur lui<br />

toute <strong>la</strong> violence accumulée en plus <strong>de</strong> 20 ans <strong>de</strong><br />

c<strong>la</strong>ustration et d’humiliation. Hartman décè<strong>de</strong> sur<br />

le coup et son cadavre est pour ainsi dire méconnaissable,<br />

frappé d’une infinité <strong>de</strong> coups portés par<br />

une sorte d’outils <strong>de</strong> jardinage. Arrivés les premiers<br />

sur les lieux, le Docteur Carruthers et Jack Conrad,<br />

son excellent ami le shérif du comté (lui aussi élu<br />

grâce au soutien sans faille du pasteur Davison…)


sont évi<strong>de</strong>mment peu désireux d’embarrasser leur<br />

protecteur Davison ou <strong>de</strong> provoquer une enquête<br />

détaillée sur le cas <strong>de</strong> Ray Davison. Ils réussissent à<br />

mettre <strong>la</strong> mort <strong>de</strong> Hartman sur le compte <strong>de</strong> son<br />

impru<strong>de</strong>nce et <strong>de</strong> <strong>la</strong> rage d’un <strong>de</strong>s ours qui, paraîtil,<br />

hantent les bois et les montagnes environnantes.<br />

J – 48 h : Mountain Falls étant volontairement anesthésiée<br />

par toutes les élites du comté (journal, pasteur,<br />

maire, juge…), Ray n’a guère <strong>de</strong> difficulté pour<br />

s’y cacher le jour et se dép<strong>la</strong>cer <strong>la</strong> nuit. Il en profite<br />

pour se rendre au cimetière local où il rend <strong>de</strong>s<br />

hommages confus à <strong>la</strong> mémoire <strong>de</strong> sa mère adorée.<br />

Le jour venu, traversant les bois, il se réfugie dans<br />

le seul endroit qu’il connaît réellement : l’ancienne<br />

maison familiale. Aujourd’hui possédée par le juge<br />

du comté Simon Walters, elle fut vendue à un prix<br />

plus que sous-estimé par Davison afin d’acheter <strong>la</strong><br />

comp<strong>la</strong>isance <strong>de</strong> ce <strong>de</strong>rnier. Ray se réfugie dans le<br />

cabanon du jardin où il passe le jour. Peu a<strong>de</strong>pte du<br />

jardinage, le juge Walters finit tout <strong>de</strong> même par se<br />

douter <strong>de</strong> quelque chose mais, effrayé par <strong>la</strong> portée<br />

que pourrait prendre une enquête poussée sur l’affaire,<br />

il hésite à prendre une décision, espérant que<br />

Ray partira <strong>de</strong> lui-même <strong>la</strong> nuit suivante.<br />

J – 24 h : alors qu’il revient <strong>de</strong> sa visite nocturne<br />

au cimetière, dans un état <strong>de</strong> trouble sentimental<br />

et d’exaltation, Ray croise dans les bois un groupe<br />

<strong>de</strong> jeunes adolescents <strong>de</strong> Mountain Falls venus là<br />

échapper à l’œil inquisiteur <strong>de</strong>s bigots <strong>de</strong> <strong>la</strong> petite<br />

ville conservatrice. Irrésistiblement attiré par une<br />

<strong>de</strong>s jeunes filles du groupe, il leur donne bruyamment<br />

<strong>la</strong> chasse, semant <strong>la</strong> panique parmi les<br />

teenagers surpris par cet être difforme et couvert<br />

<strong>de</strong> terre, surgi <strong>de</strong>s ombres <strong>de</strong> <strong>la</strong> forêt. Alors qu’ils<br />

refluent tous en désordre, Ray réussit à intercepter<br />

<strong>la</strong> jeune fille qu’il convoite, une certaine Lisa Fitzgerald,<br />

14 ans. Il <strong>la</strong> viole, lui arrache <strong>de</strong> pleines touffes<br />

<strong>de</strong> cheveux et finit par <strong>la</strong> massacrer avec un autre<br />

outil <strong>de</strong> jardinage (pris dans le cabanon), à peu près<br />

du même type que celui qui a servi à tuer Hartman.<br />

Ray va se réfugier dans le cabanon du juge où il<br />

s’endort en caressant les touffes <strong>de</strong> cheveux <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

malheureuse Lisa. Bien que se doutant <strong>de</strong> l’i<strong>de</strong>ntité<br />

<strong>de</strong> l’auteur du crime, Conrad et Walters sont bien<br />

évi<strong>de</strong>mment contraints cette fois-ci <strong>de</strong> <strong>la</strong>isser l’enquête<br />

suivre son cours.<br />

J : l’information se diffuse localement et, parfois,<br />

plus nationalement même si elle peine à trouver<br />

écho dans un contexte <strong>de</strong> terrorisme is<strong>la</strong>miste. En<br />

faisant le lien avec le décès, officiellement acci<strong>de</strong>ntel,<br />

<strong>de</strong> Hartman, plus ou moins dans le même bois,<br />

on commence à évoquer <strong>la</strong> « Bête <strong>de</strong> Mountain<br />

Falls ». Les PJ sont envoyés sur p<strong>la</strong>ce par Weirdo.<br />

com pour ramener un reportage sur le sujet. Après<br />

un trajet en avion jusqu’à Boise, les PJ louent un 4 x<br />

4 pour terminer <strong>la</strong> route. C’est alors qu’ils tombent<br />

nez à nez avec <strong>la</strong> fameuse Bête ! (voir 1ère Scène).<br />

J + 24 h : les PJ débutent leur 1ère journée d’investigation.<br />

La nuit, Ray, qui n’ose plus retourner au cimetière<br />

après l’inci<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> <strong>la</strong> veille, s’aventure tout<br />

<strong>de</strong> même dans les jardins <strong>de</strong>s pavillons alentours.<br />

Il tombe là sur une jeune fille, C<strong>la</strong>ra Thomas, à <strong>la</strong>quelle<br />

il fait subir le même sort qu’à sa précé<strong>de</strong>nte<br />

victime. Peu désireux d’endosser <strong>la</strong> responsabilité<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> mort d’autres victimes, Walters prévient<br />

Conrad et Carruthers <strong>de</strong> <strong>la</strong> présence <strong>de</strong> Ray Davison<br />

sur sa propriété. Sous l’influence <strong>de</strong> Carruthers,<br />

ils déci<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> s’en saisir eux-mêmes et <strong>de</strong> le ramener<br />

secrètement à <strong>la</strong> House of Love Foundation où<br />

ils l’enferment dans une cave en attendant <strong>de</strong> pouvoir<br />

questionner son frère sur le sort à lui réserver.<br />

J + 48 h : les PJ débutent leur 2ème et <strong>de</strong>rnière<br />

journée d’investigation. La tension est à son<br />

comble à Mountain Falls.<br />

Jouer <strong>la</strong> 1ère scène<br />

Texte à lire aux joueurs :<br />

« Vous êtes donc (les joueurs viennent en effet <strong>de</strong><br />

prendre connaissance <strong>de</strong> l’ai<strong>de</strong> <strong>de</strong> jeu n°1) tous <strong>de</strong>s reporters<br />

travail<strong>la</strong>nt pour le webzine weirdo.com. Vous<br />

êtes envoyés en reportage dans une petite localité <strong>de</strong><br />

l’Idaho, Mountain Falls. La rédaction <strong>de</strong> weirdo.com<br />

y a eu vent <strong>de</strong> <strong>la</strong> manifestation récente <strong>de</strong> ce qu’on<br />

commence à appeler « <strong>la</strong> Bête <strong>de</strong> Mountain Falls »<br />

qui hanterait les bois alentours à <strong>la</strong> recherche <strong>de</strong> ses<br />

proies. Ce<strong>la</strong> pourrait être tout aussi bien une bête<br />

fauve inconnue, un déséquilibré ou un pervers dissimu<strong>la</strong>teur<br />

: l’éc<strong>la</strong>ircissement <strong>de</strong> ce<strong>la</strong> est d’ailleurs votre<br />

mission principale. La « Bête » a frappé mortellement<br />

au moins <strong>de</strong>ux fois lors <strong>de</strong>s 72 <strong>de</strong>rnières heures et il est<br />

important que vous soyez sur p<strong>la</strong>ce au cas où le phénomène<br />

<strong>de</strong> meurtres en série se confirmerait. Weirdo.<br />

com vous <strong>la</strong>isse carte b<strong>la</strong>nche sur p<strong>la</strong>ce mais vous <strong>de</strong>man<strong>de</strong><br />

<strong>de</strong> ne pas rester plus <strong>de</strong> 48 h à Mountain Falls<br />

pour limiter les frais engagés. »<br />

Le MJ peut alors <strong>la</strong>isser les joueurs poser <strong>de</strong>s questions<br />

ou <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r <strong>de</strong>s précisions. Le MJ se rapportera<br />

à <strong>la</strong> chronologie <strong>de</strong> l’intrigue pour apporter les<br />

réponses, notamment sur les manifestations <strong>de</strong> <strong>la</strong>


Lisa Fitzgerald<br />

Bête. Ce<strong>la</strong> peut aussi être l’occasion pour le MJ <strong>de</strong><br />

rappeler aux joueurs que leurs personnages sont<br />

<strong>de</strong>s reporters aux moyens mo<strong>de</strong>stes et non pas <strong>de</strong>s<br />

policiers officiels ou <strong>de</strong>s investigateurs chevronnés.<br />

Il faut en effet gar<strong>de</strong>r à l’esprit que les PJ ne disposent<br />

que <strong>de</strong> 48 h et <strong>de</strong> moyens d’investigation<br />

très limités (pas <strong>de</strong> perquisition, tests ADN, consultations<br />

<strong>de</strong> fichiers légaux…).<br />

Ceci fait, suite du texte à lire aux joueurs :<br />

« Vous avez pris l’avion jusqu’à Boise, <strong>la</strong> principale ville<br />

<strong>de</strong> l’Idaho. Là, à l’aéroport, vous avez récupéré le 4 x 4<br />

loué pour vous par weirdo.com. Ce<strong>la</strong> fait maintenant<br />

plus <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux heures que vous roulez. La nuit tombe<br />

doucement sur les monts enneigés <strong>de</strong>s Rocheuses et,<br />

<strong>de</strong> part et d’autre <strong>de</strong> <strong>la</strong> route, les forêts <strong>de</strong> conifères<br />

revêtent un manteau d’obscurité menaçante. »<br />

Ici, le MJ peut éventuellement <strong>la</strong>isser aux personnages<br />

(et non plus aux joueurs comme ci-<strong>de</strong>ssus)<br />

un moment <strong>de</strong> liberté pour entrer dans leur interprétation<br />

(se présenter les uns aux autres, commencer<br />

à discuter <strong>de</strong> l’affaire…).<br />

Le MJ reprend alors <strong>la</strong> parole :<br />

« Il fait désormais tout à fait nuit. La route est déserte<br />

mais vous approchez enfin <strong>de</strong> votre <strong>de</strong>stination.<br />

Après le franchissement d’un ultime col, votre 4 x 4 entame<br />

<strong>la</strong> <strong>de</strong>scente finale vers Mountain Falls. Déjà, <strong>de</strong>s<br />

habitations éparses et les sempiternels panneaux publicitaires<br />

annonciateurs d’une agglomération fleurissent<br />

au bord <strong>de</strong> <strong>la</strong> route. Soudain, à <strong>la</strong> sortie d’un<br />

virage en épingle, une silhouette apparaît au milieu<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> route, prise dans le cône <strong>de</strong> lumière <strong>de</strong>s phares<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> voiture ! Bien que nettement humanoï<strong>de</strong>, <strong>la</strong> silhouette<br />

semble anormale, comme difforme ou revêtue<br />

d’un déguisement. (s’adressant au PJ qui conduit :<br />

) Tu freines <strong>de</strong> toutes tes forces, les pneus crissent<br />

mais, sans doute tétanisée par <strong>la</strong> peur et <strong>la</strong> surprise,<br />

<strong>la</strong> créature ne bouge pas, se contentant <strong>de</strong> protéger<br />

<strong>de</strong> façon dérisoire son visage avec ses <strong>de</strong>ux bras levés.<br />

En bout <strong>de</strong> freinage, le 4 x 4 vient heurter le corps qui<br />

roule sur le capot et termine sa course contre le parebrise.<br />

Vous entrevoyez alors un visage grimaçant <strong>de</strong><br />

douleur, tout couvert <strong>de</strong> terre et aux traits effrayants.<br />

Alors que vous êtes vous-mêmes sous le choc, <strong>la</strong> créature<br />

se relève d’un bond, accompagnant son geste<br />

d’un hurlement lugubre. Elle saute à terre, apparemment<br />

in<strong>de</strong>mne et s’enfuit en courant vers les bois. Que<br />

faîtes-vous ? »<br />

Si les PJ tentent <strong>de</strong> le suivre (bois à droite <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

route), ils per<strong>de</strong>nt rapi<strong>de</strong>ment sa trace mais tout<br />

indique qu’il se précipite, en contre-bas, vers <strong>la</strong> ville<br />

<strong>de</strong> Mountain Falls, apparemment plus précisément<br />

vers un quartier rési<strong>de</strong>ntiel cossu situé aux limites<br />

boisées <strong>de</strong> <strong>la</strong> ville.<br />

Si les PJ auscultent le capot et le pare-brise, ils<br />

trouvent beaucoup <strong>de</strong> terre, un peu <strong>de</strong> sang et<br />

<strong>de</strong>s morceaux <strong>de</strong> vêtements assez neufs et passepartout.<br />

S’ils cherchent <strong>de</strong> façon très détaillée, ils<br />

notent aussi <strong>la</strong> présence <strong>de</strong> nombreux cheveux<br />

blonds et fins qui ne semblent pas être ceux <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

créature.<br />

Si les PJ tentent <strong>de</strong> remonter <strong>la</strong> piste <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

créature (bois à gauche <strong>de</strong> <strong>la</strong> route), ils tombent<br />

au bout <strong>de</strong> quelques minutes <strong>de</strong> marche sur un<br />

mur qu’ils peuvent esca<strong>la</strong><strong>de</strong>r sans peine : c’est le<br />

cimetière <strong>de</strong> <strong>la</strong> ville. Traces <strong>de</strong> terre et <strong>de</strong> pas indiquent<br />

très c<strong>la</strong>irement que c’est <strong>de</strong> là que venait <strong>la</strong><br />

créature. Si les PJ s’y aventurent, ils ne tar<strong>de</strong>nt pas<br />

à tomber nez à nez avec un individu patibu<strong>la</strong>ire<br />

armé d’un fusil à pompe et d’une torche électrique.<br />

Il se présente comme Bobby Mankiewicz, le gardien<br />

du cimetière. Il n’a rien vu, rien entendu et prie<br />

avec insistance les PJs <strong>de</strong> déguerpir.<br />

L’inci<strong>de</strong>nt a été si rapi<strong>de</strong> que les PJ n’ont pu faire<br />

ni photo, ni film. De toutes façons, en l’état, <strong>la</strong> rédaction<br />

<strong>de</strong> weirdo.com n’acceptera pas un article<br />

si peu étayé.<br />

En arrivant à <strong>la</strong> ville, ils peuvent re<strong>la</strong>ter leur aventure à<br />

<strong>la</strong> police ou au journal local : on les écoutera poliment<br />

mais ce<strong>la</strong> ne sera pas suivi d’effet (ni enquête, ni article).


Ils peuvent alors aller se coucher au motel où weirdo.com<br />

leur a réservé <strong>de</strong>s chambres. Le reste <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

nuit se déroule tranquillement.<br />

Fiche d’investigation<br />

La plupart <strong>de</strong>s informations utiles aux investigations<br />

<strong>de</strong>s PJ sont regroupées dans une forme<br />

non-linéaire dans cette liste. Elle est c<strong>la</strong>ssée par lieu<br />

d’investigation même si les initiatives <strong>de</strong>s PJ peuvent<br />

évi<strong>de</strong>mment tout aussi bien les conduire dans<br />

d’autres lieux. De manière générale, le MJ <strong>de</strong>vra être<br />

capable d’improviser sur cette base synthétique les<br />

réponses que mériteront les initiatives <strong>de</strong>s joueurs.<br />

<strong>•</strong> le twenty-two dinner’s (et plus <strong>la</strong>rgement<br />

les lieux où il est possible <strong>de</strong> son<strong>de</strong>r l’opinion publique)<br />

:<br />

Les gens disent que MF ( = Mountain Falls) est une<br />

ville habituellement calme et sans histoire.<br />

Tout le mon<strong>de</strong> à MF apprécie le pasteur Davison et<br />

ce qu’il peut faire pour <strong>la</strong> ville <strong>de</strong>puis 4/5 ans.<br />

La maison en face du 22 dinner’s est bien <strong>la</strong> maison<br />

natale du pasteur mais, désormais, elle appartient<br />

au juge Walters.<br />

La plupart <strong>de</strong>s gens pensent que <strong>la</strong> « Bête » est<br />

sûrement un étranger, un migrant c<strong>la</strong>n<strong>de</strong>stin par<br />

exemple, qui squatte les bois et attend tapi dans<br />

l’ombre l’occasion <strong>de</strong> voler les biens et violer les<br />

filles <strong>de</strong>s honnêtes gens <strong>de</strong> MF.<br />

Les chasseurs estiment que, certes, <strong>de</strong>s ours, il y en<br />

a dans les montagnes mais pas si près <strong>de</strong> <strong>la</strong> ville<br />

et qu’ils fuient quand ils sont surpris par l’homme.<br />

Uniquement le 2ème jour : <strong>la</strong> tension <strong>de</strong>vient plus<br />

vive <strong>de</strong>vant ce qui est désormais une menace sérieuse<br />

et <strong>la</strong>tente ; il ne faut pas pousser longtemps<br />

les PNJs pour que les <strong>la</strong>ngues se délient :<br />

- beaucoup <strong>de</strong> mon<strong>de</strong> pense que MF souffre <strong>de</strong><br />

<strong>la</strong> collusion d’élites incompétentes et peut-être<br />

bien corrompues<br />

- certains disent que <strong>la</strong> Fondation a toujours eu une<br />

réputation un peu louche et on dit que certains<br />

pensionnaires y sont gardés contre leur gré<br />

- une cliente féminine d’environ 35 ans assure que<br />

quand elle était à <strong>la</strong> Cotton Mather Junior High<br />

School, elle avait une camara<strong>de</strong> (aujourd’hui décédée)<br />

qui avait subi une tentative <strong>de</strong> viol restée<br />

impunie, signe que le <strong>la</strong>isser-aller ne date pas<br />

d’hier…


C<strong>la</strong>ra Thomas<br />

<strong>•</strong> <strong>la</strong> maison natale du pasteur Davison :<br />

Les agents immobiliers peuvent confirmer que <strong>la</strong><br />

transaction entre Brian Davison et le juge Walters a<br />

eu lieu il y a 4 ans et que, à leur grand regret, elle a eu<br />

lieu <strong>de</strong> particulier à particulier. Il paraît toutefois que<br />

<strong>la</strong> transaction fut avantageuse pour le juge, le pasteur<br />

n’ayant ni le temps ni l’envie <strong>de</strong> faire tar<strong>de</strong>r <strong>la</strong> vente.<br />

Le jardin arrière est protégé par une palissa<strong>de</strong> <strong>de</strong><br />

bois comme c’est <strong>de</strong> coutume dans ce quartier<br />

cossu et rési<strong>de</strong>ntiel. Si on y jette un œil, on voit<br />

toutefois que le jardin est mal entretenu (p<strong>la</strong>ntes<br />

piétinées, mauvaises herbes…).<br />

Ce jardin communique aisément avec d’autres<br />

jardins. Uniquement le 2ème jour : le jardin <strong>de</strong>s<br />

Thomas se trouve à 50 m <strong>de</strong> là.<br />

Il y a un cabanon au fond du jardin : à l’intérieur,<br />

mauvaises o<strong>de</strong>urs, traces <strong>de</strong> sang et touffes <strong>de</strong> cheveux<br />

fins et blonds.<br />

<strong>•</strong> le siège du FM Advertiser :<br />

Les archives du journal recensent une <strong>de</strong>mi-douzaine<br />

<strong>de</strong> cas <strong>de</strong> viols sur les 5 <strong>de</strong>rnières années<br />

mais aucun ne présente <strong>de</strong> similitu<strong>de</strong>s avec ceux<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> Bête. Aucun homici<strong>de</strong> volontaire sur <strong>la</strong> même<br />

pério<strong>de</strong>. Encore moins d’attaques d’ours…<br />

Impossible <strong>de</strong> trouver dans les archives du journal<br />

<strong>la</strong> moindre trace d’une critique ou d’une prise <strong>de</strong><br />

distance avec les propos du pasteur Davison.<br />

Le pasteur Davison tient une rubrique hebdomadaire<br />

à titre gracieux <strong>de</strong>puis 3 ans désormais.<br />

Les tout <strong>de</strong>rniers numéros du journal montrent<br />

que celui-ci a fait jusqu’à présent une couverture<br />

minimale <strong>de</strong>s inci<strong>de</strong>nts ne remettant jamais en<br />

cause <strong>la</strong> version <strong>de</strong>s autorités. Au contraire même,<br />

ils ont publié un dossier spécial sur les ours <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

région !<br />

<strong>•</strong> le cimetière :<br />

Bobby Mankiewicz n’aime vraiment pas qu’on<br />

vienne s’occuper <strong>de</strong> ses affaires…<br />

Le cimetière accueille <strong>la</strong> tombe, très sobre, <strong>de</strong><br />

Marthe, <strong>la</strong> mère du pasteur Davison, décédée il y<br />

a 5 ans. Une analyse minutieuse permet <strong>de</strong> voir<br />

que <strong>de</strong>s travaux d’entretien (terre fraîchement<br />

tassée) ont été faits récemment (intervention <strong>de</strong><br />

Mankiewicz pour effacer les traces <strong>la</strong>issées par les<br />

manifestations confuses d’amour filial <strong>de</strong> Ray…).<br />

La cérémonie d’inhumation <strong>de</strong> Hartman se déroule<br />

dans une ambiance très tendue. Les proches <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

victime estiment que les autorités ont bâclé l’enquête<br />

et qu’il est, d’après eux, <strong>la</strong> 1ère victime <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

« Bête ».<br />

<strong>•</strong> <strong>la</strong> House of Love Foundation :<br />

Elle est hébergée dans un vaste bâtiment légèrement<br />

en périphérie <strong>de</strong> <strong>la</strong> ville, sur les hauteurs boisées.<br />

Elle existe <strong>de</strong>puis 5 ans et est financée à 100 % par<br />

<strong>de</strong>s dons personnels du pasteur Davison et une<br />

ai<strong>de</strong> versée par son église.<br />

Depuis le début, son directeur est le Docteur Carruthers.<br />

Celui-ci connaît très bien le pasteur dont il<br />

était le mé<strong>de</strong>cin <strong>de</strong> famille lorsqu’il vivait à MF.<br />

Les questions sur <strong>la</strong> mort <strong>de</strong> Hartman et les b<strong>la</strong>gues<br />

sur les ours ne sont pas les bienvenues à <strong>la</strong><br />

Fondation. Une enquête un peu poussée sur le sujet<br />

ne tar<strong>de</strong> pas à montrer <strong>de</strong> curieuses contradictions<br />

et incohérences <strong>de</strong> témoignages.<br />

L’enquête sur <strong>la</strong> mort <strong>de</strong> Hartman a été vite bouclée.<br />

C’est le Dr. Carruthers lui-même qui a constaté<br />

<strong>la</strong> mort. Le juge Walters et le shérif Conrad se sont<br />

dép<strong>la</strong>cés en personne sur les lieux du drame. Et très<br />

rapi<strong>de</strong>ment en plus.


Uniquement le 2ème jour : l’accès à <strong>la</strong> Fondation<br />

et à ses employés n’est désormais plus possible (il<br />

faut se rappeler que Ray est à nouveau dans ses<br />

murs…).<br />

Uniquement le 2ème jour : une enquête <strong>de</strong> voisinage<br />

permet d’avoir <strong>la</strong> confirmation que le Dr. Carruthers<br />

a en effet quitté <strong>la</strong> Fondation en pleine nuit<br />

pour quelques heures.<br />

<strong>•</strong> <strong>la</strong> Cotton Mather Junior High School :<br />

L’école conserve dans ses archives <strong>la</strong> liste <strong>de</strong> tous<br />

les élèves inscrits et toutes les photos <strong>de</strong> c<strong>la</strong>sse <strong>de</strong>s<br />

années écoulées. On peut donc y trouver trace du<br />

pasteur et <strong>de</strong> son frère. Ce <strong>de</strong>rnier y possè<strong>de</strong> un<br />

dossier <strong>de</strong> « parcours adapté en milieu sco<strong>la</strong>ire<br />

normal », preuve <strong>de</strong> son retard mental. Difficile<br />

mais pas impossible <strong>de</strong> faire le lien entre le visage<br />

<strong>de</strong> l’enfant handicapé et <strong>de</strong> <strong>la</strong> « Bête ».<br />

Toujours dans les archives (mais moins accessibles<br />

que celles ci-<strong>de</strong>ssus), on peut retrouver <strong>la</strong> lettre du<br />

Dr. Carruthers qui justifie <strong>la</strong> désco<strong>la</strong>risation soudaine<br />

<strong>de</strong> Ray pour « instabilité mentale ».<br />

<strong>•</strong> police et justice du comté :<br />

Les 2 institutions fonctionnent main dans <strong>la</strong> main<br />

à MF ; d’ailleurs, le juge Walters et le shérif Conrad<br />

sont <strong>de</strong>s amis intimes.<br />

Tous les 2 ont reçu le soutien moral du pasteur Davison<br />

dans leur <strong>de</strong>rnière campagne <strong>de</strong> réélection<br />

à leur charge.<br />

Aucun détail sur les affaires en cours ne sera offert<br />

à <strong>de</strong>s web-reporters…<br />

<strong>•</strong> l’antenne locale <strong>de</strong> <strong>la</strong> Crown-ofthorns<br />

Church :<br />

Bobby Mankiewicz en est l’intendant et un acteur<br />

important <strong>de</strong> cette communauté religieuse. Il s’y<br />

montre plus ouvert et abordable que sur son lieu<br />

<strong>de</strong> travail.<br />

Sans être très assidues, les élites <strong>de</strong> MF mettent un<br />

point d’honneur à s’afficher régulièrement au sein<br />

<strong>de</strong> cette communauté religieuse.<br />

Uniquement le 2ème jour : <strong>la</strong> conférence que le<br />

Dr. Carruthers <strong>de</strong>vait prononcer sur le <strong>de</strong>ssein intelligent<br />

est annulée. Officiellement, il est souffrant<br />

(en fait, il est épuisé par sa nuit difficile et a beaucoup<br />

à faire à <strong>la</strong> Fondation…).<br />

Uniquement le 2ème jour : <strong>la</strong> tension monte<br />

parmi les fidèles qui veulent organiser <strong>de</strong>s battues<br />

armées dans les bois pour en déloger <strong>la</strong> Bête.<br />

Certains affirment que le pasteur lui-même leur a<br />

confirmé que tuer dans ces circonstances ne pouvait<br />

être un pêché.<br />

<strong>•</strong> le domicile <strong>de</strong> <strong>la</strong> famille Hartman :<br />

Avant d’être embauché comme « ai<strong>de</strong>-soignant »<br />

à <strong>la</strong> Fondation, Bobby était gardien <strong>de</strong> parking. Sa<br />

famille ne sait pas trop ce qu’il faisait exactement<br />

car il ne par<strong>la</strong>it jamais <strong>de</strong> son travail.<br />

Bobby était un chasseur expérimenté et il ne se serait<br />

jamais fait piéger par un ours. Pour eux, c’est<br />

sûr que l’enquête a été faite en dépit du bon sens.<br />

<strong>•</strong> les domiciles <strong>de</strong>s familles <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux<br />

jeunes victimes <strong>de</strong> Ray sont inaccessibles<br />

car gardés en permanence par <strong>la</strong> police. Il y a <strong>de</strong><br />

toute façon peu à y apprendre.<br />

Bobby Hartman


[ galerie ]<br />

personnages prétirés<br />

Whitney Engen<br />

Journaliste, 28 ans<br />

Tu es un peu <strong>la</strong> star <strong>de</strong> Weirdo.com, certaines mauvaises<br />

<strong>la</strong>ngues disent que tu es arrivée là grâce à ton<br />

cul, mais tu sais que c’est grâce à ta présence <strong>de</strong>vant <strong>la</strong><br />

caméra. Josh Saun<strong>de</strong>rs, le rédacteur en chef <strong>de</strong> Weirdo.<br />

com vous a envoyé sur une affaire qui lui coûte les yeux<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> tête, tu sais que même s’il t’a à <strong>la</strong> bonne, il ne faut<br />

pas se p<strong>la</strong>nter et trouver les sujets qui vont bien.<br />

Ton équipe :<br />

<strong>•</strong> Mike Magee : ton cadreur est plutôt bon, il fait son<br />

travail correctement<br />

<strong>•</strong> Jovan Kirovski : le teuchos par contre, tu n’es pas<br />

sûre qu’il comprenne bien son travail. Il met à chaque<br />

fois <strong>de</strong>s heures à mettre les reportages au point.<br />

<strong>•</strong> Bryan Jordan : le stagiaire, grâce à lui tu te sens vraiment<br />

star, tu as un boy pour t’apporter le café, te coiffer,<br />

te taper les textes et les articles écrits. Oh ! Ce n’est<br />

pas un serviteur, c’est un stagiaire, il doit apprendre.<br />

Force : +1 Dextérité : +3<br />

Constitution : +0 Intelligence : +2<br />

Sagesse : +4 Charisme : +5<br />

PV : 10 PE : 14<br />

Athlétisme : +5 Bluff : +9<br />

Concentration : +5 Déguisement : +9<br />

Influence : +8 Linguistique : +8<br />

Métier : +6 Perception : +7<br />

Renseignement : +11 Représentation : +10<br />

Réputation : +15 Richesse : +7<br />

Atouts : Apprentissage (p.57), Essaye encore (Influence)(p.57),<br />

Talentueux (réputation)(p.58), 6ème<br />

sens (p.63)<br />

Bryan Jordan<br />

Stagiaire, 21 ans<br />

Que fais-tu dans cette galère ? Tu as trouvé un stage<br />

sur un website tout pourri, le rédacteur en chef t’a<br />

promis <strong>de</strong> bosser avec une star et <strong>de</strong> voir du pays. Tu<br />

parles, en guise <strong>de</strong> star tu as une incompétente, et<br />

en guise <strong>de</strong> voyage, <strong>de</strong>s trous paumés comme là, à<br />

