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- mon père Alpha SAGNA (Bignona)<br />

- mon oncle Soryba DlEDHIOU (Ziguinchor)<br />

- mes frères et sœurs (au Sénégal)<br />

Je dédie cette thèse à:<br />

- mon cousin Lamine DIEDHIOU dit "Gango" (Dakar)<br />

- mon ami Abdou GOUDIABY (à Sevran Beaudotes, Paris)<br />

- et enfin à Banna DJIBA (Dakar)


Remerciements ",<br />

Au terme de mes études de géochimie fondamentale à l'I.P.G. de Paris et<br />

de géochronologie à l'1.P.G. de Strasbourg, j'adresse mes remerciements:<br />

- au Professeur Claude ALLEGRE (I.P.G. de Paris) qui m'a accueilli dans<br />

son laboratoire et permis de réaliser la première partie de ce travail. Mon<br />

séjour de trois ans dans son laboratoire a été déterminant pour l'orientation<br />

de mes recherches, je lui suis reconnaissant pour son enseignement et ses<br />

services.<br />

- au Physicien Thomas STAUDACHER pour m'avoir appris, dans ce<br />

laboratoire, à utiliser le spectromètre de masse à gaz et à mener le travail de<br />

recherche. Notre amitié et la disponibilité qu'il a accordée pour me donner<br />

des conseils et des enseignements ont été d'un grand intérêt pour moi.<br />

- à mon ami Philippe SARDA qui m'a beaucoup appris la géochimie et<br />

l'informatique; de plus, c'est lui qui a ramené les échantillons d'une mission<br />

sur un navire océanographique soviétique, 1'


Mon ami René BOUTIN (I.P.G. de Strasbourg) trouvera dans ce mémoire<br />

ma reconnaissance pour son concours sur le plan informatique et de façon<br />

générale.<br />

Ce serait l'occasion pour moi de dire ma reconnaissance au Physicien<br />

Bernard DUPRE (I.P.G. de Paris) qui m'a apporté un grand soutien lors de mon<br />

séjour dans ce centre.<br />

Je tiens à exprimer ma gratitude à tout le personnel de l'Institut de<br />

Physique du Globe de Strasbourg qui m'a beaucoup soutenu et l'équipe de<br />

l'Institut de Géologie de Strasbourg (R. ROUAULT, J. SAMUEL, I. BALOUKA, P.<br />

STAUB et Y. BESNUS) pour m'avoir aider à mesurer le potassium avec le<br />

spectrophotomètre de flamme de leur laboratoire.<br />

Je n'oublierai pas Roland GROHENS, ]. D. TISSOT et Raymond JOCHEM<br />

pour leurs services.<br />

A mes amis Cheikh faty FAYE, Charlemagne SAGNA, Boucar DIOUF,<br />

Cheikh Ousmane BADJI, Famara SAGNA et Moustapha COLY, Gaya<br />

MAIZOUMBOU, Joaquim BOAVIDA, Béatrice KRESS, Marianne LEFFTZ, Jean­<br />

Michel NAFZIGER, Myriam BOUR, Ruben UNDO, Astrid SANDOVAL, Humberto<br />

FUENZALIDA, LUIS RIVERA, Miguel RODRIGUEZ, Valérie MAUPIN et tous ceux<br />

qui n'ont pas été cités dans ce mémoire qui m'ont plus ou moins aidé et<br />

apporté un soutien moral, je leur en suis reconnaissant.<br />

Je témoigne ma reconnaissance à tous mes enseignants de la faculté<br />

des sciences de l'université de DAKAR (au Sénégal), le Professeur Djibril<br />

FALL, le Professeur Libasse DIOP, le Professur Sina Christian DIATTA, le<br />

Professeur Souleymane NIANG, le Professeur Mansour Kane.<br />

Un grand hommage au Professeur Cheikh Anta DIOP qui m'a envoyé en<br />

formation en France sans qui je ne pourrais pas entreprendre de telles<br />

études. Que la terre lui soit légère.


Résumé<br />

Cette étude aborde les deux facettes des horloges géologiques liées aux gaz rares, le traçage<br />

géochimique et la chronométrie.<br />

Les gaz rares extraits de basaltes dragués sur la dorsale média-atlantique entre 12° cl 16° N<br />

se caractérisent par de fortes variations du rapport 40A/3 6 A qui va de 350 à 28150. Ce fait<br />

est interprété comme le résultat d'une contamination par l'eau de mer. Un basalte<br />

vésiculeux, connu sous le nom de "popping rock" a un rapport 4He/ 40 A* de 2,08, très près<br />

de ce qui est admis pour le manteau supérieur (1,8). Les rapports 4He/ 3 He au voisinage de<br />

14° N sont plus élevés que la valeur moyenne des basaltes de dorsales, 100000 au lieu de<br />

86000. Le couplage de ces rapports avec les rapports 87 Sr/ 8 6 Sr et Nb/Zr suggère l'existence<br />

d'un panache sous la ride qui serait issu d'une source mantellaire riche en éléments<br />

incompatibles. Il est spéculé qu'elle se situerait à la limite manteau supérieur-manteau<br />

inférieur, son enrichissement en éléments incompatibles résultant de la présence de<br />

croûte océanique et notamment de sédiments subduits.<br />

Les datations K-A classique complétées par une étude 40 A/3 9 A avec dégazage par palier6'<br />

sur des roches métamorphiques de haute pression de la chaîne Caraïbe du Vénézuela<br />

soulignent, sur mica, l'importance du rejeu de failles coulissantes au Tertiaire. Ces<br />

mouvements qui ne sont pas accompagnés de recristallisations notoires surviennent à 55<br />

Ma dans l'île de Margarita, à 30 Ma à Cabo Codera et vers 20 Ma à Todasana.<br />

En revanche. les résultats sur amphibole pour les mêmes roches se révèlent décevants en<br />

raison de l'existence d'excès d'argon. Néanmoins il est proposé un âge maximum de 97 Ma<br />

pour certains faciès haute pression.


Abstract<br />

The present study deals with the two aspects of the geochronological clocks involving<br />

noble gases, geochemical tracing and geochemistry.<br />

Rare gases extracted from basalts dredged on the Mid Atlantic Ridge between 12° and 16° N<br />

are characterized by spectacular variation of 40A/36A ratios that range from 350 to 28150.<br />

This feature is interpreted as resulting from sea water contamination. A vesicular basait,<br />

known as popping rock, displays a 4He/ 40 A* ratio of 2.08, in the close vicinity of what is<br />

admitted for the upper mantle (1.8). 4He/3 He ratios from samples dredged near 14° N arc<br />

higher than those of average mid-oceanic ridge basalts, 100000 instead of 86000. The<br />

coupling of these ratios with 87Sr/86Sr and Nb/Zr ratios suggests the existence of a mamie<br />

plume beneath the mid-atlantic ridge, which originates from a mantle source rich in<br />

incompatible elements. It is speculated that it would be situated at the boundary upper­<br />

lower mantle. The enrichment in incompatible elements would result from the occurrence<br />

of oceanic crust and most particulary of subducted sediments.<br />

Conventional K-Ar dating along with 40Ar/39Ar deterrninations by the stepwise heating<br />

technic on high-pressure metamorphic rocks from the Caribbean belt of Venezuela<br />

emphasizes. on mica, the importance of shear heating that accompanied crustal faulting in<br />

the Tertiary. These motions, which are not featured by significant recrystallizations<br />

occurred at 55 Ma in Margarita Island. at 30 Ma in Cabo Codera and at 20 Ma in Todasana. In<br />

contrast, amphibole ages turned out to be disappointing because of excess argon.<br />

Nevertheless, a maximum age of 97 Ma is proposed for sorne high pressure parageneses.


3b- La contribution due au potassium 217<br />

4- RAPPORTS ISOTOPIQUffi AVANT LES PROCEDURES DE CALCUL<br />

DE L'AGE APPARENT 218<br />

5- CALCUL DE L'AGE APPARENT 219<br />

Sa -Correction de la contribution atmosphérique 219<br />

Sb -Correction due au polassium 220<br />

Sc- Calcul de l'âge apparent.. 220<br />

B- CALCUL D'ERREURS 222<br />

1- ERREURS DUES A LA DISCRIMINATION DE MASSE. 222<br />

2- ERREURS DUE AUX INTERFERENCES ISOTOPIQUES D'ORIGINE<br />

NUCLEAIRE 223<br />

2a - Le Calcium 223<br />

2b- Le Potassium 225<br />

3- EN RECAPITULATIF 225<br />

4- ERREUR SUR L'AGE APPARENL 227<br />

4a -Erreur due à la correction atmosphérique 2L7<br />

4b- Erreur sur l'âge 228<br />

ANNEXE 4 230<br />

BIBLIOGRAPHIE 231


Titre de la thèse<br />

Deux applications des gaz rares en géochimie:<br />

1) Géochimie des gaz rares de la dorsale médio-atlantique entre 12" et 16° N.<br />

2) Datation potassium-argon et argon 4ü-argon 39 de roches métamorphiques<br />

de la chaîne caraïbe du Vénézuela.<br />

1


2<br />

1<br />

1<br />

1<br />

1<br />

1<br />

1<br />

1<br />

1<br />

1<br />

1<br />

1<br />

1<br />

1<br />

1<br />

1<br />

1


Introduction générale<br />

Toute horloge géologique quantitative a pour résultat de modifier la<br />

composition isotopique des éléments qui y sont impliqués. Ainsi les<br />

abondances relatives des isotopes du strontium (horloge Rb-Sr), du plomb<br />

(horloges U-Th-Pb) etc.. évoluent au cours des temps géologiques. On a donc<br />

à la fois un traceur et un chronomètre. Ce sont ces deux aspects que j'ai<br />

abordés dans ma thèse avec les gaz rares. Ce travail comprend deux parties<br />

bien distinctes: la première réalisée au laboratoire de Géochimie et<br />

Cosmochimie de l'Institut de Physique du Globe de Paris a trait à des<br />

déterminations de compositions isotopiques d'hélium, d'argon et de xénon sur<br />

des échantillons de basaltes provenant de la ride médio-atlantique. Son but<br />

est d'éclairer la structure et l'histoire du manteau terrestre. La seconde, faite<br />

au laboratoire de Géochimie de l'Ecole et Observatoire de Physique du Globe de<br />

Strasbourg, a cherché à établir la chronologie des événements<br />

métamorphiques et tectoniques de la chaîne Caraïbe du Vénézuela à l'aide des<br />

méthodes potassium-argon (K-A) et argon 4ü-argon 39 (40A-39A). Ces deux<br />

points seront successivement développés.<br />

3


PREMIERE PARTIE DE LA THESE<br />

Titre du sujet:<br />

Géochimie des gaz rares de la dorsale média-atlantique entre 12° et 16°N<br />

5


Chapitre 1 INTRODUCTION<br />

Les traceurs isotopiques issus de la radioactivité naturelle permettent<br />

de quantifier certains phénomènes globaux liés à la dynamique mantellique<br />

comme la formation des continents ou de J'atmosphère. On peut appréhender<br />

le manteau grâce aux basaltes et aux péridotites remontées tectoniquement à<br />

la surface des continents. Parmi les basaltes, ceux du domaine océanique, qui<br />

ne sont pas contaminés par la croûte continentale, conservent dans la<br />

plupart des cas les signatures géochimiques du manteau profond et<br />

notamment les rapports isotopiques [Faure et Hurley, 1963; Gast, 1967].<br />

Dans un premier temps, j'examinerai l'apport des isotopes du plomb (Pb), du<br />

néodyme (Nd) et du strontium (Sr) à la connaissance de la structure et de<br />

l'évolution du manteau. Je détaillerai ensuite le cas des gaz rares dont<br />

l'utilisation en tant que traceur géochimique est relativement récente. Enfin<br />

je définirai, plus spécifiquement, l'objet de cette étude qui est une œuvre<br />

commune ayant donné lieu à une publication (Staudacher et al., 1989a).<br />

A- LES TRACEURS ISOTOPIQUES: PLOMB, NEODYME, STRONTIUM.<br />

Même en milieu océanique l'utilisation des isotopes du strontium, du<br />

néodyme ou du plomb est délicate. L'eau de mer, en effet, peut affecter la<br />

signature isotopique originelle [Dasch et al., 1973; J-Jart et al., 1974]. Cette<br />

réserve concerne surtout le strontium et les alcalins, les teneurs en plomb et<br />

néodyme de l'eau de mer étant extrêmement faibles. Lors de la fusion<br />

partielle des roches, ces traceurs (Pb, Sr, Nd) préfèrent la phase liquide à la<br />

phase solide [Treuil (1973)]. Pour cette raison ils sont appelés éléments<br />

incompatibles ou hygromagmatophiles.<br />

1-a Les principes des traceurs, Néodyme et Stron tium<br />

Le strontium naturel possède quatre isotopes, 88, 87, 86, 84 dont l'un, le<br />

strontium 87, est en partie radiogénique provenant de la désintégration W du<br />

rubidium 87 (87Rb). L'équation chronométrique est:<br />

(87S r /86S r h;=(87Sr /86S r )0+ (87Rb/86Sr)(èL 1)<br />

(87Sr/86Sr )O et t désignent respectivement le rapport isotopique du Sr à<br />

l'instant initial et le temps écoulé depuis la fermeture du système;<br />

(87Sr /86Sr h désigne le rapport isotopique du Sr du système; (la constante de<br />

7


décroissance f... et la période T1/2 du 87Rb sont: f... '" 1,42.10- 11 an- 1 et TII2 =<br />

In2//'" = 4,88.10 10 ans (Steiger et jager, 1977).<br />

La géochimie du néodyme nous apprend que cet élément a sept isotopes<br />

stables, 142, 143, 144, 145, 146, 148, 150 dont deux isotopes partiellement<br />

radiogéniques, l'isotope 142, issu de la décroissance du samarium 146 de<br />

période 1,08.108 ans et l'isotoBe 143 provenant de la désintégration a du<br />

samarium 147 de période 1,06.1011 ans; le 146Sm est éteint rendant la datation<br />

146Sm_142Nd impossible. Une même équation que la précédente peut être<br />

écrite pour le couple 147Sm (samarium)_143Nd(néodyme):<br />

(143Ndl144Ndh:; = (143Ndl144Nd)O + (147Sm /144Nd)(è t - 1)<br />

f... = 6,54.10- 12 an- 1 et TI12 = 1,06.10 11 ans (Lugmair et Marti, 1978).<br />

La décroissance du 87 Rb (ou du 147Sm) en 87Sr a pour effet d'augmenter le<br />

rapport 87Sr/86Sr (ou 143 Ndll44Nd).<br />

La longue période du chronomètre radioactif, le samarium 147, engendre des<br />

variations extrêmement faibles des rapports isotopiques du Nd. Pour cette<br />

raison De Paolo et Wasserburg (1976a) introduisent le paramètre epsilon (f)<br />

pour le Nd; il est défini comme:<br />

ENd = [( 143 NdI 144Nd)échant/ICHUR - 1].10 4<br />

avec ICHUR = (143Ndl l44 Nd)CHUR = 0,512638 (CHUR = Chondritic Uniform<br />

Reservoir qui signifie réservoir uniforme chondritique)[De Paolo et<br />

Wasserburg, 1976a]. Pour des raisons de conformité d'écriture, ESr pour le<br />

strontium a été défini de la même manière. Ces auteurs supposent que le<br />

système croûte continentale-manteau a globalement des rapports Sm/Nd et<br />

Rb/Sr chondritiques (ENd=Oet ESr =0); connaissant grâce aux météorites à la<br />

fois le rapport (143Ndl l44 Ndhnitial et le rapport (Sm/Nd) du manteau ils<br />

tracent une droite d'évolution pour un système croûte-manteau qui n'aurait<br />

pas subi la moindre différenciation. Des valeurs positives de ENd (ce qui<br />

correspond à des valeurs négatives de ESr) impliquent que le Nd provient des<br />

sources dites appauvries [c'est à dire à rapport (terres rares lourdes)/(terres<br />

rares légères) élevé] à rapport Sm/Nd plus élevé que CHUR, tandis que des<br />

valeurs négatives de ENd(ce qui correspond à des valeurs positives de ESr)<br />

supposent des sources "enrichies" par rapport à CHUR, à rapport Sm/Nd plus<br />

bas que ce dernier.<br />

1-b Les principes (exemple du plom b)<br />

Le plomb (Pb) a quatre isotopes stables 204,206,207,208 dont trois sont<br />

partiellement radiogéniques: 206,207,208. Ils proviennent respectivement de<br />

8


la chaîne de désintégration de l'uranium 238 (238U), l'uranium 235 (235U) et<br />

du thorium 232 (232Th). D'une façon similaire aux traceurs précédents,<br />

l'équation chronométrique du Pb dans un système (L) clos à l'uranium,<br />

thorium et au plomb peut être exprimée sous la forme de trois équations:<br />

(206Pb/204Pbh = (206Pb/204Pb)0+ (238U/204Pb)(è8L 1)<br />

(207Pb/204Pbh = (207Pb/204Pb)0+ (235U/204Pb)(è S L 1)<br />

(208Pb/204Pb h = (208Pb/204Pb)0 + (232Thl204Pb)(è 2 L 1)<br />

[U"8 = 1,551.10-10 an-l, T1I2 =4,469.109 ans) et (1,,5 = 9,849.10-10 an-l, T1I2 =<br />

0,704.109 ans): jaffrey et al., 1971]; (11.2 = 4,948.10-11 an- 1 et T1I2 = 14,01.10 9<br />

ans: Le Roux et Glendenin, 1963].<br />

Le plomb contrairement au Sr et au Nd, présente d'importantes variations des<br />

rapports isotopiques; elles dépendent d'une part de la période de l'uranium ou<br />

du thorium (ces périodes sont moins longues que celles du Rb et du Sm),<br />

d'autre part des rapports 238U/204Pb, 235U/204Pb ou 232Thl204Pb. Ces<br />

variations favorisent la distinction des différents composants. Le rapport<br />

chimique (238U,235U)/204Pb (ou 232Thl204Pb) élevé implique une zone<br />

riche en U (ou Th ) ou une zone pauvre en Pb. En revanche, le rapport<br />

chimique (235U,238U)/204Pb (ou 232Thl204Pb) bas suppose une zone riche<br />

en Pb, ou pauvre en U (ou Th).<br />

2 - a L'apport des traceurs, Néodyme et Stron tium à 1a<br />

connaissance du manteau<br />

Une étude systématique de la corrélation 143Nd/144Nd-87Sr/86Sr pour<br />

les basaltes des dorsales médio-océaniques (M.O.R.B. venant de l'expression<br />

anglaise, Mid Oceanic Ridge Basalts) et des îles océaniques (O.l.B. venant de<br />

Oceanic Island Basalts) met en évidence deux populations, les MORE et les OIE<br />

(fig. 1). Ble montre, d'une part, de bas rapports 87Sr /86Sr et de hauts<br />

rapports 143Nd/144Nd (ENd> 0) pour des MORE, et d'autre part, de hauts<br />

rapports 87Sr /86Sr et de bas rapports 143Ndll44Nd (ENd


Pour certains auteurs le manteau inférieur constituerait un réservoir<br />

primitif [Tatsumoto et al., 1965; Jacobsen et Wasserburg, 1979; Wasserburg et<br />

De Paolo, 1979;0' Nions et al., 1979;Allègre et al., 1980]<br />

Le modèle mentionné ci-dessus a été appelé "modèle géochimique standard"<br />

par Hofmann (1984). Il est controversé, notamment par les géophysiciens<br />

(Sleep, 1974; Davies, 1981), qui lui opposent un modèle du manteau à une seule<br />

couche avec des hétérogénéités chimiques ponctuelles.<br />

Dans un diagramme ENd en fonction de ESr, les basaltes océaniques (MORB+<br />

OIE) définissent un allongement assimilable à une droite appelée "mantle<br />

array". Cependant certaines îles océaniques (Hawaï, les Açores, St-Hélène,<br />

Kerguélen, Sao Miguel,... ) dévient de la tendance linéaire du "mantIe array".<br />

L'existence de telles exceptions suscite l'idée d'abandonner la tendance<br />

linéaire pour étendre le "mantle array" à une large bande de données où<br />

plusieurs groupes individuels définissent des directions différentes [White et<br />

Hofmann (1982), White (1985)]. Les déviations de ces îles océaniques par<br />

rapport au "mantle array" ne peuvent s'expliquer par un modèle de mélange<br />

binaire comme celui proposé par De Paolo et Wasserburg (1979).<br />

Des ENd et ESr de basaltes, océaniques, d'arcs insulaires, de granitoide et de la<br />

terre moyenne sont reportés à la figure 2. Il apparaît deux pôles de part et<br />

'?<br />

d'autre de la terre moyenne; l'un correspond aux MORB, l'autre, de valeurs<br />

143Ndll44Nd très basses et 87Sr /86Sr très élevées, à la croûte continentale. La<br />

croûte continentale représenterait donc le réservoir complémentaire du<br />

manteau "appauvri", source des MORB [De Paolo et Wasserburg (1976b),<br />

Jacobsen et Wasserburg (1979), Allègre et al. (1979), 0' Nions et al. (1979),<br />

Allègre (1982)]. Les basaltes se situant entre les deux pôles résulteraient du<br />

mélange à des degrés variés des MORB et de la croûte continentale recyclée<br />

[Hawkesworth et al. (1979), White et Hofmann (1982), Zindler et al. (1982)].<br />

Cette explication ne rend pas compte des roches de St-Hélène, à gauche du<br />

"mantle array"; il est probable que des granulites et d'autres roches crustales<br />

profondes continentales aient contribué à la formation du magma des roches<br />

de St-Hélène [De Paolo et Wasserburg, 1979]; ces roches ont de bas rapports<br />

87Sr /86Sr et 143Ndl l44Nd.<br />

Si le manteau, sur la base du Nd et du Sr, ne représente pas un ensemble<br />

uniforme, voyons ce qu'il donne avec les données du plomb.<br />

Il


2-b L'apport du plomb à la connaissance du man tea u<br />

Les données des rapports isotopiques du plomb des roches océaniques<br />

présentent des tendances linéaires sur les diagrammes Pb-Pb (fig. 3 a, b); les<br />

basaltes des îles océaniques tombent dans le domaine le plus radiogénique.<br />

Dupré et Allègre (1980) et Cohen et al. (1980) démontrent que les variations<br />

isotopiques du plomb des MORE (incluant les océans Pacifique, Atlantique, et<br />

Indien) se corrèlent de façon positive avec celles du Sr (fig. 4) et du Nd<br />

(fig.5); par contre, ce n'est pas le cas des basaltes des îles océaniques qui<br />

définissent des domaines différents de ceux définis par les MORB dans les<br />

diagrammes Pb-Pb (fig. 3 a, b) ou Pb-Sr (fig. 4). Ceci contraste avec le<br />

diagramme Sr-Nd, qui montre une continuité entre des MORE et des OIB.<br />

Vidal et Dosso (1978), Dupré et Allègre (1980), Allègre et al. (1980, 1982),<br />

Allègre (1982) estiment que dans le cas du système clos croûte continentale­<br />

manteau la composition isotopique du plomb de la terre moyenne devrait être<br />

sur la géochrone dans un diagramme Pb-Pb (la géochrone est définie par des<br />

systèmes ayant évolué en milieu clos depuis le début du système solaire). Les<br />

valeurs du Plomb supposées planétaires dérivées de la corrélation Sr-Pb<br />

(avec la valeur planétaire de 0,70475 pour le 87Sr /86Sr ) indiquent un<br />

comportement en système ouvert. Ces auteurs émettent l'hypothèse d'un<br />

transfert de Pb du manteau vers le noyau sous forme d'une phase sulfure au<br />

cours des premiers temps géologiques, amenant une augmentation dans le<br />

manteau des rapports V/Pb et Th/Pb. Les éléments U, Th n'auraient pas été<br />

affectés par ce processus; à cette époque la convection du manteau était<br />

probablement entière et la vitesse de ségrégation du noyau très élevée. Un tel<br />

processus serait à l'origine du déplacement des isotopes du Pb à droite de la<br />

géochrone (plomb de type J). La formation de la croûte continentale, qui est<br />

un phénomène continu, postérieur à cet évènement, extrait U, Th plus<br />

efficacement que le plomb du manteau [Treuil (1973), Vidal et Dosso (1978),<br />

Dupré et Allègre (1980), Allègre (1982)). Cette extraction de la croûte<br />

expliquerait la corrélation Sr-Pb (fig. 4) ou Nd-Pb des MORE (fig. 5), et leur<br />

composition isotopique en Pb de type J (légèrement à droite de la géochrone).<br />

L'ensemble de ces données sur les basaltes océaniques conduit plusieurs<br />

auteurs à proposer un modèle à deux couches pour le manteau; un manteau<br />

supérieur, isotopiquement cohérent mais inhomogène (par exemple les<br />

données de l'Atlantique et du Pacifique sont distinctes de celles des basaltes de<br />

l'océan Indien) [Dupré et Allègre, 1980; Cohen et al., 1980]; le manteau<br />

13


inférieur, source des OIE ne serait pas un réservoir homogène et uniforme; il<br />

serait certes plus uniforme pour le Sr et le Nd que le manteau supérieur, mais<br />

fortement hétérogène pour les isotopes de Pb et les rapports V/Pb, Th/Pb<br />

parce que le plomb est le seul à avoir été transféré vers le noyau.<br />

Les isotopes du Pb, à un degré moindre ceux du Sr et du Nd montrent qu'il<br />

n'est pas planétaire ("pristine mantle").<br />

3 - MODELE GEOCHIMIQUE STANDARD DU MANTEA U<br />

Les études isotopiques de Pb, Sr, et Nd privilégient le modèle du<br />

manteau en couches. Les variations isotopiques observées le long des<br />

dorsales, s'interprètent en termes d'hétérogénéité locale du manteau créée<br />

par des phénomènes variés tels que l'extraction de la croûte continentale, la<br />

réinjection du sédiment et de la croûte océanique, ou par une contamination<br />

des magmas des OlE avec de la croûte océanique subduite et/ou des sédiments.<br />

Celle-ci plongerait au fond du manteau supérieur où elle s'encastrerait dans<br />

la couche limite, partie inférieure du manteau supérieur créant ainsi un<br />

domaine enrichi [Hofmann, 1984; Allègre et Turcotte, 1985], appelé<br />

"Mesosphere boundary layer" par Allègre et Turcotte (1985). Ce domaine<br />

contaminerait les "hot spots" ("les points chauds") lors de leur ascension vers<br />

la surface [White et Hofmann, 1982; Hofmann et White, 1982; Dupré et Allègre,<br />

1983; Allègre et Turcotte, 1985]. Le reste de la croûte océanique subduite serait<br />

recyclé dans la couche supeneure appauvrie, et éventuellement<br />

homogénéisé par le mélange convectif. Toutefois, de petits volumes<br />

survivraient pendant quelque temps. Ces petites hétérogénéités pourraient<br />

ètre la source des anomalies de certaines régions des rides médio-océaniques<br />

et des monts sous-marins [Zindler et al., (1982, 1984)]. En revanche, les îles<br />

Kerguélen, et les îles de la Société seraient dues au recyclage du sédiment et<br />

de la croûte océaniques subduites dans le manteau inférieur, mais le<br />

recyclage semble avoir joué un rôle mineur dans l'évolution des groupes de<br />

Hawaï et St-Hélène [Ringwood, 1982; White, 1985; Allègre et Turcotte, 1985]. A<br />

partir des rapports isotopiques du Pb, Sr et surtout du Nd, moins susceptibles<br />

d'ètre modifiées par contamination avec l'eau de mer, une tentative est faite<br />

dans le cadre du modèle à deux couches pour définir des signatures<br />

isotopiques de certains réservoirs terrestres; ces signatures isotopiques<br />

présentées sur le tableau 1 sont celles proposées par Allègre et al. (1986/87a).<br />

Le modèle standard du manteau terrestre est schématisé par la figure 6<br />

extraite de Allègre et Turcotte (1985).<br />

lS


Cette conception du manteau en couches n'est pas admise par certains auteurs<br />

pour des raisons géophysiques [Sleep, 1974; Davies (1981)]. Ces derniers<br />

pensent que les régions appauvries et enrichies ne seraient pas disposées en<br />

couches dans leur ensemble, mais que des masses ou "lumps (mottes)"<br />

enrichies seraient distribuées au hasard dans un manteau généralement<br />

appauvri [voir schéma (figure 7) extrait de Davies, 1981]. Ce manteau entier<br />

est lentement mélangé par convection entière. Selon ces auteurs, des "lumps"<br />

représenteraient des zones moins appauvries en éléments incompatibles que<br />

le manteau environnant (appauvri). Ces hétérogénéités seraient de taille très<br />

variable mais de géométrie inconnue; elles seraient generees en zones de<br />

subduction; de hautes concentrations en éléments radioactifs (U, Th, K)<br />

favoriseraient leur diapirisme. Elles tendraient à être détruites ou dispersées<br />

par le mouvement de la coulée convective. Ceci pourrait expliquer les<br />

variations des données du Pb, Sr et Nd.<br />

Les différences principales de ces deux modèles du manteau s'inscrivent sur<br />

la dimension du manteau qui a été fortement appauvri en éléments<br />

incompatibles, sur la topologie des hétérogénéités, et sur l'existence d'un<br />

réservoir de matériel isotopiquement primitif. Le modèle standard de<br />

manteau (modèle en couches) va être maintenant examiné à la lumière des<br />

gaz rares, particulièrement de l'hélium-3 (3He) [Craig et Lupton, 1976; Kurz et<br />

al., 1982(a,b); Rison et Craig, 1983;...],del'argon (A) et duxénon-129 (129Xe)<br />

[Staudacher et Allègre (1982), Allègre et al. (1983 ),...]. L'utilisation des gaz<br />

rares en temps que traceurs géochimiques est relativement récente.<br />

Examinons leur apport à la connaissance du manteau.<br />

B-<br />

1 -<br />

LA GEOCHIMIE DES GAZ RARES<br />

LES GENERALITES<br />

Ainsi que l'ont souligné Staudacher et Allègre (1982), Allègre et al.<br />

(1983), les gaz rares présentent des propriétés intéressantes qui en font<br />

d'exceptionnels traceurs en géochimie isotopique. Leur inertie chimique<br />

exclut toute réaction chimique entre eux et d'autres éléments. Ensuite,<br />

mesurer et utiliser en même temps tous les gaz rares permet de disposer d'un<br />

ensemble de traceurs ayant des éléments parents de demi-vies différentes,<br />

donc des informations chronologiques à diverses échelles. La volatilité des<br />

gaz rares: Hélium (He), Néon (Ne), Argon (A), Krypton (Kr) et Xénon (Xe), et<br />

la non-volatilité des isotopes parents radioactifs (40K, 238U, 235U, 232Th)


donnent du manteau une image originale, différente de celle obtenue avec<br />

les traceurs non volatils (Pb, Sr, Nd).<br />

Il apparaît désormaîs bien admis que l'atmosphère terrestre actuelle<br />

n'existait pas lors de la formation de la terre; elle n'est donc pas un résidu de<br />

la nébuleuse qui donna naissance au système solaire, mais résulte du<br />

dégazage de la terre [Kulp, 1951; Rankama, 1954; Shilliber et Russel, 1955;<br />

Daman et Kulp, 1958 (a,b); Butler et al., 1963; Ozima, 1975; Staudacher et<br />

Allègre, 1982;Allègre et al., 1983;Sarda et al., 1985].<br />

2- LES PROBLEMES DE LA GEOCHIMIE DES GAZ RARES<br />

Même pour les gaz rares, les meilleures contraintes à la connaissance<br />

du manteau sont apportées par les rapports isotopiques. En revanche<br />

l'utilisation des abondances des gaz rares est soumise à certaines restrictions<br />

dues au dégazage lors de l'éruption [Kurz et al., 1982a; Pineau et ]avoy, 1983;<br />

Sarda et al., 1985;Allègre et al., 1986/87b]. La contamination par l'eau de mer<br />

(ou ['air) est un problème sérieux. Toutefois l'hélium y échappe car il est peu<br />

abondant dans l'eau de mer (ou dans l'air) [Axford, 1968; Dymond et Hogan,<br />

1978; Kurz, 1982; Sarda, 1983; Sarda et al., 1985; Staudacher et al., 1986]. Pour<br />

les autres gaz rares ce phénomène peut modifier les rapports isotopiques;<br />

nous verrons (plus loin) dans la partie interprétation des résultats, comment<br />

procéder pour mettre en évidence le contaminant. Le dégazage, quant à lui,<br />

ne modifie pas les rapports isotopiques des gaz rares; Ce phénomène est en<br />

effet rapide. Il s'ensuit que le fractionnement des isotopes d'un gaz rare est<br />

probablement négligeable [Sarda, 1983; Ozima et Podosek, 1983 (sous<br />

paragraphe 4.9 page 60); Sarda et al., 1985; Staudacher et Sarda, 1987]. Il<br />

semble d'après Funkhouser et al. (1968), Dymond et Hogan (1978) que les gaz<br />

rares magmatiques soient piégés dans les bordures figées des coulées de<br />

basaltes sous-marins. Ces matériels vitreux sont formés très rapidement au<br />

contact de laves chaudes avec l'eau de mer. Ils sont considérés comme les<br />

meilleurs candidats pour l'interaction minimale avec des gaz atmosphériques<br />

et ainsi pour la meilleure préservation des gaz juvéniles. L'échantillonnage<br />

que nous possédons porte sur ce type de matériel.<br />

·i9


4OA/36A et une augmentation du rapport chimique 40K/36A au cours des<br />

temps géologiques.<br />

Un rapport 4OA/36A peu élevé pour un réservoir mantellique peut signifier<br />

soit:<br />

- une absence de dégazage d'où une teneur élevée en argon 36,<br />

- un appauvrissement en K.<br />

Ces propos semblent contradictoires d'où la nécessité d'avoir recours aux<br />

teneurs en argon. Les études révèlent qu'un rapport 4OA/36A peu élevé, avec<br />

de fortes teneurs en argon 36 expliquent un réservoir à évolution en milieu<br />

clos (co,mme par exemple Hawaï, Loihi); un rapport 4OA/36A élevé, avec de<br />

faibles teneurs en argon 36 (comme par exemple des MORE) dérivent d'un<br />

réservoir ayant subi un dégazage violent.<br />

3-2-a Le système: 238U, 235U, 232Th, 244pu _ 4He<br />

Parmi les isotopes d'hélium (3He, 4He), seul l'hélium-4 (4He) est<br />

radiogénique; il est produit par les chaînes de désintégration radioactive de<br />

238U, 235U et 232Th ; il est aussi produit par simple désintégration du<br />

plutonium-244 (244pu) déjà éteint [Fields et al., 1966; Rowe et Kuroda, 1965;<br />

Lederer et al., 1968; Alexander et al., 1971]; (voir chapitre 2 le processus de<br />

décroissance de ces éléments). L'évolution de ce gaz se traduit par une<br />

combinaison d'équations:<br />

(4Heh; = (4He)0 + (4He)238U+ (4He)235U+ (4He)232Th + (4He) 244Pu<br />

(4He)238U= 8[(238U)(è8t - 1)]; (4He)235U = 7[(23SU)(è5t - 1)]; (4He)232Th =<br />

6[(232Th)(èi -1)]; (4He)244Pu = (244Pu)[è(a)put - 1]<br />

d'où:<br />

(4He/3Heh; = (4He/3He)0 + (244Pu/3He)][e(t...(a)put - 1] + 8[(238U/3He)(è8t -<br />

1)] + 7[(235U/3He)(èst - 1)] + 6[(232Th/3He)(èi - 1)]<br />

Les constantes de décroissance et les périodes respectives de 238U, 235U,<br />

232Th et 244pu sont: (I-.8=À.(a)u = 1,551.10-10 an-1 et TII2 = 4,469.109 ans; (1-.5 =<br />

9,849.10-10 an- 1 et T1I2 = 0,704.109 ans); (11.2 =4,948.10-11 an- 1 et T1I2 =<br />

14,01.109 an ) [Steiger et ]ager, 1977]; (À.(a)pu = 8,47.10-9 an- 1 et T1I2 =<br />

8,18.10 7 an) [Fields et al., 1966; Alexander et al., 1971]; nous donnons la<br />

constante de fission et la période du 244pu: À.sfPu = 1,0582.10-11 an- 1 et TII2 =<br />

