L'accès à la justice par la fiscalité - Barreau du Québec
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Le Journal<br />
Octobre 2009<br />
Vol. 41 n o 10<br />
www.barreau.qc.ca/journal<br />
Poste-publication canadienne : 40013642<br />
Le don d’organes au <strong>Québec</strong><br />
État de <strong>la</strong> situation<br />
Mé<strong>la</strong>nie Beaudoin, avocate<br />
Encadrement légal, consentement présumé, anonymat des donneurs et<br />
des receveurs, trafic… Comment se porte le don d’organes au <strong>Québec</strong> ?<br />
Peut-on se com<strong>par</strong>er <strong>à</strong> l’étranger ? Que doit-on améliorer ? Que reste-t-il<br />
<strong>à</strong> faire ? État de <strong>la</strong> situation vu <strong>par</strong> le Journal <strong>du</strong> <strong>Barreau</strong>.<br />
3 Loi sur l’équité<br />
sa<strong>la</strong>riale<br />
Prendre le pli<br />
5 De passage au <strong>Québec</strong><br />
M e Dora Lucy Arias<br />
Giraldo appelle <strong>à</strong> <strong>la</strong><br />
solidarité<br />
8 <strong>à</strong> 11<br />
Dossier : Le don<br />
d’organes au <strong>Québec</strong><br />
33 Justice <strong>par</strong>ticipative<br />
et droit col<strong>la</strong>boratif<br />
Vers une nouvelle<br />
pratique <strong>du</strong> droit<br />
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L’année 2008 a été un record en termes de donneurs d’organes,<br />
au <strong>Québec</strong>. Cent cinquante et un donneurs décédés ont permis<br />
<strong>à</strong> 452 personnes de recevoir une transp<strong>la</strong>ntation. S’il s’agit d’une<br />
augmentation de près de 8 % <strong>par</strong> rapport <strong>à</strong> l’année précédente, des<br />
améliorations restent <strong>à</strong> faire. Le mot d’ordre : sensibilisation.<br />
Si le <strong>Québec</strong> a connu une année record en 2008, c’est grâce, entre<br />
autres, <strong>à</strong> <strong>la</strong> générosité des Québécois et aux efforts de sensibilisation<br />
de <strong>Québec</strong>-Transp<strong>la</strong>nt, affirme le directeur général de<br />
l’organisme, M. Louis Beaulieu, qui précise que le<br />
<strong>Québec</strong> comptait 19,4 donneurs décédés <strong>par</strong><br />
million d’habitants com<strong>par</strong>ativement <strong>à</strong> 14,5<br />
au Canada. Les organes prélevés en cas<br />
de décès neurologique ou d'accident<br />
cardiovascu<strong>la</strong>ire sont les reins, le foie,<br />
le cœur, les poumons et le pancréas.<br />
Chez les donneurs vivants, le <strong>Québec</strong><br />
fait moins bonne figure. Les raisons qui<br />
expliquent <strong>la</strong> situation selon M. Beaulieu<br />
sont le manque de promotion et les<br />
risques liés <strong>à</strong> l’intervention invasive<br />
qu’est le don d’organes pour le donneur.<br />
De plus, il n’y a pas de mesures compen -<br />
satoires pour les pertes de sa<strong>la</strong>ires et<br />
les dépenses engagées lors d’un don, comme<br />
en Ontario, <strong>par</strong> exemple. « On ne <strong>par</strong>le<br />
évidemment pas de compensation pour <strong>la</strong><br />
valeur intrinsèque <strong>du</strong> rein, ce qui créerait un<br />
risque de commercialisation des organes »,<br />
précise M. Beaulieu, qui soutient qu’il y a<br />
encore trop de gens qui attendent pour une<br />
greffe de rein. La dialyse est certes une<br />
solution de rechange, mais <strong>la</strong> transp<strong>la</strong>ntation<br />
d’un rein représente une économie nette<br />
de 100 000 $ pour <strong>la</strong> société com<strong>par</strong>ati -<br />
vement aux coûts de <strong>la</strong> dialyse, dit-il.<br />
Insuffisance : les raisons<br />
Pour M. Beaulieu, il est c<strong>la</strong>ir que l’on<br />
manque d’organes au <strong>Québec</strong>. Pourtant, des<br />
analyses de donneurs potentiels ont été<br />