Mountains Talls ou Falls, tu n’as pas bien retenu...<br />

Le reste <strong>de</strong> l’équipe :<br />

<strong>•</strong> Whitney Engen, <strong>la</strong> journaliste : tu es obligé <strong>de</strong> tout<br />

lui faire, jusqu’à ses textes. En même temps, les lecteurs<br />

ont dû remarquer une nette amélioration. Tu te dis<br />

qu’en <strong>la</strong> saou<strong>la</strong>nt un bon coup, c’est toi qui passerait<br />

<strong>de</strong>vant <strong>la</strong> caméra… Ou alors en lui cassant une jambe,<br />

mais c’est un peu trop violent pour toi.<br />

<strong>•</strong> Mike Magee, le cadreur : faut bien un cadreur pour<br />

arriver à mettre en avant une future star comme toi…<br />

Enfin pour l’instant c’est Whitney.<br />

<strong>•</strong> Jovan Kirovski : il n’est pas forcément mieux traité que<br />

toi, une certaine complicité vous unit, enfin, tu te sens<br />

proche <strong>de</strong> lui, tu n’es pas trop sûr que ça soit réciproque.<br />

Force : +5 Dextérité : +2<br />

Constitution : +4 Intelligence : +3<br />

Sagesse : +0 Charisme : +1<br />

PV : 14 PE : 10<br />

Athlétisme : +8 Bluff : +8<br />

Déguisement : +4 Diplomatie : +5<br />

Discrétion : +6 Initiative : +3<br />

Perception : +4 Préparation : +5<br />

Renseignement : +2 Survie : +5<br />

Atouts : Gamin (p.55), Dissimu<strong>la</strong>tion (p.62), Négociateur<br />

(p.64), Sens <strong>de</strong> <strong>la</strong> situation (p.58)


Jovan Kirvski<br />

Technicien et monteur, 24 ans<br />

Tes parents sont arrivés aux USA alors que tu avais déjà<br />

15 ans, ça se ressent sur ton accent. Tu t’es tout <strong>de</strong> suite<br />

passionné pour l’informatique, ce qui t’a valu <strong>de</strong> tomber<br />

sur ce poste <strong>de</strong> monteur dans l’équipe <strong>de</strong> Whitney, mais<br />

tu as du pain sur <strong>la</strong> p<strong>la</strong>nche pour rattraper l’amateurisme<br />

du cadreur. Surtout que là, le rédacteur en chef vous a mis<br />

une sacrée pression pour que vous fassiez du bon boulot.<br />

Le reste <strong>de</strong> l’équipe :<br />

<strong>•</strong> Whitney Engen, <strong>la</strong> journaliste : elle est canon et se<br />

prend un peu pour une star, mais tant qu’elle ne t’embête<br />

pas tout va bien.<br />

<strong>•</strong> Mike Magee, le cadreur : lui heureusement qu’il te<br />

donne quelques billets pour te taire quant à son incompétence.<br />

Mais ça te <strong>de</strong>man<strong>de</strong> pas mal <strong>de</strong> temps<br />

pour gommer ses petites erreurs, parfois un peu trop<br />

<strong>de</strong> temps. Va falloir qu’il se bouge les fesses sur cette<br />

affaire, parce que le boss vous a mis <strong>la</strong> pression.<br />

<strong>•</strong> Bryan Jordan : le stagiaire/toutou <strong>de</strong> Whitney.<br />

Force : +4 Dextérité : +2<br />

Constitution : +3 Intelligence : +5<br />

Sagesse : +0 Charisme : +1<br />

PV : 13 PE : 10<br />

Concentration : +4 Diplomatie : +6<br />

Erudition : +6 Foi : +2<br />

Influence : +7 Intimidation : +6<br />

Linguistique : +7 Metier : +10<br />

Renseignements : +2 Soins : +10<br />

Survie : +4<br />

Atouts : Mémoire eidétique (p.62), 6ème sens (p.63),<br />

Polyglotte (p.62), Mentor (Josh Saun<strong>de</strong>rs) (p.63)<br />

Mike Magee<br />

Cadreur, 35 ans<br />

Tu n’es pas cadreur pour un sou et tu ne sais pas comment<br />

tu as réussi à berner ainsi le rédacteur en chef.<br />

Mais le fait est que tu es maintenant cadreur <strong>de</strong> cette<br />

petite minette que tu aimerais bien saouler jusqu’à<br />

<strong>la</strong> mettre dans ton lit. Car avouons le, tu n’es pas du<br />

genre à attirer ce genre <strong>de</strong> filles.<br />

Le reste <strong>de</strong> l’équipe :<br />

<strong>•</strong> Whitney Engen : <strong>la</strong> « star » <strong>de</strong> l’équipe comme elle le<br />

dit elle-même. Tu parles ! Mais bon, ce n’est pas toi qui va<br />

<strong>la</strong> contredire, <strong>de</strong> peur que ça gâche tes chances avec elle.<br />

<strong>•</strong> Jovan Kirovski : le technicien <strong>de</strong> l’équipe, il t’a déjà<br />

fait <strong>de</strong>ux trois remarques, il semble se douter <strong>de</strong><br />

quelque chose, mais quelques billets vert lui ont fait<br />

accepter le fait qu’il doive bosser plus. Tu sens bien<br />

que malgré tout il ne t’aime pas beaucoup.<br />

<strong>•</strong> Bryan Jordan : le stagiaire, ou plutôt le boy <strong>de</strong> Whitney,<br />

le pauvre, il ne sait pas vraiment où il est tombé,<br />

enfin tant qu’il n’essaye rien avec elle, tu te contentes<br />

<strong>de</strong> l’ignorer.<br />

Force : +1 Dextérité : +5<br />

Constitution : +2 Intelligence : +3<br />

Sagesse : +0 Charisme : +4<br />

PV : 12 PE : 10<br />

Bluff : +12 Concentration : +4<br />

Discrétion : +10 Influence : +9<br />

Initiative : +6 Métier : +11<br />

Perception : +10 Préparation : +8<br />

Renseignements : +6 Représentation : +5<br />

Atouts : Apprentissage (x2) (p.57), Scan rapi<strong>de</strong> (p.63),<br />

Sens <strong>de</strong> <strong>la</strong> situation (p.58)


[ galerie ]<br />

personnages non joueurs<br />

Le Docteur<br />

Force : +1 Dextérité : +4<br />

Constitution : +0 Intelligence : +5<br />

Sagesse : +2 Charisme : +3<br />

PV : 10 PE : 12<br />

Sauvegar<strong>de</strong> : +4<br />

Concentration : +4 Diplomatie : +11<br />

Discrétion : +10 Erudition : +9<br />

Foi : +7 Influence : +10<br />

Initiative : +8 Métier : +10<br />

Perception : +8 Psychologie : +9<br />

Réputation : +6 Richesse : +8<br />

Soins : +17<br />

Atouts : Apprentissage (p.57), Mains du soigneur<br />

(p.62), Don naturel (sauvegar<strong>de</strong>)(p.56), Talentueux<br />

(soin) (p.58)<br />

Le shérif<br />

Force : +5 Dextérité : +0<br />

Constitution : +4 Intelligence : +2<br />

Sagesse : +1 Charisme : +3<br />

PV : 14 PE : 11<br />

Attaque : +8 Défense : +4<br />

Bluff : +6 Concentration : +6<br />

Diplomatie : +7 Discrétion : +3<br />

Influence : +7 Initiative : +3<br />

Intimidation : +10 Perception : +5<br />

Renseignement : +6 Réputation : +5<br />

Atouts : Apprentissage (p.57), Mémoire eidétique<br />

(p.62), Scooby gang (p.63), avantages (p.57)<br />

Ray<br />

Force : +5 Dextérité : +3<br />

Constitution : +4 Intelligence : +1<br />

Sagesse : +0 Charisme : +2<br />

PV : 19 PE : 11<br />

Attaque : +7 Défense : +6<br />

Athlétisme : +9 Influence : +1<br />

Intimidation : +12 Perception : +2<br />

Réputation : +3 Soins : +5<br />

Subterfuge : +5 Survie : +5<br />

Atouts : Compteurs (p.57), Essaye encore (Attaque),<br />

Grand (p.55), Combattant Maso (p.60), Avantages<br />

(p.57)<br />

Brian Davison<br />

Force : +1 Dextérité : +2<br />

Constitution : +0 Intelligence : +4<br />

Sagesse : +3 Charisme : +5<br />

PV : 10 PE : 13<br />

Bluff : +11 Concentration : +4<br />

Diplomatie : +11 Erudition : +9<br />

Foi : +10 Influence : +12<br />

Intimidation : +7 Psychologie : +9<br />

Renseignement : +10 Réputation : +10<br />

Richesse : +8<br />

Atouts : Apprentissage (p.57), Fortuné (p.55), Accointances<br />

et réseaux (p.64), Ame <strong>de</strong> chef (p.64), gars du<br />

coin (Mountain fall) (p.55)


Ce scénario pour Hellywood peut servir<br />

d’introduction au dur mon<strong>de</strong> d’Heaven Harbor et <strong>de</strong><br />

ses intrigues multiples et cra<strong>de</strong>s. L’objectif est <strong>de</strong> faire<br />

visiter à vos personnages joueurs (PJ) un maximum<br />

<strong>de</strong> coins, <strong>de</strong> les immiscer dans quelques histoires tordues<br />

et <strong>de</strong> les amener à se faire quelques alliés et ennemis.<br />

Pour mieux incorporer les personnages au décor,<br />

je vous conseille, après une création collective, <strong>de</strong><br />

faire jouer une courte séance solo à chacun, histoire<br />

<strong>de</strong> bien les imprégner <strong>de</strong> <strong>la</strong> dure vie <strong>de</strong> Tough Guy.<br />

Une fois que vous les sentez prêts, <strong>la</strong>ncez les dans le<br />

bain d’aci<strong>de</strong> et refermez le couvercle…<br />

Je ne vous le cache pas, l’intrigue est fortement influencée<br />

par 2 sources distinctes : Usual Suspects et L.A<br />

Confi<strong>de</strong>ntial (aussi bien le livre que le film d’ailleurs).<br />

Hellywood est un jeu s’inspirant du style Noir, très visuel<br />

et cinématographique : autant en profiter ! Le côté<br />

fantastique n’est pour sa part quasiment pas présent,<br />

mis à part une petite virée dans Forbid<strong>de</strong>n City. À mon<br />

sens, il vaut mieux amener cette facette petit à petit,<br />

sans jamais trop en dévoiler. Ce<strong>la</strong> doit faire partie du<br />

scoop<br />

toujours !<br />

scénario Hellywood<br />

par Matthieu Carbon<br />

décor, avant <strong>de</strong> faire partie <strong>de</strong> l’intrigue. Mais c’est une<br />

affaire <strong>de</strong> goût : à vous <strong>de</strong> voir !<br />

Côté ambiance sonore, je vous conseille <strong>la</strong> B.O <strong>de</strong> « Ascenseur<br />

pour l’échafaud » <strong>de</strong> Miles Davis : une piste est<br />

donnée en début <strong>de</strong> chapitre pour poser l’ambiance.<br />

À vous <strong>de</strong> trouver les morceaux restants pour telle ou<br />

telle scène ; faut bien bosser un peu quand même !<br />

Les références au livre <strong>de</strong> base sont indiquées entre<br />

parenthèses.<br />

the pitch<br />

À moins d’un an <strong>de</strong>s élections municipales,<br />

le candidat Lawrence Gordon (p.49) a décidé<br />

<strong>de</strong> passer <strong>la</strong> vitesse supérieure. Son crédo étant <strong>la</strong> sécurité<br />

et <strong>la</strong> loi (comme quoi, ce n’est pas nouveau…),<br />

il a passé un accord avec cette ordure <strong>de</strong> Seamus<br />

Murphy (p.53 & 75) pour diminuer <strong>de</strong> manière


conséquente <strong>la</strong> criminalité visible <strong>de</strong> cette bonne<br />

ville d’Heaven Harbor. Le principe est simple : Seamus,<br />

avec trois gars <strong>de</strong> sa fameuse Briga<strong>de</strong> <strong>de</strong> Contention,<br />

a carte b<strong>la</strong>nche pour enrayer le trafic d’armes. Enlèvements,<br />

torture, pieds dans le béton : tout est bon<br />

dans le cochon ! Statistiques en baisse et sondages en<br />

hausse pour Gordon ; superbe occasion <strong>de</strong> casser du<br />

nègre, <strong>de</strong> se faire du pognon et <strong>de</strong> se rapprocher du<br />

futur maire pour Murphy. Un <strong>de</strong>al gagnant-gagnant<br />

qui dure <strong>de</strong>puis quelques mois maintenant.<br />

Le grain <strong>de</strong> sable s’appelle Al Davies, journaliste <strong>de</strong> son<br />

état, capable d’articles va<strong>la</strong>bles <strong>de</strong> temps en temps,<br />

mais dont le talent s’exprime surtout à une table <strong>de</strong><br />

poker. Il bosse régulièrement pour ce cancre<strong>la</strong>t d’Harvey<br />

Weimbaugh (p.59), jamais trop regardant sur <strong>la</strong><br />

provenance <strong>de</strong>s infos <strong>de</strong> Davies. Ce <strong>de</strong>rnier joue régulièrement<br />

dans une arrière salle d’un bar, le « No Limit »,<br />

à <strong>la</strong> frontière d’Aisbury Park et <strong>de</strong> Paddy Hill, et c’est<br />

là qu’il s’est trouvé le parfait pigeon, celui qui al<strong>la</strong>it lui<br />

amener le scoop du siècle ! La vo<strong>la</strong>ille en question, c’est<br />

Bud Ashton, ancien marine qui a vécu l’enfer en tant<br />

que prisonnier <strong>de</strong>s Japs et qui gagne sa vie à coups <strong>de</strong><br />

barre <strong>de</strong> fer, aux ordres <strong>de</strong> Murphy. Bud est une brute<br />

épaisse facilement influençable, surtout quand il a bu<br />

et qu’il a <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ttes <strong>de</strong> poker, ce qui arrive fréquemment.<br />

Il n’a pas forcément un mauvais fond, mais <strong>la</strong> vie<br />

ne lui a pas fait <strong>de</strong> ca<strong>de</strong>au et le scotch est un très bon<br />

moyen d’enlever le sang <strong>de</strong> ses énormes mains et <strong>de</strong><br />

l’ai<strong>de</strong>r à trouver le sommeil.<br />

Davies, qui a quand même un peu <strong>de</strong> f<strong>la</strong>ir, n’a pas eu <strong>de</strong><br />

difficulté à monnayer les <strong>de</strong>ttes <strong>de</strong> Bud contre <strong>de</strong> l’info<br />

juteuse. Et là, le pactole : Bud lui raconte les passages<br />

à tabac dans les baraquements d’ouvrier du chantier<br />

d’autoroute <strong>de</strong> La Valley, les caïds qui finissent dans le<br />

béton <strong>de</strong>s pavillons en construction et, cerise sur le gâteau,<br />

les rencontres entre Gordon et Murphy.<br />

Emballé au début par toutes ces révé<strong>la</strong>tions, Davies<br />

prend rapi<strong>de</strong>ment peur : c’est du lourd, du gibier <strong>de</strong><br />

compét’. Mais pour une fois que <strong>la</strong> chance lui sourit, il<br />

ne peut pas fermer les yeux. Il contacte alors discrètement<br />

Mme Patricia Palmer (p.46) au détour <strong>de</strong> l’inauguration<br />

d’une crèche. Davies a besoin d’argent et <strong>de</strong><br />

main d’œuvre qualifiée pour continuer ses investigations<br />

(et assurer sa protection, le cas échéant). Comprenant<br />

l’opportunité qui lui est proposée, madame<br />

le Maire dépêche son homme <strong>de</strong> main Darby Alexan<strong>de</strong>r<br />

(p.46) afin <strong>de</strong> faire ce qu’il faut pour ai<strong>de</strong>r Davies ;<br />

et ce <strong>de</strong>rnier <strong>de</strong> dégoter quelques braves pommes<br />

pour faire le sale boulot : les PJ bien sûr. Pourquoi les<br />

PJ ? Pour éviter les flics à <strong>la</strong> botte <strong>de</strong> Murphy et <strong>de</strong><br />

Gordon ou <strong>de</strong>s hommes trop proches du maire, au<br />

cas où ce<strong>la</strong> tournerait chagrin.<br />

usual suspects<br />

(Piste : « Générique »)<br />

Deux façons d’introduire vos PJ. Soit ils<br />

ont déjà quelques scénars à leur actif, et dans ce cas<br />

Alexan<strong>de</strong>r a entendu parler d’eux et les invite cordialement<br />

à le rencontrer dans le salon feutré d’un<br />

hôtel du City Hall (p. 42). Soit c’est leur premier scénar<br />

et c’est quasiment <strong>la</strong> même chose, excepté que<br />

<strong>la</strong> rencontre a lieu dans un endroit plus discret (l’arrière<br />

salle d’un bar <strong>de</strong> Russian Hill (p. 66); il suffit <strong>de</strong><br />

dire au patron qu’ils sont là pour voir « Darb »). Pour<br />

les motiver, il y a 2 leviers possibles : le fric (somme<br />

conséquente et invitation), ou le chantage (une jolie<br />

enveloppe contenant un secret obscur du PJ, et l’invitation).<br />

À vous <strong>de</strong> voir selon le PJ ce qui convient le<br />

mieux. Rappelez-vous qu’Alexan<strong>de</strong>r est un vrai dur, et<br />

un professionnel du renseignement qui plus est... et<br />

qu’il n’est pas du genre à essuyer un refus…<br />

Une fois les PJ réunis, ce <strong>de</strong>rnier les met au parfum :<br />

Davies, un gratte-papier, a dégoté <strong>de</strong>s infos <strong>de</strong> premier<br />

choix sur Seamus Murphy. Leur boulot consiste<br />

à ai<strong>de</strong>r Davies, mais également à le surveiller. La discrétion<br />

est obligatoire. En guise <strong>de</strong> conclusion, il leur<br />

donne son numéro, ainsi que l’adresse <strong>de</strong> Davies. Il<br />

quitte alors <strong>la</strong> salle : « Je sais que vous ne voulez pas me<br />

décevoir.»<br />

H.H Confi<strong>de</strong>ntial<br />

(Piste : « Au bar du petit bac »)<br />

Davies crèche non loin <strong>de</strong> Saint Andrews<br />

Square (p.75), au <strong>de</strong>uxième étage d’un immeuble en<br />

brique rouge <strong>de</strong> secon<strong>de</strong> zone. Absent au moment<br />

où les PJ viennent lui rendre visite, ils peuvent se<br />

renseigner auprès <strong>de</strong> <strong>la</strong> concierge, Mrs Doherty, une<br />

rouquine dodue avec un accent prononcé et un vocabu<strong>la</strong>ire<br />

popu<strong>la</strong>ire. « Davies ? L’journaleux ? Sûr’ment<br />

au pub à ct’heure ! Faites z’y savoir qu’y’a un colis pour<br />

lui, serez aimab’ ! ». Le pub est au coin <strong>de</strong> <strong>la</strong> rue ; dans<br />

une ambiance « so irish », les PJ rencontrent donc Al<br />

qui les accueille un whisky à <strong>la</strong> main. Il leur refait un<br />

rapi<strong>de</strong> topo puis leur explique le job. À vous <strong>de</strong> voir<br />

si vous souhaitez être directif ou au contraire si vous<br />

voulez <strong>la</strong>isser les PJ s’exprimer en toute liberté. De<br />

toute façon, ça n’influera pas sur <strong>la</strong> suite <strong>de</strong>s événements.<br />

Il est juste nécessaire qu’ils en apprennent<br />

suffisamment pour saisir un peu dans quel guêpier


ils vont bientôt se trouver. Au fait, le colis c’est du fric<br />

et du matos photo envoyés par Alexan<strong>de</strong>r. Voici donc<br />

quelques pistes à suivre :<br />

- Trouver le nom <strong>de</strong>s 2 acolytes <strong>de</strong> Bud (il n’a jamais<br />

voulu les lâcher) : tâche assez simple pour<br />

un flic, moyennement compliquée sinon. Il s’agit <strong>de</strong><br />

Steve « Palermo » Festucci et <strong>de</strong> Jimbo Morris, dit<br />

« l’éléphant », <strong>de</strong>ux sa<strong>la</strong>uds comme on en fait trop<br />

dans <strong>la</strong> Briga<strong>de</strong> <strong>de</strong> Contention.<br />

- Localiser les baraquements où sont « interrogés<br />

» les pauvres types : pas facile étant donné<br />

leur nombre ; il est possible d’avoir <strong>de</strong>s infos par les<br />

quelques clodos qui s’y trouvent et qui voient « <strong>de</strong>s<br />

trucs louches qui s’passent dans l’coin ! On entend <strong>de</strong>s<br />

gars gueuler <strong>de</strong>s fois ! ». Pourquoi pas suivre discrètement<br />

Murphy et ses gars mais faut en avoir une<br />

sacrée paire parce que s’ils se font repérer dans cet<br />

endroit désert… Dans une <strong>de</strong>s baraques, quelques<br />

indices sont disponibles : rayures sur le p<strong>la</strong>ncher,<br />

traces <strong>de</strong> sang, une <strong>de</strong>nt en or propulsée dans un<br />

coin <strong>de</strong> <strong>la</strong> pièce et même le portefeuille d’un noir<br />

disparu il y a quelques temps, Jimmy Williams, un<br />

petit trafiquant d’armes d’Aisbury Park, qui rou<strong>la</strong>it<br />

pour Mickey Bal<strong>la</strong>ntine. Rou<strong>la</strong>it, car maintenant il<br />

fait partie intégrante d’un joli pavillon, <strong>de</strong>s fondations<br />

plus exactement. S’ils font une visite nocturne,<br />

ils peuvent tomber sur quelques petites frappes qui<br />

font leur jus sur le dos <strong>de</strong>s curieux ; juste histoire <strong>de</strong><br />

pimenter un peu <strong>la</strong> scène.<br />

- Noter les faits et gestes <strong>de</strong> Murphy : très, très<br />

risqué, surtout lorsqu’il se trouve dans son fief<br />

<strong>de</strong> Paddy Hill où tout ce qui sort <strong>de</strong> l’ordinaire lui<br />

sera notifié par un <strong>de</strong> ses innombrables indics du<br />

coin. Ce<strong>la</strong> reste toutefois très faisable en <strong>de</strong>hors, où<br />

l’activité <strong>de</strong> <strong>la</strong> ville dissimulera aisément, du moins<br />

le jour, <strong>la</strong> fi<strong>la</strong>ture <strong>de</strong>s PJ. Seamus a un emploi du<br />

temps tout à fait normal <strong>la</strong> journée (HHPD, domicile…)<br />

; ce<strong>la</strong> <strong>de</strong>vient plus intéressant en soirée,<br />

où il retrouve un ou <strong>de</strong>ux <strong>de</strong> ses sbires et part en<br />

voiture banalisée faire leur sale boulot (ramasser<br />

un nègre ; faire une <strong>de</strong>scente dans un bar pour<br />

secouer les puces d’un indic ; faire un tour dans<br />

un entrepôt, près <strong>de</strong>s docks, où sont entreposées<br />

les armes récupérées que Murphy <strong>de</strong>stine à <strong>la</strong> revente,<br />

via le c<strong>la</strong>n Kelly avec lequel il est en affaire).<br />

Il est important que les PJ se ren<strong>de</strong>nt compte que<br />

Murphy est une ordure finie, qui n’a aucun remord<br />

et qui n’hésite pas à faire ce qu’il faut ; ce<strong>la</strong> aura son<br />

importance plus tard.


so long, Bud<br />

(Piste : « Julien dans l’ascenseur »)<br />

Après quelques jours d’efforts, Al annonce<br />

aux PJ qu’il est temps <strong>de</strong> passer <strong>la</strong> vitesse supérieure<br />

avec Bud. Grâce à l’argent amené par Alexan<strong>de</strong>r, il va<br />

acheter les joueurs <strong>de</strong> poker (<strong>de</strong>s b<strong>la</strong>cks d’Aisbury Park)<br />

pour suren<strong>de</strong>tter Bud à l’extrême. Pour payer sa <strong>de</strong>tte,<br />

il <strong>de</strong>vra alors les ai<strong>de</strong>r à obtenir <strong>de</strong>s preuves tangibles<br />

(photos, documents, n’importe quoi qui fasse bien dans<br />

un article à <strong>la</strong> une). Laissez les PJ et Al préparer minutieusement<br />

leur p<strong>la</strong>n (que vont-ils <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r à Bud exactement<br />

? De les ai<strong>de</strong>r à p<strong>la</strong>nquer pendant un interrogatoire<br />

musclé ? De leur filer <strong>de</strong>s adresses pour accumuler<br />

les preuves ? De leur indiquer le moment où Gordon<br />

vient visiter l’entrepôt pour prendre quelques clichés ?) ;<br />

faites leur sentir qu’il ne faut pas déconner avec ces garslà<br />

et que <strong>la</strong> moindre faute se paiera cher.<br />

Le début du p<strong>la</strong>n se passe comme sur <strong>de</strong>s roulettes :<br />

Bud se fait plumer, il enquille les whiskys et <strong>la</strong> sueur<br />

s’accumule sur son <strong>la</strong>rge front. Une fois au fond du<br />

tonneau, Al emmène Bud dans un bar miteux, où se<br />

trouvent déjà les PJ, prêts à suivre discrètement <strong>la</strong><br />

conversation. Bud est au cinquième sous-sol, dans<br />

l’impasse, prêt à tout pour s’en sortir. Le p<strong>la</strong>n se déroule<br />

sans accroc. Bud fixe rencart à Al le len<strong>de</strong>main<br />

soir au « No Limit » et sort <strong>de</strong> là en titubant, sous l’effet<br />

<strong>de</strong> l’alcool et <strong>de</strong> ce qu’il va <strong>de</strong>voir faire pour s’en sortir.<br />

Le problème, c’est que Bud, en rentrant chez lui, s’enfile<br />

encore quelques verres car il sait qu’il a été trop<br />

loin, que Murph’ ne lui pardonnera jamais d’avoir joué<br />

aux ba<strong>la</strong>nces. Alors Bud se fait sauter <strong>la</strong> cervelle avec<br />

son .45 vers 3h du mat’, ce qui réveille les voisins et<br />

rameute <strong>la</strong> flicaille. A 5h, Murphy est sur p<strong>la</strong>ce, accompagné<br />

<strong>de</strong> Festucci et Morris.<br />

Dans <strong>la</strong> journée, ils mènent l’enquête à leur compte<br />

et remontent sans gran<strong>de</strong> difficulté jusqu’à <strong>la</strong> salle <strong>de</strong><br />

poker et aux joueurs b<strong>la</strong>cks qui se prennent quelques<br />

coups bien sentis pour finalement cracher le morceau<br />

et Davies avec.<br />

Le soir venu, Al se rend au bar : pas <strong>de</strong> Bud, et les habituels<br />

partenaires <strong>de</strong> poker, un peu plus abimés que<br />

d’habitu<strong>de</strong>, qui ne mouftent pas et qui se <strong>la</strong>ncent<br />

d’étranges regards. Davies sent le vent tourner et ressort<br />

rapidos ; il se trouve une cabine et contacte les<br />

PJ : quelque chose ne tourne pas rond, il faut qu’ils<br />

aillent voir l’appart’ <strong>de</strong> Bud rapidos. Une fois qu’il a<br />

raccroché, Al se rend compte qu’il n’est pas tout seul<br />

et se <strong>la</strong>nce dans une fuite éperdue dans <strong>la</strong> nuit…


De leur côté, les PJ parviennent à l’appart <strong>de</strong> Bud. Pas<br />

<strong>de</strong> lumière, <strong>de</strong>s scellés <strong>de</strong> flic sur <strong>la</strong> porte et, une fois<br />

à l’intérieur, au milieu d’un bor<strong>de</strong>l in<strong>de</strong>scriptible, <strong>de</strong>s<br />

photos <strong>de</strong> marines et <strong>de</strong>s boites <strong>de</strong> conserve vi<strong>de</strong>s,<br />

une bonne dose <strong>de</strong> sang et <strong>de</strong> cervelle au-<strong>de</strong>ssus du<br />

canapé et sur une bonne partie du mur. Pour pimenter<br />

<strong>la</strong> scène, vous pouvez faire prendre en chasse les<br />

PJ par un <strong>de</strong>s sbires <strong>de</strong> Murphy : une course poursuite,<br />

ça défoule toujours. Laissez toutefois les PJ s’en sortir ;<br />

ils sont déjà assez dans le pétrin comme ça.<br />

where are you, du<strong>de</strong> ?<br />

(Piste : « Florence sur les Champs Elysées »)<br />

Davies a disparu sans <strong>la</strong>isser <strong>de</strong> traces. Il<br />

n’est pas à son appart’ et sa concierge ne l’a pas vu<br />

<strong>de</strong>puis <strong>la</strong> fameuse nuit. Sa voiture n’est pas là, ni au<br />

