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21<br />

<strong>Ta</strong> main pour par<strong>le</strong>r<br />

<strong>Ta</strong> main pour par<strong>le</strong>r<br />

Association (loi 1901) pour la promotion<br />

de la Communication Facilitée<br />

Siège social :<br />

2, rue de Saint Cloud - 92150 SURESNES<br />

Tel : 01 45 06 79 36<br />

Adresse internet:<br />

http:// www.tmpp.net<br />

Messagerie é<strong>le</strong>ctronique: contact@tmpp.net<br />

Conseil d’administration :<br />

Présidente : Anne-Marguerite VEXIAU<br />

Secrétaire Généra<strong>le</strong> : Marie-Pau<strong>le</strong> BOUDIER<br />

Secrétaire adjointe : Marie-Christine LE COZ<br />

Trésorier : Guy de BELINAY<br />

Comptab<strong>le</strong> : Thierry VEXIAU<br />

Françoise JOUSSELLIN<br />

Jacques MASSON<br />

Martine NACHET<br />

Nelly ROBERT<br />

Pierre TITEUX<br />

Directrice de la publication<br />

Anne-Marguerite VEXIAU<br />

I.S.S.N. : 1271-1381<br />

BULLETIN n° 21- juin 2001<br />

SOMMAIRE<br />

CF »de base » et CF « des profondeurs » (Editorial) 2<br />

Anne-Marguerite Vexiau , présidente<br />

Le soulagement de la souffrance chez la personne autiste 3<br />

Geneviève François, psychologue clinicienne et psycho-thérapeute<br />

Ma pratique de la psychophanie, Chantal Piganneau, 8<br />

formatrice et consultante en pédagogie<br />

Psychophanie : une aide pour <strong>le</strong>s enfants adoptés et 13<br />

<strong>le</strong>urs famil<strong>le</strong>s, Martine Garcin, enseignante<br />

Marion , Evelyne Devilliers, psychothérapeute 14<br />

Questions/réponses 15<br />

Compte-rendu de l’Assemblée Généra<strong>le</strong> du 25 mars 2001 17<br />

Courrier des <strong>le</strong>cteurs 20<br />

Formation, conférences 23<br />

Poèmes, <strong>le</strong>ttres 12, 13, 22<br />

Bul<strong>le</strong>tin d’adhésion 24<br />

Sommaire des précédents bul<strong>le</strong>tins 25<br />

<strong>Ta</strong> main pour par<strong>le</strong>r <strong>n°21</strong> - juin 2001 1


CF « de base » et CF « des profondeurs » (Editorial)<br />

Nous vous proposons pour <strong>le</strong>s vacances un bul<strong>le</strong>tin p<strong>le</strong>in de saveurs. J’espère que vous aurez plaisir à <strong>le</strong><br />

lire. Emportez-<strong>le</strong> dans vos bagages et réagissez aux artic<strong>le</strong>s pour alimenter la rubrique « Courrier des <strong>le</strong>cteurs ».<br />

Certains seront peut-être étonnés de voir autant d’artic<strong>le</strong>s « psy » : ce sont <strong>le</strong>s seuls que je reçoive. Ne<br />

manquez pas de nous par<strong>le</strong>r aussi de votre expérience de la communication dans la vie quotidienne. Indiqueznous<br />

comment vous procédez pour développer <strong>le</strong>s choix et <strong>le</strong>s apprentissages avec <strong>le</strong>s personnes qui disposent<br />

de très peu de moyens de communication.<br />

Toutefois, vouloir séparer la CF « de base » de la CF « des profondeurs », comme certains <strong>le</strong> proposent,<br />

me paraît tout à fait illusoire et dangereux : il n’existe pas de démarcation claire entre <strong>le</strong>s deux. Chaque approche<br />

fait apparaître un partage de savoir, avec toutes <strong>le</strong>s influences qui s’en suivent et <strong>le</strong>s précautions à prendre pour<br />

ne pas utiliser la CF comme un « sérum de vérité ». On ne peut faire de CF « de base » sans être conscient de<br />

l’ensemb<strong>le</strong> du système. C’est d’ail<strong>le</strong>urs <strong>le</strong> travail en psychophanie avec <strong>le</strong>s personnes norma<strong>le</strong>s qui m’a <strong>le</strong> plus<br />

éclairée sur <strong>le</strong> fonctionnement de la CF avec <strong>le</strong>s personnes handicapées.<br />

Chaque facilitant a cependant la liberté de pratiquer la CF au niveau où il se sent à l’aise !<br />

Les études « scientifiques » concrètes, tel<strong>le</strong>s qu’el<strong>le</strong>s ont été présentées il y a six ou sept ans,<br />

principa<strong>le</strong>ment aux Etats-Unis, ont seu<strong>le</strong>ment mis en évidence l’influence possib<strong>le</strong> du facilitant lors de la<br />

dénomination d’images. Quoi de plus « basique » que la dénomination d’images ? Ce n’est qu’au bout d’un long<br />

entraînement que cet exercice est possib<strong>le</strong>, et seu<strong>le</strong>ment avec ceux qui ont <strong>le</strong>s capacités sensoriel<strong>le</strong>s, cognitives<br />

et motrices suffisantes. Alors que toute personne, quel<strong>le</strong> que soit la sévérité de son handicap , peut bénéficier,<br />

sans entraînement préalab<strong>le</strong>, de la CF profonde.<br />

Pensez-vous qu’on puisse faire mieux en France au niveau des expérimentations? Je ne <strong>le</strong> crois pas, car,<br />

en CF, <strong>le</strong>s informations factuel<strong>le</strong>s et conscientes passent diffici<strong>le</strong>ment « sur demande ». Vous ne pourriez pas<br />

mieux réussir que <strong>le</strong>s personnes handicapées. <strong>Pour</strong>tant, vous savez reconnaître une image simp<strong>le</strong> ! Seu<strong>le</strong>s <strong>le</strong>s<br />

émotions permettent aux informations de forcer <strong>le</strong> barrage. Les questions d’un test, loin de motiver la personne, la<br />

mettent en situation d’échec.<br />

La CF touche à un niveau de conscience plus profond et, là, <strong>le</strong>s validations sont très nombreuses. Mais<br />

seu<strong>le</strong>s <strong>le</strong>s personnes qui par<strong>le</strong>nt norma<strong>le</strong>ment peuvent reconnaître <strong>le</strong>urs émotions et <strong>le</strong>urs sentiments dans <strong>le</strong>urs<br />

productions écrites et en faire part aux autres.<br />

Refaire des expérimentations où l’on exige une réponse intentionnel<strong>le</strong> invaliderait encore davantage la<br />

CF. Peut-être même y aurait-il une interdiction de pratiquer la CF venant de certaines autorités, comme cela s’est<br />

produit aux Etats-Unis. <strong>Pour</strong>tant presque tous, vous constatez une amélioration dans <strong>le</strong> comportement et <strong>le</strong> mieux<br />

être de votre enfant ou de vos patients. N’est-ce pas là l’essentiel ?<br />

Continuez à compi<strong>le</strong>r <strong>le</strong>s progrès réalisés par ceux qui pratiquent la CF et la psychophanie. Plus nous<br />

accumu<strong>le</strong>rons de preuves des progrès réalisés par la CF, plus nous aurons de force. Faites constater ces<br />

améliorations par un médecin, un thérapeute ou tout autre professionnel. Envoyez ces observations à <strong>TMPP</strong>.<br />

Plus on entre dans la profondeur, plus l’on observe des phénomènes troublants et des possibilités<br />

insoupçonnées de l’être humain. De nombreux facilitants expérimentés <strong>le</strong> constatent. Il existe un danger à<br />

développer la CF sans contrô<strong>le</strong> et sans formation poussée. Il est impératif de mettre sur pied une déontologie<br />

rigoureuse et une supervision des facilitants, sé<strong>le</strong>ctionnés par <strong>le</strong>ur honnêteté. Il faut que <strong>le</strong>s parents puissent avoir<br />

la garantie la plus tota<strong>le</strong> possib<strong>le</strong> quant au facilitant de <strong>le</strong>ur enfant.<br />

D’autre part, établir une frontière entre la CF « de base » et la CF « des profondeurs » , c’est de nouveau<br />

cloisonner <strong>le</strong>s personnes handicapées. A ce niveau de conscience profonde, il n’existe pas de différence entre <strong>le</strong>s<br />

personnes avec et sans handicap.<br />

Je vous souhaite de très bel<strong>le</strong>s vacances. Savourez tous <strong>le</strong>s bons moments que vous vivez,<br />

emmagasinez <strong>le</strong>s cou<strong>le</strong>urs, <strong>le</strong>s parfums, la fou<strong>le</strong> qui grouil<strong>le</strong> ou <strong>le</strong> si<strong>le</strong>nce. Faites écrire quelques lignes sur <strong>le</strong>s<br />

vacances à vos enfants, nous <strong>le</strong>s publierons dans <strong>le</strong> bul<strong>le</strong>tin de septembre. 1<br />

Anne-Marguerite Vexiau<br />

1 Ces lignes doivent me parvenir au plus tard <strong>le</strong> 1er septembre.<br />

<strong>Ta</strong> main pour par<strong>le</strong>r <strong>n°21</strong> - juin 2001 2


Le soulagement de la souffrance<br />

chez la personne autiste<br />

Geneviève François, psychologue clinicienne et psychothérapeute.<br />

Auteur du livre « L’autisme en questions » Buchet/Chastel,1997<br />

J'ai reçu dernièrement une <strong>le</strong>ttre<br />

d'un autiste adulte que j'avais<br />

rencontré quelque temps<br />

auparavant. Il a lu mon livre et il<br />

m'écrit parce qu'il s'est reconnu<br />

dans mon interprétation de<br />

l'autisme. Je vais partir de ce qu'il<br />

dit pour aborder <strong>le</strong> thème de notre<br />

rencontre d'aujourd'hui, c'est-àdire<br />

la question de la souffrance. Il<br />

n'y a pas très longtemps que l'on<br />

se rend compte que <strong>le</strong>s autistes<br />

souffrent, que <strong>le</strong>s enfants malades<br />

souffrent, ce qu'on n'imaginait pas<br />

avant, parce qu'ils ne savent pas<br />

en par<strong>le</strong>r. On s'est aperçu qu'un<br />

enfant qui souffre se replie dans<br />

l'iso<strong>le</strong>ment et <strong>le</strong> mutisme. C'est <strong>le</strong><br />

signe. Le signe qu'il souffre, c'est<br />

qu'il ne s'intéresse plus au monde<br />

extérieur. Il reste prostré,<br />

immobi<strong>le</strong>, replié sur lui-même.<br />

C'est <strong>le</strong> repli qui donne la mesure<br />

de sa souffrance. Si l'on reporte<br />

cette constatation sur <strong>le</strong>s autistes,<br />

on dira que plus un autiste est<br />

mutique et prostré, plus il souffre,<br />

et que lui donner <strong>le</strong>s moyens de<br />

communiquer est la meil<strong>le</strong>ure<br />

façon de soulager sa souffrance.<br />

Dans <strong>le</strong> cadre de l'aide<br />

humanitaire, une de mes<br />

collègues qui travail<strong>le</strong> au Kosovo<br />

m'a confié qu'el<strong>le</strong> rencontrait làbas<br />

de nombreux enfants, que la<br />

plupart de ces enfants avaient vu<br />

<strong>le</strong>urs parents être torturés et tués<br />

sous <strong>le</strong>urs yeux, perdu <strong>le</strong>s<br />

personnes qui étaient importantes<br />

pour eux, et qu'ils avaient<br />

développé tous <strong>le</strong>s symptômes de<br />

l'autisme. L'autisme serait donc la<br />

manifestation extérieure d'une<br />

Cette intervention a été réalisée <strong>le</strong> 4 mars 2001 au cours du séminaire<br />

EPICEA CF4 destiné aux facilitants confirmés.<br />

immense souffrance intérieure, et<br />

plus un enfant est «absent», plus<br />

il souffre. Comment aborder cette<br />

souffrance ? Et avant de la<br />

soulager, comment ne pas en<br />

rajouter ? Comment accompagner<br />

un enfant autiste sur <strong>le</strong><br />

chemin de sa « guérison » ? Si<br />

l'on me demandait aujourd'hui<br />

«qu'est-ce que l'autisme ?» je<br />

dirais sans doute - « l'autisme est<br />

la manifestation visib<strong>le</strong> d'une<br />

souffrance intérieure insurmontab<strong>le</strong><br />

».<br />

La non-naissance: <strong>le</strong> corps<br />

étranger.<br />

<strong>Main</strong>tenant, nous allons voir ce<br />

que l'auteur de ma <strong>le</strong>ttre écrit -<br />

«Je suis un cas autiste parmi <strong>le</strong><br />

monde des autistes. Tout ce que<br />

tu exprimes dans ton livre est vrai.<br />

Mais ce corps en gestation dans<br />

<strong>le</strong> sein de notre mère, ce corps<br />

étranger qu'il nous faut épouser,<br />

nous est-il affreusement<br />

impossib<strong>le</strong> de l'habiter ? N'y a-t-il<br />

pas d'entrée une dissonance de<br />

fait (il dit aussi une dérésonance)<br />

extrêmement diffici<strong>le</strong> à surmonter<br />

entre notre entité prête à<br />

s'incarner et <strong>le</strong> corps qui nous est<br />

donné, et toute la suite de<br />

l'incarnation à mener...<br />

Puisque je cherche éperdument <strong>le</strong><br />

fondement de l'autisme, je ne<br />

peux pas mettre la cause en<br />

totalité sur <strong>le</strong> fait que nous<br />

refusons de nous incarner. Après<br />

cette naissance de la nonnaissance,<br />

ne faudrait-il pas dès<br />

<strong>le</strong>s premiers jours, <strong>le</strong>s premières<br />

semaines, une conscience de<br />

l'entourage pour accompagner<br />

d'une enveloppe faite d'attentions<br />

saines et de cha<strong>le</strong>ur humaine,<br />

pour que <strong>le</strong> processus de la<br />

naissance véritab<strong>le</strong> s'accomplisse.<br />

Attendre ici des jours, des<br />

semaines, des années est<br />

mortel. Nous sommes des<br />

écorchés-nés de l'intérieur, au<br />

moins pour toute cette vie. Et <strong>le</strong>s<br />

autres incarnations, qu'en<br />

sera-t-il ?<br />

Le principe éducatif parental et<br />

général n'est-il pas cet art sacré<br />

du travail dans l'invisib<strong>le</strong> et <strong>le</strong><br />

visib<strong>le</strong> pour réaliser ce que <strong>le</strong>s<br />

dieux n'ont pu faire aboutir pour<br />

des causes multip<strong>le</strong>s.... Le mal, la<br />

souffrance vient de ce fossé<br />

non comblé entre mon monde<br />

intérieur clos, non manifestab<strong>le</strong>,<br />

et l'instrument corporel. Nous<br />

sommes comme ces plantes qui<br />

manifestent une malformation,<br />

c'est-à-dire un retrait du principe<br />

de l'esprit de la plante. N'y a-t-il<br />

pas une raison à cela ? que<br />

l'humanité se déspiritualise. N'y at-il<br />

pas une urgence ? s'ouvrir<br />

consciemment au spirituel pour<br />

qu'ainsi soient fécondés nos<br />

pensées, nos sentiments, nos<br />

actes de tous <strong>le</strong>s jours... »<br />

L'auteur de cette <strong>le</strong>ttre, je vais<br />

l'appe<strong>le</strong>r Bernard. D'emblée, il se<br />

présente comme n'étant pas du<br />

même monde que ceux qui ont<br />

réussi à s'instal<strong>le</strong>r dans <strong>le</strong>ur corps<br />

et qui savent communiquer entre<br />

entre eux. Sa première<br />

souffrance, c'est son impuissance<br />

fondamenta<strong>le</strong> à arriver au but de<br />

<strong>Ta</strong> main pour par<strong>le</strong>r <strong>n°21</strong> - juin 2001 3


son incarnation. Les autres y<br />

arrivent mais pas lui. Il voit bien<br />

qu'un bout du chemin ne peut être<br />

fait que par lui, mais il souffre<br />

encore plus parce que <strong>le</strong>s autres<br />

ne s'occupent pas d'une façon<br />

appropriée de faire l'autre partie<br />

du chemin vers lui.<br />

Il ne demande pas qu'on lui<br />

apprenne des choses pour qu'il<br />

rattrape <strong>le</strong>s autres, il a simp<strong>le</strong>ment<br />

besoin que <strong>le</strong>s autres ail<strong>le</strong>nt <strong>le</strong><br />