6,55.1010 an [Alexander et al., 197].<br />

22


4,076.10- 8 an- 1 et TIn = 17.106 ans [Reynolds, 1960]. Le BOXe est l'isotope<br />

stable de référence non radiogénique et non fissiogénique. Dans ce travail<br />

seule l'évolution du xénon sera prise en compte. On examinera<br />

successivement une équation chronométrique du système 1291_129Xe et celle<br />

du xénon fissiogénique.<br />

éteint on a:<br />

- Cas du système: 1 29 1_ 12 9Xe<br />

Si le système est considéré à un instant où 129 1 n'est pas entièrement<br />

(129Xe/ 130Xeh; = (129Xe/130Xe)0 + (129I1130Xe)(el...9t - 1)<br />

L'information temporelle fournie par l'horloge 1291_129Xe importe surtout<br />

pour les événements qui se sont produits très tôt dans l'histoire du système<br />

solaire, ceci à cause de sa courte période.<br />

134, 136<br />

- Cas du système: 244pu, 238U - 'Xe avec' = 131, 132,<br />

Si fypu et fyu désignent respectivement les nombres d'atomes de fXe<br />

correspondant à la fission spontanée d'un atome du 244pu et à celle d'un<br />

atome de 238U, la proportion du fXe produit par 244pu (ou par 238U) est<br />

équivalente au produit du rapport de branchement associé au 244pu (ou à<br />

l'238U) par fypu (ou fyU):<br />

fXe*pu =fYpu(t...sfPu/(À,(a)pu + À,sfPU) )(244Pu)[e(À,(a)pu+À,sfPu}t - 1]<br />

fXe*u =fYU(À,sfUI (À,( a)U+À,sfU)) (238U)[e(À,( a)U+À,sfU)t - 1]<br />

fXe* =fXe*pu + fXe*u<br />

OrÀ,sfPu


croûte continentale (qui s'est produit environ 700 millions d'années après<br />

l'accrétion de la terre). Dans le cas d'une séparation précoce entre manteau<br />

supérieur et manteau inférieur les teneurs en iode devraient être identiques<br />

dans les deux réservoirs (on admet que le seul phénomène susceptible<br />

d'entraîner son appauvrissement dans le manteau, outre sa décroissance<br />

radioactive, est la formation de la croûte continentale). Ceci nous amène aux<br />

conclusions suivantes:<br />

un rapport 129Xe/ l30Xe élevé signifie:<br />

- des teneurs pauvres en Xe (surtout en l30Xe qui a subi un dégazage précoce<br />

avant l'extinction complète de 1,1291);<br />

un rapport 129Xe/ l30Xe faible implique de fortes teneurs en xénon c'est à<br />

dire un rapport 129Ul30Xe faible (le système évolue en milieu clos).<br />

Le rapport fXe/ l30Xe élevé ou fXe/ l3OXe peu élevé dans le manteau peut<br />

s'expliquer par les mêmes arguments pour le système 4OK-40A.<br />

4- t'APPORT DES GAZ RARES A LA CONNAISSANCE DU MANTEAU<br />

Les analyses isotopiques du xénon montrent des différences en<br />

129Xe/ l30Xe pour les MORE, les OlE et l'atmosphère. La courte période de<br />

1, 1291 implique qu'il n'était pas présent pendant le processus de formation de<br />

la croûte continentale. Il est raisonnable de penser que l'iode devait être<br />

réparti d'une façon homogène dans le manteau (pour les raisons précitées au<br />

paragraphe précédent). Pour expliquer les différences de composition<br />

isotopique du xénon de ces trois réservoirs indiqués ci-dessus, on suppose<br />

qu'ils se sont séparés d'une façon précoce. Selon Staudacher et Allègre (1982)<br />

la formation de l'atmosphère aux dépens du manteau aurait lieu entre 10 et 25<br />

millions d'années après l'accrétion de la terre. Ils proposent de même que la<br />

séparation entre le manteau source des MORE et le manteau source des<br />

basaltes de Hawaï se serait produite entre 4,48 et 4,47.109 ans. A l'aide d'un<br />

diagramme l29Xe/l30Xe- l34Xe/l30Xe (fig.lO) ils mettent en évidence ces<br />

deux réservoirs mantellaires. Sarda et al. (1985), avec les isotopes de l'argon<br />

arrivent aux mêmes conclusions, quoique l'âge moyen de l'atmosphère soit<br />

un peu plus bas (4,40.109 ans) [nous y reviendrons au paragraphe suivant];<br />

après un dégazage précoce et extensif du manteau, ils envisagent un<br />

dégazage lent et continu au cours des temps géologiques. Cependant, le<br />

caractère juvénile de ces gaz (A, Xe) est masqué par la contamination<br />

atmosphérique, ce qui a été démontré par Sarda et al. (1985) et cette étude.<br />

25


Un bon indicateur de la présence de gaz juvéniles à l'intérieur de la terre est<br />

l'hélium-3 [Lupton et Craig, 1975; Craig et Lupton, 1976; Kurz, 1982; Kurz et al.,<br />

(1982a, 1983); Rison et Craig, 1983]. Il permet une distinction nette entre les<br />

deux réservoirs du manteau; un réservoir dégazé, pauvre en 3He avec de<br />

hauts rapports 4He/3He; un second réservoir, probablement plus profond,<br />

source des OlB (par exemple Islande, Hawaï) riche en 3He avec de bas<br />

rapports 4He/3He [Kurz, 1982; Kurz et ai. (1982a,b); Allègre et ai., 1983; Rison<br />

et Craig, 1983]. Pour une raison de conformité d'écriture, nous utilisons des<br />

rapports 4He/3He au lieu des rapports 3He/4He.<br />

Les études isotopiques d'hélium révèlent l'existence du matériel venant du<br />

manteau, pauvre en 3He et riche en 4He, avec des rapports 4He/3He plus<br />

élevés que ceux de la moyenne des MORE; ce matériel proviendrait d'une zone<br />

du manteau supérieur qui aurait stocké de la croûte océanique et des<br />

sédiments océaniques subduits [Kurz, 1982; Kurz et ai., 1982b]; la subduction<br />

de la lithosphère océanique aurait introduit, dans le manteau, des éléments<br />

radioactifs (K, V, Th), mais aurait libéré la presque totalité de son contenu en<br />

gaz rares au niveau de la zone de subduction [Staudacher et Allègre (1988,<br />

1989)];ainsi, au bout d'un temps assez long, ces éléments radioactifs peuvent<br />

produire les isotopes radiogéniques des gaz rares; selon Staudacher et Allègre<br />

(1988), Azbel et Tolstikhin (1990) les zones de subduction constituent des<br />

barrières pour les volatils. Ils pensent que, si les gaz rares étaient introduits<br />

dans le manteau lors de la subduction de la croûte océanique, la composition<br />

isotopique du manteau source des MORE n'aurait pas de hauts rapports<br />

d'argon et xénon; la perte de gaz des plaques plongeantes pourait s'expliquer<br />

par des facteurs thermodynamiques (fusion de la plaque lithosphérique<br />

hydratée liée par exemple à l'augmentation de température et de pression);<br />

elle traduit le dégazage de la croûte océanique et des sédiments. La perte de<br />

gaz se manIfeste aussi au niveau des dorsales océaniques. Ble traduit le<br />

dégazage de la terre, d'où l'idée de la formation de l'atmosphère à partir de<br />

l'intérieur de la terre. Des modèles de dégazage de la terre ont ainsi été<br />

proposés [voir Sarda, 1983; Sarda et al., 1985].<br />

5- MODELE DE DEGAZAGE DU MANTEAU<br />

Il a été admis que les gaz rares (He, A, Xe) n'étaient pas présents dans<br />

l'atmosphère initiale [Kulp, 1951; Rankama, 1954; Shilliber et Russel, 1955;<br />

Damon et Kulp (1958a,b), Staudacher et Allègre, 1982;Sarda et ai., 1985; ...]; ils<br />

proviennent donc du dégazage de la terre. Damon et Kulp (1958a,b) d'après<br />

27


1'4He et 1,40A admettent que le dégazage n'est pas linéaire; ils proposent un<br />

dégazage précoce et rapide d,40A du manteau dans le premier milliard<br />

d'années, entraînant une perte de 30 % d'40A, suivi d'un dégazage continu et<br />

moins intense au cours des temps géologiques.<br />

Les anomalies de 129Xe trouvées dans des MORE sont interprétées par<br />

Staudacher et Allègre (1982), Allègre et al. (1983) comme le résultat d'un<br />

dégazage précoce et catastrophique dans les 50 premiers millions d'années de<br />

l'histoire de la terre. Sarda et al. (1985) calculent, à l'aide de l'argon, un âge<br />

moyen de l'atmosphère de 4,40 milliards d'années. Ils estiment que la<br />

différence d'âge entre les deux systèmes provient de la longue période du<br />

4OK; ils pensent que le système 1291_129Xe est un outil qui s'adapte mieux à<br />

tracer des événements produits très tôt dans l'histoire de la terre. L'histoire<br />

de dégazage de la terre serait divisée en deux épisodes: le premier, épisode<br />

chaud, correspond â un dégazage extensif catastrophique inférieur à 50<br />

millions d'années se déroulant avant la formation des continents [dont l'âge<br />

moyen est 2,5.109 ans selon Allègre (1982)]; le second épisode est une étape<br />

lente et continue avec des conditions géodynamiques voisines de celles des<br />

temps actuels. Le dégazage se ferait par l'intermédiaire des rides médio­<br />

océaniques, des "hot spots", et du volcanisme d'arc [Staudacher et al. (1986);<br />

Staudacher et Allègre (1988); Allègre et al. (1983, 1986/87b); Sarda et aL,<br />

1985]. L'histoire de l'atmosphère contrainte par l'argon et le xénon est<br />

schématisée aux figures l1(a, b, c, d, e, f, g, h) [Sarda et al., 1985;Allègre et al.,<br />

1986/87b].<br />

6- ORIGINE DES VARIATIONS ISOTOPIQUES DES GAZ RARES<br />

Comme l'ont souligné Kurz et al. (1982a), Staudacher et Allègre (1982),<br />

Sarda et al. (1985), Staudacher et Sarda (1987), un seul phénomène engendre<br />

des variations isotopiques de gaz rares: c'est la radioactivité. Cependant deux<br />

phénomènes contrôlent la vitesse de l'évolution isotopique qui, par<br />

conséquent, change le rapport chimique Il:<br />

a) le dégazage qui accélère l'évolution; il y a diminution de l'abondance des<br />

gaz dans le réservoir mantellique, par conséquent une augmentation de la<br />

valeur du rapport chimique Il;<br />

b) l'appauvrissement en élément parent (K, V, Th) qui freine l'évolution; il y<br />

a diminution de la valeur de Il. La croissance de la croûte continentale est à<br />

l'origine de ce phénomène.<br />

29


de 300-460 [Kaneoka et al, 1983; Allègre et al. (1983, 1986/87b); Allègre et<br />

Staudacher, 1986;Staudacher et al. (1986); Staudacher et Allègre ( 1988); Sarda<br />

et al., 1988]; 129Xe/ 130 Xe de 6,46-6,77 [Staudacher et Allègre, 1982; Allègre et<br />

al. (1983, 1986/87b); Allègre et Staudacher, 1986; Staudacher et al., 1986]; la<br />

croûte continentale présente des rapports 4He/3He de 106-108, 4OA/36A de<br />

1650-170000 [Allègre et Staudacher, 1986; Allègre et al., 1986/87b];<br />

129Xe/ 130 Xe de 6,39-6,70 [Staudacher et Allègre, 1982;Allègre et al., 1986/87b];<br />

pour l'atmosphère, on observe les valeurs les plus basses pour les rapports<br />

isotopiques, à l'exception de l'helium: 4He/3He de 722500 [Clarke et al., 1976];<br />

4OA/36A de 295,5 [Nier, 1950]; 129Xe/130Xe de 6,48 [Bernatowicz et Podosek,<br />

1978]. Ces données sont consignées au tableau 2.<br />

Tableau 2: signatures isotopiques des gaz rares de certains réservoirs<br />

terrestres (Les valeurs données ne sont que des ordres de grandeur).<br />

Rapports isotopiques Réservoirs terrestres<br />

MORB om croûte cont. atmosphèrE<br />

4He/ 3 He 49500-109000 18500-43000 106-108 722500<br />

40A/36A 10000-28150 300-460 1650-170000 2955<br />

129Xe/13OXe 660-768 646-677 639-670 648<br />

131 Xel 13aXe 482-555 5,15-5,26 5 18-541 519<br />

L-32Xel BOXe 633-673 655-664 660-745 659<br />

134Xe/13OXe 244-281 254-268 256-725 256<br />

136XelBOXe 223-255 217-228 226-792 217<br />

8-STRUCTURE GEOCHIMIQUE DU MANTEAU: L'APPORT DES GAZ RARES<br />

ET DES TRACEURS NON VOLATILS<br />

Un modèle de manteau à deux couches a été proposé à la suite des études<br />

faites à l'aide des traceurs non volatils. Il en est de même pour les gaz rares. Y<br />

a t-il correspondance entre les deux manteaux? Autrement dit le manteau<br />

dégazé peut-il être assimilé au manteau appauvri? Sarda (1983), Sarda et al.<br />

(1985) pensent que les deux manteaux ne présentent pas une exacte<br />

correspondance; le manteau dégazé serait plus profond que le manteau<br />

appauvri en éléments incompatibles.<br />

Les corrélations 129Xe/130Xe-40A/36A 4He/3He-87 , Sr/86Sr, 4OA/36A-<br />

87S r /86Sr montrent que la source des MORB est très dégazée en gaz rares et<br />

appauvrie en éléments incompatibles (par exemples Rb et Sr); la source des<br />

32


continentale, un manteau appauvri et dégazé, un manteau dégazé et non<br />

appauvri, et un manteau non dégazé et non appauvri [Allègre et al.,<br />

1986/87b]. Selon ces auteurs 46 % du manteau serait dégazé, mais les 3/4<br />

seulement de ce manteau dégazé seraient appauvris en éléments<br />

incompatibles, le 1/4 restant serait à présent mélangé avec du manteau non<br />

dégazé [voir fig. 13: Allègre et al., 1986/87b]. Pour ces auteurs, le manteau<br />

appauvri correspond au manteau supérieur dégazé à 99,6 %. Le manteau<br />

inférieur, moins appauvri, serait en moyennee dégazé à 17 %.<br />

C- BUT DE CETTE ETUDE<br />

Jusqu'alors, les études de gaz rares sur les dorsales océaniques ont été<br />

réalisées à partir de sites très éloignés les uns des autres (plusieurs milliers<br />

de kilomètres). Les corrélations Xe-Xe [Allègre et Staudacher, 1986; Allègre et<br />

al., 1986/87b],A-Sr [Allègre et al., 1983;Sarda et al., 1985], He-Sr ou He avec 1a<br />

bathymétrie [Kurz et al., 1982b] portent donc sur des spécimens récoltés à<br />

cette échelle.<br />

On se propose ici, de faire des mesures de concentations et de composltlün<br />

isotopique de gaz rares dans des verres basaltiques provenant d'un segment<br />

de la dorsale médio-atlantique d'une longueur de 450 km entre 12° 24' et 16°<br />

20'80. Ce segment de 4° de longueur de latitude correspond à une zone de<br />

fractures et montre un haut topographique au voisinage de 14° N [entre 13°<br />

et 15° 20'(fig. 22,23)].<br />

Nous cherchons, à travers ce travail, à répondre à trois questions:<br />

- existe-t-il des variations isotopiques des gaz rares à courte distance qui ne<br />

sont pas dues à des phénomènes secondaires, comme par exemple la<br />

contamination atmosphérique ou des pertes de gaz à l'éruption du magma?<br />

La contamination atmosphérique ou par l'eau de mer est un problème délicat<br />

qui affecte tous les gaz rares, à l'exception de l'hélium.<br />

- y a-t-il une corrélation claire entre la bathymétrie et la composition<br />

isotopique des gaz rares? Bougault et al. (1988), à l'aide des rapports<br />

d'éléments incompatibles, Nb/Zr, Ta/Hf et La/Sm, ont montré que ces basaltes<br />

présentaient dans cette zone d'énormes variations, mais qu'il existait une<br />

bonne corrélation entre les valeurs de ces rapports et la bathymétrie, les<br />

rapports élevés correspondant aux hauts topographiques. Une étude similaire<br />

a déjà été faite par Schilling et al. (1985) le long des dorsales à proximité de<br />

certains "points chauds" de l'Atlantique sud (Ascension, St-Hélène, Tristan da<br />

Cunha, Gough), à l'aide des rapports La/Sm et Nb/Zr. L'intérêt est de détecter<br />

la présence d'un panache sous la ride qui se caractérise par un faible<br />

34


appauvrissement ou même un enrichissement en éléments incompatibles à<br />

gros ions par rapport à la terre moyenne; autrement dit, la présence d'un<br />

panache se matérialise par des rapports La/Sm et NblZr anormalement élevés<br />

caractéristiques des domaines de manteau riche en ces éléments; de plus la<br />

présence de ce type de matériel se manifeste par des îles océaniques ou par<br />

des hauts topographiques sur les dorsales océaniques.<br />

- de quelle zone du manteau proviennent ces gaz rares? Autrement dit,<br />

proviennent-ils du manteau supérieur, du réservoir des OIB à forte teneur en<br />

3He ou du réservoir des om à faible teneur en 3He? En dépit de sévères<br />

problèmes de contamination atmosphérique, la réponse à cette question<br />

pourrait être apportée par les isotopes de l'helium.<br />

3S


CHAPITRE 2<br />

1 -<br />

HISTORIQUE DES GAZ RARES (He, A et Xe) ET<br />

DES ELEMENTS PARENTS (K, l, U, Th et Pu)<br />

LES ISOTOPES<br />

En 1886, W. Crookes suggère que des atomes d'un élément peuvent avoir<br />

plusieurs nombres de masse différents. La découverte de la radioactivité, dix<br />

ans plus tard (1896), par H. Becquerel et les études des substances radioactives<br />

ont montré qu'il existe des éléments où des atomes ont des propriétés<br />

chimiques identiques et des poids atomiques différents.<br />

En 1910, F. Soddy propose le nom "isotope" signifiant même place pour<br />

des atomes avec des poids atomiques différents mais de numéro atomique<br />

identique. En utilisant un prototype de spectrographe de masse, Thomson, en<br />

1914, découvre deux isotopes du néon de masse 20 et 22. Mais son dispositif<br />

expérimental, n'était pas assez sensible pour mesurer les proportions<br />

relatives de ces deux isotopes. Presque immédiatement, F. W. Aston, dans le<br />

laboratoire de Thomson, perfectionne l'appareil de Thomson, et utilisant ce<br />

premier spectrographe quantitatif, vérifie le résultat trouvé par ce dernier<br />

et découvre un troisième isotope du néon qui est le néon 21: 21 Ne (Aston,<br />

1920a). C'est ainsi que, dix ans plus tard, soixante dix isotopes de vingt neuf<br />

éléments ont été identifiés (Aston, 1923). Nous nous intéressons ici à: l'He, l'A,<br />

le Xe, le K, l'l, l'U, le Th et le Pu.<br />

2- ARGON ET POTASSIUM<br />

Parmi les gaz rares, l'argon est le premier à être identifié en 1894par<br />

Sir W. Ramsay et Lord Rayleigh, dans l'air. Cavendish en 1785fut le premier à<br />

soupçonner sa présence dans l'air. Cette étude conduit Ramsay et Rayleigh en<br />

1895 à annoncer la découverte d'un nouvel élément chimiquement inerte,<br />

caractérisé par des propriétés sans précédent, app.elé argon ce qui signifie<br />

en grec "paresseux". En 1920, Aston (1920b), au moyen du spectrographe de<br />

masse, découvre les isotopes de l'argon les plus abondants: 40A et 36A. En<br />

1930, on savait que l'argon avait trois isotopes naturels: 36A, 38A et 4OA.<br />

Parmi ceux-ci l'40A est le plus abondant représentant plus de 99% de tout<br />

l'argon atmosphérique. En 1807, Davy découvrit par électrolyse le potassium<br />

de la potasse caustique (KOH).<br />

37


(3He/4He)air)/(3He/4He)air.lOO]. L'enrichissement en 3He sur la ride du<br />

Pacifique-Est est expliqué par ces auteurs comme le résultat d'une injection<br />

d'hélium primitif. L4He est associé à l'3He dans des rapports qui sont<br />

variables dans des verres provenant directement du manteau par les rides,<br />

mais typiquement autour d'un rapport 4He/3He de 8,33.104 (Craig et Lupton,<br />

1976; Rison, 1980; Kurz et ]enkins, 1981); c'est un facteur 10 inférieur au<br />

rapport de l'air. C'est un rapport trop bas pour que l'3He puisse être<br />

radiogénique. Ils considèrent donc ce composant mantellaire comme primitif.<br />

Les éléments parents de l'isotope radiogénique 4He ont fait l'objet de<br />

nombreuses recherches, depuis deux siècles; Klaproth reconnut un élément,<br />

qui est l'uranium, dans la pechblende et tenta d'isoler le métal en 1789. Le<br />

métal fut apparemment isolé une première fois en 1841 par Peligot, qui réduit<br />

le chlorure anhydre avec le potassium. Aston (1931) montre qu'au moins 97 %<br />

des atomes d'uranium ont la masse 238, cependant Dempster (1935), qui était<br />

capable de détecter 235U, estimait qu'il avait une abondance d'au moins 1 % de<br />

celle de 238U. L'uranium naturel existant contient 99,2830% en poids de 238U;<br />

0,7110% de 235U et 0,0054% de 234U (référence: Rand-Book de Physique et<br />

Chimie). Quant au thorium, il est trois fois plus abondant que l'uranium; il a<br />

été découvert par Berzelius en 1828. Il a 25 isotopes de masses atomiques de<br />

212 à 236 avec des périodes entre 0,1 Ils et 75400 ans sauf 232Th avec 1'112 =<br />

14,01.109 ans.<br />

Le plutonium a quinze isotopes, de masses 232 à 246 (Band-Book de Physique<br />

et Chimie), toutes de courtes périodes entre 25 mn et 82.10 6 ans. L'isotope qui<br />

nous intéresse dû à sa capacité de fission spontanée est le 244pu avec une<br />

demi-vie de 82. 106 ans. Ce dernier existait lors de la formation du système<br />

solaire (Kuroda, 1960; Rowe et Kuroda, 1965; Fields et al., 1966;Alexander et al.,<br />

1971) comme on a pu le voir avec des données de xénon fissiogénique dans les<br />

météorites.<br />

4- XENON- URANIUM- PLUTONIUM- IODE<br />

Le xénon (du grec xenos: étranger) a été découvert par Ramsay et<br />

Travers en 1898 dans le résidu après évaporation des composants de l'air<br />

liquide. Les études isotopiques du xénon montrent qu'il y a neuf isotopes<br />

stables du xénon'. 124Xe, 126Xe, 128Xe, 129Xe, 130Xe, 131Xe, 132Xe, 134Xe et<br />

136Xe. L'isotope 129Xe est en partie radiogénique et provient de la<br />

désintégration de 129 1 maintenant éteint, de constante de désintégration<br />

4,08.10-8 an- 1 ou d'une durée de demi-vie de 17.106 ans (Reynolds, 1960).<br />

41


Après la découverte d'excès de 129Xe dans les météorites par Reynolds (1960),<br />

nous observons de nombreuses mesures des isotopes du xénon dans différents<br />

matériels terrestres. Un excès de 129Xe est identifié dans deux sources de gaz<br />

("C02-gas-Wells") du "Harding county" au Nouveau Mexique par Butler et al.<br />

(1963). Ces auteurs conclurent que la décroissance de 129} est la source la plus<br />

probable de cet excès de 129Xe. Plus tard, les excès de 129Xe sont retrouvés<br />

dans de nombreux échantillons des sources de C02 du puits de Bueyeros à la<br />

fois par Wasserburg et Mazor (1965), Boulos et Manuel (1971) et Hennecke et<br />

Manuel (1975), Phinney et al. (1978), Smith et Reynolds (1981).<br />

Des excès de 129Xe ont été mis en évidence pour la première fois dans les<br />

MORE de l'Océan Pacifique par Staudacher et Allègre (1981), dans ceux de<br />

l'Atlantique et de l'Océan Indien par Staudacher et Allègre (1982), Allègre et<br />

al., (1983) et dans des xénolithes mantelliques par Kaneoka and Takaoka<br />

(1978).<br />

Wasserburg et Mazor (1965), Boulos et Manuel (1971) observent également de<br />

petits excès des isotopes lourds du xénon dans les mêmes sources de gaz riches<br />

en dioxyde de carbone (Nouveau Mexique). Cela correspondrait au xénon<br />

produit par fission spontanée de 238U et 244Pu. Hennecke et Manuel (1975)<br />

Phinney et al. (1978), Smith et Reynolds (1981) confirmèrent successivement<br />

ces résultats mais furent incapables de spécifier les quantités relatives des<br />

excès de xénon fissiogénique.<br />

Le xénon fissiogénique provient de la fission spontanée de 238U ou de 244pu:<br />

238U<br />

----1.;> 131,132,134,136Xe ; Àsfpu = 1,06.10-11 an-1; Tl/2 = 6,55.1010<br />

ans<br />

---...,. 131,132,134,136Xe; Àsfu =8,47.10-17 an-1; Tl/2 =8,2.1015<br />

La première tentative de mise en évidence de la fission spontanée de<br />

l'uranium 238 (238U) fut faite par Libby (1939) qui, cependant, ne réussit pas<br />

à la détecter en raison de son faible effet. Petrzhak et Flerov (1940), grâce à<br />

des méthodes plus sensibles, découvrirent la fission spontanée de l'uranium<br />

et donnèrent certaines estimations brutes de la décroissance par fission<br />

spontanée de cet élément. L'analyse de la pechblende (minéral d'uranium)<br />

par Khlopin et al. (1947) montra qu'elle contenait beaucoup plus de xénon<br />

qu'il n'yen avait habituellement dans les minéraux, et que la quantité de<br />

xénon trouvée était en étroit accord avec l'hypothèse du xénon produit par<br />

fission spontanée. En 1950, Mac Namara et Thode (1950) mesurèrent des<br />

42<br />

ans


concentrations en xénon et krypton de pechblende; ils interprétèrent<br />

l'abondance isotopique anormale trouvée comme le résultat de la fission<br />

spontanée de l'uranium. Ceci a été confirmé par Wetherill (1953). Phinney et<br />

al. (1978) pensent que les excès de xénon fissiogénique des sources de gaz<br />

carbonique de Harding county (Nouveau Mexique) coincident avec le spectre<br />

du xénon issu de la fission spontanée de 1'238U; ils estiment qu'au moins 80%<br />

(et peut-être la totalité) de l'excès de 136Xe est dû à la fission de 238U plutôt<br />

qu'à celle du 244pu. Allègre et al. (1986/87b) attribuent les excès de xénon<br />

fissiogénique trouvé dans des roches du manteau essentiellement à la fission<br />

spontanée de 238U.<br />

En vérifiant les travaux de Reynolds (1960) sur les rapports isotopiques du<br />

xénon de l'atmosphère et de la météorite Richardton, Kuroda (1960) estime<br />

qu'au moins 10 % du 136Xe de l'atmosphère est fissiogénique. Ce xénon<br />

fissiogénique ne proviendrait pas uniquement de 1'238U. 11 fait appel à la<br />

fission spontanée du 244pu pour expliquer les anomalies de xénon 131 à 136.<br />

Rowe et Kuroda (1965), à la suite du calcul de l'âge de la météorite Pasamonte,<br />

conclurent que le xénon fissiogénique dans cette météorite provient à la fois<br />

de la fission spontanée de 238U et du 244pu déjà éteint. Mais le pourcentage de<br />

la contribution de chacun de ces deux éléments n'a pas été donné. En raison<br />

de la longue période de la fission spontanée de l'238U, Bernatowicz et Podosek<br />

(1978) pensent que l'abondance du 136Xe fissiogénique dans l'atmosphère<br />

résulte en grande partie de la fission du 244pu éteint, qui était présent lors de<br />

la formation du système solaire.<br />

43


CHAPITRE 3<br />

A-<br />

METHODE EXPERIMENTALE<br />

INTRODUCTION<br />

Pour analyser les gaz rares, nous disposons d'un spectromètre de masse<br />

à gaz, précédé d'un ensemble dit "ligne" destiné à extraire, à purifier et à<br />

séparer les gaz rares entre eux. La méthode utilisée est de type volumétrique.<br />

B- DISPOSITIF EXPERIMENTAL DE LA METHODE<br />

VOLUMETRIQUE<br />

1- LIGNE: EXTRACTION. PURIFICATION ET SEPARATION DES GAZ RARES<br />

ENTRE EUX<br />

Ce dispositif (fig. 14) sert: à extraire les contenus en gaz dans des<br />

échantillons grâce à un four d'extraction ou broyeur, à purifier le mélange<br />

gazeux des espèces qui ne sont pas des gaz rares (mZ, NZ, HZO, HZS, HZ, des<br />

hydrocarbures... ) grâce' à des fours à titane et des pièges getter SAES; à<br />

séparer les gaz rares entre eux au moyen de deux pièges de charbons actifs<br />

refroidis par de l'azote liquide dont l'un est thermorégulé (CHI). Le but est,<br />

d'une part, d'obtenir dans le spectromètre une pression totale faible [les gaz<br />

rares ne représentent qu'une partie infime environ 5,13 10-3 % (javoy et<br />

al.,1986) des gaz libérés] et, d'autre part, une pression partielle maximale<br />

pour chaque gaz afin que la source fonctionne avec un bon rendement; par<br />

ailleurs il faut éviter l'apparition de masses parasites dans le spectre que<br />

nous allons réaliser.<br />

La ligne est construite en tube de verre "pyrex". Ele est équipée d'une<br />

pompe turbo-moléculaire (TURBO PFEIFFER TPH 110) et diune pompe ionique<br />

(RIBER P.I. 50 Z). Ces appareils permettent d'obtenir dans la ligne, lorsqu'elle<br />

n'est pas utilisée, un vide inférieur à 10-8 Torr indiqué sur ces dernièrs, les<br />

fours à titane étant à 850 0<br />

1- DESCRIPTION<br />

C<br />

La ligne est constituée de deux volumes principaux séparés par la<br />

vanne V4 (Fig. 14): un volume d'extraction appelé V4F, du four d'extraction<br />

(F) à la vanne V4, entre lesquels se placent le broyeur et un four à titane<br />

(Til); et un volume de purification noté V04 (de la vanne V4 à la vanne Vo)<br />

4S


· Cette partie purification comprend deux volumes, séparés par la vanne V3,<br />

utilisés pour la séparation des gaz: un volume V34 qui comprend le volume<br />

entre la vanne V4 et la vanne V3, entre lesquelles se place le piège à charbon<br />

actif thermorégulé, et un volume V30 (de la vanne V3 à la vanne VO). Dans ce<br />

dernier se trouvent deux petits getters SAES, un four à titane (Ti2), et deux<br />

pièges à charbon actif (CH2) et (CH3). Les pièges getter SAES de type API0 GP,<br />

contiennent un alliage Zr-Al (ils sont utilisés à température ambiante pour<br />

absorber l'hydrogène qui est gênant pour l'analyse de l'hélium); le four à<br />

titane est un tube céramique (inoxydable) autour duquel est enroulé une<br />

résistance ( 50 Q, 200 V); chaque spire est séparée de la suivante par une<br />

bande d'amiante; le tout est couvert du ciment céramique à l'alumine; il est<br />

fabriqué au laboratoire. Les petits pièges à charbon actif (CH2) et (CH3) sont<br />

portés à-196° C (refroidis à l'azote liquide); de même le piège à charbon actif<br />

thermorégulé, selon la température à laquelle il est porté, retient, par<br />

adsorption, des gaz rares plus ou moins lourds (paragraphe B-6 de ce chapitre<br />

3).<br />

La vanne VI permet d'isoler un petit volume VOl avant l'entrée du gaz<br />

dans le spectromètre (paragraphe B.II.5.d); certains échantillons<br />

(potassiques et riches en U et en Th) ou même des MORE ou des om<br />

contiennent une quantité en 40A et 4He importante. Le multiplicateur<br />

d'électrons est étalonné sur une certaine gamme; si la quantité de gaz<br />

introduit dans le spectromètre est trop importante, il n'y a plus de relation de<br />

linéarité entre le signal délivré par le multiplicateur d'électrons et la<br />

quantité de gaz émis par la source. Il y a alors des risques de saturation de<br />

l'amplificateur; on se trouve ainsi dans des conditions défavorables pour<br />

mesurer le gaz.<br />

La vanne V8 isole du reste de la ligne la partie four d'extraction et<br />

porte-échantillons; Pendant la mise en place des échantillons, cette dernière<br />

est mise à la pression atmosphérique. Après cette opération, on pompe ce<br />

volume à vide primaire avant d'ouvrir (par la vanne VS) vers la pompe<br />

turbo-moléculaire. Ainsi le reste de la partie extraction et le four Til ne sont<br />

pas mis. à l'air. Ceci est plus favoràble pour les blancs. Le broyeur<br />

communique avec la ligne par la vanne V7. Cette vanne est ouverte lors de<br />

l'expansion dans la ligne des gaz obtenus par broyage d'un échantillon.<br />

47


2- MISE EN PLACE DES ECHANTILLONS<br />

A chaque mise en place d'échantillons, on change le four d'extraction.<br />

La vanne V8 est alors fermée, l'ancien four est coupé et les nouveaux<br />

échantillons sont introduits dans la ligne. On introduit une fournée<br />

d'environ dix échantillons dans le porte-échantillons (fig. 14). Les<br />

échantillons sont placés dans un dispositif en forme de doigt de gant pour<br />

éviter de les confondre. Un nouveau four d'extraction (fig. 15) est alors mis<br />

en place et fixé à la ligne par une soudure.<br />

3- ETUVAGE DE LA LIGNE<br />

Avant la mise en service de la ligne, une importante opération<br />

d'étuvage est réalisée sur l'ensemble du système d'extraction et de<br />

purification. Des fours chauffés par des résistances sont descendus sur la<br />

ligne. La température est augmentée lentement et progressivement jusqu'à<br />

200 0<br />

Cet maintenue à cette température pendant environ quatre à sept jours<br />

(cependant les échantillons sont dégazés à 100-150 0<br />

C seulement au moyen<br />

des cordons chauffants enroulés autour des tubes de verre du porte­<br />

échantillons pour evlter une perte de He); on fait redescendre ensuite la<br />

température dans les mêmes conditions que son élévation. On veut éviter<br />

ainsi un choc thermique susceptible d'endommager les parties en verre ou<br />

les passages verre-métal. Les pièges à getter et les fours à titane sont dégazés.<br />

L'ensemble est pompé par une pompe turbo-moléculaire. La pression finale<br />

se situe aux alentours de 10- 8/10-9 Torr. Le but de l'étuvage de l'ensemble du<br />

système est de retirer les gaz adsorbés sur les parois internes de la ligne et<br />

sur les échantillons afin de réduire la contamination atmosphérique et le<br />

blanc du système de l'extraction et purification.<br />

4-<br />

4-a<br />

EXTRACTION DES GAZ<br />

Four d'extraction<br />

Le four d'extraction (fig. 15) est un tube en verre pyrex. Au fond de<br />

celui-ci, sont extraits des gaz des échantillons dans un creuset en molybdène.<br />

Le creuset est fabriqué par alésage d'un barreau de molybdène. Le tube du<br />

four est surmonté d'une visée optique permettant d'observer les échantillons,<br />

par exemple pendant la fusion; elle est protégée par un écran amovible<br />

49


Aimant<br />

F=========:! Bride<br />

Figure=!6: Broyeur<br />

" .<br />

Vanne a ultravlde<br />

TUb e en acier<br />

inoxydable<br />

Bille en acier<br />

inoxydalbe<br />

Echantillon


contre les projections des échantillons chauffés ou l'évaporation qui se<br />

dépose sur le verre, pouvant l'obscurcir. Le creuset, situé dans une bobine<br />

parcourue d'un courant alternatif de haute fréquence fourni par un<br />

générateur, est chauffé par effet joule dû à des courants induits (courants de<br />

Foucault).<br />

La partie inférieure du tube du four renferme une double paroi de<br />

verre dite "chemise à eau" entre laquelle circule l'eau. Elle sert à protéger<br />

l'enceinte de verre d'un réchauffement trop élévé. Entre cette chemise d'eau<br />

et le creuset, se place un tube en quartz servant d'écran au verre contre la<br />

chaleur et des projections d'échantillons du creuset. La température du<br />

creuset est mesurée par un thermocouple dont les deux fils en tungstène­<br />

rhénium (W S %-Re/W 2S %-Re) passent à travers la soudure verre-métal.<br />

Cette soudure verre-métal assure l'étanchéité (d'un côté 10-8 Torr de l'autre<br />