« No Limit », où personne ne l’a vu revenir. Si les PJ<br />

viennent au bar en soirée, aucun <strong>de</strong>s partenaires habituels<br />

d’Al n’est présent : ils se sont mis au vert pour<br />

quelques temps, n’ayant aucune envie d’avoir encore<br />

affaire à Murphy ou à l’un <strong>de</strong> ses gorilles. En persévérant<br />

auprès <strong>de</strong> Barney, le patron, un chauve quinqua<br />

au corps constellé <strong>de</strong> tatouages exotiques, les PJ<br />

peuvent obtenir le nom et l’adresse d’un <strong>de</strong>s joueurs,<br />

Teddy Moore.<br />

Celui-ci, chômeur <strong>de</strong> son état, vit <strong>de</strong> petits jobs à<br />

gauche à droite : rien <strong>de</strong> reluisant en général. Il tente<br />

sans grand succès d’arrondir ses fins <strong>de</strong> semaine au<br />

poker. Il vit dans une piaule misérable, au coeur d’Aisbury<br />

Park, avec <strong>de</strong>ux cousins. Des b<strong>la</strong>ncs dans une<br />

voiture, en plein Aisbury Park, ça peut être chaud,<br />

même en pleine journée, donc n’hésitez pas à le faire<br />

sentir à vos joueurs : les gens se retournent sur eux ;<br />

certains caïds, en train <strong>de</strong> picoler à <strong>la</strong> terrasse d’un<br />

bouge du coin, les invectivent violemment avant <strong>de</strong><br />

jeter leur bouteille <strong>de</strong> bière sur leur voiture. C’est sûrement<br />

le quartier le plus misérable du centre d’Heaven<br />

Harbor, et le climat va avec. Si vous le souhaitez,<br />

vous pouvez compliquer <strong>la</strong> recherche <strong>de</strong> Teddy, pour<br />

obliger les PJ à arpenter encore plus le ghetto, avec<br />

tous les risques que ce<strong>la</strong> comporte. Quand ils finissent<br />

par mettre <strong>la</strong> main <strong>de</strong>ssus, il n’en mène pas <strong>la</strong>rge, avec<br />

son oeil complètement fermé par un joli hématome.<br />

Quelques dol<strong>la</strong>rs suffiront à le faire parler : c’est bien<br />

Murphy et ses gars qui lui sont tombés <strong>de</strong>ssus, ainsi<br />

que sur un autre malheureux. Après quelques coups<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong>ttes, ils ont tout déballé sur Davies et sur le piège<br />

monté pour Bud. Ils ont d’ailleurs bien cru leur <strong>de</strong>rnière<br />

heure arrivée, mais les gars avaient l’air pressé.<br />

Depuis, il se p<strong>la</strong>nque et ne sait rien d’autre.<br />

Entre <strong>de</strong>ux courses, Alexan<strong>de</strong>r contacte les PJ (message,<br />

coup <strong>de</strong> téléphone : ce qui convient le mieux au<br />

rythme du chapitre selon vous). Il leur met <strong>la</strong> pression.<br />

Il faut absolument retrouver Davies avant Murphy ;<br />

pas question qu’il ait l’opportunité <strong>de</strong> le faire parler<br />

: l’enjeu est trop important. Il double <strong>la</strong> mise, en<br />

précisant bien qu’en cas d’échec, les conséquences<br />

seraient également doublées… Normalement, les PJ<br />

<strong>de</strong>vraient être surmotivés !<br />

La bonne idée est d’aller voir le roi <strong>de</strong>s fouille-mer<strong>de</strong>,<br />

le rédac-chef <strong>de</strong> ce torchon nommé Whispers que<br />

toute l’Amérique envie à Heaven Harbor : Harvey<br />

Weimbaught. Son bureau est situé en plein Carnelly<br />

Hill (p. 64). Il accueillera les PJ à bras ouverts, <strong>de</strong> son air<br />

jovial : « Bienvenue mes cocos ! Si vous avez <strong>de</strong> l’info juteuse<br />

sur <strong>de</strong>s richards qui vont tremper leur biscuit à Natividad,<br />

sur <strong>de</strong>s starlettes qui se poudrent trop souvent le<br />

nez ou même sur <strong>de</strong>s tantouzes ou <strong>de</strong>s rouges qui ont<br />

un nom connu, on va pouvoir jacter business ! ». « Qui ?<br />

Ce nul<strong>la</strong>rd <strong>de</strong> Davies ? Il me doit encore cent sacs que je<br />

lui ai refilés en avance sur un soit-disant article à casser<br />

<strong>la</strong> baraque. Et bien sûr, pas <strong>de</strong> nouvelles <strong>de</strong>puis <strong>de</strong>s<br />

jours. J’suis trop bon, ça m’perdra ! Ah ! ». « Nan, désolé,<br />

aucune idée du trou où il a pu se p<strong>la</strong>nquer ». Et après les<br />

courbettes, les menaces ou les biftons d’usage : « Ah,<br />

ça me revient ! Peut-être dans Forbid<strong>de</strong>n City… C’est là<br />

qu’il disparaît quand ça chauffe un peu trop pour son<br />

cul. Il doit avoir une p<strong>la</strong>nque dans c’t’enfer mais j’ignore<br />

où. Croix <strong>de</strong> bois, croix <strong>de</strong> fer, si j’mens, j’ai le prix Pulitzer !<br />

Ah, ah ! ». Rappelez-vous Danny <strong>de</strong> Vito dans L.A Confi<strong>de</strong>ntial<br />

et vous tenez le rôle à <strong>la</strong> perfection !<br />

highway to Hell<br />

(Piste: « Sur l’autoroute »)<br />

Forbid<strong>de</strong>n City… Putain, c’est marrant<br />

comme les choses ont tendance à se compliquer<br />

d’elles-mêmes dans cette vacherie <strong>de</strong> ville. Retrouver<br />

un gus dans Forbid<strong>de</strong>n City, c’est comme compter les<br />

verrues d’une maquerelle <strong>de</strong> Natividad : une tâche<br />

titanesque. Et nos PJ n’ont pas <strong>de</strong> point <strong>de</strong> départ,<br />

même en usant <strong>de</strong> leurs indics et contacts dans <strong>la</strong><br />

zone. Il va donc leur falloir traîner leurs guêtres et poser<br />

<strong>de</strong>s questions ; à l’ancienne quoi.<br />

En tant que Voix Off, c’est l’occasion pour vous <strong>de</strong> leur<br />

faire découvrir ce bout d’enfer sur Terre. Le jour, c’est<br />

le désert. Quelques magasins minables, très peu <strong>de</strong>


passants ; les seuls trucs qui vous font lever un sourcil,<br />

c’est <strong>de</strong> voir un type <strong>de</strong> 7 pieds <strong>de</strong> haut, tout en pierre,<br />

en train <strong>de</strong> vi<strong>de</strong>r les poubelles d’une boite <strong>de</strong> nuit ou<br />

<strong>de</strong> croiser LA femme fatale, avec 2 jolies cornes et <strong>de</strong>s<br />

yeux <strong>de</strong> serpent qui vous font un clin d’oeil quand<br />

elle vous croise en revenant <strong>de</strong> sa longue et dure nuit<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong>beur. La nuit, c’est une toute autre histoire. Tout<br />

s’anime, tout s’illumine, tout s’accélère. On entend <strong>de</strong><br />

<strong>la</strong> musique <strong>de</strong> partout, <strong>de</strong>s cris (dont certains un peu<br />

g<strong>la</strong>uques…), une faune humaine et cornue qui se<br />

donne ren<strong>de</strong>z-vous pour vivre <strong>de</strong>s sensations qu’on<br />

ne ressent nulle part ailleurs dans Heaven Harbor. Des<br />

étudiants bourgeois qui viennent admirer <strong>de</strong>s shows<br />

aussi inoubliables que sexy ; <strong>de</strong>s petites frappes qui<br />

profitent <strong>de</strong>s pauvres types trop imbibés pour opposer<br />

une quelconque résistance à <strong>la</strong> saisie <strong>de</strong> leur portefeuille<br />

; <strong>de</strong>s bars où <strong>la</strong> musique monte crescendo, où<br />

les danseurs entrent dans une sorte <strong>de</strong> frénésie et les<br />

musiciens en transe.<br />

Faites errer les PJ <strong>de</strong> bar en bar, <strong>de</strong> boite en restaurant,<br />

d’avenue illuminée en impasse sordi<strong>de</strong>. Faites<br />

leur croiser <strong>de</strong>s dandys, <strong>de</strong>s clodos, <strong>de</strong>s cornus, <strong>de</strong>s<br />

camés : tout ce que vous voulez ! Lâchez-vous : c’est<br />

Forbid<strong>de</strong>n City !<br />

Un golem vi<strong>de</strong>ur <strong>de</strong> boîte peut leur indiquer un gars<br />

bien renseigné dans le coin, mais qui ne connait pas<br />

<strong>de</strong> journaliste (par contre, s’ils cherchent <strong>de</strong>s sensations<br />

un peu fortes, et s’ils peuvent mettre le prix, il<br />

connaît une super boîte…) ; un barman b<strong>la</strong>sé peut<br />

avoir aperçu Davies, mais c’était il y a plusieurs mois,<br />

p’têt même y’a un an ; un séraphin désabusé, accoudé<br />

au bar <strong>de</strong>puis bien trop longtemps, leur explique que<br />

leur quête est vaine : tout le mon<strong>de</strong> est déjà mort,<br />

c’est juste que peu <strong>de</strong> personnes le savent…<br />

Si vous le souhaitez, vous pouvez leur faire rencontrer<br />

un invocateur qui leur expliquera que tout est<br />

possible s’ils en ont les moyens (et là, on ne parle pas<br />

que d’argent). C’est une solution extrêmement dangereuse,<br />

à ne surtout pas prendre à <strong>la</strong> légère, mais<br />

qui peut être l’amorce d’un futur scénario. Je le déconseillerais<br />

toutefois pour une première expérience<br />

d’Hellywood.<br />

Bref, dans tous les cas, ils en bavent <strong>de</strong>s ronds <strong>de</strong> chapeau<br />

! Une fois que vous les sentez bien au bout du<br />

rouleau, qu’ils ont usé leurs pompes aux quatre coins<br />

<strong>de</strong> Forbid<strong>de</strong>n City, et qu’ils sont prêts <strong>de</strong> renoncer,<br />

ils sont accostés par Joey, un gosse d’une douzaine<br />

d’années environ. « Vous cherchez un journaliste, y<br />

paraît ? Mon boss sait où le trouver. Vous m’suivez ? ».<br />

Son boss, c’est Joshua, un possédé qui trempe dans


toutes les combines possibles et imaginables. C’est<br />

une véritable mine d’informations, et il les monnaye<br />

au prix fort, généralement sous forme <strong>de</strong> services.<br />

Son QG est une simple table, à <strong>la</strong> terrasse d’un café<br />

miteux, dont on ne saurait dire s’il est encore en activité.<br />

« Jeunes gens, bien le bonjour. J’ai l’info que vous<br />

cherchez. En échange, je vous <strong>de</strong>man<strong>de</strong> <strong>de</strong> me rendre<br />

un petit service : livrer ce colis à un <strong>de</strong> mes associés à<br />

Russian Hill. Vous voyez, ce n’est pas grand-chose ». Son<br />

sourire est plutôt du genre à faire peur aux enfants,<br />

mais à priori il n’en a cure. Le colis en question est un<br />

joli paquet <strong>de</strong> came trafiquée, à <strong>de</strong>stination <strong>de</strong>s fêtes<br />

étudiantes d’University District. C’est aux PJ <strong>de</strong> voir si<br />

le jeu en vaut <strong>la</strong> chan<strong>de</strong>lle : s’ils font <strong>la</strong> livraison, tout<br />

se passera sans problème, mais leur sommeil sera sûrement<br />

troublé quand les premiers étudiants auront<br />

leur overdose. S’ils refusent, il va falloir trouver un<br />

moyen <strong>de</strong> pression sur Joshua. La menace physique<br />

est une bonne solution, mais se faire un ennemi d’un<br />

possédé n’est jamais une bonne idée ; ils pourraient<br />

s’en mordre les doigts dans quelques temps.<br />

Quoiqu’il en soit, Davies crèche dans un hôtel minable,<br />

à seulement <strong>de</strong>ux blocs d’ici…<br />

Murphy’s Law<br />

(Piste : « Chez le photographe du Motel »)<br />

Le « Blue Moon ». Quel nom ridicule pour<br />

un hôtel ! Qui plus est un hôtel totalement décrépi,<br />

dont l’enseigne clignote difficilement comme si elle<br />

vou<strong>la</strong>it qu’on l’oublie. C’est donc là que Davies a pris<br />

une piaule pour se p<strong>la</strong>nquer, le temps que les choses<br />

se tassent. Pas une mauvaise idée car peu <strong>de</strong> personnes<br />

sont assez barrées pour avoir l’idée <strong>de</strong> venir<br />

dans cet immeuble misérable.<br />

Arrivés dans le hall, les PJ peuvent <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r le numéro<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> chambre <strong>de</strong> Davies au gérant, un homme<br />

rachitique, sans âge, dont <strong>la</strong> peau est aussi grise que<br />

les murs dé<strong>la</strong>brés. Cinquième étage sans ascenseur,<br />

le pied… Le problème, c’est que ça <strong>la</strong>isse <strong>la</strong>rgement<br />

le temps au gérant d’appeler Murphy et ses gars, qui<br />

se trouvent déjà dans <strong>la</strong> chambre <strong>de</strong>puis plusieurs<br />

heures et qui l’ont <strong>la</strong>rgement arrosé pour qu’il les prévienne<br />

si <strong>de</strong>s gus débarquaient.<br />

Les PJ foncent donc directement dans un piège, et<br />

ce sont les calibres <strong>de</strong> Festucci et <strong>de</strong> Morris qui les<br />

accueillent <strong>de</strong> <strong>la</strong> meilleure <strong>de</strong>s façons. N’hésitez pas<br />

à abattre une crosse sur le nez d’un <strong>de</strong>s PJ qui ferait<br />

mine <strong>de</strong> résister ; ces gars-là ne sont ni <strong>de</strong>s amateurs<br />

ni <strong>de</strong>s marrants. Une fois dans <strong>la</strong> chambre, ils peuvent<br />

voir Murphy, adossé à une fenêtre, en train <strong>de</strong> terminer<br />

une clope ; sur une chaise située au milieu <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

pièce se trouve feu Al Davies, attaché, <strong>la</strong> gueule en<br />

sang, un mouchoir dans <strong>la</strong> bouche. « Bienvenue messieurs<br />

(dames ?), vous ne pouviez pas tomber mieux. Al<br />

me par<strong>la</strong>it justement <strong>de</strong> vous il y a quelques minutes ».<br />

À priori, c’est le genre <strong>de</strong> b<strong>la</strong>gue qui fait bien marrer<br />

Festucci et Morris, et qui <strong>de</strong>vrait énerver un peu vos<br />

PJ. « Cette piaule merdique est un peu petite pour que<br />

nous puissions discuter tranquillement, vous ne trouvez<br />

pas ? Je vous propose donc <strong>de</strong> rejoindre les voitures. Et<br />

pas d’entourloupe, parce qu’on ne vous ratera pas. Me<br />

suis-je bien fait comprendre ? ».<br />

Lors du court trajet, <strong>la</strong>issez les PJ tenter quelque<br />

chose <strong>de</strong> stupi<strong>de</strong> ; ce<strong>la</strong> n’aura pour résultat que <strong>de</strong>s<br />

hématomes supplémentaires et un sourire narquois<br />

<strong>de</strong> Murphy. En repassant dans le hall, les PJ peuvent<br />

voir le gérant compter ses biftons… s’ils s’en sortent,<br />

une visite s’imposera sûrement !<br />

Logiquement, les PJ <strong>de</strong>vraient se sentir désespérés :<br />

ils connaissent Murphy et ses hommes et savent <strong>de</strong><br />

quoi ils sont capables ; ils y sont jusqu’au cou cette<br />

fois !<br />

Heureusement pour eux, Forbid<strong>de</strong>n City est le terrain<br />

<strong>de</strong> prédilection du 22th squad et du lieutenant Neil<br />

Farrel (p. 101). Dire qu’ils sont en froid avec Murphy<br />

et sa Briga<strong>de</strong> <strong>de</strong> Contention est un doux euphémisme.<br />

Les indics <strong>de</strong> Farrel ont repéré Murphy et<br />

ses hommes, qui évitent habituellement ce secteur<br />

comme <strong>la</strong> peste. Et, comme dans les meilleurs westerns,<br />

<strong>la</strong> cavalerie vole au secours <strong>de</strong>s PJ. Farrel et cinq<br />

<strong>de</strong> ses hommes atten<strong>de</strong>nt tout ce beau mon<strong>de</strong> près<br />

<strong>de</strong>s bagnoles. Murph’ est décomposé ; <strong>la</strong> scène est<br />

très tendue et les PJ <strong>de</strong>vraient se tenir prêts à se jeter<br />

au sol pour éviter <strong>de</strong> se prendre une balle perdue<br />

s’ils tiennent à leur peau. Farrel <strong>de</strong>man<strong>de</strong> à Murphy ce<br />

qu’il trafique ici ; Murphy lui répond qu’il ne s’agit pas<br />

<strong>de</strong> ses oignons. Le ton monte. Pour éviter un bain <strong>de</strong><br />

sang entre flics, ce qui ferait quand même désordre,<br />

Farrell fait preuve d’autorité et ordonne à Murphy et<br />

ses gars <strong>de</strong> déguerpir rapidos. Voyant qu’il n’a pas le<br />

choix, ce <strong>de</strong>rnier obtempère, mais pas <strong>de</strong> bon coeur<br />

et le fait bien sentir : « Tu fais une sacrée connerie Farrell<br />

; bientôt, ce sera celle <strong>de</strong> trop ! ». Un <strong>de</strong>rnier regard<br />

noir aux PJ, puis les trois compères s’engouffrent dans<br />

leurs <strong>de</strong>ux voitures et disparaissent.<br />

Farrell se tourne alors vers les PJ : « Je ne sais pas qui<br />

vous êtes et je ne veux pas le savoir. Mais Murphy est


un chien fou ; à votre p<strong>la</strong>ce, je surveillerais mes arrières.<br />

Maintenant, venez pas foutre <strong>la</strong> mer<strong>de</strong> dans mon district<br />

ou on saura s’occuper <strong>de</strong> votre cas ».<br />

Une fois seuls, <strong>la</strong>issez vos PJ respirer un peu, réaliser<br />

qu’ils l’ont échappé belle. Le jour se lève sur Forbid<strong>de</strong>n<br />

City et ils sont encore vivants pour le voir !<br />

R.I.P Al Davies<br />

(Piste : « L’assassinat <strong>de</strong> Cara<strong>la</strong> »)<br />

L’enterrement a lieu dans un cimetière<br />

quelconque. Seuls Mrs Doherty et Harvey Weimbaugh<br />

accompagnent les PJ pour le <strong>de</strong>rnier voyage<br />

d’Al Davies. Un petit crachin froid finit <strong>de</strong> poser l’ambiance<br />

en ce début du mois <strong>de</strong> mars 1949.<br />

Le débriefing avec Alexan<strong>de</strong>r est <strong>de</strong> courte durée : il<br />

n’y a pas assez <strong>de</strong> matos pour faire éc<strong>la</strong>ter l’affaire. On<br />

arrête donc les frais. Une <strong>de</strong>rnière prime pour s’assurer<br />

<strong>de</strong> leur silence et les PJ sont congédiés.<br />

En sortant, ils aperçoivent Seamus Murphy qui clope<br />

à une terrasse <strong>de</strong> café, juste en face. Il se lève, leur sourit,<br />

écrase son mégot d’un coup <strong>de</strong> talon et pose un<br />

journal sur <strong>la</strong> table avant <strong>de</strong> s’en aller. Dans le journal,<br />

entre <strong>la</strong> critique d’un film à l’eau <strong>de</strong> rose et une pub<br />

pour un shampoing, un entrefilet parle <strong>de</strong> <strong>la</strong> mort<br />

d’un journaliste à Forbid<strong>de</strong>n City :<br />

« Le journaliste Al Davies a été retrouvé mort dans une<br />

chambre <strong>de</strong> l’hôtel Blue Moon, à Forbid<strong>de</strong>n City. La police<br />

a indiqué qu’il s’agissait sûrement <strong>de</strong> <strong>la</strong> conséquence<br />

<strong>de</strong> <strong>de</strong>ttes <strong>de</strong> jeu contractées par Davies, mais que les éléments<br />

recueillis étaient vraisemb<strong>la</strong>blement trop minces<br />

pour pouvoir arrêter le coupable. »<br />

to be continued<br />

Au final, les PJ se sont fait un ennemi<br />

digne <strong>de</strong> ce nom en <strong>la</strong> personne <strong>de</strong> Seamus Murphy.<br />

Et il ne risque pas <strong>de</strong> les oublier. Ils ont tout<br />

<strong>de</strong> même plusieurs atouts dans leurs manches :<br />

Alexan<strong>de</strong>r d’une part, les infos accumulées lors <strong>de</strong><br />

leur enquête d’autre part (cache d’armes, lien avec<br />

Gordon, etc.). Ainsi que quelques personnes qui ne<br />

portent pas Murphy dans leur coeur (Farrel bien<br />

sûr, mais aussi Mickey Bal<strong>la</strong>ntine qui pourrait <strong>de</strong>ve-<br />

nir un allié <strong>de</strong> poids si on lui amenait <strong>la</strong> preuve que<br />

Murphy s’en est pris à ses hommes et tente <strong>de</strong> lui<br />

piquer le trafic d’armes).<br />

Générique <strong>de</strong> fin<br />

Seamus Murphy<br />

ordure avec un badge (p. 53 & 75)<br />

+++ / 220, 100, 150 / 30<br />

Darby Alexan<strong>de</strong>r<br />

homme <strong>de</strong> main <strong>de</strong> Patricia Palmer (p.46)<br />

+++ / 120, 120, 60 / 10<br />

Harvey Weimbaught<br />

roi <strong>de</strong>s fouille-mer<strong>de</strong> (p.59)<br />

+++ / 80, 120, 250 / 20<br />

Bud Ashton, Steve Festucci et Jimbo Morris<br />

brutes épaisses sans vergogne<br />

++ / 180, 40, 70 / 10<br />

Al Davies<br />

gratte-papier poisseux<br />

++ / 90, 100, 130 / 10<br />

Barney<br />

patron <strong>de</strong> bar <strong>de</strong> troisième zone<br />

+ / 100, 50, 90 / 10<br />

Teddy Moore, looser né<br />

+ / 80, 70, 80 / 0<br />

Joshua<br />

zombie-les-bons-tuyaux<br />

++ / 50, 110, 220 / 15<br />

Lieutenant Neil Farrel<br />

flic <strong>de</strong> choc (p. 101)<br />

+++ / 150, 120, 100 / 20


scénario Brain Soda<br />

par Laurent Devernay<br />

notre avis<br />

Ce film <strong>de</strong> <strong>la</strong> fin <strong>de</strong>s années 90 a <strong>de</strong><br />

quoi prendre le spectateur au dépourvu. Alors que<br />

tout le mon<strong>de</strong> pensait avoir enfin oublié <strong>la</strong> série<br />

<strong>de</strong>s Jeudi 12 et ses amishs meurtriers, Mitch Donaldson<br />

surgit <strong>de</strong> nulle part avec cette préquelle.<br />

Malgré tout, on retrouve avec p<strong>la</strong>isir le bucolique<br />

Diamond Lake dans ce film d’horreur misant tout<br />

sur un twist final pas vraiment inattendu et une<br />

conclusion qui fait définitivement le lien avec le<br />

reste <strong>de</strong> <strong>la</strong> saga.<br />

synopsis<br />

Au printemps 1987, Greg et les autres<br />

membres <strong>de</strong> <strong>la</strong> rédaction du journal du lycée <strong>de</strong><br />

Sodaville (le Sodaville High News) se retrouvent<br />

autour <strong>de</strong> Diamond Lake pour les besoins <strong>de</strong><br />

leur nouvel article.En enquêtant sur le massacre<br />

perpétré par <strong>de</strong>s amishs il y a plus d’une dizaine<br />

d’années, ils vont être les victimes d’un tueur sanguinaire<br />

qui va les débiter en ron<strong>de</strong>lles un par un.<br />

Arriveront-ils malgré tout à écrire l’article ? Aurontils<br />

le prix Pulitzer ? Suzy gar<strong>de</strong>ra-t-elle sa culotte ?<br />

Ces questions et tant d’autres (et même certaines<br />

qu’on ne se posait pas vraiment) auront leurs réponses<br />

au cours <strong>de</strong> cette heure et <strong>de</strong>mie <strong>de</strong> bonheur<br />

et <strong>de</strong> tripes à gogo.<br />

le décor<br />

L’essentiel du film se déroule autour <strong>de</strong><br />

Diamond Lake. On y trouve principalement un <strong>la</strong>c.<br />

Non loin <strong>de</strong> là, on découvre également les restes<br />

calcinés <strong>de</strong>s cabanons qui constituaient le centre<br />

<strong>de</strong> réinsertion pour adolescents à problèmes. Sur<br />

votre droite, le puits où est mort Tobias, le gentil<br />

amish qui fait peur aux gens. Plus loin sur votre<br />

gauche, les tentes installées par les personnages<br />

pour dormir et se faire peur <strong>la</strong> nuit en voyant <strong>de</strong>s<br />

ombres inquiétantes.<br />

Pour <strong>de</strong>s raisons économiques, ce sont directement<br />

les décors <strong>de</strong>s précé<strong>de</strong>nts Jeudi 12 qui ont<br />

été utilisés pour les besoins <strong>de</strong> cette préquelle. Le<br />

spectateur sera donc en terrain connu. Tant et si


ien qu’il reconnaîtra au passage l’arbre gravé par<br />

Miguel dans Jeudi 12 volume 3 (Amish Paradise).<br />

On tient donc là un cas f<strong>la</strong>grant d’anachronisme.<br />

Une véritable honte !<br />

le casting<br />

Les personnages font tous partie <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

rédaction du Sodaville High News, le journal du lycée.<br />

On trouve dans celui-ci <strong>de</strong>s articles palpitants<br />

sur les matchs <strong>de</strong> l’équipe <strong>de</strong> foot, les pom-pom<br />

girls, les activités organisées par le lycée et les pompom<br />

girls. À vous <strong>de</strong> voir parmi les joueurs qui veut<br />

s’occuper <strong>de</strong>s photos, <strong>de</strong>s articles, <strong>de</strong>s interviews,<br />

<strong>de</strong>s reportages sportifs, <strong>de</strong>s ragots, etc. Suivant les<br />

archétypes <strong>de</strong> chacun, ça <strong>de</strong>vrait être re<strong>la</strong>tivement<br />

rapi<strong>de</strong> à déterminer.<br />

Howard, mec chelou<br />

« Cet endroit est maudit ! »<br />

Ce vagabond é<strong>de</strong>nté rô<strong>de</strong> en permanence<br />

autour du <strong>la</strong>c. Difficile <strong>de</strong> lui donner un âge<br />

précis sous cette couche <strong>de</strong> crasse et <strong>de</strong> poils. Il fera<br />

tout pour pousser les teenagers à fuir Diamond<br />

Lake au plus vite. Bien sûr, ceux-ci auront mieux à<br />

faire que d’écouter un clodo qui pue <strong>la</strong> bière. C’est<br />

lui qui leur révèlera le fin mot <strong>de</strong> l’histoire car …<br />

… il est le seul survivant<br />

du massacre qui a eu lieu ici en août 1974.<br />

À l’époque, il était le petit ami <strong>de</strong> Stacey, <strong>la</strong> jeune<br />

fille morte pendant l’incendie. Tout s’enclenche<br />

lorsque Greg, l’un <strong>de</strong>s camara<strong>de</strong>s <strong>de</strong>s Victimes, va<br />

récupérer le médaillon offert par Howard à Stacey<br />

il y a fort longtemps. Il va alors se mettre en tête <strong>de</strong><br />

le récupérer coûte que coûte. Limite violent, il va<br />

longtemps passer pour le tueur avant que celui-ci<br />

apparaisse pour <strong>de</strong> bon. Il s’agit donc du c<strong>la</strong>ssique<br />

« suspect idéal » qui n’est là que pour faire douter<br />

les Victimes et lever le voile sur une partie du scénario.