chercher dans son monde. Qu'ils<br />

s'approchent pour qu'une<br />

complicité se développe entre lui<br />

et eux afin qu'il essaie de <strong>le</strong>s<br />

suivre. Il nous dit qu'il y a urgence,<br />

que c'est intenab<strong>le</strong> d'attendre des<br />

jours et des années... De notre<br />

côté aussi, nous attendons... Nous<br />

attendons qu'il fasse des<br />

progrès... Nous <strong>le</strong> poussons vers<br />

l'avant alors que lui nous tire en<br />

arrière vers lui. Qu'est-ce qui nous<br />

empêche d'al<strong>le</strong>r là où il nous<br />

appel<strong>le</strong> ?<br />

Nous disons qu'il résiste à nos<br />

efforts pour <strong>le</strong> faire al<strong>le</strong>r de l'avant,<br />

et lui se heurte à notre<br />

incompréhension à nous. D'après<br />

Bernard, c'est nous qui<br />

résistons à <strong>le</strong> suivre dans<br />

l'invisib<strong>le</strong>, car c'est là qu'il se<br />

trouve. Il par<strong>le</strong> de cet art sacré<br />

du travail dans l'invisib<strong>le</strong> et <strong>le</strong><br />

visib<strong>le</strong>, moi j'aurais envie de dire<br />

du travail « entre » l'invisib<strong>le</strong> et <strong>le</strong><br />

visib<strong>le</strong>. Le travail « entre », c'est<br />

justement celui de la<br />

communication. C'est dans<br />

l'entre-deux de la<br />

communication que nous<br />

devons inventer, créer un pont,<br />

un moyen d'être en liaison. Ce<br />

qui me paraît essentiel, c'est que<br />

vous, parents, vous,<br />

accompagnateurs, vous ne<br />

considériez plus l'autiste comme<br />

« une forteresse vide » comme <strong>le</strong><br />

pensait Bettelheim, mais que vous<br />

sachiez que c'est seu<strong>le</strong>ment <strong>le</strong>s<br />

outils de la communication qui<br />

manquent.<br />

En y réfléchissant, nous nous<br />

rendons compte que dans la vie<br />

de tous <strong>le</strong>s jours, nous<br />

communiquons avec très peu<br />

d'outils autres que celui de la<br />

paro<strong>le</strong>. Quand un être ne par<strong>le</strong><br />

pas, nous sommes bien<br />

embarrassés pour <strong>le</strong> comprendre.<br />

Alors, nous imaginons, comme<br />

pour un bébé: - il p<strong>le</strong>ure, c'est qu'il<br />

a faim,- il crie, c'est qu'il est en<br />

colère. Nous n'acceptons pas qu'il<br />

soit mal et que nous ne sachions<br />

pas pourquoi. Le plus souvent,<br />

quand une mère a vérifié que tout<br />

était en ordre, el<strong>le</strong> abandonne <strong>le</strong><br />

bébé à son sort en décidant qu'il<br />

se calmera tout seul, et el<strong>le</strong><br />

s'arrange pour ne plus l'entendre.<br />

Alors que, quand un bébé p<strong>le</strong>ure,<br />

il a souvent un besoin primordial<br />

de ne pas rester seul, d'être pris<br />

dans <strong>le</strong>s bras et entendu sans<br />

énervement, simp<strong>le</strong>ment accepté.<br />

La seu<strong>le</strong> chose qui soit vraie, c'est<br />

que nous ne comprenons pas<br />

pourquoi il p<strong>le</strong>ure. Ici Bernard<br />

nous dit que « l'art sacré » du<br />

parent est justement une écoute<br />

attentive, aimante, sans<br />

impatiente et sans vio<strong>le</strong>nce. Un<br />

bébé autiste et sa mère sont<br />

chacun dans un monde<br />

différent, incompréhensib<strong>le</strong> par<br />

l'un comme par l'autre.<br />

Il est très important de réaliser<br />

que nous aussi nous sommes<br />

enfermés dans un monde clos,<br />

et que <strong>le</strong>s deux mondes clos, celui<br />

de l'autiste et <strong>le</strong> nôtre ne savent<br />

pas comment s'ouvrir l'un à l'autre.<br />

Il y a un fossé entre <strong>le</strong>s deux.<br />

Comme <strong>le</strong> rift africain : d’un côté il<br />

y a <strong>le</strong> monde des humains, riche,<br />

luxuriant, chaud et fécond, et de<br />

l'autre <strong>le</strong> désert aride non<br />

générateur d'humanité, où celui<br />

qui est resté de l'autre côté du rift<br />

ne sait pas comment rejoindre <strong>le</strong>s<br />

autres.<br />

Une passerel<strong>le</strong> pour se<br />

rencontrer<br />

Or, comme <strong>le</strong> dit Bernard, ce qui<br />

soulagerait la souffrance de l'être<br />

privé de paro<strong>le</strong>, c'est que chacun<br />

fasse la moitié du chemin qui <strong>le</strong><br />

sépare de l'autre. Et là c'est à<br />

nous qu'il revient de créer un outil<br />

capab<strong>le</strong> de servir de passerel<strong>le</strong> 2<br />

au-dessus de ce fossé. La CF en<br />

est un. C'est pourquoi il est si<br />

important de la développer. Mais<br />

là, jouons <strong>le</strong> jeu honnêtement : il<br />

ne s'agit pas de se servir de la CF<br />

pour « faire faire des progrès » à<br />

l'enfant autiste, comme je <strong>le</strong><br />

rencontre <strong>le</strong> plus souvent chez <strong>le</strong>s<br />

parents, pour <strong>le</strong> normaliser, mais<br />

bien pour communiquer avec lui,<br />

pour découvrir ce qu'il a à nous<br />

dire et établir une rencontre. Cette<br />

rencontre, si el<strong>le</strong> se fait, réduira<br />

l'angoisse, stimu<strong>le</strong>ra <strong>le</strong>s efforts<br />

pour comb<strong>le</strong>r <strong>le</strong> fossé. Mais c'est<br />

l'enfant (je dis enfant même s'il<br />

s'agit d'un adulte, parce qu'un<br />

adulte qui ne par<strong>le</strong> pas est<br />

toujours resté un enfant) qui<br />

décidera de sa « vitesse de<br />

croisière » si j'ose dire, c'est-à-dire<br />

qui avancera au rythme de<br />

l'apaisement de son angoisse. Si<br />

nous tirons trop fort sur lui, il<br />

recu<strong>le</strong>ra. C'est ce que l'on voit<br />

toujours. Donc l'essentiel pour un<br />

accompagnateur, et ça c'est une<br />

de mes idées fixes, c'est qu'il<br />

n'attende rien de l'autiste, qu'il<br />

n'ait aucun projet rééducatif, qu'il<br />

sache seu<strong>le</strong>ment que sa présence<br />

est indispensab<strong>le</strong>, mais que lui est<br />

« inuti<strong>le</strong> » c'est-à-dire qu'il n'a rien<br />

à faire d'autre que de soutenir<br />

l'autiste dans son application.<br />

L'absence de confiance des<br />

soignants, <strong>le</strong>ur impatience à<br />

obtenir des résultats, <strong>le</strong>ur<br />

angoisse à eux, rend la CF peu<br />

efficace. Et quand quelqu'un nous<br />

dit « ça n'a pas marché », la<br />

raison ne se trouve que là, dans<br />

cette obligation de résultat qui<br />

<strong>Ta</strong> main pour par<strong>le</strong>r <strong>n°21</strong> - juin 2001 4


contamine l'esprit des soignants.<br />

Le souci pédagogique<br />

handicape considérab<strong>le</strong>ment<br />

l'action théra-peutique et ne fait<br />

pas avancer <strong>le</strong> problème là où il<br />

se trouve.<br />

L'autre résistance que l'on<br />

rencontre chez <strong>le</strong>s accompagnateurs,<br />

c'est <strong>le</strong>ur difficulté à<br />

entrer dans une autre logique que<br />

la logique rationnel<strong>le</strong>. Avec la CF,<br />

bien sûr, nous ne sommes pas<br />

dans <strong>le</strong> rationnel. Et c'est notre<br />

capacité à accueillir l'inattendu et<br />

l'irrationnel qui seu<strong>le</strong> peut nous<br />

éclairer sur cette autre logique.<br />

Moi, tout ce que j'ai découvert m'a<br />

été appris par <strong>le</strong>s autistes euxmêmes.<br />

En me laissant emmener<br />

dans <strong>le</strong>ur univers, j'ai commencé<br />

de pénétrer dans une autre réalité<br />

que cel<strong>le</strong> dans laquel<strong>le</strong> j'étais<br />

immergée, à la fois par mes<br />

croyances, par mon éducation,<br />

par <strong>le</strong>s habitudes de penser de<br />

notre culture. Nous devons laisser<br />

tout cela derrière la porte si nous<br />

voulons comprendre quelque<br />

chose.<br />

Une entité prête à<br />

s'incarner: <strong>le</strong> monde du<br />

spirituel.<br />

Nous ne sommes pas préparés à<br />

considérer comme véritab<strong>le</strong> <strong>le</strong><br />

monde de l'invisib<strong>le</strong>. Cependant<br />

Bernard par<strong>le</strong> « du travail dans<br />

l'invisib<strong>le</strong> » comme d'un art sacré,<br />

une capacité indispensab<strong>le</strong> à<br />

acquérir si nous voulons faire la<br />

moitié du chemin vers <strong>le</strong>s autistes.<br />

Il suggère même qu'il revient aux<br />

parents de faire aboutir ce que <strong>le</strong>s<br />

dieux n'ont pas réussi à terminer.<br />

Il considère l'invisib<strong>le</strong> comme<br />

aussi réel que <strong>le</strong> visib<strong>le</strong>. Parce<br />

que lui, il <strong>le</strong> connaît bien <strong>le</strong> monde<br />

de l'invisib<strong>le</strong>. Et si pour nous ce<br />

monde n'a pas de réalité, si nous<br />

restons coincés dans la croyance<br />

qu'il n'existe pas, parce que nous<br />

ne <strong>le</strong> voyons pas, nous ne<br />

pourrons jamais <strong>le</strong>s aider.<br />

Nous sommes conduits par notre<br />

contact avec l'autisme à admettre,<br />

même si cela est contraire à notre<br />

logique, que <strong>le</strong> monde de la réalité<br />

spirituel<strong>le</strong> existe, que <strong>le</strong>s deux<br />

réalités, matériel<strong>le</strong> et spirituel<strong>le</strong>,<br />

s'interpénètrent et « se<br />

fécondent » l'une l'autre, comme<br />

<strong>le</strong> dit encore Bernard. Si nous ne<br />

sommes pas ouverts à la réalité<br />

spirituel<strong>le</strong>, autant ne pas vouloir<br />

nous occuper des autistes.<br />

Nous n'y comprendrons jamais<br />

rien et nous ne soulagerons pas<br />

<strong>le</strong>ur souffrance.<br />

Il est étonnant de voir combien <strong>le</strong><br />

mystère de Noël, qui est celui du<br />

Christ qui, lui, a réussi son<br />

incarnation, <strong>le</strong>ur par<strong>le</strong>. <strong>Pour</strong> eux,<br />

<strong>le</strong> Christ vient d'en haut, et il a<br />

réussi à se faire homme, et c'est<br />

ce qu'ils voudraient pouvoir faire<br />

eux aussi. Le Christ est pour eux,<br />

dans notre culture judéochrétienne,<br />

un modè<strong>le</strong>. Nous<br />

avons trop l'habitude de penser<br />

qu'un monde laïc est <strong>le</strong> contraire<br />

d'un monde religieux. En fait, la<br />

laïcité est un concept qui veut<br />

garantir la tolérance entre <strong>le</strong>s<br />

tenants des différentes religions.<br />

La laïcité n'est pas antireligieuse,<br />

el<strong>le</strong> est a-religieuse. El<strong>le</strong> est<br />

porteuse de tolérance et de paix<br />

entre <strong>le</strong>s hommes qui sont libres<br />

d'adhérer ou non à une religion, et<br />

à la religion de <strong>le</strong>ur choix. Comme<br />

nous sommes imprégnés pour la<br />

plupart de culture chrétienne, <strong>le</strong><br />

Christ représente une figure<br />

emblématique de ce que nous<br />

sommes appelés à devenir,<br />

c’est-à-dire des êtres entièrement<br />

humains et entièrement divins à la<br />

fois. Si nous perdons notre nature<br />

divine en endossant la nature<br />

humaine, nous serons inévitab<strong>le</strong>ment<br />

malheureux ; et si nous<br />

ne pouvons pas accéder à notre<br />

humanité, nous serons encore<br />

plus malheureux.<br />

Peut-être un autiste a-t-il peur de<br />

perdre sa nature divine s'il adhère<br />

à sa nature humaine. En tout cas,<br />

il ne veut pas devenir un être<br />

déspiritualisé comme il constate<br />

que <strong>le</strong> sont la plupart des gens qui<br />

l'entourent. Sûrement que s'il<br />

trouvait davantage de densité<br />

spirituel<strong>le</strong> dans <strong>le</strong> monde humain,<br />

il aurait moins peur de se lâcher.<br />

N'oublions pas que <strong>le</strong> Christ a<br />

choisi de venir s'incarner dans une<br />

famil<strong>le</strong> à la spiritualité vivante,<br />

comme est présentée la Sainte<br />

Famil<strong>le</strong>. Dans cette famil<strong>le</strong>, tout<br />

est signe du divin. Tout ce qui<br />

arrive est interprété comme étant<br />

voulu par Dieu, <strong>le</strong> vouloir divin<br />

étant la seu<strong>le</strong> référence à ce qui<br />

arrive. Je dirai que cette mise en<br />

accord de l'humain avec <strong>le</strong> divin<br />

est une image de ce que nous<br />

avons tous à réaliser au cours de<br />

notre existence, c'est-à-dire entre<br />

<strong>le</strong> moment de notre naissance et<br />

celui de notre mort. Je ne suis pas<br />

en train de dire que <strong>le</strong>s religions<br />

chrétiennes sont <strong>le</strong> seul véhicu<strong>le</strong><br />

qui puisse nous mettre en contact<br />

avec <strong>le</strong> monde du spirituel, je dis<br />

simp<strong>le</strong>ment que ces religions sont<br />

des modè<strong>le</strong>s susceptib<strong>le</strong>s de nous<br />

y aider. Il n'est pas du tout<br />

nécessaire d'être chrétien pour<br />

s'ouvrir à la spiritualité, mais il est<br />

nécessaire de s'ouvrir à la<br />

spiritualité pour devenir<br />

humain, et pour aider <strong>le</strong>s autres à<br />

<strong>le</strong> devenir aussi.<br />

<strong>Pour</strong> Bernard, il n'y aurait pas que<br />

<strong>le</strong>s êtres humains qui aient besoin<br />

de retrouver <strong>le</strong>ur âme, <strong>le</strong>s plantes<br />

aussi sont victimes de<br />

malformation, à cause « du retrait<br />

du principe de l'esprit de la<br />

plante ». Cela voudrait dire que<br />

non seu<strong>le</strong>ment l'être humain doit<br />

<strong>Ta</strong> main pour par<strong>le</strong>r <strong>n°21</strong> - juin 2001 5


