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Le SIRE (Mirefleurs, Puy-de-Dôme) - geolab

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<strong>Le</strong> <strong>SIRE</strong><br />

(<strong>Mirefleurs</strong>, <strong>Puy</strong>-<strong>de</strong>-<strong>Dôme</strong>)<br />

___________<br />

Rapport <strong>de</strong> fouille programmée trisannuelle<br />

(année 2005 ; 3/3)<br />

___________<br />

sous la direction <strong>de</strong> Frédéric Surmely et <strong>de</strong> Sandrine Costamagno<br />

Avec la collaboration <strong>de</strong> Philippe Alix, Christelle Ballut, Patrick Boudon, Cécile Comte, Pierre Daniel,<br />

Maureen Hays, René Murat, Jean-Pierre Texier et Jacques Virmont<br />

Clermont-Ferrand, SRA Auvergne<br />

2005


LE <strong>SIRE</strong> (<strong>Mirefleurs</strong>, <strong>Puy</strong>-<strong>de</strong>-<strong>Dôme</strong>)<br />

Rapport <strong>de</strong> fouille <strong>de</strong> fouille programmée trisanuelle<br />

Année 2005<br />

Commune : <strong>Mirefleurs</strong><br />

Lieu-dit : <strong>Le</strong> Sire<br />

X = 669,098<br />

Y = 2078,222<br />

Cadastre : A, 377<br />

Propriétaires :<br />

M. Jacky Tournadre - 6, rue du Parc 63730 MIREFLEURS<br />

M. Alain Roubille – 6, rue <strong>de</strong> la Roche Noire 63730 MIREFLEURS<br />

Autorisation <strong>de</strong> fouille : n° 2005-<br />

Titulaire <strong>de</strong> l’autorisation : Frédéric Surmely<br />

Durée <strong>de</strong> l’opération (sur le terrain) : 18 jours ouvrés.


RÉsumé pour le bilan scientifique rÉgional (annÉe 2005)<br />

L’année 2005 a vu la poursuite du premier programme <strong>de</strong> fouille trisannuel qui a débuté en 2003. <strong>Le</strong>s décapages<br />

ont porté sur l’ensemble <strong>de</strong>s zones, appelées « secteurs » ouvertes en 2003. Comme les années précé<strong>de</strong>ntes,<br />

un très abondant mobilier lithique et faunique a été exhumé. Nous avons pu progresser sur le plan <strong>de</strong> la<br />

stratigraphie du site. Il se confirme en effet qu’au moins <strong>de</strong>ux niveaux peuvent être distingués, correspondant<br />

à <strong>de</strong>ux occupations du Gravettien ancien. Cette division, qui reste encore incertaine, en raison notamment <strong>de</strong>s<br />

atteintes qu’a subies le site lors <strong>de</strong>s mises en culture mo<strong>de</strong>rne, reste à vali<strong>de</strong>r par l’étu<strong>de</strong> micromorphologique<br />

(en cours). <strong>Le</strong>s datations C14 réalisées, nonobstant les gran<strong>de</strong>s incertitu<strong>de</strong>s liées à l’absence <strong>de</strong> calibration<br />

précise dans cette plage <strong>de</strong> temps, placeraient le niveau inférieur autour <strong>de</strong> 30000 BP et le niveau inférieur<br />

vers 28000 BP.<br />

Sur le plan <strong>de</strong> l’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’outillage lithique, <strong>de</strong>s différences minimes peuvent être observées entre les <strong>de</strong>ux<br />

niveaux. L’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s remontages est en cours. Une étu<strong>de</strong> tracéologique réalisées sur un échantillon d’armatures<br />

microlithiques confirme leur usage comme pointe <strong>de</strong> projectile du type flèche, ce qui permet d’attester<br />

l’utilisation <strong>de</strong> ce type d’arme dès le Gravettien ancien (article sous presse). Dans le cadre d’une étu<strong>de</strong> plus<br />

générale sur l’importation <strong>de</strong>s silex marins en Auvergne, une étu<strong>de</strong> approfondie <strong>de</strong>vrait être conduite sur les<br />

matériaux allochtones présents sur le site.<br />

Un objet <strong>de</strong> parure (crache <strong>de</strong> cerf perforée) a été découvert dans le niveau supérieur. Il s’agit du premier<br />

élément d’industrie osseuse mis au jours sur le site.<br />

Composition <strong>de</strong> l’Équipe associÉe au projet<br />

Frédéric Surmely, conservateur du Patrimoine, docteur en préhistoire : coordination <strong>de</strong> l’opération, fouille <strong>de</strong><br />

terrain, étu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s industries lithiques, titulaire <strong>de</strong> l’autorisation<br />

Sandrine Costamagno, chargée <strong>de</strong> recherches au CNRS : étu<strong>de</strong> archéozoologique<br />

Jacques Virmont, docteur en préhistoire : enregistrement spatial <strong>de</strong>s données (ARCHÉOBASE)<br />

Jean-Pierre Texier, directeur <strong>de</strong> recherches au C.NR.S : étu<strong>de</strong> sédimentologique<br />

René Murat, technicien en archéologie : fouille <strong>de</strong> terrain<br />

Christelle Ballut, chargée <strong>de</strong> recherches au CNRS, étu<strong>de</strong> micromorphologique<br />

Philippe Alix, technicien INRAP, <strong>de</strong>ssins <strong>de</strong> l’industrie lithique<br />

Cécile Comte, étudiante en master 2, répartition spatiale <strong>de</strong>s artefacts<br />

Maureen Hays, université <strong>de</strong> Charleston, étu<strong>de</strong> tracéologique<br />

Patrick Boudon, topographie (levés et reports)<br />

Avec la collaboration <strong>de</strong> :<br />

Valérie Baffier, Nathalie Breton, Pierre Daniel, Hervé Delhofs, Laura Garraud, Elise Nectoux, Roger<br />

Renard, Aurélie Sage, Grégory , Grégory, Caroline, Marie-Cécile Soulier, Thierry Mollard, Patrice Bonnaud<br />

et Marjorie<br />

Avec le soutien <strong>de</strong> :<br />

Direction régionale <strong>de</strong>s Affaires culturelles d’Auvergne, service régional <strong>de</strong> l’archéologie, communauté <strong>de</strong><br />

communes <strong>de</strong> Gergovie/Val d’Allier, mairie <strong>de</strong> <strong>Mirefleurs</strong> (ai<strong>de</strong> technique)<br />

Remerciements particuliers à MM. Jacky Tournadre (†), Alain Roubille, Marc Bonnet, M. le maire <strong>de</strong><br />

<strong>Mirefleurs</strong>, association Miraflou.<br />

Gestion financière et logistique : association Terre Ancienne


Fig. 1 : Vue générale du site, <strong>de</strong>puis le sud. La flèche rouge indique l’emplacement du site, sur la<br />

partie haute du versant <strong>de</strong> la colline. Au premier plan se trouve le gisement moustérien <strong>de</strong>s Chausses.<br />

Photo F. Surmely<br />

Localisation<br />

<strong>Le</strong> gisement est situé sur la commune <strong>de</strong> <strong>Mirefleurs</strong><br />

(département du <strong>Puy</strong>-<strong>de</strong>-<strong>Dôme</strong>), au lieu-dit le<br />

Rocher du Sire, au pied <strong>de</strong>s escarpements formés<br />

par la coulée <strong>de</strong> la Roche-Noire (d’âge pliocène),<br />

sur un substrat marno-calcaire d’âge oligocène<br />

supérieur. La situation géographique semble<br />

particulièrement propice à une installation :<br />

exposition au midi, proximité <strong>de</strong>s escarpements<br />

rocheux, large vue sur la vallée <strong>de</strong> l’Allier qui<br />

est un axe <strong>de</strong> circulation naturel, proximité <strong>de</strong>s<br />

affleurements carbonatés d’âge oligocène offrant<br />

d’abondantes ressources en silex (Surmely, 1998 ;<br />

Dufresne, 1999) et <strong>de</strong> sources minérales salées.<br />

Ce secteur <strong>de</strong> la moyenne vallée <strong>de</strong> l’Allier a<br />

d’ailleurs été intensément fréquenté au cours du<br />

paléolithique supérieur et <strong>de</strong> l’épipaléolithique,<br />

comme le montre la forte <strong>de</strong>nsité <strong>de</strong> gisements<br />

connus dans un rayon <strong>de</strong> quelques km (Surmely,<br />

1995 ; Surmely et al., sous presse ; Pasty et al.,<br />

2002). Enfin, en contrebas du site, se trouve un très<br />

Fig. 2 : Contexte du site, avec localisation<br />

<strong>de</strong>s gîtes à silex et <strong>de</strong>s sources minérales.<br />

<strong>Le</strong> Sire<br />

<strong>Puy</strong>-Saint-André<br />

<strong>Puy</strong>-Saint-Romain<br />

Vic-le-Comte<br />

Gisements du Paléolithique supérieur<br />

Gîtes <strong>de</strong> silex<br />

Sources minérales


important gisement moustérien, les Chausses, dont la datation pourrait<br />

être placée aux environs <strong>de</strong> 37.000 BP (Pasty et al., sous presse).<br />

Fig. 3 : Vue aérienne plus<br />

rapprochée<br />

Fig. 4: <strong>Le</strong> gué<br />

structural situé en<br />

contrebas du site,<br />

à environ 300 m en<br />

amont. Photo prise<br />

en septembre 2005.