Greg, rédacteur en chef<br />

« Allez, les mecs, on tient au moins le Pulitzer, là ! »<br />

Lassé <strong>de</strong> ne re<strong>la</strong>ter que <strong>de</strong>s évènements<br />

inintéressants dans le journal, Greg a déniché un<br />

scoop dans les archives du journal <strong>de</strong> <strong>la</strong> ville. Il<br />

compte bien savoir ce qu’il s’est passé à Diamond<br />

Lake. Son p<strong>la</strong>n est apparemment sans faille. Après<br />

avoir organisé sa propre disparition, il va tout mettre<br />

en p<strong>la</strong>ce pour que ses camara<strong>de</strong>s soient bloqués<br />

sur p<strong>la</strong>ce. Il ne lui reste plus alors qu’à les assassiner<br />

pour obtenir ainsi l’article dont il rêve tant. Celui qui<br />

lui ouvrira les portes <strong>de</strong>s écoles du journalisme, <strong>de</strong>s<br />

hautes sphères <strong>de</strong> <strong>la</strong> société. À lui <strong>la</strong> drogue, les filles<br />

faciles et les cacahuètes à volonté !<br />

Suzy, bimbo<br />

« Ho<strong>la</strong><strong>la</strong>, mais comment ils pouvaient vivre sans téléphone<br />

portable, les amishs ? »<br />

Pour une fois brune, Suzy est interprétée<br />

par une transfuge du cinéma porno dont le<br />

rôle est bien évi<strong>de</strong>mment <strong>de</strong> ramener du teenager<br />

boutonneux dans les salles. Elle aura donc bien évi<strong>de</strong>mment<br />

droit à sa scène <strong>de</strong> nudité gratuite avant<br />

d’être trépanée à coups <strong>de</strong> pioche.<br />

John, amish pas zombie<br />

Paria boutonneux du lycée, John est un<br />

authentique amish dans son embal<strong>la</strong>ge d’origine<br />

(un costume sombre). Son allure <strong>de</strong> geek boutonneux<br />

ne le rend pas vraiment attrayant. D’ailleurs, on<br />

se <strong>de</strong>man<strong>de</strong> bien pourquoi il travaille sur le journal<br />

alors qu’il ne manque jamais une occasion <strong>de</strong> dire<br />

qu’il rejette <strong>la</strong> technologie sous toutes ses formes.<br />

Autant dire qu’il ne sert pas à grand-chose à <strong>la</strong> rédaction<br />

et qu’il est bien souvent en déca<strong>la</strong>ge avec<br />

le reste du groupe. Voire carrément avec le reste du<br />

mon<strong>de</strong>. Il sera l’une <strong>de</strong>s premières victimes et permettra<br />

ainsi à Greg <strong>de</strong> lui subtiliser son costume.<br />

Manque <strong>de</strong> bol, le rédacteur en chef fait une bonne<br />

tête <strong>de</strong> plus que sa victime. Il se trouve également<br />

qu’il est bien plus musclé. En bref, l’emprunt <strong>de</strong><br />

gar<strong>de</strong>-robe ne va pas être <strong>de</strong>s plus heureux.<br />

prégénérique<br />

Incrustée à l’écran, une date : Jeudi 12<br />

juin 1987. Ce prégénérique est filmé en vue subjective,<br />

caméra à l’épaule et avec moult vibrations et<br />

halètements. On découvre donc à travers les yeux<br />

d’un personnage une forêt sous une pluie battante,<br />

en pleine nuit. Il court comme un dératé et se retourne<br />

régulièrement. On peut alors apercevoir<br />

une forme sombre qui le poursuit. La course dure<br />

encore quelques instants, mais est interrompue<br />

suite à une chute après s’être pris les pieds dans<br />

une racine. Alors que <strong>la</strong> victime tente <strong>de</strong> se relever,<br />

elle se trouve nez à nombril avec un individu vêtu<br />

d’un costume d’amish c<strong>la</strong>irement trop court voire<br />

même un peu trop mou<strong>la</strong>nt. Dans un éc<strong>la</strong>ir fulgurant,<br />

une <strong>la</strong>me s’abat, mettant fin à <strong>la</strong> scène dans un<br />

grand cri <strong>de</strong> douleur.<br />

générique<br />

Sur fond <strong>de</strong> musique rock, riffs <strong>de</strong> guitare<br />

et chant efféminé à l’appui, on suit le parcours<br />

d’un journal sur une presse d’impression. On le voit<br />

ainsi passer <strong>de</strong> gauche à droite puis dans le sens<br />

inverse sans pouvoir distinguer ce qui est imprimé<br />

<strong>de</strong>ssus. De temps en temps, une page s’arrête et<br />

permet d’entrevoir les noms <strong>de</strong> certains membres<br />

<strong>de</strong> l’équipe <strong>de</strong> tournage. Malheureusement, le tout<br />

est trop rapi<strong>de</strong> pour qu’on puisse vraiment lire<br />

quoi que ce soit. Enfin, <strong>la</strong> page qui s’arrête n’est<br />

autre que <strong>la</strong> une d’un journal. En gros titre : « Nouvelle<br />

nuit d’horreur à Diamond Lake ». En photo, le<br />

rivage du <strong>la</strong>c en question. Zoom avant, on a l’impression<br />

d’entrer dans l’image et, suite à une transition<br />

saccadée on enchaîne directement sur un p<strong>la</strong>n<br />

<strong>de</strong>s rivages du <strong>la</strong>c. Magie <strong>de</strong> <strong>la</strong> technique !<br />

timeline<br />

[ JOUR 1 ]<br />

Une nouvelle date apparaît à l’écran : Mercredi<br />

11 juin 1987.<br />

Au bord du <strong>la</strong>c, on voit arriver une poignée <strong>de</strong> voitures.<br />

Dans celles-ci se trouve l’équipe au complet<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> rédaction du journal du lycée. Dans <strong>la</strong> voiture<br />

<strong>de</strong> tête se trouvent Greg et Suzy, <strong>la</strong> radio à fond.<br />

Suivent les autres membres et en particulier les<br />

Victimes. Une fois que tout le mon<strong>de</strong> a <strong>de</strong>scendu<br />

ses affaires et commence à installer les tentes, Greg<br />

endosse pleinement son rôle <strong>de</strong> chef qui va rapi<strong>de</strong>ment<br />

gonfler tout le mon<strong>de</strong> jusqu’à sa disparition.


« Allez dépêchez-vous, on <strong>de</strong>vrait pouvoir commencer<br />

à explorer les environs avant <strong>la</strong> tombée <strong>de</strong> <strong>la</strong> nuit.<br />

Oubliez pas qu’on est là pour écrire le meilleur article<br />

qu’on n’ait jamais vu sur le massacre <strong>de</strong> Diamond<br />

Lake. »<br />

C’est donc le moment pour ceux qui le souhaitent<br />

<strong>de</strong> se <strong>la</strong>ncer dans l’exploration <strong>de</strong>s environs <strong>de</strong> Diamond<br />

Lake. Le <strong>la</strong>c lui-même fait une petite vingtaine<br />

<strong>de</strong> mètres <strong>de</strong> diamètre. Au bord, on trouve<br />

essentiellement <strong>de</strong> <strong>la</strong> forêt et les restes calcinés du<br />

centre <strong>de</strong> réinsertion. Un ponton mène <strong>de</strong>s ruines<br />

jusqu’à assez loin dans le <strong>la</strong>c. Il semble plutôt en<br />

mauvais état et tremble dès que l’on s’aventure<br />

<strong>de</strong>ssus. Il n’y a pas grand-chose à trouver dans les<br />

ruines si ce n’est, pour les plus observateurs, les<br />

restes d’un feu <strong>de</strong> camp. Celui-ci <strong>la</strong>isse présager<br />

que quelqu’un a passé du temps ici récemment,<br />

ce que confirment les boîtes <strong>de</strong> conserve plus ou<br />

moins rouillées qui jonchent le sol. Il faudra en<br />

revanche faire attention à ne pas marcher sur les<br />

p<strong>la</strong>nches vermoulues qui ont été rep<strong>la</strong>cées sur<br />

l’ancien puits amish. Il est impossible d’y distinguer<br />

quoi que ce soit mais il semble bien profond. Tout<br />

au fond se trouve le cadavre miraculeusement<br />

bien conservé <strong>de</strong> Tobias. De l’autre côté du <strong>la</strong>c se<br />

trouvent les ruines calcinées du camp amish. Ha<br />

mais atten<strong>de</strong>z, c’est les mêmes ruines que celles<br />

du camp sauf qu’on y a ajouté <strong>de</strong>s outils agricoles<br />

couverts <strong>de</strong> suie !<br />

Brusquement, en par<strong>la</strong>nt <strong>de</strong> ça, une Victime momentanément<br />

isolée, est surprise par une ombre<br />

fugitive passant juste <strong>de</strong>vant lui avant <strong>de</strong> se perdre<br />

parmi les arbres. Pour le jeune impru<strong>de</strong>nt qui déci<strong>de</strong>rait<br />

<strong>de</strong> tenter <strong>de</strong> <strong>la</strong> suivre, c’est l’occasion <strong>de</strong> se<br />

perdre dans les bois et <strong>de</strong> s’occasionner une belle<br />

frayeur.<br />

Avec une fascination presque morbi<strong>de</strong>, Greg s’attar<strong>de</strong><br />

sur les rares reliquats du massacre <strong>de</strong> 1974.<br />

L’une <strong>de</strong>s Victimes le surprend ainsi en train <strong>de</strong> déterrer<br />

puis photographier sous toutes les coutures<br />

un médaillon en forme <strong>de</strong> cœur, <strong>la</strong>issé intact par<br />

l’incendie. Il le ramasse ensuite pour le fourrer dans<br />

sa poche.<br />

[ SOIR 1 ]<br />

À <strong>la</strong> nuit tombée et après un repas frugal, tout le<br />

mon<strong>de</strong> se retrouve autour d’un bon feu <strong>de</strong> camp<br />

pour comparer ses découvertes <strong>de</strong> <strong>la</strong> journée. Pour<br />

impressionner sa copine Suzy, Greg <strong>la</strong>nce l’idée <strong>de</strong><br />

se raconter <strong>de</strong>s histoires qui font peur. Le MJ peut<br />

Histoires pour faire peur<br />

au coin du feu<br />

Voici quelques histoires que vous pouvez distribuer<br />

à vos joueurs pour que les Victimes aient quelque<br />

chose à raconter autour du feu.<br />

Fait maison<br />

Une jeune femme reçoit <strong>la</strong> visite d’un homme qui<br />

lui <strong>de</strong>man<strong>de</strong> s’il peut téléphoner (sa batterie est<br />

morte). L’homme a l’air sympathique, <strong>la</strong> femme<br />

accepte... Elle lui offre un verre, ils discutent...<br />

Mais il se fait tard et <strong>la</strong> femme lui suggère <strong>de</strong> rentrer.<br />

Il n’en fait rien et continue <strong>de</strong> lui parler <strong>de</strong> sa<br />

passion : le cinéma. Elle commence à s’inquiéter<br />

<strong>de</strong>vant son insistance. Lorsqu’il abor<strong>de</strong> le sujet<br />

Snuff movie, elle pâlit et se souvient <strong>de</strong> cette histoire<br />

morbi<strong>de</strong> où un homme s’incrustait chez <strong>de</strong>s<br />

gens pour filmer ses agressions.<br />

Au moment où elle commence à comprendre,<br />

quelque chose sous <strong>la</strong> veste <strong>de</strong> son « invité «<br />

attire plus particulièrement son attention : le<br />

voyant rouge d’une caméra...<br />

Hamster damned<br />

La maison condamnée au bord <strong>de</strong> <strong>la</strong> route appartenait<br />

à une vieille folle qui y vivait avec ses<br />

hamsters. Quand elle est morte, les gens ont mis<br />

plusieurs jours à s’en rendre compte et n’ont<br />

retrouvé que son squelette. Depuis, il ne reste<br />

que les hamsters et ils ont pris goût à <strong>la</strong> chair<br />

humaine.<br />

Joe <strong>la</strong> frite<br />

Dans une petite ville, il y avait un petit fast-food<br />

bien connu par les jeunes. Le propriétaire, qui<br />

avait un fils, lui avait offert le job pendant l’été,<br />

même si son fils, Derek, était paresseux. Derek<br />

prit le job avec p<strong>la</strong>isir.<br />

Un bon samedi soir, étant donné <strong>la</strong> clientèle, le<br />

fast-food <strong>de</strong>vait rester ouvert plus longtemps<br />

que prévu. Le père <strong>de</strong> Derek, puisqu’il avait ren<strong>de</strong>z-vous,<br />

ne pouvait continuer à superviser son


fils, donc Derek avait <strong>la</strong> charge du resto à lui tout<br />

seul. Son père lui avait <strong>la</strong>issé <strong>de</strong>s frites dans <strong>la</strong><br />

friteuse au cas où. Mais ce samedi il y avait une<br />

partie <strong>de</strong> hockey très captivante qui passait à <strong>la</strong><br />

T.V du resto et Derek avait oublié <strong>de</strong> vérifier les<br />

frites. Le téléphone sonne :<br />

- Que puis-je faire pour vous ? dit Derek<br />

- Surveillez vos frites ! dit une voix étrange.<br />

Derek crut que c’était une b<strong>la</strong>gue <strong>de</strong> son père,<br />

il était sûr que tout al<strong>la</strong>it bien. Puis vint un autre<br />

appel disant <strong>la</strong> même chose, aussi rapi<strong>de</strong>ment<br />

et bizarrement que <strong>la</strong> fois précé<strong>de</strong>nte. Puisque<br />

ce<strong>la</strong> faisait 15 minutes que les frites étaient dans<br />

l’huile, Derek al<strong>la</strong> les sortir. En soulevant <strong>la</strong> passoire<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> friteuse, il vit une chose terrible, LA<br />

TÊTE DE SON PERE, À MOITIÉ FRITE.... avec un mot:<br />

«Je t’avais pourtant dit <strong>de</strong> vérifier les frites.»<br />

Maniac Shérif<br />

(comment ça, j’ai déjà fait ce jeu <strong>de</strong> mot dans un<br />

supplément ?!)<br />

Un faux shérif rô<strong>de</strong> sur les routes <strong>de</strong> campagne.<br />

Il abor<strong>de</strong> les jeunes gens pour voir leurs papiers<br />

et fouiller leurs véhicules. Gare à ceux qui<br />

ont quelque chose à se reprocher («je vous jure<br />

que c’est pour faire <strong>de</strong>s infusions contre mon<br />

rhume»).<br />

L’arbre qui tue<br />

Il y a longtemps, <strong>de</strong>s sorcières se réunissaient<br />

dans cette forêt, autour <strong>de</strong> cet arbre là-bas, pour<br />

accomplir leurs rites impies. Depuis, <strong>la</strong> nuit, on<br />

entend parfois <strong>de</strong>s gémissements provenant <strong>de</strong><br />

l’arbre et certaines marques sur son tronc ressemblent<br />

à <strong>de</strong>s visages humains. Ils appartiennent<br />

à ceux qui ont manqué <strong>de</strong> respect à <strong>la</strong> forêt<br />

(«c’est pas <strong>de</strong> ma faute, j’avais bu trop <strong>de</strong> bière»).<br />

alors proposer à tour <strong>de</strong> rôle à chaque joueur <strong>de</strong><br />

raconter une telle histoire. Les légen<strong>de</strong>s urbaines et<br />

autres récits <strong>de</strong> massacres sang<strong>la</strong>nts sont, bien entendu,<br />

tout à fait dans le ton. Le rédacteur en chef<br />

évoque un amish meurtrier qui aurait survécu aux<br />

sinistres évènements sur lesquels il compte rédiger<br />

un article. D’après lui, l’assassin rô<strong>de</strong>rait encore<br />

dans les bois et frapperait les soirs <strong>de</strong> pleine lune.<br />

Et justement, <strong>de</strong>vinez quoi, c’est <strong>la</strong> pleine lune ce<br />

soir ! Ho<strong>la</strong><strong>la</strong>, arrête, tu nous files les chocottes. Voici<br />

en tout cas une magnifique occasion (qu’il ne rate<br />

pas) <strong>de</strong> passer son bras autour <strong>de</strong>s épaules <strong>de</strong> Suzy<br />

pour <strong>la</strong> réconforter. D’ailleurs, pour se faire pardonner,<br />

il lui offre un médaillon en forme <strong>de</strong> cœur. Oui,<br />

celui qu’il a récupéré plus tôt dans <strong>la</strong> journée. Que<br />

voulez-vous, il n’y a pas <strong>de</strong> petites économies. Les<br />

<strong>de</strong>ux tourtereaux regagnent ensuite rapi<strong>de</strong>ment <strong>la</strong><br />

tente qu’ils partagent.<br />

Après ce<strong>la</strong>, tout le mon<strong>de</strong> peut regagner sa tente<br />

pour dormir malgré le vent qui siffle et les bruits<br />

étranges (<strong>de</strong>s pas, un éc<strong>la</strong>ir, un perchiste qui se<br />

prend les pieds dans un câble…).<br />

[ JOUR 2 ]<br />

Les Victimes sont réveillées au petit matin par les<br />

cris stri<strong>de</strong>nts <strong>de</strong> Suzy. Celle-ci se trouve <strong>de</strong>bout<br />

<strong>de</strong>vant sa tente, vêtue d’un mini-short et d’un débar<strong>de</strong>ur<br />

mou<strong>la</strong>nt ne <strong>la</strong>issant aucune p<strong>la</strong>ce à l’imagination.<br />

Elle hurle que Greg a disparu pendant <strong>la</strong><br />

nuit. Bien sûr, elle ne s’est rendu compte <strong>de</strong> rien.<br />

Effectivement, son sac <strong>de</strong> couchage est vi<strong>de</strong> et il<br />

n’y a pas trace <strong>de</strong> lui dans les environs. La première<br />

tâche <strong>de</strong> <strong>la</strong> journée va donc probablement être <strong>de</strong><br />

se <strong>la</strong>ncer à sa recherche.<br />

Dans un premier temps, c’est l’occasion <strong>de</strong> se<br />

rendre compte que tous les véhicules ont été sabotés.<br />

Roues crevées, câbles arrachés. Aucun n’est<br />

en état <strong>de</strong> rouler. Pour peu que les personnages<br />

explorent les environs, ils trouvent rapi<strong>de</strong>ment <strong>de</strong>s<br />

tâches <strong>de</strong> sang sur le sol (jet <strong>de</strong> SENS <strong>de</strong> difficulté<br />

moyenne). À leur retour au campement, ils découvrent<br />

que leurs affaires ont été fouillées même si<br />

rien ne semble manquer. En effet, Greg espérait<br />

trouver un costume d’amish <strong>de</strong> rechange dans les<br />

affaires <strong>de</strong> John. Déçu, il va <strong>de</strong>voir passer au p<strong>la</strong>n B :<br />

prendre directement celui du teenager. En plus, vu<br />

l’époque, personne n’a <strong>de</strong> téléphone portable et <strong>la</strong><br />

ville <strong>la</strong> plus proche est à une quarantaine <strong>de</strong> kilomètres.<br />

C’est dire s’ils sont mal barrés. Finalement,<br />

le seul content dans l’histoire est John. Parce que,


quand même, vous admettrez que les voitures sont<br />

<strong>de</strong>s engins du diable. De son côté, Suzy semble plutôt<br />

bien se remettre et a probablement déjà trouvé<br />

le réconfort dans les bras <strong>de</strong> l’une <strong>de</strong>s Victimes. Elle<br />

est malgré tout d’avis qu’il faut retrouver Greg au<br />

plus vite et qu’on ne pourra pas partir sans lui.<br />

Sans transition, le spectateur retrouve John dans<br />

les bois en train d’appeler Greg à gorge déployée,<br />

apparemment sans succès. Entendant <strong>de</strong>s bruits<br />

<strong>de</strong>rrière lui, il se retourne précipitamment mais ne<br />

voit personne.<br />

« Greg, c’est toi ? Allez, c’est plus drôle, reviens. On s’inquiète<br />

pour toi, tu sais. »<br />

Soudain, surgie <strong>de</strong> nulle part, une hache s’abat sur<br />

le crâne du malheureux amish, projetant une magnifique<br />

gerbe <strong>de</strong> sang.<br />

Là-<strong>de</strong>ssus, on retrouve aussitôt l’une <strong>de</strong>s Victimes,<br />

elle aussi perdue dans les bois. Expliquez donc au<br />

joueur que son personnage s’est perdu, qu’il n’a<br />

pas trouvé Greg et qu’il va bien lui falloir revenir au<br />

campement. Surtout que <strong>la</strong> nuit commence à tomber.<br />

Les journées passent vite dans le coin.<br />

Un craquement retentit <strong>de</strong>rrière lui et il a juste le<br />

temps <strong>de</strong> voir quelqu’un passer fugitivement. Il<br />

entend alors un nouveau craquement dans son<br />

dos. Juste le temps <strong>de</strong> se retourner et il se retrouve<br />

nez à nez avec un clochard hirsute dégageant une<br />

o<strong>de</strong>ur effroyable. Peut-être même qu’il va falloir un<br />

jet <strong>de</strong> Tripes pour ne pas cé<strong>de</strong>r à <strong>la</strong> surprise voire à<br />

<strong>la</strong> puanteur. Il s’agit bien entendu d’Howard, seul<br />

rési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> <strong>la</strong> forêt <strong>de</strong>puis l’incendie <strong>de</strong> 1974. Il se<br />

contente <strong>de</strong> rester <strong>de</strong>bout en marmonnant dans sa<br />

barbe <strong>de</strong>s bribes <strong>de</strong> phrases incompréhensibles. Il<br />

ne répond à aucune question et semble en vérité<br />

ne pas entendre le personnage. L’acteur qui interprète<br />

Howard a une légère tendance à surjouer.<br />

Rapi<strong>de</strong>ment, le clochard se met donc à crier <strong>de</strong>s<br />

propos sans queue ni tête et à baver en faisant<br />

<strong>de</strong> grands gestes. Si rien n’est fait, il retrouve son<br />

calme d’un coup et repart, disparaissant brusquement<br />

<strong>de</strong>rrière un buisson. Si <strong>la</strong> Victime fait mine <strong>de</strong><br />

l’attaquer, il s’enfuit dans <strong>la</strong> forêt et sème rapi<strong>de</strong>ment<br />

son éventuel poursuivant.<br />

Lorsque le petit groupe se retrouve finalement au<br />

campement, John manque à l’appel, tout comme<br />

Greg. La situation est donc pour le moins inquiétante,<br />

d’autant plus que <strong>la</strong> lumière commence à diminuer<br />

et qu’il va donc falloir se préparer à passer


<strong>la</strong> nuit ici. D’ailleurs, d’un coup, c’est l’obscurité. La<br />

transition est peut-être un peu trop brutale et on<br />

entend subitement <strong>de</strong>s loups hurler à <strong>la</strong> lune au<br />

loin. D’ailleurs, en y regardant bien, certains personnages<br />

semblent s’être changés et l’un d’entre<br />

eux, rasé <strong>de</strong> près il y a quelques instants, arbore à<br />

présente une barbe <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux jours. C’est ça aussi <strong>de</strong><br />

tourner les scènes dans le désordre et surtout <strong>de</strong><br />

ne pas faire attention.<br />

[ SOIR 2 ]<br />

Alors que tout le mon<strong>de</strong> est pelotonné autour du<br />

feu, <strong>la</strong> discussion s’engage sur <strong>la</strong> marche à suivre.<br />

Dans l’immédiat, il semble essentiel <strong>de</strong> se re<strong>la</strong>yer<br />

pour monter <strong>la</strong> gar<strong>de</strong> pendant <strong>la</strong> nuit. La gran<strong>de</strong><br />

question est surtout <strong>de</strong> savoir quoi faire dès le len<strong>de</strong>main.<br />

Continuer à chercher Greg et John ? Faire<br />

comme si <strong>de</strong> rien n’était et chercher <strong>de</strong>s éléments<br />

supplémentaires pour l’article ? Envoyer <strong>de</strong>s volontaires<br />

faire une journée <strong>de</strong> marche pour ramener<br />

<strong>de</strong>s secours ?<br />

Suzy, en tout cas, refuse <strong>de</strong> partir sans Greg. Pire que<br />

ça, elle est fermement résolue à respecter sa volonté<br />

<strong>de</strong> faire un article sur le massacre <strong>de</strong> Diamond<br />

Lake. Dès le len<strong>de</strong>main, elle compte sur l’ai<strong>de</strong> <strong>de</strong><br />

ses camara<strong>de</strong>s pour réunir tout ce qu’ils peuvent<br />

pour mener ce<strong>la</strong> à bien. En un instant, <strong>la</strong> bimbo se<br />

métamorphose donc en chef <strong>de</strong> troupe bien décidée<br />

à faire travailler cette ban<strong>de</strong> <strong>de</strong> trouil<strong>la</strong>rds.<br />

La métamorphose est stupéfiante au point d’en<br />

<strong>de</strong>venir peu crédible. Sur ces bonnes paroles, elle<br />

déci<strong>de</strong> d’ailleurs <strong>de</strong> s’éclipser pour prendre un bain<br />

<strong>de</strong> minuit. On n’a jamais trop <strong>de</strong> scènes <strong>de</strong> nudité.<br />

Le public impatient découvre donc Suzy, nageant<br />

doucement, nue, dans les eaux <strong>de</strong> Diamond Lake.<br />

La scène dure cinq bonnes minutes. Lorsqu’elle<br />

sort <strong>de</strong> l’eau, elle tombe nez à nez avec un individu<br />

(Greg, qu’elle ne va <strong>de</strong> toute façon pas reconnaître)<br />

portant un costume d’amish bien trop court<br />

pour lui. Il est même plus que probable qu’elle le<br />

confon<strong>de</strong> avec John à cause du costume. Debout<br />

parmi les arbres, il semble <strong>la</strong> regar<strong>de</strong>r avec intérêt<br />

avant <strong>de</strong> se vo<strong>la</strong>tiliser mystérieusement. Les Victimes<br />

sont donc alertées par les cris stri<strong>de</strong>nts <strong>de</strong><br />

leur amie. Quand ils viennent à sa rencontre, elle<br />

est seule, peu vêtue et ne <strong>de</strong>man<strong>de</strong> qu’à être réconfortée.<br />

Elle refuse <strong>de</strong> dormir seule, ce qui peut<br />

occasionner une nouvelle scène osée avec suffisamment<br />

<strong>de</strong> BAGOU. A partir <strong>de</strong> là, tous les soupçons<br />

vont converger vers ce pauvre John. Un calepin<br />

retrouvé dans <strong>la</strong> tente <strong>de</strong> Greg réunit d’ailleurs<br />

<strong>de</strong> nombreux articles datant <strong>de</strong> l’incendie du camp<br />

et faisant état <strong>de</strong> l’implication <strong>de</strong>s amishes dans ce<br />

sinistre évènement.<br />

Le doute p<strong>la</strong>nera jusqu’au bout. A moins bien<br />

sûr que le meurtrier ne soit ce clochard g<strong>la</strong>uque.<br />

Diantre, c’est d’un compliqué vos histoires, là…<br />

[ JOUR 3 ]<br />

Le lever <strong>de</strong> soleil sur le <strong>la</strong>c est <strong>de</strong> toute beauté. Ses<br />

rayons éc<strong>la</strong>irent le visage morne et cerné <strong>de</strong>s teenagers<br />

qui n’ont visiblement pas très bien dormi. Il va<br />

leur falloir trouver quoi faire. Dans tous les cas, ils seront<br />

confrontés à <strong>de</strong>ux évènements dans <strong>la</strong> journée.<br />

D’une part, une Victime se promenant dans les alentours<br />

du camp va découvrir <strong>la</strong> cachette d’Howard. Il<br />

s’agit d’un minuscule cabanon construit avec <strong>de</strong>s<br />

branches et <strong>de</strong>s feuilles. L’intérieur exigu dégage<br />

une forte o<strong>de</strong>ur nauséabon<strong>de</strong>. Les murs sont couverts<br />

<strong>de</strong> coupures <strong>de</strong> presse re<strong>la</strong>tives aux inci<strong>de</strong>nts<br />

ayant frappé le camp en 1974. Plus particulièrement,<br />

<strong>de</strong>s photos <strong>de</strong> <strong>la</strong> jeune fille morte dans l’incendie<br />

ont été découpées et accrochées un peu partout.<br />

Avec un jet <strong>de</strong> SENS difficile, il est possible <strong>de</strong> reconnaître<br />

effectivement autour <strong>de</strong> son cou le collier découvert<br />

par Greg puis offert à Suzy.<br />

D’autre part, une autre Victime va faire <strong>la</strong> rencontre<br />

<strong>de</strong> Greg déguisé en amish. Comme pour Suzy, il<br />

lui sera étrangement impossible <strong>de</strong> le reconnaître.<br />

Après tout, on ne remarque que ses vêtements<br />

beaucoup trop petits pour être décents. Muet et<br />

imp<strong>la</strong>cable, le tueur va chercher à tuer le teenager<br />

et le poursuivre s’il tente <strong>de</strong> s’enfuir. La lutte sera<br />

vraiment difficile car Greg est très musclé et armé<br />

d’un râteau. S’il est blessé, il prend aussitôt <strong>la</strong> fuite<br />

et disparaît miraculeusement <strong>de</strong>rrière un arbre. À<br />

l’inverse, il n’achèvera pas une Victime et préférera<br />

le <strong>la</strong>isser grièvement blessé. Ainsi, le personnage<br />

pourra raconter tout ce<strong>la</strong> à ses camara<strong>de</strong>s.<br />

Alors que ces <strong>de</strong>ux teenagers reviennent au camp<br />

pour faire part <strong>de</strong> leurs découvertes, Howard surgit<br />

<strong>de</strong>s fourrés pour venir à <strong>la</strong> rencontre <strong>de</strong>s adolescents.<br />

Celui qui a vu le tueur sait bien que <strong>la</strong> carrure<br />

<strong>de</strong> celui-ci ne correspond pas du tout à celle du<br />

clochard. En voyant le médaillon autour du cou <strong>de</strong><br />

Suzy, le survivant <strong>de</strong> 1974 fond en <strong>la</strong>rmes et déballe<br />

tout. Petite musique triste et gros p<strong>la</strong>n sur son visage<br />

couvert <strong>de</strong> crasse, ton mélodramatique, voix grave<br />

et gestes amples. Attention, l’acteur a du mal à ne<br />

pas loucher sur l’écriteau présentant son texte sous<br />

<strong>la</strong> caméra. C’est que ça en fait, <strong>de</strong>s mots à retenir !