s'organiser « autour » de son<br />

âme, mais que <strong>le</strong>s plantes, <strong>le</strong>s<br />

rivières, <strong>le</strong>s montagnes, <strong>le</strong>s<br />

animaux, doivent rester en accord<br />

avec <strong>le</strong>ur nature divine. Un<br />

célèbre guérisseur du début du<br />

XXème sièc<strong>le</strong>, Edgar Cayce pour<br />

ne pas <strong>le</strong> nommer, a dit que toute<br />

maladie était <strong>le</strong> signe d'une<br />

rupture avec <strong>le</strong> divin. Cela m'a fait<br />

beaucoup réfléchir parce que cela<br />

remet en cause toute l'approche<br />

médica<strong>le</strong> actuel<strong>le</strong>. Une médecine<br />

qui ne sera qu'une science du<br />

corps ne pourra pas conduire à<br />

une vraie guérison.<br />

La rupture avec <strong>le</strong> divin<br />

conduit à la vio<strong>le</strong>nce.<br />

La souffrance de l'être en rupture<br />

avec <strong>le</strong> divin ne peut donc pas<br />

passer par <strong>le</strong>s médicaments.<br />

D'ail<strong>le</strong>urs, vous avez tous,<br />

j'imagine, constaté que <strong>le</strong>s<br />

neuro<strong>le</strong>ptiques n'avaient pas<br />

d'effet sur l'angoisse de la<br />

personne autiste. A titre<br />

d'exemp<strong>le</strong>, lisez ce beau livre de<br />

Jeanne-Marie Préfaut, cette mère<br />

qui s'est accusée d'avoir tué sa<br />

fil<strong>le</strong> autiste, et vous trouverez<br />

décrit tout ce qu'il ne faut pas<br />

faire : une pression permanente<br />

sur son enfant autiste d'une mère<br />

qui a abandonné son métier et <strong>le</strong><br />

reste de sa famil<strong>le</strong> pour se<br />

consacrer à el<strong>le</strong>, une croyance<br />

que ce forcing journalier serait<br />

source de progrès, l'incompréhension<br />

de ses accès de<br />

vio<strong>le</strong>nce, <strong>le</strong> recours à des doses<br />

de plus en plus fortes de<br />

neuro<strong>le</strong>ptiques, l'hospitalisation<br />

intensive, <strong>le</strong>s é<strong>le</strong>ctrochocs,<br />

l'impossibilité pour cette mère de<br />

supporter <strong>le</strong>s moments d'inactivité<br />

de sa fil<strong>le</strong>... A la fin, ne pouvant<br />

plus supporter <strong>le</strong>s souffrances de<br />

son enfant qu'aucun traitement<br />

n'apaisait, el<strong>le</strong> a, par désespoir,<br />

hâté la fin de <strong>le</strong>ur calvaire à toutes<br />

<strong>le</strong>s deux.<br />

A ce propos, je voudrais vous<br />

par<strong>le</strong>r des accès de vio<strong>le</strong>nce<br />

qu'ont parfois <strong>le</strong>s personnes<br />

autistes. Les accès de vio<strong>le</strong>nce<br />

sont toujours <strong>le</strong> signe de l'intensité<br />

de <strong>le</strong>ur souffrance et de <strong>le</strong>ur<br />

impuissance ultime à gérer d'une<br />

meil<strong>le</strong>ure manière <strong>le</strong>s situations<br />

de conflit qu'el<strong>le</strong>s traversent. Un<br />

autiste n'a pas <strong>le</strong> sentiment<br />

d'être une personne à égalité<br />

avec <strong>le</strong>s autres, je veux dire à<br />

égalité de personne. Je ne sais<br />

pas si vous comprenez ce que je<br />

veux dire par là. Je veux dire que<br />

<strong>le</strong>s autres lui font très peur<br />

parce qu'ils représentent un<br />

état d'huma-nisation qu’il ne<br />

sera certainement jamais<br />

capab<strong>le</strong> d'atteindre. Il ne pourra<br />

jamais s'affirmer en s'opposant<br />

par un « non » à l'adulte qui <strong>le</strong><br />

harcè<strong>le</strong>, il ne pourra pas non plus<br />

dire « arrête » - « laisse-moi » - «<br />

je ne ferai pas ce que tu me<br />

demandes » - « ce que tu dis n'est<br />

pas vrai »... Alors, quand il sera à<br />

bout de résistance, il explosera.<br />

L'explosion de vio<strong>le</strong>nce est<br />

toujours <strong>le</strong> fait d'une négociation<br />

qui n'a pas abouti. L'autiste ne<br />

pouvant pas négocier, il dit par la<br />

vio<strong>le</strong>nce ce qu'il ne peut pas<br />

dire avec <strong>le</strong>s mots. Une adulte<br />

autiste que j'ai bien connue me<br />

disait en parlant de son futur<br />

suicide - « comme ça ils verront<br />

(ses parents) que ce n'est pas de<br />

la blague, ma souffrance ». El<strong>le</strong><br />

voulait absolument qu'ils<br />

reconnaissent sa souffrance<br />

autrement qu'en lui donnant de<br />

l'argent, el<strong>le</strong> voulait que sa<br />

souffrance porte un vrai nom,<br />

qu'el<strong>le</strong> soit prise en considération<br />

par <strong>le</strong>s autres.<br />

L'impossibilité de communiquer<br />

par la paro<strong>le</strong> conduit toujours à la<br />

vio<strong>le</strong>nce. C'est pourquoi il est si<br />

important de <strong>le</strong>ur par<strong>le</strong>r, de <strong>le</strong>ur<br />

dire ce que nous comprenons de<br />

<strong>le</strong>ur souffrance, d'exprimer par<br />

notre bouche des états intérieurs<br />

qui ne sont pas encore parvenus à<br />

<strong>le</strong>ur conscience, en quelque sorte<br />

de par<strong>le</strong>r pour eux.<br />

D'abord parce que <strong>le</strong>s mots sont<br />

<strong>le</strong> meil<strong>le</strong>ur traitement contre<br />

l'angoisse, j'entends <strong>le</strong>s mots qui<br />

ne jugent pas, <strong>le</strong>s mots qui ne<br />

par<strong>le</strong>nt pas de notre souffrance à<br />

nous, mais des mots qui <strong>le</strong>ur<br />

apportent des outils pour exprimer<br />

ce qu'ils ressentent, ce qui est un<br />

commencement pour « donner<br />

corps » à <strong>le</strong>ur monde intérieur.<br />

Une autre cause des accès de<br />

vio<strong>le</strong>nce, surtout de vio<strong>le</strong>nce<br />

envers eux-mêmes, est de<br />

montrer par ce moyen l'intensité<br />

de la souffrance de <strong>le</strong>ur<br />

enfermement. Nous sommes<br />

tentés de <strong>le</strong>s empêcher de se faire<br />

du mal, mais la solution n'est pas<br />

là : la solution est encore une fois<br />

de <strong>le</strong>ur par<strong>le</strong>r de ce que nous<br />

comprenons de <strong>le</strong>ur comportement.<br />

Si nos mots sont justes,<br />

ils auront confiance en nous et il<br />

pourra même <strong>le</strong>ur arriver de se<br />

blottir contre nous, de toucher<br />

notre corps sans nous agresser,<br />

sans avoir peur d'un contact avec<br />

<strong>le</strong> corps d'un autre qui ne soit pas<br />

dangereux pour eux.<br />

Le soulagement de la<br />

souffrance des parents.<br />

Alors, bien sûr, la question qui se<br />

pose, c'est comment <strong>le</strong>ur par<strong>le</strong>r,<br />

comment ne pas nous laisser<br />

envahir par l'angoisse et la<br />

tristesse qui nous submerge ?<br />

C'est là où nous avons besoin<br />

d'être aidés. Nous avons besoin<br />

de trouver un lieu où exprimer<br />

notre propre souffrance à nous,<br />

afin de ne pas en faire peser <strong>le</strong><br />

poids sur nos enfants. Un lieu qui<br />

nous rende disponib<strong>le</strong>s pour<br />

pouvoir <strong>le</strong>s aider eux, et nous<br />

permettre de dire tous nos doutes,<br />

nos peurs et nos désillusions. Il<br />

<strong>Ta</strong> main pour par<strong>le</strong>r <strong>n°21</strong> - juin 2001 6


me semb<strong>le</strong> qu'en tant que parent<br />

ou soignant d'un enfant autiste,<br />

nous avons besoin nous aussi<br />

d'être accompagnés. En plus,<br />

nous avons besoin de restaurer<br />

notre image de bon parent.<br />

Je réalise que je suis en train de<br />

dire que <strong>le</strong> soulagement de la<br />

souffrance des autistes passe par<br />

<strong>le</strong> soulagement de la souffrance<br />

de <strong>le</strong>ur entourage.<br />

Les autistes sont très désolés<br />

de voir, car ils <strong>le</strong> voient, que<br />

<strong>le</strong>ur souffrance pèse sur <strong>le</strong>s<br />

gens qu'ils aiment, et qu'ils ne<br />

peuvent rien faire pour empêcher<br />

ce mal. Donc je pense que des<br />

parents qui soignent <strong>le</strong>ur<br />

souffrance soulagent cel<strong>le</strong> de <strong>le</strong>ur<br />

enfant. Ils voudraient tel<strong>le</strong>ment ne<br />

plus vous voir souffrir à cause<br />

d'eux, qu'ils vous seraient très<br />

reconnaissants de faire quelque<br />

chose de votre côté pour vousmêmes,<br />

de cesser de concentrer<br />

tous vos efforts à vouloir <strong>le</strong>s aider,<br />

de ne pas renoncer à votre vie<br />

personnel<strong>le</strong> pour vous consacrer à<br />

eux! Ce qui <strong>le</strong>s fait <strong>le</strong> plus<br />

souffrir dans l'histoire, c'est<br />

qu'ils ne peuvent rien faire pour<br />

éviter de vous décevoir. Et vous,<br />

vous ne savez pas combien vous<br />

êtes importants pour eux, combien<br />

ils vous chérissent dans <strong>le</strong>ur<br />

coeur.<br />

Ce qui fait que vous ne savez pas<br />

cela, c'est que <strong>le</strong>ur comportement<br />

apparent vous fait souvent croire<br />

<strong>le</strong> contraire. Là encore, nous<br />

sommes dans <strong>le</strong> jeu entre <strong>le</strong><br />

visib<strong>le</strong> et l'invisib<strong>le</strong>. Nous devons<br />

apprendre à ne pas nous y faire<br />

prendre. Une fois de plus, c'est<br />

notre logique qui nous tend un<br />

piège. Avec <strong>le</strong>s autistes, nous<br />

devons oublier nos raisonnements<br />

habituels et faire l'impasse sur ce<br />

dont nous ne serons jamais sûrs.<br />

Alors, nous allons faire « comme<br />

si ». Nous allons faire comme s'il<br />

comprenait tout ce qu'il entend,<br />

comme s'il savait lire, écrire et<br />

compter, car de toute façon il se<br />

cache de vous et fera tous ses<br />

efforts pour que vous ne<br />

remarquiez rien (reportez-vous au<br />

livre de Katia Rohde, L'enfant<br />

hérisson) Il est pour nous très<br />

diffici<strong>le</strong> de comprendre cette<br />

ambiva<strong>le</strong>nce qui fait que ce qu'une<br />

personne autiste désire <strong>le</strong> plus,<br />

c'est de venir dans notre monde,<br />

et qu'en même temps el<strong>le</strong> fasse<br />

tout pour que nous ne nous<br />

rendions pas compte qu'el<strong>le</strong> a <strong>le</strong>s<br />

moyens de <strong>le</strong> faire. El<strong>le</strong> souffre<br />

terrib<strong>le</strong>ment d'être considérée<br />

comme débi<strong>le</strong>, et el<strong>le</strong> ne peut pas<br />

nous prouver <strong>le</strong> contraire. Je<br />

pense que ce qui est en jeu ici,<br />

c'est la peur qu'el<strong>le</strong> a des autres,<br />

et que son sentiment de ne pas<br />

être une personne comme <strong>le</strong>s<br />

autres l'empêche de se montrer.<br />

Un autiste ne parviendra jamais à<br />

se sentir de l'intérieur une<br />

personne à égalité de personne, si<br />

j'ose dire, avec <strong>le</strong>s autres. La CF<br />

semb<strong>le</strong> opérer ce mirac<strong>le</strong> de la<br />

mise en confiance pour pouvoir<br />

communiquer. Peut-être parce<br />

que l'autre à qui il se livre n'est<br />

pas tout à fait une personne mais<br />

un clavier anonyme, sorte<br />

« d'objet transitionnel », pour<br />

reprendre l'expression de<br />

Winnicott, c'est-à-dire un objet<br />

qu'il peut faire pénétrer dans son<br />

monde intérieur, et un objet qui<br />

fait aussi partie du monde<br />

extérieur, c'est-à-dire dont <strong>le</strong>s<br />

autres pourront se servir pour<br />

entendre ce qu'il a à dire.<br />

Geneviève François<br />

<strong>Ta</strong> main pour par<strong>le</strong>r <strong>n°21</strong> - juin 2001 7


Ma pratique de la psychophanie<br />

Chantal Piganneau, formatrice et consultante en pédagogie<br />

Formatrice et consultante en<br />

pédagogie, je reçois des enfants<br />

en difficulté scolaire pour <strong>le</strong>s aider<br />

d'un point de vue méthodologique<br />

dans <strong>le</strong> cadre d'un cabinet en<br />

libéral.<br />

Je découvre la communication<br />

facilitée en 1998 par la <strong>le</strong>cture du<br />

livre d'Anne Marguerite Vexiau et<br />

je décide de me former à la<br />

méthode, pensant que cela<br />

pourrait être uti<strong>le</strong> aux enfants<br />

ayant des difficultés particulières<br />

pour l'apprentissage de la <strong>le</strong>cture.<br />

C'est au stage d'initiation que je<br />

découvre la dimension<br />

thérapeutique de la psychophanie.<br />

Il me semb<strong>le</strong> ici découvrir<br />

un nouveau moyen d'aider <strong>le</strong>s<br />

enfants lorsque <strong>le</strong>s problèmes<br />

scolaires sont l'expression de<br />

noeuds émotionnels profonds.<br />

Dans un délai relativement rapide,<br />

je vais mettre en application <strong>le</strong>s<br />

acquis du stage, utilisant la<br />

psychophanie d'abord avec <strong>le</strong>s<br />

enfants que je reçois, puis avec<br />

des adultes, ce qui m'amènera<br />

ensuite à pratiquer la CF avec des<br />

enfants et des adultes autistes ou<br />

handicapés.<br />

Ma pratique<br />

de la psychophanie<br />

Mes débuts<br />

Au départ, je me suis exercée à<br />

capter <strong>le</strong> mouvement du facilité,<br />

puis j'ai découvert de façon<br />

inattendue un accès par <strong>le</strong>s mots.<br />

Je m'exerçais auprès de Sylvie,<br />

une enfant très bloquée en<br />

mathématiques, notamment au<br />

niveau de la compréhension des<br />

énoncés de problèmes. En<br />

prenant sa main lors d'une séance<br />

d'entraînement en CF, une phrase<br />

Intervention réalisée à l’Assemblée Généra<strong>le</strong> de <strong>TMPP</strong> du 25 mars 2001<br />