Fig. 5 : vue aérienne zénithale rapprochée du<br />

site, après la campagne <strong>de</strong> fouilles 2005.<br />

ProblÉmatique <strong>de</strong> la<br />

recherche<br />

<strong>Le</strong> gisement du Sire, découvert en 1969 par<br />

Pierre Daniel, avait fait l’objet d’un sondage<br />

très limité au cours <strong>de</strong> l’année 2000, à la suite<br />

<strong>de</strong> travaux agricoles ayant perturbé une partie<br />

du site. Ce sondage avait révélé l’existence d’un<br />

gisement très étendu, attribuable au gravettien<br />

ancien (Surmely, 2000c), avec une datation C 14<br />

à 29.350 +/- 310 BP. Ce sondage avait renouvelé<br />

l’intérêt du site considéré initialement comme<br />

une station totalement remaniée <strong>de</strong> la fin du<br />

magdalénien (Daniel, 1971).<br />

En 2001 et 2002, ont eu lieu <strong>de</strong>ux campagnes<br />

<strong>de</strong> sondages élargis, <strong>de</strong>stinés à reconnaître le <strong>de</strong>gré <strong>de</strong> conservation du gisement et son extension spatiale. En<br />

2003, nous avons décidé d’orienter les travaux vers un large décapage <strong>de</strong> 60 m², dans la zone <strong>de</strong> plus forte<br />

concentration <strong>de</strong>s vestiges située dans le secteur, entre les sondages 6, 7 et 8 <strong>de</strong> 2001-2002. Ce décapage avait<br />

été effectué sous la forme <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux « fenêtres », correspondant aux secteurs B et D, au nord et au secteur C, au<br />

sud. Nouq pensions alors à l’existence d’un niveau archéologique unique, à l’examen <strong>de</strong>s données fournies par<br />

la faune, le mobilier lithique et les datations C14. En 2004 et 2005, nous avons poursuivi ce décapage.<br />

MÉthodologie<br />

La campagne 2005 a duré trois semaines et <strong>de</strong>mi, comme celle <strong>de</strong> 2004.<br />

La fouille est effectuée manuellement, avec l’utilisation ponctuelle d’aspirateurs. L’enregistrement est réalisé<br />

à l’ai<strong>de</strong> d’un théodolite laser (fig. 7 et 12), couplé au logiciel Archéobase. En même temps, les pièces sont<br />

photographiées, une par une, puis par passes <strong>de</strong> décapages, et le report <strong>de</strong>s numéros est effectué sur le cliché<br />

(fig. 8). Cela assure un bon enregistrement <strong>de</strong> la position précise <strong>de</strong> chaque pièce.<br />

L’ensemble <strong>de</strong>s sédiments a fait l’objet d’un tamisage à l’eau, à la grille fine. <strong>Le</strong>s pièces lithiques et osseuses<br />

ont été nettoyées et marquées individuellement (seules les pièces lithiques ont été vernies).<br />

<strong>Le</strong>s décomptes analytiques du mobilier lithique et osseux ont été effectués et les reports ont été faits sur la<br />

base <strong>de</strong> données ARCHÉOBASE, permettant ensuite un tri croisé <strong>de</strong>s données et le travail sur l’organisation<br />

spatiale.<br />

Par ailleurs, nous avons procédé à un essai <strong>de</strong> relevé par caméra vidéo numérique, couplée à un logiciel <strong>de</strong><br />

restitution 3D, grâce à l’intervention <strong>de</strong> la société Vidéométric (fig. 9, 10 et 11). Cette métho<strong>de</strong> permet un<br />

relevé en 3D <strong>de</strong>s surfaces <strong>de</strong> fouilles, avec la possibilité d’ajouts postérieurs (numéros <strong>de</strong>s vestiges....). Au<br />

vu <strong>de</strong>s résultats très prometteurs <strong>de</strong> cet essai, réalisé pourtant avec <strong>de</strong>s caméras à basse résolution, nous souhaiterions<br />

mettre en oeuvre cette technique pour la suite <strong>de</strong>s recherches.


Fig. 7 : Relevé individuel <strong>de</strong>s vestiges<br />

au théodolite laser.<br />

Fig. 8 : Exemple <strong>de</strong> report <strong>de</strong>s<br />

numéros <strong>de</strong>s vestiges sur photos<br />

numériques prises à la fouille.<br />

Fig. 9 : L’installation pour l’enregistrement<br />

par caméra vidéo numérique<br />

3D.


Fig. 10 et 11 : Vues du secteur C. En haut : image numérisée 3D, avec détails (©Vidéométric). En bas :<br />

cliché photographique.


Vestiges courts<br />

Vestiges longs<br />

Prélèvements<br />

<strong>SIRE</strong> 05 DETAILS<br />

669088<br />

669096<br />

- <strong>SIRE</strong> 2005 - Répartition vestiges<br />

78232<br />

78232<br />

Station 2005<br />

314.73m<br />

N<br />

78224<br />

78224<br />

78216<br />

78216<br />

0 1 4 m<br />

Coordonnées LAMBERT Zone 2 étendu.<br />

669088<br />

669096<br />

<strong>Le</strong>vé et report : P. Boudon, 2005<br />

Fig. 12 : Répartition <strong>de</strong>s vestiges cotés en 2005


DatationS<br />

Toutes les datations ont été faites par AMS, sur ossements animaux. 4 laboratoires sont intervenus : Waïkato<br />

(Nouvelle-Zélan<strong>de</strong>), Tucson (Etats-Unis d’Amérique), Oxford (Angleterre) et Beta Analytic (Etats Unis<br />

d’Amérique).<br />

Corpus <strong>de</strong>s datations (les dates en gras sont issues <strong>de</strong>s fouilles 2005)<br />

- 31.200 +/- 1200 BP (AA56095 ; objet 4352, os <strong>de</strong> cheval n° 4352, secteur Ccentre)<br />

- 21.940 +/- 410 (AA56096 ; os <strong>de</strong> cheval n° 4354, secteur Ccentre)<br />

- 29.350 +/- 310 BP (Beta-145820 ; sond. 1-2000)<br />

- 27.300 +/- 330 (OXA-10820, os n° 2001-613, sond. 7, c. 3a ?)<br />

- pas <strong>de</strong> résultat (absence <strong>de</strong> collagène)<br />

- pas <strong>de</strong> résultat (absence <strong>de</strong> collagène)<br />

- 30.145 +/- 549 BP (Wk-15416 ; os <strong>de</strong> cheval n° 6128, secteur CNord)<br />

- 31.305 +/- 927 BP (Wk-14805 ; os <strong>de</strong> cheval n° 4188, secteur Ccentre)<br />

- pas <strong>de</strong> résultat (absence <strong>de</strong> collagène), sect. D, c. 3j<br />

- pas <strong>de</strong> résultat (absence <strong>de</strong> collagène), sect. D, c. 3j<br />

- 28.228 +/- 576 BP (Wk-15949 ; os cheval n° 5986, secteur B, c. 3a)<br />

- 28.498 +/- 590 BP (Wk-15950 ; os cheval n° 5961, secteur A, c. 3a)<br />

- 27.330 +/- 264 BP (Wk-17110 ; métapo<strong>de</strong> <strong>de</strong> cheval n° 8653, secteur B, c. 3a)<br />

Sériation, en fonction <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux niveaux probables :<br />

C. 3a (niveau supérieur)<br />

- 28.228 +/- 576 BP (Wk-15949 ; os cheval n° 5986, secteur B, c. 3a)<br />

- 28.498 +/- 590 BP (Wk-15950 ; os cheval n° 5961, secteur A, c. 3a)<br />

- 27.330 +/- 264 BP (Wk-17110 ; métapo<strong>de</strong> <strong>de</strong> cheval n° 8653, secteur B, c. 3a)<br />

- 27.300 +/- 330 (OXA-10820, os n° 2001-613, sond. 7, c. 3a ?)<br />

C. 3b, 3c (niveau inférieur)<br />

- 21.940 +/- 410 (AA56096 ; os <strong>de</strong> cheval n° 4354, secteur Ccentre)<br />

- 31.200 +/- 1200 BP (AA56095 ; objet 4352, os <strong>de</strong> cheval n° 4352, secteur Ccentre)<br />