« À l’été 1974, nous étions comme vous, <strong>de</strong> jeunes<br />

adolescents pleins d’espoir et <strong>de</strong> rêves qui ne connaissaient<br />

rien <strong>de</strong> <strong>la</strong> vie. Stacey et moi nous aimions<br />

et projetions déjà <strong>de</strong> nous marier, acheter un petit<br />

pavillon dans <strong>la</strong> banlieue <strong>de</strong> Sodaville et avoir <strong>de</strong>s<br />

enfants. Nous nous amusions bien au camp <strong>de</strong> Diamond<br />

Lake. Mais tout a basculé à l’arrivée <strong>de</strong> Tobias.<br />

Ce jeune amish n’était pas comme nous. Déjà, il était<br />

amish, mais surtout il était un peu… simple d’esprit.<br />

Il aimait bien reluquer les filles, mais les gars du<br />

camp n’étaient pas d’accord. Ils l’ont tabassé et en<br />

s’enfuyant, il est tombé dans le puits. La chute l’a tué.<br />

Nous ne voulions pas qu’il meure, je vous le promets.<br />

Peu après, les amishs sont arrivés et ils ont mis le feu<br />

au camp. C’est là que Stacey est morte. Juste après,<br />

les parents sont allés au camp <strong>de</strong>s amishs pour les<br />

massacrer et on n’a plus jamais entendu parler <strong>de</strong><br />

Diamond Lake. Ma vie était fichue et je n’ai jamais<br />

vraimAAAAAARGL. »<br />

Le discours émouvant d’Howard est interrompu par<br />

une pioche enfoncée dans son crâne. Derrière lui,<br />

surgi <strong>de</strong> nulle part, se tient l’amish tueur, une faux<br />

couverte <strong>de</strong> suie dans les mains. Son rictus déformé<br />

par <strong>la</strong> haine empêche <strong>de</strong> le reconnaître pour l’instant.<br />

Il donne <strong>de</strong> grands coups <strong>de</strong> faux autour <strong>de</strong><br />

lui et il va falloir trouver un moyen <strong>de</strong> le neutraliser.<br />

Aux Victimes d’être imaginatives. Elles ont peut-être<br />

elles aussi récupéré <strong>de</strong>s outils agricoles provenant<br />

du vil<strong>la</strong>ge amish quand <strong>la</strong> situation a commencé<br />

à mal tourner. Peut-être certaines ont-elles même<br />

ramené <strong>de</strong>s armes avec elles pour cette excursion.<br />

Voici en tout cas le combat final alors n’ayez pas <strong>de</strong><br />

scrupules à couper en ron<strong>de</strong>lles les teenagers. Dans<br />

<strong>la</strong> confusion, l’une <strong>de</strong>s Victimes va trébucher sur le<br />

cadavre atrocement mutilé <strong>de</strong> John, qui a atterri là<br />

sans qu’on sache vraiment comment. Mais alors…<br />

si ce n’est pas John… Soudain, en plein milieu du<br />

combat, le tueur marque un temps d’arrêt <strong>de</strong>vant<br />

Suzy et son médaillon. Son visage retrouve un aspect<br />

normal et tout le mon<strong>de</strong> peut enfin reconnaître<br />

Greg. Il balbutie ma<strong>la</strong>droitement.<br />

« Je suis désolé, il faut vraiment que j’écrive cet article<br />

pour <strong>de</strong>venir un vrai journaliste… »<br />

Cet instant <strong>de</strong> faiblesse est le moment idéal pour<br />

lui porter le coup <strong>de</strong> grâce, voire pour le pousser<br />

dans l’ancien puits amish <strong>de</strong>vant lequel il se trouve<br />

par le plus grand <strong>de</strong>s hasards. La boucle est alors<br />

bouclée et le rédacteur en chef frappé <strong>de</strong> démence<br />

meurt disloqué à son tour.<br />

Ouf, tout est bien qui finit bien.<br />

C’est le moment que choisissent le shérif et ses<br />

adjoints pour arriver avec leurs jeeps. Ils ont apparemment<br />

été alertés par les parents <strong>de</strong>s teenagers<br />

qui s’inquiétaient <strong>de</strong> ne pas voir revenir leur charmante<br />

progéniture. Les Victimes ont en tout cas<br />

matière à écrire un article sensationnel qui pourra<br />

propulser certains d’entre eux vers une gran<strong>de</strong> carrière<br />

<strong>de</strong> journaliste.<br />

Les plus curieux pourront être surpris d’apprendre que<br />

les autorités n’ont retrouvé que le cadavre <strong>de</strong> Greg<br />

dans le puits. Mais alors, où est passé celui <strong>de</strong> Tobias ?!<br />

[ THE END ]<br />

Les rôles secondaires<br />

font <strong>la</strong> une<br />

Howard, l’enfant <strong>de</strong> <strong>la</strong> forêt<br />

Muscle : 2 Souplesse : 2<br />

Cervelle : 1 Sens : 2<br />

Tripes : 3 Psy : 1<br />

Bagou : 2 BdN : 2<br />

Compétences : Faire sursauter les teenagers<br />

(3), Raconter <strong>de</strong>s histoires émouvantes au coin<br />

du feu (4), Survivre en bouffant <strong>de</strong>s chenilles (3)<br />

Suzy, journaliste topless<br />

Muscle : 2 Souplesse : 3<br />

Cervelle : 1 Sens : 2<br />

Tripes : 1 Psy : 1<br />

Bagou : 2 BdN : 3<br />

Compétences : Prendre un bain <strong>de</strong> minuit (3),<br />

Motiver les troupes (2), Se perdre dans <strong>la</strong> forêt<br />

(3), Se défendre à coup <strong>de</strong> rouge à lèvres (2).<br />

Greg, apprenti amish<br />

Muscle : 5 Souplesse : 3<br />

Cervelle : 2 Sens : 4<br />

Tripes : 4 Psy : 1<br />

Bagou : 2 BdN : 3<br />

Compétences : Disparaître brusquement (4),<br />

Porter <strong>de</strong>s vêtements à sa taille (0), Massacrer<br />

à coups d’outils agricoles (5), Faire <strong>de</strong>s dossiers<br />

thématiques sur les pom-pom girls (3).


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je ne suis qu’une coquille vi<strong>de</strong> qui<br />

se remplit au gré <strong>de</strong> l’inspiration<br />

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Situation amoureuse :<br />

Indécise<br />

Date <strong>de</strong> naissance :<br />

2 novembre 1993<br />

Location :<br />

Route <strong>de</strong>s Crânes Défoncés<br />

Cimmérie<br />

Amis<br />

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Fynlon<br />

Hautebranche<br />

Lazare<br />

Lèvemort<br />

Photos<br />

Fyn<strong>la</strong><br />

Hautebranche<br />

Bernard<br />

Henri-<br />

Lévy<br />

Trushk<br />

Broie-Cul<br />

Jøn Krømbru<strong>de</strong>r<br />

Sr.<br />

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une vie d’écume<br />

lueur d’espoir<br />

Manowar@Crack my Pants Festival<br />

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Jøn «Rimbaud» Krømbru<strong>de</strong>r Jr. se dit que tel l’albatros qui a hérité <strong>de</strong> ses<br />

ailes qui l’empêchent <strong>de</strong> marcher, il a hérité <strong>de</strong> gênes qui lui donnent l’image<br />

d’une brute qu’il n’est pas. Mon<strong>de</strong> cruel.<br />

Mur Infos Photos Encarts +<br />

Jøn «Rimbaud» Krømbru<strong>de</strong>r Jr. a rejoint le groupe «Mon père<br />

vient <strong>de</strong> passer niveau 50 et ne comprend pas que je n’aie pas envie <strong>de</strong><br />

foutre les pieds dans un donjon pourri»<br />

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3 personnes aiment ça<br />

Jøn Krømbru<strong>de</strong>r Sr. Fils, tu sera un home ou tu sera un kadavr,<br />

foie <strong>de</strong> barbare !<br />

Hier à 6h24<br />

Nuwenn Vertefeuille t’as trop raison, les donjons c’est froid et ça<br />

sent pas bon. Vive <strong>la</strong> forêt et les petits oiseaux !<br />

Il y a 7 minutes<br />

Tharin fils <strong>de</strong> Thorin TG l’elfe<br />

Il y a 7 minutes<br />

Nuwenn Vertefeuille TG ???<br />

Il y a quelques secon<strong>de</strong>s<br />

Jøn «Rimbaud» Krømbru<strong>de</strong>r Jr. j’ai encore été collé pour<br />

avoir refusé <strong>de</strong> massacrer ce pauvre gobelin à l’entraînement. Quand<br />

comprendront-ils que je refuse <strong>de</strong> verser le sang ?<br />

Il y a 4 jours - Commenter - J’aime<br />

personne n’aime ça<br />

Lazare Lèvemort dommage... sllurrppp ^^<br />

Il y a 4 jours<br />

Trushk Broie-Cul Moi sa me pose pas <strong>de</strong> problem <strong>de</strong> frakassé dé<br />

gob’, mé je préfér les elfs, sa cri plu lontemp !<br />

Il y a 3 jours<br />

Sgt. S<strong>la</strong>ughter avec vos conneries on va se faire massacrer samedi,<br />

face à <strong>de</strong>s Skavens, en plus... c’te honte...<br />

Il y a 3 jours<br />

Fyn<strong>la</strong> Hautebranche Dis, Jøn, ça serait pas toi sur <strong>la</strong> vidéo à 2mn<br />

07s ??? LOL ! xoxo<br />

69 personnes aiment ça<br />

Gay Pri<strong>de</strong> Hanover <strong>2010</strong> German TV Report<br />

www.youtube.com<br />

All Hells break loose as one big dashing viking joins<br />

the para<strong>de</strong> ans loses it ! - more vi<strong>de</strong>os and pics at<br />

mightmightyvibes.biz<br />

Il y a 5 jours - Commenter - J’aime<br />

Jøn Krømbru<strong>de</strong>r Sr. FILS, JE VEU UNE EXPLICASSION !<br />

Il y a 5 jours<br />

Fynlon Hautebranche trop bien vu, sister, t’es <strong>la</strong> meilleure ! xoxo<br />

Il y a 5 jours<br />

Jøn Krømbru<strong>de</strong>r Jr. pfff, nan mais trop n’importe quoi, là... il me<br />

ressemble même pas...<br />

Il y a 5 jours<br />

Jøn «Rimbaud» Krømbru<strong>de</strong>r Jr. a créé l’album concert <strong>de</strong> S<strong>la</strong>yer avec les potes à Hanovre<br />

Jøn «Rimbaud» Krømbru<strong>de</strong>r Jr. a supprimé l’album gay pri<strong>de</strong> avec les potes à Hanovre<br />

Jøn «Rimbaud» Krømbru<strong>de</strong>r Jr. a changé <strong>de</strong> photo <strong>de</strong> profil


on a testé pour vous !<br />

Internet, les conventions et autres rassemblements<br />

sont autant d’occasions <strong>de</strong> tester <strong>de</strong>s jeux qui…<br />

comment dire… ne sont pas forcément connus. Nous<br />

avons donc testé pour vous ces perles qui méritent <strong>de</strong><br />

rester confi<strong>de</strong>ntielles (ou pas).<br />

[ MURDERLAND ]<br />

Mur<strong>de</strong>r<strong>la</strong>nd est un jeu <strong>de</strong> p<strong>la</strong>teau avec<br />

<strong>de</strong>s bouts <strong>de</strong> rolep<strong>la</strong>y <strong>de</strong>dans. L’idée <strong>de</strong> départ est<br />

très sympa : vous travaillez pour l’Organisation<br />

mais vous l’avez tous trahie. Et son boss, Monsieur<br />

B<strong>la</strong>ck, vous a envoyé une invitation. Il y vous propose<br />

un défi : vous avez trente minutes pour trouver<br />

dans une immense maison 1 million <strong>de</strong> dol<strong>la</strong>rs.<br />

Quand le temps sera écoulé, il ne doit en rester que<br />

<strong>de</strong>ux avec le sac, sinon tout le mon<strong>de</strong> sera exécuté.<br />

Le jeu est donc coopératif-mais-pas-trop en temps<br />

limité. Mais voilà les seuls points intéressants du<br />

jeu, tant le système est aussi bancal qu’un dahu<br />

unijambiste, alors que le prix <strong>de</strong> 5 dol<strong>la</strong>rs pour 6<br />

pages <strong>de</strong> règles semble un tantinet excessif. Et oui,<br />

il s’agit simplement d’acheter <strong>de</strong>s règles au format<br />

pdf car le matériel est celui du Cluedo. Pas mal <strong>de</strong><br />

bonnes idées, mais trop <strong>de</strong> choses à retravailler. À<br />

éviter !<br />

[ FROG TENNIS ]<br />

Quand vous vous ba<strong>la</strong><strong>de</strong>z à Essen (le<br />

plus gros salon du jeu <strong>de</strong> société worldwi<strong>de</strong> ever),<br />

vous croisez pas mal d’amis qui vous alpaguent et<br />

vous <strong>la</strong>ncent <strong>de</strong>s « tu connais le jeu d’Essen 2009 ?<br />

». Là vous vous dites toujours « quelle daube a-t-il<br />

déterré, encore ? ». Enfin ça dépend s’il s’agit d’amis<br />

fiables ou pas. Pour le coup l’année <strong>de</strong>rnière, on m’a<br />

sorti cette phrase à <strong>la</strong> fin du salon. Devant ma réponse<br />

négative, on m’a littéralement traîné <strong>de</strong>vant<br />

un stand <strong>de</strong> jeux pour enfants où trônait Frog Tennis.<br />

Ce jeu est génial ! Ça se joue à <strong>de</strong>ux avec une<br />

raquette activée par gâchette-poussoir (cf. photo),<br />

<strong>la</strong> balle (qui est en fait une grenouille d’où le nom<br />

du jeu, vous suivez ?!) est tenue par un bras articulé.<br />

Et alors, me direz vous ? Ben il suffit <strong>de</strong> bourriner<br />

comme un ma<strong>la</strong><strong>de</strong> et <strong>de</strong> faire <strong>de</strong>s échanges <strong>de</strong> folie<br />

pour sentir toute <strong>la</strong> puissance <strong>de</strong> ce jeu. À tester !<br />

[ MAGIKUS ]<br />

L’année <strong>de</strong>rnière, toujours à Essen, on<br />

a vu avec nos yeux embués le beau stand Lego.<br />

Revenus à l’âge <strong>de</strong> 10 ans, nous avons rushé sur<br />

leurs poufs en forme <strong>de</strong> dés Lego et nous nous<br />

sommes attablés pour tester les jeux <strong>de</strong> société<br />

par Ludovic Papais


Lego. En dégageant au passage <strong>de</strong>ux trois gniards<br />

qui semb<strong>la</strong>ient s’accrocher à leur p<strong>la</strong>ce comme <strong>de</strong>s<br />

morpions à… euh vous voyez quoi. Bref, ce retour<br />

en enfance nous a permis <strong>de</strong> tester plusieurs jeux<br />

<strong>de</strong> chez eux. Je dois avouer que ça aurait été n’importe<br />

qui d’autre, après le <strong>de</strong>uxième jeu testé, on<br />

aurait tout envoyé paître, mais là, nostalgie oblige,<br />

on en a testé plusieurs. Parmi les plus nazes, Magikus.<br />

L’intérêt <strong>de</strong> ce jeu est aussi puissant que le<br />

problème <strong>de</strong> conservation <strong>de</strong>s g<strong>la</strong>ces Magnum<br />

auprès <strong>de</strong>s ours po<strong>la</strong>ires. Heureusement que Creationary<br />

relève le niveau <strong>de</strong>s jeux Lego. Je dép<strong>la</strong>ce<br />

<strong>la</strong> chouette comme je veux, je <strong>la</strong>nce le dé, je prends<br />

ce que m’indique le dé, ou-ah-ou ! À éviter !<br />

[ BITCH (VERB) ]<br />

C’est un jeu d’impro <strong>de</strong> Danielle Lewon,<br />

qui vaut 2 dol<strong>la</strong>rs (moins cher que Mur<strong>de</strong>r<strong>la</strong>nd,<br />

woot !) et à ce prix vous avez les règles mais surtout<br />

un joli badge avec écrit « Such a bitch » ou « Damn<br />

! What a bitch ! » ou « n°1 Bitch », <strong>de</strong> quoi vous ba<strong>la</strong><strong>de</strong>r<br />

bien fier (fière ?) dans les rues <strong>de</strong> votre patelin<br />

préféré. Le jeu est tout con, un joueur est au centre<br />

<strong>de</strong> l’attention et tous les autres piochent <strong>de</strong>s cartes<br />

« personnalité » (Jaloux, Paranoïaque, Snob…). Ensuite<br />

le joueur actif <strong>la</strong>nce une situation et les autres,<br />

à tour <strong>de</strong> rôle, lui posent une question en respectant<br />

leur personnalité. Ça peut donner quelque<br />

chose <strong>de</strong> sympa avec <strong>de</strong>s gens motivés, mais ça<br />

peut aussi tomber à p<strong>la</strong>t très facilement. L’auteur<br />

a d’ailleurs dit qu’elle avait créé ce jeu pour lui apprendre<br />

à avoir du répondant. À tester !<br />

[ À PRENDRE OU À LAISSER (LE<br />

JEU DE SOCIÉTÉ) ]<br />

Des fois, un jeu vous tombe entre les<br />

mains. Vous ne savez pas comment il arrive là. Ce<br />

qui vous étonne le plus, c’est que, mu par une<br />

puissance supérieure, vous <strong>la</strong>ncez une partie. Ben<br />

là c’est le cas. Vous avez un jeu tout électronique,<br />

jouable jusqu’à 4. Au lieu <strong>de</strong>s boîtes vous avez <strong>de</strong>s<br />

dio<strong>de</strong>s qui les représentent. Tout comme dans le<br />

jeu télévisé vous <strong>de</strong>vez éliminer les boites au pif,<br />

gar<strong>de</strong>r <strong>la</strong> vôtre jusqu’au bout (ou pas). Le banquier<br />

vous appelle et vous propose <strong>de</strong> l’argent contre<br />

votre boîte. Bref, le même intérêt que le jeu télévisé<br />

éponyme. Seul avantage, là, vous n’avez pas<br />

Arthur qui vous tripote… À éviter ! / À tester !<br />

[ GNOME’S WAR ]<br />

Là pour le coup le jeu est un peu vieux.<br />

Justement, vous l’avez souvent croisé sans jamais<br />

oser ouvrir <strong>la</strong> boîte, gêné que vous étiez en voyant<br />

les 2-4 heures <strong>de</strong> jeu annoncés. Et bien, on l’a fait,<br />

on y a joué. Et bien que dire… On se retrouve dans<br />

un wargame nippon ni mauvais, sans gran<strong>de</strong> saveur<br />

mais pas si mauvais que ça. Le hic vient à <strong>la</strong> fin<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> partie. Quand après 5 heures <strong>de</strong> jeu, on vous<br />

dit. « à <strong>la</strong> fin <strong>de</strong> <strong>la</strong> partie, <strong>la</strong>ncez <strong>de</strong>ux dés à 6 faces,<br />

regar<strong>de</strong>z sur le tableau <strong>de</strong> fin <strong>de</strong> partie quelle est <strong>la</strong><br />

condition <strong>de</strong> victoire, et ainsi vous saurez qui a gagné<br />

». Woot ! Un chifoumi <strong>de</strong> 5 heures !!!! Bon j’exagère<br />

un peu car il y a plus <strong>de</strong> probabilités que le «<br />

meilleur » gagne, mais il y a aussi celui qui s’en est<br />

pris plein <strong>la</strong> gueule et bien sûr c’est sur nous que<br />

c’est tombé. Il parait que <strong>de</strong>s règles 2.0 améliorent<br />

gran<strong>de</strong>ment le jeu… et ça nous n’avons pas testé.<br />

À éviter ! Et à tester en 2.0 !


Dans notre rubrique « à froid », il nous<br />

est paru évi<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> commencer par Yggdrasill,<br />

le jeu <strong>de</strong> chez 7ème Cercle qui nous parle <strong>de</strong>s<br />

hommes du Nord. D’aucuns y verront un jeu <strong>de</strong><br />

mots, et ils auront bien raison, mais c’est aussi<br />

pour <strong>la</strong> qualité <strong>de</strong> <strong>la</strong> gamme que nous avons<br />

voulu lui consacrer cette rubrique. Pour ce<strong>la</strong>, nous<br />

commencerons par vous présenter les principaux<br />

ouvrages <strong>de</strong> <strong>la</strong> gamme. Nous vous proposerons<br />

ensuite une ai<strong>de</strong> <strong>de</strong> jeu qui manquait cruellement<br />

: un lexique norrois/français. Et pour conclure,<br />

nous finirons en vous présentant un petit scénario<br />

d’introduction à l’univers...<br />

présentation <strong>de</strong> <strong>la</strong> gamme<br />

YGGDRASILL (2009)<br />

224 pages dont 16 en couleurs, couverture rigi<strong>de</strong><br />

Yggdrasill nous plonge dans l’univers<br />

<strong>de</strong>s hommes du Nord au IV et Vème siècle. À l’instar<br />

<strong>de</strong> Qin, il s’agit d’une gamme mê<strong>la</strong>nt fantastique et<br />

historique : les auteurs se basent sur les retours <strong>de</strong>s<br />

historiens pour concevoir un univers cohérent tout<br />

en apportant <strong>la</strong> touche fantastique. Celle-ci correspond<br />

tout simplement aux croyances <strong>de</strong> l’époque<br />

qui prennent vie.<br />

L’univers est bien décrit et, bien que léger, en tant<br />

que meneur on a suffisamment <strong>de</strong> matière pour<br />

créer un décor à <strong>de</strong> futures aventures. C’est d’autant<br />

plus vrai que <strong>la</strong> nouvelle (qui se poursuit tout<br />

au long du livre) ainsi que les illustrations proposent<br />

une réelle ambiance. Cet univers se limite aux<br />

actuels Danemark, Suè<strong>de</strong>, Fin<strong>la</strong>n<strong>de</strong> et Norvège<br />

(grosso modo). On nous présente ces différents<br />

lieux <strong>de</strong> manières géographique mais surtout au<br />

niveau politique. On regrettera l’absence d’une<br />

carte plus précise et d’un lexique (chose réparée).<br />

Je viens du nord<br />

Au premier abord, c’est du c<strong>la</strong>ssique ; les<br />

personnages ont <strong>de</strong>s caractéristiques, <strong>de</strong>s compétences,<br />

<strong>de</strong>s avantages et <strong>de</strong>s faiblesses… De même,<br />

pour les mécanismes, on jette un certain nombre <strong>de</strong><br />

dés, on en gar<strong>de</strong> <strong>de</strong>ux qu’on ajoute à <strong>la</strong> compétence<br />

afin <strong>de</strong> battre <strong>la</strong> difficulté. Quelques touches viennent<br />

quand même agrémenter tout ce<strong>la</strong>.<br />

Tout d’abord, à <strong>la</strong> création, le joueur tirera les runes<br />

afin <strong>de</strong> connaitre son <strong>de</strong>stin, ce qui lui permettra<br />

d’avoir <strong>de</strong>s avantages s’il va dans ce sens. Une notion<br />

<strong>de</strong> « Furor » intervient aussi dans <strong>la</strong> mécanique<br />

et permettra d’avoir un dé supplémentaire.<br />

La magie est présente à <strong>de</strong>s niveaux très simples,<br />

comme renforcer ses protections, améliorer <strong>la</strong> défense,<br />

les armes, soigner les empoisonnements, préparer<br />

<strong>de</strong>s potions… Ce n’est donc pas du bling bling.<br />

Le jeu propose <strong>de</strong> nombreux archétypes, parfois<br />

loin <strong>de</strong>s guerriers ou <strong>de</strong>s « magiciens », et on<br />

pourra jouer <strong>de</strong> simples bar<strong>de</strong>s (les scal<strong>de</strong>s) ou <strong>de</strong>s<br />

« travailleurs ».<br />

illustrations © 7ème Cercle <strong>•</strong> tous droits réservés<br />

par Ludovic Papais


D’aventure en aventure<br />

Coté aventure, on a un bestiaire qui permettra<br />

<strong>de</strong> peupler quelques aventures, séparé en<br />

<strong>de</strong>ux parties (fantastique et non-fantastique). Le<br />

livre s’achève sur une petite trilogie. Celle-ci est vraiment<br />

intéressante et permet aux joueurs <strong>de</strong> goûter<br />

un peu à tout : du politique, du diplomatique, <strong>de</strong><br />

l’aventure, <strong>de</strong> l’enquête… Les joueurs pourront ainsi<br />

s’essayer à <strong>de</strong> nombreuses saveurs tout en étant<br />

mêlés à <strong>de</strong>s affaires « internationales » qui auront<br />

(ou pas) <strong>de</strong> grosses répercussions sur le mon<strong>de</strong>.<br />

L’ÉCRAN DE JEU (<strong>2010</strong>)<br />

L’écran est un 4 volets en carton très<br />

épais accompagné d’un livret <strong>de</strong> 16 pages. Coté<br />

joueur on a droit à une très belle illustration alors<br />

que coté meneur, on a les principales tables <strong>de</strong> jeu.<br />

De plus, à chacune d’entre elles, nous avons le n° <strong>de</strong><br />

page correspondant dans le livre <strong>de</strong> base. Pratique<br />

pour s’y retrouver rapi<strong>de</strong>ment en pleine partie.<br />

Quant au livret qui l’accompagne, nous avons 4<br />

PNJ, <strong>de</strong>s infos sur <strong>de</strong>s dieux mineurs, le calendrier<br />

nordique, et quelques objets particuliers. Ce n’est<br />

pas bien folichon même si un meneur inventif saura<br />

en tirer quelques histoires.<br />

9 MONDES (<strong>2010</strong>)<br />

96 pages en couleurs, couverture souple<br />

Dans ce supplément, 7ème Cercle<br />

nous propose <strong>de</strong> nous familiariser avec l’aspect<br />

« croyances » <strong>de</strong>s hommes du Nord. Pour ce<strong>la</strong> le supplément<br />

est découpé en <strong>de</strong>ux : <strong>la</strong> première partie apporte<br />

une <strong>de</strong>scription détaillée sur les 9 Mon<strong>de</strong>s qui<br />

composent les croyances et présente <strong>de</strong> nombreuses<br />

créatures fantastiques. Cette partie n’est utile qu’à <strong>de</strong>s<br />

meneurs vou<strong>la</strong>nt en connaitre plus sur ces croyances<br />

ou pour saupodrer leurs parties <strong>de</strong> fantastique.<br />

Hägard Dünord<br />

La secon<strong>de</strong> partie <strong>de</strong> l’ouvrage est composée<br />

<strong>de</strong> <strong>de</strong>ux aventures. Autant <strong>la</strong> première, sur<br />

quelques pages, reste très anecdotique et peu intéressante,<br />

autant <strong>la</strong> secon<strong>de</strong> est vraiment prenante.Elle a<br />

même l’étoffe d’une mini campagne. Elle propose un<br />

démarrage très calme qui peut être étoffé par le meneur<br />

avant d’emporter les joueurs dans une grosse<br />

aventure. Bien sûr, étant donné <strong>la</strong> nature du supplément,<br />

le fantastique est très présent dans ces histoires.<br />

En bref, un bon supplément pour qui veut incorporer<br />

du fantastique dans ses aventures d’Yggdrasill.<br />

ROIS DES MERS (<strong>2010</strong>)<br />

80 pages en couleurs, couverture souple<br />

Le supplément venant <strong>de</strong> sortir, on vous donne<br />

donc <strong>la</strong> présentation <strong>de</strong> l’éditeur :<br />

“J’ai gouverné <strong>de</strong>s bateaux<br />

Et me suis tenu à l’étrave,<br />

seul seigneur <strong>de</strong> tout le peuple.”<br />

Völsa thattr, Str12<br />

Il est temps pour nos héros <strong>de</strong> prendre<br />

<strong>la</strong> mer et <strong>de</strong> partir à <strong>la</strong> conquête <strong>de</strong> ce titre convoité,<br />

saekonungar, Rois <strong>de</strong>s Mers ! Pirate ou commerçant,<br />

mercenaire ou seigneur <strong>de</strong> son propre esquif, capitaine<br />

ou pilote, les mers septentrionales s’offrent aux<br />

audacieux qui assument leur Destin, humant l’o<strong>de</strong>ur<br />

salée du vent froid qui fait c<strong>la</strong>quer <strong>la</strong> voile.<br />

Dans ce supplément, vous découvrirez :<br />

<strong>•</strong> De nouvelles professions liées à <strong>la</strong> mer<br />

<strong>•</strong> Des données indispensables sur les bateaux <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

Scandia,<br />

<strong>•</strong> Des règles et techniques <strong>de</strong> combat <strong>de</strong>s marins.<br />

<strong>•</strong> Un aperçu <strong>de</strong> quelques peuples voisins<br />

<strong>•</strong> La généalogie <strong>de</strong>s Royaumes du Nord, au moment<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> campagne<br />

<strong>•</strong> Pendant ce temps en Scandia, une mise au point<br />

<strong>de</strong>s événements parallèles à <strong>la</strong> campagne<br />

<strong>•</strong> “Par-<strong>de</strong>là les confins”, <strong>la</strong> suite <strong>de</strong> <strong>la</strong> campagne, en<br />

trois chapitres.<br />

<strong>•</strong> “Les feux <strong>de</strong> <strong>la</strong> Terre”, un scénario jouable en <strong>de</strong>hors<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> campagne ou en intermè<strong>de</strong>.