effectuées <strong>par</strong> le Collège des médecins, et il a été démontré<br />
que le volume de donneurs potentiels serait autour de<br />
300 personnes sur l’ensemble de <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion <strong>du</strong> <strong>Québec</strong>.<br />
Un autre sondage réalisé l’an dernier <strong>par</strong> <strong>Québec</strong>-Transp<strong>la</strong>nt a<br />
révélé que neuf personnes sur dix seraient favorables au don<br />
d’organes, mais que seulement cinq personnes sur dix auraient<br />
pris des dispositions pour faire connaître leurs volontés.<br />
« D’où l’importance que le plus grand nombre de personnes<br />
possible signifie leur consentement », soutient M. Beaulieu.<br />
M e René Dussault, membre <strong>du</strong> conseil d’administration de <strong>Québec</strong>-<br />
Transp<strong>la</strong>nt et auteur de l’article Le don d’organes au Canada :<br />
l’urgence d’agir 1 , explique pour sa <strong>par</strong>t que grâce aux avancées<br />
technologiques et médicales, <strong>la</strong> transp<strong>la</strong>ntation n’est maintenant<br />
plus considérée comme une opération de dernier recours, mais bien<br />
comme une approche thérapeutique efficace, ce qui a pour effet<br />
d’entraîner une plus forte demande pour des organes. En outre,<br />
l’espérance de vie étant plus grande, de plus en plus de gens<br />
sont également susceptibles d’avoir besoin d’une greffe.<br />
Enfin, M. Beaulieu ajoute que les ressources dans le système<br />
de santé, autant humaines que matérielles, sont<br />
insuffisantes pour répondre aux<br />
besoins qu’entraîne<br />
un don d’organes.<br />
« Un donneur peut donner jusqu’<strong>à</strong> huit organes.<br />
On comprend aisément que si huit transp<strong>la</strong>ntations<br />
doivent être effectuées, ce sont huit blocs<br />
opératoires, huit équipes médicales et huit lits de<br />
soins intensifs qui sont nécessaires… », explique<br />
M. Beaulieu.<br />
// SUITE PAGES 8, 9, 10 ET 11
LE<br />
DROIT<br />
DE<br />
SAVOIR<br />
Le magazine télévisé d’information<br />
ion<br />
sur le DROIT pour<br />
le grand PUBLIC<br />
Horaire des émissions <strong>du</strong><br />
mois d’OCTOBRE OBRE<br />
:<br />
1 er octobre obre 2009<br />
Les constats d’infraction<br />
8 octobre 2009<br />
L’union de fait et le mariage<br />
(<strong>par</strong>tie<br />
2)<br />
15 octobre 2009<br />
Le voisinage<br />
22 octobre 2009<br />
Le jury<br />
Comment<br />
contester un constat d’infraction lorsque vous<br />
êtes<br />
convaincu<br />
d’avoir un motif pour le faire ?<br />
L’union de<br />
fait et le mariage : Comment survivre <strong>à</strong> une<br />
rupture<br />
?<br />
<br />
<br />
<br />
<br />
<br />
<br />
<br />
<br />
29 octobre 2009<br />
L’ABC <strong>du</strong> démarrage d’une petitee entreprise<br />
: Les principaux ipaux aspects<br />
Le démarrage<br />
<br />
<br />
d’une petite entreprise<br />
En ondes, le jeudi <strong>à</strong> 20 h, <strong>à</strong> Canal Savoir !<br />
Rediffusion le vendredi 11 h, le dimanche 19 h et le lundi 17 h.<br />
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2 Octobre 2009<br />
Le Journal<br />
<strong>Barreau</strong> <strong>du</strong> <strong>Québec</strong>
Loi sur l’équité sa<strong>la</strong>riale<br />
Prendre le pli !<br />
Mé<strong>la</strong>nie Beaudoin, avocate<br />
Le 28 mai dernier, des modifications <strong>à</strong> <strong>la</strong> Loi sur l’équité sa<strong>la</strong>riale sont entrées en vigueur.<br />
Adoptées <strong>à</strong> l’unanimité <strong>par</strong> l’Assemblée nationale, ces modifications offrent de <strong>la</strong> souplesse aux<br />
entreprises assujetties et des dents pour assurer le respect de <strong>la</strong> Loi.<br />
Le rapport de mise en œuvre de <strong>la</strong> Loi, en 2006, faisait<br />