- 30.145 +/- 549 BP (Wk-15416 ; os <strong>de</strong> cheval n° 6128, secteur CNord)<br />

- 31.305 +/- 927 BP (Wk-14805 ; os <strong>de</strong> cheval n° 4188, secteur CCentre)<br />

Incertitu<strong>de</strong> pour<br />

- 29.350 +/- 310 BP (Beta-145820 ; sond. 1-2000) (probable niveau c. 3a)<br />

<strong>Le</strong>s datations vont dans le sens <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux niveau d’occupation successifs. <strong>Le</strong> niveau supérieur serait autour <strong>de</strong><br />

28.000 BP et le niveau inférieur autour <strong>de</strong> 30.000 BPplacent le gisement autour <strong>de</strong> 30.000 BP. L’ensemble est<br />

à rattacher à la partie ancienne du Gravettien, en accord avec la typo-technologie du mobilier lithique. Seule<br />

la mesure AA56096 s’individualise nettement et semble due à un problème <strong>de</strong> pollution. Il est à noter que le<br />

niveau 3j <strong>de</strong>s secteurs D et E n’a pu être daté, les <strong>de</strong>ux échantillons soumis étant inexploitables (absence <strong>de</strong><br />

collagène).<br />

Si l’on admet le schéma actuel <strong>de</strong> variabilité climatique du Paléolithique supérieur élaboré par Heinrich, ces<br />

datations placent l’occupation du site dans une pério<strong>de</strong> située en <strong>de</strong>hors <strong>de</strong>s phases <strong>de</strong> péjoration climatique<br />

d’Heinrich 4 et Heinrich 3 (Heinrich, 1988 ; d’Errico et al., 2001). Cette hypothèse reste toutefois à confirmer<br />

par les avancées récentes <strong>de</strong> la paléoclimatologie du <strong>de</strong>rnier épiso<strong>de</strong> glaciaire (Grousset, 2001) et les problèmes<br />

induits par la faible résolution <strong>de</strong>s datations radiocarbones pour les âges antérieurs à 20.000 BP ( Zilhao et<br />

D’Errico, 2003 ; Fontugne, 2004, Mellars, 2004). Il est à rappeler que, compte tenu <strong>de</strong> la non-conservation<br />

<strong>de</strong>s restes polliniques sur le site et <strong>de</strong>s restes <strong>de</strong> micro-mammifères, la connaissance du paléoenvironnement


ne peut être approchée actuellement que <strong>de</strong> façon grossière par le biais <strong>de</strong>s données archéozoologiques et<br />

micromorphologiques.<br />

Compte tenu <strong>de</strong> ces mêmes incertitu<strong>de</strong>s causées par la calibration pour cette plage chronologique, il serait<br />

illusoire <strong>de</strong> vouloir distinguer d’éventuels niveaux distincts à partir <strong>de</strong>s données radiocarbones.<br />

Ces datations placent sans conteste l’occupation du site dans une plage chronologique très ancienne pour<br />

le Gravettien. Elles figurent même parmi les plus anciennes obtenues en Europe pour le Gravettien, après<br />

consultation <strong>de</strong>s spécialistes concernés lors <strong>de</strong> la récente table ron<strong>de</strong> internationale <strong>de</strong>s Eyzies-<strong>de</strong>-Tayac, en<br />

juillet 2004.<br />

Ceci amène, comme nous l’avions déjà souligné en 2004, à réfuter l’idée selon laquelle le gravettien serait<br />

culture née en Europe orientale ou centrale. L’hypothèse d’un foyer oriental du Gravettien, voire d’un « Donau-<br />

Korridor » (« couloir du Danube »), idée communément admise dans le mon<strong>de</strong> scientifique (Djinjian et al.,<br />

1999), doit être réfutée, ou du moins discutée selon <strong>de</strong>s critères autres que ceux du carbone 14 (compte tenu<br />

<strong>de</strong>s incertitu<strong>de</strong>s <strong>de</strong> la calibration évoquées plus haut). De toute manière, il n’est plus acceptable <strong>de</strong> présenter<br />

le Gravettien comme une culture vers 28.000 BP (Djinjian et al., 1999).<br />

Même si le gisement du Sire peut apparaître comme isolé dans cette plage chronologique à ce jour, il faut<br />

prendre en considération, d’abord que les gisements du Gravettien ancien ne sont pas nombreux en France<br />

et que les sites qui peuvent être datés par le radicarbone ont livré <strong>de</strong>s dates paraissant aberrantes (La Vigne<br />

Brun 1 ; abri Pataud, couche 5 2 ) qui <strong>de</strong>man<strong>de</strong>raient à être vérifiées par <strong>de</strong> nouvelles mesures par AMS.<br />

La présence <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux niveaux, montrant <strong>de</strong>ux sta<strong>de</strong>s d’évolution du Gravettien ancien, est inédite en France et<br />

est très intéressante pour la question <strong>de</strong> la genèse du Gravettien et <strong>de</strong> la transition Aurignacien final/Gravettien<br />

ancien.<br />

Enfin, dans l’ensemble <strong>de</strong> ce débat très actuel, pour lequel le gisement du Sire apporte <strong>de</strong>s éléments nouveaux,<br />

il faut toujours prendre en compte la faible résolution <strong>de</strong> la métho<strong>de</strong> du C14.<br />

ANALYSE DU GISEMENT<br />

Localisation <strong>de</strong> la zone étudiée<br />

En 2003, nous avions sélectionné une zone <strong>de</strong> 60 m², où la conservation et la richesse du site paraissait la<br />

meilleure. Deux fenêtres distinctes ont été ouvertes, l’une correspondant à la partie nord du site (secteurs A et<br />

B), l’autre à la partie sud (secteur C). La campagne 2005 a été consacrée à la poursuite <strong>de</strong> la fouille dans ces<br />

secteurs, mais aussi dans les secteurs D et E (fig. 14), mettant en évi<strong>de</strong>nce l’existence d’au moins <strong>de</strong>ux niveaux<br />

d’occupation (dénommés 3a et 3j).<br />

Aperçu général par zones<br />

La délimitation par « secteurs » consiste en un repérage global <strong>de</strong>s vestiges et <strong>de</strong>s structures archéologiques,<br />

sachant que le relevé détaillé est effectué par le biais du théodolite laser couplé au logiciel Archéobase.<br />

La zone A se situe dans la ban<strong>de</strong> où le niveau archéologique est subaffleurant. Sa partie sommitale (niveau<br />

2), a donc été perturbée par les travaux agricoles anciens et récents et notamment par la création <strong>de</strong> terrasses<br />

<strong>de</strong> mises en culture. Ceci se manifeste notamment par certains vestiges intrusifs d’âge récent (céramiques) et<br />

la présence <strong>de</strong> vestiges préhistoriques dans le niveau 1 humifère. La partie supérieure du remplissage argilolimoneux<br />

a été remanié à certains endroits par les travaux agricoles. Elle a été isolée comme niveau 2. En fait,<br />

les étu<strong>de</strong>s et notamment les remontages montrent que ce niveau 2 n’est que peu remanié et qu’il correspond<br />

à la partie supérieure d’un niveau archéologique appelé 3a. La campagne 2005 a permis d’atteindre la partie<br />

inférieure du niveau 3a<br />

La zone B, plus au sud, offre la même stratigraphie que le niveau A.


78260<br />

669088<br />

669116<br />

669144<br />

78260<br />

- <strong>SIRE</strong> 2005 - Contexte<br />

Fouilles 2003-2005<br />

Coupes 2005<br />

Zonage<br />

Sondages 2000-2002<br />

Coupes précé<strong>de</strong>ntes<br />

Mur terrasse<br />

Station 2001<br />

313.97m<br />

T3<br />

T6<br />

T8<br />

T1<br />

78232<br />

Limite du champ <strong>de</strong> blé<br />

Station 2005<br />

314.73m<br />

T7<br />

T8W<br />

T8E<br />

Station 2002<br />

315.45m<br />

Abri/pt 114<br />

315.14m<br />

T13<br />

315.00<br />

Pylône<br />

78232<br />

Point 71/ref. alt<br />

315.20m<br />

N<br />

T9<br />

T11<br />

T12<br />

310.24m<br />

310.00<br />

T10<br />

0<br />

2<br />

10<br />

20m<br />

78204<br />

78204<br />

<strong>SIRE</strong> SITU GAL 05<br />

Coordonnées LAMBERT Zone 2 étendu. Pas <strong>de</strong>s courbes <strong>de</strong> niveau: 1m. Unites en mètre.<br />

669088<br />

669116<br />

669144<br />

Fig. 12 : Plan général du site, avec localisation <strong>de</strong> l’ensemble <strong>de</strong>s zones sondées<br />

et fouillées.<br />

Fig. 13 : le site en cours <strong>de</strong><br />

fouilles, vu du nord. Au<br />

premier plan : le secteur A.