[ ai<strong>de</strong> <strong>de</strong> jeu ]<br />

Yggdrasill c’est un univers décrit avec soin et passion<br />

par les gens du 7ème Cercle. Malgré ce<strong>la</strong>, après <strong>la</strong> lecture<br />

du livre <strong>de</strong> base, nous n’avions qu’une seule envie :<br />

hurler notre désespoir face à l’absence <strong>de</strong> glossaire.<br />

Et voilà donc pourquoi Di6<strong>de</strong>nt a décidé <strong>de</strong> faire ce<br />

travail titanesque (faut bien s’envoyer <strong>de</strong>s fleurs) qui<br />

est <strong>de</strong> farfouiller dans :<br />

- Le Livre <strong>de</strong> Base (noté LdB par <strong>la</strong> suite)<br />

- L’Ecran du Meneur (noté EM)<br />

- 9 Mon<strong>de</strong>s (noté 9M)<br />

<strong>•</strong> A <strong>•</strong><br />

Aegir (EM p.4) : Dieu <strong>de</strong>s océans, son nom signifie<br />

« <strong>la</strong> mer ».<br />

Alfar (9M p.24) : créatures qui ont inspiré les elfes<br />

Ases (9M ) : Divinités vivant à Asgard<br />

Austr (EM p.5) : Est<br />

Austrvegr (RdM) : <strong>la</strong> route <strong>de</strong> l’Est<br />

<strong>•</strong> B <strong>•</strong><br />

Baldr (LdB p.18) : dieu tué à cause <strong>de</strong> Loki<br />

Beiti àss (RdM) : espar<br />

Berserkr (LdB p.79) : Guerriers sauvages<br />

Blòt (LdB p.20) : sacrifices aux dieux et esprits<br />

Bondi (LdB p.43) : Homme libre<br />

Bragi (EM p.3) : Dieu <strong>de</strong> <strong>la</strong> poésie. Bragi signifie<br />

poésie.<br />

Busse (RdM) : gros <strong>la</strong>ngskip servant au transport<br />

<strong>de</strong> troupes<br />

<strong>•</strong> D <strong>•</strong><br />

Dagmál (EM p.5) : repas du jour<br />

Dagr (EM p.5) : jour par opposition à <strong>la</strong> nuit.<br />

Daegr (EM p.5) : jour, au sens <strong>de</strong> 24h.<br />

Dises (LdB p.19) : divinités féminines <strong>de</strong> <strong>la</strong> fertilité,<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> mort ou du <strong>de</strong>stin (ex : les Nornes ou les Valkyries).<br />

Disir (LdB p.19) : Dame<br />

Dreki (9M p.6) : Dragon<br />

Dökkálfar (9M p.46) : álfar sombre<br />

Dönsk tunga (RdM) : le norrois, <strong>la</strong> <strong>la</strong>ngue parlée<br />

par les Hommes <strong>de</strong> <strong>la</strong> Scandia.<br />

Dvergar (9M p.25 et p.30) : créatures qui ont inspiré<br />

les nains<br />

En ce qui concerne les Rois <strong>de</strong>s Mers (noté RdM), il<br />

comporte un lexique intégralement repris ci-<strong>de</strong>ssous,<br />

nous n’avons donc pas eu à chercher.<br />

Cet article essaye <strong>de</strong> réunir l’ensemble <strong>de</strong>s termes typiques<br />

<strong>de</strong> cet univers, une courte définition ainsi que<br />

l’ouvrage et <strong>la</strong> page où vous pouvez trouver plus d’informations<br />

sur le terme en question.<br />

<strong>•</strong> F <strong>•</strong><br />

Fadno (RdM) : flûte cérémonielle same<br />

Fé<strong>la</strong>g (RdM) : littéralement compagnonnage. Désigne<br />

soit <strong>de</strong>s frères jurés, soit une association <strong>de</strong> commerçants<br />

ou autres dans le but <strong>de</strong> monter une expédition,<br />

en achetant par exemple un bateau à plusieurs.<br />

Finnr, Finns (RdM) : peuple vivant en Fin<strong>la</strong>nd. Parfois<br />

appelés à tort finnois et confondus avec les Sames.<br />

Forseti (EM p.3) : Dieu <strong>de</strong> <strong>la</strong> justice et <strong>de</strong> <strong>la</strong> paix.<br />

Fostbraethr (LdB p.22) : Frères jurés<br />

Freyja (LdB p.17) : Déesse <strong>de</strong> l’amour et <strong>de</strong> <strong>la</strong> volupté.<br />

Freyr (LdB p.17) : Dieu <strong>de</strong> <strong>la</strong> végétation, du printemps,<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> fécondité, <strong>de</strong> <strong>la</strong> fertilité du sol et <strong>de</strong>s<br />

récoltes.<br />

Frigg (LdB p.18) : déesse <strong>de</strong> l’amour conjugal<br />

Furor (LdB p.102) : rage au combat<br />

Futhark (LdB p.56) : alphabet runique <strong>de</strong> vingtquatre<br />

signes.<br />

Fylgja (LdB p148) : double <strong>de</strong> l’âme <strong>de</strong> l’Homme.<br />

<strong>•</strong> G <strong>•</strong><br />

Galdr (LdB p.55 et p.159) : magie <strong>de</strong>s incantations<br />

Gòdi (LdB p.20) : exécutant <strong>de</strong>s rites.<br />

<strong>•</strong> H <strong>•</strong><br />

Hacksilfr (RdM) : littéralement “argent haché”.<br />

Mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> rémunération utilisé par les Hommes du<br />

Nord, qui ne frappent pas monnaie. Seul le poids<br />

en once compte pour le paiement d’un objet. Les<br />

anneaux d’argent (ou autre bijoux, vaisselle...etc),<br />

plus rarement d’or, sont débités à <strong>la</strong> hachette puis<br />

pesés pour obtenir le prix <strong>de</strong>mandé.<br />

illustrations © 7ème Cercle <strong>•</strong> tous droits réservés<br />

par Ludovic Papais


Hamr (LdB p.147) : l’âme individuelle<br />

Hásetar (RdM) : marins<br />

Hiisi (RdM) : trolls finns<br />

Heimdallr (LdB p.18) : gardiens <strong>de</strong>s dieux.<br />

Hirdmen (LdB p.79) : Guerriers professionnels<br />

Heiti (LdB p.15) : surnoms, quelques exemples sont<br />

donnés p.15 et p.55.<br />

Hnefatafl (LdB P.54) : jeu <strong>de</strong> stratégie utilisant une<br />

p<strong>la</strong>nche avec un damier<br />

Hof (LdB p.20) : Temple.<br />

Hólmang (LdB p.49) : duel ritualisé<br />

Hugr (LdB p.147) : l’âme du mon<strong>de</strong><br />

<strong>•</strong> I <strong>•</strong><br />

Idunn (EM p.3) : Déité qui représente <strong>la</strong> jeunesse<br />

éternelle et <strong>la</strong> régénération.<br />

<strong>•</strong> J <strong>•</strong><br />

Jarl (LdB p.43) : Chef <strong>de</strong> c<strong>la</strong>n<br />

Joik (RdM) : chants chamaniques Sames<br />

Jötnar (9M) : pluriel <strong>de</strong> Jötunn<br />

Jötunn (9M) : Géant (<strong>de</strong> feu p.10, du givre p.18, <strong>de</strong>s<br />

montagnes p.19)<br />

<strong>•</strong> K <strong>•</strong><br />

Karv, karvi (RdM) : bateau marchand<br />

Kaupangr (RdM) : comptoir commercial installé<br />

soit en Scandia, soit dans les pays étrangers, pouvant<br />

servir <strong>de</strong> marché, d’entrepôt, mais aussi d’abri<br />

en cas <strong>de</strong> problème, fournissant défense et interprètes.<br />

Kaupskip (RdM) : bateaux marchands<br />

Kenning (LdB p.15) : métaphore imagée pour parler<br />

<strong>de</strong> quelque chose, voire <strong>de</strong> quelqu’un (exemples p.55)<br />

Kjerringa (RdM) : poutre dans <strong>la</strong>quelle s’articule le<br />

mât d’un bateau. Littéralement, “<strong>la</strong> vieille sorcière”.<br />

Knörr (RdM) : bateau marchand Langskip : “long<br />

bateau”, désigne les bateaux faits pour transporter<br />

<strong>de</strong>s hommes, en opposition aux bateaux marchands,<br />

les kaupskip.<br />

<strong>•</strong> L <strong>•</strong><br />

Landnordr (EM p.5) : Nord-est<br />

Landsurdr (EM p.5) : Sud-est<br />

Leidsögumadr (RdM) : pilote <strong>de</strong> bateau.<br />

Loki (LdB p.18) : Dieu agitateur<br />

Ljossálfar (9M p.23) : Álfar <strong>de</strong> lumière<br />

Lypting (RdM) : partie surélevée à l’arrière d’un<br />

bateau.


<strong>•</strong> M <strong>•</strong><br />

Mánadr (EM p.5) : mois <strong>de</strong> l’année<br />

<strong>•</strong> N <strong>•</strong><br />

Nadr (9M p.6) : serpent ou vipère<br />

Náttmál (EM p.5) : repas <strong>de</strong> <strong>la</strong> nuit<br />

Nidh (LdB p.160) : malédiction majeure infamante<br />

Noaidi (RdM) : chamane Same<br />

Nornes (LdB p.19) : elles sont les dises qui règlent<br />

le <strong>de</strong>stin <strong>de</strong> l’ensemble <strong>de</strong>s habitants <strong>de</strong>s neuf<br />

mon<strong>de</strong>s <strong>de</strong> <strong>la</strong> cosmogonie nordique.<br />

Nordr (EM p.5) : Nord<br />

<strong>•</strong> R <strong>•</strong><br />

Ran (EM p.4) : déesse <strong>de</strong>s océans et <strong>de</strong>s tempêtes.<br />

<strong>•</strong> S <strong>•</strong><br />

Saekonnungar (RdM) : rois <strong>de</strong>s mers.<br />

Sames (RdM) : peuples vivant au Nord <strong>de</strong> <strong>la</strong> Scandia.<br />

Scal<strong>de</strong>s (LdB p.79) : bar<strong>de</strong>s<br />

Sejdr (LdB p.150) : Sorcellerie ou magie <strong>de</strong> <strong>la</strong> transe<br />

Sieidi (RdM) : lieux <strong>de</strong> culte <strong>de</strong>s Sames<br />

Sjaund (LdB p.22) : banquet funéraire<br />

Skei<strong>de</strong>, skei (RdM) : <strong>la</strong>ngskip rapi<strong>de</strong> et fin<br />

Skipsrúm (RdM) : espace entre <strong>de</strong>ux poutres. Sert à<br />

évaluer <strong>la</strong> longueur d’un bateau.<br />

Stafn (RdM) : partie surélevée à l’avant d’un bateau.<br />

Snekkjar (LdB p.64) : Bateau léger utilisé pour les<br />

expéditions guerrières et les voyages d’exploration.<br />

Só<strong>la</strong>rhingr (EM p.5) : le cercle du soleil servant à<br />

connaître l’heure.<br />

Só<strong>la</strong>rsteinn (RdM) : pierre so<strong>la</strong>ire servant à <strong>la</strong> navigation.<br />

Sûrement du feldspath ou du cristal.<br />

Sudr (EM p.5) : Sud<br />

Styri (RdM) : gouvernail<br />

Styrymadr (RdM) : capitaine d’un bateau. “celui qui<br />

utilise le gouvernail”.<br />

Svekkjar (RdM) : <strong>la</strong>ngskip<br />

<strong>•</strong> T <strong>•</strong><br />

Thing (LdB p.46) : Gran<strong>de</strong> Assemblée annuelle à<br />

ciel ouvert permettant <strong>de</strong> traiter les problèmes ordinaires<br />

ou extraordinaires.<br />

Thorr (LdB p.15) : incarnation du tonnerre et Dieu<br />

<strong>de</strong>s combats.<br />

Thrall (ldB p.44) : esc<strong>la</strong>ves<br />

Thulr (LdB p.79) : on pourrait les comparer aux<br />

« drui<strong>de</strong>s »<br />

Tjald (RdM) : petite tente montée à l’avant ou l’arrière<br />

d’un bateau.<br />

Tyr (LdB p.16) : Dieu <strong>de</strong> <strong>la</strong> guerre légitime, tyr signifie<br />

Dieu.<br />

<strong>•</strong> U <strong>•</strong><br />

Ulfhednar (RdM) : guerriers-fauves<br />

Ullr (EM p.4) : Dieu <strong>de</strong>s archers<br />

Útnordr (EM p.5) : Nord-ouest<br />

Útsudr (EM p.5) : Sud-Ouest<br />

<strong>•</strong> V <strong>•</strong><br />

Vadmál (RdM) : tissu <strong>de</strong> <strong>la</strong>ine <strong>de</strong>s moutons angora<br />

norvégiens, tissé en <strong>la</strong>is roulés, utilisé pour les vêtements<br />

mais aussi pour les toiles. Très réputée, car<br />

légère, chau<strong>de</strong> et re<strong>la</strong>tive- ment imperméable.<br />

Valhöll (9M p.21) : Valhal<strong>la</strong><br />

Valkyries (LdB p.20) : signifie “celle qui choisit les<br />

morts”, ce sont les Dises qui choisissent les guerriers<br />

valeureux qui méritent <strong>de</strong> siéger auprès<br />

d’Odhinn au Valhöll (Valhal<strong>la</strong>).<br />

Vanes (9M p.27) : divinités vivant à Vanaheim<br />

Vargr (LdB p.47) : banni<br />

Vé (LdB p.22) : Lieu <strong>de</strong> culte<br />

Vestr (EM p.5) : Ouest<br />

Vestrvergr (RdM) : <strong>la</strong> route <strong>de</strong> l’Ouest<br />

Vidarr (EM p.4) : dieu <strong>de</strong> <strong>la</strong> forêt, du silence et <strong>de</strong><br />

<strong>la</strong> vengeance.<br />

Völva (LdB p.79) : héritières <strong>de</strong>s dons d’Odhinn,<br />

elles peuvent <strong>la</strong>ncer <strong>de</strong>s sorts.<br />

<strong>•</strong> W <strong>•</strong><br />

Wergeld (LdB p.43) : littéralement « le prix <strong>de</strong><br />

l’homme », c’est le prix du sang, qui est versé en dédommagement.


[ scénario d’introduction ]<br />

Côte occi<strong>de</strong>ntale du Jyl<strong>la</strong>nd au cœur<br />

<strong>de</strong> l’été. La canicule règne et afflige les hommes<br />

comme le bétail et les <strong>culture</strong>s, ce qui n’est pas<br />

fait pour rendre le moral à une popu<strong>la</strong>tion qui<br />

souffre <strong>de</strong>puis <strong>de</strong> nombreuses années. Les 40 ans<br />

du règne d’O<strong>la</strong>f Gun<strong>de</strong>rsen ont été difficiles pour<br />

les Jutes <strong>de</strong> Ribe. Ce roi glouton et cupi<strong>de</strong> est impopu<strong>la</strong>ire<br />

même parmi ses proches, ses officiers<br />

et surtout ses vassaux. L’augmentation vertigineuse<br />

<strong>de</strong>s impôts et taxes a appauvri le peuple et<br />

parallèlement <strong>la</strong> puissance du royaume <strong>de</strong>s Jutes<br />

a considérablement diminué. Les banquets <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

cour se tiennent au détriment <strong>de</strong> l’entrainement<br />

et <strong>de</strong> l’équipement <strong>de</strong>s armées.<br />

Gun<strong>de</strong>rsen se croit tranquille, le mur <strong>de</strong>s Rois<br />

protégeant le Sud du pays <strong>de</strong>s invasions <strong>de</strong>s peup<strong>la</strong><strong>de</strong>s<br />

germaniques. À l’Est, les re<strong>la</strong>tions avec les<br />

Danois sont plutôt bonnes, même si Haldor, troisième<br />

enfant et seul fils d’O<strong>la</strong>f, est parti se mettre<br />

au service du Roi du Danemark. En effet, le prince,<br />

ne supportant plus les errances <strong>de</strong> son père, s’est<br />

fâché avec lui et a préféré s’en aller, jurant <strong>de</strong> ne<br />

plus jamais remettre les pieds au Jyl<strong>la</strong>nd. Sa mère<br />

Aasta et ses sœurs Hedriss et Béra en furent attristées<br />

mais ne purent le retenir.<br />

par David Robert<br />

nul n’échappe à <strong>la</strong> guerre<br />

Le peuple est en proie à d’autres soucis.<br />

Il commençait à s’accoutumer à <strong>la</strong> pauvreté mais<br />

<strong>de</strong>s nouvelles inquiétantes lui parviennent <strong>de</strong>puis<br />

quelques temps. Tous vivent avec <strong>la</strong> certitu<strong>de</strong><br />

qu’une guerre est imminente. Et cette perspective<br />

ne réjouit pas les cœurs car ils connaissent maintenant<br />

le nom <strong>de</strong> leurs ennemis : les trolls ! Ceux-ci se<br />

rassemblent en pays barbare.<br />

Chez les habitants, <strong>la</strong> terreur s’installe, certains<br />

conteurs révèlent aux popu<strong>la</strong>tions, souvent ignorantes,<br />

l’existence du Roi <strong>de</strong>s trolls, (contes souvent<br />

déformés). D’autres préfèrent chanter les exploits<br />

<strong>de</strong>s héros qui les ont jadis vaincus :<br />

Faut-il voir un maléfice <strong>de</strong>s trolls dans cette sécheresse<br />

persistante ? Toujours est-il qu’elle éprouve<br />

durement les organismes.<br />

À Ribe, dans sa <strong>de</strong>meure royale, O<strong>la</strong>f Gun<strong>de</strong>rsen<br />

se meurt. Il est âgé <strong>de</strong> 73 ans. Les hauts dignitaires<br />

du royaume s’inquiètent quand… le soir du solstice<br />

d’été, Bjarni, fils <strong>de</strong> Hedriss, héritier potentiel


du trône, profite <strong>de</strong> <strong>la</strong> ma<strong>la</strong>die <strong>de</strong> son grand-père,<br />

du désordre <strong>de</strong> <strong>la</strong> cour et du relâchement dans <strong>la</strong><br />

surveil<strong>la</strong>nce du pa<strong>la</strong>is pour s’emparer <strong>de</strong> l’épée,<br />

du torque et du casque du roi. Il s’enfuit immédiatement<br />

vers l’Est sur <strong>la</strong> route <strong>de</strong> Lun<strong>de</strong>nborg<br />

en compagnie d’un jeune serviteur, Leif. Au pa<strong>la</strong>is,<br />

personne ne remarque quoi que ce soit jusqu’au<br />

len<strong>de</strong>main matin. Pourtant à l’extérieur, le départ<br />

d’une silhouette cachée dans l’ombre ne passe pas<br />

inaperçu …<br />

Fils <strong>de</strong> Hedriss et d’un Jarl Danois, Bjarni est âgé <strong>de</strong><br />

18 ans. Après Haldor il est donc second dans l’ordre<br />

<strong>de</strong> succession. Bien qu’il manque <strong>de</strong> subtilité et <strong>de</strong><br />

capacités à gouverner, nombreuses sont les personnes<br />

qui souhaitent le voir accé<strong>de</strong>r au trône : sa<br />

mère, ses proches, quelques seigneurs qui voient<br />

en lui un individu influençable qui défendra leurs<br />

intérêts.<br />

le 3ème homme<br />

Il y a aussi Wo<strong>de</strong>n, le roi <strong>de</strong>s Germains<br />

du Nord, les Angles. Il entreprend <strong>de</strong> fortifier Horsa,<br />

sa capitale, et verrait d’un bon œil le couronnement<br />

d’un roi faible. Ses espions lui envoient <strong>de</strong>s<br />

nouvelles chaque jour.<br />

Le principal obstacle à ses projets est Bjarni luimême.<br />

Caractériel et impulsif, il s’est mis en tête<br />

<strong>de</strong> sauver le Jyl<strong>la</strong>nd <strong>de</strong> <strong>la</strong> menace <strong>de</strong>s trolls. Pour<br />

parvenir à ses fins, le jeune prince a longuement<br />

étudié. S’intéressant au passé <strong>de</strong> <strong>la</strong> région, Bjarni<br />

découvrit que <strong>de</strong>s colonies danoises avaient séjourné<br />

dans les collines désertes du cœur du Jyl<strong>la</strong>nd.<br />

Il finit par être convaincu que les tombes<br />

d’Hord Beinirsson et Ganger Beinirsson (père et<br />

frère <strong>de</strong> Haldor) s’y trouvaient, et qu’elles cachaient<br />

<strong>de</strong>s objets dont <strong>la</strong> puissance pourrait sauver le<br />

royaume. Quelques-uns <strong>de</strong> ses proches, informés,<br />

ne le crurent pas mais il poursuivit ses recherches<br />

et apprit l’existence d’une tour dont les fondations,<br />

très anciennes, semb<strong>la</strong>ient détenir l’ultime renseignement.<br />

Se moquant <strong>de</strong>s conséquences <strong>de</strong> son geste, il part<br />

sans prévenir quiconque, informant seulement sa<br />

sœur qu’il recherche une tour. Seul Leif, son jeune<br />

serviteur, l’accompagne. Le len<strong>de</strong>main matin, le capitaine<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> gar<strong>de</strong> découvrant le vol envoya aussitôt<br />

une troupe d’hommes fouiller <strong>la</strong> foire et les<br />

environs. L’après-midi, <strong>la</strong> cour en émoi réalisa que<br />

le voleur était le prince. On envoya <strong>de</strong>ux groupes<br />

armés supplémentaires vers l’intérieur <strong>de</strong> <strong>la</strong> péninsule.<br />

La nouvelle n’arrange guère l’état du roi Gun<strong>de</strong>rsen<br />

qui meurt pendant <strong>la</strong> nuit. La panique s’empart<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> cour. La sœur <strong>de</strong> Bjarni ayant révélé qu’il recherche<br />

une tour, on envoie les <strong>de</strong>rniers hommes<br />

d’arme disponible à <strong>la</strong> poursuite du prince, conservant<br />

un nombre très réduit <strong>de</strong> gar<strong>de</strong>s au pa<strong>la</strong>is.<br />

Les discussions s’engagent entre dignitaires : qui<br />

prendra <strong>la</strong> succession au trône ? Que faire sans les<br />

symboles <strong>de</strong> <strong>la</strong> monarchie ?<br />

La mort du roi est cachée jusqu’au len<strong>de</strong>main matin.<br />

Quant à <strong>la</strong> disparition du prince, seuls quelques<br />

soldats en sont informés. Chez les dignitaires, <strong>de</strong>ux<br />

c<strong>la</strong>ns se forment : l’un favorable à Bjarni et l’autre,<br />

majoritaire, souhaitant le retour <strong>de</strong> Haldor. Au<br />

matin, <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion accueille sans chagrin excessif<br />

l’annonce <strong>de</strong> <strong>la</strong> mort du roi et favorablement<br />

l’envoi d’une troupe vers le Danemark pour offrir<br />

le trône à Haldor. De nombreux seigneurs partent<br />

avec leurs hommes.<br />

l’intrigue<br />

Le len<strong>de</strong>main, aucune nouvelle n’est<br />

encore parvenue à Ribe, quand un homme se présente<br />

au pa<strong>la</strong>is royal, déc<strong>la</strong>rant avoir vu le prince<br />

sur <strong>la</strong> route <strong>de</strong> Lun<strong>de</strong>nborg <strong>de</strong>ux jours auparavant,<br />

avant qu’il ne rentre dans le vil<strong>la</strong>ge <strong>de</strong> Gizur, situé<br />

au sein d’une vallée profon<strong>de</strong> en plein cœur <strong>de</strong>s<br />

collines abruptes du Jyl<strong>la</strong>nd. Grâce à ce renseignement,<br />

l’espoir renaît dans le camp <strong>de</strong> Hedriss qui en<br />

profite pour monter une expédition <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>de</strong>rnière<br />

chance. Le retour <strong>de</strong> Bjarni et <strong>de</strong>s symboles <strong>de</strong> l’autorité<br />

royale avant l’arrivée <strong>de</strong> Haldor <strong>de</strong>vrait leur<br />

permettre <strong>de</strong> s’imposer.<br />

Le porteur <strong>de</strong> <strong>la</strong> bonne nouvelle, pouvant reconnaître<br />

Bjarni, est embauché. Ragnard, un berserkr,<br />

est chargé <strong>de</strong> diriger l’équipe. Vu <strong>la</strong> pénurie<br />

d’hommes d’arme actuellement (tous les guerriers<br />

sillonnent le Jyl<strong>la</strong>nd à <strong>la</strong> recherche d’un voleur), Hedriss,<br />

recherchant <strong>de</strong>s gens compétents, envoie ses<br />

recruteurs à <strong>la</strong> gran<strong>de</strong> foire qui se tient chaque été<br />

à Ribe où ils vont naturellement tomber sur les PJ,<br />

qui s’y sont rendus ensemble ou séparément pour<br />

diverses raisons (à déterminer par le MJ).


Il serait bon, pour pimenter un peu le déroulement<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> partie, qu’un ou <strong>de</strong>ux personnages aient une<br />

préférence pour Haldor et cherchent, par exemple,<br />

à ramener les atours royaux pour que le fils aîné<br />

d’O<strong>la</strong>f puisse s’en revêtir. D’autres, ayant une préférence<br />

pour le prince fou, chercheraient à ramener<br />

Bjarni pour le faire couronner (un homme à <strong>la</strong> sol<strong>de</strong><br />

<strong>de</strong> Hedriss pourrait très bien s’assurer <strong>de</strong> <strong>la</strong> fidélité<br />

d’un personnage au profil <strong>de</strong> mercenaire grâce à<br />

quelques biens matériels et un fidèle <strong>de</strong> Haldor<br />

pourrait fort bien tenter <strong>la</strong> même approche <strong>de</strong> son<br />

côté…).<br />

Vendrad<br />

les PNJ<br />

L’inconnu s’appelle Ivar (son vrai nom est Vendrad).<br />

C’est celui qui espionnait le pa<strong>la</strong>is et qui a<br />

vu le prince s’enfuir <strong>la</strong> nuit du vol. Il est l’agent <strong>de</strong><br />

Wo<strong>de</strong>n à Ribe. Après le départ <strong>de</strong> Bjarni, il réussit<br />

à faire parler un gar<strong>de</strong> qui lui révèle que le prince<br />

rechercherait <strong>de</strong>s objets soi-disant très puissants et<br />

très anciens. Grâce à un corbeau espion qui suit le<br />

prince sur <strong>la</strong> route et à <strong>la</strong> magie, il envoya un message<br />

à Wo<strong>de</strong>n. Celui-ci lui répondit qu’il <strong>de</strong>vait tout<br />

faire pour trouver ces objets. Quand Vendrad sut<br />

que le prince avait emporté les symboles sacrés <strong>de</strong><br />

<strong>la</strong> royauté et qu’il apprit <strong>la</strong> mort du roi, il envoya<br />

un second message. Wo<strong>de</strong>n, voyant le parti qu’il<br />

pouvait tirer <strong>de</strong> cette affaire, lui donna ordre : 1. De<br />

récupérer les objets magiques. 2. De récupérer les<br />

atours royaux (moyen <strong>de</strong> pression sur le Jyl<strong>la</strong>nd qui<br />

lui serait alors re<strong>de</strong>vable). 3. D’ai<strong>de</strong>r au retour <strong>de</strong><br />

Bjarni à Ribe pour favoriser son accès au pouvoir.<br />

Le corbeau a pu suivre le prince jusqu’à Gizur. Il a<br />

ensuite perdu sa trace. Ignorant le but précis <strong>de</strong><br />

Bjarni, Vendrad n’a vu comme solution pour en<br />

savoir plus que d’aller au pa<strong>la</strong>is, les cheveux teints<br />

en châtain, se faire passer pour Ivar venu <strong>de</strong> Gautar<br />

il y a un an et vivant pour le moment en contant<br />

<strong>de</strong>s histoires. Étant <strong>la</strong> seule personne ayant vu et<br />

pouvant reconnaître le prince sous son aspect actuel,<br />

connaissant <strong>la</strong> direction prise par celui-ci (et<br />

n’ignorant rien <strong>de</strong>s problèmes politiques du moment)<br />

il compte bien obtenir les renseignements<br />

qui lui manquent. Il a pour but d’accomplir, dans<br />

l’ordre <strong>de</strong>s priorités indiquées les consignes <strong>de</strong><br />

Wo<strong>de</strong>n.<br />

Vendrad n’a pas grand intérêt à tuer les autres personnages<br />

(sauf cas <strong>de</strong> nécessité absolue ou si une<br />

bonne occasion se présente, mais ce, le plus tard


possible). Il a sur lui un médaillon avec le Triangle<br />

sacré, symbole <strong>de</strong>s Angles, seul signe <strong>de</strong> reconnaissance,<br />

du matériel <strong>de</strong> maquil<strong>la</strong>ge, et une arme<br />

courte. Il faut essayer <strong>de</strong> le rendre sympathique<br />

pour qu’une éventuelle confrontation avec les PJ<br />

n’en soit que plus saisissante !<br />

Ragnard<br />

Ragnard est ici pour animer l’aventure, accélérer <strong>la</strong><br />

connaissance entre les PJ, mais aussi pour tester les<br />

joueurs face à une autorité supérieure incapable ; il<br />

leur faudra réagir et prendre <strong>de</strong>s décisions.<br />

Ragnard est un berserkr <strong>de</strong> <strong>la</strong> gar<strong>de</strong> royale qui n’est<br />

plus motivé. Il n’a plus rempli <strong>de</strong> mission <strong>de</strong>puis<br />

<strong>de</strong>s années (ce qui ne l’empêche pas <strong>de</strong> raconter<br />

souvent ses exploits passés). De plus, l’âge venant<br />

n’a pas arrangé son moral et aujourd’hui, il attend<br />

son <strong>de</strong>rnier combat avec un brin d’impatience.<br />

S’il n’est pas parti avec les autres troupes, c’est<br />

parce qu’il était ivre au moment du départ. Il ne<br />

se soucie donc que très peu <strong>de</strong> <strong>la</strong> mission et voit<br />

là une bonne occasion <strong>de</strong> sortir, <strong>de</strong> se divertir, <strong>de</strong><br />

boire, <strong>de</strong> jouer, <strong>de</strong> rencontrer <strong>de</strong>s amis et <strong>de</strong> se<br />

battre.<br />

Ragnard peut s’emporter facilement et est loin<br />

d’être lâche (au contraire, il fonce sans réfléchir). Il<br />

foncera à vue sur les trolls qu’il verra, <strong>de</strong> même qu’il<br />

attaquera les brigands, quand les joueurs auront<br />

réalisé ce qu’ils sont (ce n’est pas lui qui doit réagir<br />

lors <strong>de</strong> <strong>la</strong> rencontre). Ce PNJ est là pour tester les<br />

joueurs. Les groupes qui ne réagiront pas assez vite<br />

pourront être pénalisés en perdant du temps ou en<br />

voyant certaines rencontres gâchées. Une fois son<br />

travail <strong>de</strong> perturbateur accompli, ce PNJ <strong>de</strong>vient<br />

beaucoup moins intéressant. Vous pouvez donc<br />

vous en débarrasser lors d’une rencontre avec <strong>de</strong>s<br />

trolls.<br />

Le départ<br />

Après avoir été contactés dans <strong>la</strong> matinée,<br />

les PJ sont réunis à 11h sous une tente en bordure<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> foire. Un noble leur explique <strong>la</strong> mission<br />

(dont <strong>de</strong> nombreux éléments sont supposés inconnus<br />

<strong>de</strong>s personnages), après avoir résumé <strong>la</strong> situation.<br />

Les PJ doivent ramener le prince et surtout les<br />

symboles <strong>de</strong> <strong>la</strong> royauté. Le prince rechercherait une<br />

tour dans les collines, où il espérerait trouver on ne<br />

sait quel objet (en fait, tous les personnages savent<br />

vaguement <strong>de</strong> quoi il s’agit pour en avoir entendu<br />

parler dans <strong>de</strong>s contes). Il a été vu pour <strong>la</strong> <strong>de</strong>rnière<br />

fois trois jours auparavant, aux portes <strong>de</strong> Gizur par<br />

Ivar, qui saura le reconnaître, en compagnie d’un<br />

serviteur (Leif). S’ils réussissent, ils auront au moins<br />

(récompense à déterminer par le MJ)<br />

Une heure est <strong>la</strong>issée aux PJ pour effectuer leurs<br />

préparatifs hâtifs et leurs <strong>de</strong>rniers achats à <strong>la</strong> foire,<br />

c’est l’occasion pour les partisans <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux camps<br />

<strong>de</strong> les abor<strong>de</strong>r. Ils prennent un repas et quittent<br />

Ribe vers 13h. L’allure <strong>de</strong> départ est rapi<strong>de</strong>, <strong>la</strong> petite<br />

troupe allonge le pas et Ragnard explique qu’ils<br />

passeront <strong>la</strong> nuit à Valen<strong>de</strong>. Au premier hameau,<br />

à mi-chemin, il propose une halte pour boire et il<br />

offre une tournée aux personnages. C’est l’occasion<br />

<strong>de</strong> mieux faire connaissance après <strong>la</strong> brève<br />

présentation extérieure du début.<br />

Le soir, le groupe est à Valen<strong>de</strong>. Dans le hall du Jarl<br />

local, celui-ci entame bientôt une partie <strong>de</strong> dés (à<br />

<strong>la</strong>quelle les PJ peuvent participer). Comme il a une<br />

chance étonnante, il est bientôt accusé <strong>de</strong> tricherie


par un groupe <strong>de</strong> voyageurs, et une bagarre éc<strong>la</strong>te<br />