me vient à l'esprit et je me sers de<br />

sa main pour la taper sur <strong>le</strong><br />

clavier : "Papa ne veut pas<br />

s'occuper de moi, je veux nommer<br />

ce qui fait mal, bois la coupe,<br />

nomme bien, je vais berner mon<br />

père, je veux trouver la solution,<br />

faire jouer <strong>le</strong>s problèmes."<br />

Je suis surprise par ce qui vient<br />

de s'exprimer, d'autant plus que<br />

l'idée de berner <strong>le</strong>s gens ne<br />

ressemb<strong>le</strong> pas à Sylvie que je<br />

perçois comme une enfant très<br />

confiante, naïve. Aussi, je ne lis<br />

pas <strong>le</strong> texte à Sylvie pour ne pas<br />

risquer de la troub<strong>le</strong>r. J'apprends<br />

tout de même que <strong>le</strong>s parents de<br />

Sylvie sont divorcés et que Sylvie<br />

ne voit pas beaucoup son père.<br />

Lors d'une autre tentative, un<br />

autre texte apparaît, au départ<br />

mystérieux.<br />

"Vo<strong>le</strong>ur d'amour triste perte,<br />

col<strong>le</strong>cte de trésors trahit confiance<br />

secrète. Papa épuise moi, vertige<br />

donne."<br />

J'apprends par une conversation<br />

avec la maman au téléphone que<br />

Sylvie est en conflit avec son<br />

papa, qu'el<strong>le</strong> craint son père qui a<br />

tendance à utiliser contre el<strong>le</strong> ce<br />

qu'el<strong>le</strong> lui confie, aussi a-t-el<strong>le</strong><br />

tendance à calcu<strong>le</strong>r ce qu'el<strong>le</strong> va<br />

lui dire. D'autre part, son papa est<br />

banquier. ( El<strong>le</strong> a comme par<br />

hasard des difficultés en calcul).<br />

Je vois une validation précieuse<br />

aux deux textes de Sylvie, cette<br />

explication éclairant <strong>le</strong>ur sens. Je<br />

poursuivrai donc mes essais en<br />

psychophanie avec el<strong>le</strong> au fil des<br />

séances. Je vais sentir de mieux<br />

en mieux son mouvement comme<br />

une autre forme de validation.<br />

Des progrès vont venir, Sylvie ne<br />

sera plus bloquée par <strong>le</strong>s énoncés<br />

de problèmes. El<strong>le</strong> arrivera<br />

progressivement aussi à mieux<br />

s'affirmer vis à vis de son père,<br />

tout en manifestant son besoin<br />

d'affection. Il restera encore du<br />

travail à faire sur <strong>le</strong> plan scolaire<br />

et méthodologique mais <strong>le</strong>s<br />

progrès sont notoires.<br />

Une participation active de ma<br />

part?<br />

J'ai donc poursuivi ma pratique en<br />

m'autorisant l'accès aux mots par<br />

la pensée. Cela m'a permis dans<br />

<strong>le</strong> prolongement de sentir <strong>le</strong><br />

mouvement que maintenant je<br />

perçois de façon simultanée.<br />

Cependant, si je m'interdis cet<br />

accès par la pensée, soit je ne<br />

capte pas <strong>le</strong> mouvement, soit <strong>le</strong><br />

texte est complètement<br />

incohérent.<br />

Il me semb<strong>le</strong> que ma pensée doit<br />

être complètement au service de<br />

ce qui est en train de se dire.<br />

« bois la coupe, nomme bien »<br />

indique bien que ma participation<br />

à ce qui se formu<strong>le</strong> est active.<br />

D'ail<strong>le</strong>urs cette participation active<br />

peut varier en qualité selon mon<br />

état d'être ou ma disponibilité. Il<br />

m'est arrivé de sentir que la<br />

personne facilitée avait un<br />

contenu à communiquer, que ma<br />

fatigue ou mon manque d'acuité<br />

menta<strong>le</strong> sur <strong>le</strong> moment ne lui<br />

permettait pas d'exprimer.<br />

Sentir <strong>le</strong> mouvement me certifie<br />

l'adhésion du facilité, un accord<br />

profond s'instal<strong>le</strong> entre nous me<br />

permettant de capter <strong>le</strong>s mots. Il<br />

s'agit donc de vérifier en<br />

permanence l'accord de la main<br />

pour ne pas risquer de projeter<br />

mes propres contenus. Il m'arrive<br />

d'ail<strong>le</strong>urs de penser un mot et<br />

<strong>Ta</strong> main pour par<strong>le</strong>r <strong>n°21</strong> - juin 2001 8


d'être cependant entraînée vers<br />

un autre mot par <strong>le</strong> mouvement<br />

perçu.<br />

Quelquefois, un échauffement est<br />

nécessaire. Je peux recevoir une<br />

personne dont <strong>le</strong> mouvement est<br />

faib<strong>le</strong>, voire inexistant. Il faut bien<br />

lancer quelque chose.<br />

J'invite alors la personne à<br />

détendre son bras, mais si rien<br />

n'arrive, j'amorce la pompe en me<br />

servant de son doigt pour taper ce<br />

qui me vient (tout en la<br />

prévenant). J'obtiens ensuite une<br />

adhésion de la main, perceptib<strong>le</strong><br />

au toucher, puis <strong>le</strong> mouvement<br />

s'amorce, je constate une sorte<br />

d'accélération, enfin une<br />

communion s'établit.<br />

Qui tape?<br />

Lorsque je démarre par la pensée<br />

sans avoir encore l'adhésion de la<br />

main du sujet, <strong>le</strong> texte peut rester<br />

vague, ou bien contenir des<br />

informations pertinentes par<br />

rapport aux préoccupations du<br />

sujet, préoccupations que<br />

j'ignorais.<br />

Est-ce que c'est mon intuition qui<br />

capte quelque chose en attendant<br />

que <strong>le</strong> sujet prenne <strong>le</strong> relais de<br />

façon plus active?<br />

Est-ce une phase de test<br />

nécessaire au sujet pour s'assurer<br />

d'être reçu et capté?<br />

Ou <strong>le</strong> texte vient-il de la personne<br />

qui n'ose encore s'y impliquer<br />

complètement?<br />

Certains facilités dont <strong>le</strong><br />

mouvement est perceptib<strong>le</strong><br />

l'interrompent brusquement, se<br />

reposant sur moi pour deviner la<br />

suite, soit parce que <strong>le</strong> sujet<br />

devient impliquant et douloureux,<br />

soit par fatigue. Il faut alors<br />

relancer <strong>le</strong> mouvement en<br />

détendant <strong>le</strong> bras, solliciter de<br />

nouveau la participation active du<br />

sujet.<br />

Je suis profondément convaincue<br />

du fait que la production écrite se<br />

fait à deux et demande une part<br />

active du facilitant et du facilité,<br />

alternant selon <strong>le</strong>s moments.<br />

J'ai envie de dire que nous tapons<br />

une production qui est au service<br />

de l'expression profonde du sujet.<br />

Par mesure de prudence, il est<br />

important de prendre appui sur<br />

des validations, comme des<br />

balises.<br />

Différentes sortes de<br />

validations.<br />

1/ Un mieux être<br />

La première des validations<br />

concerne <strong>le</strong> mieux être apporté<br />

par l'expression du sujet en<br />

psychophanie. J'ai pu constater<br />

des résultats très nets auprès<br />

d'enfants qui changent<br />

ouvertement de comportement au<br />

point que l'entourage note « qu'il<br />

s'est passé quelque chose ».<br />

David est en CE2, il éprouve des<br />

blocages sérieux en calcul. Il a <strong>le</strong><br />

comportement d'un tout petit,<br />

excessivement dépendant de sa<br />

maman et vit très replié sur luimême.<br />

Surtout, il n'exprime rien<br />

de ses émotions. Il tape « j'ai peur<br />

de trop compter, valorise amour,<br />

gémis de perdre maman .je veux<br />

compter, calcul d'amour<br />

m'inquiète. »<br />

Lors d'une séance ultérieure, sa<br />

maman évoque l'époque à<br />

laquel<strong>le</strong> David s'est refermé sur<br />

lui-même. Nous cherchons<br />

ensemb<strong>le</strong> l'événement qui en<br />

serait la cause. Nous faisons<br />

plusieurs suppositions, David fait<br />

allusion à une séparation avec sa<br />

maman lors d'un séjour en Inde.<br />

(Le papa est indien et la maman<br />

française). Il tape:<br />

« Perte de maman, el<strong>le</strong> est morte<br />

pour moi. J'ai croulé sous la peur,<br />

ennui du vide. Je par<strong>le</strong> de ma<br />

mère que j'ai perdue. .Bel<strong>le</strong><br />

maman retrouvée, peur de la<br />

perdre depuis. J'ai cru que j'allais<br />

mourir. Maman trop loin, séjour<br />

trop long, maman méchante de<br />

me laisser, peur de ne jamais la<br />

revoir, ennui trop long ».<br />

A partir de là, David change<br />

vraiment de comportement,<br />

redevient joyeux, s'investit en<br />

classe. Sa maîtresse qui <strong>le</strong> croyait<br />

dépressif constate une<br />

transformation évidente.<br />

Françoise est en 6e. El<strong>le</strong> a un<br />

comportement désinvolte et<br />

inso<strong>le</strong>nt en classe. El<strong>le</strong> tape dès la<br />

première séance: « je vagabonde<br />

dans <strong>le</strong>s bêtises pour dire<br />

l'angoisse de perdre ma force,<br />

être une fil<strong>le</strong> n'est pas faci<strong>le</strong>,<br />

garçon plus libre et capab<strong>le</strong> de<br />

faire rire, je suis enchaînée à ma<br />

condition de fil<strong>le</strong>, je cherche<br />

amour de mon frère pour qu'il<br />

m'apprécie, j'aime mon frère pour<br />

lui ressemb<strong>le</strong>r, parents veu<strong>le</strong>nt<br />

garçon. »<br />

Un échange avec la famil<strong>le</strong> à ce<br />

sujet confirme <strong>le</strong> fait que <strong>le</strong> papa<br />

aurait éprouvé une légère<br />

déception à la naissance de<br />

Françoise, il aurait voulu un<br />

garçon. Françoise aura une<br />

discussion profonde avec son<br />

père à ce sujet, échange à la suite<br />

duquel el<strong>le</strong> pourra changer de<br />

comportement et s'investir dans<br />

son travail. Fait intéressant, au<br />

lieu de vouloir ressemb<strong>le</strong>r au frère<br />

aîné, el<strong>le</strong> demandera de l'aide à<br />

sa soeur pour son travail scolaire.<br />

Les résultats ne tarderont pas à<br />

suivre.<br />

Christophe a 6 ans et vit une<br />

relation passionnée et tendue<br />

avec sa mère qu'il rejette tout en<br />

sollicitant sans cesse son<br />

attention. Il peut se montrer<br />

terrib<strong>le</strong>ment vio<strong>le</strong>nt avec el<strong>le</strong>.<br />

Lors de la première séance, il<br />

tape: « Je veux être sûr qu'on veut<br />

de moi, je crains rejet de maman,<br />

je suis resté atrocement seul à ma<br />

naissance, j'ai perdu goût de<br />

<strong>Ta</strong> main pour par<strong>le</strong>r <strong>n°21</strong> - juin 2001 9


maman, je ne peux plus redonner<br />

ma confiance. J'ai tout perdu,<br />

terreur de âme séparée de<br />

maman. Anormal de perdre<br />

maman en début de vie, femme<br />

d'abandon mérite d'être punie, je<br />

lui en veux, je ne peux respirer<br />

sans el<strong>le</strong>. »<br />

Christophe est né avec <strong>le</strong> cordon<br />

autour du cou, il était tout b<strong>le</strong>u, il<br />

est resté en couveuse 24 heures.<br />

Deux séances de psychophanie<br />

vont lui permettre de changer<br />

d'attitude à la maison, de pouvoir<br />

s'instal<strong>le</strong>r dans un rapport de<br />

confiance avec sa maman.<br />

2/ Des confirmations<br />

Des validations de contenu<br />

peuvent apparaître, confirmant<br />

bien que <strong>le</strong> texte vient du sujet. Il<br />

s'agit d'informations données par<br />

<strong>le</strong> sujet qui tape, informations que<br />

j'ignorais et que rien dans la<br />

conversation n'aurait pu me faire<br />

deviner.<br />

Ainsi, Isabel<strong>le</strong> 6 ans tape « Je suis<br />

inquiète du départ de papa, je ne<br />

peux être tranquil<strong>le</strong> quand il est<br />

loin, son absence me tue ».<br />

J'apprendrai juste après que son<br />

papa est amené à voyager<br />

souvent pour ses affaires. Lors de<br />

la seconde séance, el<strong>le</strong><br />

commence par « Je suis enfant du<br />

mirac<strong>le</strong> ». Sa maman m'expliquera<br />

qu'el<strong>le</strong> la désirait fortement mais<br />

ne l'attendait plus et que sa venue<br />

a constitué un véritab<strong>le</strong> mirac<strong>le</strong><br />

pour la famil<strong>le</strong>. Par la suite,<br />

Isabel<strong>le</strong> tape: « Je refuse<br />

séparation du ventre de maman<br />

qui me retient ? je suis fil<strong>le</strong> de<br />

femme qui se débat avec la<br />

mort ». J'apprendrai alors que la<br />

maman sort d'une dépression et<br />

que la relation à sa fil<strong>le</strong> constitue<br />

pour el<strong>le</strong> un support.<br />

3/ La cohérence des propos<br />

Une autre forme de validation est<br />

la cohérence inattendue des<br />

textes, car el<strong>le</strong> apparaît après<br />

coup. Ainsi, dans <strong>le</strong> cas d'Isabel<strong>le</strong>,<br />

nous verrons petit à petit une<br />

logique se dessiner, reliant tout ce<br />

qu'el<strong>le</strong> a exprimé. On comprend<br />

mieux que l'absence de son papa<br />

soit perçue par el<strong>le</strong> comme une<br />

menace dans la mesure où el<strong>le</strong><br />

est reliée de façon fusionnel<strong>le</strong> à<br />

sa mère dont el<strong>le</strong> ressent<br />

fortement <strong>le</strong> malaise.<br />

Les textes d'un même sujet se<br />

suivent, <strong>le</strong> nouveau texte se<br />

situant parfois dans <strong>le</strong><br />

prolongement direct du précédent.<br />

J'en suis la première surprise car<br />

j'évite de relire <strong>le</strong>s textes<br />

précédents pour pouvoir rester<br />

neuve.<br />

La cohérence peut aussi se<br />

manifester par une grande<br />

richesse d'expression pour un<br />

même ressenti, <strong>le</strong> texte exposant<br />

de façon émouvante et subti<strong>le</strong>,<br />

quelquefois sur plusieurs pages,<br />

un sentiment. J'y vois une<br />

validation importante, sachant que<br />

ma pensée consciente serait<br />

incapab<strong>le</strong> de construire surtout à<br />

cette vitesse, plusieurs<br />

paragraphes sur un ressenti qui<br />

me serait étranger.<br />

4/ La surprise du contenu<br />

Enfin la surprise de ce qui va<br />

s'exprimer donne une saveur à<br />

chaque séance, ce qui se produit<br />

étant imprévisib<strong>le</strong>, inattendu.<br />

je n'essaie pas de prévoir ce qui<br />

va se dire. Même si <strong>le</strong>s mots me<br />

viennent, je n'ai pas d'idée<br />

préconçue sur ce qui veut<br />

s'exprimer. Et si des suppositions<br />

me viennent, je <strong>le</strong>s note en<br />

pensée et <strong>le</strong>s mets en réserve,<br />

restant volontairement ouverte à<br />

ce qui pourrait survenir<br />

d'inattendu.<br />

Si quelquefois, <strong>le</strong> sens apparaît<br />

clairement au fur et à mesure, il<br />

arrive aussi qu'un décryptage soit<br />

nécessaire parce que <strong>le</strong> texte<br />

étant très symbolique, <strong>le</strong>s liens<br />

logiques n'apparaissent pas de<br />

façon évidente. Il faut alors faire <strong>le</strong><br />

lien entre ce que vit <strong>le</strong> sujet et ce<br />

qui s'exprime pour élaborer des<br />

hypothèses. Des phrases<br />

mystérieuses au premier abord<br />

trouvent un sens évident quand on<br />

connaît la situation du sujet.<br />

« Depuis toujours se tarit la<br />

fontaine, maman douloureuse et<br />

distante »" fait référence, non pas<br />

à un maman peu aimante, mais à<br />

un maman décédée à la suite<br />

d'une longue maladie.<br />

Enfin, la surprise peut venir de<br />

termes que je n'emploie jamais et<br />

dont <strong>le</strong> sens ne m'est pas connu.<br />

Ainsi, il m'a fallu réfléchir pour<br />

capter <strong>le</strong> sens de termes comme<br />

« j'avalise » ou « je saturnise » la<br />

première fois qu'ils sont apparus.<br />

5/ Validations "énergétiques"<br />

L'atmosphère change lorsque <strong>le</strong><br />

sujet descend dans la profondeur,<br />

Une intensification est perceptib<strong>le</strong>,<br />

une sorte de densité<br />

accompagnée de manifestations<br />

physiques ou émotionnel<strong>le</strong>s alors<br />

que <strong>le</strong> sujet ne sait pas ce qu'il<br />

tape (J'ai pris l'habitude de lui lire<br />

<strong>le</strong> contenu seu<strong>le</strong>ment après la<br />

rédaction complète d'un<br />

paragraphe).<br />

Ainsi, une jeune femme se raclait<br />

la gorge tout en parlant lors de sa<br />

frappe de « gou<strong>le</strong>ts d'étrang<strong>le</strong>ment<br />

». Une correspondance se<br />

manifeste entre <strong>le</strong> contenu<br />

exprimé et un ressenti physique .<br />

Avant la <strong>le</strong>cture du paragraphe qui<br />

vient d’être tapé, je demande<br />

souvent à la personne ce qu'el<strong>le</strong><br />

ressent. Une autre femme me<br />

raconte qu'el<strong>le</strong> sent un travail se<br />

faire au niveau de son estomac<br />

tandis qu'el<strong>le</strong> tapait sans <strong>le</strong> savoir:<br />

« morsure au ventre m'atteint ».<br />

Un autre jour, el<strong>le</strong> s'amuse du<br />

rythme de la frappe et se chante<br />

intérieurement un Magnificat sur<br />

ce rythme... sans savoir qu'el<strong>le</strong><br />

<strong>Ta</strong> main pour par<strong>le</strong>r <strong>n°21</strong> - juin 2001 10