<strong>Le</strong> secteur D se situe encore plus au sud et offre <strong>de</strong>s caractéristiques globalement i<strong>de</strong>ntiques, avec toutefois<br />

un niveau archéologique supérieur plus enfoui. Mais les fondations d’un mur mo<strong>de</strong>rne ont emporté une bonne<br />

partie du niveau supérieur, ce qui a permis<br />

Fig. 14 : plan général du site et <strong>de</strong>s zones fouillées.<br />

669088<br />

669096<br />

- <strong>SIRE</strong> 2005 - Plan général<br />

78232<br />

N<br />

78232<br />

Station 2005<br />

314.73m<br />

314.73<br />

0<br />

313.90<br />

3046<br />

313.79<br />

29<br />

312.98<br />

33<br />

312.85<br />

3037<br />

Bd.1<br />

313.49<br />

30<br />

Bd.2<br />

Sect.A<br />

313.78<br />

31<br />

Bd.3<br />

313.06<br />

3058<br />

313.24<br />

3048 313.43<br />

32<br />

313.12<br />

3034<br />

Bd.4<br />

312.85<br />

26<br />

312.94<br />

38<br />

312.61<br />

27<br />

Bd.5<br />

T8<br />

T7<br />

Bd.6<br />

312.59<br />

20<br />

312.42<br />

24<br />

312.49<br />

25<br />

78224<br />

312.77<br />

3<br />

312.23<br />

34<br />

312.00<br />

14<br />

Sect.B<br />

312.21<br />

35<br />

311.41<br />

102<br />

312.15<br />

36<br />

312.23<br />

37<br />

312.61<br />

21<br />

312.61<br />

3064<br />

312.46<br />

19<br />

313.25<br />

18<br />

313.57<br />

28<br />

78224<br />

311.64<br />

15<br />

311.63<br />

1020<br />

Sect.D<br />

311.24<br />

106<br />

312.27<br />

3060<br />

311.41<br />

101<br />

Origines coupe N/S<br />

311.85<br />

12<br />

312.56<br />

11<br />

311.02<br />

1012<br />

311.55<br />

3038<br />

Sect.E<br />

311.38<br />

1014<br />

310.96<br />

1013<br />

310.16<br />

1011<br />

Sect.CNW<br />

310.42<br />

3010<br />

Sect.CN<br />

310.16<br />

1027<br />

311.31<br />

1009<br />

310.69<br />

311.19 1017<br />

1019<br />

310.76<br />

105<br />

311.27<br />

4<br />

311.10<br />

1008<br />

310.12<br />

1010<br />

310.73<br />

103<br />

16<br />

311.27<br />

310.73<br />

104<br />

310.74<br />

1016<br />

310.27<br />

1026<br />

310.41<br />

3014<br />

310.96<br />

1007<br />

309.97<br />

3015<br />

311.46<br />

9<br />

309.77<br />

3016<br />

310.82<br />

1006<br />

311.35<br />

83<br />

312.19<br />

10<br />

313.34<br />

109<br />

313.33<br />

17<br />

78216<br />

310.00<br />

1025<br />

310.07<br />

1022<br />

Sect.C<br />

309.88<br />

1023<br />

309.88<br />

309.90 3003<br />

3004<br />

78216<br />

309.93<br />

1024<br />

310.04<br />

1002<br />

310.65<br />

1005<br />

Limites fouilles 2005<br />

Coupes 2005<br />

Zonage<br />

Sondages 2001-2002<br />

309.81<br />

310.34 1003<br />

1004<br />

310.25<br />

7<br />

108<br />

310.26<br />

310.25<br />

1001<br />

310.29<br />

6<br />

0 1 4 m<br />

<strong>SIRE</strong> DETAILS.DWG<br />

Coordonnées LAMBERT Zone 2 étendu.<br />

669088<br />

310.19<br />

5<br />

669096<br />

<strong>Le</strong>vé et report : P. Boudon, 2005


d’établir <strong>de</strong>s coupes (et notamment une gran<strong>de</strong> coupe ouest-est ; fig. 17et 18) et <strong>de</strong> fouiller directement,<br />

dans la partie ouest, le niveau inférieur, appelé 3j, qui s’est révélé extrêmement riche en pièces lithiques et<br />

osseuses (fig. 15) . Nous avons pu observer <strong>de</strong>ux zones fortement rubéfiées, pouvant être interprétées comme<br />

<strong>de</strong>s emplacements <strong>de</strong> foyers (fig. 16) . Des prélèvements micromorphologiques ont été effectués pour vérifier<br />

cette hypothèse.<br />

<strong>Le</strong> secteur E est placé entre les secteurs D et E. Pour dresser une gran<strong>de</strong> coupe stratigraphique nord-sud entre<br />

le haut et le bas <strong>de</strong> la zone fouillée (fig. 23), nous avons fouillé une étroite ban<strong>de</strong> <strong>de</strong> la partie est du secteur E<br />

(fig., 19, 20 et 21). Nous avons pu reconnaître l’existence l’extension du niveau 3j, avec une liaison nette avec<br />

le haut (sect. D, c.3j) et probable vers le bas (sectCnord, c.3c). La liaison avec le sectCNord n’est toutefois<br />

pas physiquement assurée, du fait <strong>de</strong> l’existence d’un gros bloc séparant les <strong>de</strong>ux nappes <strong>de</strong> vestiges, mais elle<br />

paraît presque certaine (fig; 23). Bien évi<strong>de</strong>mment, il faudrait fouiller le secteur E sur une plus vaste surface<br />

pour confirmer cette liaison<br />

La zone C est située plus au sud, dans un endroit où le pendage est important et où la couche archéologique<br />

est recouverte par d’importants recouvrements colluvionnaires plus récents. Des vestiges préhistoriques épars<br />

se rencontrent dès la base <strong>de</strong>s niveaux humifères.<br />

<strong>Le</strong> niveau archéologique est bien en place, comme en témoignent la présence d’un foyer (déjà entrevu dans le<br />

sondage 9 <strong>de</strong> 2002) et <strong>de</strong> nombreuses connexions osseuses. Il se développe sur un éboulis basaltiques provenant<br />

<strong>de</strong> la décomposition <strong>de</strong> la coulée <strong>de</strong> basalte qui coiffe la colline marno-calcaire. <strong>Le</strong> niveau archéologique est<br />

extrêmement riche en ossements, qui forment une véritable couche continue, semblable au célèbre « magma<br />

<strong>de</strong> cheval » du gisement <strong>de</strong> Solutré. <strong>Le</strong> démontage <strong>de</strong> ce niveau s’est poursuivi en 2004, rendu fort long par<br />

la richesse en mobilier et par le choix <strong>de</strong><br />

relever la localisation <strong>de</strong>s pièces par <strong>de</strong>ux<br />

métho<strong>de</strong>s complémentaires : théodolite<br />

Fig. 15 : vue générale <strong>de</strong> la partie centrale<br />

du secteur D, avec le décapage du<br />

niveau 3j.<br />

laser couplé au logiciel Archéobase et<br />

photographies numériques <strong>de</strong> chaque<br />

pièce. La base <strong>de</strong> l’amas archéologique<br />

n’a pas été atteinte. Pour le différencier du<br />

matériel <strong>de</strong>s secteurs A, B et D, nous avons<br />

choisi <strong>de</strong> donner à ce « niveau » le nom <strong>de</strong><br />

3b. Nous avions, en parallèle, poursuivi<br />

le décapage du secteur C vers le nord,<br />

amenant la découverte d’un nouvel amas<br />

<strong>de</strong> pièces archéologiques (essentiellement<br />

d’ossements), en tous points comparable<br />

à celui du secteur C Centre. Ayant observé<br />

Fig. 16 : Sect. D, c. 3j. Zone rubéfiée et ocrée,<br />

interprétable comme le fond d’un foyer à plat.<br />

une coupure entre les <strong>de</strong>ux amas, nous avons<br />

choisi, par pru<strong>de</strong>nce, d’individualiser les pièces<br />

dans un « niveau », baptisé 3c et le secteur a été<br />

nommé secteur Cnord. Au nord-ouest, le secteur<br />

C se prolonge sans hiatus dans un secteur, baptisé<br />

secteur C Nord-Ouest.<br />

Nous avions déjà noté en 2003 que certaines


W E<br />

0<br />

Bloc<br />

3<br />

Bloc Bloc<br />

8<br />

3a<br />

7<br />

Bloc<br />

6<br />

0<br />

3j<br />

Bloc <strong>de</strong> basalte<br />

Ossement<br />

Silex<br />

Zone ocrée<br />

Prélèvement micromorpho.<br />

<strong>Le</strong>vé : M. Auriel et S. Chabert, 2005 ; DAO : F. Surmely<br />

Fig. 17 :<br />

coupe ouestest<br />

<strong>de</strong> la<br />

partie nord<br />

du secteur D.