(vers 20h). Cette échauffourée tourne rapi<strong>de</strong>ment<br />

au combat à mort après que Ragnard, vou<strong>la</strong>nt défendre<br />

le Jarl, ait fendu le crâne d’un <strong>de</strong> ses impru<strong>de</strong>nts<br />

opposants pour donner le ton. Somme toute<br />

une bonne occasion <strong>de</strong> développer une certaine<br />

convivialité et <strong>de</strong> renforcer les liens d’amitié…<br />

Pendant le voyage…<br />

En cette saison, le soleil se lève à 5h et se couche à<br />

19h. Il fait chaud et sec pendant toute l’aventure, à<br />

l’exception d’un seul orage très violent à p<strong>la</strong>cer au<br />

moment qui semblera le plus opportun.<br />

Gizur<br />

Les PJ y passent nécessairement, (après<br />

<strong>la</strong> halte souhaitée par Ragnard). Bjarni y est passé<br />

<strong>de</strong>ux jours après son départ à <strong>la</strong> nuit tombante.<br />

Personne ne l’a remarqué car il est allé directement<br />

à l’auberge. Deux personnes se souviennent <strong>de</strong><br />

Bjarni et <strong>de</strong> son serviteur : <strong>la</strong> servante, étonnée <strong>de</strong><br />

voir <strong>de</strong>ux jeunes hommes comman<strong>de</strong>r leur repas<br />

puis aller les manger <strong>de</strong>hors à l’écart, et un jeune<br />

garçon qui les a épiés. Bjarni a acheté son silence<br />

en lui donnant une bague, mais il ne sait pas gar<strong>de</strong>r<br />

un secret…<br />

La servante aussi pourra parler : elle pense que les<br />

<strong>de</strong>ux hommes sont partis par <strong>la</strong> route <strong>de</strong> Lu<strong>de</strong>nborg.<br />

Les PJs n’obtiendront pas d’autres informations,<br />

même auprès du chef local.<br />

Ragnard va obtenir que le groupe soit logé sous le<br />

hall du chef, où il a bien l’intention <strong>de</strong> s’adonner à<br />

<strong>de</strong> copieuses libations. Chau<strong>de</strong> ambiance : contes,<br />

musique, danses, boissons, venaisons ; <strong>la</strong> fête dure<br />

jusqu’à 4h du matin, empêchant les PJ <strong>de</strong> dormir<br />

sauf à sortir pour dormir <strong>de</strong>hors.<br />

Le réveil du len<strong>de</strong>main est difficile : vers 10h pour<br />

les moins éméchés, midi passé pour Ragnard qui a<br />

une sérieuse gueule <strong>de</strong> bois… il n’est pas question<br />

<strong>de</strong> poursuivre en forçant l’allure. Les PJs pourront<br />

tenter en vain <strong>de</strong> le réveiller, mais s’ils forcent trop,<br />

ils risquent <strong>de</strong> l’énerver fortement.<br />

Dans les hameaux sur <strong>la</strong> route, personne n’a vu le<br />

prince, car celui-ci les a contournés. Bjarni a passé<br />

<strong>la</strong> nuit dans <strong>la</strong> forêt avant Lu<strong>de</strong>nborg, puis a quitté<br />

<strong>la</strong> route <strong>de</strong> l’Est pour prendre un sentier vers le Sud.<br />

Le parcours <strong>de</strong> Bjarni<br />

Après avoir contourné <strong>la</strong> butte où se<br />

trouve <strong>la</strong> motte castrale en ruine, il est arrivé au<br />

soir <strong>de</strong> son troisième jour <strong>de</strong> voyage à son but.<br />

Son feu a été repéré par <strong>de</strong>s brigands (qui habitent<br />

occasionnellement <strong>la</strong> tour en ruines), dont cinq<br />

suivirent le prince et son écuyer. Dans <strong>la</strong> soirée, le<br />

serviteur <strong>de</strong> Bjarni parti en éc<strong>la</strong>ireur trouva l’entrée<br />

d’une caverne et les <strong>de</strong>ux jeunes gens se mirent en<br />

route pour y pénétrer le len<strong>de</strong>main matin, avançant<br />

à <strong>la</strong> lisière <strong>de</strong> <strong>la</strong> forêt.<br />

Arrivés au pied <strong>de</strong> <strong>la</strong> paroi sur <strong>la</strong>quelle se situe<br />

l’entrée, Bjarni décida <strong>de</strong> <strong>la</strong>isser là son serviteur et<br />

<strong>de</strong> tenter seul l’esca<strong>la</strong><strong>de</strong> – portant dans un sac les<br />

attributs royaux). 15m d’esca<strong>la</strong><strong>de</strong> difficile sur paroi<br />

friable, heureusement il y a <strong>de</strong>s végétaux pour s’accrocher<br />

<strong>de</strong>-ci <strong>de</strong>-là.<br />

Peu après son départ, les brigands arrivèrent, tuèrent<br />

son serviteur dont ils abandonnèrent le corps<br />

dans les taillis non loin <strong>de</strong> là (il n’est pas difficile à<br />

découvrir). Ils emportèrent l’équipement resté là<br />

puis s’éloignèrent.<br />

Pendant ce temps, Bjarni était entré à quelque<br />

mètres sous terre dans le tunnel, n’avait rien trouvé<br />

et s’était décidé après un moment <strong>de</strong> découragement<br />

à ressortir. A son retour, se voyant seul, et les<br />

forces surhumaines que lui insuff<strong>la</strong>it sa folie l’ayant<br />

quitté d’un coup, il était parti au hasard, complètement<br />

ahuris d’avoir échoué et commençant à délirer.<br />

La Maison Longue<br />

La Maison Longue se situe près du gué<br />

sur <strong>la</strong> Sarle (rivière qui marque <strong>la</strong> frontière avec <strong>la</strong><br />

colonie danoise), là ou passe <strong>la</strong> route <strong>de</strong> Lun<strong>de</strong>nborg.<br />

Non loin <strong>de</strong> là se trouve un enclos sacré. C’est<br />

là que Bjarni finit par s’écrouler après une longue<br />

divagation à travers <strong>la</strong> forêt. Il est couvert <strong>de</strong> terre<br />

sur le visage, les vêtements et les mains. Il n’y a rien<br />

d’autre à trouver dans l’enclos.<br />

La Maison longue est superbe et son intérieur est<br />

splendi<strong>de</strong>. Elle marque <strong>la</strong> puissance <strong>de</strong>s danois<br />

pour les voyageurs qui viennent <strong>de</strong> l’Ouest.<br />

Découvert par un soldat danois, Bjarni y a été installé<br />

près du feu. On lui apporte régulièrement <strong>de</strong><br />

l’eau, mais il n’a pas été reconnu par les danois.<br />

Les PJ ne <strong>de</strong>vraient pas avoir trop <strong>de</strong> difficulté à<br />

l’i<strong>de</strong>ntifier. Il sera plus difficile en revanche <strong>de</strong> retrouver<br />

et surtout d’obtenir le sac du prince et son


précieux contenu, qui est aux mains du soldat qui<br />

l’a retrouvé inconscient. Celui-ci n’a évi<strong>de</strong>mment<br />

aucune intention <strong>de</strong> se séparer <strong>de</strong> sa prise !<br />

Tour en ruine<br />

Les fondations <strong>de</strong> <strong>la</strong> tour <strong>de</strong> guet semblent<br />

dater <strong>de</strong> plus <strong>de</strong> 50 ans. Bjarni a passé une<br />

nuit au pied du tertre abrupte sur lequel elle a été<br />

érigée, y allumant un feu <strong>de</strong> camp dont les vestiges<br />

se repèrent facilement. On peut aussi remarquer<br />

que <strong>de</strong>s hommes ont séjourné dans les ruines, sans<br />

pouvoir dire ni quand ni combien.<br />

Mauvaise rencontre<br />

Les bandits constituent <strong>la</strong> première rencontre<br />

<strong>de</strong>s PJ, le jour suivant leur départ <strong>de</strong> <strong>la</strong> Maison<br />

Longue, ou avant s’ils vont directement vers <strong>la</strong><br />

tour. Quoi qu’il en soit, ils croisent les brigands (7<br />

hommes et une femme). Si le cadavre <strong>de</strong> Leif a été<br />

découvert, on peut facilement les soupçonner dans<br />

cette région quasi déserte. Dans le cas contraire, le<br />

fait que <strong>la</strong> femme soit <strong>la</strong> seul à porter <strong>de</strong>s vêtements<br />

<strong>de</strong> noble peut aussi attirer l’attention…<br />

Après <strong>la</strong> rencontre, si Ragnard n’a pas massacré tous<br />

les brigands, les PJ peuvent les interroger. Tous les<br />

bandits admettent avoir pillé le campement <strong>de</strong>s<br />

<strong>de</strong>ux hommes, mais ils nient avoir vu qui que ce soit.<br />

Sous <strong>la</strong> torture ils avouent le meurtre <strong>de</strong> Leif.<br />

La présence <strong>de</strong>s trolls<br />

Une menace autrement plus sérieuse<br />

que les brigands rô<strong>de</strong> dans les bois au sud <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

route <strong>de</strong> Lun<strong>de</strong>nborg. En effet, <strong>de</strong>s trolls se sont<br />

infiltrés en territoire Jute et sont remontés jusque<br />

dans les environs du guet <strong>de</strong> <strong>la</strong> Sarle.<br />

Si les PJ s’aventurent trop souvent à travers bois,<br />

le MJ peut déci<strong>de</strong>r <strong>de</strong> les leur faire rencontrer… Ils<br />

sont trois, ce qui constitue déjà une menace très<br />

conséquente. Vous pouvez trouver leurs caractéristiques<br />

à <strong>la</strong> page 179 du livre <strong>de</strong> base.<br />

Le tunnel dans le tertre<br />

Pour y accé<strong>de</strong>r il faut grimper le long <strong>de</strong><br />

<strong>la</strong> paroi friable (qui abrite, petite sucrerie, un nid <strong>de</strong><br />

guêpes). L’entrée est partiellement masquée par <strong>de</strong>s<br />

buissons épineux. De <strong>la</strong> mousse et <strong>de</strong>s racines pen<strong>de</strong>nt<br />

du p<strong>la</strong>fond. C’est pourtant du sol que vient le danger :<br />

au milieu du tunnel une partie du sol va s’effondrer<br />

sous le poids du premier PJ, entrainant un risque <strong>de</strong><br />

chute <strong>de</strong> trois mètres dans une fondrière. Cette fondrière<br />

a déjà un occupant : en effet, un homme a été<br />

enterré là. Visiblement un guerrier noble, porteur <strong>de</strong><br />

quelques objets, au choix du MJ.<br />

En avançant davantage vers le fond du tunnel, les PJ<br />

tombent sur une paroi rocheuse, et les traces <strong>de</strong> Bjarni<br />

ainsi que d’un ou plusieurs animaux qui ont vécu là<br />

auparavant, sans doute <strong>de</strong>s b<strong>la</strong>ireaux. Mais nulle trace<br />

d’autres trésors enfouis.<br />

La fin <strong>de</strong> <strong>la</strong> partie est absolument imprévisible. Elle<br />

dépendra <strong>de</strong>s actions <strong>de</strong>s joueurs et <strong>de</strong> <strong>la</strong> chronologie<br />

générale qui peut occasionner d’autres rencontres,<br />

comme celle avec Haldor, <strong>de</strong> retour d’exil, faisant halte<br />

avec ses partisans à <strong>la</strong> Maison Longue avant <strong>de</strong> rentrer<br />

sur ses terres. Sans compter les manœuvres et <strong>la</strong> trahison<br />

<strong>de</strong> Vendrad qui peut intervenir à tout moment.<br />

Certains PJ tenteront peut-être un coup <strong>de</strong> force, dans<br />

un sens ou dans l’autre. L’espion peut chercher à s’enfuir<br />

avec les objets, plein Sud à travers bois vers le Mur<br />

<strong>de</strong>s rois pour rejoindre le territoire <strong>de</strong>s Angles, ce qui<br />

peut donner lieu à une traque forestière…<br />

Quoi qu’il arrive, Haldor sera couronné roi et on découvrira<br />

que Wo<strong>de</strong>n est <strong>de</strong>venu un ennemi, et prépare une<br />

attaque d’envergure contre le Jyl<strong>la</strong>nd (ce qui se fera<br />

peut-être grâce aux personnages).


[ inspis & conseils ]<br />

un peu paradoxal d’inaugurer une rubrique consacrée aux MJ<br />

avec une ai<strong>de</strong> <strong>de</strong> jeu <strong>de</strong>stinée aux joueurs… mais quel meilleur moyen<br />

d’ai<strong>de</strong>r un meneur <strong>de</strong> jeu que d’avoir LE joueur parfait ?<br />

Mais commençons par un petit crochet par <strong>la</strong> Perse, qui saura, à n’en pas douter,<br />

inspirer le scénariste qui sommeille en vous !


Un film <strong>de</strong> Mike Newell<br />

[ œuvre ]<br />

Depuis Pirates <strong>de</strong>s Caraïbes, l’équation<br />

est à peu près connue désormais : Disney + Bruckheimer<br />

+ licence ludique (Pirates <strong>de</strong>s Caraïbes était<br />

une attraction, Prince of Persia est un jeu vidéo) =<br />

en toute logique, le blockbuster à succès <strong>de</strong> l’été.<br />

C’est une formule qui manque d’âme mais qui peut<br />

se montrer efficace pour peu que l’on sache à quoi<br />

s’attendre : un divertissement soli<strong>de</strong>, agréable à<br />

suivre et pouvant p<strong>la</strong>ire aux enfants. Mais elle peut<br />

aussi être d’une gran<strong>de</strong> fa<strong>de</strong>ur quand un yes-man<br />

sans talent est aux comman<strong>de</strong>s, livrant un produit<br />

calibré et sans surprise.<br />

C’était d’ailleurs un peu dans cette catégorie que<br />

se trouvaient les Pirates <strong>de</strong>s Caraïbes : trop longs,<br />

mal rythmés et ne tenant finalement que sur le cabotinage<br />

<strong>de</strong> Johnny Depp. Pour Prince of Persia, le<br />

nom du réalisateur pouvait déjà un peu rassurer :<br />

Mike Newell avait livré un Harry Potter fort sympathique<br />

(<strong>la</strong> Coupe <strong>de</strong> Feu) et joliment mis en image.<br />

On pouvait donc s’attendre à un bon blockbuster<br />

estival – d’autant que tout dans le projet s’y prêtait<br />

(soleil, dépaysement, belle princesse…).<br />

Inutile <strong>de</strong> faire durer le suspens : en effet, Prince<br />

of Persia est un film particulièrement réjouissant.<br />

Il possè<strong>de</strong> <strong>de</strong> nombreuses qualités, dont certaines<br />

assez inattendues. C’est ainsi que le scénario, sans<br />

être révolutionnaire ou surprenant outre-mesure,<br />

se permet d’être plutôt bien écrit, faisant <strong>la</strong> part<br />

belle à <strong>de</strong> nombreux rebondissements ou retournements<br />

<strong>de</strong> situation et <strong>la</strong>issant se développer<br />

quelques personnages plus intéressants qu’il n’y<br />

parait. On ne s’ennuie donc pas car les protagonistes<br />

sont attachants (Jake Gyllehaal incarne un<br />

prince roub<strong>la</strong>rd avec beaucoup d’enthousiasme,<br />

Gemma Arterton est une princesse comme on a<br />

envie d’en sauver plus souvent et l’alchimie entre<br />

les <strong>de</strong>ux acteurs est palpable), les seconds rôles<br />

bien campés (Alfred Molina se paie les meilleures<br />

répliques du film et Ben Kingsley… fait du Ben<br />

Kingsley) et que l’intrigue va à l’essentiel.<br />

C’est visuellement que le film emporte totalement<br />

l’adhésion. C’est un gros budget, les moyens se<br />

sentent : <strong>de</strong>s décors sublimes (A<strong>la</strong>mut, les nombreux<br />

paysages entre désert et oasis) malgré<br />

quelques fausses notes au niveau <strong>de</strong>s effets spéciaux<br />

(le final sent trop <strong>la</strong> synthèse, hé<strong>la</strong>s). Mais plus<br />

que ce<strong>la</strong>, Mike Newell a un réel talent pour créer<br />

<strong>de</strong>s images qui marquent <strong>la</strong> rétine : son traitement<br />

<strong>de</strong>s Hassansin par exemple est vraiment excellent :<br />

<strong>de</strong>s tueurs <strong>de</strong>s sables mâtinés <strong>de</strong> Nazgûls, oscil<strong>la</strong>nt<br />

entre créatures surnaturelles et mercenaires d’élite.<br />

Et tout ce<strong>la</strong> est bien mis à profit durant les nombreuses<br />

scènes d’action – qui savent être variées.<br />

De ce côté-là, on a droit à tout ce qui faisait <strong>la</strong> réputation<br />

du jeu vidéo : poursuites endiablées (du<br />

par Romain d’Huissier


parkour dans <strong>de</strong>s décors moyen-orientaux en<br />

somme), combats d’escrime, course effrénée pour<br />

atteindre le McGuffin’, etc. Il y a même un fabuleux<br />

duel à l’arme <strong>de</strong> <strong>la</strong>ncer, mis en scène avec soin et<br />

suintant d’héroïsme.<br />

C’est donc avec un grand sourire que l’on sort <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

séance, ayant assisté <strong>de</strong>ux heures durant à un spectacle<br />

<strong>de</strong> fort belle facture, emballé avec honnêteté<br />

et un certain respect <strong>de</strong> l’œuvre-source. En ce début<br />

d’été, on en <strong>de</strong>man<strong>de</strong> parfois pas plus.<br />

[ inspi ]<br />

C’est un fait qui frappera tout <strong>rôliste</strong><br />

al<strong>la</strong>nt voir Prince of Persia : ce film est une mine<br />

d’inspiration pour notre loisir.<br />

En premier lieu évi<strong>de</strong>mment, son décor et son<br />

thème le <strong>de</strong>stinent plus particulièrement à <strong>de</strong>s MJ<br />

œuvrant sur Capharnaüm : l’Héritage <strong>de</strong>s Dragons,<br />

<strong>la</strong> Légen<strong>de</strong> <strong>de</strong>s Terres brûlées ou même<br />

Al-Qadim. Tous ces jeux partagent en effet avec le<br />

film une orientation « Moyen-Orient <strong>de</strong> fantasy » et<br />

l’intrigue (mais aussi les ambiances, décors et personnages)<br />

<strong>de</strong> Prince of Persia s’y recyclera donc<br />

aisément. D’ailleurs, les héros sont quasiment un<br />

groupe <strong>de</strong> PJ : le prince agile et gentil, <strong>la</strong> princesse<br />

casse-pied dépositaire d’un antique savoir, le chef<br />

<strong>de</strong> ban<strong>de</strong> malhonnête mais ayant bon fond, le <strong>la</strong>nceur<br />

<strong>de</strong> couteaux honorable… Même les répliques<br />

et re<strong>la</strong>tions entre eux ne dépareilleraient pas autour<br />

d’une table <strong>de</strong> jeu !<br />

Plus généraliste, <strong>la</strong> façon dont le pouvoir <strong>de</strong>s Sables<br />

du Temps est mis en scène est assez instructive. La<br />

capacité <strong>de</strong> remonter dans le temps est une sorte<br />

d’épine dans le pied universelle pour les MJ – que<br />

ce soit par <strong>la</strong> magie, un pouvoir <strong>de</strong> super-héros, un<br />

artefact technologique… Dans Prince of Persia,<br />

quelques pistes sont données pour gérer ça : limiter<br />

le nombre <strong>de</strong> fois où ce pouvoir peut être utilisé<br />

(pouvoir le recharger <strong>de</strong>venant alors un enjeu scénaristique),<br />

réduire l’amplitu<strong>de</strong> du voyage temporel<br />

(revenir une minute en arrière est utile, mais pas<br />

ultime), imposer <strong>de</strong>s contraintes (tu remontes le<br />

temps mais uniquement « spirituellement » et pas<br />

physiquement : tu te retrouves donc dans <strong>la</strong> même<br />

situation mais avec <strong>la</strong> mémoire <strong>de</strong> <strong>la</strong> suite), etc. Rien<br />

<strong>de</strong> révolutionnaire, mais <strong>de</strong>s idées intéressantes et<br />

bien mises en scène <strong>de</strong> surcroît.<br />

Quant aux scènes d’action, là encore elles peuvent<br />

donner bien <strong>de</strong>s idées pour changer du sempiternel<br />

combat sans relief. Des poursuites dans <strong>de</strong>s<br />

décors propices aux meilleures acrobaties, <strong>de</strong>s<br />

affrontements mettant à profit les éléments <strong>de</strong><br />

l’environnement et utilisant <strong>de</strong>s armes originales,<br />

un face à face entre utilisateurs d’armes <strong>de</strong> <strong>la</strong>ncer<br />

vraiment bien mis en valeur… Il y a là <strong>de</strong> quoi piocher<br />

et ainsi surprendre les joueurs.<br />

La ban<strong>de</strong>-origine est signée Harry Gregson-<br />

Williams, un vétéran compétent mais sans génie.<br />

La musique est donc agréable mais pas inoubliable<br />

dans le cadre du film, sonnant parfois très familière<br />

à nos oreilles. Par contre, pour sonoriser une partie<br />

(surtout <strong>de</strong> l’un <strong>de</strong>s jeux déjà cités), elle est très<br />

utile voire indispensable. Outre qu’elle soit aisément<br />

trouvable dans le commerce, ses pistes sont<br />

longues et variées, dans une ambiance moyenorientale<br />

continue. Action, mystère, romance,<br />

contemp<strong>la</strong>tion : <strong>de</strong> quoi emporter vos joueurs en<br />

plein Empire perse !<br />

[œuvre]<br />

[inspi]


Ils sont légion, les articles génériques<br />

proposant au MJ<br />

d’améliorer son style. En revanche,<br />

les conseils s’adressant<br />

au joueur sont bien rares<br />

(cf. bibliographie en fin d’article).<br />

Aurait-on affaire à un<br />

« complexe du joueur » ? Le MJ<br />

prépare sa partie à l’avance, se<br />

documente, peaufine ses intrigues,<br />

et abat encore un boulot<br />

d’enfer pendant <strong>la</strong> soirée. Et le<br />

joueur ? La réussite d’une partie<br />

dépend-elle uniquement du<br />

MJ et du scénario ?<br />

Nous pensons que le rôle du joueur est gran<strong>de</strong>ment<br />

sous-estimé. La qualité <strong>de</strong> son jeu et l’interprétation<br />

<strong>de</strong> son PJ peut améliorer <strong>la</strong> réussite d’une partie, son<br />

divertissement et celui <strong>de</strong> toute <strong>la</strong> tablée.<br />

À l’instar du MJ, il peut fournir <strong>de</strong>s efforts pour rehausser<br />

sa qualité <strong>de</strong> jeu, et ceux-ci peuvent s’avérer<br />

payants. Le besoin <strong>de</strong>s joueurs en conseils <strong>de</strong> jeu<br />

existe, à défaut d’être formulé.<br />

Nous ne proposons pas ici <strong>de</strong> bonne ou <strong>de</strong> mauvaise<br />

manière <strong>de</strong> jouer. Nous présenterons <strong>de</strong>s techniques<br />

génériques susceptibles <strong>de</strong> convenir à une majorité<br />

<strong>de</strong> tablées. Vous pouvez aussi construire vos propres<br />

techniques en opposition à ces propositions. Tout<br />

reste également à négocier avec le MJ. Plus qu’un arbitre,<br />

c’est un partenaire <strong>de</strong> jeu à qui vous ferez bien<br />

<strong>de</strong> soumettre vos innovations avant <strong>de</strong> le mettre en<br />

pratique. Vous serez contre-productifs si vous ne saisissez<br />

pas les attentes du MJ et si vous ne négociez<br />

pas avec lui.<br />

Joueurs... À votre tour <strong>de</strong> briller !<br />

au commencement :<br />

<strong>la</strong> création <strong>de</strong> personnage<br />

Les attentes du MJ<br />

À savoir : s’il veut un contexte chevaleresque,<br />

ou cynique, ou épique etc. certains jeux<br />

induisent fortement le type <strong>de</strong> personnages qu’on<br />

trouve <strong>de</strong>dans, d’autres moins car ils sont plus génériques,<br />

ou considèrent que ce ne sont pas forcément<br />

les <strong>de</strong>mi-dieux/shadowrunners/vampires secrets<br />

qui sont le centre <strong>de</strong> l’action. Donc, quand <strong>de</strong>s indications<br />

c<strong>la</strong>ires ne sont pas données, les <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r.<br />

Si le meneur veut <strong>de</strong> l’intrigue, ça ne rend pas un<br />

personnage bourrin inutile, mais si tout le mon<strong>de</strong><br />

joue <strong>de</strong>s bourrins, l’intrigue peut aller se rhabiller.<br />

Une fois les intentions c<strong>la</strong>irement mises en évi<strong>de</strong>nce,<br />

si on en a <strong>la</strong> possibilité, ne pas hésiter à en<br />

parler <strong>de</strong> façon souple avec les autres joueurs : je<br />

me verrais plutôt jouer le diplomate du groupe,<br />

ou le frappeur, ou le fureteur, ou le pontifiant érudit…<br />

on ne parle pas <strong>de</strong> c<strong>la</strong>sses <strong>de</strong> personnage, ni<br />

même d’archétypes en termes <strong>de</strong> règles – tout ça<br />

par Thomas Munier & Aldo Pappacoda


vient après dans <strong>la</strong> création elle-même. On parle<br />

juste <strong>de</strong> s’assurer que chaque perso pourra avoir sa<br />

spécificité, sa p<strong>la</strong>ce et son intérêt dans le groupe<br />

et le contexte, avant même <strong>de</strong> se torturer à savoir<br />

exactement ce qu’il veut et pourquoi.<br />

Ce que votre perso a dans le ventre<br />

Avant <strong>de</strong> répartir les points <strong>de</strong> création,<br />

<strong>la</strong> rédaction <strong>de</strong> l’historique, ou <strong>la</strong> liste <strong>de</strong>s équipements,<br />

<strong>de</strong>man<strong>de</strong>z-vous : QUI est votre personnage<br />

? Où va-t-il ? Par quels moyens ? Bref, trouvez<br />

le «truc» qui anime votre perso, gui<strong>de</strong>ra son interprétation,<br />

le rendra cohérent, crédible et cool.<br />

Si les questionnaires semblent utiles, ils sont trop kaléidoscopiques.<br />

Il faut justement rassembler toutes<br />

ces facettes pour avoir une idée globale du perso.<br />

Choix <strong>de</strong> <strong>la</strong> thématique<br />

Dans l’absolu une phrase simple convient mieux.<br />

C’est <strong>la</strong> thématique <strong>de</strong> votre perso.<br />

Exemples : « le désir <strong>de</strong> vengeance gui<strong>de</strong> mon bras » ;<br />

« Je suis maudit et en quête <strong>de</strong> ré<strong>de</strong>mption » ; «Je<br />

me sous-estime donc je manipule les gens pour être<br />

aimé » ; « La raison d’état transcen<strong>de</strong> tout », « Je combats<br />

toute autorité injuste »<br />

C’est <strong>de</strong> <strong>la</strong> dramaturgie <strong>de</strong> comptoir. Mais c’est<br />

bien suffisant dans le cadre d’un jeu <strong>de</strong> rôle.<br />

Cette thématique vous permet d’endosser un «skin<br />

émotionnel» qui :<br />

- expliquera les leçons que le perso a tiré <strong>de</strong> son<br />

passé<br />

- déterminera sa façon <strong>de</strong> penser, <strong>de</strong> parler (développez<br />

<strong>de</strong>s catch phrases !), <strong>de</strong> voir les autres,<br />

d’agir, d’évoluer.<br />

Elle peut rester secrète. Mais elle donnera une solidité<br />

à votre interprétation, et permettra à <strong>la</strong> table<br />

<strong>de</strong> mesurer ce qu’on peut attendre du perso. Elle<br />

va s’affiner au bout d’une séance ou <strong>de</strong>ux. Ensuite,<br />

gar<strong>de</strong>z le cap. Une thématique forte peut être imaginée<br />

dès <strong>la</strong> création, mais évitez <strong>de</strong> trahir le style<br />

du jeu. L’historique, les stats, le questionnaire, les<br />

mécaniques <strong>de</strong> profi<strong>la</strong>ge psychologique vous gui<strong>de</strong>nt<br />

vers cette thématique. Dès qu’elle est déterminée,<br />

vous allez <strong>de</strong>voir <strong>la</strong> mettre à l’épreuve du<br />

feu en l’interprétant. Si elle vous convient, si elle<br />

justifie chacune <strong>de</strong> vos actions, gar<strong>de</strong>z-là.<br />

Choix <strong>de</strong>s problématiques<br />

Cette thématique n’induit pas une ligne <strong>de</strong><br />

conduite figée. Elle va donner naissance à <strong>de</strong>s problématiques.<br />

Si <strong>la</strong> thématique est « <strong>la</strong> raison d’état<br />

transcen<strong>de</strong> tout », on peut en déduire les problématiques<br />

suivantes : « Dois-je obéir à <strong>de</strong>s ordres idiots ? »,<br />

« Et si le chef <strong>de</strong> l’état lui-même agit contre l’état ? », « Et<br />

si mes amis ont agi contre <strong>la</strong> raison d’état ? ». Autant<br />

<strong>de</strong> dilemmes moraux passionnants à résoudre.<br />

On peut même envisager que le personnage s’en<br />

trouve changé à jamais.<br />

La thématique forme un squelette idéal pour votre<br />

personnage. À vous <strong>de</strong> rajouter <strong>de</strong> <strong>la</strong> chair autour.<br />