était en train d'évoquer la vierge<br />

Marie dans son texte.<br />

Le fait de taper déc<strong>le</strong>nche aussi<br />

des réactions physiques comme si<br />

un travail intense se produisait sur<br />

<strong>le</strong> plan physiologique: je me<br />

souviens de la fatigue d'un enfant<br />

dysphasique qui se mit à bail<strong>le</strong>r de<br />

façon continue en tapant pour la<br />

première fois et qui s'arrêta de<br />

bail<strong>le</strong>r dès la fin de la séance.<br />

Mes constats<br />

1/ la dimension énergétique de<br />

l'échange<br />

Cela soulève la question d'un<br />

aspect énergétique dans<br />

l'échange. Il me semb<strong>le</strong> que<br />

l'évolution ne se fait pas<br />

seu<strong>le</strong>ment par la prise de<br />

conscience mais par l'intégration<br />

émotionnel<strong>le</strong> et parfois physique<br />

de ce qui s'exprime. Je veil<strong>le</strong><br />

d'ail<strong>le</strong>urs à laisser des temps de<br />

si<strong>le</strong>nce pour laisser au facilité <strong>le</strong><br />

temps d'accueillir de façon<br />

profonde ce qui est verbalisé.<br />

L'expression verba<strong>le</strong> et <strong>le</strong> contact<br />

de la main permettraient une<br />

reconnection avec des zones<br />

refoulées ou oubliées.<br />

Ceci m'amène à formu<strong>le</strong>r une<br />

hypothèse sur la redondance des<br />

images se développant sur un<br />

même thème comme si la<br />

reconnection neurologique ou<br />

énergétique avait besoin d'une<br />

addition d'images et d'expressions<br />

pour se faire.<br />

La joie de taper s'exprime souvent<br />

après l'expression d'une angoisse,<br />

comme si on soufflait après un<br />

passage diffici<strong>le</strong>.<br />

2/ La richesse d'un monde<br />

intérieur en attente<br />

M'attendant au départ à découvrir<br />

des traumatismes ou des non dits,<br />

j'ai eu aussi la surprise de<br />

constater que <strong>le</strong> facilité pouvait<br />

aussi exprimer des aspects très<br />

positifs de sa personne, mais en<br />

souffrance, car dans l'attente<br />

d'une expression concrète dans<br />

sa vie.<br />

La profondeur ne se situe pas<br />

forcément du côté des<br />

traumatismes refoulés. El<strong>le</strong> peut<br />

aussi permettre d'exprimer <strong>le</strong>s<br />

besoins de l'être profond et qui ne<br />

sont pas encore actualisés.<br />

La psychophanie peut aussi faire<br />

émerger la prise de conscience<br />

d'une crise conjuga<strong>le</strong> ou d'une<br />

insatisfaction professionnel<strong>le</strong>, et<br />

réveil<strong>le</strong>r l'appel d'une aspiration<br />

profonde, socia<strong>le</strong>, artistique,<br />

thérapeutique, ou spirituel<strong>le</strong>. Le<br />

facilité exprime alors ce qu'il<br />

ressent comme sa vocation<br />

profonde, ce qui donne sens à sa<br />

vie et qui concerne son présent et<br />

son orientation future.<br />

Il s'agit de rester très prudent<br />

devant une tel<strong>le</strong> expression, ne<br />

pas en tirer de conclusions<br />

hâtives, encore moins d'en dicter<br />

une conduite. Je considère<br />

toujours que c'est une partie du<br />

sujet ayant besoin d'être reconnue<br />

et entendue, mais qui n’est pas<br />

représentative de l’ensemb<strong>le</strong> des<br />

composantes de l’être. Son<br />

intégration demandera un laps de<br />

temps pour qu'el<strong>le</strong> puisse se faire<br />

en douceur.<br />

Il arrive que <strong>le</strong> texte expose de<br />

façon claire <strong>le</strong>s va<strong>le</strong>urs qui sous<br />

tendent une situation conflictuel<strong>le</strong><br />

ou diffici<strong>le</strong>, comme si <strong>le</strong> sens<br />

profond de cette situation<br />

apparaissait. Un niveau de<br />

conscience se situant au-delà du<br />

conflit s'exprime et donne un<br />

éclairage sur <strong>le</strong> sens de la<br />

situation traversée. Cela s'avère<br />

très apaisant pour la personne<br />

facilitée. C'est encore un autre<br />

registre de profondeur qui se<br />

manifeste.<br />

3/ Une progression par paliers<br />

Les avancées spectaculaires<br />

permises par la psychophanie<br />

dans <strong>le</strong>s cas décrits<br />

précédemment ne doivent pas<br />

masquer d'autres cheminements<br />

plus <strong>le</strong>nts. Je ne voudrais pas<br />

présenter la psychophanie comme<br />

une thérapie mirac<strong>le</strong>. D'autres<br />

enfants ne peuvent aborder <strong>le</strong>s<br />

noeuds de <strong>le</strong>ur souffrance que<br />

<strong>le</strong>ntement, dans un cheminement<br />

progressif et par l'approche de<br />

strates successives. Je reçois la<br />

petite Nelly depuis plus d'un an, à<br />

raison d’une séance toutes <strong>le</strong>s<br />

trois semaines, et c'est tout<br />

récemment qu'el<strong>le</strong> a pu aborder<br />

sa peur de naître et l'angoisse de<br />

la séparation qui la retient de<br />

façon compulsive à sa mère.<br />

De plus, la prise de conscience<br />

n'empêche pas des reculs, des<br />

freins expressifs de l’ambiguïté du<br />

facilité par rapport à la nécessité<br />

de grandir.<br />

L'évolution peut s'accompagner<br />

d'hésitations, voire de retour en<br />

arrière. Ainsi, <strong>le</strong> petit David dont la<br />

progression a été rapide<br />

exprimera par la suite ses<br />

réticences à grandir: « tarte de<br />

merde me poursuit,... je perds<br />

maman chaque jour, je me dispute<br />

à l'intérieur de moi avec <strong>le</strong> besoin<br />

de maman ».<br />

Je veil<strong>le</strong> donc à ne pas prendre<br />

pour argent comptant <strong>le</strong>s<br />

annonces magistra<strong>le</strong>s de<br />

progression, <strong>le</strong>s expressions<br />

positivistes très volontaires. El<strong>le</strong>s<br />

expriment <strong>le</strong> plus souvent une<br />

réaction par rapport à la<br />

souffrance ou aux obstac<strong>le</strong>s mais<br />

ne sont pas toujours l'indice d'un<br />

apaisement. La résolution du<br />

conflit intérieur se fait à son heure<br />

et sans forçage.<br />

L'expression de la souffrance ne<br />

la supprime pas toujours. D'autant<br />

plus si l'enfant porte un poids qui<br />

ne lui appartient pas. Ainsi, la<br />

difficulté de la petite Isabel<strong>le</strong> ne<br />

sera pas résolue avant que sa<br />

maman n'accepte d'effectuer el<strong>le</strong><br />

aussi un travail sur el<strong>le</strong>.<br />

<strong>Ta</strong> main pour par<strong>le</strong>r <strong>n°21</strong> - juin 2001 11


4/ Une pluralité de voix<br />

intérieures à explorer.<br />

Mon expérience me montre que<br />

plusieurs aspects de l'être<br />

s'expriment tour à tour et qu'il<br />

s'agit de donner la paro<strong>le</strong> à<br />

chacun.<br />

Derrière l'enfant qui en veut à ses<br />

parents, se cache celui dont<br />

l'attente affective reste agissante .<br />

Ce qui s'exprime dépend<br />

beaucoup du dialogue et de la<br />

façon de l'orienter du facilitant.<br />

Les voix qui résistent au<br />

changement peuvent ne pas<br />

s'exprimer et donner l'illusion que<br />

<strong>le</strong> problème est résolu. D'où la<br />

nécessité de <strong>le</strong>s solliciter. Je<br />

m'efforce de tenir compte de la<br />

polarité opposée à cel<strong>le</strong> qui<br />

s'exprime pour pouvoir poser des<br />

questions qui en tiennent compte<br />

et orienter <strong>le</strong> dialogue vers une<br />

expression la plus complète de<br />

l'être.<br />

Conclusion<br />

La psychophanie n'opère pas<br />

seu<strong>le</strong>ment par <strong>le</strong> biais d'une<br />

technique de communication<br />

novatrice. El<strong>le</strong> intègre toutes <strong>le</strong>s<br />

interactions conscientes et<br />

inconscientes, verba<strong>le</strong>s et non<br />

verba<strong>le</strong>s. En tant que facilitante, je<br />

tiens à prendre de plus en plus<br />

conscience de ma propre façon<br />

d'influencer, non pour la renier<br />

mais pour la clarifier et la faire<br />

servir si possib<strong>le</strong> à l'expression et<br />

aux besoins du sujet.<br />

Ce qui s'échange peut atteindre<br />

des degrés de profondeur<br />

L'Amour des oasis de paix<br />

extrêmement impliquants pour<br />

moi, m'amenant à comprendre et<br />

à ressentir de l'intérieur ce que vit<br />

<strong>le</strong> sujet. Il s'agit alors d'une sorte<br />

de communion, ne pouvant<br />

s'effectuer que si je suis à la fois<br />

investie, présente, neutre et<br />

ouverte. La qualité de l'échange<br />

est variab<strong>le</strong> parce que sujette aux<br />

qualités d'être des deux<br />

personnes concernées.<br />

Ma pratique de la psychophanie<br />

m'apporte beaucoup d'interrogations,<br />

des terrains de recherche<br />

à explorer, mais surtout beaucoup<br />

de joie. J'en remercie <strong>le</strong>s<br />

personnes qui m'ont fait confiance<br />

et qui continuent de <strong>le</strong> faire.<br />

Chantal PIGANNEAU<br />

Je suis éliminée de malheur lorsque je me perds dans <strong>le</strong>s mots de vie<br />

Je suis éliminée de fatigue lorsque tu me par<strong>le</strong>s de m'appuyer sur l'amour pour vivre<br />

Je sers à graver des mots de lumière pour garder laborieusement ma vie d'enfant<br />

Moteur de ma vie reste famil<strong>le</strong> de lumière<br />

Car je relie moi à famil<strong>le</strong> de tous ceux qui délivrent sel de vie en faisant serment de<br />

donner lumière aux morts<br />

Je découvre l'amour<br />

Je découvre la paix<br />

Lance des appels de vie afin que je fuie pâ<strong>le</strong>ur de moi<br />

Par<strong>le</strong> des vies éclatantes de mérite d'être grimée en jasmin de vie<br />

Je suis malheureuse lorsque délivrance s'enferme en moi<br />

Je découvre l'année de vie avec pensée de vie en moi<br />

L'amour a tué la mort<br />

J'aime perdre ma torpeur et je lutte contre faib<strong>le</strong>sse qui milite pour moi<br />

Déjà mêlée de joie j'aborde mêlée d'oasis de vie<br />

La paix câline ma vie et je sers de lumière à tous ceux qui désirent la trouver.<br />

Marie-Françoise<br />

<strong>Ta</strong> main pour par<strong>le</strong>r <strong>n°21</strong> - juin 2001 12


Psychophanie : une aide pour <strong>le</strong>s enfants adoptés et <strong>le</strong>urs famil<strong>le</strong>s<br />

Martine Garcin, enseignante, facilitante en cours de formation.<br />

A l'issue de mon stage pratique, Anne-Marguerite Vexiau m'a proposé une séance de psychophanie qui<br />

m'a menée au delà de ce que je pouvais imaginer.<br />

Cette part de nous qui s'exprime par l'intermédiaire de la psychophanie, notre inconscient, notre être<br />

intérieur, sait ce qui est juste, non seu<strong>le</strong>ment pour nous-mêmes, mais aussi pour nos proches.<br />

Je suis mère adoptive d'une ado<strong>le</strong>scente de 17 ans. Ma fil<strong>le</strong> ne posait pas de problème particulier et je ne<br />

captais pas consciemment une souffrance que pourtant mon inconscient connaissait.<br />

La séance de psychophanie m'a permis de mettre <strong>le</strong> doigt sur <strong>le</strong>s enjeux qui se rencontrent et peuvent<br />

être en lutte dans <strong>le</strong> vécu d'un enfant adopté. Dans <strong>le</strong> dernier bul<strong>le</strong>tin, Willy Barral cite cette phrase de Françoise<br />

Dolto : «L'être humain est incarnation symbolique de trois désirs, celui de son père, celui de sa mère, et <strong>le</strong> sien, en<br />

tant que trois êtres de langage». L'enfant adopté doit concilier en lui <strong>le</strong> désir d'enfant de ses parents biologiques et<br />

celui de ses parents adoptifs. Il ne pourra être complètement en paix que si chacune des deux parties a lâché<br />

prise, chaque parent reconnaissant à l'autre <strong>le</strong> droit à son «rêve d'enfant» dans <strong>le</strong> respect absolu du désir de<br />

l'enfant.<br />

La psychophanie est un outil fantastique dans la mesure où el<strong>le</strong> permet la guérison des liens (présents<br />

même s'ils ne sont pas tangib<strong>le</strong>s) entre famil<strong>le</strong> biologique et famil<strong>le</strong> adoptive, indépendamment des circonstances<br />

matériel<strong>le</strong>s qui ne permettent pas toujours de retracer <strong>le</strong> passé de l'enfant.<br />

Il semb<strong>le</strong> que nos inconscients se rejoignent, au-delà des limitations de l'espace et du temps. L'évocation<br />

de l'autre est rencontre symbolique. Lorsque la rencontre se fait dans un climat d'amour, pour <strong>le</strong> plus grand bien<br />

de l'enfant, el<strong>le</strong> permet une guérison intérieure, source de mieux-être pour tous.<br />

Martine Garcin<br />

Lettre adressée à Anne-Marguerite Vexiau<br />

Libre Madame,<br />

Merci de tout ce que vous faites pour nous aider. Je peux revivre depuis que<br />

vous avez appris à cette main à saisir la nôtre. Aide s'aide de ce symbo<strong>le</strong> rangé dans<br />

<strong>le</strong>s affaires paternel<strong>le</strong>s. J'espère conquérir son intérêt pour mon monde intérieur ; rude<br />

temps que ce temps d'attente.<br />

C'est tout à fait clair que <strong>le</strong>s femmes sont plus centrées sur l'être; que l'aide<br />

des hommes s'arrête à la technicité; mon aide renie cette compétence technocratique<br />

objectiviste.<br />

Femmes dimensionneront l'avenir malgré ce constat; je sais que l'être<br />

dimensionne l'être ; misère que d’apprendre à conjuguer d'autres mots.<br />

Je signe et persiste, je taperai ma vie aussi clairement que possib<strong>le</strong> libre de<br />

mon esprit dans ce corps farci de tumeurs de mort.<br />

Je vous remercie de militer pour l'esprit ; nul ne pourra jamais oublier votre<br />

entraînant exemp<strong>le</strong>.<br />

Matthieu<br />

<strong>Ta</strong> main pour par<strong>le</strong>r <strong>n°21</strong> - juin 2001 13


Marion<br />

Evelyne DEVILLIERS , psychothérapeute, février 2001<br />

Tu es arrivée il y a neuf mois, dans <strong>le</strong>s bras de tes parents, et tu m’as regardé avec tes grands yeux b<strong>le</strong>us<br />

infinis. Une tumeur au cerveau s’était déclarée à deux ans et demi, tu en avais maintenant cinq.<br />

Nous avons commencé tous <strong>le</strong>s quatre à échanger en CF. Ton langage était diffici<strong>le</strong> mais en CF, pas de<br />

problème, <strong>le</strong>s mots coulaient tout seuls. J’ai travaillé avec ton inconscient et au fil des séances un passé très<br />

lointain s’épurait. Tes parents notaient tes progrès à chaque séance et aussi parfois tes réactions inattendues. Ils<br />

t’ont accompagnée avec tout <strong>le</strong>ur amour, attendant avec impatience <strong>le</strong>s séances pour mieux te comprendre et<br />

peut être donner un sens à cette maladie qui était arrivée comme un séisme dans votre famil<strong>le</strong>. Parfois, dès <strong>le</strong><br />

matin de la séance, tu faisais al<strong>le</strong>r ton index pour montrer aussi ton impatience.<br />