Fig. 18 : vue photographique étendue <strong>de</strong> la coupe<br />

précé<strong>de</strong>nte.<br />

S<br />

0 1 m<br />

N<br />

Secteur D<br />

Fig. 19 : relevé <strong>de</strong> la coupe sud-nord <strong>de</strong><br />

la bordure est <strong>de</strong>s secteurs D et Cnord.<br />

Secteur<br />

C Nord<br />

Bloc <strong>de</strong> basalte<br />

Ossement<br />

Silex<br />

Zone ocrée<br />

<strong>Le</strong>vé : R. Murat, 2005 ; DAO : F. Surmely


Fig. : 20 - <strong>Le</strong> niveau 3j, à la jonction <strong>de</strong>s<br />

secteurs D et E.<br />

pièces sont littéralement enchâssées dans<br />

l’éboulis basaltique. Ce témoignait <strong>de</strong><br />

l’existence d’occupations successives. <strong>Le</strong>s<br />

étu<strong>de</strong>s et les remontages montrent que les<br />

<strong>de</strong>ux niveaux archéologiques principaux se<br />

recouvrent presque directement. La partie<br />

supérieure, fouillée en 2003 correspond au<br />

niveau supérieur (3a). La partie inférieure,<br />

fouillée en 2004 et 2005, correspond au niveau<br />

inférieur, et se prolonge dans le secteur CNord<br />

Fig. 21 : Vue <strong>de</strong> la partie sommitale du niveau 3j,<br />

dans le secteur E.<br />

(niveau 3c) pour la liaison avec le même niveau dans<br />

le secteur E. Dans la partie sud-est du gisement,<br />

nous avons entrepris une amorce <strong>de</strong> sondage pour<br />

reconnaître la puissance stratigraphique du niveau 3j<br />

(fig. 24).<br />

Stratigraphie et état <strong>de</strong> conservation<br />

Notre approche <strong>de</strong> la stratigraphie du site<br />

a dû être révisée en 2005, comme nous le<br />

pressentions l’année précé<strong>de</strong>nte.<br />

La stratigraphie <strong>de</strong>s secteurs A, B et D est<br />

Fig; 22 : Détail du niveau 3j, dans le<br />

secteur C<br />

i<strong>de</strong>ntique, montrant, sous un niveau humifère<br />

largement remanié par les travaux agricoles<br />

mo<strong>de</strong>rnes (terrasses <strong>de</strong> culture…), un niveau<br />

archéologique divisé en <strong>de</strong>ux parties, une<br />

partie sommitale perturbée par endroits par<br />

les travaux agricoles (niveau 2) et un niveau<br />

archéologique emballé dans un sédiment<br />

argilo-limoneux paraissant en place et<br />

baptisé 3a.<br />

C’est ce niveau qui a été reconnu dans les<br />

sondages réalisés en 2000-2002, dans les sondages 1, 3, 6, 7 et 8. Ce niveau se retrouve également dans le<br />

secteur C, où il constitue la partie supérieure <strong>de</strong> l’amas d’ossements (fouillé essentiellement en 2003).<br />

Un niveau d’occupation plus ancien peut être individalisé. Il se distingue nettement dans certains secteurs (fig.<br />

23). Il correspond à la partie inférieure <strong>de</strong> l’amas du secteur C (fouilles 2004-2005) et intègre le secteur Cnord.<br />

Comme nous l’avons vu, les datations radiocarbones obtenues semblent confirmer cette distinction. Ce niveau<br />

inférieur nous paraît correspondre aux amas fouillés dans la partie inférieure <strong>de</strong>s secteurs D et E (niveau 3j).<br />

Toutefois, la discrimination entre les <strong>de</strong>ux niveaux n’est pas évi<strong>de</strong>nte partout. Dans l’amas central du secteur C,<br />

les limites entre les <strong>de</strong>ux niveaux n’ont pas perçues. La coupe nord du secteur D (fig. 17) montre bien que la limite<br />

entre les <strong>de</strong>ux niveaux est souvent confuse, probablement sous l’effet <strong>de</strong>s remaniements post-dépositionnels


N<br />

S<br />

2<br />

MUR MODERNE<br />

3j<br />

3b (= 3a)<br />

0 1 m<br />

Bloc <strong>de</strong> basalte<br />

Ossement<br />

Silex<br />

Zone ocrée<br />

Terrier actuel<br />

3c<br />

<strong>Le</strong>vé : R. Murat, 2005 ; DAO : F. Surmely<br />

qu’a subis le site dans son ensemble. <strong>Le</strong> site se présente en Fig. 23 : Relevé <strong>de</strong> la coupe est <strong>de</strong>s secteurs<br />

C à D<br />

d e<br />

effet<br />

comme une succession, horizontale et verticale d’amas<br />

vestiges, qu’il est souvent difficile <strong>de</strong> raccor<strong>de</strong>r. Il est vrai<br />

q u e<br />

la découverte <strong>de</strong> niveaux linéaires et bien individualisés<br />

e s t<br />

tout à fait illusoire, dans un site marqué par la pente, le fluidité <strong>de</strong>s sédiments, l’érosion naturelle et les<br />

travaux agricoles récents. La relecture micromorphologique récente <strong>de</strong> stratigraphies <strong>de</strong> quelques grands sites<br />

aquitains du paléolithique supérieur (travaux P. Bertran et A. <strong>Le</strong>noble) a montré que ces sites avaient tous subi<br />

<strong>de</strong>s atteintes post-dépositionnelles plus ou mooins importantes, dues notamment à l’action du gel, et que les<br />

fouilleurs d’alors n’avaient pas vues ou avaient négligées.<br />

Comme nous l’avions souligné dans le rapport 2004, la réponse à ces problèmes d’ordre stratigraphique, mais<br />

aussi plus généralement spatial, passe par la mise en oeuvre d’étu<strong>de</strong>s distinctes et approfondies, comme l’étu<strong>de</strong><br />

m i c r o m o r p h o l o g i q u e<br />

(l’étu<strong>de</strong> préliminaire<br />

Fig. 24 : amorce <strong>de</strong> sondage<br />

dans la partie sud-est<br />

du secteur C, montrant<br />

la puissance et le pendage<br />

du niveau 3j. <strong>Le</strong> substrat<br />

rocheux n’a pas été atteint,<br />

laissant supposer l’existence<br />

<strong>de</strong> niveaux sous-jacents


éalisée par J.-P. Texier ne pouvant être considérée comme suffisante) et les remontages entre les vestiges<br />

lithiques et osseux.<br />

Ces opérations ont été engagées.<br />

Plusieurs prélèvements ont été réalisés pour une étu<strong>de</strong> micromorphologique détailée, sous la conduite <strong>de</strong> C.<br />

Ballut (UMR 6042). Mais les lames minces sont toujours en cours <strong>de</strong> réalisation (université <strong>de</strong> Bor<strong>de</strong>aux) et<br />

les résultats ne seront malheureusement pas disponibles avant quelques semaines.<br />

L’étu<strong>de</strong> du mobilier lithique et osseux n’apporte pas <strong>de</strong> réponse déterminante. <strong>Le</strong>s remontages ne livrent que<br />

peu d’informations (annexe 2 et 3). <strong>Le</strong>s quelques appariements entre secteurs différents vont bien dans le sens<br />

<strong>de</strong> l’existence <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux niveaux successifs. Ils confirment le rattachement du sommet du secteur C (fouilles<br />

2003) au niveau supérieur (3a) et celui <strong>de</strong> la base du même secteur (fouilles 2004-2005) au niveau inférieur.<br />

Toutefois, la question se pose pour le rattachement du niveau 3j (secteurs D et E) au niveau inférieur. Nous<br />

avons vu que la lecture <strong>de</strong> terrain plai<strong>de</strong> dans ce sens. Mais l’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s spectres fauniques et notamment les<br />

fréquences relatives <strong>de</strong>s trois espèces principales présentes sur le gisement (cheval, renne, loup) indiqueraient<br />

(cf infra) un rattachement du niveau 3j au niveau supérieur. Cela indiquerait une forte dispersion verticale du<br />

niveau supérieur et poserait le problème <strong>de</strong>s liaisons stratigraphiques entre les parties haute et basse du site.<br />