760Torr). Les extrémités des deux fils du thermocouple sont logées dans deux<br />

petits trous percés dans le creuset. Le dégazage dans le four d'extraction se<br />

fait en paliers successifs de température (en général trois paliers successifs<br />

de température); au premier palier la température est portée à 800° C;<br />

l'intérêt est de libérer les gaz faiblement liés-(contamination<br />

atmosphérique). Le second palier (1200° C) libère les gaz contenus<br />

essentiellement dans les vésicules. Le palier de haute température (1600° C)<br />

assure un dégazage complet de l'échantillon. Nous avons analysé ainsi les<br />

échantillons:<br />

2TlD40/2; 2TlD44/S3; 2TlD44/Centre; 2TlD44(1); 2TlD44(2); 2TlD4S/Sl.<br />

4-b Broyeur<br />

L'autre moyen d'extraire les gaz des échantillons est le broyage. Le<br />

broyeur (fig. 16) est composé d'un tube en acier inoxydable de 30 mm de<br />

diamètre, avec un fond arrondi. Il est utile d'avoir un fond arrondi sinon on<br />

ne peut pas broyer l'échantillon qui resterait dans les coins de l'enceinte. Le<br />

sommet du tube se termine par une bride qui permet le changement des<br />

échantillons. Ceux-ci sont broyés par une bille enacier inoxydable, de 2S mm<br />

de diamètre. La bille, grâce à un aimant, est entrainée vers le haut, le long<br />

des parois du tube du broyeur. On la laisse ensuite tomber en chute libre au<br />

fond du tube. En général nous opérons un broyage de 100 coups et nous<br />

mesurons les gaz libérés. Cependant dans un cas nous avons fait un broyage<br />

51


progressif, c'est à dire 4 coups/ 10 coups/ 100 coups et nous avons mesuré à<br />

chaque fois les gaz libérés.<br />

Nous supposons que la première expérience (4 coups) permet d'écraser<br />

les plus grandes vésicules, et que les deux expériences suivantes libèrent les<br />

gaz de vésicules de plus en plus petites. Il est intéressant d'analyser par cette<br />

méthode les échantillons vésiculeux. Seul l'échantillon 2nD 43 (0.6667 g)<br />

appelé "popping rock" fut soumis à une telle expérience.<br />

5- PURIFICA TlON<br />

Une fois le mélange gazeux libéré, il se répand dans le volume<br />

d'extraction. Il est exposé, pendant 15 minutes, à de la mousse à titane portée à<br />

une température de 850 0<br />

C (four à titane 1: Til). Au contact du titane chaud,<br />

certaines molécules sont dissociées (CH4, C02, H20, H2S, N2, ... ) avec<br />

dégagement d'hydrogène et piégeage de C, 0, N, S ... par formation de<br />

composés covalents (TiC, TiO, TiN, TiS,...); il se produit aussi une adsorption<br />

d'hydrogène à haute température, mais la réaction est freinée par l'oxydation<br />

du titane (Stout et Gibbons, 1955;Sourdillon, 1960). Mais selon ces auteurs, les<br />

réactions de piégeage de ces molécules précitées (CH4, N2, C02, H20, ... ) se<br />

produisent au-dessus de 700 0<br />

C. Ensuite, le four à titane est refroidi pendant<br />

30 minutes; il se produit un piégeage d'hydrogène par la mousse à titane<br />

(Stout et Gibbon, 1960, Dushman et Laffery, 1962); les résultats des études<br />

menées sur les propriétés physico-chimiques du titane révèlent que la<br />

vitesse d'absorption d'hydrogène devient grande et reste constante entre 20 0<br />

Cet 400 0<br />

C (Dushman et Laffery, 1962); ces auteurs indiquent que la solubilité<br />

d'hydrogène dans ce métal est très importante. Ils considèrent le titane<br />

comme un composé "hybride" titane-hydrogène (que les auteurs notent: TiHr:<br />

r désigne la densité de "l'hybride", ce nombre n'est pas entier; il est égal à<br />

1,75 si le contenu en hydrogène dans la solution solide est maximal). Selon ces<br />

derniers, lorsque les réactions d'absorption avec l'hydrogène sont réalisées,<br />

ce gaz peut être libéré après chauffage du métal à des températures élevées.<br />

Sourdillon (1955),StoutetGibbons (l960) ont indiqué qu'une fois les liaisons<br />

de type covalent établies entre le titane et le carbone, l'oxygène, l'azote, le<br />

souffre,..., les réactions ne sont plus réversibles; quant à l'hydrogène,<br />

Sourdillon doute de la réversibilité de la réaction après qu'il soit absorbé par<br />

ce métal.<br />

Les gaz rares ne sont pas liés du fait de leur inertie chimique. La<br />

procédure précédente de purification est répétée une deuxième fois (Ti2). La<br />

purification des gaz rares est complétée par deux pièges getter SAES qui ont<br />

52


une grande capacité d'absorption d'hydrogène. Après ces deux purifications,<br />

il reste essentiellement un mélange de gaz rares.<br />

6- SEPARATION DES GAZ RARES ENTRE EUX<br />

Le mélange des gaz rares étant purifié, il est préférable d'analyser<br />

chaque gaz rare séparément pour trois raisons:<br />

- la source fonctionne avec un meilleur rendement et une meilleure linéarité<br />

si la pression totale est inférieure à - 10-7 Torr. Lorsque la pression totale est<br />

forte les ions accélérés ont des chances de percuter des atomes se trouvant<br />

sur leur trajectoire; cela va diminuer le rendement de la source.<br />

- il est matériellement impossible de mesurer successivement tous les isotopes<br />

de He, Ne, A, Kr et Xe, 23 isotopes; il faudrait un temps beaucoup trop long; or<br />

un des problèmes de la spectrométrie à gaz rares est que les signaux évoluent<br />

au cours du temps, subissant des échanges avec les gaz adsorbés sur les parois<br />

internes de la machine (comme par exemple avec les gaz rares de<br />

l'échantillon de gaz précédent s'il y a effet de mémoire).<br />

-Il existe des cas d'interférences entre masses simplement et<br />

doublement ionisées des différents gaz ou molécules suivant les rapports<br />

masse/charge (m/q): la masse IID+ ou Tt(3) vient s'ajouter sur l'ion 3He+;<br />

LJOA2+ sur la masse 20+ de l'ion 20Ne+; CD22+ (44) sur 22Ne+; LJOA2+ sur OOKr+,<br />

On sépare les gaz rares en quatre fractions: He+Ne/A/Kr/Xe; Chaque<br />

phase de séparation dure 30 minutes, selon le mode suivant:<br />

Le piège à charbon actif thermo-régulé (CHI) est refroidi à la<br />

température -196° C à l'azote liquide. Il adsorbe les gaz lourds (A, Kr, Xe) et<br />

laisse libre He et Ne. Le volume convenable des gaz libres (VOl ou VŒ) (He,<br />

Ne) est introduit dans le spectromètre. Les gaz sont mesurés et ensuite<br />

évacués à l'aide d'une pompe ionique du spectromètre de masse et celle de la<br />

ligne. On ferme la vanne V4, Ensuite, le piège à charbon actif CHI est porté à<br />

la température -155° C. Cette température permet la désorption de l'argon<br />

alors que le krypton et le xénon restent adsorbés sur CHI. Il se produit un<br />

déséquilibre, une partie de l'argon est libérée. de CHI et immédiatement<br />

piégée par CH2 (refroidi à l'azote liquide: -196° C); ainsi on déplace l'argon de<br />

CHI vers CH2; cependant le Kr et Xe restent piégés par CHI. L'argon gazeux<br />

sera obtenu en fermant la vanne V3 et portant le piège CH2 à la température<br />

ambiante. Pour les mêmes raisons annoncées plus haut (voir paragraphes<br />

B.U et B.I1.S.d); un volume convenable (VOl ou Vœ) du gaz est introduit dans<br />

le spectromètre; puis le gaz est évacué après la mesure. CHI est ensuite porté à<br />

53


-110 0<br />

C, température de désorption du krypton, le xénon restant piégé; le petit<br />

piège CH2 est lui refroidi à l'azote liquide (-196 0<br />

C) et il yale même processus<br />

décrit en haut, déplacement de Kr de CHI vers CH2 dès que la vanne V3 est<br />

ouverte. On referme comme dans les cas précédents la vanne V3, et CH2 est<br />

porté à la température ambiante. Le gaz dans tout le volume VQ3 est introduit<br />

dans le spectromètre et mesuré ensuite. Enfin, après pompage de ce dernier,<br />

le xénon sera libéré de CHI à 110 0<br />

C (toutes ces températures sont obtenues au<br />

moyen d'un régulateur de température), et tout le volume V04 sera mesuré (le<br />

Kr et Xe sont moins abondants que les trois premiers gaz). Ainsi on peut<br />

obtenir les fractions de gaz individuel à 80-96 % près (voir tableau 3).<br />

Tableau 3 : un exemple sur des fractions de gaz individuel après séparation<br />

des gaz entre eux.<br />

11-<br />

1 -<br />

36A(%) 84Kr(%) 132Xe(%)<br />

Fraction d'A 90-96 10-15 4-6<br />

Fraction de Kr 4-10 82-86 5-10<br />

Fraction de Xe 0 1-3 91-84<br />

SPECTROMETRE DE MASSE ARES/BO 1<br />

PRINCIPES DE LA METHODE<br />

Le spectromètre de masse à gaz est conçu pour mesurer des quantités et<br />

les rapports isotopiques des gaz rares. Il faut au préalable l'étalonner. Le<br />

standard commode utilisé est l'air pour tous les gaz rares sauf pour l'hélium<br />

(il est en abondance très faible dans l'air). Pour cet élément, nous analysons<br />

un échantillon préalablement mesuré par d'autres laboratoires; et un<br />

ajustement des valeurs d'hélium est fait lorsqu'il y a un écart entre les<br />

mesures. Pour l'air, au moyen d'un dispositif (fig. 20), nous utilisons une<br />

quantité connue ( 1,104.10-4 cm3 STP) . La quantité de chaque gaz est connue,<br />

puisque leur pourcentage dans l'air est bien déterminé (voir U. S. Standard<br />

Atmosphère, 1962 et Mirtov, 1961). La méthode volumétrique consiste à<br />

rapporter ces quantités de gaz connues au signal délivré (il s'établit alors une<br />

relation linéaire entre l'abondance du gaz et le signal délivré pour ce gaz).<br />

Ainsi il est possible de calculer l'abondance du gaz mesuré dans un<br />

échantillon. Cette méthode exige la connaissance de la sensibilité de<br />

S4


3- SOURCE D'IONS<br />

La source d'ions (fig.18) est une source conçue par Heinrich Baur (EnI<br />

Zurich, Suisse)[H. Baur, 1980].Ble ne comporte pas d'aimant dans la chambre<br />

d'ionisation comme dans la source de Nier (Nier A.O., 1950). Le problème de la<br />

source à gaz est d'accroître le rendement d'ionisation; les ions sont créés par<br />

collision des atomes du gaz avec les électrons émis par le filament chaud; la<br />

probabilité de collision est faible dans les conditions où l'on désire travailler.<br />

La solution réalisée par Nier est de placer dans la source un champ<br />

magnétique amenant les électrons à faire un mouvement hélicoïdal dans leur<br />

trajectoire. Celui-ci augmente le parcours des électrons entre le filament et la<br />

trappe, accroissant ainsi la probabilité de collision. Mais ce procédé paraît<br />

compliqué; ce type de source se révèle sensible aux variations de pression, à<br />

la fois pour la sensibilité et la discrimination de masse.<br />

Baur n'a pas mis de champ magnétique dans la source (fig. 18). Cette<br />

source est particulièrement étudiée pour que sa sensibilité dépende très peu<br />

de la pression dans les conditions où l'on travaille [pour des détails, consulter<br />

Baur, 1980]. Cette source est à symétrie cylindrique. Ble possède un excellent<br />

rendement qui varie de 20% lorsque la pression partielle passe de 10- 8 à 10-6<br />

Torr. Nous avons jusqu'à présent, analysé les gaz des échantillons basaltiques<br />

à des pressions inférieures à 10- 7 Torr. La source produit des ions, les<br />

accélère dans la direction de l'axe optique du spectro, et les focalise sur une<br />

fente-source grâce à diverses lentilles électrostatiques (fig. 18).<br />

La largeur de la fente est 0.15 mm. Ble a été choisie pour obtenir une<br />

sensibilité importante pour les gaz peu abondants, et pour séparer les<br />

isotopes du xénon. Par contre, elle ne permet pas de séparer par exemple le<br />

pic de l'hélium-3 du pic formé par les ions 00+ et T+. Nous verrons dans ce<br />

qui suit les solutions apportées à ce problème.<br />

4- COLLECTION DES IONS ET FORMA TlON DU SIGNAL<br />

Le spectromètre de masse ARESlBO 1 possède un système de deux fentes<br />

images; une donne accès à la cage de Faraday et l'autre au multiplicateur<br />

d'électrons (multi). Le gain du multiplicateur est de 17700 à une tension de<br />

14DOV. Cette valeur élevée offre au spectro une grande sensibilité (voir plus<br />

loin) . Le multiplicateur d'électrons (17 dynodes) permet de mesurer de très<br />

petites quantités de gaz (3He, 36A, Kr, Xe) de l'ordre de 10-12 cc STP pour 1'36A<br />

et 10- 14 cc STP pour le l30Xe; avec la cage de Faraday, on mesure de grandes<br />

quantités de gaz (4He, 4OA) jusqu'à 10-5 cc STP pour 1'40A et 10-7 cc STP pour<br />

58


paramètres géométriques] les valeurs des facteurs varient très peu au cours<br />

du temps. Les valeurs moyennes des facteurs: M 109/F 1011 , M lO 11 /M 109, M<br />

10 9 /F 1010 ainsi que leurs déviations standard sont respectivement: 145 ± 2;<br />

85± 1; 1770± 2. Ces valeurs montrent que les facteurs peuvent être considérés<br />

comme constants au cours d'un temps de quelques jours, mais peuvent varier<br />

davantage sur un laps de temps de quelques semaines voire des mois. C'est<br />

pour cela que les facteurs sont déterminés pour chaque mesure..<br />

Nous pouvons estimer que l'appareil travaille dans des conditons<br />

satisfaisantes.<br />

Des rapports isotopiques supérieurs à 106 peuvent être mesurés après<br />

détermination des facteurs multi-Faraday.<br />

Ce spectromètre de masse présente quelques inconvénients. Avec les<br />

largeurs de la fente source (0.15 mm) et de la fente du multi (004 mm), le<br />

pouvoir séparateur théorique de l'appareil est de 207; la valeur mesurée du<br />

pouvoir séparateur est de 190 à 50 % de hauteur du pic. Par contre il a une<br />

bonne sensibilité. Ce pouvoir séparateur est suffisant pour séparer les<br />

isotopes les plus lourds, par exemple le xénon, mais insuffisant pour séparer<br />

le pic de 3He du pic de la contribution en I-ID+ + Tt, il faudrait 600. Cependant,<br />

la paroi en verre du spectromètre (paragraphe B.II.2) permet d'éliminer<br />

facilement par étuvage l'hydrogène et les autres gaz adsorbés sur le verre,<br />

contrairement au spectromètre à paroi en métal qui dégage en général<br />

beaucoup d'hydrogène; de plus, la mise en place de deux pièges getter SAES<br />

utilisés à la température ambiante minimise la quantité d'hydrogène dans le<br />

spectro, c'est à dire la contribution de I-ID+ et Tt sur la masse 3. Par exemple<br />

(J-ID+ + 1't-)/1-12+ =0,00025,or la quantité de H2+ est mesuré par le spectromètre;<br />

on arrive ainsi à corriger la contribution en I-ID+ + T+. La contribution en<br />

l-lD+ + Tt- est en général inférieure à 1 % de 3He mesuré pour les MORE.<br />

5- MESURES ET CORRECT/ONS<br />

5-a Mesure d'une prise d'air - Sensibilité - Discrimination de masse<br />

Pour que les mesures de quantités de gaz et de rapports isotopiques<br />

soient exploitables, il faut les rapporter à la mesure, d'un standard connu; on<br />

utilise l'air pour Ne, A, Kr et Xe. Pour l'He, on mesure un échantillon déjà<br />

analysé par d'autres laboratoires. Nous utilisons cet échantillon comme<br />

standard. Ceci permet d'évaluer:<br />

61


Vi = 0,61 cm 3 j V2 = 1022<br />

3<br />

cm j V3 =<br />

0,18515 cm 3<br />

(volume calibré).<br />

Figure 20: Appareils pour les prises d'air<br />

vers<br />

la 1i gne


2_ d'autre part, les sensibilités pour les divers gaz;<br />

la sensibilité est le volume du gaz mesuré divisé par l'intensité du signal<br />

exprimé en mV. Elle permet de calculer les quantités de gaz (méthode de<br />

comparaison des hauteurs de pics). Nous présentons figure 20 l'appareillage<br />

destiné à faire des"prises d'air".<br />

Les volumes successifs servent à diluer le gaz. Mais avant la prise d'air,<br />

l'ensemble des volumes est vidé jusqu'à obtention d'un vide de 10- 7 Torr. Nous<br />

séparons en un premier temps une quantité de 0,61 cc STP d'air dans le petit<br />

volume VI, la vanne v 1 étant fermée; puis les gaz sont détendus dans le<br />

volume VI + V2 après avoir fermé la vanne vo. Le volume V2 (1022 cc STP)<br />

nous sert, pour de nombreuses fois, de prise d'air. Avec le volume V3 calibré<br />

(0,1852 cc STP), nous introduisons dans le spectro, à chaque fois, une quantité<br />

fixe de gaz lors d'une prise d'air. A ce niveau deux objectifs sont fixés:<br />

-il faut connaître le volume d'air introduit dans le spectro en supposant qu'il<br />

est dans les conditions standard de température et de pression;<br />

-il faut déterminer la sensibilité du spectromètre.<br />

Pour résoudre ce problème, nous appliquons la loi de MARIOTTE des gaz<br />

parfaits; et nous supposons que la température est constante et égale à la<br />

température standard.<br />

Supposons que Pl représente la pression atmosphérique, la détente du gaz se<br />

traduit par la relation:<br />

la deuxième détente du gaz est traduite par:<br />

or V3


on trouve Vo = 1,10410- 4 cm3 STP d'air et la quantité de chaque gaz, à raison<br />

de leur proportion dans l'air (tableau 6):<br />

Tableau 6: quantité de chaque gaz pour une prise d'air<br />

gaz abondance proportion dans l'air rVol(%)l<br />

He 579.10-10 cm3 STP 5,24.10-6<br />

Ne 201.10-9 cm3 STP 1 82.10-5<br />

A 103.10-6 cm3 STP 934.10-3<br />

Kr 126.10-10 cm3 STP 1 14.10-6<br />

Xe 961.10-12 cm3 STP 87.10-8<br />

Les causes des fluctuations des sensibilités du spectro sont multiples:<br />

_l'électronique est sensible aux variations de la température bien que le<br />

spectro soit installé dans une pièce thermo-régulée;<br />

- le vieillissement du filament du spectromètre;<br />

- la modification des paramètres géométriques du spectromètre (changement<br />

de la position de l'aimant lors de l'étuvage du spectro ou d'une ouverture de la<br />

paroi en verre de celui-ci pour d'éventuelles réparations, etc ... ).<br />

C'est pourquoi la prise d'air doit être fréquente. Dans la plupart du temps, les<br />

valeurs des sensibilités restent contantes au cours du temps. Le tableau 7 ci­<br />

aprés indique les sensibilités.<br />

Tableau 7: sensibilité du spectro pour chaque gaz en cc STP/mV.<br />

Eléments F 1010 FlO11 M 109 M 10 11<br />

41-le( 10-11 ) 167 500± 8375 1155± 0057<br />

20NeOO-12) 7 624± 0076<br />

36A(l0-13) 8 949± 0181<br />

84Kr( 10-14) 2,622± 0005<br />

132Xe(l0-14) 3,640± 0,021<br />

Pour l'hélium nous avions comparé les valeurs mesurées par D. W. Graham<br />

(1987) sur des basaltes transitionnels avec celles que nous avions mesurées;<br />

nous trouvons, après le calcul sur la masse 4, une sensibilité de 1,67510- 9 cm 3<br />

STP ImV sur F 10 11 et 1,155 10-11 cm3 STP ImV sur M 109. L'erreur sur He à<br />

partir des données de Graham (987) est estimée à 5 %. Pour le reste des gaz,<br />

les sensibilités sont obtenues à partir d'une prise d'air.<br />

66


due au dégazage du creuset et de l'enceinte du four. L'élévation de la<br />

température augmente l'énergie cinétique des gaz.<br />

Les gaz du blanc lors de l'expérience de broyage proviennent des surfaces de<br />

l'échantillon; durant le broyage les surfaces de la bille et du broyeur se<br />

frottent avec les échantillons frais des MORE entraînant la libération de ces<br />

gaz (Staudacher et al., 1986).<br />

5-c Mesure du bruit de fond du spectromètre de masse<br />

Malgré le pompage par une pompe ionique et l'étuvage du<br />

spectromètre, il reste toujours du gaz. Ce gaz provient probablement des gaz<br />

et des hydrocarbures adsorbés sur les parois internes du verre et de la<br />

désorption de la pompe ionique et des parties métalliques.<br />

Cette résiduelle de gaz est appelée "bruit de fond" du spectromètre.<br />

Avant l'introduction du gaz à mesurer (He, Ne, A) il est indispensable<br />

de mesurer le bruit de fond du spectromètre. Lorsque celui-ci est réalisé, il<br />

sera déduit de la mesure d'un échantillon, sauf pour le Kr et le Xe. Pour ces<br />

gaz, il est impossible de détecter un bruit de fond. Les quantités maximales<br />

limites pour le Kr et le Xe sont environ 0,1-0,3 mY pour chacun; ceci<br />

correspond à 0,2-0,8.10-14 cm3 STP pour la masse 84 et 0,4-1.10- 14 cm 3 STP<br />

pour la masse 132.<br />

A titre d'exemples nous indiquons ci-après quelques valeurs du bruit de fond<br />

des masses suivantes:<br />

Tableau: 9 valeurs du bruit de fond des masses: 4, 20,36,40.<br />

masse abondance<br />

4 2,3.10-8 cm3 STP<br />

20 7 0.10-12 cm3 STP<br />

36 4 0.10-13 cm3 STP<br />

40 2 0.10-11 cm3 STP<br />

On peut affirmer que les analyses des échantillons sont réalisées dans<br />

des conditions satisfaisantes. Tout comme la mesure du blanc de la ligne, les<br />

masses 4, 20,36,38,40, lors de la mesure du bruit de fond du spectromètre sont<br />

mesurées sur M 109. Les bruits de fond des masses, 3, 21, 22, 38 ne sont pas<br />

mesurés parce que les intensités des signaux, comme dans le cas du Kr et du<br />

Xe, ne peuvent pas être détectées par le spectromètre (très faibles).<br />

68


S-d Mesure d'un échantillon de gaz<br />

Après la mesure du bruit de fond du spectro, le gaz peut être introduit.<br />

La mesure des gaz se fait en statique. Cela consiste à fermer la vanne qui<br />

communique avec la pompe ionique du spectro ; le gaz est introduit dans<br />

l'appareil. Après l'entrée du gaz, on attend que les pressions s'équilibrent<br />

avant de le mesurer. Rappelons que certains gaz sont très abondants dans les<br />

matériels terrestres (l'isotope 4 de l'hélium: 4He et l'isotope 40 de l'argon:<br />

4OA) ; or le signal maximal délivré par ARESlBO 1 est de 10 volts. 11 est utile,<br />

lors de l'introduction du gaz, d'isoler d'abord, avec la vanne VI un petit<br />

volume VOL aussi bien pour l'hélium que pour l'argon. On vérifie très<br />

rapidement la quantité de gaz contenue dans ce petit volume; connaissant<br />

dans le cas de l'hélium le facteur multiplicatif (12 = VOF/ VOl pour l'He), si la<br />

totalité VOF du gaz peut être mesurée, on introduit tout le volume du gaz dans<br />

le spectro ; lorsque le signal relatif à 4He est voisin de l'intensité maximale<br />

mesurable, il est préférable de n'introduire dans le spectro que le petit<br />

volume VOl. On opère ainsi à cause de la forme du pic: le plat du pic est moins<br />

bon lorsqu'on approche de la saturation.<br />

Dans le cas de l'argon, le facteur multiplicatif ( V03 / VOl) est de 5.<br />

11 est toutefois utile d'introduire au préalable le petit volume VOl pour les<br />

mêmes raisons précédentes.<br />

Lorsque la mesure des gaz est réalisée, il faut extrapoler les intensités et les<br />

rapports isotopiques vers le temps d'introduction du gaz dans le spectromètre.<br />

Cette opération est nécessaire car il se produit plusieurs phénomènes:<br />

1) consommation des gaz par ionisation et implantation dans les collecteurs et<br />

les parois du spectromètre,<br />

2) échange des gaz avec les gaz des parois internes du spectromètre. Ce<br />

dernier change parfois significativement les rapports isotopiques. Par<br />

exemple en mesurant l'argon avec un rapport 4OA/36A important le<br />

phénomène suivant se produit: 1'40A est consommé (voir le cas précédent)<br />

mais 1'36A augmente dans le spectromètre dû à un échange du gaz à analyser<br />

avec des gaz implantés sur les parois qui ont un rapport isotopique<br />

atmosphérique; il est donc nécessaire de déterminer les intensités et les<br />

rapports isotopiques des gaz au temps d'introduction du gaz dans le<br />

spectomètre(fig. 21);<br />

3) pour l'hélium on peut observer que 4He augmente dû à la diffusion de<br />

l'hélium atmosphérique dans le spectromètre. Ceci n'influence en général<br />

pas les rapports 4He/3He dû à la grande quantité d'hélium dans les MORE.<br />

69


de xénon, l'isotope 130 (BOXe) est utilisé comme isotope de référence<br />

parcequ'il est stable et non radiogénique.<br />

Les valeurs brutes obtenues sont ramenées à une seule configuration<br />

de mesure (grâce aux facteurs multi-Faraday). Ces valeurs sont corrigées:<br />

- des valeurs du bruit de fond<br />

- des valeurs du blanc<br />

- des valeurs de la contribution des masses parasites (HD+, T'+, 4OA2+, 40A+2,<br />

... )<br />

- et de la discrimination de masse.<br />

Lorsque ces opérations sont réalisées, il est possible de calculer les<br />

valeurs finales des concentrations et des rapports isotopiques de<br />

l'échantillon.<br />

5-1 Calcul des erreurs<br />

-Erreurs sur les rapports isotopiques corrigés de la discrimination de_masse<br />

RI(l): rapports isotopiques mesurés de l'échantillon<br />

1: un paramètre variant de I à une valeur p<br />

0RI: erreurs sur RI (1)<br />

Rrrn(l): rapports isotopiques mesurés de l'air<br />

aRma: erreurs sur Rma(I)<br />

Ra(l): rapports isotopiques théoriques del'air<br />

On suppose que l'erreur sur le rapport isotopique de l'atmosphère [Ra(l)] est<br />

nulle; ce qui est justifié puisque tout le monde utilise les mêmes rapports.<br />

R2(l): rapports isotopiques de l'échantillon corrigés de la discrimination de<br />

masse<br />

Si nous désignons par OR2, les erreurs sur R2(1);<br />

nous savons que: R2(1) =RI (I).Ra(I)/Rrrn<br />

En définissant une fonction des variables RI(l) et Rrrn(l), F(RI,Rrrn ):<br />

F( RI ,Rrrn) =In( R2 (1)) = In(Rl) - ln (Rrrn ) + ln (Ra)<br />

(dF)2 =(oF/oRI)2 .ORI 2 + (oF/oRrrn)2.oRma2<br />

- Erreurs sur des rapports isotopiques corrigés du blanc<br />

lm: intensités mesurées des gaz dans l'échantillon<br />

0lm: erreur sur lm<br />

lb: intensités mesurées des gaz du blanc<br />

72


al b: erreurs sur 1b<br />

1\3(1): rapports isotopiques corrigés du blanc de la ligne<br />

0IU: erreurs sur R3(1)<br />

1\3(1) =(lm.R2(I) - Ib.Ra(l))/(lm -lb)<br />

0R3 = ([1\2(I)/(Im.R2(I) - Ib.Ra(l)) - lI(Im - Ib)]2.0Im 2 + [Im.oR2/(Im.R2(1) ­<br />

Ib.l\a(l))]2 + [(l\a(l)/(lm.1\2(I) - Ib.Ra(l)) - lI(1m -lb)]2.0Ib2}112<br />

- Erreurs sur la sensibilité du spectromètre<br />

G(I): quantité de l'isotope d'un gaz mesurée dans la prise d'air (cc STP)<br />

oc; erreur sur G(I)<br />

ln: intensité du signal mesurée pour un isotope contenu dans la prise d'air<br />

(mV)<br />

al n: erreur sur 1n<br />

If: intensité du signal d'un isotope de ce gaz dans d'autres fractions de gaz lors<br />

de la séparation des gaz rares entre eux (seulement pour A, Kr, Xe).<br />

Iz: intensité du zéro du pic (seulement pour He, Ne, A)<br />

On suppose que les erreurs sur Iz et If sont négligeables.<br />

S(I): sensibilité du spectromètre pour un gaz donné (cc STP/mV)<br />

aS: erreur sur S( 1)<br />

S(I) =G(I)/(ln + If - lz)<br />

aS =[(oc;lG(I)) 2 + (OIn/(In + If-Iz) )2]112<br />

- Erreur sur la concentration d'un isotope du gaz dans l'échantillon<br />

Ibr: intensité du signal du bruit de fond de ce gaz<br />

Isf: intensité du signal mesurée pour un isotope de ce gaz contenu dans<br />

d'autres fractions de gaz lors de la séparation des gaz rares entre eux<br />

Iz: intensité du zéro du pic<br />

On suppose que les erreurs sur Iz, Isf et Ibr sont négligeables.<br />

P: poids de l'échantillon de roche (en gramme: g)<br />

op: erreur sur P<br />

C(I): concentration réelle d'un isotope du gaz dans l'échantillon de roche (cc<br />

STP/g)<br />

oc: erreur sur C( 1)<br />

C(I) =(lm + Isf - Ibr - Ib-Iz).S/P<br />

Nous rappelons que l'erreur peut être calculée à partir de la fonction:<br />

F(Im, lb, P, S) = In(lm + Isf - Ibr - lb - Iz) + InS - 1n P<br />

73


et on écrit: (dF)2 = (aF/aIm)2a1m 2 + (aF/aIb )2a1b2 + (aF/aS)2as2 + (aF/ap)2ap2<br />

lac = [(alm 2 + alb 2 )/(Im + Isf - Ibr - Ib- Iz)2 + (as/S)2 + (ap/p)2]112<br />

74


CHAPITRE 4 LOCALISATION, DESCRIPTION DES ECHANTILLONS,<br />

RESULTATS ET DISCUSSION<br />

A- 1) LOCALISATION<br />

La localisation des roches analysées est indiquée à la figure 22. Elles<br />

ont été draguées à l'axe de la dorsale médio-Atlantique lors d'une mission<br />

Franco-Soviétique à bord du navire océanographique Soviétique AKADEMIK<br />

BORIS PErROY (Vernadsky Institute for geochemistry Moscow), d'avril à mai<br />

1985.<br />

Les échantillons notés 2nD 40 à 2nD 48 sont des basaltes de dorsale (MORS)<br />

d'âge zéro, récoltés à l'axe entre 12° 24' N et 16° 20' N [figure 22 et 23].<br />

L'échantillon 2rrD 40/2 a été prélevé entre la zone de fracture Marathon et la<br />

zone de fracture Mercurius; 2rrD 43, 2rrD 44, 2rrD 45, se situent sur le haut<br />

topographique 14° N, limité au Sud par la zone de fracture Marathon et au<br />

Nord par la zone de fracture 15-20; immédiatement au Nord de la zone de<br />

fracture 15-20, se situent les zones de prélèvement des échantillons 2rrD 47 et<br />

2rrD 48. Lors de la même 'mission, d'autres échantillons ont été dragués dans<br />

l'Atlantique Sud; il s'agit de 2rrD 26 situé à l'axe de la dorsale à 19° 59'30s, au<br />

Sud-Ouest de l'île de St-Hélène et 2rLD 35 (8° 41' S) sur le flanc Ouest de<br />

l'anomalie magnétique 13, dont l'âge est de 30 millions d'années (Ma), au<br />

voisinage de la ligne de coulée Ascension. Aucun de ces échantillons n'a été<br />

prélevé sur le flanc d'une faille transformante; un des buts de cette mission,<br />

est d'examiner les variations isotopiques des gaz rares et des traceurs non<br />

volatils en fonction de la topographie; en d'autres termes, on veut savoir si<br />

les dorsales océaniques de haute topographie ont la même composition<br />

chimique que celles de basse topographie; les premières seraient-elles le<br />

résultat d'une montée de matériel de type point chaud (Schilling et al., 1985)?<br />

Un échantillon de MORE CH 31-DR 11, appelé "popping rock", de la zone<br />

FAMOUS, a été dragué en 1972, lors d'une mission du navire océanographique<br />

Jean Charcot, sur un bord du rift médio-Atlantique à la latitude 36° 49' N, au<br />

sud des Açores (Hekinian et al., 1973) [figure 22J.<br />

L'échantillon WPli, qui est une roche de l'île de St'-Paul, est situé près de l'axe<br />

de la dorsale, dans l'Atlantique Sud (0 0<br />

56' N,29° 22' W) [Roden et al., 1984J.<br />

Les localisations précises, les profondeurs de dragage et les vésicularités sont<br />

indiquées au tableau 10.<br />

77


ofondeur[m]<br />

3,000<br />

4,000<br />

5,000<br />

2 TI0 - tJ.C':><br />

12<br />

13 14.· 15<br />

latitude<br />

Figure 23: Localisalion des échantillons suivant la profondeur cl la latitude.<br />

16


Tableau: 10 localisation, profondeur et vésicularités des échantillons<br />

Sous-échantillons Localisation Profondeur Vésicularité<br />

rml f%l<br />

2nD- 26 19° 59'30S 2470 nd<br />

11 ° 52'90W<br />

35 8 ° 41' S 4650 nd<br />

20° 00' W<br />

40 12° 24' N 4620 nd<br />

44° 06'09 W<br />

43 13° 46' N 3510 17,1<br />

45° 00'60 W<br />

44 14° 19'90N 3290 1,11<br />

45° 02'64 W<br />

45 14° 29'90 N 3750 1,44<br />

44° 50'25 W<br />

47 15° 52'84 N 3420 1,83<br />

.,<br />

46°34'53 W<br />

48 16° 20'80 N 3440 2,77<br />

46° 35'50 W<br />

CH31-DR 11 36° 49'3 N 2480 nd<br />

3Y 15' W<br />

WPIi 0° 56' N - nd<br />

29° 22' W<br />

nd: la vésicularité n'a pas été déterminée.<br />

2- DESCRIPTION DES ECHANTILLONS.<br />

Nous avons sélectionné, lors de la préparation des échantillons, des<br />

fragments de verres basaltiques. Ceci a été réalisé sous une loupe binoculaire,<br />

au moyen d'une pointe métallique, en enlevant les phénocristaux. Ces verres<br />

sont de taille centimétrique. Le choix de ces grandes tailles présente deux<br />

avantages:<br />

- le premier consiste à minimiser la surface par rapport au volume ce qui<br />

permet de réduire la quantité de gaz atmosphérique adsorbé en surface<br />

(Sarda et al., 1985),<br />

79


Figure 24: Section agrandie de la "popping rock".