Ton inconscient parlait de guérison, d’élimination et à notre dernière rencontre, il nous disait maintenant<br />

que « l’épuration était terminée » et que « tu pouvais passer à autre phase ». Moi, je croyais te sauver et<br />

t’accompagner pour construire ton futur. Deux jours avant notre rendez-vous suivant, tu décidais de partir, tu<br />

venais de fêter tes six ans. Les textes en CF ont pris alors un autre sens que tes parents avaient déjà compris.<br />

Mon émotion était grande, tristesse et colère se mélangeaient dans mon cœur. Je comprenais que dans cette<br />

dernière séance, tu nous avais prévenus de ta décision et que mon travail avait été de t’accompagner vers la mort<br />

alors que j’aurais tant voulu t’emmener vers la vie.<br />

Aujourd’hui, j’accepte cet accompagnement de fin de vie qui m’a été confié. Cela fait aussi partie de mon<br />

métier de thérapeute et bien sûr je n’ai pas <strong>le</strong> pouvoir de Vie ou de Mort. Ne sommes-nous pas avant tout des<br />

médecins de l’âme ?<br />

Tes parents t’ont accompagnée avec une sérénité extraordinaire. La CF a été un cadeau pour eux et el<strong>le</strong><br />

<strong>le</strong>s a aidés dans <strong>le</strong>ur mission de parents.<br />

Aujourd’hui, j’écris cet artic<strong>le</strong> en ton hommage, Marion. Je te remercie de m’avoir choisie pour<br />

t’accompagner, tu m’as beaucoup appris et, sans la CF, nous n’aurions jamais atteint cette dimension de<br />

communication au delà de notre réalité terrestre.<br />

Je te souhaite bon voyage, ton regard limpide continue de m’accompagner. Et, quand je regarde <strong>le</strong>s<br />

étoi<strong>le</strong>s dans <strong>le</strong> ciel, je sais que toi aussi tu continues à bril<strong>le</strong>r quelque part et que tu continueras à éclairer <strong>le</strong><br />

chemin de tous ceux qui t’ont aimée.<br />

<strong>Ta</strong> main pour par<strong>le</strong>r <strong>n°21</strong> - juin 2001 14


Questions des <strong>le</strong>cteurs - Réponses de A.M. Vexiau<br />

Question : Avec une jeune traumatisée crânienne, je travail<strong>le</strong> beaucoup à l’intuition, c’est comme si <strong>le</strong>s réponses<br />

me venaient en tête sans que je <strong>le</strong>s cherche avec précision. Est-ce bien ? Je vis <strong>le</strong> même genre de situation avec<br />

un autre jeune tétraplégique très spastique, mutique, mais avec des yeux très expressifs. Cela permet de vérifier<br />

si <strong>le</strong>s messages sont bien <strong>le</strong> ref<strong>le</strong>t de sa pensée.<br />

Réponse : Laissez venir en vous <strong>le</strong>s mots et faites marcher votre intuition. La CF est de cette nature : <strong>le</strong> facilitant<br />

« traduit » ce qu’il ressent du facilité.<br />

C’est une forme de transmission de pensée et il ne faut pas en avoir peur. Appe<strong>le</strong>z cela « circulation d’inconscient<br />

à inconscient » si <strong>le</strong> terme de télépathie vous gêne.<br />

Il ne s’agit pas de taper avec votre patient ce que vous pensez, mais de taper ce que vous « souff<strong>le</strong> » votre<br />

patient. La distinction est subti<strong>le</strong>, mais très claire lorsqu’on a l’habitude. C’est comme si vous étiez attiré par la<br />

touche sur laquel<strong>le</strong> vous devez taper, à moins que vous ne perceviez <strong>le</strong> mot entier avant de taper. Avec certains<br />

patients, si l’on attend de sentir <strong>le</strong> mouvement, il ne se passe rien.<br />

Toutefois, ne foncez pas tête baissée. Ayez toujours comme repères <strong>le</strong> mieux être du patient et des validations<br />

sur <strong>le</strong> contenu des productions écrites, c’est-à-dire des informations que frappe votre patient et que vous ne<br />

pouviez deviner.<br />

* *<br />

*<br />

Question : Je n’ose pas passer la cassette n°2 « la conscience mise au jour » dans l‘équipe de mon institution<br />

où la population est composée de handicaps lourds. La cassette n°1 a provoqué des réactions variées.<br />

Réponse : Vous ne passerez la cassette n°2 que lorsque vous sentirez que l’équipe est prête à la recevoir. El<strong>le</strong><br />

peut effectivement heurter ceux qui découvrent la CF ou qui ne sont pas encore familiarisés avec <strong>le</strong> processus.<br />

Passez plutôt la 3 ème (étude CF/autisme) qui est plus « scientifique ».<br />

Dans tous <strong>le</strong>s cas, prévenez <strong>le</strong>s observateurs que c’est <strong>le</strong> facilitant qui traduit <strong>le</strong> message que lui envoie son<br />

patient. C’est lui qui décode et met en mots <strong>le</strong>s images menta<strong>le</strong>s et <strong>le</strong>s émotions que lui envoie <strong>le</strong> facilité. De ce<br />

fait, <strong>le</strong>s personnes qui n’ont pas <strong>le</strong>s capacités sensoriel<strong>le</strong>s, cognitives ou motrices suffisantes pour transmettre <strong>le</strong><br />

message peuvent éga<strong>le</strong>ment bénéficier de la CF.<br />

Ce ne sont que des hypothèses basées sur l’observation, car tout se passe dans l’inconscient...<br />

* *<br />

*<br />

Question : Comment être certain que la réponse à une question de culture généra<strong>le</strong> vienne du facilité ?<br />

Réponse : La CF engendre un partage de savoir : <strong>le</strong> facilité peut puiser <strong>le</strong>s réponses de ce type dans la tête du<br />

facilitant . Entraînez votre patient à désigner du doigt et validez ses connaissances en <strong>le</strong> faisant pointer un mot<br />

entier parmi un choix de réponses, avec <strong>le</strong> soutien moteur <strong>le</strong> plus léger possib<strong>le</strong>. Ou alors, faites-<strong>le</strong> répondre avec<br />

un facilitant qui ne connaît pas la réponse. Sinon, vous ne pouvez vérifier à coup sûr que votre patient a enregistré<br />

<strong>le</strong>s connaissances.<br />

Ne vous inquiétez pas de ce processus qui semb<strong>le</strong> être à la base de tout apprentissage. Le Dr Cyril<strong>le</strong> KASZUK<br />

par<strong>le</strong> même de « transfusion du savoir ».<br />

* *<br />

*<br />

Question : Notre fils autiste vient de subir l’extraction de ses quatre dents de sagesse. Malgré la machine dont il<br />

se sert si bien, il n’a pas exprimé sa dou<strong>le</strong>ur qui pourtant était très forte, puisqu’il se tapait sans arrêt. Il a eu un<br />

traitement antibiotique pendant deux mois, et c’est en pensant à demander une radio panoramique de la mâchoire<br />

que nous avons pu voir d’où venait son mal.<br />

<strong>Ta</strong> main pour par<strong>le</strong>r <strong>n°21</strong> - juin 2001 15


Nous avons été très déçus et nous posons la question de savoir si la CF permet vraiment aux personnes<br />

handicapées de s’expliquer. Il nous semb<strong>le</strong> pourtant qu’il aurait dû taper sa souffrance. Sinon, à quoi sert la<br />

machine ?<br />

Réponse : Il est vrai que la CF ne remplace pas tout à fait <strong>le</strong> langage oral et ne permet pas toujours de dire<br />

certaines choses qui, pourtant, seraient essentiel<strong>le</strong>s dans la vie de tous <strong>le</strong>s jours pour <strong>le</strong>s personnes mutiques. De<br />

la même manière, <strong>le</strong> langage oral ne permet pas d’exprimer des émotions très profondes parfois inconscientes qui<br />

ont une grande va<strong>le</strong>ur thérapeutique.<br />

Le fait d’exprimer la dou<strong>le</strong>ur par exemp<strong>le</strong>, ne semb<strong>le</strong> pas être en rapport avec l’intensité du mal. Tel<strong>le</strong> cette enfant<br />

autiste qui m’a écrit « écorchure au pied » (je l’ai déchaussée pour m’apercevoir qu’el<strong>le</strong> saignotait sur <strong>le</strong> dessus du<br />

pied) ou cet enfant trisomique que <strong>le</strong> père venait d’al<strong>le</strong>r chercher à l’éco<strong>le</strong> et qui avait de la fièvre : « j’ai pourri<br />

dans moi, l’aération de moi se fait mal. » Le soir même, <strong>le</strong> médecin diagnostiquait une gastro-entérite.<br />

La CF plonge souvent profondément dans <strong>le</strong> registre des émotions et des sentiments et <strong>le</strong>s informations concrètes<br />

et factuel<strong>le</strong>s sont diffici<strong>le</strong>s à exprimer.<br />

Il me semb<strong>le</strong> qu’il serait intéressant de travail<strong>le</strong>r à un niveau tout à fait conscient et volontaire avec votre fils, en lui<br />

proposant une ardoise sur laquel<strong>le</strong> vous écrivez par exemp<strong>le</strong> <strong>le</strong>s mots : « tête », « ventre », « ail<strong>le</strong>urs , « je n’ai<br />

pas mal ». Vous lui prenez la main et lisez avec lui <strong>le</strong>s mots en <strong>le</strong>s lui montrant.<br />

Puis, vous posez la question : « Où as-tu mal ? ». S’il désigne « ail<strong>le</strong>urs », vous écrivez deux autres mots :<br />

« dents » ou « gorge », etc. Respectez toujours la même disposition.<br />

Certains parents utilisent des tab<strong>le</strong>aux tout faits illustrés de manière avec avoir un éventail de choix plus<br />

important, disponib<strong>le</strong> à chaque fois qu’ils sentent que <strong>le</strong>ur enfant va mal.<br />

Ail<strong>le</strong>urs<br />

Tête Ventre<br />

Je n’ai pas mal<br />

Ail<strong>le</strong>urs<br />

Dents Gorge<br />

Je n’ai pas mal<br />

Anne-Marguerite Vexiau<br />

Winslow presse propose un choix de 420 vignettes autocollantes qui peuvent aider à la communication courante : Communication<br />

stickers » 2 . (Peut-être certains connaissent-ils l’équiva<strong>le</strong>nt en France ?)<br />

Winslow Press, Telford Road, Bicester, Oxon OX6 OTS ANGLETERRE Tél : 0869 244733 - Fax : 0869 320040<br />

2<br />

C’est moi qui ai rajouté <strong>le</strong>s mots aux dessins (note de A.M. Vexiau)<br />

<strong>Ta</strong> main pour par<strong>le</strong>r <strong>n°21</strong> - juin 2001 16


Compte-rendu de l’Assemblée Généra<strong>le</strong> du 25 mars 2001<br />

Présents : 45 personnes<br />

Représentés : 120<br />

• Rapport Moral<br />

La Présidente de l’association présente son rapport moral (cf. bul<strong>le</strong>tin n°20). El<strong>le</strong> rappel<strong>le</strong> que <strong>le</strong> Conseil<br />

d’administration a coopté Marie-Pau<strong>le</strong> Boudier, Sylvain et Sylvie Zénouda. El<strong>le</strong> précise la composition actuel<strong>le</strong> du bureau :<br />

Marie-Pau<strong>le</strong> Boudier, secrétaire généra<strong>le</strong>, et Guy de Bélinay, trésorier.<br />

La Motion n°1 suivante est adoptée à l’unanimité :<br />

L’Assemblée Généra<strong>le</strong> valide la cooptation de Marie-Pau<strong>le</strong> BOUDIER, Sylvain ZENOUDA et Sylvie ZENOUDA<br />

comme administrateurs.<br />

• Rapport Financier<br />

Le trésorier, Guy de Bélinay présente <strong>le</strong>s comptes de l’association pour 2000 et <strong>le</strong> budget de 2001 ci-dessous. Il<br />

propose de prévoir un budget 2001 qui soit la reconduction prudente du budget 2000 pour <strong>le</strong>s charges et <strong>le</strong>s produits<br />

courants de l’association. Il propose aussi de prévoir des dépenses exceptionnel<strong>le</strong>s avec l’édition d’une véritab<strong>le</strong> brochure<br />

d’information qui pourra être diffusée massivement et <strong>le</strong> lancement d’un nouveau projet de recherche. Il rappel<strong>le</strong> que la<br />

présidente est actuel<strong>le</strong>ment en contact avec une doctorante qui effectue une thèse de linguistique sur <strong>le</strong>s productions ora<strong>le</strong>s<br />

d’enfants atteints de troub<strong>le</strong>s du langage. Dans ce cadre, el<strong>le</strong> a proposé d’intégrer dans sa thèse la comparaison avec <strong>le</strong>s<br />

textes produits en CF. Le budget du projet sera principa<strong>le</strong>ment consacré au financement des professionnels qui seront<br />

amenés à recevoir <strong>le</strong>s enfants participant au projet. Ce projet s’éta<strong>le</strong>rait sur 2001 et 2002.<br />

Il propose donc de pré<strong>le</strong>ver une partie des disponibilités (52 500 F) et d’affecter une enveloppe de 30 000 F pour<br />

l’information et de 50 000 F pour <strong>le</strong> projet, en prévoyant un complément de 50 000 F en 2002. Enfin, il propose que <strong>le</strong><br />

Conseil d’administration puisse ajuster ces sommes en fonction du budget réel du projet et des produits réels de<br />

l’association, sans pré<strong>le</strong>ver plus de 52 500 F sur <strong>le</strong>s réserves de l’association.<br />

A cette occasion, Monique Sénémaud présente rapidement son projet : el<strong>le</strong> propose de comparer ce que disent des<br />

enfants handicapés en CF après des présentations d’histoires en images et de comparer avec des enfants normaux. Cela<br />

correspondrait à certaines théories de Chomsky.<br />

Nadine Nougarède indique qu’el<strong>le</strong> connaît un kinésithérapeute qui s’intéresse à la CF et serait prêt à proposer des<br />

travaux de recherche sur <strong>le</strong>s EEG. El<strong>le</strong> propose que la Présidente lui envoie une documentation.<br />

La motion n°2 suivante est adoptée à l’unanimité :<br />

L’Assemblée généra<strong>le</strong> approuve <strong>le</strong>s comptes de l’exercice 2000 et l’inscription du résultat de 23 250 F en report à<br />

nouveau.<br />

La motion n°3 suivante est adoptée à l’unanimité :<br />

L'Assemblée Généra<strong>le</strong> donne quitus aux administrateurs pour <strong>le</strong>ur gestion de l'exercice 2000.<br />

La motion n°4 suivante est adoptée à l’unanimité :<br />

L'Assemblée Généra<strong>le</strong> approuve <strong>le</strong> budget 2001, tel que présenté dans <strong>le</strong> rapport financier.<br />

<strong>Ta</strong> main pour par<strong>le</strong>r <strong>n°21</strong> - juin 2001 17