Enfin, une amorce <strong>de</strong> sondage, réalisée dans la partie sud-est du secteur C, a montré la forte épaisseur du<br />

niveau 3j et l’existence potentielle <strong>de</strong> niveaux sous-jacents, appartenant à la même culture ou à <strong>de</strong>s cultures<br />

antérieures.<br />

Tableau 1 : proposition d’attribution stratigraphique<br />

Enregistrement à la fouille<br />

Attribution<br />

Secteur A, c. 3a<br />

Niveau supérieur<br />

Secteur B, c. 3a<br />

Niveau supérieur<br />

Secteur D, c. 3a<br />

Niveau supérieur<br />

Secteur D, c. 3j<br />

Niveau inférieur (mais incertitu<strong>de</strong>)<br />

Secteur E, c. 3a<br />

Niveau supérieur<br />

Secteur E, c.3j<br />

Niveau inférieur (mais incertitu<strong>de</strong>)<br />

Secteur C (2003) Niveau supérieur (remontages avec 3a)<br />

Secteur C (2004-2005)<br />

Niveau inférieur<br />

Secteur Cnord, c.3c<br />

Niveau inférieur<br />

Secteur CNord-ouest<br />

Niveau inférieur<br />

Fig. 25 : Diversité <strong>de</strong>s matières<br />

premières utilisées sur le site (2<br />

niveaux confondus)<br />

Mobilier lithique<br />

<strong>Le</strong> mobilier lithique découvert en<br />

2005 sur les différents secteurs <strong>de</strong><br />

la fouille, a été intégralement lavé,<br />

marqué et décompté (annexe 1).<br />

.<br />

Chaque pièce cotée fait l’objet d’ une<br />

fiche d’i<strong>de</strong>ntité individuelle sur le


Fig. 26 : <strong>Le</strong> Sire - Diversité <strong>de</strong>s silex <strong>de</strong> la craie.<br />

logiciel Archéobase (travail en cours), ce<br />

qui, ajouté aux données <strong>de</strong> localisation<br />

acquises lors <strong>de</strong> l’enregistrement au<br />

théodolite et aux pièces osseuses, permettra<br />

une analyse aisée <strong>de</strong> la répartition spatiale<br />

<strong>de</strong>s différents types d’artefacts sur le site,<br />

selon <strong>de</strong>s critères variés (matière première,<br />

typologie, technologie…) et multiples.<br />

<strong>Le</strong>s matières premières lithiques<br />

<strong>Le</strong>s matières premières lithiques présentent les caractéristiques générales déjà décrites antérieurement, à savoir<br />

la domination, en proportion, <strong>de</strong>s silex locaux (silex intraformationnels tertiaires <strong>de</strong> l’Oligocène supérieur),<br />

l’existence <strong>de</strong> quelques silex régionaux (brèches filoniennes silicifiées du secteur <strong>de</strong> Madriat, 63) et la présence<br />

<strong>de</strong> silex d’origine lointaine (silex <strong>de</strong> la craie du Turonien inférieur du Berry, calcarénites silicifiées du Turonien<br />

supérieur du secteur du Grand-Pressigny, silex <strong>de</strong> l’Infralias provenant très probablement du secteur <strong>de</strong> Saint-<br />

Jeanvrin (Cher), silex tertiaires d’origine inconnue (fig. 27), silex crétacés d’origine inconnue ; Surmely et<br />

Pasty, 2003) (Fig. 25 et 26)<br />

Aucun élément nouveau n’est à apporter à ce jour. Nous<br />

attendons beaucoup toutefois d’une étu<strong>de</strong> que nous <strong>de</strong>vrions<br />

conduire, par caractérisation géochimique et isotopique,<br />

<strong>de</strong>s silex crétacés. Ce travail, s’il est concluant, <strong>de</strong>vrait<br />

permettre d’avancer dans la voie <strong>de</strong> la détermination<br />

géogrpahique précise <strong>de</strong>s sources d’approvisionnement<br />

et <strong>de</strong>s comparaisons entre sites et cultures.<br />

Fig. 27 : Silex tertiaire allochtone<br />

Tableau 1bis : proportion <strong>de</strong> type <strong>de</strong> silex, selon les secteurs et les niveaux (en % pour chaque secteur)<br />

Secteur et niveau Silex turonien blond Silex tertiaire local<br />

Ensemble niveau 3a (2004-2005 3,3 94,6<br />

Ensemble niveau 3j 4,7 91,5<br />

Niveau inférieur (Sect. C et<br />

Cnord<br />

3,9 95,1<br />

Du point <strong>de</strong> vue <strong>de</strong> la proportion <strong>de</strong>s différents types <strong>de</strong> matériaux utilisés, on n’observe pas <strong>de</strong> différences<br />

significatives entre les <strong>de</strong>ux niveaux (cf tableau 1bis).<br />

Typotechnologie<br />

De même, aucune différence marquante ne peut être observée entre les <strong>de</strong>ux niveaux du point <strong>de</strong> vue <strong>de</strong> la<br />

production lithique.<br />

Sur le plan du débitage, on observe la même volonté <strong>de</strong> produire <strong>de</strong>s supports laminaires et lamellaires réguliers<br />

et faiblement arqués, à partir <strong>de</strong> nucléus bipolaires ou plus souvent unipolaires (3/4 <strong>de</strong>s lames), par percussion


directe au percuteur tendre. L’aménagement <strong>de</strong>s talons (annexe 4) est i<strong>de</strong>ntique, avec une très forte proportion<br />

<strong>de</strong> talons linéaires ou lisses abrasés (83 % <strong>de</strong>s talons étudiés). <strong>Le</strong>s aménagements particuliers, du type éperon,<br />

sont rarissimes (4 % <strong>de</strong>s talons étudiés) .<br />

Sur le plan <strong>de</strong> l’outillage, les mêmes remarques s’imposent (tableau 2). <strong>Le</strong>s <strong>de</strong>ux niveaux présentent <strong>de</strong>s<br />

profils typologiques globalement semblables, avec une forte proportion d’armatures microlithiques, un grand<br />

nombre <strong>de</strong> lames retouchées, et un équilibre entre nombre <strong>de</strong> burins et <strong>de</strong> grattoirs. <strong>Le</strong>s microgravettes (ce<br />

terme regroupe les pointes à dos sans retouche alterne <strong>de</strong> la pointe) sont présentes dans les <strong>de</strong>ux ensembles.<br />

Signalons toutefois que quelques outils particuliers, que l’on retrouve dans le Gravettien moyen ancien, comme<br />

la pointe <strong>de</strong> la Font-Robert, la fléchette ou la pointe <strong>de</strong> la Gravette n’ont pas été découverts à ce jour dans le<br />

niveau 3j. Mais ces outils sont toujours en très petit nombre et il faudra attendre la poursuite <strong>de</strong>s recherches,<br />

et la collecte d’un plus grand nombre d’outils, pour obtenir la confirmation <strong>de</strong> leur absence totale du niveau<br />

inférieur.<br />

La liste <strong>de</strong>scriptive <strong>de</strong>s amratures microlithiques est donnée en annexe 5<br />

A l’évi<strong>de</strong>nce, et en dépit <strong>de</strong> cela, les <strong>de</strong>ux niveaux appartiennent bien au Gravettien ancien et le niveau<br />

inférieur ne saurait être assimilé à un faciès tardif <strong>de</strong> l’Aurignacien, bien que cette culture soit actuellement<br />

extrêmement mal connue dans tout le centre <strong>de</strong> la France.<br />

La présence <strong>de</strong> ces <strong>de</strong>ux niveaux <strong>de</strong> Gravettien ancien, fait sans précé<strong>de</strong>nt en France, donne un intérêt tout<br />

particilier au gisement, car elle offre la possibilité d’étudier l’évolution interne <strong>de</strong> ce faciès culturel, à la<br />

charnière avec l’Aurignacien final.<br />

Tableau 2 : répartition typologique par niveau.<br />

Types d’outils Sect. A, B, D, E<br />

c. 3a<br />

% par rapport à<br />

l’ensemble<br />

Sect D et E<br />

c. 3j<br />

% par rapport à<br />

l’ensemble<br />

Grattoirs 11 11 6 13<br />

Burins 12 12 7 15<br />

Lames retouchées 23 23 9 19<br />

Outils mixtes 2 2 - -<br />

Eclats retouchés 7 7 1 2<br />

Lames tronquées - - 1 2<br />

Perçoirs et becs - - 2 4<br />

Lames appointées 2 2 1 2<br />

Coches, <strong>de</strong>nticulés 1 1 - -<br />

Pièces esquillées 4 4 2 4<br />

Racloirs 1 1 - -<br />

Font-Robert 1 1 - -<br />

Gravette 2 2 - -<br />

Fléchette 1 1 - -<br />

Microgravettes 16 16 5 11<br />

Dives microlithes 23 23 8 17<br />

% armatures 38 28<br />

Liste <strong>de</strong>s outils découverts en 2005, par secteurs et niveaux<br />