- le second est l'absence de fragmentation des échantillons (durant la<br />

préparation),· qui limite la perte de gaz contenu dans les vésicules. Ces<br />

dernières contiennent en effet la majorité des gaz rares de l'échantillon.<br />

"La presque totalité des échantillons n'a pas fait l'objet d'une étude<br />

pétrographique mais les compositions chimiques permettent de les classer.<br />

Les d'éléments majeurs mesurés par Bougault et al. (1988), sur les<br />

échantillons 2nD 40 à 2rrD 48 (tableau 11), montrent que les basaltes dragués<br />

entre 10° N et 1r N sont typiquement de composition tholéitique. Ceci est<br />

aussi valable pour les dragues 2rrD 26 et 2rrD 35. Tous ces échantillons sont des<br />

verres tholéitiques, avec de rares phénocristaux, à l'exception de 2rrD 40, qui<br />

contient des phénocristaux de plagioclase et quelques olivines de taille<br />

centimétrique.<br />

La proportion des vésicularités a été déterminée sur une coupe polie. Elle est<br />

de 1 à 3 % en volume, sauf pour la "popping rock" 2rrD 43 (fig. 24) où elle<br />

atteint 17 %. Cet échantillon est extrêmement riche en volatils: sur le pont du<br />

navire ont été perçus des sons audibles, des éclatements de vésicules<br />

immédiatement après le dragage, dus, probablement à l'effet de<br />

décompression (Communication personnelle à Ph. Sarda); sous cet effet,<br />

l'échantillon effectuait de petits sauts, d'où le nom "popping rock". L'analyse<br />

de tous les gaz rares de tels échantillons a été réalisée lors de cette étude.<br />

L'analyse des éléments majeurs de la "popping rock" CH 31-DR 11 faite par<br />

Hékinian et al. (1973) [tableau 11] ne présente pas de caractéristiques<br />

particulières. Elle montre qu'elle a une composition tholéitique. Les cristaux<br />

d'olivines y sont rares. Ces auteurs notent une vésicularité importante de<br />

l'ordre de 10% en volume. Cette popping rock CH 31-DR 11, comme celle de la<br />

drague 2rrD43 a subi des pertes de gaz importantes après le dragage.<br />

D'après Wiseman (1966), Roden et al. (1984), la roche WPli de St-Paul, vient<br />

d'un complexe ultramafique mylonitisé. C'est une péridotite à olivine-deux<br />

pyroxènes-spinelle, contenant 10 à 15% de hornblende clair-marron.<br />

81


B- PROCEDURES ANALYTIQUES<br />

Nos échantillons, avant leur mise en place dans le porte-échantillons,<br />

ont été nettoyés dans un bain ultrasonique d'éthanol ultra pur pendant 10<br />

minutes et ensuite séchés et pesés. Le poids varie entre 0,5 et 2,5 grammes<br />

[tableau 13].<br />

La méthode d'extraction des gaz rares est décrite au chapitre 3. La<br />

température des différentes fractions et le nombre de coups pour chaque<br />

fraction de broyage sont donnés aux tableaux 12 et 13. Les échantillons<br />

broyés sont notés "C". Un aliquot de la popping rock 2rrD43 a été mesuré dans<br />

une ampoule de gaz appelée 2nD 43* (tableaux 12 et 13); la préparation de<br />

celle-ci faite dans le laboratoire des isotopes stables de l'l.P.G. de Paris ( de M.<br />

Javoy) était destinée à l'analyse des isotopes stables.<br />

Tous les gaz rares ont été mesurés avec le spectromètre de masse ARESlBO l.<br />

Les données isotopiques d'hélium de Sarda et al. (1988) ont été incluses.<br />

C- RESULTATS ANALYTIQUES<br />

Nous donnons les concentations et les rapports isotopiques des gaz<br />

rares aux tableaux 12 et 13. Nous avons également reporté les concentrations<br />

du krypton; par contre les rapports isotopiques de cet élément ne sont pas<br />

mentionnés car identiques à ceux du krypton de l'air. Les rapports<br />

isotopiques du néon ont été déterminés par Sarda et al. (1988) sauf pour 2nD<br />

43 mesuré par fractions de broyage. On doit souligner que les mesures<br />

d'argon et d'hélium sont:<br />

a) plus complètes (les très petites quantités de xénon sont parfois impossibles<br />

à mesurer),<br />

b) plus précises que celles du xénon.<br />

C'est pourquoi l'interprétation des données se limitera à l'argon et l'hélium.<br />

Nos mesures révèlent des variations des rapports isotopiques 40Ar/ 36 A<br />

e:-..1:rêmement importantes sur une petite distance (450 km): de 340 ± 5 à 28150<br />

± 330; cette valeur apparaît plus élevée pour les MORE; on petit constater des<br />

variations similaires des concentrations d'argon, avec des valeurs extrêmes<br />

de 10- 11 et 10- 7 cc STP/g pour l'argon 36(36A), de 5.10- 8 et 2,84.10- 5 cc STP/g<br />

pour l'argon 40radiogénique (40A*) [40A* = (40A/36A - 295,5)(36A)], soit un<br />

facteur 10000 pour les variations d'36A, et 1000 pour celles d'40A*. Ces<br />

variations isotopiques dépassent celles déjà connues sur les dorsales<br />

océaniques. De plus, certains des échantillons du segment étudié (14° N) ont<br />

83


\- ECHANTILLONS DE L'ATLANTIQUE NORD<br />

a) Les échantillons 2IID 40 à 2IID 48<br />

L'échantillon 2rrD40/2 situé au sud du haut topographique étudié, dans<br />

un petit segment de dorsale décalé par transfonnante, est le plus profond de<br />

l'ensemble de nos échantillons de l'Atlantique Nord (4620 m). Deux aliquots<br />

ont été analysés suivant deux méthodes d'extraction de gaz; l'un, 2rrD 40/2C<br />

soumis au broyage en une seule fraction (100 coups), a une concentration en<br />

36A de 13,8 ± 0,5.10- 12 cc STP/g et un rapport 40A/36A de 22960 ± 560; par<br />

contre, celui qui est analysé à l'aide de la méthode de chauffage par paliers de<br />

température (800° C, 1200° C, 1600° C), montre respectivement, 23,1 ± 0,3.10­<br />

12; 64,7± 2,7.10- 12 et 7,8 ± 1,3.10- 12 cc STP/g pour les concentrations en 36A,<br />

soit une concentration totale de 95,6.10- 12 cc STP/g en 36A, et 19700 ± 260,<br />

28150± 330et 352± 10 pour les rapports 40A/36A.<br />

Les rapports 4He/ 3 He de ces deux sous-échantillons sont analogues à la<br />

moyenne des MORE, 83000et 86000.<br />

11 est intéressant de noter deux phénomènes:<br />

- une faible concentration d'argon dans l'aliquot broyé en une seule fraction<br />

alors que le total de ce gaz dans celui chauffé par paliers de température est<br />

plus important, d'un facteur 7 (tableau 12). Ceci pourrait signifier que les<br />

vésicules de cette roche ne sont pas réparties de façon régulière, par<br />

conséquent les concentrations de gaz dans le verre sont inhomogènes.<br />

- le rapport isotopique d'argon du premier sous-échantillon (22960) est moins<br />

élevé que le rapport (25160) obtenu des deux dernières fractions de dégazage,<br />

à 1200° et 1600° C, du second.<br />

Nous insistons sur le fait que le broyage des échantillons et le chauffage par<br />

paliers de température successifs sont deux méthodes complémentaires; la<br />

première libère les gaz des vésicules et, il semblerait d'après Staudacher et al.<br />

(1986) qu'elle libère peu de gaz atmosphériques adsorbés sur les surfaces de<br />

l'échantillon et surtout pas de gaz dissous dans le verre; la seconde méthode<br />

libère, en général, au palier de température voisin de 800° C ùne proportion<br />

importante de gaz atmosphériques adsorbés à la surface, dans des fissures, à<br />

l'exception de l'hélium qui diffuse même à cette température; on note près de<br />

64 % du total de l'hélium diffusé dans l'échantillon 2nD 40/2 pendant 30<br />

minutes, et dans les paliers plus élevés les gaz des vésicules et de la matrice du<br />

verre [jambon et al., 1985; Sarda et al., 1985; chapitre 3]. 11 se pourrait que<br />

cette différence de concentration soit due à une perte en gaz lors de<br />

l'éruption du magma de cette roche. Nous verrons plus loin qu'expliquer une<br />

86


telle différence de concentration en gaz par une non libération de gaz de la<br />

matrice du verre (méthode de broyage) n'est pas tenable. De même la<br />

contribution des gaz atmosphériques adsorbés sur les surfaces de l'échantilon<br />

ne peut expliquer une telle différence de concentration. Par contre, elle<br />

inlluence fortement les rapports isotopiques (voir partie discussion).<br />

La "popping rock" 2nD 43 située sur le haut topographique est particulière;<br />

on observe une forte concentration en gaz rares, avec des valeurs maximales<br />

de 941,3 ± 28,5.10- 12 cc STP/g en 3He, 55540 ± 490.10- 12 cc STP/g en 20Ne,<br />

77830± 1720.10-12 cc STP/g en 36A, 337200± 8300.10- 14 cc STP/g en 84Kr et<br />

1984 ± 37.10- 14 cc STP1g en 130Xe. Ces concentrations sont 4 à 800 fois plus<br />

importantes que celles de chacun des autres échantillons. La vésicularité (17<br />

% en volume) est probablement la cause de fortes abondances des gaz rares<br />

dans cette roche. L'ensemble des trois sous-échantillons de la drague 2rrD 43<br />

indique des rapports isotopiques 40A/36A compris entre 560 et 28000; quant<br />

aux rapports isotopiques d'hélium, ils sont voisins de la moyenne des MORE,<br />

entre 82000et 90000. On note des rapports de production 4He/ 40 A* à partir de<br />

U + Th et 40K compris entre 2,02 et 2,72, presque voisins de l'estimation<br />

d'Allègre et al. (1986/87b) pour le manteau supérieur (l,8), nous y<br />

reviendrons.<br />

L'aliquote qui a été analysée par broyage progressif (4, 10,100 coups) donne<br />

des rapports 40A/36A croissant avec le nombre de coups, 16330,25780,et 28000<br />

alors que la teneur en 36A correspondante diminue, 1483.10- 12 à 37.10- 12 cc<br />

STP/g (tableau 12). Les concentrations calculées en 40A* radiogénique des<br />

trois sous-échantillons sont 2,06.10- 5, 2,84.10- 5 et 2,84.10- 5 cc STP/g.<br />

Les rapports 129Xe/130Xe se corrèlent positivement avec les rapports d'argon;<br />

ils sont élevés et atteignent une valeur maximale de 7,35 (voir tableau 13).<br />

Les échantillons 2rrD44 et 2rrD45, sur le haut topographique, ont des rapports<br />

4He/3He significativement plus élevés que la moyenne des MORB, entre 9CXXX)<br />

et 100000. 11 est peu vraisemblable que ces hauts rapports isotopiques<br />

d'hélium soient le fait d'une contamination par l'eau de mer (4He/ 3 He =<br />

722500) due à la très faible concentration de He dans l'eau de mer. Cependant<br />

2nD 44 montre un rapport 40A/36A maximal d'environ 5000. Les faibles<br />

rapports isotopiques d'argon sont probablement dus à la contamination par<br />

l'eau de mer (40A/36A = 295,5) [voir figure 25].<br />

Les échantillons 2rrD 47 et 2rrD 48, au Nord du haut topographique, ont des<br />

rapports 4He/3He semblables à la moyenne des MORE, entre 81000et 85000.<br />

En résumé, la valeur maximale des rapports 40A/36A à l'intérieur de chaque<br />

échantillon 2rrD- est supérieure à 11000, sauf pour la drague 2rrD 44. Les<br />

87


apports isotopiques de xénon sont corrélés avec les rapports de l'argon.<br />

Ainsi nous trouvons des rapports élevés de 129Xe/130Xe, 134Xe/130Xe,<br />

136Xe/ 130 Xe pour les échantillons qui ont de hauts rapports 40A/36A, et vice-<br />

versa.<br />

b) La "popping rock" CH 31-DR 11<br />

Remarquons que les deux aliquots de cette roche soumis à l'expérience de<br />

broyage en une seule fraction montrent:<br />

- des rapports 129Xe/130Xe plus élevés que ceux de tous nos échantillons, 7,52<br />

et 7,68; néanmoins avec une grande erreur due à la très faible concentration<br />

de xénon de ces échantillons des valeurs élevées sont aussi observées pour les<br />

rapports 134Xe/130Xe, 2,70 et 2,78, et pour les rapports 136Xe/130Xe, 2,68 et<br />

2,58. Ceci indique des excès de 129Xe et de xénon fissiogénique par rapport au<br />

xénon de l'atmosphère.<br />

- des concentrations élevées en 3He, 1,1.10-10 et 1,5.10-10 cc STP/g avec des<br />

rapports 4He/3He correspondants d'environ 80000pour les deux aliquots.<br />

Les rapports de production 4He/40Ar*, 18,2 et 20,3, sont d'un facteur - 10<br />

supérieurs à ceux de la "popping rock" 2TID43.<br />

2- ECHANTILLONS DE L'ATLANTIQUE SUD<br />

a) 2I1D 26 et 2I1D 35<br />

L'échantillon 2TID 26 collecté à l'axe de la ride possède aussi un haut<br />

rapport 4He/3He de 94000et un bas rapport 40A/36A de 5500; de même 2TID 35,<br />

dragué du plancher océanique vieux de 30 Ma, sur le flanc de la dorsale, a un<br />

haut rapport 4He/3He de 100100 et un bas rapport 40A/36A de 1100 dû<br />

éventuellement à une contamination par l'eau de mer.<br />

b) Roche de St-Paul, WP/i<br />

On note dans cette péridotite à hornblende de St-Paul une<br />

concentration élevée en 3He, 1,4.10-10 cc STP/g et un rapport 4He/3He<br />

correspondant élevé de 110300.Cependant le rapport 40A/36A est bas, 1069.<br />

Nous allons essayer d'expliquer les grandes variations isotopiques de l'argon,<br />

et le caractère spécifique de l'hélium.<br />

88


D- DISCUSSION<br />

11 semble, d'après les études isotopiques menées sur les gaz rares dans<br />

les basaltes de dorsales océaniques (MORE), que les variations isotopiques<br />

résultent de plusieurs phénomènes. Dymond et Hogan (1978) observent de<br />

grandes variations des rapports 40A/36A, de valeurs voisines de celle de<br />

l'atmosphère aux valeurs supérieures à 16000. Elles seraient le fait de la<br />

contamination par l'eau de mer. Cette opinion est partagée par plusieurs<br />

auteurs [jambon et al., 1985; Sarda et al., 1985; Berkhovskiy et al., 1986; Azbel<br />

et Tolstikhin, 1990]. Ce phénomène est effectif pour tous les gaz rares, sauf<br />

pour l'hélium [jambon et Zimmermann, 1984; Mamyrin et Tolstikhin, 1984;<br />

Staudacher et al., 1986].<br />

Au cours du processus de fusion partielle du matériel silicaté, les gaz rares<br />

fractionnent entre la phase liquide et la phase solide. Ils se concentrent dans<br />

la phase liquide et sont donc considérés comme des éléments incompatibles.<br />

Cette tendance est d'autant plus marquée que le degré de fusion partielle est<br />

faible. Un gaz léger s'enrichit plus qu'un gaz lourd dans le liquide (Jambon et<br />

al., 1985). Selon ces auteurs, les gaz rares légers sont plus solubles que les gaz<br />

lourds dans le liquide, ce qui expliquerait leur enrichissement par rapport<br />

aux gaz lourds dans les magmas. Les basaltes de dorsales océaniques résultent<br />

d'une fusion partielle du manteau, avec un degré de fusion voisin de 5-10 %.<br />

Il se produit un processus de transfert des gaz rares de la phase solide (le<br />

résidu) vers la phase liquide [Dymond et Hogan, 1978]. L'équilibre de<br />

concentrations de ces gaz aurait lieu lorsque le degré de fusion atteint un<br />

certain seuil; il est raisonnable de penser que les gaz du magma formé<br />

pourront représenter ceux du manteau source original.<br />

Notons que le fractionnement des gaz rares entre le liquide et la phase<br />

gazeuse dépend de la vésicularité. La quantité de gaz rares est plus importante<br />

dans les vésicules (Kurz et Jenkins, 1981; Jambon et al., 1985). Peut-il y avoir<br />

un fractionnement isotopique significatif au sein d'un gaz entre deux phases<br />

(solide et liquide ou liquide et vésicule). Il semblerait que pour différents<br />

isotopes du même élément, les différences entre leurs 'constantes de<br />

solubilité sont faibles; de même celles de leurs constantes de diffusion ne sont<br />

pas remarquablement grandes. Le fractionnement isotopique entre deux<br />

phases est donc certainement négligeable (Jambon et al., 1985). On n'observe<br />

pas, selon ces derniers, de grandes différences entre la composition<br />

isotopique des gaz dans ces vésicules et dans le liquide. Le fractionnement ne<br />

peut donc être à l'origine des grandes variations de rapports isotopiques.<br />

89


Revenons sur le fractionnement entre gaz rares. Une autre approche du<br />

problème consiste à invoquer le phénomène de dégazage. Kurz et al. (1982a),<br />

Pineau et javoy (1983), Sarda (1983), Sarda et al. (1985), Allègre et al.<br />

(1986/87b) estiment une perte importante de gaz lors de l'éruption du magma<br />

et de la mise en place des coulées de laves, environ 98% de gaz ou même plus.<br />

Les gaz résiduels (dans le magma dégazé) ne peuvent pas représenter du<br />

point de vue quantité ceux du manteau source. Cette quantification du degré<br />

de dégazage du matériel mantellique est-elle réaliste? Apporter une réponse<br />

exacte à cette question paraît problématique; cela suppose que nous<br />

connaissions comment les magmas perdent une partie de leurs gaz (de leur<br />

formation à leur mise en place sur le plancher océanique). Essayons<br />

d'apporter une réponse à ce problème.<br />

La perte d'hélium par diffusion d'une roche à la température du fond<br />

océanique (0° C) n'est pas significative. Pour un spécimen, elle peut atteindre<br />

un diamètre égal à 0,5 cm, qu'après une durée de 100 millions d'années [Kurz<br />

et jenkins, 1981]. Dans le cas des roches analysées, la perte par diffusion peut<br />

être considérée comme insignifiante pour les raisons suivantes:<br />

- les roches draguées sont d'âges zéro sur l'échelle géologique (c'est à dire des<br />

âges inférieurs à 50000 à 100000 ans), sauf 2nD 35 vieux de 30 Ma. Une<br />

éventuelle perte d'hélium n'affecterait que les parties superficielles de la<br />

roche;<br />

- les spécimens utilisés sont de taille centimétrique; ils sont analysés environ<br />

un à deux mois après leur préparation.<br />

Nous pourrons, à titre d'exemple, estimer dans le cas de nos échantillons la<br />

longueur affectée par la diffusion à la température du plancher océanique<br />

(0° C). Si nous considérons que d = "(O.t) est la longueur de diffusion, avec 0<br />

et t respectivement le coefficient de diffusion et la durée de la diffusion, nous<br />

estimons une longueur de diffusion de 56 pm; soit une longueur 45 fois plus<br />

petite que le rayon de nos spécimens; 0 à 0° C est égal à (1,0 ± 0,6). 10- 17<br />

cm 2/s (Kurz et jenkins, 1981); cette longueur affectée par la diffusion est<br />

insignifiante si nous considérons 100000 ans comme âge maximal de nos<br />

roches, à l'exception de 2no 35.<br />

J-<br />

1-1<br />

CAS DE L'ARGON<br />

EFFETS DE CONTAMINA TlON PAR L'EAU DE MER<br />

Pour vérifier ce phénomène, on reporte les compOSitions isotopiques<br />

d'argon en fonction de l'inverse de la concentration d'36A (1/36A). Cela<br />

90


permet de mettre en évidence les mélanges à deux composants qui se<br />

traduisent par des droites reliant les deux pôles; par exemple l'un peut être de<br />

rapport 40A/36A bas, comme le pôle atmosphérique; l'autre, de rapport élevé,<br />

serait un composant pas contaminé. Ainsi, deux diagrammes de ce type sont<br />

utilisés pour examiner le cas des échantillons 2nD 43 et 2nD 44 affectés par<br />

d'importantes variations isotopiques. Les données en gaz total sont utilisées,<br />

c'est à dire le gaz de toutes les fractions dans le cas de dégazage par paliers de<br />

température, ou celui des trois fractions pour le cas de paliers successifs de<br />

broyage.<br />

La figure 25a, correspondant à 2nD43, montre un certain nombre de valeurs<br />

40A/36A très faibles (560,1100) et une de 28000. Les données des trois aliquots<br />

broyés définissent une corrélation linéaire, avec un rapport initial de 260 ±<br />

60. Ceci est certainement dû à la contamination par l'eau de mer de rapport<br />

isotopique 40A/36A égal à 295,5 et dont la teneur en 36A est 1,27.10- 6 cc STP/g<br />

.[Bieri et Koide, 1972], comparée à une teneur moyenne de 0,74.10- 10 cc STP/g<br />

dans les MORE [Allègre et al., 1986/87b].<br />

En admettant un rapport 40A/36A magmatique de 28000, essayons d'estimer le<br />

pourcentage de contamination en 36A dans les deux aliquots 2nD 43 broyés à<br />

bas rapports 40A/36A 560et 1100.<br />

On peut écrire:<br />

ech = MORE + dsw avec dsw: deep sea water (eau de mer); et ech:<br />

échantillon.<br />

on a: 40Aech =40AMORB + 40Adsw<br />

36Aech = 36AMORB + 36Adsw<br />

Nous notons: 40/36 =40A/ 36 A<br />

91


on pose a =<br />

(4D/36)MORB . 36AMORB + (4D/36)dsw .3 6 Adsw<br />

(4D/36)ech =a(4D/36)MORB + (1-a)(40/36)dsw<br />

a: désigne la fraction d'36A des MORE dans l'échantillon, (4D/36)dsw = 295,5 et<br />

(4D/36)MORB =28CXXl<br />

évaluation de a: a =<br />

(4D/36)ech - (4D/36)dsw<br />

(4D/36)MORB - (4D/36)dsw<br />

Nous trouvons que 99 % et 97 % d'36A pour des rapports respectifs de 560 et<br />

1100 sont d'origine "eau de mer" (dsw). Cette contamination ne semble pas<br />

affecter les rapports d'hélium; la teneur en hélium dans l'eau de mer: 3He =<br />

6,3.10- 14 cc STP/g, 4He = 4,54.10- 8 cc STP/g [Bieri et al., 1966; Bieri et Koide,<br />

1972]est très faible comparée à celle des MORB: 3He = 2,66.10- 10 cc STP/g, 4He<br />

=2.10- 5 cc STP/g [Allègre et al., 1986/87b].<br />

Pour les échantillons de la drague 2rrD 44, les rapports 40A/36A sont plus<br />

petits que 5000; les données de cet échantillon (fig. 25b) présentent<br />

également une corrélation linéaire avec un rapport initial de 262 1: 40 (<br />

encore voisin du pôle atmosphérique); seul l'échantillon 2rrD 44/centre ne<br />

s'aligne pas avec les autres échantillons 2rrD 44. Nous pensons qu'il s'est<br />

produitune perte importante de gaz; la même observation peut être faite pour<br />

2rrD 44/S3c, mais il reste proche de la droite de corrélation. Un argument<br />

plausible, est qu'une partie du gaz correspondant à 20 % d'argon n'a pas été<br />

libérée lors du broyage; ce gaz réside peut-être dans les petites vésicules ou<br />

dans la matrice du verre; une autre explication possible est que le sous­<br />

échantillon a perdu plus de vésicules lors de l'éruption que d'autres.<br />

93


Nous pensons, en dépit de ces phénomènes, qu'il y a une contamination de<br />

2nD 44par l'eau de mer, comme pour 2nD43.<br />

Peut-on envisager une cause analytique pour expliquer ces corrélations?<br />

L'hypothèse d'une contamination au cours de l'analyse paraît exclue, car<br />

aucune fuite d'air n'a jamais été observée dans le broyeur ou dans le four<br />

d'extraction lors de l'expérience de blancs, ou dans les analyses précédentes.<br />

Envisager une contamination de la source des MORE semble impossible car les<br />

hétérogénéités auraient une échelle centimétrique; notons que les<br />

échantillons différents représentent des aliquots. Il est possible qu'un petit<br />

nombre de vésicules aient éclaté lors de l'éruption ou plus tard; elles ont<br />

piégé l'eau de mer et se sont refermées, pendant que le verre était encore<br />

mou. Ce phénomène peut se produire à petite échelle sans affecter des<br />

rapports 4He/3He, compte tenu de la faible concentration de l'eau de mer en<br />

hélium.<br />

La cause probable des grandes variations isotopiques d'argon dans nos<br />

échantillons est une contamination par l'argon atmosphérique dissous dans<br />

l'eau de mer (40A/36A = 295,5). Ce processus de mélange bipolaire est-il<br />

suffisant pour expliquer les hétérogénéités observées sur la dorsale? N'est-il<br />

pas· nécessaire (Langmuir et al., 1978) de faire appel à un processus de<br />

mélange multipolaire où différents réservoirs pourraient être impliqués?<br />

1-2 AUTRES SOURCES DE CONTAMINA TlON<br />

Nous utilisons trois types de diagrammes où l'on reporte les résultats<br />

obtenus sur les basaltes des dorsales (MORE), des échantillons de Hawaï, l'eau<br />

de mer (dsw) et l'air [Allègre et al., 1986/87b].Ce mode de représentation a été<br />

utilisé par Staudacher et al. (1986) et permet de caractériser les différents<br />

réservoirs terrestres d'après les rapports entre gaz rares.<br />

Examinons d'abord le diagramme où les rapports 40A/36A sont en fonction de<br />

130Xe/36A (fig. 26). Deux domaines bien définis apparaissent, celui des<br />

basaltes des dorsales dont les valeurs des rapports 40A/36A sont supérieures à<br />

10000,et celui bien défini par les échantillons de Hawaï qui représenteraient<br />

un domaine profond et primitif [Kurz et al. (1982a, 1983); Kaneoka et al., 1983;<br />

Staudacher et al., 1986; Allègre et al., 1986/87b]. Certains échantillons<br />

analysés que nous estimons être contaminés par des gaz atmosphériques se<br />

trouvent éparpillés entre le domaine des basaltes de dorsales et le domaine<br />

air- eau de mer. La contamination est extrêmement<br />

95


vésicules sont perdues dès la montée du magma vers la surface, laissant un<br />

liquide de rapport 4He/ 40 A* égal à 12; pendant l'éruption sur le plancher<br />

océanique, il forme de nouvelles vésicules avec un rapport 4He/ 40 A* de 6<br />

dans les vésicules et de 43 dans le verre. Un tel processus à deux étages peut<br />

être envisagé pour 2nD 40/2 mais non pour la popping rock 2nD 43. Nous<br />

pensons que le magma de la roche mère de la popping rock 2nD 43 arrive en<br />

surface sans subir le processus proposé par Jambon et al. (1985). Dans le cas<br />

des basaltes de dorsales, l'équilibre isotopique est atteint pour l'hélium entre<br />

le verre et les vésicules (Kurz et Jenkins., 1981); de plus l'équilibre de<br />

solubilité (Jambon et al., 1986) implique que tous les gaz rares de la popping<br />

rock 2nD43 soient dans les vésicules.<br />

La valeur du rapport 4He/40A* de 1,8 du manteau supérieur estimée par<br />

Allègre et al. (1986/87b) correspond à la valeur 1,7 estimée par Azbel et<br />

Tolstikhin (1990). Ble est aussi en accord avec celle comprise entre 0,5 et 2<br />

donnée par Berkhovskiy et al. (1986). Celle trouvée dans la popping rock 2nD<br />

43 (2,08 ± 0,05) est voisine de ces valeurs. Les rapports 40A/36A dans cette<br />

roche oscillent d'une valeur presqu'atmosphérique (560) à une très grande<br />

valeur, 28000,qui constitue le record des MORE. Nous avons montré (fig. 25a)<br />

que le processus de contamination par l'eau de mer est responsable des<br />

grandes variations de ces rapports d'argon. On peut considérer que le haut<br />

rapport 40A/36A de 28000 de cet échantillon peut être représentatif des<br />

valeurs du manteau supérieur. Ce point de vue est confirmé par des relations<br />

observées dans des verres des MORB, telles que des rapports 40A/36A en<br />

fonction des rapports 87Sr /86Sr et 40A/36A en fonction de 129Xe/130Xe<br />

[Allègre et al. (1983, 1986/87b); Sarda et al., 1985]. En fondant également nos<br />

arguments sur les fortes concentrations en gaz rares de cette roche liées à sa<br />

grande vésicularité (17 % en volume), et son rapport 4He/40A* (2,08 ± 0,05)<br />

voisin de celui du manteau source des MORE, il est raisonnable de penser que<br />

les gaz rares des vésicules de cette roche représentent le mieux, du point de<br />

vue rapports des éléments HelA, NelA, KrlA, XelA etc.., les gaz rares dans le<br />

magma avant la vésiculation. Le modèle des rapports des abondances des gaz<br />

rares dans les vésicules de cette roche représenterait celui des gaz rares dans<br />

le manteau source des MORB. Nous pouvons par conséquent, à partir de ce<br />

modèle (similaire à celui de la figure 27 a et b), estimer les abondances des<br />

gaz rares dans le manteau supérieur.<br />

De hauts rapports isotopiques de néon (Sarda et al, 1988), d'argon et de xénon<br />

(tableau 13) des deux premières fractions (4, lOcoups) ont été obtenus dans le<br />

broyage progressif de l'aliquot 2l1D 43. Ces hauts rapports isotopiques<br />

99


(i)lll11: abondance estimée en 3He, 20Ne, 36A, 84Kr ou en BOXe dans le<br />

manteau supérieur; l'abondance des autres isotopes peut être connue à partir<br />

des rapports isotopiques des gaz rares dans ce réservoir. Nous nous sommes<br />

servis, pour le calcul ci-dessus, de l'abondance [(36A)tnll] en 36A dans le<br />

manteau supérieur, estimée à 2,7.10- 10 cm3/g par Allègre et al.., (1986/87b);<br />

celle-ci est en accord avec la valeur de 2,89.10- 10 cm3/g indiquée par Azbel et<br />

Tolstikhin (1990). L'estimation de cette valeur est fondée sur l'inventaire de<br />

l'argon 36 dans l'atmosphère. Cet inventaire repose sur le modèle du degré de<br />

dégazage du manteau supérieur selon lequel 99,60% d'36Ar se trouvent dans<br />

l'atmosphère (Sarda et al., 1985). Ceci est accepté par plusieurs auteurs<br />

[Jambon et al., 1985; Allègre et al., 1986/87b; Azbel et Tolstikhin, 1990]. La<br />

quantité d'36A dans l'atmosphère est estimée à 5,58.1015 moles (1,25.10 20<br />

cm3). Ceci implique qu'il reste dans le manteau dégazé environ 0,4 % d'36A.<br />

Partant de la masse totale du manteau est 4,1.1027 g, Allègre et al. (1986/87b)<br />

estiment (cf., chapitre 1, paragraphe B.8) que 46 % du manteau sont dégazés,<br />

soit une masse de 1,89.1027 g, laissant une concentration résiduelle de 2,7.10­<br />

10 cm3/g.<br />

Nous cherchons à estimer l'abondance des gaz rares restant dans le manteau<br />

supérieur par rapport au manteau inférieur notée um/lm; lm désigne le<br />

manteau inférieur. Les bases de calcul pour l'obtenir se présentent de la<br />

façon suivante:<br />

um/lm = (i)tnll/(i)lm<br />

le symbole(i) est défini ci-dessus; Ohm, désigne les abondances des gaz rares<br />

précités dans le manteau inférieur (cf. tableau 14). Elles sont estimées par<br />

Allègre et al. (1986/87b) à partir des données de Loihi mesurées par<br />

Staudacher et al. (1986).<br />

De même nous estimons l'abondance des gaz rares restant dans le manteau<br />

supérieur par rapport au manteau inférieur normalisée à l'argon 36 (du<br />

101


um<br />

lm<br />

0.1 ,...0---------------------'1<br />

0.01<br />

0.00 1<br />

3 He 22 Ne 36 Ar .<br />

Figure 29: Abondances des gaz rares restant· dans le manteau supérieur par<br />

rapport ·au manteau inférieur en fonction des masses des isotopes<br />

ct e réféÎ'erïce.


eservoir correspondant) que nous pouvons noter: (um/lm)36A ou<br />

(um/ 36 A)/(lm/36A). Tous les résultats sont consignés au tableau 14.<br />

Que nous apprennent ces résultats?<br />

Le Kr et le Xe sont 2 fois et 4 fois moins dégazés que l'argon. En revanche le<br />

22Ne est plus dégazé que 1'36A. Ceci a déjà été mis en évidence par Allègre et<br />

al. (1986/87b) et Azbel et Tolstikhin (1990) ; et c'est en accord avec la<br />

suggestion [cf., chapitre 4, paragraphe D] de Jambon et al. (1985) selon<br />

laquelle, au cours du processus de fusion partielle du matériel silicaté, un gaz<br />

rare léger s'enrichit plus qu'un gaz rare lourd dans le liquide; il résulte, en<br />

termes de fractionnement de masse lors du dégazage, que les gaz rares légers<br />

sont plus appauvris que les gaz rares lourds dans le manteau supérieur (le<br />

résidu).<br />

Le diagramme de l'abondance des gaz rares restant dans le manteau supérieur<br />

par rapport au manteau inférieur en fonction de la masse des isotopes de<br />

référence (fig. 29) décrit une droite de corrélation linéaire entre le nNe et le<br />

l30Xe. L'hélïum-3 et le néon 20sont surabondants dans le manteau supérieur.<br />

Sarda et al. (1988) estiment que l'excès de 20Ne (hauts rapports 20Neln Ne)<br />

trouvé dans les verres de MORE s'explique par un fractionnement de masse<br />

lors de la migration du Ne du manteau inférieur vers le manteau supérieur,<br />

ou par l'introduction de matériel extraterrestre sous forme de<br />

micrométéorites contenant du Ne de type solaire. Cette introduction de<br />

matériel extraterrestre se serait produite par subduction rapide très tôt dans<br />

l'histoire de la terre après que le manteau se soit fortement dégazé.<br />

Si les gaz légers sont plus appauvris que les gaz lourds dans le manteau<br />

supérieur, et si on suppose une corrélation linéaire du xénon-l30 à l'hélium­<br />

3 (droite en pointillé sur la figure 29), il résulte (dans la figure 29) une<br />

valeur de 2,6 % d'3He primitif, ou 4,84.10- 12 cc STP/g (ou 0,0026.lm) qui<br />

auraient dû rester dans le manteau supeneur; cette concentration<br />

correspond à une quantité de 4,07.1011 moles d'3He.<br />

Cette valeur ne correspond pas avec les résultats de nos calculs (tableau 14).<br />

La teneur en hélium-3 serait de 1,74.10- 10 cc STP/g (l,JO.1013 moles) dans le<br />

manteau supérieur (voir point représentatif sur le trait plein de la figure<br />

29). Nous déduisons, pour ce réservoir, une concentration en 4He de 1,5.10- 5<br />

cc STP/g, en considérant que le manteau supérieur a un rapport moyen<br />

4He/3He de 86000.<br />

L'estimation de la teneur en hélium du manteau supérieur est difficile à l'aide<br />

du système manteau-atmosphère, puisque l'hélium quitte l'atmosphère pour<br />

103


Tableau 14: abondances des gaz rares dans la popping rock, dans le manteau<br />

supérieur, dans le manteau inférieur.<br />

2rrD43<br />

3He 20Ne 22Ne 36A 84Kr BOXe<br />

10+100 06452 08356 00633 =1 00591 0,0008305<br />

Coups<br />

manteau<br />

supérieur 1,74.10- 10 2,53.10- 10 1,71.10- 11 2,7.10- 10 1,60.10- 11 2,24.10- 13<br />

(cc STP/g)<br />

en moles 1,10.10 13 1,42.10 13 1,08.10 12 1,7.10 13 1,00.10 12 1,41.10 10<br />

manteau<br />

inférieur 186.10- 9 483.10- 8 493.10- 9 65.10- 8 1 58.10- 9 130.10-11<br />

(cc STP)<br />

um/lm 0,0938 0,00467 0,00347 0,00415 0,01010 0,01725<br />

(um/lm)36 A 22,6 1,125 0,8361 =1 2,434 4,157<br />

l'espace [Axford, 1968; Banks et Holzer, 1968; Sheldon et Kern, 1972; Kurz,<br />

1982; Allègre et al, 1986/87b].On voit sur la ligne 6 du tableau 14 que 1'3He est<br />

plus abondant d'un facteur 23 que l'36A. Ce fait a déjà été signalé par certains<br />

auteurs [O'Nions et Oxburgh, 1983; Kurz et al., 1985; Allègre et al., 1986/87b].<br />

Ils interprètent la forte concentration en 3He du manteau supérieur comme<br />

le résultat de la migration d'hélium du manteau inférieur vers le manteau<br />

supérieur.<br />

La quantité d'3He (4,07.1011 moles) dans le manteau supérieur indiquée par le<br />

point sur la droite de corrélation (en pointillé dans la figure 29) est 36 fois<br />

inférieure à celle donnée dans le tableau 14 (1,10.1013 moles); ceci constitue<br />

un bon argument en faveur d'une migration d'hélium du manteau inférieur<br />

vers le manteau supérieur. Il y a donc une différence en 3He de 1,06.1013<br />

moles. Cette quantité serait accompagnée de 2,6.1017 moles d'4He (déduit du<br />

rapport moyen 4He/3He de 25000 du manteau inférieur) qui correspondent à<br />

27 % d,4He du manteau supérieur. Ce phénomène aurait changé de 27 % le<br />

rapport 4He/40A* estimé par Allègre et al. (1986/87b), pour le manteau<br />

supérieur, entraînant une augmentation de ce rapport estimé de 1,8 à 2,3<br />

voisin de celui que nous avons mesuré dans la popping rock 2rrO 43.<br />

Les rapports 4He/40Ar* de 200u même plus élevés trouvés dans des verres de<br />

MORE (Allègre et al., 1986/87b), comme par exemple ceux de cette étude<br />

(tableau 12), peuvent s'expliquer de deux façons:<br />

104


on pose (4/3 )MORB = 86000; (4/3)dsw = 722500;(4/3)ech = 1()(()(X)<br />

on a: a=<br />

(4/3)ech - (4/3)dsw<br />

(4/3)MORB - (4/3)dsw<br />

=0,98<br />

alors 98 % d'3He est d'origine MORE, et 2 % d'3He est d'origine eau de mer<br />

(dsw), soit 1,9.10-12 cc STP/g d'3He, en même temps on devrait incorporer:<br />

1,9.10- 12. (36A/3He)dsw = 3,9.10- 5 cc STP/g d'36A d'eau de mer [on rappelle,<br />

voir plus haut, que pour l'eau de mer: (3He) = 6,3.10- 14 cc STP/g; (4He) =<br />

4,54.10- 8 cc STP/g; (36A) = 1,27.10- 6 cc STP/g]; cette dernière concentration<br />