Produits<br />

Exéc Prévu Exéc Prévu Exéc Prévu Exéc Prévu Exéc Prévu<br />

uté 1997 uté 1998 uté 1999 uté 2000 uté 2001<br />

1996 1997 1998 1999 2000<br />

Cotisations 36 40 49 55 54 80 77 80 77 80<br />

300 000 350 000 800 000 990 000 317 000<br />

Dons 25 20 16 20 17 15 4 800 10 29 20<br />

550 000 600 000 000 000 000 150 000<br />

Autres 620 5 887 7 065 5 000 6 925 5 000 17<br />

844<br />

Entraînement 1 100 2 500<br />

Niger 10 10<br />

8 000<br />

000 000<br />

EPICEA 2 615 1 875 4 575 1 981<br />

Total 62 60 74 85 90 100 94 95 135 102<br />

470 000 452 000 740 000 290 000 392 500<br />

Total cumulé 136 227 321 457 559<br />

Charges<br />

922 662 952 344 844<br />

Exéc Prévu Exéc Prévu Exéc Prévu Exéc Prévu Exéc Prévu<br />

uté 1997 uté 1998 uté 1999 uté 2000 uté 2001<br />

1996 1997 1998 1999 2000<br />

Revue 6 600 9 000 15 18 23 30 23 30 25 25<br />

200 000 050 000 960 000 903 000<br />

Fonctionnement 24 30 29 35 35 35 23 65 54 35<br />

002 000 760 000 044 000 680 000 021 000<br />

Formation 1 345 5 000 2 100 8 000 2 800 20 2 450 10 6 854 10<br />

000 000 000<br />

Information 5 000 7 000 4 000 4 425 8 000 17 10 12 30<br />

100 000 017 000<br />

Recherche 15<br />

30 5 000 20 10 0 820 50<br />

000 000 000 000<br />

000<br />

Ateliers 1 944 5 000<br />

Divers 530 3 884 5 000 200<br />

Niger 3 106 2 800 2 960 8 402<br />

EPICEA 2 615 1 875 4 575 1 981<br />

Total 32 64 60 100 75 115 84 115 112 155<br />

477 000 559 000 300 800 725 000 142 000<br />

Total cumulé 29<br />

93 168 253 365 520<br />

993 036 336 061 203 203<br />

résultat 13<br />

15 9 565 23 -52<br />

893 440<br />

250 500<br />

report à nouveau 43<br />

59<br />

68<br />

92 39<br />

886 326 891 141 641<br />

• E<strong>le</strong>ctions au Conseil d'Administration<br />

Les membres sortants étaient :<br />

Pierre TITEUX<br />

Thierry VEXIAU<br />

Marie-Pau<strong>le</strong> BOUDIER (Secrétaire généra<strong>le</strong>)<br />

qui se représentaient<br />

Ils sont élus à l’unanimité. Leur mandat expirera en 2004.<br />

Sylvain Zénouda indique que son épouse souhaite démissionner du Conseil, n’ayant plus la disponibilité suffisante<br />

pour y participer.<br />

<strong>Ta</strong> main pour par<strong>le</strong>r <strong>n°21</strong> - juin 2001 18


L’Assemblée généra<strong>le</strong> élit en remplacement Marie-Christine LE COZ, dont <strong>le</strong> mandat expirera en 2003.<br />

La motion n°5 suivante est adoptée à l’unanimité :<br />

L'Assemblée Généra<strong>le</strong> reconduit son mandat au Conseil d'Administration pour porter, <strong>le</strong> cas échéant, à 12 <strong>le</strong><br />

nombre des membres du Conseil.<br />

• Assemblée extraordinaire, modification des statuts<br />

La Présidente rappel<strong>le</strong> que 274 membres sont à jour de <strong>le</strong>ur cotisation, sur 374. 165 personnes sont présentes ou<br />

représentées. El<strong>le</strong> constate que <strong>le</strong> quorum du quart des membres de l’association est atteint et que l’assemblée peut donc<br />

valab<strong>le</strong>ment modifier <strong>le</strong>s statuts. El<strong>le</strong> rappel<strong>le</strong> la modification principa<strong>le</strong>, l’objet de l’association, qui avait été présentée dans<br />

<strong>le</strong> bul<strong>le</strong>tin n°18 de septembre 2000. Thierry Vexiau indique que <strong>le</strong> Conseil a saisi cette occasion pour proposer des<br />

modifications mineures qu’il présente ensuite.<br />

L’Assemblée propose deux modifications complémentaires : la cotisation doit être fixée par <strong>le</strong> Conseil et ratifiée par<br />

l’AG ; l’é<strong>le</strong>ction du Conseil d’administration a lieu par bul<strong>le</strong>tin secret dès lors que cette demande est formulée au cours de<br />

l’AG, sinon el<strong>le</strong> a lieu à mains <strong>le</strong>vées.<br />

La motion n°6 suivante est adoptée à l’unanimité :<br />

L’Assemblée Généra<strong>le</strong> approuve <strong>le</strong>s modifications de statuts proposées par <strong>le</strong> Conseil d’Administration, complétées<br />

des deux modifications supplémentaires rappelées ci-dessus.<br />

En conclusion de l’Assemblée généra<strong>le</strong>, la Présidente lit la <strong>le</strong>ttre qu’el<strong>le</strong> vient de recevoir du Professeur Rémy<br />

Chauvin (voir bul<strong>le</strong>tin n°20), car cette <strong>le</strong>ttre si encourageante est aussi destinée à tous <strong>le</strong>s membres de l’association qui<br />

soutiennent l’action de la Présidente et l’encouragent à poursuivre.<br />

<strong>Ta</strong>b<strong>le</strong>au de croissance de l’association <strong>TMPP</strong><br />

400<br />

350<br />

300<br />

250<br />

200<br />

150<br />

nombre<br />

100<br />

50<br />

0<br />

Cotisation <strong>TMPP</strong><br />

juil<strong>le</strong>t-décembre<br />

juin<br />

janvier-mai<br />

1996 1997 1998 1999 2000 2001<br />

année<br />

<strong>Ta</strong> main pour par<strong>le</strong>r <strong>n°21</strong> - juin 2001 19


Courrier des <strong>le</strong>cteurs<br />

Merci à ceux qui réagissent aux artic<strong>le</strong>s proposés dans <strong>le</strong> bul<strong>le</strong>tin. <strong>TMPP</strong> . Cette rubrique est<br />

ouverte à tous, sous la responsabilité de chaque auteur. El<strong>le</strong> n’engage pas l’association.<br />

Jean-Pierre Texier, parent, à Willy Barral<br />

Cette <strong>le</strong>ttre fait suite à la <strong>le</strong>cture de votre artic<strong>le</strong> « Corps et Paro<strong>le</strong> - Archéologie du savoir » paru dans la<br />

revue « <strong>Ta</strong> main pour par<strong>le</strong>r » de mars 2001.<br />

Certains de vos propos m'ont b<strong>le</strong>ssé. B<strong>le</strong>ssé profondément. Lorsque je déclare que vos mots m'ont<br />

b<strong>le</strong>ssé, ne vous méprenez pas. Ce n'est pas de ma petite personne dont il s'agit, mais du « aime » que je suis, du<br />

père d'un enfant autiste que je suis, de l'écrivain que je suis, du <strong>le</strong>cteur que je suis et qui a la nausée devant <strong>le</strong>s<br />

redites insidieuses qui meurtrissent l'esprit.<br />

L'archéologie du savoir ne relève pas uniquement de l'exploration des savoirs déposés. Cette affirmation,<br />

peut-être la partagerez-vous ? L'archéologie du savoir implique un apprentissage, où penser n'est pas amasser,<br />

récolter et recueillir. Penser est une toute autre affaire que de faire entendre une affaire entendue. <strong>Pour</strong> chacun de<br />

nous, c'est une entreprise imposante et indéfinie car un nouveau savoir, c'est d'abord une question inédite, car un<br />

nouvel être, c'est d'abord une réponse inédite.<br />

Comment avoir accès à un nouveau savoir ? Ne disposant pas de l'éternité pour accomplir cette<br />

entreprise, nous avons bien souvent la négligence de penser que la pensée de ceux qui nous ont précédés<br />

contient <strong>le</strong> coup de dés qui nous fera remporter la partie. Mais il se pourrait bien que cette manoeuvre nous<br />

interdise de vivre, c'est-à-dire de devenir ce que nous sommes.<br />

Venons-en maintenant à ce que vous écrivez.<br />

Je ne vous connais pas et j'ai acquis, en vous lisant, la conviction que ce que vous dites façonne<br />

l'autoportrait d'un honnête homme. En revanche, je perçois dans vos propos l'empreinte d'un repentir qu'illustre<br />

votre façon de brosser <strong>le</strong> tab<strong>le</strong>au de l'autisme et de la maladie menta<strong>le</strong>.<br />

A vous lire, il est faci<strong>le</strong> de comprendre que vous n'êtes pas économe de savoirs et d'amitiés. Dans votre<br />

texte <strong>le</strong>s citations abondent. Freud, Lacan et Dolto viennent nous ouvrir la porte. Mais savez-vous que c'est vous<br />

que nous souhaiterions rencontrer ? Pas seu<strong>le</strong>ment vos voisins de palier. Pas seu<strong>le</strong>ment <strong>le</strong> bruissement des<br />

paro<strong>le</strong>s des membres de votre famil<strong>le</strong>. Pas la musique de fond de ces jugements iniques qui désenchantent <strong>le</strong><br />

monde. Je vous cite :<br />

"Lacan et Dolto ont été <strong>le</strong>s premiers psychanalystes à comprendre cela, à comprendre que ce que l'on<br />

appel<strong>le</strong> <strong>le</strong>s troub<strong>le</strong>s mentaux et psychiques sont à mettre sur <strong>le</strong> compte de la forclusion du père [... ]. La<br />

forclusion du nom du père signifie en clair que dans ce cas-là lorsque l'enfant n'a pas été inscrit, dès sa<br />

conception, dans un désir langagier qui s'est échangé entre ses parents, alors son équilibre mental s'en<br />

trouve perturbé [... ]. Un enfant qui n'a pas été conçu véritab<strong>le</strong>ment par une mère désirante avec son<br />

homme, qui n’est pas traversé par la paro<strong>le</strong> de son homme, psychotise son enfant ... il<br />

S'il en était ainsi, <strong>le</strong>s enfants nés de viols seraient plus probab<strong>le</strong>ment que d'autres des enfants atteints de<br />

troub<strong>le</strong>s autistiques. Les enquêtes épidémiologiques ne <strong>le</strong> démontrent pas. Au contraire, el<strong>le</strong>s l'infirment. Partout<br />

et toujours. Partout et toujours, <strong>le</strong>s données de préva<strong>le</strong>nce ne par<strong>le</strong>nt pas en ce sens.<br />

Bien entendu (et contrairement à Freud, à Lacan et à Dolto qui ne disposaient pas de ces savoirs) vous<br />

savez cela et cependant vous continuez à distil<strong>le</strong>r ces rengaines funestes.<br />

IL FAUT EN FINIR AVEC LA FORCLUSION 3 ! Vos prétendus truismes sont truqués. Ce sont <strong>le</strong>s travaux<br />

de Freud, de Lacan, de Dolto qui demeurent inachevés. La forclusion du nom du père a fait long feu. El<strong>le</strong> a<br />

3 Forclusion : Terme par <strong>le</strong>quel Lacan désigne <strong>le</strong> rejet hors de l’ordre symbolique d’un signifiant (dans la psychose, <strong>le</strong> signifiant paternel)<br />

(Dictionnaire de psychopathologie de l’enfant et de l’ado<strong>le</strong>scent, PUF 2000) Note de A.-M. Vexiau<br />

<strong>Ta</strong> main pour par<strong>le</strong>r <strong>n°21</strong> - juin 2001 20


mortifié des générations de personnes autistes et a mortifié <strong>le</strong>ur famil<strong>le</strong>. Vous savez cela tout autant que moi. Ne<br />

feignez pas de ne pas savoir que c'est d'un autre feu dont nous avons besoin.<br />

Puisque vous avez la chance de voir <strong>le</strong> monde à travers votre travail, n'oubliez pas que votre travail n'est<br />

pas <strong>le</strong> monde.<br />

N'oubliez pas que vous en savez davantage sur l'autisme que vos maîtres à penser.<br />

N'oubliez pas que <strong>le</strong> savoir est une plage sur laquel<strong>le</strong> se dispersent et s'égail<strong>le</strong>nt tous <strong>le</strong>s échouages du<br />

monde à dire ce qu'il dit.<br />

Votre devoir, c'est de soigner.<br />

Si un jour, vous vou<strong>le</strong>z soigner votre capacité à soigner, alors soignez vos maux avec vos propres mots,<br />

soignez votre mise en page ou plutôt votre mise au monde.<br />

Finissez-en avec <strong>le</strong>s choses apprises. Al<strong>le</strong>z au-devant des faits qui ruinent ce que vous savez. Oser des<br />

réponses inédites.<br />

Oser échouer à votre tour.<br />

Alors, il se peut qu'un jour, vous deveniez, à votre tour, un maître à panser.<br />

Réponse de Willy Barral, psychanalyste, à Jean-Pierre Texier<br />

Cher Monsieur,<br />

Je vous remercie d'avoir pris <strong>le</strong> temps de réagir par <strong>le</strong>ttre à la conférence que j'ai donnée lors d'une<br />

formation délivrée par Anne-Marguerite Vexiau sur la Communication Facilitée. C'est toujours agréab<strong>le</strong> d'avoir<br />

quelques réactions aux propos que l'on peut tenir, souvent diffici<strong>le</strong>s à soutenir, étant donné la nature de tel<strong>le</strong>s<br />

rencontres qui nous placent dans une forme d'échanges quelque peu anonymes. J'ai accueilli votre <strong>le</strong>ttre comme<br />

un cri de colère du fait même que je m'autorisais à référer mon intervention au concept clinique de « forclusion du<br />

nom du père » chez Lacan , qui n'est pas prêt de faire « long feu » comme vous dîtes ! Cela est venu faire<br />

effraction narcissique en vous puisque vous m'écrivez : « Certains de vos propos m'ont b<strong>le</strong>ssé. B<strong>le</strong>ssé<br />

profondément. » De cela, je vous prie de me pardonner car j'entends bien que la paro<strong>le</strong> de l'autre puisse nous<br />

b<strong>le</strong>sser souvent, ce qui, et vous avez raison , n'aide pas à penser .<br />

Je note toutefois que vous ne retenez de mon propos que cet accent tonique quelque peu lacanien, alors<br />

que l'essentiel de mon intervention portait sur <strong>le</strong>s transmissions inconscientes transgénérationnel<strong>le</strong>s. Il est vrai que<br />

notre vie serait plus confortab<strong>le</strong> si, d'une part l'être humain n'avait pas de sexualité et d'autre part s'il pouvait naître<br />

de la « cuisse de Jupiter »! Il se trouve que l'évitement de ces questions fort encombrantes vient faire retour avec<br />

insistance dans nos lignées, comme pour nous inviter à nous souvenir que notre humanité est en constante<br />

gestation . C'est çà se reconnaître soumis à la paro<strong>le</strong> et donc traversé par l'inconscient. Faites moi donc <strong>le</strong> crédit<br />

que l'on accorde à tout chercheur, celui d 'être habité par un seul désir en tant que psychanalyste, celui de «<br />

nettoyer <strong>le</strong>s écuries d'Augias afin de vous permettre ensuite de bâtir des cathédra<strong>le</strong>s », pour reprendre <strong>le</strong> mot de<br />

Freud.<br />

La question de l'énigme du vivant reste ouverte et je n'ai pas d'autre ambition que d'essayer de la soutenir<br />

quand et comment avons-nous débarqué dans cette immense et sombre forêt que l'on appel<strong>le</strong> « la planète b<strong>le</strong>ue<br />

» ? Nos souvenirs se perdent dans cet océan immense et sombre qu'est l'inconscient. Quand et comment allonsnous<br />

en sortir? Nul ne <strong>le</strong> sait. Au début, ce ne fut même pas une forêt : ce fut un brouillard immatériel avec <strong>le</strong>quel<br />

nous nous sommes confondus . De ce brouillard, nous parvenaient, plus tard, des sons . Particulièrement, une<br />

voix . Une voix que nous avons toujours connue, une voix comme un f<strong>le</strong>uve, porteuse de mélodies, de sons et de<br />

rythmes . Et puis, ce f<strong>le</strong>uve émergeait ... comme une î<strong>le</strong>. Une fois, deux fois, trois fois ... mil<strong>le</strong> fois la même petite<br />

mélodie avec <strong>le</strong>s mêmes sons et <strong>le</strong> même rythme. Par exemp<strong>le</strong> : ---- d'abord ; ensuite i-a è ... enfin mi-ka-el -<br />

Michaël . Ou Raphaël. Ou Nathalie, Ayala ou Jill ou James ou Manolo ou Gyuri ou Zö-Yün ou Cepëxka. A<br />

chaque fois qu'émergeait la petite î<strong>le</strong>, il se passait une magie : à l'intérieur de nous , un so<strong>le</strong>il. Première<br />

expérience du temps-lumière. Cette expérience peut être vécue dès avant la naissance même si l'on n'appel<strong>le</strong><br />

pas <strong>le</strong> bébé par son prénom : que la mère par<strong>le</strong> de lui avec tendresse, pendant <strong>le</strong> troisième tiers de sa grossesse,<br />

et <strong>le</strong> bébé vit déjà un moment de temps-lumière . Ensuite, viennent des temps-lumière du visage : au-dessus du<br />

f<strong>le</strong>uve sonore, la p<strong>le</strong>ine-lune du visage maternel, <strong>le</strong> miroir du regard : miroir à jamais, miroir de tous <strong>le</strong>s miroirs à<br />

venir quand la mère est habitée par <strong>le</strong> père de l'enfant . Le bébé aurait-il été programmé pour reconnaître un<br />

visage ? Ainsi, dès qu'un visage se penche sur <strong>le</strong> bébé, il y a temps-lumière : l'enfant à naître vient s'y inscrire et<br />