Sect B, c. 3a<br />

Silex tertiaire local<br />

1 burin sur lame corticale<br />

1 burin double sur lame corticale


2 lames retouchées<br />

1 coche sur lame<br />

1 pointe <strong>de</strong> la Gravette<br />

3 fragments d’armatures microlithiques<br />

Silex tertiaire d’origine inconnue<br />

1 burin nucléiforme sur éclat cortical retouché<br />

Silex <strong>de</strong> Saint-Jeanvrin<br />

1 lame retouchée (2 bords)<br />

1 lamelle retouchée<br />

1 fragment d’armature microlithique<br />

Silex pressignien<br />

1 lame retouchée<br />

Silex blond turonien inf.<br />

2 éclats retouchés<br />

Sect A, c. 3a<br />

Silex tertiaire local<br />

1 grattoir sur lame<br />

1 burin double sur lame<br />

1 burin dièdre sur lame<br />

4 lames retouchées<br />

1 lamelle retouchée<br />

1 éclat retouché<br />

Silex tertaire d’origine inconnue<br />

1 fragment d’armature microlithique<br />

Silex blond turonien inf.<br />

2 fragments d’armature microlithique<br />

1 trapèze ( ?)<br />

1 pièce esquillée sur lame<br />

Silex divers marin<br />

1 fragment d’armature microlithique (prox).<br />

Fig. 28 : burin multiple en silex tertiaire<br />

local<br />

Sect. D, c . 3a<br />

Silex tertiaire local<br />

1 fragment d’armature microlithique<br />

Silex blond turonien inf.<br />

1 grattoir sur lame retouchée<br />

Sect. E, c. 3a<br />

Silex tertiaire<br />

1microgravette<br />

1 pointe à dos microlithique<br />

1 fragment d’armature indéterminée<br />

Silex turonien blond<br />

1 grattoir sur lame<br />

1 pièce esquillée<br />

Fig. 29 : <strong>Le</strong> Sire. c. 3a - Lames appointées<br />

(extrémités distales) en silex <strong>de</strong> provenance<br />

inconnue, mais assurément allochtone.<br />

Sect. D, c. 3j<br />

Silex tertiaire local<br />

1 burin multiple sur lame retouchée (photo)<br />

1 burin sur lame<br />

1 burin sur troncature sur éclat retouché et encoché<br />

1 lame retouchée<br />

1 fragment d’armature<br />

Silex blond turonien inf.<br />

1 lame retouchée (2 bords)<br />

1 lame retouchée<br />

1 grattoir sur lame


1 fragment distal <strong>de</strong> pointe à dos microlithique<br />

2 fragments d’armatures microlithiques<br />

Silex d’origine inconnue<br />

1 éclat retouché<br />

Silex divers marin<br />

1 grattoir sur éclat retouché<br />

Sect. Cnord-c. 3c<br />

Silex turonien blond<br />

1 fragment d’armature, à dos double alterne<br />

Sect. E, c . 3E<br />

Silex turonien blond :<br />

1 lame appointée, avec retouche 1 bord<br />

Sect. E, c. 3j<br />

Silex tertiaire<br />

2 microgravettes<br />

1 pointe à dos double microlithique<br />

2 fragments d’armature indéterminée<br />

Silex tertiaire d’origine inconnue<br />

1 burin dièdre double sur lame<br />

Silex turonien blond<br />

1 grattoir- lame appointée sur lame retouchée 2 bords<br />

1 burin d’angle sur cassure sur lame<br />

Silex divers marin<br />

1 fragment d’armature indéterminée<br />

Sect. C, c. 3b<br />

Silex tertiaire<br />

1 lame retouchée<br />

1 éclat retouché<br />

Saint-Jeanvrin cire<br />

1 perçoir sur lame<br />

1 pointe à dos double (fr. distal)<br />

Sect. C – c. 3H<br />

Silex tertiaire<br />

1 fragment <strong>de</strong> pointe à dos<br />

2 lames retouchées<br />

Silex blond<br />

1 lamelle retouchée<br />

Pressgnien<br />

1 lame semi-corticale retouchée<br />

Divers marin<br />

1 lame retouchée<br />

Remontages lithiques<br />

Voir annexe 2


Industrie osseuse et objets d’art et <strong>de</strong> parure<br />

Un objet <strong>de</strong> parure, le premier mis au jour sur le site, a été<br />

découvert lors <strong>de</strong> la campagne, dans le niveau supérieur<br />

(3a). Il s’agit d’un crache <strong>de</strong> cerf perforé (fig. 32). L’objet a<br />

été confié pour étu<strong>de</strong> et comparaison à Francesco d’Ericco<br />

(CNRS).<br />

Fig. 32 : Crache <strong>de</strong> cerf perforé.<br />

Par ailleurs, <strong>de</strong>s traces d’ocre ont été observées sur <strong>de</strong>s lames<br />

du niveau supérieur (fig. 33). Ces objets n’ont pas été lavés<br />

et conservés tels quels, afin <strong>de</strong> pouvoir être étudiés par la<br />

tracéologue M. Hays.<br />

L’absence <strong>de</strong> pièces d’industrie osseuse est<br />

toujours aussi énigmatique. Notons que ceci<br />

caractérise également le gisement magdalénien<br />

du Pont-<strong>de</strong>-Longues (en <strong>de</strong>hors <strong>de</strong> quelques<br />

fragments <strong>de</strong> sagaies), alors que l’industrie<br />

osseuse est généralement très abondante dans<br />

ce sta<strong>de</strong> culturel. L’hypothèse la plus crédible<br />

serait que les chasseurs du Sire, disposant<br />

<strong>de</strong> peu <strong>de</strong> rennes, auraient délaissé l’os et le<br />

bois <strong>de</strong> cet animal comme matière première,<br />

en privilégiant le silex comme support pour<br />

l’outillage, notamment pour les pointes <strong>de</strong><br />

projectile. Cette hypothèse reste à vérifier,<br />

d’abord par un examen général <strong>de</strong>s autres<br />

gisements du Gravettien ancien, en comparant<br />

la proportion <strong>de</strong>s outils en os et la composition <strong>de</strong> la faune<br />

chassée.<br />

Diffusion <strong>de</strong>s rÉsultats<br />

Publications scientifiques.<br />

<strong>Le</strong>s résultats scientifiques acquis à ce jour ont été présentés dans <strong>de</strong>ux articles rédigés en 2005, sous presse :<br />

Surmely F., Costamagno S. et Hays M. - Sous presse - <strong>Le</strong> Gravettien et le Protomagdalénien en Auvergne. In<br />

Rigaud J.-Ph. - <strong>Le</strong> Gravettien en Europe. Actes <strong>de</strong> la table ron<strong>de</strong> internationale <strong>de</strong>s Eyzies-<strong>de</strong>-Tayac, 2004.<br />

Surmely F. et Hays M. - Sous presse - <strong>Le</strong>s microgravettes du gisement du Sire à <strong>Mirefleurs</strong> et la question <strong>de</strong><br />

l’arc au Gravettien ancien. Paléo.<br />

Diffusion auprès du grand public<br />

Fig; 33 : groupe <strong>de</strong> lames ocrées.<br />

Une conférence <strong>de</strong> presse ont été consacrée à la présentation <strong>de</strong>s résultats <strong>de</strong> la fouille.<br />

Une animation pour le grand public et la visite du site pour <strong>de</strong>ux classes <strong>de</strong> l’école primaire ont été assurées,<br />

en collaboration avec l’association Miraflou. Nous avons également effectué une intervention pédagogique<br />

dans une classe <strong>de</strong> CE1 <strong>de</strong> l’école <strong>de</strong> <strong>Mirefleurs</strong>.


Conclusions et programme pour 2006<br />

Il nous appartient <strong>de</strong> tirer les conclusions du programme trisannuel qui vient <strong>de</strong> s’achever.<br />

<strong>Le</strong>s recherches ont confirmé le grand intérêt du gisement du Sire, mais aussi sa gran<strong>de</strong> complexité, inhérente<br />

à son âge et à sa nature (site <strong>de</strong> plein air).<br />

L’extrême richesse en vestiges et le volume sédimentaire considérable <strong>de</strong>s couches d’occupation donnent<br />

à la fouille un caractère lourd et difficile. Alors que l’étendue, sur le plan spatial et stratigraphique, rend<br />

nécessaire la fouille <strong>de</strong> vastes surfaces, les nécessités <strong>de</strong> précision et <strong>de</strong> minutie, dues au dégagement et surtout<br />

à l’enregistrement individualisé <strong>de</strong>s vestiges, constituent un frein à l’avancée rapi<strong>de</strong> <strong>de</strong> la fouille.<br />

L’hypothèse <strong>de</strong> l’existence <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux niveau d’occupation semble vérifiée, mais <strong>de</strong>s incertitu<strong>de</strong>s importantes<br />

subsistent. Sur le terrain, se dégagent <strong>de</strong>ux niveaux, qui se retrouvent dans les parties haute et basse du site.<br />

Toutefois, un doute existe sur le rattachement du niveau 3j, mis en évi<strong>de</strong>nce dans les secteurs centraux, D et<br />

E. La lecture <strong>de</strong> terrain les range dans le niveau inférieur, avec les niveaux <strong>de</strong> base du secteur C. <strong>Le</strong>s données<br />