(3,9.10- 5 cc STP/g) est plus grande que les 1,54.10- 9 cc STP/g d'36A mesurés<br />

dans 2ITD 44/S3. Les hauts rapports 4He/3He de ces échantillons ne sont pas<br />

dus à la contamination directe par l'eau de mer.<br />

L'échantillon 2ITD 35 paraît un cas spécial, parce qu'il provient d'une croûte<br />

océanique vieille de 30 Ma, et peut probablement contenir de 1'4I-Ie<br />

radiogénique. Nous ne chercherons pas à calculer la contribution en 4He due<br />

à l'uranium et le thorium contenus dans cette vieille croûte océanique, car<br />

ces derniers ne sont pas mesurés. On sait néanmoins, d'après de nombreuses<br />

mesures de ces éléments faites dans les verres de basaltes de dorsales, que<br />

leur abondance est très variable; la teneur en K est comprise entre 336 et<br />

4073 ppm [Dymond et Hogan, 1978; Sarda et a1., 1985; Allègre et al., 1986/87b;<br />

Staudacher et Allègre (1988, 1989b), Azbel et Tolstikhin, 1990]; celle de<br />

l'uranium (total des trois isotopes) oscille entre 18 et 320ppb [Tatsumoto, 1968;<br />

Sarda et al.) 1985;Allègre et al., 1986/87b;Staudacher et Allègre (1988, 1989b);<br />

Azbel et Tolstikhin, 1990]; pour le thorium, on observe des valeurs comprises<br />

entre 45 et 800ppb; il faut noter que des rapports K/U et Th/U dans les verres<br />

de MORE respectivement égaux à 12700(Jochum et al., 1983) à un écart de 2 %<br />

près et 2,5 à 8 % près sont communément acceptés par les géochimistes.<br />

II -2Variations des rapports 4He/ 3 He avec la latitude,<br />

et avec la profondeur<br />

Les rapports isotopiques d'hélium sont portés en fonction de la<br />

latitude (fig. 30) et de la profondeur (fig. 31). Existe-il une corrélation entre<br />

les rapports isotopiques d'hélium et la topographie à l'image de ce qui est<br />

106


Il ressort de ce qui précède, que les anomalies isotopiques d'hélium ne sont<br />

pas dues à l'eau de mer. Elles ne sont pas davantage dues à du matériel<br />

provenant du réservoir OIE à forte teneur en 3He ("high 3He hot<br />

spot")[4He/3He =25000],puisque l'on aurait de bas rapports d'hélium.<br />

Pour ce faire nous allons coupler les rapports isotopiques d'hélium avec les<br />

rapports 87Sr /86Sr ou des rapports d'éléments en trace non gazeux, comme le<br />

NblZr.<br />

11-3) Variations des rapports 4Hef3He avec les rapports d'éléments<br />

traces Nb/Zr<br />

Les rapports d'éléments incompatibles NblZr peuvent être de bons<br />

indicateurs de source [Schilling et al., 1985]. Les rapports Nb/Zr sont<br />

équivalents aux rapports La/Sm, Ce/Sm [rapports (terres rares<br />

lourds)/(terres rares légers)]. Ainsi de hauts rapports Nb/Zr sont<br />

caractéristiques de domaines du manteau faiblement appauvris ou même<br />

enrichis en éléments incompatibles par rapport à une terre moyenne<br />

supposée chondritique.<br />

Pour l'Atlantique Nord, les rapports 41-Ie/ 3He sont portés en fonction des<br />

rapports NblZr (fig. 32) mesurés par Bougault et a1. (1988).<br />

Outre les points de notre étude, nous y avons reporté des données de domaines<br />

étudiés par d'autres auteurs: les rapports 4He/3He des MORB typiques (M)<br />

[Kurz et al., 1982b; Allègre et al., 1986/87b], Loihi (L) et la Réunion (Re)<br />

[Staudacher et a1., 1986], des sédiments (S) et la croûte continentale [Allègre<br />

et a1., 1986/87b; Staudacher et a1., 1988], Bouvet (B), Gough (G) [Kurz, 1982],<br />

Tristan da cunha (T) [Kurz et al., 1982a], St-Hélène (SH) [Graham, 1987]; pour<br />

les valeurs des rapports Nb/Zr des MORE typiques [Schilling et a1., 1985]; pour<br />

les îles de la Réunion, et de Tristan da Cunha [Newson et a1., 1986; Weaver et<br />

al., 1986], Gough [Le Roex, 1985], Loihi [Hawkins et Melchior, 1983; Frey et<br />

Clague, 1983], Bouvet [Le Roex et Erlank, 1982], St-Hélène [Wood et a1., 1981];<br />

des sédiments océaniques et la croûte continentale [Taylor et McLennan,<br />

1985]. La valeur du rapport Nb/Zr de la roche de St-Paul (St- P) n'est pas<br />

donnée dans la littérature, mais nous l'avons estimée à partir des mesures des<br />

terres rares (REE) réalisées par Roden et a1. (1984).<br />

On observe (fig. 32) une augmentation des rapports 4He/3He avec les<br />

rapports Nb/Zr. La courbe sur laquelle s'étendent la plupart de ces données<br />

passe par les points représentés par St-Paul, Gough, St-Hélène, Tristan da<br />

Cunha. Le domaine étudié peut être expliqué par un mélange entre le pôle<br />

109


domaine de 14° N (surface allongée et ombrée) [Oosso et Bougault, 1986; Dosso<br />

et Bougault en préparation] .<br />

11 apparaît (fig. 33) trois pôles: les MORE (M) (4He/3He = 86000; 87S r /86Sr =<br />

0,7022), Loihi (L) (4He/3He = 25000; 87Sr /86Sr = 0,7035), et le pôle<br />

radiogénique (S) (4He/3He = 107; 87Sr /86Sr =0,715).<br />

Certains verres des MORB, le domaine l, la ride Reykjanes et l'Islande se<br />

situent sur une courbe de mélange entre le pôle MORE et un composant du<br />

manteau inférieur représenté par Loihi Sea-mount. Les échantillons de 14° N<br />

de l'Atlantique, certains basaltes des dorsales (points noirs), le domaine II, les<br />

roches de St-Paul, Tristan da Cunha, Gough se placent sur une courbe de<br />

mélange entre le pôle MORE et le pôle radiogénique (S). Ce pôle radiogénique<br />

pourrait être un mélange de croûte océanique (matériel basaltique +<br />

sédiments) et de croûte continentale subduites qui formeraient une zone du<br />

manteau enrichie en U, Th. Cette zone du manteau pourrait être celle appelée<br />

Je "mesosphere boundary layer" par Allègre et Turcotte (1985); elle serait<br />

située, d'après ces auteurs, à la base de la partie supérieure du manteau.<br />

Les positions des îles de la Réunion et de Bouvet, des basaltes de la dorsale du<br />

Sud-Est Indien près d'Amsterdam (02, 05) indiquent que ces domaines<br />

résultent d'un mélange des trois pôles (MORE, manteau inférieur, et le<br />

matériel subduit) [Langmuir et al., 1978]<br />

Pour notre étude, l'utilisation conjointe des rapports 4He/3He et des rapports<br />

Nb/Zr ou 87Sr /86Sr montre que la présence d'un composant du manteau non<br />

appauvri et non dégazé est à exclure. Nous pensons que les échantillons<br />

étudiés appartiennent à un plume de petite taille qui a pris sa source dans<br />

cette zone limite du manteau, riche en U, Th. Ce plume se serait mis en place<br />

sous la ride à 14° N. Il pourrait être constitué de croûte océanique avec ses<br />

sédiments et de croûte continentale subduites. La subduction de celle-ci ne<br />

s'est pas accompagnée par l'introduction de gaz rares dans le manteau; selon<br />

Staudacher et al. (1988), Azbel et Tolstikhin (1990), les zones de subduction<br />

sont des barrières pour les volatils. L'échantillon 2nO 45 qui présente de<br />

hauts rapports 4He/3He et 40Ar/36Ar confirme cette suggestion, sinon on<br />

aurait les rapports d'argon voisins de l'atmosphère.<br />

Dans ce matériel recyclé, l'argon produit par le K injecté dans le manteau est<br />

insuffisant, même pendant une durée d'un milliard d'années, pour élever<br />

d'une façon significative les rapports 40A/36A, si on réinjectait des quantités<br />

significatives d'argon atmosphérique.<br />

Le fait que les valeurs des rapports 4I-Ie/3He de cette zone étudiée soient<br />

limitées (significativement plus grandes que celles du manteau inférieur et<br />

celle de la moyenne des MORE, et moins grandes que celles de la croûte<br />

113


continentale) signifie que la "mesosphere boundary layer" est une zone<br />

hétérogène.<br />

E- CONCLUSION<br />

Les résultats de cette étude montrent que deux échantillons, 2IT040/2 et<br />

2nD43, de la zone étudiée ont de hauts rapports 40A/36A d'environ 28000. D::<br />

grandes variations et de bas rapports 40A/36A observés dans les échantillons<br />

du segment 14° N sont probablement dus à la contamination par l'eau de mer·<br />

pendant l'éruption. L'expérience de broyage progressif montre que les gaz<br />

des petites vésicules sont légèrement moins contaminés par l'eau de mer que<br />

ceux des grandes vésicules.<br />

Une des roches analysées, la popping rock 2nO 43 présente un rapport<br />

4He/ 40 A* de 2,08 voisin de celui estimé pour le manteau supérieur (- 1,8).<br />

Ceci signifie les gaz rares de cette roche ont été peu affectés par le<br />

fractionnement lors de la fusion partielle, de la montée du magma et de son<br />

éruption sur le plancher océanique. La distribution des gaz rares de cette<br />

roche reflèterait celle du manteau supérieur. A partir de là, nous avons<br />

estimé la concentration en 4He de 1,5.10- 5 cc STP/g dans le manteau<br />

supérieur.<br />

Il ressort des données d'hélium qu'il n'y a pas une bonne corrélation à petite<br />

échelle entre les rapports 4He/3He et la bathymétrie sur le segment étudié de<br />

l'Atlantique Nord et par conséquent une corrélation positive entre les<br />

rapports 4He/3He et Nb/Zr.<br />

L'utilisation conjointe des rapports d'hélium avec les rapports Nb/Zr et<br />

87Sr /86Sr suggère que le haut topographique 14° N est formé d'un petit<br />

panache. Ce panache pourrait venir d'une zone du manteau, riche en U et Th<br />

, qui aurait stocké de la croûte océanique et des sédiments océaniques. Cette<br />

zone serait confondue à la "mesosphere boundary layer" qui serait localisée à<br />

la base de la partie supérieure du manteau.<br />

114


DEUXIEME PARTIE DE LA THESE<br />

Titre du sujet:<br />

ETUDE K-A et 40A_39A DE ROCHES METAMORPHIQUES DE LA CHAINE<br />

CARAIBE VENEZUELIENNE. CONSEQUENCES GEODYNAMIQUES.<br />

115


116


Chapitre 1 INTRODUCTION<br />

L'avènement de la tectonique des plaques a conduit à une révolution<br />

dans les concepts sur la formation des chaînes de montagnes (Dewey et Bird,<br />

1970). Désormais, toute reconstruction géodynamique qui porte sur les<br />

systèmes mésozoiques ou plus récents doit prendre en compte les données de<br />

terrain et celles de la cinématique des plaques à l'image de ce qu'ont proposé<br />

pour la Méditerranée Dewey et al. (1973). Comme autre exemple de cette<br />

démarche, on peut citer le modèle d'évolution tectonique proposé par<br />

Tapponnier (1977) pour les Alpes où l'auteur tient compte des contraintes<br />

apportées par la géologie et la géophysique.<br />

Le domaine caraïbe, objet de notre étude, n'a pas échappé à cette nouvelle<br />

mode. Pour faire une reconstruction de cette région en termes de tectonique<br />

des plaques, les auteurs sont partis soit d'un point de vue géophysique, Ladd<br />

(1977), Morgan (1981), Leclere-Vanhoeve et Stephan (1985), PindeIl et al.<br />

(1988), soit d'un point de vue géologique, Maresch (1974), Stephan et al.<br />

(1980), Beck (1983,1985), Stephan et al. (1989). Cependant, Ross et Scotese<br />

(1988) ont proposé une approche qui allie les deux types de données..<br />

Avant de présenter l'objet précis de cette étude qui porte sur la datation K-A<br />

et 40A39A des formations métamorphiques de la chaîne caraïbe du Vénézuela<br />

il importe d'examiner successivement:<br />

- la géologie de cette chaîne. Pour ce faire, nous nous référons aux synthèses<br />

faites par l'«école française», Stephan et al. (1980); Beck (1983, 1985);<br />

Stephan (1985); Stephan et al. (1989) et aux travaux de Maresch (1974,1975);<br />

- les modèles récents d'évolution géodynamique du domaine caraïbe. Il nous<br />

convient dans ce sens de présenter les travaux récents de Pindell et al. (1988)<br />

et de Ross et Scotese (1988).<br />

A -CARACTERES GEOLOGIQUES ESSENTIELS DE CHAINE CARAIBE<br />

VENEZUELIENNE<br />

La chaîne caraïbe du Vénézuela borde la frontière Sud de la plaque<br />

caraïbe. Elle possède des caractéristiques de chaîne alpine à savoir:<br />

- l'existence de matériel de type océanique sous forme de massifs<br />

ophiolitiques;<br />

- des zones «eÀ1:en1es»bien développées avec des flyschs et des molasses;<br />

- une tectonique de nappes importante;<br />

117


- plusieurs ceintures métamorphiques.<br />

L'allure générale de la chaîne est donnée à la figure 34. Elle est empruntée à<br />

Beck (1983). Elle est constituée d'un empilement d'unités tectoniques de<br />

direction Est-Ouest. Une coupe synthétique N-S offre le schéma suivant (fig.<br />

35):<br />

)- L'ALLOCHTONE COMPLEXE ET POLYPHASE DE LA RA<br />

Dénommée ainsi par Stephan et al. (1980), cette formation correspond à<br />

un vaste anticlinal constitué par un empilement de nappes qui comprend de<br />

bas en haut:<br />

l'unité de la cordillère côtière<br />

Elle se trouve au cœur de l'anticlinal évoqué ci-dessus. Elle est<br />

composée d'un socle. paléozoïque (7) métamorphisé, et d'une couverture<br />

sédimentaire détritique et carbonatée d'âge jurassique supeneur à sénonien<br />

inférieur. L'ensemble a subi un métamorphisme général dans le faciès<br />

schistes verts et est traversé par des plutons granitiques datés du Sénonien<br />

supérieur (Santamaria et Schubert, 1974).<br />

Des séq uences basiques métamorphisées comme celle de Todasana sont très<br />

fréquentes. Leurs relations tectoniques avec l'encaissant sont mal élucidées.<br />

- l'unité «frange côtière-Margarita» à éclogites et péridotites<br />

C'est une étroite bande côtière discontinue le long de la côte depuis<br />

Puerto Cabello à l'Ouest jusqu'au Cabo Codera à l'Est. On la retrouve bien<br />

développée dans l'île de Margarita. Elle apparaît là où elle a été bien étudiée à<br />

Puerto Cabello (Morgan, 1970) et dans l'île Margarita (Maresch, 1974,1975),<br />

comme un empilement complexe de schistes graphiteux, de métavolcanites<br />

(faciès schiste vert) et de roches à métamorphisme de haut grade comme des<br />

amphibolites à grenat et des éclogites qui seraient de nature tholéitique.<br />

L'âge de ce métamorphisme est l'objet de sérieuses controverses comme nous<br />

le verrons plus loin. Cette unité est séparée de celle de la cordillère côtière<br />

par un chevauchement anté-sénonien supérieur. Ble est aussi traversée,<br />

dans l'île de Margarita, par des plutons granitiques de cet âge (Santamaria et<br />

Schubert, 1974; Maresch, 1974).<br />

120


- la formation Dos Hermanas, d'âge albien (?) composée de laves et de brêches<br />

basaltiques métamorphisées dans le faciès prehnite-pumpellyite;<br />

- la formation Garrapata, constituée de turbidites remaniant des laves<br />

basiques, qui serait conacienne;<br />

- la formation Escorzonera composée de phyllites et calcaires intercalés de<br />

laves andésitiques. Cet ensemble est daté du maestrichtien;<br />

- des calcaires massifs à algues et foraminifères benthiques d'âge paléocène<br />

moyen à supérieur (60-55 Ma);<br />

- un complexe à blocs d'âge paléocène supeneur-éocène inférieur. Les<br />

olistolithes contenus dans ce dernier proviennent des terrains de la nappe<br />

que nous venons de décrire.<br />

A j'exception du contact séparant l'unité de la cordillère côtière de l'unité<br />


B- LES CONTRAINTES APPORTEES PAR LA<br />

PLAQUES SUR LES MODELES D'EVOLUTION<br />

CARAIBE<br />

CINEMATIQUE DES<br />

DE LA CHAINE<br />

On ne peut se dispenser, dans une interprétation "moderne" du<br />

domaine Caraïbe de faire intervenir des déplacements relatifs des continents<br />

Nord et Sud américains. Deux types de démarches se rencontrent. Le premier<br />

fait appel aux anomalies magnétiques (Ladd, 1976; PindeIl et al., 1988) de<br />

l'Atlantique et de la mer des Caraïbes. Il permet une détermination relative<br />

des mouvements des deux continents. Le second cherche à évaluer le<br />

mouvement absolu des deux plaques en prenant comme référentiel le système<br />

"point chaud" considéré comme fixe dans le temps (Morgan, 1981; Leclere­<br />

Vanhoeve et Stéphan, 1985). La deuxième démarche ne permet guère de<br />

remonter au-delà de 125 Ma. Examinons les résultats obtenus:<br />

c entre le Jurassique moyen (180 Ma) et le Campanien (84 Ma) il existe un<br />

mouvement de divergence entre l'Amérique du Nord et l'Amérique du Sud<br />

(fig. 36), orienté WNW-ESE. En fait Leclere-Vanhoeve et Stéphan montrent<br />

que les deux continents se déplacent entre 125 Ma et 80 Ma vers le WNW mais<br />

avec une vitesse plus grande pour l'Amérique du Nord. Il nait entre les deux<br />

plaques une zone d'accrétion océanique, appelée plaque proto-Caraïbe (fig.<br />

37empruntée à Ross et Scotese, 1988).<br />

- vers 84 Ma il se produit un tournant essentiel dans le mouvement relatif des<br />

deux plaques Amérique. Selon Pindell et al. (1988), il n'y aurait plus entre<br />

elles de mouvement notable jusqu'à l'Eocène moyen (50,3 Ma) avant<br />

d'entreprendre un léger mouvement de convergence jusqu'à l'actuel.<br />

D'après Leclere-Vanhoeve et Stéphan (1985) il y aurait entre 80 et 65 Ma un<br />

mouvement de convergence net, entre les deux plaques avant qu'elles ne<br />

reprennent des trajets dans l'ensemble parallèles et de vitesse peu différente.<br />

Quel que soit le modèle choisi l'expansion océanique de la plaque proto­<br />

Caraïbe cesse et son domaine est envahi par la plaque Farallon qui entame<br />

une progression ENE (fig. 38). Au Paléocène le domaine Caraïbe envahi par la<br />

plaque Farallon s'isole de cette dernière. La géologie de la région s'explique<br />

alors par le jeu de trois plaques dont deux sont mobiles, les plaques Amérique<br />

du Nord et Amérique du Sud, et une fixe la plaque Caraïbe. Il faut y ajouter des<br />

ouvertures océaniques comme la ride de Cayman qui compliquent encore la<br />

compréhension du phénomène. Aux frontières de plaques, plus<br />

particulièrement avec l'Amérique du Sud, cela va donner naissance à<br />

123


30<br />

20<br />

10<br />

o<br />

-110<br />

o 500<br />

NORTH AMERICA<br />

KM AT 20 N<br />

1<br />

1000<br />

-100<br />

2000<br />

-90 -80 -70 -60<br />

Figure 36: Mouvement de la plaque d'Amérique du Sud par rapport à celle<br />

d'Amérique du Nord considérée fixe. Il est décrit par les<br />

trajectoires reliées par les points suivants: LT- Triassique<br />

supérieur (position de pré-ouverture. indiquée par des tirets);<br />

COB- Limite continent-océan (réalignement des limites<br />

continentales après extension intracontinentale); BS- Anomalie<br />

magnétique Blake Spur; LC- Callovien supérieur (interpolé); LA­<br />

Albien supérieur (interpolé). Anomalie 34 (Campanien inférieur).<br />

(Pindell et al.. 1988)<br />

Figure 37: Reconstruction tectonique pendant l'Aptien inférieur. 118.7 Ma.<br />

Mouvement de divergence des deux plaques d'Amérique.<br />

(Ross et Scotese, 1988) "<br />

30<br />

20<br />

o


plusieurs phases de mise en place de nappes dont la plus importante se situe à<br />

l'Eocène moyen pour la chaîne Caraïbe (fig. 39).<br />

C- LE PROBLEME ABORDE<br />

Dans toutes ces reconstructions il faut noter qu'elles ont un caractère<br />

très spéculatif et que certaines périodes sont moins connues que d'autres. Il<br />

importe donc de contraindre au mieux ces modèles en établissant une<br />

géochronologie aussi précise que possible sur des marqueurs géodynamiques<br />

comme le magmatisme ou le métamorphisme. C'est surtout au deuxième<br />

phénomène que nous nous sommes intéressés pour la chaîne Caraïbe. Nous<br />

avons vu lors de la présentation géologique que la frange côtière-Margarita<br />

contenait de rares éclogites, roches de haute pression (H.P) et de basse<br />

température (B.T), qui peuvent être interprétées comme une conséquence de<br />

la mise en place de nappes (Kienast et Rangin, 1982). Leur âge est l'objet de<br />

sérieuses controverses et deux points de vue s'opposent:<br />

- selon l'«écolefrançaise», Stéphan et al. (1980), Beck (1983,1985), l'âge de ce<br />

métamorphisme serait tithonique-éocrétacé (140 Ma). Leur logique est la<br />

suivante. La rupture de la Pangée au Trias supérieur se fait de façon Est-Ouest<br />

en partant de la Tethys. Aubouin (1977) parle de reconquête téthysienne qui<br />

atteindrait l'Ouest de la Pangée, c'est à dire la zone Caraïbe au Jurassique (fig.<br />

40). Pour cet auteur et ses élèves, jusqu'au Crétacé inférieur, ce qui se passe<br />

dans le domaine téthysien, notamment en Grèce, doit trouver des analogies<br />

plus à l'Ouest. Ainsi les ophiolites des Héllénides et des Dinarides se trouvent<br />

charriées sur du Be rriasien (Aubouin, 1977). Elles prouvent, selon cet auteur,<br />

l'existence de phases tectoniques importantes à la limite Jurassique-Crétacé.<br />

Cet événement qui s'est déroulé en Méditerranée orientale doit aussi s'être<br />

produit dans le domaine Caraïbe. On doit y trouver des charriages<br />

ophiolitiques et des roches de métamorphisme haute pression.<br />

Quels sont les arguments géologiques présentés par Stéphan et al. (1980) en<br />

faveur de cette hypothèse?<br />

- le Crétacé inférieur [Néocomien? (140-115 Ma)] est discordant sur les<br />

ophiolites de Siquesique; il apparaît des serpentines remaniées dans le<br />

Conacien (nappe de Villa de Cura) et surtout dans le Barrémo-Aptien (unité de<br />

la cordillère côtière dans la péninsule d'Araya-Paria);<br />

-


jurassique supérieur-Eocrétacé. A ce propos il n'est pas exclu que les<br />

éclogites et schistes à glaucophane de l'unité


n'y a pas la moindre preuve d'un mouvement de compression à cette époque<br />

entre Amérique du Nord et Amérique du Sud qui permettrait d'envisager la<br />

transformation d'une croûte océanique en éclogite.<br />

Sur un plan géologique, Tapponnier (1977) a démontré que les déformations<br />

alpines en Méditerranée depuis le Jurassique sont le résultat d'un<br />

poinçonnement oblique et progressif de l'Eurasie par divers promontoires de<br />

l'Afrique. Il est plus prudent de ne pas généraliser ce qui se passe en<br />

Méditerranée, dû à un mouvement bien particulier entre l'Eurasie et<br />

l'Afrique, au domaine Caraïbe. Rappelons qu'au Tithonique (140 Ma),<br />

l'Atlantique central est déjà ouvert, ce qui devait diminuer sensiblement la<br />

solidarité entre l'Amérique du Nord et l'Eurasie.<br />

- Selon Maresch (1974, 1975) les premiers mouvements tectoniques<br />

importants de la chaîne caraïbe Vénézuelienne dateraient du Crétacé<br />

supérieur. Il note que les formations métamorphiques de l'île Margarita, plus<br />

particulièrement de la formation Juan Griego, sont constituées de<br />

métasédiments. Leur âge de sédimentation serait compris entre le Jurassique<br />

supérieur et le Crétacé inférieur (163-97,5 Ma). De plus, comme des granites<br />

sénoniens (- 70 Ma) recoupent l'ensemble métamorphique de cette île, cet<br />

auteur pense que l'âge probable du métamorphisme devrait être Crétacé<br />

supérieur. Si on compare ces points de vue avec d'autres recontructions, on<br />

note que celles de Ross et Scotese (1988) ou celles de Pindell et al. (1988)<br />

s'accordent mieux d'un tel âge que de celui avancé par l'«écolefrançaise».<br />

L'objet principal de cette étude était de dater le métamorphisme HP-BT de la<br />

frange côtière-Margarita, dont l'âge se révèle très utile pour contraindre les<br />

reconstructions géodynamiques. Ce travail est une continuation de celui<br />

commencé par Loubet et al. (1985), dont les résultats seront évidemment pris<br />

en considération.<br />

L'horloge K-A a été utilisé sous ses deux formes, le K-A classique et 1'40A-39A<br />

avec dégazage par paliers. Santamaria et Schubert (1974) à l'aide du K-A<br />

classique avaient trouvé des âges de l'ordre de 30 Ma et posaient la question de<br />

savoir si des événements thermométamorphiques tertiaires n'avaient pas<br />

affecté l'ensemble de la chaîne. Pour répondre à une telle question il nous a<br />

paru utile d'étudier des formations ignées appartenant à d'autres unités<br />

tectoniques, comme par exemple le complexe basique métamorphisé de<br />

Todasana qui fait partie de la cordillère côtière et l'ophiolite de Tacota dite<br />

aussi de Loma de Hierro. L'idée est la suivante. A la fin de l'Eocène supérieur<br />

la structure de la chaîne est bien définie. En conséquence, si au Tertiaire des<br />

événements métamorphiques importants l'affectent, on devrait les retrouver<br />

dans les diverses unités tectoniques qui constituent l'allochtone de Lara.<br />

129


Ce mémoire sera structuré de la façon suivante. Tout d'abord, nous<br />

examinerons l'horloge K-A, ses avantages et ses limites. Nous verrons que<br />

faire appel à la méthode 40A39A avec dégazage par paliers permet d'affiner<br />

l'interprétation géologique des résultats du K-A classique. Le contexte<br />

géologique des échantillons étudiés et leurs caractéristiques minéralogiques<br />

seront décrits. Ensuite les résultats seront donnés et commentés. Nous<br />

estimons, enfin, en guise de conclusion, notre apport à la connaissance de la<br />

chaîne Caraïbe et les contraintes susceptibles de servir aux reconstructions<br />

géodynamiques de cette région.<br />

D- LA METHODE POTASSIUM-ARGON ET SON DERIVE LA METHODE<br />

40A 39A<br />

Cette méthode, de par sa facilité de mise en œuvre, est la plus<br />

communément employée en géochronologie. Ces deux formes, le potassium­<br />

argon classique et 40A39A, ont été largement décrits. Citons pour le premier<br />

cas les ouvrages de Schaeffer et Zahringer (1966), de Dalrymple et Lanphere<br />

(1969) et de Faure (1986), pour le deuxième cas l'article d'Albarède (1982) ou<br />

le livre de Mc Dougall et Harrison (1988). Nous pouvons trouver, en langue<br />

française, des articles de revue, l'un de Montigny (1985) pour le K-A<br />

classique, l'autre de Maluski (1985) pour la méthode 40A-39A.<br />

I-PRINCIPE DE DATATION PAR LA METHODE POTASSIUM·ARGON<br />

Le principe général est très simple. Le potassium 40, l'un des isotopes<br />

du potassium (symbole chimique K), est radioactif (de période 1,25.109 ans) et<br />

se désintègre en argon 40 (symbole chimique 40A). L'âge pourrait être<br />

déterminé si on connait la constante de désintégration et si les quantités des<br />

isotopes père et fils sont mesurées avec précision (pour plus de détails voir<br />

annexe 1).<br />

Ecrivons d'abord l'équation d'âge et ensuite les hypothèses formulées pour<br />

obtenir un résultat géologiquement significatif à l'aide de cette équation.<br />

40A* et 40Ca*: argon 40et calcium 40 produits par la désintégration in situ du<br />

potassium 40.<br />

À: constante radioactive globale du potassium 40<br />

On peut poser" = "ë + "13<br />

130


l'anorthoclase apparaissent de ce point de vue comme les minéraux les plus<br />

favorables à des déterminations d'âge (Dalrymple et Lanphere, 1969; Mc<br />

Dougall et Harrison, 1988).<br />

Quels sont les concepts liés à la détermination d'un âge radiométrique, donc<br />

K-A, pour une roche de haute température (roche magmatique ou<br />

métamorphique)? En d'autres termes, quelle est la signification géologique<br />

d'un âge calculé. Deux exemples empruntés à Dalrymple et Lanphere (1969)<br />

permettent d'éclaircir ce point.<br />

Envisageons un magma qui cristallise et se refroidit (fig. 41). Au cours de ce<br />

processus on distingue trois phases; la première à haute température où tout<br />

l'argon radiogénique formé par désintégration diffuse hors du système; la<br />

seconde, dont la durée importe pour l'interprétation de l'âge K-A marque le<br />

début du refroidissement et de l'accumulation partielle d'argon; la dernière,<br />

enfin, rei1ète la rétention complète de l'argon.<br />

Dans le cas d'une roche à refroidissement rapide, comme un basalte, la durée<br />

du stade intermédiaire peut être considérée comme géologiquement<br />

négligeable. L'âge K-A calculé reflète alors celui de la cristallisation. Par<br />

contre dans le cas d'une roche à refroidissement lent, comme un batholite<br />

granitique, la durée de la seconde phase n'est souvent pas négligeable; l'âge<br />

K-A calculé représente quelque chose de mal défini; on parle alors d'âge de<br />

refroidissement ("cooling ages" des auteurs anglo-saxons).<br />

Supposons que ce granite subisse un événement thermique (métamorphique)<br />

postérieurement à sa cristallisation (fig. 42). Il subit alors une perte partielle<br />

d'argon. L'âge mesuré (fig. 42) n'a pas de signification géologique, parce que<br />

l'horloge n'a pas été remise à zéro.<br />

Revenons au cas d'une roche à refroidissement lent. La durée de la période<br />

intermédiaire dépend de deux facteurs, l'un minéralogique, l'autre<br />

géologique. Examinons les successivement.<br />

a- Facteur minéralogique<br />

Les minéraux constitutifs de la roche n'ont pas la même capacité de<br />

retenir l'argon et vont donc se fermer à plus ou moins haute température.<br />

Ceux qui retiennent bien leur argon vont se comporter en système clos à<br />

haute température, alors que chez des autres il va avoir une diffusion d'argon<br />

jusqu'à des températures géologiquement basses. Les fondements de la<br />

théorie des âges de refroidissement établis par Dodson (1973) constituent les<br />

bases essentielles pour la compréhension de ce phénomène. Il démontre<br />

133


notamment que, pour un minéral donné, la température de fermeture (fig.<br />

43) dépend de la vitesse de refroidissement. Il est possible, pour une espèce<br />

minérale donnée, de fixer un ordre de grandeur des températures de<br />

fermeture. Ainsi Harrison et Mc Dougall (1980) proposent pour la hornblende<br />

et la biotite des températures de fermeture respectives de 540° ± 40° Cet 280°<br />

± 40° C. Cette dernière valeur avait aussi été suggérée par Dodson (1973). La<br />

température de fermeture des muscovites est plus imprécise, mais une valeur<br />

de 350° C est couramment admise. Pour les felsdpaths, plagioclase et<br />

orthoclase, Berger et York (1981) donnent des valeurs voisines de 130° à<br />

150°C.<br />

b- Facteur géologique<br />

C'est le paramètre déterminant. Pour le métamorphisme le temps de<br />

refroidissement est l'objet de sérieuses controverses entre deux thèses.<br />

La première est un point de vue nord-américain qui stipule que les<br />

différences d'âge entre minéraux d'une même roche, qui peuvent atteindre<br />

plusieurs dizaines de millions d'années, résultent d'un processus lent et<br />

continu (Armstrong, 1966; Berger et York, 1981). Les auteurs d'une telle<br />

hypothèse ont essentiellement travaillé dans le bouclier nord-américain où<br />

les données de géologie de terrain sont rares.<br />

La seconde émanant des géochronologistes du métamorphisme alpin (Fitch et<br />

al., 1969; Monié, 1984) qui disposent d'observations de terrain nombreuses et<br />

de qualité, considère ce phénomène comme discontinu, constitué de plusieurs<br />

phases séparées dans le temps. Les écarts d'âge entre amphibole et mica d'une<br />

même roche ou entre mica et felsdpath résulteraient de pulsions thermiques<br />

successives, accompagnées de circulation de fluides. On aurait donc,<br />

contrairement à la première hypothèse, des temps de refroidissement<br />

relativement rapides. Les études sur le métamorphisme alpin montrent que<br />

ce phénomène peut se produire dans une région donnée. Un "climat chaud"<br />

pourrait ainsi se maintenir pendant quelques dizaines de millions d'années.<br />

Cette idée a été avancée par Albarède (1976) à propos du métamorphisme<br />

pyrénéen. Nous verrons, lors de la présentation des données et de leur<br />

interprétation, que ce point de vue pourrait convenir pour le<br />

métamorphisme de la chaîne côtière du Vénézuela. Il faut signaler, enfin,<br />

que le K-A classique peut indiquer des âges trop anciens par suite de la<br />

présence d'argon étranger. Damon (1968) note que cet argon aurait deux<br />

origines:<br />

135


il proviendrait d'un ohéritage de la roche précédente (cas du<br />

métamorphisme). on parle alors d'argon hérité (inherited argon);<br />

- il serait introduit dans le minéral après sa cristallisation; on parle alors<br />

d'excès d'argon(excess argon).<br />

Les résultats sur le métamorphisme de la frange côtière-Margarita indiquent<br />

la présence d'argon étranger. Nous y reviendrons.<br />

.lIf- LA METHODE 4 0A.3 9A<br />

Cette méthode a été mise au point sur les météorites par Merrihue et<br />

Turner (1966). L'échantillon à analyser est irradié dans une pile atomique.<br />

Une partie du potassium 39, sous l'effet des neutrons rapides, se transforme<br />

en argon 39. Parallèlement à cette réaction, d'autres réactions se produisent à<br />

partir du calcium qui produisent des interférences sur les isotopes de l'argon.<br />

les principales réactions sont les suivantes:<br />

40Ca + n ---------> 36A + n + a (1)<br />

40Ca+ n ---------> 37A + a (2)<br />

42Ca+ n ---------> 39A + a (3)<br />

39K + n ----------> 39A + p (4)<br />

40K + n ----------> 40A + p (5)<br />

Seule l'équation (4) nous importe du point de vue chronométrique puisque le<br />

rapport 40K/39K est une constante.<br />

La quantité d'39A produit dépend du rendement de la réaction (4). En<br />

employant le formalisme d'Albarède (1976, 1982) l'équation d'âge a l'allure<br />

suivante:<br />

On pose a = 40K/39K et R le rendement de réaction (4).<br />

L'équation (1) peut s'écrire:<br />

Le rendement de la réaction est mal connu. Pour contourner cette difficulté,<br />

on irradie simultanément un échantillon d'âge K-A connu (standard) appelé<br />

moniteur dans la littérature. On considère alors que le rendement de la<br />

réaction (4) est identique pour tous les échantillons. L'équation (3) devient<br />

alors:<br />

136


m: désigne moniteur; ech: désigne échantillon.<br />

Les rapports (40A* j39A)ech , (40A* j39A)m sont mesurés au spectromètre de<br />

masse; tm est connu. 11 est donc facile de calculer tech:<br />

L'équation (4) s'écrit:<br />

Cette méthode de datation peut être utilisée de deux manières.<br />

1 - FUSION TOTALE<br />

En procédant de cette façon on obtient une information identique à<br />

celle fournie par le potassium-argon classique. Cependant, le problème<br />

d'hétérogénéité d'échantillon ne se pose pas contrairement à la méthode<br />

précédante puisqu'on analyse le potassium et l'argon sur la même aliquote.<br />

En outre on s'affranchit partiellement du problème de séparation des<br />

minéraux en permettant de travailler sur de plus petites quantités puisqu'une<br />

seule prise d'échantillon est nécessaire. En revanche, elle offre le<br />

désavantage d'être chère en raison du prix des irradiations.<br />

2- LE DEGAZAGE PAR PALIERS DE TEMPERATURE<br />

Cette technique a été développée en cosmochimie (Merrihue et Turner,<br />

1966; Tumer, 1968) à l'imitation de ce qui se faisait déjà avec la méthode Iode­<br />