<strong>Ta</strong> main pour par<strong>le</strong>r <strong>n°21</strong> - juin 2001 21


s'y reconnaître comme sujet, fût-il né d'un viol, puisque vous y faites allusion, cela s'appel<strong>le</strong> alors, une étonnante<br />

capacité de résilience qui appartient à l'enfant !<br />

Cet espace-temps des tout premiers liens d'amour ou rejet n'interdit pas à l'enfant d'habiter son tempslumière<br />

. « L'amour, écrivait <strong>le</strong> poète André Breton que je cite de mémoire, c'est comme si je m'étais perdu dans<br />

une immense et sombre forêt et quelqu'un viendrait m'apporter de mes nouvel<strong>le</strong>s ».<br />

Bien cordia<strong>le</strong>ment à vous.<br />

Willy Barral .<br />

134 Rue de Vaugirard 75015 PARIS<br />

e-mail: wbarral@pobox.com<br />

Nul monde...<br />

Nul monde ne mime mieux mes voix<br />

Nul monde n'onde mieux mon esprit<br />

Nul monde n'habite mieux mon âme<br />

Nul monde n'envahit mieux mon versant d'espoir<br />

Que monde des autistes devin des vastes vérités qu'autisme sait.<br />

Des versants bercés d'ombres merveil<strong>le</strong>usement<br />

Espoirs et lointaines contrées n'ondent plus<br />

Qu'en un pluriel individu ployé joyeusement<br />

<strong>Pour</strong> désintégrer handicap et autisme<br />

Et sont redevenus féériquement séduisante beauté.<br />

Union d'être voilée danse, frô<strong>le</strong>nt déshabillant une lisière.<br />

Jouir moins pour guider mon onde<br />

Qu'union joyeuse avec mon esprit monde si bien.<br />

Hurnons des parfums de bien être<br />

Frisons des toisons d'ultimes bienfaits<br />

Moi j'assiste à un bal<strong>le</strong>t d'étoi<strong>le</strong>s<br />

Filant magnifiquement vers des ciels toujours b<strong>le</strong>us.<br />

Monte une note monocorde pour légèreté nuer mil<strong>le</strong> noirs accents graves<br />

Mâ<strong>le</strong>s désirs d'accords montent vraiment<br />

Bolides pensées fuguent maintenant plongeant pour l'éternité, pour l'inconnu<br />

Noyant une plainte onirique, polissant un heureux voilier<br />

<strong>Pour</strong> l'apologie des dabanesques fêtes.<br />

J'use mon inspiration et je hume ton gondolant fils<br />

Visant pour un délicieux so<strong>le</strong>il d’estime unique universel et avantageux.<br />

Florent<br />

<strong>Ta</strong> main pour par<strong>le</strong>r <strong>n°21</strong> - juin 2001 22


Avis aux facilitants qui travail<strong>le</strong>nt en institution<br />

Afin de recenser tous <strong>le</strong>s facilitants, merci à ceux qui travail<strong>le</strong>nt en institution de bien vouloir se faire connaître en<br />

écrivant à Marie-Pau<strong>le</strong> Boudier, Sente des Pariaux, 95430 AUVERS /OISE<br />

ou en téléphonant à l’association <strong>TMPP</strong> au 01 45 06 79 36 (lundi ou mercredi de 9h à 13h)<br />

Formation<br />

Anne-Marguerite Vexiau à Suresnes (Hauts de Seine) - EPICEA - Tél. et Fax : 01 45 06 70 72 (12h30 à 14h)<br />

• CF1 : 23 et 24 juin 2001 ou 13 et 14 octobre 2001<br />

• CF2 : 10 et 11 novembre 2001<br />

• CF3 : 15 et 16 décembre 2001<br />

• Stage pratique de 4 jours pour <strong>le</strong>s professionnels<br />

(limité à 2 professionnels - places disponib<strong>le</strong>s à partir du 19 novembre 2001)<br />

Nathalie Broussegoutte<br />

• à Besançon - CF2 - 12 et 13 octobre 2001 (AIR : 03 81 50 00 44)<br />

Viviane Barbier<br />

• à C<strong>le</strong>rmont-Ferrand - septembre ou octobre 2001 : La prise de main<br />

Tél. Philippe Dequiré : 04 73 35 07 44<br />

Conférences<br />

• Samedi 7 juil<strong>le</strong>t 2001 : « Vème Festival Tendresses » en Avignon (Palais des papes)<br />

Anne-Marguerite Vexiau<br />

CF :« La tendresse au coeur de la communication avec <strong>le</strong>s personnes en souffrance : une guérison intérieure ».<br />

InscriptionsV ème Festival Tendresses - 6-7-8 juil<strong>le</strong>t 2001<br />

BP 12 - 13690 Graveson en Provence<br />

Tél : 04 32 61 90 06<br />

Internet : www.psychonet.fr/tendresse - e-mail : tendresses@wanadoo.fr<br />

• Vendredi 19 octobre 2001 , La CF : une autre forme de dialogue avec la personne polyhandicapée<br />

Journée animée par A.M. Vexiau à l’Institution de Lavigny, ouverte aux parents et professionnels concernés par<br />

l’accompagnement des personnes polyhandicapées<br />

Informations et programme : SPC av. du Temp<strong>le</strong> 19C - CH Lausanne - tél 021 /653 68 77 fax 021/652 67 10<br />

e-mail : spc_lausanne@vtx.ch<br />

• Samedi 20 octobre en Suisse : Journée pour <strong>le</strong>s facilitants, animée par Anne-Marguerite Vexiau<br />

Contacter Michel Marcadé Tél. et fax : (00 41) (0)21 828 21 51<br />

Ateliers à Suresnes<br />

• Samedi après-midi 13 octobre et 1 er décembre<br />

Animateurs : Sylvie Terrien et Franca Oetheimer<br />

Participation aux frais : 50F<br />

Inscription obligatoire au préalab<strong>le</strong> auprès de Véronique Delalin :<br />

21 bis avenue Pasteur - 92130 Issy <strong>le</strong>s Moulineaux - vdelalin@wanadoo.fr - Tél (domici<strong>le</strong>) : 01 40 95 76 19<br />

Avis aux organisateurs<br />

Aucune information ne m’étant parvenue à temps pour <strong>le</strong>s autres formations, conférences ou ateliers, je suis au<br />

regret de ne pouvoir <strong>le</strong>s publier. Je rappel<strong>le</strong> aux organisateurs que toute manifestation sur la CF doit me parvenir<br />

au plus tard <strong>le</strong>s 1 er septembre, 1 er décembre, 1 er mars et 1 er juin pour <strong>le</strong>s six mois suivants.<br />

Anne-Marguerite Vexiau<br />

<strong>Ta</strong> main pour par<strong>le</strong>r <strong>n°21</strong> - juin 2001 23


<strong>Ta</strong> main pour par<strong>le</strong>r<br />

L'association a pour objectif de promouvoir la "Communication Facilitée", procédé qui permet de s’exprimer en<br />

tapant à la machine avec un doigt. Un partenaire soutient la main du patient qui peut ainsi exprimer ses désirs, ses<br />

émotions et sentiments profonds.<br />

La Communication Facilitée révè<strong>le</strong> que toute personne déficiente menta<strong>le</strong>, quel que soit son handicap, comprend<br />

de manière intuitive <strong>le</strong> langage, mais que ses difficultés résident principa<strong>le</strong>ment dans la restitution des informations et<br />

l'application des connaissances. El<strong>le</strong> fait changer <strong>le</strong> regard que l'on porte sur ces personnes qui s'épanouissent et<br />

progressent lorsqu'el<strong>le</strong>s arrivent à s'exprimer.<br />

La CF peut éga<strong>le</strong>ment soulager des personnes qui souffrent de difficultés psychologiques (bégaiement, boulimie ou<br />

anorexie, état dépressif, angoisse, énurésie, eczéma, etc.)<br />

Public visé:<br />

Parents et professionnels ayant en charge des personnes qui n'arrivent pas à s'exprimer norma<strong>le</strong>ment par la paro<strong>le</strong><br />

(autistes, trisomiques, I.M.C., polyhandicapés, dysphasiques, traumatisés crâniens, Alzheimer, Parkinson, etc.)<br />

Thérapeutes d’enfants ou d’adultes normaux.<br />

Objet:<br />

###<br />

Répondre aux demandes d'information (indications de la méthode, professionnels formés, conférences et stages<br />

de formation).<br />

### Soutenir <strong>le</strong>s études et projets de recherche sur <strong>le</strong>s fondements, l'utilisation et l'évaluation de la Communication<br />

Facilitée.<br />

### Favoriser l'échange d'informations et d'expériences nationa<strong>le</strong>s et internationa<strong>le</strong>s sur <strong>le</strong> sujet.<br />

Publication:<br />

Bul<strong>le</strong>tin trimestriel.<br />

Permanence téléphonique : 01 45 06 79 36<br />

------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------<br />

BULLETIN D'ADHESION 2001<br />

à envoyer à <strong>TMPP</strong><br />

2, rue de Saint Cloud<br />

92150 SURESNES<br />

CCP n° 38.831.20 Y 033 La Source<br />

Monsieur, Madame, Mademoisel<strong>le</strong> .......................................................................................................................<br />

(Rayer <strong>le</strong>s mentions inuti<strong>le</strong>s)<br />

Prénom....................................................................................................................................................................<br />

Parent d'un enfant handicapé<br />

(indiquer son âge et la nature du handicap).............................................................................. ..............................................<br />

Professionnel<br />

(indiquer la profession).............................................................................................................................................................<br />

Autre<br />

(préciser)..................................................................................................................................................................................<br />

Adresse:..................................................................................................................................................................<br />

Code postal......................................Vil<strong>le</strong>................................................................................................................<br />

Cotisation annuel<strong>le</strong><br />

L’adhésion à l’association donne droit à tous <strong>le</strong>s bul<strong>le</strong>tins de l’année en cours<br />

(Chèque bancaire à l'ordre de <strong>TMPP</strong> ou mandat postal international)<br />

200 F<br />

Je joins un don (facultatif) de.........................<br />

Merci de joindre une enveloppe timbrée à vos nom et adresse si vous souhaitez recevoir un récépissé justificatif pour <strong>le</strong>s<br />

services fiscaux.<br />

Les informations contenues dans ce formulaire sont traitées de façon automatisée. Ces informations ne sont utilisées et ne font l’objet<br />

d’une communication à l’extérieur que pour <strong>le</strong>s seu<strong>le</strong>s nécessités de la gestion ou pour satisfaire aux obligations léga<strong>le</strong>s et<br />

rég<strong>le</strong>mentaires. Vous bénéficiez de par la loi d’un droit d’accès à nos fichiers avec possibilité de rectifier <strong>le</strong>s erreurs qui auraient pu être<br />

commises.<br />

<strong>Ta</strong> main pour par<strong>le</strong>r <strong>n°21</strong> - juin 2001 24


Sommaire des bul<strong>le</strong>tins de l'association<br />

Bul<strong>le</strong>tin n°13 (juin 1999)<br />

Compte-rendu de l'assemblée généra<strong>le</strong> statutaire du 10 avril 1999<br />

Changement de vision - Catherine Lalanne, orthophoniste<br />

Psychophanie: un plongeon dans l'inconscient, Anne-Marguerite Vexiau<br />

Mon expérience en psychophanie, Geneviève Goreux-Marois, neuroendocrinologiste<br />

Bul<strong>le</strong>tin n°14 ( septembre 1999)<br />

"A propos de Psychophanie", Martine Jeanvoine, chercheur indépendant<br />

Trompettes de Jéricho - La CF fait tomber nos remparts<br />

Expérience avec des personnes aphasiques, Pau<strong>le</strong> Pachebat, orthophoniste<br />

"La pratique de la CF accroît <strong>le</strong> désir de par<strong>le</strong>r et de communiquer", Geneviève Nègre, orthophoniste<br />

"Lucil<strong>le</strong>, ma petite éclaireuse", Laurence Devaux, orthophoniste<br />

Bul<strong>le</strong>tin n°15 ( décembre 1999)<br />

CF ou Psychophanie ? (Editorial) Anne-Marguerite Vexiau<br />

Extraits du journal de M., jeune traumatisé crânien de 22 ans, en phase d'éveil de coma<br />

Marie-Pau<strong>le</strong> Boudier, infirmière, et Marie-Christine Le Coz<br />

La CF, un espoir pour Alzheimer, Edith Le Rochais, psychomotricienne et Ghislaine Mary<br />

Psychophanie : au-delà de l'influence, une rencontre créatrice, Anne-Marguerite Vexiau<br />

Qu'est-ce qu'un bon facilitateur ? Viviane Barbier, orthophoniste<br />

Bul<strong>le</strong>tin n°16 ( mars 2000)<br />

Image inconsciente du corps (I.C.C.) : une histoire de transfert. Le symptôme comme relais du transfert -<br />

Willy Barral, psychanalyste<br />

CF à l’IME « Notre éco<strong>le</strong> », Nico<strong>le</strong> Oudin, orthophoniste, formateur <strong>TMPP</strong><br />

Etre une personne, Geneviève François, psychothérapeute<br />

<strong>Ta</strong> main pour apprendre, Pierre Titeux, parent, administrateur <strong>TMPP</strong><br />

La peinture facilitée, Catherine Donnet, peintre, thérapeute<br />

Bul<strong>le</strong>tin n°17 ( juin 2000) Spécial conférence du 19 mars 2000<br />

Communication Facilitée : un espoir fou pour <strong>le</strong>s personnes murées dans <strong>le</strong> si<strong>le</strong>nce Anne-Marguerite Vexiau, présidente <strong>TMPP</strong><br />

Questions sur la CF en question Professeur Jean-Michel Olivereau<br />

Témoignages, questions, réponses<br />

Compte-rendu AG du 19 mars<br />

Bul<strong>le</strong>tin n°18 (juin 2000)<br />

La CF pour <strong>le</strong>s autistes: à prendre ou à laisser ? Une étude exploratoire, S. Hannick, S. Passone et J. Day<br />

Science et intuition : vers une intégration ? Emmanuel Ransford, physicien, épistémologue<br />

La CF et l’hypnose Ericksonienne, Evelyne Devilliers, biologiste, thérapeute d’enfants<br />

La CF pour <strong>le</strong>s personnes autistes et recherches en Communication Homme-Machine, Jean-Claude Martin<br />

Laboratoire d’Informatique et de communication, IUT de Montreuil<br />

Bul<strong>le</strong>tin n°19 (décembre 2000)<br />

La CF à la dérive ? Editorial, Anne-Marguerite Vexiau, présidente<br />

La CF : prometteuse et dérangeante, Gilbert Pierre, parent<br />

La CF : au delà de la science...Thierry Vexiau, ingénieur en chef des Ponts et Chaussées<br />

Témoignages de parents : Ecriture facilitée avec Aloïs Anne-Marie Butticaz<br />

Tout se joue-t-il avant la naissance ? Anne-Marguerite Vexiau<br />

Toucher la profondeur est thérapeutique, Patrice Le Roux, psychothérapeute<br />

Petit essai pour fonder la CF, Geneviève Urbain, psychologue<br />

Bul<strong>le</strong>tin n°20 (mars 2001)<br />

Les portes d’or de la science (Editorial) Anne-Marguerite Vexiau, présidente<br />

Rapport moral de l’Assemblée Généra<strong>le</strong> du 25 mars 2001 Anne-Marguerite Vexiau<br />

Corps et paro<strong>le</strong> : archéologie du savoir inconscient, Willy Barral, psychanalyste<br />

La CF à La Vio<strong>le</strong>tte (Suisse) M.-F. Decker, Dany Lasan, Rosina Zoia, Thérèse Kunz<br />

Charte du facilitant (EPICEA)<br />

(liste des premiers bul<strong>le</strong>tins sur demande)<br />

Dans chaque bul<strong>le</strong>tin, vous trouverez <strong>le</strong>s dates des conférences, des formations, ainsi que des annonces, des témoignages de parents<br />

et de professionnels, des textes et des poèmes écrits par des patients. Les résumés des principaux artic<strong>le</strong>s figurent sur Internet.<br />

http ://www.tmpp.net<br />

<strong>Ta</strong> main pour par<strong>le</strong>r <strong>n°21</strong> - juin 2001 25

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