Choix <strong>de</strong>s intrigues personnelles<br />

Développer une intrigue personnelle peut être<br />

dangereux. Car elle risque d’interférer avec l’intrigue<br />

principale, ou <strong>de</strong> générer <strong>de</strong> <strong>la</strong> frustration si<br />

elle n’est jamais mise en scène. Deman<strong>de</strong>z au MJ s’il<br />

désire une intrigue personnelle. Prendra-t-il p<strong>la</strong>isir<br />

à <strong>la</strong> faire jouer ? Aura-il le temps <strong>de</strong> s’en occuper ?<br />

Ne risque-t-on pas d’occulter les personnages qui<br />

n’en ont pas ?<br />

Autant les intrigues personnelles peuvent être un<br />

formidable levier pour une campagne, autant elles<br />

peuvent s’avérer un investissement ruineux. Une<br />

bonne intrigue personnelle est épurée, élégante.<br />

Même a<strong>la</strong>mbiquée, on doit pouvoir <strong>la</strong> résumer et <strong>la</strong><br />

lier étroitement à <strong>la</strong> thématique.<br />

Si <strong>la</strong> thématique est « <strong>la</strong> vengeance gui<strong>de</strong> mon bras<br />

et me dicte un idéal <strong>de</strong> pureté », l’intrigue personnelle<br />

pourra être : « Je pourchasse ceux qui m’ont<br />

trahi pour leur faire payer au centuple ».<br />

Vous obtenez une ligne <strong>de</strong> conduite très simple,<br />

applicable à toutes les situations, et qui pourra<br />

faire l’objet d’interprétation au quotidien,<br />

d’intrigues, <strong>de</strong> remise en question, et <strong>de</strong> paroxysmes<br />

: « J’applique <strong>la</strong> loi du talion ».<br />

Laissez <strong>de</strong> <strong>la</strong> p<strong>la</strong>ce à votre MJ pour manœuvrer. Ne<br />

définissez pas qui sont vos ennemis un par un, juste<br />

pourquoi d’après votre personnage, ils sont ses ennemis.<br />

Laissez au meneur le soin <strong>de</strong> les noircir encore,<br />

<strong>de</strong> les rendre plus sympathiques, <strong>de</strong> faire en<br />

sorte qu’ils ne soient pas forcément les méchants <strong>de</strong><br />

l’histoire, etc. Efforcez vous <strong>de</strong> jeter quelques bases,<br />

mais <strong>de</strong> vous ménager un maximum <strong>de</strong> p<strong>la</strong>isir, <strong>de</strong><br />

renversements, <strong>de</strong> choix cornéliens, voire <strong>de</strong> découvertes<br />

inattendues. C’est quand même plus inté-


essant que d’avoir sa liste d’ennemis toute faite et<br />

dans chaque patelin <strong>de</strong> vérifier qu’il n’y en a pas un<br />

à truci<strong>de</strong>r. Plus on est précis, moins une intrigue personnelle<br />

a <strong>de</strong> chances d’être utilisable à long terme<br />

sans torpiller l’implication <strong>de</strong>s autres joueurs. Laissez<br />

au meneur <strong>de</strong> jeu <strong>la</strong> possibilité <strong>de</strong> les intégrer<br />

justement dans une trame plus souple, ou même<br />

<strong>de</strong> mé<strong>la</strong>nger et recomposer les trames <strong>de</strong> plusieurs<br />

joueurs pour en faire une méta-trame récurrente.<br />

Centrifugez votre perso, et récupérez le sédiment<br />

: vous saurez qui il est, et comment le jouer,<br />

et ce sera d’enfer. Ce ne sera plus un amas <strong>de</strong><br />

caracs ou <strong>de</strong> background, mais un être vivant et<br />

doué <strong>de</strong> conscience.<br />

Quitte à créer un background à tiroirs,<br />

autant ne pas les fermer à clé<br />

Le MJ apprécie les personnages fouillés,<br />

cool ! Profitez-en pour mitonner un historique aux<br />

petits oignons. Mais encore ?<br />

Less is more<br />

Les histoires simples font les meilleurs soupes<br />

(l’élue <strong>de</strong> mon cœur a disparu, j’ai usurpé l’i<strong>de</strong>ntité<br />

d’un autre, etc.). Et pourquoi pas, imaginez un<br />

passé commun <strong>de</strong>s PJs en accord avec les autres<br />

joueurs, ou un but commun, créez <strong>de</strong> <strong>la</strong> synergie<br />

dès le départ. Et si on joue PvP ? La discor<strong>de</strong> peut<br />

aussi se p<strong>la</strong>nifier à l’avance...<br />

On crée <strong>de</strong>s PNJ !<br />

C’est bien d’imaginer <strong>de</strong>s PNJ pour son historique.<br />

C’est mieux s’ils sont bien intégrés à l’univers <strong>de</strong><br />

campagne. À COPS, les PNJ <strong>de</strong> votre historique<br />

<strong>de</strong>vraient être liés à l’univers <strong>de</strong>s séries policières<br />

(autre flic, avocat, call-girl, petit <strong>de</strong>aler, victime<br />

d’un serial-killer...). Le système <strong>de</strong> jeu prévoit <strong>de</strong>s<br />

contacts ? Encore mieux ! Intégrez-les à votre historique.<br />

Mais évitez <strong>de</strong> dire « il m’est loyal jusqu’à <strong>la</strong> mort »,<br />

ou « elle fera tout pour moi », soyez plus générique :<br />

vous avez une re<strong>la</strong>tion purement commerciale, vous<br />

avez souvent travaillé ensemble, vous pensez que le<br />

PNJ et vous êtes <strong>de</strong>s amis <strong>de</strong> longue date, etc. mais<br />

là encore, <strong>la</strong>issez au MJ <strong>la</strong> p<strong>la</strong>ce <strong>de</strong> changer certaines<br />

choses, parce que <strong>la</strong> perspective <strong>de</strong> votre PJ n’est<br />

pas <strong>la</strong> vérité, juste ce que lui croit être <strong>la</strong> vérité.<br />

L’avenir prime sur le passé<br />

L’historique sert à mesurer le chemin parcouru, à<br />

justifier ce qu’est le perso aujourd’hui et les décisions<br />

qu’il prendra <strong>de</strong>main. Il est là pour nourrir<br />

une interprétation, en cohérence avec les facultés<br />

du personnage. Il faut que le personnage puisse se<br />

remettre en cause, et changer d’attitu<strong>de</strong> en fonction<br />

<strong>de</strong>s évènements <strong>de</strong> <strong>la</strong> campagne.<br />

La feuille <strong>de</strong> perso est une lettre d’amour au<br />

MJ. Les autres joueurs, ils sentent le fuel ?<br />

Les autres joueurs seront frustrés s’ils n’apprennent<br />

jamais rien sur votre historique. Prévoyez<br />

<strong>de</strong>s révé<strong>la</strong>tions fracassantes. Expliquez vos motivations<br />

un minimum (si besoin en méta-jeu). Et si<br />

on joue PvP ? Soyez sympa, lâchez <strong>de</strong>s indices. Ou<br />

au contraire, jouez parfaitement votre faça<strong>de</strong> <strong>de</strong><br />

partenaire d’une loyauté sans faille.


être dans le ton<br />

Les techniques génériques <strong>de</strong> création<br />

<strong>de</strong> personnage ne suffisent pas. Il faut aussi veiller à<br />

rester dans les canons <strong>de</strong> l’univers <strong>de</strong> jeu pratiqué.<br />

À quoi joue-t-on exactement ?<br />

Quels sont l’ambiance du jeu (héroïque,<br />

pulp, gritty...), le rôle <strong>de</strong>s PJs (victimes dans Sombre,<br />

héros dans l’Appel <strong>de</strong> Cthulhu), les archétypes<br />

disponibles ? Amenez le MJ à développer. Que<br />

fait un PJ canonique <strong>de</strong> l’univers <strong>de</strong> jeu ? Quelles<br />

sont les références morales ? Les rapports <strong>de</strong>s PJ<br />

à l’autorité ? Leur rôle social ? Si vous connaissez<br />

déjà bien le jeu pratiqué, dites-vous que le MJ en a<br />

sa propre vision personnelle. Il n’est jamais inutile<br />

<strong>de</strong> savoir comment il voit les bases du groupe <strong>de</strong><br />

PJs idéal pour sa campagne. Deman<strong>de</strong>z à lire les<br />

chapitres sur le milieu d’origine <strong>de</strong> votre personnage,<br />

sa caste, ou sa profession. Faites vos propres<br />

recherches, et ren<strong>de</strong>z votre personnage crédible et<br />

cohérent avec l’univers <strong>de</strong> jeu.<br />

Roulez <strong>de</strong>s mécaniques<br />

Prêtez attention aux mécanismes originaux<br />

du jeu. Préférez <strong>de</strong>s atouts/handicaps typiques<br />

<strong>de</strong> l’univers, tâchez <strong>de</strong> les jouer à fond. S’il<br />

y a <strong>de</strong>s points d’héroïsme, n’en soyez pas avare,<br />

même s’ils sont à double tranchant ! Ce<strong>la</strong> participe<br />

<strong>de</strong> l’i<strong>de</strong>ntité du jeu. Surtout, n’ayez pas peur du système.<br />

Faites couleur locale<br />

Fini <strong>de</strong> jouer toujours le même perso<br />

! Choisissez <strong>de</strong>s archétypes du jeu. Dans Les<br />

Royaumes d’Acier, c’est triste si personne n’interprète<br />

un automate à vapeur. Participez à l’ambiance<br />

du jeu, vous enrichirez le décor. Si vous êtes<br />

d’humeur badine, vous pouvez jouer un anti-archétype<br />

: un clown à Chill, un kobold multic<strong>la</strong>ssé à<br />

D&D... Le déca<strong>la</strong>ge peut s’avérer pittoresque ! Mais<br />

veillez à ce que ça ne casse pas l’ambiance.<br />

travailler son imme r si on<br />

Rien ne sert d’avoir un personnage<br />

construit <strong>de</strong> façon élégante et <strong>de</strong> le jouer selon les<br />

canons du jeu si au final, vous n’êtes pas immergé<br />

dans l’univers. Vous pouvez bonifier l’expérience<br />

<strong>de</strong> jeu en travail<strong>la</strong>nt sur votre propre immersion, et<br />

celle <strong>de</strong>s autres joueurs. Ce<strong>la</strong> implique, même sans<br />

s’interdire <strong>de</strong>s digressions, <strong>de</strong> respecter les autres<br />

joueurs, et <strong>de</strong> respecter le jeu. Des choses simples<br />

comme ne pas choisir le paroxysme <strong>de</strong> <strong>la</strong> séance<br />

pour montrer <strong>la</strong> <strong>de</strong>rnière vidéo à <strong>la</strong> mo<strong>de</strong> sur le net.<br />

Et <strong>de</strong>s choses plus raffinées également.<br />

Si vous voulez que <strong>la</strong> partie soit plus qu’une sympathique<br />

soirée entre amis, mais aussi une gratifiante<br />

expérience <strong>de</strong> jeu, il va falloir un effort <strong>de</strong> concentration.<br />

C’est décidé, on s’implique dans son personnage,<br />

et dans l’univers <strong>de</strong> jeu !<br />

Restez « aware »<br />

Écoutez bien les <strong>de</strong>scriptions du MJ, visualisez<br />

l’ensemble. Si le MJ est <strong>la</strong>conique (« Voici<br />

<strong>la</strong> p<strong>la</strong>nète alpha. C’est une grosse boule <strong>de</strong> bil<strong>la</strong>rd »),<br />

faites-le développer. C’est aussi va<strong>la</strong>ble quand les<br />

autres décrivent leurs persos ou leurs actions.<br />

Faites <strong>de</strong>s activités typiques du jeu<br />

Une cérémonie du thé à L5R, un jeu<br />

vidéo holographique à Star Wars ou un cours <strong>de</strong><br />

savate dans Maléfices : à défaut d’être rentable, ça<br />

enrichit l’ambiance du jeu. Chinez au marché local,<br />

visitez les temples, parlez à vos voisins, etc. Faites<br />

du tourisme rôlistique. Ce<strong>la</strong> reste une occasion <strong>de</strong><br />

se faire <strong>de</strong>s contacts ou <strong>de</strong> chapar<strong>de</strong>r une bourse !<br />

Prenez <strong>de</strong>s notes<br />

Et oui ! Astreignez-vous au moins à<br />

noter les <strong>de</strong>scriptions <strong>de</strong>s autres PJ, PNJ majeurs,<br />

croquis, p<strong>la</strong>ns... Ce<strong>la</strong> enrichit votre visualisation<br />

<strong>de</strong> l’univers. La relecture en est souvent très gratifiante.


Faites partie du décor<br />

Agrémentez <strong>la</strong> <strong>de</strong>scription <strong>de</strong> votre<br />

perso : changez <strong>de</strong> vêtements, sortez <strong>de</strong>s<br />

objets personnels, évoquez tel voyage, comman<strong>de</strong>z<br />

tel cocktail. Utilisez votre «espace <strong>de</strong><br />

narration». Si l’occasion se présente, faites visiter<br />

votre QG/appart/antre. Ou trouvez <strong>de</strong>s<br />

endroits exotiques pour les ren<strong>de</strong>z-vous. Un<br />

hammam, une salle d’entraînement, ou un astéroï<strong>de</strong><br />

isolé peuvent remp<strong>la</strong>cer <strong>la</strong> sempiternelle<br />

taverne.<br />

Interprétez votre personnage. Il a du caractère,<br />

montrez-le, faites l’acteur ! Modulez le ton <strong>de</strong><br />

votre voix, pensez accents, tics <strong>de</strong> <strong>la</strong>ngages, expressions<br />

corporelles... Sans trop en faire. On<br />

ne concourt pas pour le Molière, un jeu trop<br />

outré <strong>la</strong>ssera tout le mon<strong>de</strong>. Vous êtes perdu ?<br />

Jouez à une soirée enquête : un entraînement<br />

parfait.<br />

Assistez le MJ<br />

Postez-lui les wiki, les articles ou les<br />

banques d’images qui vont bien... Votre MJ n’est<br />

pas un scénographe émérite ? Et si vous y vous colliez<br />

? Rien ne vous interdit <strong>de</strong> fournir du matériel,<br />

<strong>de</strong>s inspirations, <strong>de</strong> <strong>de</strong>signer <strong>de</strong>s éléments proches<br />

<strong>de</strong> votre personnage. Vous pouvez même gérer <strong>la</strong><br />

sonorisation <strong>de</strong>s parties.<br />

Si ces détails sont importants dans un univers<br />

«exotique» (med-fan, SF, historique...), ils ne sont<br />

pas à négliger en contemporain. Résultat : toute <strong>la</strong><br />

tablée est plus immergée. Ne soyez pas étonné d’y<br />

trouver du p<strong>la</strong>isir...<br />

jouer c ollectif<br />

Ainsi, le travail d’immersion peut être<br />

collectif : le jeu <strong>de</strong> rôle est un sport d’équipe. En<br />

mettant un peu son égo <strong>de</strong> PJ entre parenthèses<br />

et en développant un jeu vraiment collectif, on optimise<br />

l’ambiance, et on en récolte les fruits. Un pari<br />

gagnant-gagnant.<br />

L’Agence tous risques<br />

Tout commence à <strong>la</strong> création <strong>de</strong> perso :<br />

soyez complémentaire du reste du groupe : développez<br />

<strong>de</strong>s compétences, un milieu d’origine, <strong>de</strong>s<br />

contacts... que les autres n’ont pas. Votre perso doit<br />

avoir une raison va<strong>la</strong>ble d’intégrer l’équipe, et d’y<br />

rester. Des alignements proches, un concept commun,<br />

le même boss. En vous concertant avec le<br />

groupe dès <strong>la</strong> création, mettez en p<strong>la</strong>ce une réelle<br />

synergie.<br />

Savoir s’effacer<br />

Un exercice d’humilité et <strong>de</strong> fair-p<strong>la</strong>y :<br />

ne pas monopoliser <strong>la</strong> parole, ne pas résoudre l’enquête<br />

tout seul, <strong>la</strong>isser agir les autres. Si vous jouez<br />

le guerrier du groupe, ne forcez pas le groupe à<br />

résoudre tous les conflits par le combat. Le PJ social<br />

a peut-être les moyens <strong>de</strong> les résoudre par <strong>la</strong><br />

diplomatie ou le subterfuge. Mettez-là un peu en


veilleuse pour <strong>la</strong>isser les autres se mettre en lumière.<br />

Privilégiez les interactions PJ-PJ plutôt que<br />

PJ-PNJ, mutualisez les contacts, les ressources.<br />

Mais si on joue PvP ?<br />

Alors, plus <strong>de</strong> coopération qui tienne !<br />

Mais restez courtois ! Si les PJ sont censés se détester,<br />

ça ne vous autorise pas à monopoliser <strong>la</strong> parole<br />

et les chips, gruger aux dés, ou vous montrer infect<br />

hors-jeu ! De surcroît, sachez faire <strong>de</strong>s alliances,<br />

même temporaires ou félonnes, et assurez-vous<br />

que les autres persos sont aussi mis en valeur.<br />

Tout est question <strong>de</strong> respect. Vous verrez que l’ambiance<br />

<strong>de</strong> jeu n’en sera que plus conviviale. Et si on <strong>la</strong>isse<br />

<strong>la</strong> p<strong>la</strong>nte verte du groupe prendre un peu <strong>la</strong> parole, on<br />

peut lui découvrir <strong>de</strong>s ressources insoupçonnées.<br />

har<strong>de</strong>r, faster, stronger :<br />

donner du rythme<br />

Maintenant que vous agissez moins à<br />

l’instinct, vous pouvez mieux gérer vos actes au<br />

regard <strong>de</strong> ceux <strong>de</strong>s autres, y compris du MJ. Ainsi,<br />

<strong>la</strong> gestion du rythme pendant <strong>la</strong> partie. C’est à ce<br />

niveau que les joueurs ont le plus d’influence. Le<br />

rythme <strong>de</strong> jeu au cours d’une partie est forcément<br />

différent si on joue pulp ou ambiance, décontracté<br />

ou cérébral... Mais nous avons tous vu <strong>de</strong>s parties<br />

s’enliser dans les longueurs et les digressions.<br />

Comment y remédier ?<br />

Quand le b<strong>la</strong>b<strong>la</strong> s’éternise<br />

Faire un p<strong>la</strong>n, c’est bien. Y passer <strong>de</strong>s<br />

plombes, c’est mal. Optimisez <strong>la</strong> communication. Pour<br />

faire avancer le schmilblick, synthétisez ce que les autres<br />

ont proposé. En p<strong>la</strong>nifiant, cantonnez-vous à votre rôle.<br />

À Shadowrun, si vous jouez un hacker, n’allez pas dire<br />

au street sam ce qu’il doit faire, Même si c’est utile <strong>de</strong> lui<br />

montrer les erreurs cruciales qu’il a oubliées, ne jouez<br />

pas son rôle à sa p<strong>la</strong>ce. Et si le groupe tar<strong>de</strong> vraiment<br />

trop à prendre une décision ? Soyez fous : foncez dans<br />

le tas ! La tablée vous en sera au final reconnaissante. Au<br />

pire, les catastrophes font <strong>de</strong> bons souvenirs...<br />

Quand les apartés avec le MJ bouffent<br />

tout<br />

Si vous êtes impliqué dans l’aparté : allez<br />

à l’essentiel. Pas <strong>de</strong> rolep<strong>la</strong>y, utilisez le style indirect.<br />

Proposez une suite d’actions, faites-là vali<strong>de</strong>r<br />

d’un bloc. Fractionnez votre aparté en plusieurs<br />

étapes si vous avez moultes choses à fomenter.<br />

Si vous restez à <strong>la</strong> table : faites du rolep<strong>la</strong>y avec les<br />

autres, sinon ils se tourneront vers <strong>la</strong> <strong>de</strong>rnière application<br />

<strong>de</strong> leur smartphone. Si leurs PJ « ne sont<br />

pas là », <strong>la</strong>ncez un débriefing meta-jeu : « Combien<br />

nous reste-t-il <strong>de</strong> points <strong>de</strong> vie, <strong>de</strong> ressources ? À votre<br />

avis, qui tire les ficelles ? ».


Quand le temps dédié au système est<br />

trop lourd<br />

Soyez autonome dans <strong>la</strong> gestion <strong>de</strong> vos<br />

stats. Imprimez les ai<strong>de</strong>s <strong>de</strong> jeu qui vont bien. Tenez<br />

le tableau d’initiative. Dédiez votre temps libre<br />

à peaufiner vos tactiques. Et si c’est toujours trop<br />

long ? N’accusez pas les autres <strong>de</strong> faire s’éterniser<br />

le combat. Cogitez pour que «le jeu dans le jeu»<br />

reste fun en improvisant <strong>de</strong>s actions <strong>de</strong> haute volée<br />

!<br />

ce soir, je prends le pouvoir<br />

À ce niveau, votre perso est super stylé,<br />

vous le jouez à merveille, vous êtes un élément moteur<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> tablée. On s’arrache déjà votre personne.<br />

Mais que faire si les scénarii restent tous moisis ?<br />

On tente <strong>la</strong> narration coopérative ? Pas besoin <strong>de</strong><br />

règles pour ça ! C’est décidé, ce soir vous sortez <strong>de</strong><br />

votre zone <strong>de</strong> confort, vous soumettez <strong>de</strong>s idées<br />

audacieuses au MJ. À lui <strong>de</strong> voir s’il rattrape <strong>la</strong> balle<br />

au bond !<br />

Sortez <strong>de</strong>s sentiers battus<br />

Votre MJ a une idée précise <strong>de</strong> l’objectif<br />

à atteindre par les personnages, et <strong>de</strong>s moyens<br />

employés. Surprenez-le ! Avec <strong>de</strong>s modus operandi<br />

originaux, <strong>de</strong>s solutions simples à <strong>de</strong>s problèmes<br />

complexes, <strong>de</strong>s solutions complexes à <strong>de</strong>s<br />

problèmes simples. Changez <strong>la</strong> donne ! Évitez le<br />

combat en négociant, prenez en otage <strong>de</strong>s alliés<br />

du méchant, épargnez le boss <strong>de</strong> fin <strong>de</strong> niveau au<br />

lieu <strong>de</strong> l’achever, reculez pour mieux sauter, remettez<br />

en cause <strong>la</strong> légitimité <strong>de</strong> l’objectif, posez-vous<br />

<strong>de</strong>s questions éthiques, jouez le gentil naïf dans<br />

un scénar PvP, jetez-vous dans <strong>la</strong> gueule du loup,<br />

foncez dans le tas ou au contraire contournez les<br />

obstacles... Tant que c’est validé, tentez <strong>de</strong>s choses<br />

un peu folles ! Mais ne faites ce<strong>la</strong> que si vous avez<br />

<strong>la</strong> certitu<strong>de</strong> que <strong>la</strong> partie est déjà enlisée <strong>de</strong>puis un<br />

moment. Si vous <strong>la</strong>ncez vos propres idées à chaque<br />

séance, vous n’ai<strong>de</strong>z pas le jeu, ni l’ambiance. Vous<br />

cassez les pieds au MJ et probablement à plusieurs<br />

joueurs.<br />

Vous aussi, vous pouvez créer<br />

Le MJ n’a pas le monopole en matière<br />

<strong>de</strong> création <strong>de</strong> PNJ, <strong>de</strong> lieux, <strong>de</strong> situations. Il n’a<br />

pas créé votre tonton qui forge <strong>de</strong>s boucliers en<br />

formes <strong>de</strong> runes. Et alors ? Ce<strong>la</strong> vous empêche-t-il<br />

<strong>de</strong> supposer qu’il existe ? Il connait sans doute <strong>de</strong>s<br />

rumeurs au sujet <strong>de</strong> cette affaire <strong>de</strong> vol <strong>de</strong> métal !<br />

Proposez l’existence <strong>de</strong> ce PNJ au MJ, à lui <strong>de</strong> vali<strong>de</strong>r.<br />

Si ce<strong>la</strong> sert l’histoire, il vous l’accor<strong>de</strong>ra. Si vous<br />

y pensez durant le jeu, restez dans le flou, pour<br />

que le MJ puisse aller dans le sens du courant en<br />

douceur. Si vous voulez proposer quelque chose<br />

<strong>de</strong> plus précis, faites le entre <strong>de</strong>ux parties, mais respectez<br />

le fait que c’est au MJ <strong>de</strong> trancher.<br />

D’autres exemples : « Je pense que les mafieux se réunissent<br />

dans une back room <strong>de</strong> cette boîte SM dont<br />

on m’a tant parlé » ; « Je vais flâner sur le marché. Dès<br />

qu’une bagarre éc<strong>la</strong>te, je vais ai<strong>de</strong>r l’une <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux<br />

parties et m’en faire un nouveau contact ».<br />

Faites <strong>de</strong> l’ingérence<br />

Les MJ amateurs d’impro récupèrent les<br />

idées <strong>de</strong>s PJ. Profitez-en, réfléchissez à voix haute !<br />

Suggérez vos idées sur ce que trament les zélotes<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> Secte du Masque à Plumes, ai<strong>de</strong>z le MJ sans<br />

trop vous gâcher <strong>la</strong> surprise !


On peut dé<strong>la</strong>isser cette approche fourbasse en<br />

amendant le scénario avec l’accord du MJ. Dites-lui<br />

que votre perso est tombé amoureux <strong>de</strong> <strong>la</strong> gran<strong>de</strong><br />

méchante ! Ou alors, si c’était <strong>la</strong> gran<strong>de</strong> méchante<br />

qui était amoureuse <strong>de</strong> lui ? Mais là encore, évitez<br />

<strong>de</strong> tout chambouler d’un coup sans <strong>la</strong>isser au MJ<br />

d’autre option que <strong>de</strong> faire <strong>de</strong>s raccords visibles<br />

à dix kilomètres, qui ne convaincront personne.<br />

Pensez à doser votre créativité dans le respect<br />

<strong>de</strong>s autres joueurs, et du MJ, afin que ce<strong>la</strong> stimule<br />

aussi <strong>la</strong> leur. Si vous avez absolument besoin <strong>de</strong> gérer<br />

l’histoire, si les idées se bousculent dans votre<br />

tête et que les autres autour <strong>de</strong> <strong>la</strong> table semblent<br />

les apprécier, alors ne faites pas comme certains<br />

joueurs qui <strong>la</strong> ramènent tout le temps avec leurs<br />

idées géniales et veulent néanmoins rester <strong>de</strong>s<br />

« consommateurs » d’aventures… sautez le pas et<br />

<strong>de</strong>venez MJ.<br />

L’intrigue parait trop déconnectée <strong>de</strong>s motivations<br />

<strong>de</strong> votre perso ? Amen<strong>de</strong>z votre background pour<br />

créer un lien plus soli<strong>de</strong>. Faites <strong>de</strong>s suggestions aux<br />

MJ : « Dis voir, cet enfant disparu, il ne serait pas <strong>de</strong> ma<br />

famille par hasard ? ».<br />

Le MJ verra vite son intérêt à incorporer vos suggestions.<br />

La tâche du maître <strong>de</strong> jeu est vaste : plus<br />

les autres joueurs l’assisteront, plus les parties seront<br />

riches.<br />

conclusion<br />

C’est une gageure que <strong>de</strong> vouloir définir<br />

ce qu’est le bon et le mauvais jeu. Nous tenions<br />

cependant à présenter ces quelques techniques<br />

ancestrales, qui peuvent s’avérer utiles. Si elles ne<br />

vous conviennent pas, <strong>de</strong>man<strong>de</strong>z-vous alors ce qui<br />

pour vous représente le bon jeu, le plus adapté à<br />

votre tablée. Dans tous les cas, en tant que joueur,<br />

un surcroît d’implication aura forcément un impact<br />

positif sur <strong>la</strong> partie, n’en doutez pas.<br />

P<strong>la</strong>nte verte, gros bill, émo-p<strong>la</strong>yer, bouffeur d’écran,<br />

fourbasse ou loser magnifique... Jouez comme<br />

vous voulez. Mais jouez-le bien !<br />

bibliographie / webographie<br />

Olivier CAÏRA; « Jeu <strong>de</strong> rôle : les forges <strong>de</strong> <strong>la</strong> fiction<br />

», CNRS Editions, 2007 <strong>•</strong> voir « Chapitre X :<br />

Au carrefour <strong>de</strong>s exigences ludiques », (typologie<br />

<strong>de</strong>s joueurs et du MJ)<br />

Fabien DENEUVILLE, alias Footbrige, « Le Blog<br />

<strong>de</strong>s MJs » / Article : « Techniques <strong>de</strong> création<br />

<strong>de</strong> background (1/2) : côté PJ »<br />

http://www.<strong>la</strong>bibledumeneur<strong>de</strong>jeu.com/in<strong>de</strong>x.<br />

php?option=com_content&view=section&<strong>la</strong>yout<br />

=blog&id=3&Itemid=4<br />

Jérôme LARRÉ, alias Brand, Blog « Tartofrez »,<br />

section «Théorie ». Articles : « Quelques détails<br />

sur les arcs <strong>de</strong> personnages » ; « Rendre les<br />

personnages attachants » :<br />

http://www.tengajdr.com/wordpress/<br />

Sean McTIERNAN, « La Déc<strong>la</strong>ration <strong>de</strong>s Droits<br />

du Rôliste », Article originellement publié sur<br />

Knights Of the Dinner Table n°132, traduction<br />

sur le site « P<strong>la</strong>ces to be, People to go » :<br />

http://ptgptb.free.fr/in<strong>de</strong>x.php/<strong>la</strong>-<strong>de</strong>c<strong>la</strong>ration<strong>de</strong>s-droits-du-roliste/<br />

Auteurs multiples, forum internet « Antonio Bay »<br />

/ fil <strong>de</strong> discussion « Bon PJ ou Mauvais PJ ? » :<br />

http://www.subasylum.com/Antoniobay/in<strong>de</strong>x.php<br />

(Le présent article est d’ailleurs une synthèse<br />

<strong>de</strong> ce fil <strong>de</strong> discussion)


Ce numéro zéro avait pour but <strong>de</strong> vous<br />

présenter ce que sera DI6DENT : n’hésitez<br />

pas à nous faire parvenir vos impressions<br />

et vos commentaires, par mail à<br />

redaction@di6<strong>de</strong>nt.fr ou sur notre page<br />

facebook http://www.facebook.com/<br />

pages/DI6DENT/118691434833141<br />

Nous vous disons donc ren<strong>de</strong>z-vous en<br />

janvier, pour notre numéro 1 !

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