Xénon. L'espoir était de reconstituer au laboratoire et sous vide l'histoire<br />

thermique des échantillons en chauffant progressivement et en analysant à<br />

chaque étape la quantité de gaz libéré.<br />

137


a- Mode de représentation<br />

Nous allons exposer deux manières de présenter les résultats. La<br />

première est utilisée par tous les auteurs. L'âge apparent mesuré pour chaque<br />

palier, c'est à dire la composition isotopique 40A*/39A, est reporté en<br />

fonction de la fraction cumulée d'39A dégazé (fig. 44). Le succès de ce<br />

diagramme vient du fait qu'il permet de visualiser les données en termes de<br />

modèles simples mono ou biphasés du comportement de l'argon radiogénique,<br />

comme ceux proposés par Turner (1968) ou Fitch et al. (1969).<br />

Supposons tout d'abord que l'on analyse un minéral à répartition homogène<br />

de potassium, sans excès ni perte d'argon depuis le temps Tde sa formation. Si<br />

l'on néglige les effets d'irradiation, le rapport des probabilités de chaque site<br />

du potassium d'être occupé par de l'argon 40 radiogénique ou de 1,39A est égal<br />

au rapport des concentrations correspondantes. En conséquence il y a une<br />

constance du rapport 40A*1 39A sur tous les paliers de dégazage. Dans ce cas<br />

on obtient dans ce diagramme évoqué plus haut un spectre d'âge plat (fig. 44)<br />

appelé plateau. Il faut toutefois noter que la définition d'un plateau d'âge est<br />

purement subjective. Au cours de ce travail nous avons adopté celle de Féraud<br />

et al. (1982) où au moins trois paliers consécutifs, totalisant au minimum 70 %<br />

de 1'39A libéré, possèdent le même âge à 2 a près.<br />

L'interprétation des spectres devient compliquée si l'on s'adresse à un<br />

échantillon qui a subi deux événements thermiques ou plus au cours de son<br />

histoire. Nous nous limiterons au premier cas.<br />

La seconde est appelée diagramme isochrone.<br />

Après avoir effectué une correction du blanc de la ligne et des interférences<br />

le rapport 40A/36A de chaque palier est reporté en fonction du rapport<br />

39A/36A. Au cas où l'argon initial est négligeable et l'histoire géologique<br />

simple, les divers paliers définissent une droite appelée isochrone (fig. 45).<br />

La pente donne l'âge et l'ordonnée à l'origine indtque la valeur du rapport<br />

40A/36A de l'air. Pour un minéral qui a piégé de l'argon radiogénique au<br />

moment de sa cristallisation ou postérieurement à celle-ci, une partie ou<br />

l'ensemble des paliers peuvent définir une isochrone dont l'âge sera<br />

significatif et l'ordonnée à l'origine indicatrice de la composition isotopique<br />

de l'argon étranger piégé dans le minéraL Cependant, comme l'ont souligné<br />

Roddick et al. (1980), ce diagramme présente un sérieux inconvénient. Du fait<br />

de sa faible abondance, l'36A est mesuré de manière imprécise. Les erreurs<br />

sont fortement corrélées et peuvent par conséquent conduire à des<br />

139


alignements fortuits donnant des âges non significatifs du point de vue<br />

géologique.<br />

Il est donc préférable de choisir l'isotope 40 comme référence, puisque<br />

l'erreur commise sur sa détermination est faible. Comme l'ont fait Roddick et<br />

al. (1980) on utilise donc le diagramme 39A/40A en fonction de 36A/40A. Les<br />

paliers d'un même échantillon peuvent y définir une droite dont l'intercept<br />

avec l'axe des ordonnées (39A/40A) donne l'âge et celui avec l'axe des<br />

abscisses la composition isotopique de l'argon étranger (fig. 46aet b).<br />

Nous allons maintenant examiner deux types de modèles proposés pour<br />

interpréter les spectres d'âge par palier.<br />

b- Modèle de Turner (1968)<br />

On suppose un minéral non déformé, homogène et isotrope où le<br />

potassium n'occupe qu'un seul site cristallographique. Il cristallise en TO et<br />

subit un événement thermique géologique de courte durée, en Tl. Si la crise<br />

n'est pas intense, les sites externes sont appauvris, voire vidés de leur argon<br />

radiogénique alors que les sites internes en conservent une partie. C'est cette<br />

distribution d'argon radiogénique, que l'on observe, en chauffant par palier.<br />

Il convient, bien sûr, d'y ajouter l'40A produit de façon homogène après la<br />

crise (fig. 44). Il ressort de ce qui précède que les premières fractions de<br />

l'échantillon fourniront la composition isotopique 40A*/39A des zones<br />

externes, c'est à dire un âge voisin de Tl ou supérieur. Celles de haute<br />

température reflèteront la composition isotopique du cœur du minéral dont<br />

l'âge sera, au plus égal, à l'âge TO de formation. Les calculs de Turner<br />

montrent qu'il est impossible d'obtenir sur un même spectre l'âge de<br />

cristallisation et l'âge de perturbation. Des spectres intermédiaires sont plus<br />

vraisemblables. Sa simplicité et son succès sur les météorites font que le<br />

modèle de Turner devient rapidement populaire. Il se heurte cependant à des<br />

diffcultés lors de son application aux minéraux contenant des groupements<br />

O-I- comme les biotites et les amphiboles.<br />

c- Modèle de Fitch et al. (1969)<br />

Ces auteurs se proposent de dater le métamorphisme alpin. Les<br />

minéraux qu'ils analysent sont des micas déformés, loin de la perfection des<br />

plagioclases et des pyroxènes extraits des météorites. Il s'avère nécessaire de<br />

trouver pour ces minéraux hydroxylés et tectonisés une explication<br />

141


différente de celle envisagée par Turner (1968). Dans ce cas, on fait appel à<br />

une hétérogénéité des sites cristallins de l'argon radiogénique. Ainsi les<br />

paliers de basse à moyenne température seraient issus de sites correspondant<br />

à des défauts, .à des débuts de recristallisation (sites B). Par contre, les<br />

fractions de haute température correspondraient aux sites ayant une haute<br />

énergie d'activation (sites C). Il faut associer à ces deux types, des sites A<br />

étrangers au réseau proprement dit du minéral (surfaces, fissures, cavités,<br />

joints intergranulaires), capables de piéger de l'argon ambiant parfois<br />

radiogénique. Cet argon donne au spectre une partie de basse température<br />

descendante.<br />

Dans le schéma proposé par Fitch et al., il peut y avoir des ruptures brutales<br />

dans le spectre d'âge (fig. 47) puisque l'on peut passer sans transition du<br />

dégazage des sites B à celui des sites C.<br />

d- Problème de l'application de la méthode 40A _3 9A aux<br />

terrestres. Ce que l'on peut en attendre.<br />

échantillons<br />

Pour des échantillons à histoire géologique simple contenant des<br />

minéraux tels que biotite ou amphibole, la datation 40A-39A fournit des<br />

plateaux d'âges bien définis et permet donc de faire des déterminations de<br />

grande précision par rapport au K-A classique. Le résultat dans ce cas<br />

revient strictement le même que l'on préfère le modèle de Fitch et al. ou celui<br />

de Turner.<br />

Lorsqu'on a affaire à des échantillons à histoire thermique complexe il faut<br />

soigneusement distinguer le domaine des météorites et échantillons lunaires<br />

de celui des échantillons terrestres. Dans le premier cas on s'adresse à des<br />

minéraux non hydroxylés relativement simples, qui ne présentent pas de<br />

figures de démixion, et qui ont été soumis au vide sidéral. Il y a donc un<br />

espoir de reconstituer au laboratoire et sous vide ce qui s'est passé. Le modèle<br />

simple de Turner peut alors s'appliquer. La méthode a ainsi permis de rendre<br />

compte l'histoire de nombreuses météorites et de montrer que les


un métamorphisme. Des phénomènes brutaux de déshydroxylation se<br />

produisent et entrainent un changement considérable des paramètres du<br />

réseau (Gaber et al., 1988). Il apparaît par conséquent difficile d'interpréter<br />

les résultats 40A-39A sur minéraux hydroxylés à l'aide du modèle de Turner<br />

puisque le mode de libération de l'argon n'obéit pas au processus de diffusion<br />

volumique (Hanson et al., 1975; Gaber et al., 1988). Cependant il s'avère,<br />

comme l'ont souligné Gaber et al. (1988), que certaines amphiboles donnent<br />

des profils de dégazage qui s'expliquent bien à l'aide du modèle de Turner<br />

(Harrison et Mc Dougall, 1980).<br />

Pour ce qui est des feldspaths terrestres, il apparait difficile, en raison des<br />

phénomènes de démixion, d'utiliser des modèles simples pour expliquer les<br />

âges. Foland (1974) a toutefois montré que dans le cas exceptionnel de<br />

minéraux homogènes, la modélisation appliquée aux météorites était valable.<br />

On peut à présent se poser la question, que peut-on attendre d'une<br />

investigation 40A-39A avec dégazage par paliers sur des échantillons<br />

terrestres qui ont subi pendant leur histoire deux événements thermiques? Si<br />

l'événement postérieur à la cristallisation est de moindre intensité, par<br />

exemple un métamorphisme dans le faciès schiste vert succédant à un<br />

métamorphisme dans le faciès amphibolite, on peut espérer, après un<br />

soigneux tri des minéraux, retrouver l'âge de cristallisation. 11 importe de<br />

faire plusieurs mesures sur une même formation. Les paliers de basse<br />

température peuvent indiquer de façon grossière l'âge de l'événement<br />

perturbateur. Si l'événement 2 est intense, le spectre d'âge peut être plus<br />

précis sur son âge mais la mémoire de l'événement 1 est perdue. La méthode<br />

permet souvent d'estimer la validité géologique des âges K-A classiques. Elle<br />

est, en effet, susceptible de mettre en évidence la présence d'argon étranger<br />

qui a pour effet de donner des âges géologiquement trop anciens. On a<br />

affaire, pour de nombreux minéraux, au spectre en "selle" ("saddle shape<br />

spectrum") pour lequel Harrison et Mc Dougall (1981) ont proposé une<br />

explication. 11 y aurait deux types d'argon étranger, l'argon en excès<br />

introduit dans le minéral après sa cristallisation et qui dégazerait dans les<br />

premiers paliers, et l'argon hérité introduit pendant la cristallisation du<br />

minéral qui serait situé dans les sites anioniques fortement rétentifs.<br />

Toutefois, pour les micas contenant de l'argon étranger, Foland (1983) a<br />

montré qu'ils fournissaient des plateaux presque parfaits ou des profils en<br />

"dos d'âne" (hump shape spectrum"). Ceci montre que la méthode peut se<br />

révèler inefficace à détecter, dans certaines circonstances, l'existence<br />

d'argon étranger.<br />

144


En résumé, pour les échantillons à histoire complexe, cette méthode donne<br />

davantage des indications qualitatives que quantitatives sur les échantillons<br />

terrestres. Elle est loin de satisfaire les espoirs mis en elle à la suite des<br />

découvertes sur les météorites. Son succès s'observe sur les échantillons peu<br />

ou pas perturbés où on obtient une bonne précision sur les âges (1 % ou<br />

mieux) autorisant une géochronologie fine, en particulier sur les matériaux<br />

volcaniques.<br />

145


Chapitre 2<br />

1 -<br />

GEOLOGIE ET PETROLOGIE DES AFFLEUREMENTS<br />

ETUDIES<br />

FRANGE COTIERE-MARGARITA<br />

Les échantillons analysés de cette unité tectonique, composée de<br />

roches métamorphiques variées, proviennent de deux sites, l'île de Margarita<br />

et Cabo Codera. Le premier a été étudié en détail par les géologues de<br />

l'université de Princeton. Nous emprunterons à l'un d'entre eux, Maresch<br />

(1974, 1975) qui nous a fourni les spécimens, les descriptions structurales et<br />

pétrologiques des formations qui affleurent. Pour Cabo Codera nous ne<br />

disposons que d'une coupe dressée par Loubet et Montigny et des descriptions<br />

microscopiques que nous avons faites. Nous ferons un bref compte-rendu des<br />

formations de Puerto Cabello étudiées par Morgan (1969) puisque nous<br />

prendrons en compte dans la discussion, un résultat géochronologique<br />

obtenu par Loubet et al. (1985) sur une roche de ce site.<br />

1- LES FORMATIONS METAMORPHIQUES DE L'lLE MARGARITA<br />

L'île de Margarita est la plus importante des îles Caraïbes<br />

Vénézueliennes. On trouvera à la figure 48 un schéma de situation et une<br />

carte géologique simplifiée de Maresch (1975). Elle est localisée dans une<br />

zone sismiquement active encore mal comprise. Les roches métamorphiques<br />

(Maresch, 1974,1975) constituent un anticlinorium tronqué vers le Nord dont<br />

la colonne stratigraphique est la suivante (fig. 49). L'unité la plus ancienne,<br />

dont la base n'est pas connue, est celle de La Rinconada. Elle est composée de<br />

gneiss à amphibole de différents types interstratifiés avec des micaschistes<br />

graphiteux. Elle renferme des filons d'éclogites à amphibole-paragonite qui,<br />

en volume sont insignifiants. Maresch y distingue deux zones<br />

métamorphiques sur la base de la présence de pyroxène sodique dans les<br />

gneiss à amphibole. L'épaisseur minimum de l'unité de La Rinconada est<br />

estimée à 2000m. Ce serait à l'origine une série volcanique avec des argiles et<br />

des cherts interstratifiés.<br />

D'un point de vue pétrographique la zone métamorphique 1 se caractérise par<br />

des gneiss à amphibole composés d'une amphibole bleu-verte, la barroisite,<br />

d'albite, de cIinozoïsite et de faibles abondances d'almandin, de chlorite, de<br />

biotite, quartz et sphène. La muscovite est généralement rare et<br />

147


la paragonite absente. La zone métamorphique II, par contre, est riche en<br />

mica blanc, paragonite et muscovite. De plus elle peut avoir du pyroxène<br />

sodique ou des associations symplectiques amphibole-albite, qui se<br />

pseudomorphosent. Ce pyroxène est de l'omphacite. Les gneiss de la zone<br />

métamorphique 11 passent de façon progressive à ce que Maresch appelle des<br />

éclogites à amphibole-paragonite, qui se présentent sous forme de filons.<br />

Elles contiennent de la barroisite, de l'omphacite, du grenat, de la clinozoïsite,<br />

de la paragonite et en quantités moindres de l'albite, du sphène et du sulfure<br />

de fer.<br />

L'absence de foliation et la grande taille des minéraux différencient les<br />

éclogites des gneiss. L'échantillon XII-J (collection de W. Maresch) est une<br />

amphibolite rubanée à mica blanc et grenat. La transformation de<br />

l'amphibole en actinote et la présence de clinozoisite, albite, chlorite<br />

montrent que cet échantillon a subi un métamorphisme rétrograde dans 1e<br />

faciès schiste vert. La roche MAR 38 est aussi un gneiss (collection du<br />

professeur Navarro); elle est moins affectée minéralogiquement par la<br />

rétromorphose; l'amphibole bleu-verte apparait ainsi bien préservée et le<br />

mica est de la paragonite. L'unité de La Rinconada passe de façon progressive<br />

à la formation de Juan Griego. A la base de celle-ci on observe une alternance<br />

d'amphibolite gneissique et de micaschistes graphiteux qui paraissent<br />

prédominants au sommet de la série.<br />

Tl existe une grande controverse sur la nature des relations tectoniques entre<br />

la fin de l'unité métamorphique de Las Robles et celle de Juan Griego.<br />

Maresch (1975) pense que le contact serait de nature tectonique. La<br />

formation de Las Robles est composée de schistes silicieux d'origine tufacée.<br />

Elle a subi un métamorphisme de faciès schiste vert. Ces lits siIicieux sont<br />

interstratifiés avec des bancs carbonatés dont certains contiennent des<br />

radiolaires et foraminifères d'âge Crétacé moyen à Crétacé supérieur.<br />

Cette série métamorphique est traversée par des corps intrusifs de nature<br />

variée. Le granite d'El Salado est un leucogranite dont la texture peut être<br />

granulaire ou ex.1:rêmement déformée. Dans ce cas (échantillons SJ-B1 et W<br />

1252), Maresch parle de gneiss œillés. Les yeux sont composés' de fragments<br />

plus ou moins écrasés et broyés de microcline, d'albite ou d'oligoclase sodique<br />

et d'agrégats polycristallins des mêmes minéraux. La foliation est le résultat<br />

de lits composés, où du quartz polycristallin alterne avec des lits d'albite ou<br />

d'oligoclase sodique accompagné de microcline, mica blanc et cIinozoïsite.<br />

Les feldspaths ignés, qui sont parfois bien préservés (c'est le cas de deux<br />

échantillons analysés) permettent de classer ces roches comme granite ou<br />

adamellite. Le granite d'El Salado recoupe la formation de La Rinconada. Les<br />

149


affleurements des orthogneiss de Guayacan sont plus étendus que le type de<br />

granite qui vient d'être décrit. Les contacts avec les Gneiss à amphibole ne<br />

font pas apparaître d'auréoles métamorphiques. Ils ont une composition<br />

minéralogique (W 809, W 675, W 167, W158: collection de W. Maresch)<br />

suivante: albite non maclée en agrégats de forme lenticulaire associée à du<br />

mica blanc (muscovite-paragonite), de l'épidote (clinozoisite) et de la<br />

chlorite. La nature des contacts avec l'encaissant (formation de La Rinconada<br />

et de Juan Griego) conduit Maresch à considérer ces orthogneiss comme une<br />

ancienne intrusion mise en place à la même période que le métamorphisme<br />

de la roche encaissante.<br />

D'autres corps intrusifs, comme la trondjhémite de Matasiete ou des<br />

péridotites serpentinisées, traversent tout ou partie de l'ensemble<br />

métamorphique. Nous soulignons pour ce qui nous intéresse que la première<br />

formation citée a été datée à 72 ± 6 Ma (Santamaria et Schubert, 1974).<br />

Le problème réside dans la détermination de l'âge du métamorphisme sur l'île<br />

de Margarita.<br />

Il semble clair que le métamorphisme comprend au moins deux phases. La<br />

première est de haute pression et de température relativement basse, la<br />

seconde conduit à une rétromorphose dans le faciès schiste vert. Les<br />

contraintes sur leur âge fournies par les études géologiques manquent de<br />

précision. L'âge des roches originales de la formation de La Rinconada et<br />

celle de Juan Griego est attribué au Jurassique supérieur-Crétacé inférieur.<br />

Comme ces deux unités sont affectées par la première phase, elles ne<br />

pourraient alors être plus anciennes que 130 Ma. La seconde phase affecte<br />

l'ensemble de la série et notamment l'unité de Los Robles dont le protolithe<br />

est probablement Crétacé supérieur. On peut donc penser que la phase schiste<br />

vert serait, au plus, vieille de 80-90 Ma. Pour ce qui est de la trondjhémite de<br />

Matasiette et des leucogranites semblables à ceux de l'île Margarita affleurant<br />

ailleurs dans les Caraïbes, les mesures radiométriques fournissent un âge de<br />

70 Ma (Santamaria et Schubert, 1974). Par conséquent le métamorphisme<br />

schiste vert ne peut être plus récent.<br />

Les questions que l'on se pose sont les suivantes:<br />

- y a-t-il continuité entre métamorphisme HP-ET et le métamorphisme<br />

schiste vert?<br />

- les granites ont-ils induit lors de leur intrusion ou sont-ils contemporains<br />

de la phase schiste vert?<br />

- y a-t-il des événements thermo-métamorphiques tertiaires?<br />

150


2- LES FORMATIONS METAMORPHIQUES DE PUERTO CABELLO<br />

D'après l'étude détaillée de Morgan (1970) les formations<br />

métamorphiques de Puerto Cabello ressemblent beaucoup à celle de l'île de<br />

Margarita. Elles se caractérisent par la présence d'éclogite (roche à grenat et<br />

omphacite) et par l'absence ou mieux la faible abondance des feldspaths. En<br />

outre les faciès décrits dans l'île de Margarita se retrouvent à Puerto Cabello à<br />

savoir: éclogite, amphibolite à chlorite-épidote. On y observe donc une<br />

rétromorphose dans le faciès schiste vert de roches qui auraient subi au<br />

préalable un métamorphisme de HP-BT (6-8 Kb, 525 ± 50° C). La figure 50<br />

résume les estimations pression-température (P-T) faites par Maresch (1974)<br />

pour les roches métamorphiques de la chaîne Caraïbe, montrant des points et<br />

différences entre le métamorphisme de Puerto Cabello et Margarita.<br />

3- LA COUPE DE CABO CODERA<br />

Elle a été levée par Urbani, Loubet et Montigny en 1987. On y retrouve<br />

(fig. 51) les mêmes caractéristiques qu'à Margarita ou à Puerto Cabello à<br />

savoir:<br />

- conformité entre les termes métasédimentaires et métavolcaniques;<br />

existence de corps intrusifs comme des trondjhémites;<br />

- présence d'amphibolites à grenat.<br />

11- L'UNITE DE LA CORDILLERE COTIERE<br />

Le complexe de Todasana est l'un de ces massifs basiques de la<br />

cordillère côtière dont les relations avec l'encaissant sont mal définies. Il<br />

aurait été métamorphisé dans le faciès amphibolite au Paléozoique ou au<br />

Précambrien. L'examen microscopique des échantillons (Annexe 4) révèle<br />

une surimposition d'un métamorphisme schiste vert de faible degré, qui est<br />

général dans l'unité de la cordillère côtière. L'âge de ce métamorphisme<br />

serait Crétacé.<br />

lII- L'UNITE DE LOMA DE HIERRO-SIQUESIQUE: COMPLEXE<br />

OPHIOLITIQUE DE TACOTA<br />

Le contexte tectonique a été décrit dans l'introduction. D'un point de<br />

vue pétrographique on observe toutes les caractéristiques d'une ophiolite:<br />

harzburgite serpentinisisée, gabbro à pyroxène ou amphibole (TC 87-12),<br />

151


154


Tableau 15' Résultat K-Ar', Métamorphisme de la zone cotière<br />

Ref. Ech. Minéral K20<br />

40A<br />

4OA\'*<br />

.'<br />

Age ±a<br />

4OA/total<br />

(%) (lO-llmoVg) (%) (Ma)<br />

lie de Margarita<br />

Unité de La Rinconada<br />

gneiss à amphiboles<br />

*XII-J amphibole 0,18 1,202 37 47,0± 4,0<br />

clinozoïsite 0,02 0,125 6,8 43,0±31,0<br />

mica blanc 0,58 3,403 33 40,1 ± 2,5<br />

I\'IAR 38 paragonite 0,43 5,32 63,3 83,3 ± 2,5<br />

plagioclase 0,08 0,42 19,71 36,3 ± 4,7<br />

amphibole 0,17 1,43 62,31 56,7 ± 3,2<br />

orthogneiss (tonalites)<br />

*w 809 clinozoïsite 0,06 0,461 12 57,5± 15<br />

amphibole 0,03 0,172 9,3 37,0±19<br />

chloritisée<br />

*W675 phengite 9,03 66,31 88 50,5 ± 1,5<br />

clinozoïsite 0,31 2,029 21 44,5± 3,5<br />

amphibole 0,09 0,613 24 45,5 ± 7,5<br />

chloritisée<br />

*w 167 phengite 8,43 62,86 92 51,0± 1,5<br />

chlorite 0,03 0,28 5,8 56,5 ± 26<br />

clinozoïsite 0,04 0,61 41 98,0± 30<br />

*w 158 phengite 7,55 65,79 % 59,5 ± 2<br />

granodiorites<br />

*SJ-B1 muscovite 9,50 94,36 94 67,S ± 2<br />

*w 1252 muscovite 9,60 75,31 95 54,O± 2<br />

Frange côtière<br />

amphiboIites à grenat<br />

*P1'O 1 amphibole 0,63 2,983 34,6 32,4 ± 1,2<br />

*OR 7 amphibole 0,27 35 92 735 ± 30<br />

hornblendite<br />

CC87-1<br />

gabbro<br />

amphibole 0,15 11,8 87,9 475 ± 26<br />

CC87-3 amphibole 0,32 3,09 60,84 91,5±3,4<br />

paragonite<br />

amphibolite<br />

4,64 20,01 89,46 29,7 ± 0,9<br />

CC 87-8 amphibole 1,02 Il,56 71,97 77,3 ± 2,2<br />

biotite 5,48 24,72 48,15 31,1 ± 0,9<br />

chlorite 0,38 1,18 21,63 21,4 ± 1,1<br />

*CC2 amphibole 0,23 5,328 69 155 ± 7<br />

*CC 5 amphibole 0,22 29,2 93 753 ± 31<br />

156


Suivant la position de l'échantillon par rapport à l'intrusion (ou par rapport<br />

à la faille) le système K-A est plus ou moins ouvert. Ces phénomènes ne<br />

peuvent pas engendrer de façon significative des transformations<br />

minéralogiques dans l'encaissant. Il est alors possible d'appliquer la notion<br />

de température de fermeture d'un minéral.<br />

b-Cabo Codera, Puerto Cabello, Oricao (région de Caracas).<br />

On peut noter deux caractéristiques à travers les résultats obtenus sur<br />

ces formations métamorphiques:<br />

- une grande dispersion des résultats sur amphibole qui vont du<br />

Précambrien, 735 ± 30 Ma pour OR 7 et 753 ± 31 Ma pour CC S, au Tertiaire, 32,4<br />

± 1,2 Ma pour PTO 1, en passant par le Paléozoïque, 475 ± 26 Ma pour CC 87-1, et<br />

le Cénozoïque, 155 ± 7 Ma pour CC2, 91,S ± 3,4 Ma pour CC 87-3 et 77,3 ± 2,2 Ma<br />

pour CC 87-S;<br />

-trois valeurs d'âge voisin de 30 Ma données par trois minéraux<br />

différents, une amphibole verte déformée, PTO l, 32,4 ± 1,2 Ma, une biotite<br />

légèrement chloritisée, CC87-8, 31,1 ± 0,9 Ma, et une paragonite, CC 87-3,29,7<br />

± 0,9 Ma.<br />

On peut donner deux explications possibles à la dispersion des âges sur<br />

amphibole. Dans un premier temps, on pourrait imaginer un métamorphisme<br />

initial HP-ET au voisinage de 750 Ma; au Crétacé supérieur il se produit un<br />

événement thermique qui aurait ouvert partiellement ou totalement les<br />

horloges potassium-argon. Par la suite, des rejeux de faille tertiaires,<br />

affecteraient sélectivement certains minéraux, comme biotites, micas blancs<br />

ou chlorites. En se basant sur ce que l'on observe à l'île de Margarita il<br />

apparait plus vraisemblable de situer l'événement thermique perturbateur<br />

au Crétacé supérieur qu'au Tertiaire. Nous signalons que l'amphibole PTO 1<br />

est chloritisée et extrêmement déformée. Il est donc probable que sa<br />

température de fermeture n'est pas aussi élevée que celle d'une hornblende<br />

fraiche. En conséquence elle peut être sensible à des pics thermiques de<br />

faible intensité. Pour la seconde explication, on peut faire appel à l'existence<br />

d'argon étranger dans le réseau des amphiboles. Il est bien connu, en effet,<br />

que dans les formations métamorphiques de haute pression les amphiboles<br />

indiquent souvent des àges géologiquement trop élevés (Harrison &<br />

McDougall, 1981). Comme les amphiboles analysées sont fraiches, on peut<br />

supposer que l'amphibole CC 87-3 aurait un âge géologiquement significatif,<br />

91,S ± 3,4 Ma. Les valeurs plus élevées seraient probablement le fait d'argon<br />

hérité ou en excès.<br />

161


Nous donnons la préférence aux deuxième scénario. On ne voit pas pourquoi<br />

dans le gisement de Cabo Codera des amphiboles de même nature et d'un état<br />

de fraicheur identique réagiraient de façon aussi différente à un événement<br />

thermique qui devrait être de l'ordre de 400 à 500 0<br />

C pour remettre l'horloge<br />

K-A des amphiboles à zéro. En revanche, si l'on a affaire à de l'argon hérité,<br />

il est possible d'enregistrer des différences d'une couche à l'autre. Non<br />

seulement la nature du protolithe joue un certain rôle, mais aussi les<br />

propriétés physiques au moment du métamorphisme. Enfin on peut<br />

remarquer que les âges les plus élevés sont donnés par les amphiboles aux<br />

teneurs en K20 les plus faibles, ce qui est souvent un indice de présence<br />

d'argon étranger dans le réseau.<br />

L'existence de trois valeurs d'âge autour de 30 Ma et d'une à 21,4 Ma (Chlorite<br />

CC 87-8) témoigne, selon nous, de l'importance des rejeux de failles<br />

coulissantes de la frange côtière-Margarita. Ils ont engendré des remises à<br />

zéro de l'horloge K-A pour certains minéraux à faible température de<br />

fermeture comme les micas (- 300 0<br />

C). De plus la convergence d'âge vers 30<br />

Ma semble prouver que ces mouvements sont de caractère épisodique dans<br />

une région donnée.<br />

c- Les roches à Schistes Bleus de Villa de Cura.<br />

Des observations faites par de nombreux auteurs, dont Eeck (1985),<br />

révèlent les analogies de faciès métamorphiques dans cette nappe avec ceux<br />

de la partie septentrionale de l'île de Margarita. Celles-ci permettent de<br />

postuler que cette unité tectonique était primitivement située en bordure<br />

Nord de la frange côtière-Margarita. Les résultats obtenus par Loubet et al.<br />

(1985) indiquent une concordance d'âge entre crossite (amphibole bleue) et<br />

mica blanc de deux échantillons. Ainsi pour CE 78-35 l'amphibole et le mica<br />

donnent 77 ± 5 Ma et 87 ± 3 Ma, et pour VC 25, 88,4 ± 3,1 Ma et 82 ± 2,5 Ma.<br />

L'amphibole de la roche VC 26 indique un âge du même ordre de grandeur,<br />

90,8 ± 2,9 Ma. En revanche le mica blanc présente une valeur très élevée, 192<br />

± 6 Ma. Il importe de noter que la détermination de l'argon s'est faite sur une<br />

dizaine de milligramme (mg). Il est donc possible qu'une hétérogénéité entre<br />

les aliquotes pour l'argon et le potassium soit à l'origine de cette divergence<br />

d'âge. Les autres mesures présentent des erreurs expérimentales trop<br />

importantes pour pouvoir être prises en considération.<br />

Loubet et al. (1985) en se basant sur les mesures concordantes mentionnées<br />

plus haut avaient conclu que le métamorphisme HP-ET qui affecte des séries<br />

162


volcano-sédimentaires de la nappe de Villa de Cura s'était produit dans<br />

l'intervalle &)-90 Ma.<br />

Les données géochronologiques K-A obtenues à Strasbourg permettent de<br />

tirer les conclusions suivantes:<br />

- le métamorphisme HP-ET (4kb, 250-300° C) de Villa de Cura a un âge<br />

compris entre 80 et 90 Ma. Il est à noter qu'un mica blanc d'un schiste bleu<br />

(MAR 38) de l'île de Margarita donne une valeur semblable, 83,3 ± 2,5 Ma.<br />

- l'importance des phénomènes tectoniques tertiaires ne permet pas<br />

d'obtenir une estimation de l'âge du métamorphisme HP-ET à l'île de<br />

Margarita. On peut dire toutefois qu'il est anté-sénonien.<br />

- la présence d'argon étranger dans les amphiboles de Cabo Codera et<br />

d'Orîcao empêche une évaluation claire de l'âge du métamorphism'e HP-ET. On<br />

pourrait, toutefois, retenir la valeur de 91,5 Ma donnée par les amphiboles CC<br />

87-3, en se basant sur des considérations géologiques et pétrographiques.<br />

- aussi bien dans l'île de Margarita qu'à Cabo Codera ou à Puerto Cabello<br />

les micas et chlorites indiquent que les mouvements tectoniques tertiaires<br />

ont affecté significativement les roches métamorphiques. On a, semble t-il,<br />

affaire à des phénomènes de type épisodique, dont l'âge serait aux alentours<br />

de 55Ma pour l'île de Margarita et 30 Ma pour Cabo Codera et Puerto Cabello.<br />

2- UNITE TECTONIQUE DE LA CORDILLERE COTIERE<br />

- Série basique de Todasana.<br />

Les roches sont métamorphisées dans le faciès amphibolite (voir<br />

Annexe 4) et reprises peu (TOO 87-22; T0087-23; T0087-26) ou prou (TOO 87­<br />

21; T0087-24; T0087-27) dans le faciès schiste vert.<br />

Les résultats K-A présentent des caractéristiques similaires à celles de la série<br />

métamorphique de Cabo Codera. Les amphiboles donnent des âges dispersés<br />

précambriens, BOO± 37 Ma pour T0087-21, 761 ± 22 Ma et 810 ± 23 Ma pour<br />

T0087-22, 1065 ± 68 Ma pour T0087-23. L'amphibole T0087-26, toutefois, livre<br />

un âge crétacé, 110,8 ± 3,2 Ma. Trois micas, T0087-24, T0087-26 et TOO 87-27<br />

indiquent des âges néogènes, 18,9 ± 0,5 Ma, 25,6 ± 0,7 Ma et 21 ± 0,6 Ma alors<br />

que la biotite 87-22 donne une valeur proche de l'amphibole, 699 ± 20 Ma.<br />

Dans ce cas aucune raison pétrographique majeure ne peut nous empêcher<br />

d'emprunter le même schéma explicatif adopté pour les roches de Cabo<br />

Codera. Ainsi la dispersion des âges sur amphibole s'expliquerait par la<br />

présence d'argon étranger. En conséquence, l'âge de 110,8 ± 3,2 Ma donné par<br />

l'amphibole T0087-26 pourrait être géologiquement significatif ou alors plus<br />

163


proche du métamorphisme de faciès amphibolite. Mais le fait qu'il y ait une<br />

presque concordance des âges sur amphibole et biotite de TOD87-22 laisse un<br />

doute sur cette hypothèse. L'argument de convergence est souvent utilisé<br />

pour attribuer une signification géologique à certains âges calculés. 11 faut<br />

cependant remarquer que l'argon étranger existe dans les biotites et qu'il est<br />

susceptible de modifier significativement les âges (Giletti, 1971;Foland, 1983).<br />

C'est pourquoi il me paraît raisonable de retenir pour le métamorphisme un<br />

âge crétacé. Nous pensons, compte-tenu de la fraicheur de l'amphibole 1ill<br />

87-26, que la valeur de 110,8 ± 3,2 Ma, représenterait l'âge maximum de cet<br />

événement. 11 n'est pas exclu, en effet, que cet échantillon contienne tout de<br />

même de l'argon étranger si l'on prend en compte la valeur trouvée sur le<br />

plagioclase, 261 ± 14 Ma. Les âges néogènes livrés par les muscovites TOD87­<br />

24 et TOD87-27 ainsi que la biotite TOD87-26 pourraient s'expliquer par une<br />

remise partielle ou totale de l'horloge K-A lors du rejeu de failles. Comme<br />

pour l'île de Margarita ou Cabo Codera ce phénomène se traduirait par un pic<br />

thermique relativement "sec". En conséquence le modèle de l'horloge "ideale"<br />

K-A s'appliquerait: ainsi pour TOD87-26la température due à ces mouvements<br />

tectoniques atteindrait 300 0<br />

C ou un peu plus, l'amphibole dont la<br />

température de fermeture est de l'ordre de 500°C (Harrison & Mc Dougall,<br />

1980) demeurerait un système clos, alors que la biotite perdrait son argon.<br />

Comment peut-on expliquer la différence d'âge entre biotite et feldspath de<br />

cet échantillon? Il n'est pas interdit de penser que le feldspath contenait<br />

initialement beaucoup d'argon étranger.<br />

3- LE COMPLEXE OPHIOLITIQUE DE LOMA DE HlERRO<br />

Des erreurs expérimentales trop importantes dues aux faibles teneurs<br />

en K20, ne permettent pas une interprétation des résultats obtenus sur les<br />

amphiboles TC 87-12 et TC 87-16. Même la valeur fournie par l'amphibole 1C<br />

87-11, 98,3 ± 8,5 Ma, doit être interprétée avec beaucoup de prudence. Il est<br />

utile de rappeler que l'echantillon est relativement frais mais non en place.<br />

Toutefois l'ordre de grandeur des teneurs en K20 de l'amjJhibole et du<br />

plagioclase est celui que l'on trouve sur les laves ophiolitiques; ceci incite à<br />

penser que la roche fait bien partie du complexe ophiolitique. L'âge de 98,3 ±<br />

8,5 Ma pourrait alors être considéré comme un âge minimum pour l'ophiolite<br />

compte-tenu du résultat sur plagioclase, 30,9 ± 1 Ma. La notion de température<br />

de fermeture ne peut, à mon avis, être ici appliquée dans toute sa rigueur.<br />