<strong>de</strong> la faune indiqueraient leur appariement au niveau supérieur. Ce point essentiel <strong>de</strong>man<strong>de</strong> bien sûr à être<br />

résolu. Nous espérons avoir <strong>de</strong>s éléments <strong>de</strong> réponse par l’analyse micromorphologique menée à partir <strong>de</strong>s<br />

échantillons prélevés.<br />

Ces <strong>de</strong>ux niveaux appartiennent au Gravettien ancien, sans différences notables sur le plan <strong>de</strong> l’industrie<br />

lithique, si ce n’est que quelques outils particuliers (Font-Robert, Gravette, fléchettes) n’ont été retrouvés à ce<br />

jour que dans le niveau supérieur. <strong>Le</strong>s datations C14 placeraient le niveau supérieur autour <strong>de</strong> 28.000 BP et<br />

le niveau inférieur autour <strong>de</strong> 30.000. Il s’agit là d’éléments essentiels pour la compréhension <strong>de</strong> la genèse du<br />

Gravettien en Europe occi<strong>de</strong>ntale, d’autant que la datation du niveau supérieur du gisement voisin <strong>de</strong> Chauriat<br />

(étu<strong>de</strong> J.-F. Pasty), rapportée au Châtelperronien, se place vers 31.000 BP ! Bien évi<strong>de</strong>mment, il ne faut pas<br />

perdre <strong>de</strong> vue la faible précision <strong>de</strong>s datations radiocarbones dans cette plage <strong>de</strong> temps.<br />

L’organisation spatiale du gisement reste mal cernée, du fait du caractère encore morcelé <strong>de</strong>s zones <strong>de</strong><br />

fouilles. L’achèvement du travail <strong>de</strong> C. Comte (master 2 du département d’histoire <strong>de</strong> l’art et archéologie<br />

<strong>de</strong> l’université <strong>de</strong> Clermont-Ferrand), réalisé grâce aux possibilités <strong>de</strong> tri croisé <strong>de</strong>s données offertes par<br />

le logiciel Archéobase, <strong>de</strong>vrait apporter <strong>de</strong>s éléments nouveaux. <strong>Le</strong>s quelques remontages et raccords, tant<br />

lithiques qu’osseux, ainsi que la présence <strong>de</strong> connexions anatomiques et <strong>de</strong> zones rubéfiées, montrent que le<br />

gisement peut être considéré comme «en place», malgré <strong>de</strong>s atteintes post-dépositionnelles importantes, dues<br />

en particulier à l’ampleur <strong>de</strong>s travaux agricoles réalisés les siècles <strong>de</strong>rniers.<br />

L’amorce d’un sondage, dans la partie sud du secteur C, indique le pendage important du niveau inférieur et<br />

la possibilité d’existence <strong>de</strong> couches d’occupation sous-jacentes.<br />

A ce sta<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’étu<strong>de</strong>, encore préliminaire compte tenu <strong>de</strong> l’étendue du site, il nous semble judicieux <strong>de</strong><br />

poursuivre la fouille et ce pour plusieurs raisons.<br />

Tout d’abord, le Sire s’affirme <strong>de</strong> plus en plus comme un site majeur pour la connaissance <strong>de</strong> la genèse<br />

du Gravettien et <strong>de</strong> la transition Aurignacien/Gravettien. C’est aussi le premier grand site <strong>de</strong> plein air du<br />

paléolithique supérieur fouillé à ce jour en Auvergne. Son intérêt est <strong>de</strong> portée régionale et internationale.<br />

Mais surtout <strong>de</strong>s recherches complémentaires sont nécessaires pour apporter une réponse tranchée aux<br />

incertitu<strong>de</strong>s importantes qui subsistent dans l’organisation stratigraphique du site et notamment sur la place<br />

du niveau 3j.<br />

La fouille <strong>de</strong> la partie ouest du secteur D et <strong>de</strong> la quasi-totalité du secteur E permettrait <strong>de</strong> relier les <strong>de</strong>ux zones<br />

décapées à ce jour et <strong>de</strong> voir, à gran<strong>de</strong> échelle, la nature <strong>de</strong>s liaisons stratigraphiques entre les parties haute et<br />

basse du site. Nous aurions également plus d’éléments, tant lithiques qu’osseux, pour les comparaisons entre<br />

niveaux.<br />

D’autre part, il semble intéressant d’approfondir les investigations dans le secteur C, sous la forme d’un<br />

sondage <strong>de</strong> surface limitée, pour reconnaître le potentiel du site.<br />

Pour ces raisons, nous sollicitons un renouvellement <strong>de</strong> l’autorisation <strong>de</strong> fouille, sous la forme d’un programme<br />

bisannuel, axé sur les directions <strong>de</strong> recherche évoquées plus haut. Sur le plan <strong>de</strong>s métho<strong>de</strong>s employées, nous


gar<strong>de</strong>rons les mêmes techniques en ce qui concerne la fouille proprement dite. Mais il semble nécessaire <strong>de</strong><br />

modifier les techniques d’enregistrement, pour les adapter à l’extrême richesse en vestiges, sans sacrifier pour<br />

autant le <strong>de</strong>gré d’information. Plusieurs pistes sont à l’étu<strong>de</strong> : enregistrement par quart <strong>de</strong> mètre carré, utilisation<br />

d’un GPS centimétrique... Par ailleurs, nous souhaiterions mettre en oeuvre le procédé d’enregistrement par<br />

caméra vidéo numérique, mis au point par la société Vidéométric et testé avec succès en 2005. Du point <strong>de</strong><br />

vue <strong>de</strong>s analyses, nous sollicitons la réalisation <strong>de</strong> datations C14 complémentaires, pour préciser la datation<br />

du niveau 3j et confirmer le hiatus chronologique entre les <strong>de</strong>ux niveaux.<br />

S. Costamagno et F. Surmely, décembre 2005


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VIRMONT (J.) - 1981 - <strong>Le</strong> bassin <strong>de</strong> l’Allier au paléolithique supérieur. industries et phases <strong>de</strong> peuplement. Thèse <strong>de</strong><br />

3ème cycle, Univ. d’Aix-Marseille., 378 p.<br />

ZILHAO (J.) et D’ERRICO (F.) - 2003 - An Aurignacian « Gar<strong>de</strong>n of E<strong>de</strong>n » in southern Germany ? An alternative<br />

interpretation of the Geissenklösterle and a critique of the Kulturpumpe mo<strong>de</strong>l. Paléo, n° 15, pp. 69-86.


(Footnotes)<br />

1<br />

18.520 +/- 500 BP (Ly-391) ; 24.900 +/- 2000 BP (Ly-391) ; 19.500 +/- 480 (Ly-2151) ; 20.840 +/- 390 ; 23450 +/- 690 (Ly-<br />

2637) ; 21.580 +/- 600 (Ly-2368) ; 23.230 +/- 760 (Ly-2639) ; 23.500 +/- 1000 (Ly-2640). Données extraites <strong>de</strong> la base <strong>de</strong> données<br />

BANADORA-Université <strong>de</strong> Lyon 1. Ces datations, obtenues par comptage, semblent peu crédibles.<br />

2<br />

<strong>Le</strong>s datations C14 réalisées sur l’ensemble du gisement <strong>de</strong> l’abri Pataud, recensées par la base BANADORA du centre <strong>de</strong><br />

radiocarbone <strong>de</strong> Lyon 1, sont en nombre bien supérieur à celui donné dans la publication <strong>de</strong> H.-M. Bricker (1995). <strong>Le</strong>ur variabilité<br />

est également bien plus gran<strong>de</strong> et l’ensemble apparaît peu fiable.<br />

3<br />

<strong>Le</strong>s peintures animales <strong>de</strong> la grotte Chauvet représentant <strong>de</strong>ux rhinocéros et un bison présentent une fourchette <strong>de</strong> datation<br />

s’étendant <strong>de</strong> 30.340 ± 570 BP à 32.500 BP ; les mouchages <strong>de</strong> torches <strong>de</strong> 25.700 BP ± 850 à 26.980 BP ± 410 ; les charbons <strong>de</strong><br />

bois <strong>de</strong> 22.800 BP ± 400 à 29.000 BP ± 400 (Clottes et al., 1995).<br />

4<br />

Hölhenstein-Sta<strong>de</strong>l : 31.750 +/- 850 BP<br />

5<br />

Vogelherd : 31.900 à 27.600 BP (Hahn, 1993).<br />

6<br />

<strong>Le</strong> rôle <strong>de</strong> ce <strong>de</strong>rnier paramètre est discuté, certains spécialistes arguant du fait , a contrario, que l’amélioration du drainage<br />

qui résulte <strong>de</strong> l’augmentation <strong>de</strong> la pente réduit les possibilités <strong>de</strong> formation <strong>de</strong> glace dans le sol et <strong>de</strong> ce fait l’importance <strong>de</strong> la<br />

solifluxion (<strong>Le</strong>noble et al., 2003).

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