Avec de si faibles teneurs en K20, une partie, au moins du potassium, ne se<br />

trouve pas à l'intérieur du réseau mais en surface des grains. En conséquence<br />

164


l'argon qui résulte de la décroissance radioactive de ce potassium est<br />

faiblement retenu (faible énergie d'activation) et aura tendance à sortir du<br />

minéral dans les cas d'événements thermiques ou tectonométamorphiques<br />

(circulation de fluides) de faible intensité.<br />

- Conclusion sur les résultats Potassium-Argon classiques.<br />

Les résultats K-A classiques mettent en évidence à Villa de Cura<br />

l'existence d'un métamophisme HP-BT entre 80 et 90 Ma. Dans l'île de<br />

Margarita et à Cabo Codera les effets de la tectonique tertiaire sur les horloges<br />

K-A sont significatifs. Ble a engendré des pics thermiques sans<br />

recristallisation importante à 55 Ma (Margarita), 30 Ma (Cabo Codera) et 20 Ma<br />

(Todasana). Santamaria & Schubert (1974) ont obtenu sur les biotites des<br />

granites post-métamorphiques de Guaremal et de Choroni des âges K-A de<br />

l'ordre de 30 Ma. fis invoquaient, pour les expliquer, des effets thermiques<br />

dus à la tectonique.<br />

En revanche, l'âge du métamorphisme de type éclogite ne peut être précisé. Il<br />

est impossible d'estimer la durée du trajet P-T (fig. 50) proposé par Maresh<br />

(1974). Particulièrement difficile est de savoir si le processus envisagé est<br />

continu ou discontinu dans le temps.<br />

Il LES RESULTATS 40A 39A.<br />

Ainsi qu'il a été souligné lors de la présentation des méthodes, la<br />

technique 4OA-39A avec dégazage par paliers doit permettre "d'asseoir" les<br />

conclusions tirées des résultats K-A classiques. Les résultats seront présentés<br />

par reglOn, puisque même pour une unité structurale donnée chaque<br />

gisement se· caractérisait par une distribution d'âges K-A particulière. En<br />

conclusion, nous mettrons en exergue les faits géochronologiques bien<br />

établis et les comparerons avec les modèles d'évolution géodynamiques<br />

proposés par Stephan (1985), Ross & Scotese (1988) et Pindell et al. (1988).<br />

165


Temp.<br />

40A/ 37A' 40A-' '"<br />

39A/K<br />

39A<br />

x100± 0--" x103 % ,<br />

39A: 40A"total<br />

Age ± a<br />

(OC) (%) (Ma)<br />

muscovite SIE 1 (J =0,011559)<br />

450<br />

550<br />

660<br />

740<br />

800<br />

850<br />

159 ± 89<br />

179 ± 45<br />

255,9± 6,4<br />

267,3± 2,2<br />

31O,8± 3,9<br />

312,9± 1,3<br />

24,8<br />

13<br />

11,6<br />

10,5<br />

18,2<br />

35,7<br />

75,25<br />

76,8<br />

90,76<br />

89,28<br />

0,23<br />

0,52<br />

2,41<br />

5,64<br />

6,58<br />

10,23<br />

33 ± 18<br />

36,9 ± 9,2<br />

52,6± 1,3<br />

54,8± 0,5<br />

63,6± 0,8<br />

64,1 ± 0,3<br />

<br />

960<br />

980<br />

lem<br />

1050<br />

1090<br />

1150<br />

fusion<br />

316,8± 6,9<br />

331,3± 2,6<br />

344,9± 3,2<br />

328,9± 6,4<br />

351,8± 1,6<br />

346,9± 3<br />

337,8± 3,2<br />

321,9± 1<br />

8<br />

27,7<br />

15,5<br />

16,7<br />

27,6<br />

29,8<br />

23,8<br />

46<br />

81,81<br />

90,52<br />

93,98·<br />

89,94<br />

94,78<br />

93,46<br />

92,13<br />

83,73<br />

4,12<br />

6,4<br />

9,7<br />

4,73<br />

14,86<br />

8,44<br />

6,34<br />

19,8<br />

64,8 ± 1,4<br />

67,8± 0,5<br />

70,5± 0,7<br />

67,3 ± 1,3<br />

71,8± 0,3<br />

70,8± 0,6<br />

69,1 ± 0,6<br />

65,9± 0,2<br />

Age moyen<br />

Muscovite (Na) W 1252 (J =0,012620)<br />

66,5<br />

450<br />

550<br />

660<br />

740<br />

800<br />

850<br />

<br />

960<br />

980<br />

lem<br />

1050<br />

1090<br />

1160<br />

1200<br />

fusion<br />

41 ± 88<br />

215 ± 29<br />

211,5± 3,8<br />

218 ±3,6<br />

232,2± 2,5<br />

232,4± 1,7<br />

237,6± 0,6<br />

243 ± 1<br />

219 ±1O<br />

206 ± 21<br />

120 ± 32<br />

84 ± 31<br />

172 ±42<br />

154 ±40<br />

204 ±22<br />

16,5<br />

92,1<br />

96,9<br />

529<br />

1219<br />

1664<br />

1498<br />

961<br />

579<br />

7,25<br />

58,34<br />

81,88<br />

86,25<br />

92,9<br />

92,36<br />

96,55<br />

94,51<br />

80,95<br />

61,88<br />

39,66<br />

20,52<br />

35,09<br />

31,22<br />

46,82<br />

0,49<br />

1,13<br />

5,79<br />

10,3<br />

12,84<br />

2,33<br />

12,91<br />

41,33<br />

6,03<br />

1,52<br />

1,24<br />

0,79<br />

0,73<br />

0,7<br />

1,87<br />

8 ± 18<br />

48,4 ± 6,5<br />

47,5 ± 0,8<br />

49 ± 1<br />

52,1 ± 1<br />

52,2 ± 1<br />

53,3 ± 0,2<br />

54,5 ± 0,3<br />

49,3 ± 2,3<br />

46,4 ± 4,8<br />

27,2±7,3<br />

19,1 ± 6,9<br />

38,7 ± 9,4<br />

35 ±9<br />

45,9 ± 5,1<br />

Age moyen<br />

Age plateau<br />

Muscovite W 675 (J=0,013462)<br />

-<br />

51,3<br />

52,8 ± 0,3<br />

450<br />

550<br />

670<br />

740<br />

800<br />

850<br />

<br />

960<br />

980<br />

lem<br />

1050<br />

1090<br />

1160<br />

1200<br />

fusion<br />

20 ± 74<br />

215 ± 50<br />

185,6± 6,2<br />

218,6± 2,9<br />

216,3 ± 2,9<br />

215,1 ± 0,6<br />

223,2 ± 1,1<br />

218,7 ± 1,5<br />

' 229,2± 1,9<br />

222,4± 1,5<br />

231 ± 2,3<br />

226,1 ± 1,2<br />

220,5± 4,1<br />

220 ± 18<br />

242 ±46<br />

47,68<br />

1150<br />

1,81<br />

56,52<br />

71,37<br />

83,67<br />

89,77<br />

90,74<br />

89,61<br />

93,47<br />

93,08<br />

93<br />

94,47<br />

95,97<br />

91,54<br />

73,02<br />

18,62<br />

0,11<br />

0,33<br />

1,47<br />

5,42<br />

9,64<br />

28,39<br />

11,07<br />

9,69<br />

6,05<br />

7,38<br />

9,56<br />

6,4<br />

3,11<br />

0,95<br />

0,43<br />

!<br />

4 ± 18<br />

51 ± 12<br />

44,5 ± 1,5<br />

52,3 ± 0,7<br />

51,8 ± 0,7<br />

51,5 ± 0,4<br />

53,4 ± 0,9<br />

52,4 ± 0,7<br />

54,9 ± 1,5<br />

53,2 ± 0,7<br />

55,3 ± 2<br />

54,1 ± 1,8<br />

52,8 ± 1<br />

52,6 ± 4,1<br />

58 ±11<br />

Age moyen 52,7<br />

AJ!e plateau 528 ±O 3<br />

166


Tableau 16 (suite)<br />

Temp.<br />

(OC)<br />

40A-*<br />

39 .<br />

A>'·K<br />

x100± a<br />

37Ab-<br />

39A:' ,<br />

40A'*<br />

9t" 0<br />

40A:'total<br />

39A<br />

(%)<br />

Age ± a<br />

(Ma)<br />

muscovite W 167 (J =0,013462)<br />

450<br />

550<br />

660<br />

740<br />

800<br />

850<br />

900<br />

960<br />

980<br />

Hm<br />

255 ± 81<br />

149 ± 51<br />

196 ±l0<br />

229,6± 4<br />

223,1 ± 0,9<br />

222 ± 0,7<br />

227,2± 2,2<br />

230,2 ± 3,1<br />

230 ± 1,1<br />

231,1±1,9<br />

0,181<br />

0,478<br />

0,065<br />

0,224<br />

0,098<br />

0,049<br />

0,087<br />

26,56<br />

15,46<br />

29,72<br />

88,78<br />

93,74<br />

94,52<br />

92,76<br />

93,42<br />

95,45<br />

96,81<br />

0,2<br />

0,51<br />

2,17<br />

5,16<br />

15,74<br />

22,67<br />

7,65<br />

13,15<br />

14,66<br />

11,09<br />

61 ± 19<br />

36 ± 12<br />

47 ± 2,5<br />

55 ± 1<br />

53,4 ± 0,2<br />

53,2 ± 0,2<br />

54,4 ± 0,5<br />

55,1 ± 0,7<br />

55 ± 0,3<br />

55,3 ± 0,5<br />

1050<br />

1090<br />

1150<br />

fusion<br />

221,5 ± 3,8<br />

228,6± 7,7<br />

359 ± 53<br />

380 ±290<br />

89,69<br />

0,174 86,09<br />

3,64S 72,54<br />

10,06 5,19<br />

Age moyen<br />

4,89<br />

1,88<br />

0,16<br />

0,06<br />

53 ±<br />

54,7 ±<br />

85 ±<br />

90 ±<br />

54,1<br />

0,9<br />

1,8<br />

12<br />

67<br />

AKe vlateau 54.2 ± 02<br />

Temp.<br />

40Ar*<br />

39ArK<br />

37Ar 40A *<br />

% r 39A Age ± a<br />

±o<br />

39Ar 4OArtotal<br />

(OC) (%) (Ma)<br />

Paragonite MAR 38 (J = 0,012620)<br />

450<br />

550<br />

660<br />

740<br />

2,3 ± 3,6<br />

1,3 ± 1,1<br />

1,94 ± 0,17<br />

2,09± 0,15 0,303<br />

9,29<br />

19,94<br />

56,86<br />

58,14<br />

0,59<br />

2,51<br />

12,2<br />

17,51<br />

52 ± 80<br />

31 . ± 24<br />

43,7 ± 3,9<br />

47 ± 3,2<br />

800<br />

850<br />

900<br />

960<br />

2,03 ± 0,14<br />

1,88± 0,16<br />

1,94± 0,21<br />

1,62 ± 0,45<br />

0,153<br />

0,598<br />

1,533<br />

3,29<br />

55,87<br />

48,25<br />

43,37<br />

34,71<br />

20,16<br />

16,72<br />

8,06<br />

4,94<br />

45,6 ± 3,1<br />

42,5 ± 3,6<br />

43,6 ± 4,8<br />

36 ± 10<br />

980<br />

1000<br />

2,30± 0,36<br />

2,15 ± 0,69<br />

2,951<br />

1,325<br />

42,49<br />

42,7<br />

3,6<br />

2,87<br />

52<br />

48<br />

± 8<br />

± 15<br />

1100<br />

1200<br />

1,86± 0,85<br />

2,92± 0,28<br />

0,736<br />

1,38<br />

43,25<br />

56,91<br />

2,1<br />

6,93<br />

42 ± 19<br />

65,4 ± 6,1<br />

fusion 0,7 ± 2 11,19 1,93 1,81 15 ±46<br />

Age moyen 45,2<br />

Age plateau 45,2 ±1,9<br />

Amphibole MAR 38(J=0,013141)<br />

550 5,7 ± 3,8 8,22 0,29 131 ± 85<br />

750 1,7 ± 1,5 8,04 0,89 41 ± 36<br />

900 2,26± 0,91 12,38 5,19 3,18 53 ± 21<br />

950 2,48± 0,28 20,69 59,22 11,08 57,7 ± 6,4<br />

1000 2,26± 0,19 16,66 77,81 47,04 52,8 ± 4,3<br />

1050 2,41 ± 0,19 17,39 67,32 19,56 56,2 ± 4,5<br />

1100 2,85 ± 0,35 16,67 73,57 7,71 66 ± 8<br />

1150 2,44± 0,82 14,97 46,17 4,04 57 ± 19<br />

fusion 2,57 ± 0,51 23,04 8,62 6,21 60 ± 12<br />

Age moyen 55,7<br />

AJ!e vla Leau 557 ± 2 7<br />

167


1- LA FRANGE COTlERE- MARGARITA<br />

a- L 7/e de Margarita.<br />

D'une façon générale, les âges moyens 4OA-39A sont en bon accord<br />

avec ceux donnés par le K-A classique (Tableau 16). Cependant le résultat<br />

obtenu sur la paragonite MAR 38 constitue une notable exception puisqu'il y<br />

a presqu'un facteur 2 entre les résultats des deux méthodes! Probablement ce<br />

ne sont pas les mêmes fractions de micas qui ont été analysées par les deux<br />

techniques. On peut donc, à un minéral près, conclure que l'irradiation n'a<br />

pas induit de comportement en système ouvert pour l'horloge K-A.<br />

Remarquons que, de cet ensemble de résultats, quatre minéraux donnent des<br />

plateaux d'âge bien définis et quasiment identiques, 52,80 ± 0,31 Ma pour le<br />

mica blanc W 675 (fig. 53), 54,20± 0,20Ma pour le mica blanc W 167 (fig. 54),<br />

52,77 ± 0,28 Ma pour le mica blanc W 1252 (fig. 55) et 55,41 ± 2,81 Ma pour<br />

l'amphibole MAR 38 (fig. 56). Si un seul âge plateau n'a pas forcément de<br />

signification géologique, surtout s'il s'agit de micas (Berger, 1975; Foland,<br />

1983), plusieurs âges-plateau donnant une même valeur en ont probablement<br />

une.. En effet , la probabilité pour que quatre échantillons différents<br />

définissent des "faux" plateaux ayant la même valeur est faible. Il faut en plus<br />

se rappeler que le mica blanc W 1252,extrait d'un granite, n'est pas identique<br />

à ceux de W 675 et W 167. De la même façon on pourrait arguer que<br />

l'amphibole bleue est un système totalement différent de celui des micas.<br />

Malheureusement ce raisonnement n'est pas valable. Sisson & Onstott (1986)<br />

ont, en effet, démontré que les âges sur amphibole bleue reflétaient souvent<br />

ceux de mica blanc en inclusion.<br />

Le profil 4OA-39A livré par la muscovite W 1252révèle des paliers dont l'âge<br />

croit avec la température. En adoptant un modèle comme celui de Fitch et al.<br />

(1969), cette caractéristique s'explique par l'existence d'un événement<br />

thermique postérieur à 55-53 Ma qui aurait partiellement ou totalement remis<br />

à zéro les sites de faible rétention de l'argon. L'âge plateau obtenu sur la<br />

paragonite MAR 38,44,6 ± 1,7 Ma (fig. 57), serait donc susceptible d'avoir une<br />

signification géologique. Remarquons, en effet, qu'au palier 660°C, le<br />

premier à être véritablement significatif, on obtient 47,0 ± 2,5 Ma pour W 167,<br />

47,5 ± 0,8 Ma pour W 1252 et 44,5 ± 1,5 Ma pour W 675. S'il n'est pas possible<br />

d'obtenir une information précise du spectre de la paragonite XII-J (fig. 58),<br />

en raison de son caractère chaotique, il témoigne quand même de l'existence<br />

d'au moins un événement thermique important postérieur à 55-53 Ma.<br />

170


Le spectre livré par la muscovite SJ-B1 (fig. 59) a une forme de dos d'âne<br />

(hump shape spectrum). Si Wijbrans & McDougall (1986) ont pu fournir à ce<br />

type de spectre une explication raisonnable pour des formations<br />

métamorphiques en faisant appel à deux populations de micas d'âge et de<br />

rétentivité différentes, il n'en va de même pour SJ-B1 qui est une<br />

granodiorite. Néanmoins, compte-tenu de ce que l'on sait de la géologie de la<br />

chaîne Caraïbe et des résultats donnés par les autres échantillons, on peut<br />

tirer quelques informations de ce profil d'âge. On remarque tout d'abord que<br />

le premier palier significatif, celui de 660 0<br />

C, a un âge de 52,6 ± 1,3 Ma qui<br />

correspond très exactement aux âges plateau des autres échantillons. En<br />

second lieu, les âges les plus élevés, - 70 Ma, sont similaires à ceux trouvés<br />

par Rb-Sr ou K-A sur des biotites de granites qui recoupent les formations de<br />

la frange côtière-Margarita et de la cordillère de la côte (Santamaria &<br />

Schubert, 1974). Il est possible, en adoptant un modèle tel que celui de Fitch et<br />

al (1969) de pouvoir tirer une information géologique d'un tel spectre. Bien<br />

sûr, il conviendrait d'avoir un ou deux profils semblables pour accorder un<br />

crédit à ces conclusions.<br />

En résumé, l'étude 4OA-39A confirme, dans l'île de Margarita, l'existence d'un<br />

événement thermique important vers 53-55 Ma. Il est peu probable qu'il ait<br />

conduit à des recristallisations importantes. Il est très probable qu'il y a eu<br />

par la suite un autre épisode thermique plus récent mais moins intense dont<br />

l'âge pourrait se situer autour de 45 Ma. L'intensité de la tectonique tertiaire<br />

empêche d'approcher l'âge du métamorphisme HP-BT de Margarita par la<br />

méthode K-A. Il est probable que la méthode Rb-Sr ne serait pas plus adéquate<br />

et qu'il faudrait pour ce site utiliser la méthode Sm-Nd.<br />

b- Cabo Codera.<br />

Contrairement à ce qui a été observé pour l'île de Margarita les âges<br />

moyens 4OA-39A s'écartent sensiblement de ceux obtenus par le potasium­<br />

argon classique, 392 Ma au lieu de 475 Ma pour l'amphibole CC87-1, 513 Ma au<br />

lieu de 753 Ma pour l'amphibole CC 5. Nous n'avons pas d'explication<br />

immédiate pour ces divergences. L'amphibole CC 87-1 a été irradiée au même<br />

niveau que le mica SJ-B1 et l'amphibole CC 5 au même niveau que le mica W<br />

167. Or l'accord entre âge 4OA-39A et K-A pour les micas est satisfaisant. Une<br />

erreur pourrait sans doute venir de notre part en n'ayant pas choisi comme<br />

moniteur (standard) une hornblende à bas rapport K/Ca, dont l'âge apparent<br />

aurait été plus élevé. Il se peut que la raison de cet écart réside dans une<br />

172


., ,.<br />

extrême hétérogeneité d'échantillon. Il faut savoir, en effet, que les deux<br />

amphiboles analysées ont été extraites au Frantz et aux liqueurs denses de<br />

populations d'amphibole présentant de nombreux indices de chloritisation.<br />

Il existe donc une forte probabilité pour que les aliquotes du potassium et de<br />

l'argon, lors de l'analyse K-A, aient été très différentes.Ces amphiboles<br />

présentent des spectres de même allure. Elles livrent, dans les premiers<br />

paliers, des âges élevés dont l'un est supérieur à celui de la terre (cas de<br />

l'amphibole CC 5). Ils décroissent rapidement pour atteindre une valeur<br />

minimum, lorsque le chauffage se poursuit. On constate enfin notamment<br />

pour CC 5 une croissance régulière de l'âge avec la température de dégazage<br />

dans les derniers paliers. De tels spectres dans la littérature sont appelés "en<br />

forme de selle" (saddle shape spectrum). Cette allure particulière n'est pas<br />

limitée aux amphiboles. Elle se retrouve, en effet, chez les biotites, pyroxènes<br />

et feldspaths. Ble témoigne (voir McDougall & Harrison, 1988 pour une revue<br />

de ce problème) de la présence d'excès d'argon radiogénique, c'est à dire<br />

essentiellement d'argon 40 introduit après la cristallisation du minéral. Ces<br />

deux auteurs proposent une explication, qualifiée par eux-mêmes de<br />

spéculative, à ce genre de spectre. Les minéraux métamorphiques et plus<br />

particulièrement les amphiboles subissent des phénomènes de démixion.<br />

Nous n'avons donc pas affaire à des systèmes homogènes, mais au contraire à<br />

au moins deux phases. Lorsque de tels minéraux sont soumis à des<br />

surpressions d'argon, comme dans le cas d'un métamorphisme haute<br />

pression, les deux phases acceptent de l'argon étranger. Celui-ci occuperait,<br />

dans ,l'une des phases, des sites anioniques vacants plutôt que des sites<br />

cationiques représentant le siège normal des différents isotopes de l'argon. Il<br />

est affirmé, en effet, qu'à 300-400° C, le mécanisme lacunaire de diffusion,<br />

invoqué pour rendre compte l'introduction de cet argon étranger, serait<br />

beaucoup plus efficace pour les sites anioniques que cationiques. Lors du<br />

dégazage progressif, une première phase libère son argon. Il y aurait pour<br />

celui qui est en excès un gradient de concentration négatif de l'extérieur<br />

vers l'intérieur, qui expliquerait ainsi la décroissance d'âge pour les paliers<br />

de basse température. Lorsque la deuxième phase commence à dégazer son<br />

argon, seuls ses sites cationiques seraient concernés.<br />

Les paliers intermédiaires correspondraient donc au dégazage des deux<br />

phases avec un minimum d'excès d'argon. Les âges obtenus seraient alors<br />

suceptibles d'avoir une signification géologique. Aux derniers paliers seule<br />

la deu.xième phase serait concernée. Les sites anioniques libèreraient leur<br />

argon en excès, ce qui se traduirait par des âges anormalement élevés d'un<br />

174


point de vue géologique. Pour visualiser le dégazage des deux phases on fait<br />

recours à l'évolution du rapport 39A/37A qui reflète le rapport K/Ca. Lors du<br />

dégazage des amphiboles un rapport élevé K/Ca, communément observé dans<br />

les premiers paliers, correspondrait au dégazage de la phase plutôt sodique<br />

(on admet que K et Na occupent les mêmes sites cristallographiques); en<br />

revanche une valeur basse K/Ca indiquerait le dégazage prépondérant d'une<br />

phase calcique.<br />

Pour ce qui concerne l'allure des spectres livrés par CC 87-1 (fig. 60) et CC 5<br />

(fig. 61), elle renforce la conclusion tirée du K-A classique, à savoir<br />

l'existence d'importants excès d'argon dans les amphiboles de Cabo Codera<br />

Peut-on appréhender l'âge du métamorphisme de faciès amphibolite en<br />

adoptant l'explication d'Harrison & Mc Dougall exposée ci-dessus? Si l'on<br />

considère CC 5 le métamorphisme ne pourrait être plus ancien que 317 Ma<br />

alors que CC 87-1 indiquerait une valeur nettement plus basse, 97 ± 3,3 Ma,<br />

pour cet âge maximum. Rappelons qu'un même ordre de grandeur, 91,5 ± 3,4<br />

tvla, avait été obtenu à partir de la détermination K-A de CC 87-3. Pour le<br />

gisement de Cabo Codera il est possible d'affirmer que le métamorphisme de<br />

faciès amphibolite ne peut être plus ancien que 100 Ma.<br />

2- L'UNITE DE LA CORDILLERE DE LA COTE<br />

Série basique de Todosana:<br />

L'étude 40A-39A a porté sur un gabbro à amphibole de Todasana. Seul le<br />

mica 1DD 87-22 a été analysé. L'âge moyen obtenu, 762 Ma, est supérieur à<br />

l'âge K-A classique, 699 ± 20 Ma. L'écart d'âge entre ces deux méthodes est<br />

moindre comparé à celui observé pour les amphiboles de Cabo-Codera.<br />

L'explication fournie précédemment sur ces différences, faisant appel à une<br />

grande hétérogénéité d'échantillon, paraît se vérifier puisqu'ici l'âge 4OA­<br />

39A est plus ancien que l'âge K-A classique.<br />

Le profil obtenu présente une légère dépression en son milieu (fig. 62). Cette<br />

caractéristique se retrouve chez de nombreux micas et avait déjà été<br />

mentionnée par Fitch et al (1969). Selon une étude récente (Ching-Hua Lo et<br />

Onstott, 1989) ce léger abaissement des âges serait dû à un effet de recul lors<br />

de l'irradiation. D'après ces auteurs, la plupart des biotites contiennent de<br />

fines lamelles de chlorite (ce doit être le cas de TOD87-22 dont la teneur en<br />

KLOn'est pas typique d'une biotite pure). Lors de l'irradiation aux frontières<br />

des phases l'effet de recul se traduit par un échange d'39A entre chlorite et<br />

176


iotite. Comme cette dernière est plus riche en potassium, il y a globalement<br />

enrichissement de la chlorite en 39A et par conséquent abaissement de son<br />

âge apparent. Lorsqu'elle dégaze (vers 750°-850° C) ceci se marque par un<br />

creux dans le spectre d'âge.<br />

L'interprétation géologique du spectre d'âge du mica TOD 87-22 s'avère<br />

impossible. On sait, en effet, depuis les travaux de Pankhurst et al. (1973) et de<br />

Foland (1983) que les biotites contenant de l'excès d'argon peuvent livrer des<br />

plateaux d'âge bien définis. Il nous est donc impossible de dire si le plateau<br />

rellète un âge géologique.<br />

Conclusion sur l'apport de l'argon 40- argon 39 à la connaissance<br />

de la chaÎne caraïbe:<br />

La contribution essentielle de cette étude 4OA-39A est la confirmation<br />

d'un événement thermique important vers 53-55 Ma dans l'île de Margarita.<br />

Compte-tenu des observations de Maresch (1975) il ne semble pas<br />

s'accompagner de recristallisations importantes. Il faut donc admettre, pour<br />

le provoquer, un rejeu important de failles sans apport notable de fluides. Un<br />

événement thermique moins intense postérieur au précédent se serait<br />

produit aux alentours de 44-45 Ma. Par ailleurs, ainsi que le suggéraient les<br />

résultats K-A classiques, les spectres sur les amphiboles CC 87-1 et CC 5<br />

confirment l'existence d'argon étranger sous forme d'excès.<br />

III CONFRONTATION DE L'ENSEMBLE DE NOS RESULTATS AVEC LES<br />

DONNEES GEOLOGIQUES Er GEOPHYSIQUES<br />

Rappelons les résultats de notre étude:<br />

- Les données sur Villa de cura (Loubet et al, 1985) et une mesure<br />

sur l'île de Margarita indiquent qu'une phase métamorphique haute<br />

pression- basse température s'est produite entre 80 et 90 Ma.<br />

- L'île de Margarita a été affectée à la limite Paléocène-Eocène<br />

inférieur (53-55 Ma) par d'intenses mouvements tectoniques (écaillages?)<br />

qui ont remis à zéro les horloges K-A des micas blancs.<br />

- Des rejeux de faille ont localement affecté certains secteurs de<br />

la chaîne comme à l'île de Margarita vers 45 Ma, à Cabo Codera et Puerto<br />

Cabello vers 30 Ma, ou à Todosana vers 20-25 Ma.<br />

- En aucune façon, sans doute en raison d'un mauvais choix des<br />

échantillons pour la méthode 4OA-39A, il ne nous est possible de dire si les<br />

178


diverses phases métamorphiques qui ont affecté la frange côtière-Margarita<br />

résultent d'un processus continu ou discontinu dans le temps.<br />

Ces conclusions sont-elles compatibles avec les modèles d'évolution de la zone<br />

caraïbe établis à partir de oonnées géophysiques (Pindell et al, 1988) ou<br />

géologiques (Ross et Scotese, 1988; Stephan et al, 1980; Beck, 1983; Stephan,<br />

1985; Beck, 1985; Stephan et al, 1989).<br />

La cinématique des plaques (Pindell et al, 1988) montre que les mouvements<br />

entre Amérique du Nord et Amérique du Sud sont minimes depuis 80-100 Ma.<br />

L'histoire géologique de la zone Caraïbe s!explique par l'insertion et la<br />

migration Est-Nord-Est de l'actuelle plaque caraïbe dans le domaine<br />

atlantique. Cette migration se traduit au niveau de la bordure continentale<br />

Vénézuelienne par la mise en place progressive de nappes allochtones tout<br />

au long du Tertiaire. Autrement dit il se forme, en bordure de l'Amérique du<br />

Sud, dès le campanien (83-72 Ma), un système de faille transformante Est­<br />

Ouest qui va demeurer actif durant tout le Tertiaire. A cela s'ajoute un<br />

mouvement de convergence entre plaque caraïbe et Amérique du Sud, qui<br />

complique singulièrement la compréhension du phénomène. Nos résultats<br />

traduisent donc bien l'intensité de la tectonique tertiaire prédite par les<br />

modèles des cinématiciens des plaques. Toutefois, la résolution de leurs<br />

techniques est trop faible pour fournir des contraintes sévères à nos<br />

données. Il faut donc pour les contrôler plus sérieusement examiner les<br />

informations apportées par la géologie de terrain. L'examen du complexe<br />

allochtone de Lara (Stephan et al, 1980; Beck, 1985) met en évidence des<br />

mouvements tectoniques tangentiels à la limite Sénonien inférieur (80 Ma).<br />

Dès cette époque les unités frange côtière- Margarita et cordillère côtière<br />

sont liées. Peu après elles sont toutes deux recoupées par des intrusions<br />

granodioritiques (70 Ma). Trois événements tectoniques au Paléocène ­<br />

Eocène:<br />

- un événement fini Crétacé-Paléocène inférieur;<br />

- un événement Eocène inferieur-Eocène moyen basal (7) se<br />

traduisant dans l'allochtone de Lara par des charriages.<br />

anticlinorial des nappes.<br />

- un événement fini Eocène qui provoque le ploiement<br />

Pour l'essentiel, la tectonique tangentielle de la chaîne caraïbe est achevée.<br />

L'âge de 80-90 Ma pour le métamorphisme schiste bleu de Villa de Cura n'est<br />

donc pas en désaccord avec les données géologiques puisqu'antérieur aux<br />

mouvements tangentiels Sénonien inférieur- Sénonien supérieur. De même<br />

l'âge de 53-55 Ma trouvé à Margarita se relie assez bien à l'événement Eocène<br />

inférieur- Eocène moyen basal qui affecte l'ensemble de la chaîne.<br />

179


L'âge 44-45 Ma livré par la paragonite MAR 38 et par les premiers paliers des<br />

autres micas de Margarita daterait peut être l'événement fini-Eocène qui<br />

marque la fin des grands mouvements de charriage. En revanche les âges de<br />

30 Ma, trouvés â Cabo Codera ou de 20 Ma pour Todasana marqueraient des<br />

rejeux importants mais locaux de failles coulissantes.<br />

La géologie n'est malheureusement pas assez bien connue pour confirmer<br />

cette dernière interprétation.<br />

CONCLUSION<br />

Notre étude confirme l'utilité du K-A et de l'argon 40 - argon 39 pour<br />

dater les mouvements tectoniques (Monié et Maluski, 1983). Ces deux<br />

méthodes se révèlent particulièrement utiles pour révèler l'âge de rejeux de<br />

failles et constituent donc une aide pour des études tectoniques fines. En<br />

revanche le but primitif de notre étude, c'est à dire la détermination de l'âge<br />

du métamorphisme ou des métamorphismes HP-ET n'a pas été atteint. 11 y a à<br />

cela deux raisons:<br />

- l'intensité de la tectonique tertiaire.<br />

- un choix malheureux des échantillons lors de l'investigation 4OA-39A. Ce<br />

deuxième point pourra être corrigé à l'avenir.<br />

180


181


ANNEXE 1<br />

METHODE EXPERIMENTALE<br />

1 - INTRODUCTION GENERALE<br />

La méthode classique K-A est décrite dans Kirsten (1966), Dalrymple et<br />

Lanphere (1969), Montigny (1985), Faure (1986). Nous rappelons l'équation<br />

d'âge K-A:<br />

Pour calculer un âge il est donc nécessaire de déterminer l'argon<br />

radiogénique et le potassium 40 de l'échantillon. Il existe deux façons de faire:<br />

- la méthode K-A classique où le potassium et l'argon sont déterminés sur<br />

deux aliquotes différentes. L'argon est mesuré par dilution isotopique et<br />

spectrométrie de masse; la teneur du potassium est déterminée par diverses<br />

méthodes dont la photométrie de flamme.<br />

- la méthode 39AAOA où l'échantillon est au préalable irradié par une pile<br />

atomique; une partie du 39K est transformée en 39A. Si l'on connait le<br />

rendement de la réaction, il est alors possible de calculer un âge, après<br />

l'analyse isotopique de l'échantillon par spectrométrie de masse.<br />

Nous allons examiner successivement ces deux procédures et leurs calculs<br />

d'erreurs.<br />

11- LES TECHNIQUES ANALYTIQUES<br />

A-MESURE DE L'ARGON PAR DILUTION ISOTOPIQUE ET DU POTASSIUM<br />

1 - MESURE DE L'ARGON PAR DILUTION ISOTOPIQUE<br />

1.1-PRINCIPE DE LA METHODE DE DILUTION ISOTOPIQUE<br />

Un poids connu d'un échantillon (minéral ou roche totale) est fondu<br />

dans un creuset en molybdène placé dans un four de haute fréquence. Une<br />

182


quantité connue d'argon enrichi en isotope 38 (à plus de 99%) est mélangée à<br />

l'argon extrait de l'échantillon. La composition isotopique du mélange est<br />

mesurée au spectromètre de masse. La quantité de l'élément naturel dans<br />

l'échantillon est calculée (40A*: argon radiogénique), sachant que la<br />

composition isotopique du traceur (ou spike) est connue et différente de<br />

l'élément que l'on veut doser. Il s'agit dans cette méthode de mesurer<br />

seulement l'argon.<br />

1.2-DISPOSITIF EXPERIMENTAL: LIGNE D'EXTRACTION ET DE<br />

PURIFICATION, SPECTROMETRE DE MA SSE.<br />

1.2.a- Ligne d'extraction et de purification<br />

Cette ligne (fig. 63) est construite en verre pyrex. Ble comprend deux<br />

volumes principaux: un volume d'extraction (du porte-échantillons à la<br />

vanne V3), et un volume de purification (de la vanne V3 à la vanne V4). La<br />

partie extraction communique d'une part avec un ballon du traceur isolé de<br />

celle-ci par un robinet à graisse R2, d'autre part avec un ballon d'air pour les<br />

prises d'air; elle est séparée de ce dernier par un robinet R2'. Ble comporte<br />

un tube en U refroidi à l'azote ou l'air liquide pour piéger la vapeur d'eau et<br />

le gaz carbonique.<br />

Le gaz à analyser est obtenu par la fusion d'un échantillon (de minéral ou de<br />

roche totale) en un seul palier de température (- 1600° C). Un petit volume<br />

connu du traceur (compris entre RI et R2) est prélevé du ballon du spike et<br />

introduit dans le volume d'extraction, nous y reviendrons. Le gaz extrait de<br />

l'échantillon est mélangé au traceur. Le mélange est purifié et est prêt à être<br />

mesuré dans le spectromètre de masse.<br />

1.2.b- Spectromètre de masse AEI MS 1 0<br />

C'est un appareil conçu par Dempster (1918) [fig. 64a] et dont la paroi<br />

est en métal. 11 est composé d'une source d'ions, d'un champ électrique<br />

accélérateur, d'un champ magnétique déviateur, d'un collecteur (cage de<br />

Faraday), d'un pré-amplificateur (amplificateur-Philbrick) et amplificateur.<br />

Il est équipé d'un système enregistreur. La source et le collecteur sont noyés<br />

dans un champ magnétique permanent d'environ 1840 gauss (fig. 64b). Le<br />

gaz introduit dans la source est ionisé par un faisceau électronique allant<br />

d'un filament de rhénium chaud à une électrode ("trap") positive par rapport<br />

184


mesures à une seule configuration de référence F 10 11 pour l'argon. La<br />

dynamique de l'amplificateur est de lOV.<br />

1.3- Prise d'air<br />

La mesure préalable de celle-ci est nécessaire pour déterminer la<br />

discrimination de masse du spectromètre de masse. C'est un phénomène<br />

important qu'il faut corriger pour obtenir des mesures exactes du gaz. Le<br />

contrôle de la discrimination de masse est régulier (toutes les deux semaines),<br />

car ce coefficient de discrimination varie dans le temps [voir tableau 17] et<br />

pour plusieurs raisons (cf. chapitre 2, première partie de la thèse). Nous<br />

présentons au tableau 17 quelques mesures des rapports 4OA/36A et des<br />

valeurs des coefficients de discrimination de masse correspondants. On peut<br />

observer des variations des rapports 40A/36A mesurés de 0,75 % à 3 % par<br />

rapport au rapport théorique de l'air de 295,5. Connaissant donc la<br />

discrimination de masse pour l'argon il est possible, de mesurer la<br />

composition isotopique du spike et, de calibrer le spectromètre de masse.<br />

Tableau 17: Rapports 4OA/36A mesurés de l'air et les coefficients de<br />

discrimination de masse.<br />

Date 4OA/36A de l'air mesurés Coeff. de discrimination de<br />

masse ô/u.a.m<br />

5/4/1988 299,13± 0,40 3 0/00<br />

25/4/1988 298,47± 0,40 2,5 0/00<br />

7/6/1988 297,73 ± 0,60 1,8 0/00<br />

2117/1988 290,20± 1,20 4,5 0/00<br />

1.4- Calibration du spike<br />

Le traceur sert d'étalon. La calibration du spike peut êtrl7 réalisée selon<br />

deux méthodes: par dosage du spike par analyse d'un minéral standard où la<br />

quantité d'argon est connue ou par dilution isotopique avec une quantité<br />

connue d'argon atmosphérique.<br />

La première méthode consiste à mesurer un volume connu du spike avec une<br />

quantité connue d'argon standard. Connaissant la composition isotopique du<br />

spike mesurée au spectromètre de masse, il est possible déterminer la<br />

quantité de traceur d'argon dans le volume compris entre les robinets RI et<br />

187


RZ. Plusieurs standards internationaux, glauconie (GLO), biotite standard LP<br />

6, muscovite et biotite de Bern sont ainsi régulièrement analysés et<br />

permettent ainsi de faire des recoupements (voir tableau 18).<br />

Dans la seconde méthode, un volume de traceur est mélangé à une quantlte<br />

connue d'air. Comme la méthode précédente, il est nécessaire qu'elle soit<br />

répétée d'une façon régulière.<br />

Tableau 18: résultats obtenus des standards.<br />

Minéral Date poids KZO 40A* 40A */40A tota l<br />

(g) % en poids) 10- 9 mollg) (%)<br />

Biotite LP 6 15/6/88 010585 9859 1 886± 0038 9537<br />

Il " 18/7/88 0,13805 9,859 1,912 ± 0,039 96,81<br />

Biotite de 16/6/88 0114433 939 o237± 0005 73,56<br />

Bern 413<br />

GLOOdin 10/8/88 015154 7,947 1081 ± 0022 9457<br />

1.5- La résiduelle<br />

La mesure de la résiduelle d'argon du spectromètre de masse est<br />

réalisée avant l'introduction du gaz dans la machine. Les signaux ( tableau<br />

19) sont mesurés sur F 101l. Ils sont très bas, et considérés négligeables<br />

comparés à ceux du gaz de l'échantillon dont les valeurs rapportées à la<br />

configuration F 10 11 sont supérieures à, 20000mV pour l'argon 40,1000 mV<br />

pour l'argon 38, et 20mV pour l'argon 36.<br />

Tableau 19: Valeurs du bruit de fond des masses 36,38 et 40<br />

Masse Intensité des signaux desoics (en mV)<br />

36 0<br />

38


Pour déterminer l'argon 40 radiogénique (40A*), on part des équations<br />

suivantes:<br />

40AM =40A a + 40AT+ 40A *<br />

38AM =38A a + 38AT<br />

36AM = 36A a + 36AT<br />

(1)<br />

M: mélange<br />

a: air; T: traceur<br />

iA: est le nombre d'atomes de l'isotope i d'argon.<br />

40A =21,364%<br />

Compososition 38A =78,564%<br />

du spike 36A = 0,072 %<br />

Composition de<br />

l'atmosphère<br />

40A = 99,600%<br />

38A = 0,063%<br />

36A = 0,337%<br />

Le spike se trouve dans l'appareillage depuis 15 ans. Il a été contaminé par<br />

l'air; ceci explique le fait qu'on n'a pas dans le spike une composition en 38A<br />

supérieure à 99 %.<br />

On connait la quantité prélevée d'38A du traceur [cf., Annexe 2]. La résolution<br />

du système d'équations (1) [voir calculs, Annexe 2] nous donne 1'4OA*:<br />

4OA*=38ATf (4OA/38A)M- (4OA/38A)T-[( 1-<br />

(38A/36A)M( 36A/38A)T)1 ((38A/36A)M( 36A/38A)a-1 )] [(4OA/38A)a<br />

(4OA/38A)Mll<br />

Les résultats peuvent être exprimés en nombre de moles par gramme ou en cc<br />

STP/g d'échantillon, sachant que le poids de l'échantillon dont est extrait le<br />

gaz est connu.<br />

L'erreur commise sur la mesure de 1'40A*, 0(40A*),(voir calculs dans Annexe<br />

2) est déterminée par la formule:<br />

0 2(40A*)=o2(38A) d 112(40A/38A)me[((40A/36A)am<br />

+(40A/36A)a)1(40A/36A)am] [( (40A/36A)me- (40A/36A)am)1 (40A/36A)me] }2+<br />

0 2(40A/38A)mef 1I2(38Ah[((40A/36A)am+(40A/36A)a)1(40A/36A)am] [( (40A/36A<br />

)me- (40A/36A)am)1 (40A/36A)me] }2+<br />

02(40A/36A)mef 1I2(38Ah(40A/38A)me[((40A/36A)am+<br />

(40A/36A)a)1 (40A/36A)am] [(40A/36A)aml (40A/36A)2 me ]}2+<br />

0 2(40A/36A)amf 112[( 38Ah( 40A/38A)me]1[( 40A/36A)me(40A/36A) 2am] [(40A/36<br />

A)a( 40A/36A)me+(40A/36A) 2 am ]}2<br />

ou:<br />

02(40A*)I(40A* )2=02(38A) t/(38A)2t + 02(40A/38A)mel(40A/38A)2 me+<br />

02(40A/36A)me( 40A/36A)2 am l ((40A/36A)2 me [(40A/36A) me- (40A/36A)am]2)+<br />

02(40A/36A)am[ (40A/36A)a(40A/36A)me+(40A/36A) 2 am ]21 ( (40A/36A)2 am [(40AI<br />

36A)am+(40A/36A)al 2[( 40A/36A) me- (40A/36A)am]2)<br />

190


t = total : argon de l'air + argon de l'échantillon<br />

am: air mesuré<br />

me: valeur mesurée de l'échantillon non corrigée de la discrimination de<br />

masse.<br />

2- MESURE DU POTASSIUM PAR SPECTROPHOTOMETRIE DE<br />

FLAMME<br />

2.1- Méthodes de détermination de la teneur du potassium<br />

Nous avons utilisé la spectrophotométrie de flamme. Cette méthode<br />

offre l'avantage d'être facile à mettre en œuvre et de fournir une précision<br />

acceptable pour des teneurs en KzOsupérieures ou égales à 0,1 %.<br />

2.2- Principe de la spectrophotométrie de flamme<br />

Il consiste au passage d'une solution à analyser à travers une flamme.<br />

La longeur d'onde émise par un élément est caractéristique de cet élément.<br />

Elle résulte du passage d'un atome d'un état stable à un état excité. L'intensité<br />

de la radiation est proportionnelle à la quantité de l'élément. La mesure de<br />

celle-ci détermine la teneur cherchée.<br />

191


Figure 66: Spectrophotomètre de flamme<br />

192


2.3- Le spectrophotomètre de flamme<br />

Il a été spécialement conçu par Coming Medical pour le dosage du<br />

sodium (Na) et du potassium (K) [fig. 66].11 est de type EEL 450, et se compose:<br />

- d\m brûleur alimenté par du propane et de l'air comprimé;<br />

- d'un système d'injection du liquide à doser, avec une sonde, une pompe<br />

péristaltique, un mélangeur diluteur et injecteur;<br />

- d'un ensemble photoélectrique digitalisé de mesure de l'intensité des raies<br />

5889,9À de Na et 7664,9À de K.<br />

La qualité remarquable de cet appareil, c'est la linéarité de la réponse en<br />

fonction de la concentration.<br />

2.4- ChaÎne de traitements et mise en solution d'un échantillon<br />

Un échantillon (l00 à 150 mg) est chauffé à 110 0<br />

C pendant une nuit,<br />

dans un creuset de carbone dit vitreux, pour enlever l'eau d'imbibition. Il est<br />

ensuite passé à 1000 0<br />

C dans un four à moufle en silice pendant 3 à 4 heures<br />

afin de connaître la perte en poids de l'échantillon à cette température,<br />

puisqu'il sera mis en fusion pour la préparation d'une perle. A chaque<br />

épreuve, le poids de l'échantillon, avant et après l'opération est noté.<br />

L'échantillon calciné est broyé dans un broyeur à anneau ou un mortier en<br />

agate. La poudre obtenue, dite "poudre calcinée" est mélangée au fondant (750<br />

mg de tétraborate de lithium: LiZB4Ü7) et rassemblée au fond du creuset. Un<br />

grand nombre de creusets en graphite vitreux (un maximum de 18)<br />

contenant ce mélange sont placés sous la cloche en silice du moufle mobile<br />

froid. Le moufle est introduit dans un four pour fusion au borax sous<br />

atmosphère neutre à 1000 0<br />

C pour éviter la combustion des creusets de<br />

carbone. Cet appareil (fig. 67) est composé, d'un four mobile verticalement<br />

actionné par un dispositif hydraulique, dun moufle en silice bien clos mobile<br />

horizontalement avec amenée d'argon, d'une alimentation en argon, d'un<br />

régulateur électrique. L'expérience de fusion dure environ 20 mn. on<br />

procède au refroidissement rapide pour garder les perles de borax à l'état<br />

vitreux. La perle obtenue est mise en solution avec 20 ml d'un solvant<br />

préalablement préparé, de composition: 100 ml de HCI (l0 N), 500 ml d'eau<br />

déminéralisée et 400 ml de glycérine. La dissolution a lieu sur une rampe,<br />

chauffée à 60 0<br />

C, sur laquelle sont placés les creusets contenant chacun un'<br />

agiteur magnétique. La solution obtenue est stockée chacune dans un tube de<br />

plastique pour l'analyse.<br />

194


2.5_ Etalonnage du spectrophotomètre de flamme et mesures<br />

Afin de stabiliser la flamme, le spectrophotomètre de flamme est<br />

d'abord mis en route; puis un réglage de la réponse du standard interne (du<br />

nitrate de lithium: UN03) est effectué. On dispose de 15 étalons gradués en<br />

teneur de Na20 et K20 correspondant à des concentrations dans la roche<br />

allant de 0 à 20%. La solution étalon est un mélange d'une "solution matrice"<br />

composée, pour 1 litre de solution de: 31,6 g de fondant majeur (Li2B4Ü7), 84<br />

ml d'HCl (l0 N), 336,8 ml de glycérine et de l'eau déminéralisée, et de 3<br />

"solutions mères" obtenues par dissolution de NaCI et de KCl dans l'eau<br />

acidulée à 10 cm3/l de HCl (l0 N) [pour des détails, consulter Samuel et al.,<br />

1983]. L'étalonnage consiste au: réglage des zéros avec l'étalon 0 %, réglage<br />

des gains avec un étalon (l'appareil doit afficher les teneurs de Na20 et K20<br />

dans l'étalon), passage des 15 étalons de teneurs en K20allant de 0 à 20 % pour<br />

contrôler la linéarité de la réponse. Lorsque cette dernière opération est<br />

réalisée, on procède à la mesure de la teneur en Na20 et K20 de chaque<br />

échantillon. Les teneurs en K20 de toutes les solutions à analyser sont<br />

mesurées très rapidement, en un premier temps, pour avoir une idée de leur<br />

teneur. Ensuite, avant le passage d'un échantillon, on passe un étalon de<br />

teneur en K20connue et inférieure ou égale à celle de la solution à analyser.<br />

On contrôle d'éventuelles dérives pouvant survenir au cours de la mesure. Si<br />

un tel cas survient, selon l'importance de la dérive, nous pouvons, soit<br />

repasser les échantillons mesurés depuis le dernier étalon, soit faire une<br />

correction numérique (en se servant d'un étalon de teneur en K20 voisine)<br />

pour s'assurer de la linéarité des réponses; les valeurs des signaux<br />

représentant les teneurs en Na20 et K20 sont affichées simultanément sur<br />

voltmètres numériques. Nous travaillons dans des conditions acceptables,<br />

avec des limites inférieures de détections de 100 ppm dans la roche, soit 0,4<br />

ppm dans la solution. La précision est de ± 2 %.<br />

2.6- Correction de la teneur en K20 de l'échantillon<br />

La teneur en K20 affichée par le spectrophotomètre de flamme au<br />

cours de la mesure n'est pas la valeur vraie de l'échantillon; il faut rapporter<br />

le poids de l'échantillon après calcination à 1000 0<br />

Cà celui de l'échantillon de<br />

référence; c'est à dire que nous rajoutons au poids de l'échantillon après<br />

séchage à 110° Ccelui qu'il a perdu lors de sa calcination à 1000° C. La teneur<br />

en K20correspondant à l'échantillon de référence peut être calculée.<br />

195


2.7- Erreur sur l'âge conventionnel<br />

Rappelons que la formule de l'âge conventionnel K-Ar s'écrit:<br />

On doit estimer une preClSlOn sur cet âge calculé. L'expérimentateur peut<br />

commettre une erreur lors de la correction d'argon atmosphérique, sur la<br />

mesure du potassium, sur la calibration du traceur d'argon et sur la mesure<br />

des compositions isotopiques d'argon (40A/38A, 36A/38A).<br />

Une estimation de cette erreur analytique a été proposée par Cox et Dalrymple<br />

(196ï) et s'écrit:<br />

avec:<br />

OK: écart-type des analyses de potassium<br />

err: écart-type de la calibration du traceur d'argon<br />

040A/38A: écart-type du rapport (40A/38A)mesuré<br />

038A/36A: écart-type du rapport (38A/36A)mesuré<br />

r: fraction d'argon 40 radiogénique.<br />

La formule utilisée tient compte de l'erreur introduite par la discrimination<br />

de masse (calcul dû à Albarède: communication écrite).<br />

Selon les résultats de Dalrymple et Lanphere (1969), lorsque le pourcentage<br />

d'argon 40 radiogénique est inférieur à 10 %, l'erreur analytique devient<br />

extrêmement élevée (fig. 68).<br />

1- PRINCIPE DE LA METHODE ANAL YT/QUE<br />

L'équation d'âge (cf., Albarède, 19ï6;et chapitre précédent) s'écrit:<br />

La détermination d'un âge exige la mesure au spectromètre de masse du<br />

rapport 40A*139A de l'échantillon et celui du standard d'âge tM connu.<br />

L'expérience consiste à chauffer un échantillon à un palier de température<br />

donnée; 1'40A et 1'39A sont libérés. Après purification de ce gaz (et des gaz<br />

197


ares), le rapport 40A/39A est mesuré. un certain nombres de correlions (cf.,<br />

paragraphes suivants; et Annexe 3) sont effectuées sur ce rapport; une telle<br />

opération est au préalable réalisée sur un moniteur irradié au même niveau<br />

que celui-ci et qui lui sert de référence pour la msure. Un âge apparent de<br />

l'échantillon peut ainsi être déterminé.<br />

2- DISPOSITIF EXPERIMENTAL<br />

Il est le même que celui utilisé pour la mesure d'argon par dilution<br />

isotopique. Le mode opératoire est le même; la sensibilité du spectromètre ou<br />

l'utilisation d'un traceur comme étalon n'est pas utile. L'extraction du gaz de<br />

l'échantillon s'opère par paliers successifs de température, sauf pour les sels<br />

(CaF2, K2S)4 ou KF) et les moniteurs où elle a lieu en un seul palier de<br />

température (- 1600° C). Le nombre de paliers de température pour l'analyse<br />

entière d'un échantillon dépend de la nature de celui-ci, de sa teneur<br />

supposée en potassium et de son âge. Jusqu'à des températures voisines de<br />

850° C l'échantillon est chauffé au moyen d'un four ohmique. Au de-là de<br />

cette température la chauffe est réalisée dans le creuset de molybdène du<br />

four de haute fréquence. Le gaz ainsi extrait et purifié est prêt à être analysé.<br />

3- PRISE D'AIR, LE BLANC ET LA RESIDUELLE<br />

Comme il a été décrit précédemment, l'analyse d'un échantillon est<br />

précédée par une mesure d'une prise d'air, d'un blanc et de la résiduelle. Les<br />

valeurs des coefficients de discrimination de masse du spectomètre de masse<br />

sont voisines à celles du cas précédent (tableau 17). Le blanc dans cette<br />

méthode analytique est meilleur que celui de la méthode de dilution<br />

isotopique (tableau 18) parce que nous avons affaire, ici, à la mesure de<br />

petites quantités de gaz extrait de plusieurs paliers de température pour un<br />

même échantillon. Cependant les petites quantités de gaz à analyser sont<br />

sensibles à l'effet de contamination. Dans le tableau 21 que nous présentons,<br />

nous montrons deux exemples de blanc: l'un réalisé à 850° C avec le four<br />

ohmique (placé entre l'emplacement des échantillons et le four de haute<br />

fréquence) et l'autre, à 1650° Cavec le creuset de molybdène. Comme on peut<br />

l'observer, l'effet du blanc est important avec la température. Mais un très<br />

faible signal du pic de la masse 36 (environ 0,15 mV) entraine une grande<br />

erreur sur le rapport 40A/36A, c'est à dire une grande imprécision sur la<br />

198


mesure de ce rapport. Ici encore, les mêmes raisons que celles du blanc de la<br />

méthode de dilution isotopique et l'imprécision sur la détermination du<br />

rapport 40A/36A nous amènent à ne pas corriger des données mesurées de<br />

l'échantillon l'effet du blanc dû aux faibles signaux des pics de l'36A, 1'37A,<br />

l'39A et l'40A mesurés sur FlOu. Les intensités des signaux du gaz mesuré<br />

sont plus grandes que, 2000mY pour l'40A, 300mY pour l'39A, 3 mY (pour des<br />

échantillons calciques) pour 1'37A, 5 mY pour l'36A données sur FlOU.<br />

Tableau 21: le blanc du four ohmique et le blanc du creuset pour les masses<br />

36,37,39 et 40.<br />

Blanc du four ohmique (850 0<br />

C) Blanc du creuset (1650 0<br />

C)<br />

40: (mY) 43 70<br />

39: (mY) 0 0<br />

37: (mY) 0 0<br />

36:(mY) -015 -027<br />

40A/36A 2906±584 256 6± 340<br />

4- LES MESURES<br />

Les mesures des échantillons sont faites par référence à un moniteur<br />

appartenant à la même navette et même étage que ces derniers lors de<br />

l'irradiation dans un réacteur nucléaire [cf., chapitre 1, paragraphe D.III de<br />

cette deuxième partie de la thèse, et Annexe 1, paragraphes B.6 et CA]. Ceci<br />

suppose une mesure préalable du moniteur (exemple des mesures de<br />

moniteurs: tableau 22).<br />

Tableau 22: résultats obtenus des moniteurs dont la Biotite LP 6 d'âge 129106<br />

ans.<br />

Minéral rang de la navette Niveau (40A/39A)ecB Contam. atrnosp.<br />

Biotite LP 6 1 1 641741 + 000826 785<br />

Biotite LP 6 1 2 587055+ 000713 310<br />

Biotite LP 6 2 1 5 504ü9± 000752 643<br />

Biotite LP 6 2 2 5 65113± 000976 848<br />

Les données d'argon qui vont servir au calcul d'âge apparent de l'échantillon<br />

sont le rapport 40A/39A du moniteur et celui de l'échantillon (voir plus loin<br />

dans ce chapitre). Chacun de ces rapports 40A/39A ne résulte pas seulement,<br />

199


6 -CORRECTIONS D'INTERFERENCES ISOTOPIQUES D'ORIGINE<br />

NUCLEAIRES ET ATMOSPHERIQUE<br />

Nous avons indiqué (cf., dans cette deuxième partie de la thèse,<br />

chapitre 1, paragraphe D.III) les principales sources de productions de<br />

certains isotopes d'argon (36A, 37A, 39A, 40A) à partir des interactions de<br />

neutrons avec les isotopes de Ca et K. Il faut donc corriger des compositions<br />

isotopiques mesurées d'un échantillon la contribution des isotopes artificiels<br />

de l'argon produits lors de l'irradiation par des réactions nucléaires autres<br />

que 39K(n,p)39A. L'intérêt c'est d'obtenir le rapport 40A*/39A de<br />

l'échantillon dont l'40A* résulte de la seule décroissance du 40K depuis<br />

l'évènement que nous voulons dater.<br />

L'abondance de 1,37A dans un échantillon irradié est un bon indicateur de<br />

l'étendue d'interférence du Ca; elle est utlisée pour estimer les contributions<br />

du 44Casur 40A, du 40Casur 36A, du 42Casur 39A. Les mesures réalisées sur le<br />

sel de calcium nous permettent de réaliser ces corrections; et la contribution<br />

du 40K sur l'40A peut être connue à partir des mesures du sel de potassium.<br />

On part des équations suivantes:<br />

40A e =40A* + 40A a + 40AK + 40Aea<br />

39A e =39AK + 39Aea<br />

37A e =37Aea<br />

36A e = 36A a + 36Aea<br />

e: échantillon; a: air<br />

K: venant du potassium;<br />

Ca: venant du calcium<br />

Une résolution détaillée de ces équations est présentée dans l'Annexe 3. La<br />

formule finale donnée par Albarède (1976) s'écrit:<br />

(40A*/39A)ecB = [1/(1 + Il)]{(1 + B)(40A/39A)m(1 + ô)[(1 - d)/(1 - e)] ­<br />

(40A/39A)KI<br />

avec Il = 29S,S/{(40A/36A)m(1 + 4.ô)[(1 - d)/(1- f)](1 + a) - 29S,SI<br />

a = (36A/37A)C'a/[(36A/37A)e - (36A/37A)C'a]; avec<br />

(36A/37A)e=(36A/37A)m(1- ô)(l- f);<br />

(36A/37A)C'a ==(36A - 40A/29S,S)/37A;<br />

B = (39A/37Aka/[(39A/37A)e - (39A/37Aka]; f =36AB/36A t ;<br />

d = 40AB/40A t ; e = 39AB/39A t ;<br />

(39A/37A)e = (39A/37A)m(1 + 2.ô)(1 - 39AB/39A t )<br />

m: données mesurées; am: air mesuré; B: blanc; t = total;<br />

Art = argon échantillon + argon du blanc; a: donnée théorique de l'air;<br />

e: échantillon corrigé de la discrimination de masse et du blanc<br />

201


c-<br />

1-<br />

PREPARATION DES ECHANTILLONS<br />

PRELEVEMENT DES ECHANTILLONS<br />

Lors de la sélection des échantillons de roche, il est préférable d'éviter<br />

ceux qui présentent des marques d'une altération d'origine météorique;<br />

certains de ces systèmes pourraient se comporter comme des milieux ouverts<br />

à l'argon; ils conduiraient souvent à des âges radiométriques jeunes<br />

[Dalrymple et Lanphere, 1969; Montigny, 1985].<br />

Pour concentrer une quantité suffisante de minéraux pour les analyses, il est<br />

souhaitable de prélever sur le terrain au moins 5 Kg d'échantillons. Le<br />

matériel récolté, pour être dans un état satisfaisant et représentatif, doit être<br />

au préalable débarrassé par sciage de ses parties altérées s'il y a lieu, coupé<br />

en petits morceaux au moyen d'une scie, lavé et séché à l'étuve.<br />

2- BROYAGE ET SEPARATION DES MINERAUX<br />

Ces morceaux d'échantillons sont concassés dans un broyeur à<br />

machoires, ensuite réduits en grains fins dans un mortier en porcelaine ou<br />

en acier. Le broyage n'est-il pas une source de perte de gaz et de<br />

contamination par les gaz de l'air? Gentner et Kley (1957) montrent que le<br />

broyage peut amener une perte d'argon. Les pertes d'argon radiogéniques<br />

peuvent atteindre 30à 50 % si l'on réduit la taille de grains à 5-10 pm. Si les<br />

minéraux sont broyés trop finement (en dessous de 100 pm) cela peut<br />

entrainer une augmentation de l'argon de l'air par adsorption [Everden et al.<br />

(1960, 1964); Keeling et Naughton, 1974; Jambon et al., 1985]; il est donc<br />

recommandé d'utiliser des grains aussi gros que possible pour minimiser les<br />

ajouts d'argon atmosphérique (McDougal, 1966; Dalrymple et Lanphere, 1969)<br />

qui rendent difficiles les datations des jeunes roches. Lorqu'on choisie une<br />

fraction où la taille des grains est supérieure à la maille de 'libération des<br />

minéraux, il apparaît difficile de concentrer un minéral; il s'ensuit, par<br />

exemple, qu'un âge mesuré sur une hornblende concentrée avec seulement<br />

quelques pour cents de micas sera voisin de celui du mica (Armstrong, 1966).<br />

Ce dernier sera le principal contributeur de potassium et d'argon pour cette<br />

analyse. L'échantillon, à l'état poudreux, est passé dans une série de tamis de<br />

dimensions de mailles variées. Nous avons choisi la fraction granulométrique<br />

comprise entre 80 et 100 pm ou 100 et 160 pm, qui correspond à la maille de<br />

203


libération dans la plupart des roches étudiées. Les grains sont passés aux<br />

ultrasons dans l'eau distillée afin d'éliminer les fines poussières dues au<br />

broyage, et ensuite séchés à l'étuve (à environ 50 à 60° C). La séparation des<br />

minéraux est réalisée grâce au séparateur magnétique (type Frantz) et les<br />

liqueurs denses. Nous nous sommes servis de l'iodure de méthylène, car<br />

aucune interférence de masse ne peut avoir lieu pour l'argon que nous<br />

analysons. On affine la purification par un tri manuel du minéral sous une<br />

loupe binoculaire à l'aide d'une pointe métallique. Les feldspaths sont<br />

souvent traités pendant 10à 20 minutes à l'acide fluorhydrique (HF) dilué à 5­<br />

10 % pour éliminer la calcite; les grains sont ensuite passés dans un bain<br />

ultrasonique d'eau distillée, à l'alcool à 90% et puis à l'acétone afin de rendre<br />

plus rapide le séchage dans l'étuve.<br />

3-HOMOGENEITE DES ECHANTilLONS: QUANTITES ANAL YSEES<br />

Les quantités d'échantillons à analyser dépendent de la méthode<br />

d'analyse appliquée. Lorsqu'il s'agit de la première méthode (K-Ar), il faut<br />

prélever deux aliquotes différentes d'un échantillon pour le dosage de<br />

l'argon et du potassium. on doit disposer une taille de grains homogène; la<br />

teneur en potassium pour un même minéral diffère d'une taille à l'autre<br />

(Ingamells et Engels, 1976). Il est souhaitable d'avoir au départ d'au moins 150<br />

mg du minéral pour disposer d'au moins 100 mg afin d'avoir une mesure<br />

correcte de K20, et d'avoir au moins 500 mg de cette prise semblable pour la<br />

mesure d'argon. Ces poids représentent des limites minimales. 11 est courant<br />

de voir des poids des prises inférieurs à ceux indiqués ci-dessus (Pinault,<br />

1974). La quantité d'échantillon du minéral à analyser dépend de la nature du<br />

minéral, de sa capacité de rétention de l'argon, de la sensibilité du<br />

spectromètre de masse ou du spectrophotomètre de flamme, de l'âge de la<br />

roche échantillonnée qui peut être parfois connu à partir des données<br />

stratigraphiques ou des données radiométriques d'autres laboratoires. La<br />

fraction retenue pour le dosage de l'argon est enveloppée dans une feuille de<br />

nickel ou d'aluminium.<br />

La quantité destinée à l'analyse par la méthode 39A-40A parait dans la plupart<br />

des cas petite que celle pour le dosage de l'argon par dilution isotopique<br />

(Albarède, 1976). Ces échantillons sont scellés sous vide dans des ampoules de<br />

quartz pour être irradiés.<br />

204<br />

.......


4- IRRADIATION DES ECHANTILLONS<br />

Les échantillons (entre 100 et 300 mg chacun) scellés sous vide dans<br />

des ampoules· de quartz sont placés dans des navettes. Les navettes<br />

d'irradiation sont en aluminium longues de 75 mm et de 45 mm de diamètre.<br />

Dans une navette, 8 échantillons sont répartis en deux niveaux de 4<br />

échantillons chacun. Sur un niveau appelé "étage", les échantillons sont<br />

disposés en couronne et sont composés d'un ou deux sels (un sel de calcium,<br />

un sel de potassium), un moniteur et un ou deux échantillons. Les navettes<br />

sont placées dans des paniers tournants du réacteur nucléaire. Elles sont<br />

soumises à une fluence de 0,5.10 19 neutrons par centimètre carré (0,5.10 19<br />

n/cm Z ). La fluence est la dose de neutrons délivrée par le réacteur nucléaire<br />

intégrée sur une durée d'irradiation déterminée. Cette durée est fonction du<br />

nombre de n/cm 2 /s délivré par le réacteur. Le réacteur qui a servi à<br />

l'irradiation de nos échantillons est la "pile Osiris" à Saclay, réacteur de type<br />

"piscine". Son flux est en moyenne de 4,6.1013 n/cmZ/s. A la sortie de la pile,<br />

les échantillons irradiés sont mis dans une piscine, pendant une durée<br />

déterminée (environ 15 jours) pour permettre la décroissance radioactive des<br />

éléments les plus nocifs, avant d'être analysés.<br />

Pourquoi le choix d'une fluence optimum? Tout simplement il s'avère<br />

nécessaire de produire une quantité suffisante d'39A aux dépens du 39K pour<br />

avoir une mesure précise; et de limiter les interférences de masses produites<br />

par les réactions autres que 39K(n, p )39A. Ces dernières sont fonction du fIux<br />

total de neutrons et du rapport K/Ca (Turner, 1971).<br />

La disposition des moniteurs à deux niveaux différents dans la même navette<br />

s'avère nécessaire. Ble permet de s'affranchir des erreurs de mesure des<br />

échantillons dues à l'hétérogénéité verticale du flux de neutrons; chaque<br />

échantillon est mesuré par rapport au moniteur du même étage. Le problème<br />

d'erreur liée à l'hétérogénéité latérale du flux de neutrons est résolu, puisque<br />

les navettes sont placées dans des paniers rotatifs. Pour l'analyse, les<br />

échantillons irradiés sont enveloppés dans des feuilles de nickel et sont<br />

introduits dans le porte-échantillons.<br />

20S


2- CALIBRATION DU SPIKE<br />

Lors d'une prise d'air, il faut connaître la quantité q'o d'argon atmosphérique<br />

contenu dans le ballon d'air Ya(Fig. 63). La solution du problème revient à<br />

déterminer la pression d'air sec P dans les conditions expérimentales.<br />

2a - Prise d'air<br />

Pour déterminer la pression d'air sec dans les conditions expérimentales il<br />

faut connaître:<br />

-l'altitude h (m) du lieu de prélèvement de l'air;<br />

-la température TeK)<br />

-la pression Pm(mmHg) au niveau de la mer<br />

à ooe<br />

-le degré hygrométrique F(%)<br />

correction d'altitude Ph<br />

à l'instant du<br />

prélèvement<br />

soit k=O,OlmmHg/m la variation de pression par rapport à l'altitude<br />

Ph=k.h<br />

correction d'humidité Pd<br />

soit Py la pression de vapeur saturante (F=lOO%)<br />

Py.F<br />

Pd-lOO<br />

correction de température Pt<br />

soit t= O,lmmHg/Oe la variation de pression avec la température<br />

Pt=(T-273,1S).t<br />

ainsi Ps la pression d'air sec à l'altitude h et. à la température rK du<br />

prélèvement (conditions expérimentales) est:<br />

soit: - H volume d'air prélevé (entre R'3 et R'4 Fig. 34)<br />

207


donc<br />

alors<br />

et<br />

3 - Argon radiogénique 4 0A *<br />

Le mélange de gaz mesuré dans le spectromètre de masse est constitué de trois<br />

composants: l'argon du traceur, l'argon de l'air et l'argon radiogénique.<br />

Le principe de la méthode considère que 36A, 38A et pour partie 40A contenus<br />

dans l'échantillon sont d'origine atmosphérique.<br />

Pour déterminer la quantité d'40A* on part des équations suivantes:<br />

- 40A m =40A a + 40AT+ 40A*<br />

- 38A m =38A a + 38AT<br />

_ 36A m =36A a + 36AT<br />

m =mélange<br />

T =spike<br />

a =air<br />

(40 A i ) .38 4OA ) . 38AT+ COA) -- . 38A<br />

a<br />

+ 40A*(1)<br />

- 38A m Am 38A T 38A a<br />

- 38A m =38A a + 38AT (2)<br />

-C 6A ) .38A =(36 A ) C 6<br />

. 38AT+ -- . 38A<br />

38A m m 38A A) a (3)<br />

T 38A a<br />

\ (2), (3)=><br />

209<br />

. (4)


40K + n ---- >40A + p<br />

40Ca+n >36A+4He+n<br />

(Ir)<br />

42Ca + n >39A + 4He<br />

(3r)<br />

40Ca+ n >37A + 4He<br />

(4r)<br />

L'argon 37 n'est pas stable et possède une période de décroissance<br />

radioactive de 34,1 jours<br />

ainsi les équations de bilan sont:<br />

40A e =40A* + 40Aa + 40AK (22) Ca et K: dérivé du<br />

39Ae = 39Aea + 39AK<br />

(23) calcium et du<br />

37Ae =37Aea<br />

(24) potassium<br />

36Ae = 36Aa + 36Aea<br />

(25) a: de l'air<br />

Les rapports de production des différents isotopes à partir du calcium et<br />

du potassium sont fournis par les rapports isotopiques de sel ultra-pur de ces<br />

deux éléments irradiés en même temps que les échantillons à analyser.<br />

3a - La contribution due au calcium<br />

3a1- Calcul de la quantité d'argon 37 produite<br />

Les productions de 39A et 36A dans les réactions (2r) et (3r) sont à<br />

l'origine des corrections les plus importantes. L'abondance de l ,37A dans un<br />

échantillon irradié est un bon indicateur de l'étendue d'interférence du Ca<br />

37A a pour origine unique le calcium de l'échantillon (Brereton, 1970).<br />

Cependant le 37A n'étant pas stable, il est nécessaire de recalculer, à partir de<br />

la quantité 37Ae mesurée au temps tm après l'irradiation, la quantité 37Ai<br />

créée pendant le temps t r de l'irradiation.<br />

37A e =37Atr e-À.tm (26)<br />

37Atr = quantité de 37A a la fin de l'irradiation et À. constante de<br />

désintégration de 37A.<br />

Etant donné le rendement des réactions 2r et 4r on considère que la<br />

quantité de calcium 40 NCa est constante pendant toute l'irradiation.<br />

37Actt la quantité de 37A produit pendant l'irradiation entre les temps t<br />

et t + dt est:<br />

0N 1 N 2<br />

(2r)<br />

=probabilité de la réaction (section éfficace de capture)<br />

215


Annexe 4<br />

Le pluton basique de Todasana (TOO) est métamorphisé dans le faciès<br />

amphibolite de l'unité de la cordillère côtière. Nous avons examiné sur lames<br />

minces les roches suivantes: une hornblendite à grenat (TOO 87 21), un<br />

gabbro à amphibole (TOO 87 22), une hornblendite (TOO 87 23), une roche<br />

métasédimentaire (T0087 24), une amphibolite (TOO 87 26), un augengneiss<br />

(TOO 87 27). 11 ressort de cet examen des lames minces la composition<br />

minéralogique suivante des roches que nous présentons sous forme de<br />

catalogue.<br />

1DD8721: C'est une hornblendite à grenat dont les minéraux dominants sont<br />

l'hornblende brune, les pyroxènes et le plagioclase, et de<br />

minéraux accessoires, le grenat, les spinelles, les biotites et le<br />

zircon. On note la présence des minéraux opaques.<br />

TOD 87 22: Ce gabbro à amphibole est caractérisé par la présence<br />

d'hornblende, de biotite et de plagioclase. Le reste se compose<br />

essentiellement de minéraux opaques et de minuscules filons de<br />

calcite.<br />

TOD8723: Il s'agit d'une hornblendite constituée en majorité d'hornblende<br />

chloritisée; on note cependant la présence de quelques<br />

plagioclases et biotites.<br />

TOD8724: C'est une roche métasédimentaire caractérisée par des grains fins.<br />

11 apparait dans la lame mince de cette roche en majorité de la<br />

muscovite, de l'orthose, du quartz, de l'épidote, et en faibles<br />

quantités des biotites. La présence de l'épidote dans cette roche fait<br />

penser à un faible degré de métamorphisme.<br />

. TOD 87 26: Cette amphibolite renferme comme principaux minéraux de<br />

l'hornblende, de la biotite du plagioclase sodique; le grenat est en<br />

faible quantité; les minéraux opaques se distinguent partout dans<br />

la roche.<br />

230


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