un constat décevant : 50 % des entreprises assujetties<br />
ne s’y étaient pas conformées. Les <strong>par</strong>tis politiques<br />
étaient tous d’accord : on devait trouver une solution<br />
pour faire respecter cette loi. Alors pourquoi les<br />
entreprises n’y se sont-elles pas encore conformées ?<br />
« Ce qui fait <strong>la</strong> difficulté de <strong>la</strong> Loi, c’est de comprendre<br />
<strong>la</strong> nature des obligations imposées aux entreprises en<br />
matière d’évaluation d’emplois », croit M e Louise<br />
Marchand, présidente de <strong>la</strong> Commission de l’équité<br />
sa<strong>la</strong>riale. « Le principe qui soutient <strong>la</strong> Loi est “À travail<br />
équivalent, sa<strong>la</strong>ire égal”. On demande donc aux gens<br />
de com<strong>par</strong>er des pommes avec des oranges, ce qui est<br />
contraire <strong>à</strong> une certaine logique », explique-t-elle.<br />
Selon <strong>la</strong> présidente de <strong>la</strong> Commission, <strong>la</strong> discrimination<br />
systémique est involontaire. « Il faut expliquer aux<br />
employeurs qu’ils doivent cesser de faire ce qu’ils ne<br />
savent pas qu’ils font ! Pour les gens, “discrimination”<br />
est synonyme d’acte volontaire. Ils sont sincères<br />
lorsqu’ils nous disent qu’ils ne font pas de<br />
discrimination volontairement. La discrimination<br />
systémique est invisible, insérée dans les systèmes,<br />
dictée <strong>par</strong> le marché, <strong>par</strong> nos usages et <strong>par</strong> notre<br />
approche culturelle <strong>à</strong> l’égard <strong>du</strong> sa<strong>la</strong>riat féminin »,<br />
précise-t-elle.<br />
De petites entreprises<br />
« Par ailleurs, au <strong>Québec</strong>, on connaît notre tissu<br />
socio-économique : 90 % des entreprises ont moins de<br />
100 employés. Pour beaucoup de ces entreprises,<br />
il n’y a pas de description de tâches, de politique de<br />
rémunération bien établie et encore moins de politique<br />
d’évaluation d’emplois. Il ne faut pas leur en faire<br />
reproche : elles n’en avaient jamais eu besoin ! La Loi<br />
impose aux employeurs un exercice dont ils ne<br />
comprennent pas toujours <strong>la</strong> nécessité, au sein de leur<br />
entreprise », soutient M e Marchand.<br />
Cher payé !<br />
Le légis<strong>la</strong>teur a ainsi voulu corriger le tir en éliminant<br />
certains irritants pour les entreprises. On a donc<br />
reporté l’échéance jusqu’au 31 décembre 2010 pour les<br />
entreprises en défaut de réaliser leur exercice d’équité<br />
sa<strong>la</strong>riale, tout comme pour les entreprises qui sont<br />
devenues assujetties depuis l’entrée en vigueur de <strong>la</strong><br />
Loi. Par <strong>la</strong> suite, si les entreprises n’ont toujours pas<br />
complété leur exercice, les p<strong>la</strong>intes des sa<strong>la</strong>riés seront<br />
permises. Dans ce cas, les entreprises devront payer<br />
rétroactivement non seulement les ajustements<br />
qu’elles auraient dû payer en temps opportun, incluant<br />
les intérêts, mais elles devront aussi verser une<br />
indemnité additionnelle. « Il faut responsabiliser les<br />
entreprises, leur faire comprendre que cette loi doit<br />
être appliquée, qu’elle n’est pas facultative. Le<br />
légis<strong>la</strong>teur considère que <strong>la</strong> discrimination systémique<br />
n’est plus acceptable au sein de notre société »,<br />
souligne M e Marchand.<br />
M e Louise Marchand, présidente de <strong>la</strong> Commission de<br />
l’équité sa<strong>la</strong>riale<br />
Rendre compte<br />
Une déc<strong>la</strong>ration obligatoire, dont l’entrée en vigueur<br />
sera établie <strong>par</strong> règlement, est également prévue <strong>à</strong> <strong>la</strong><br />
Loi, faisant en sorte que les entreprises devront<br />
attester avoir terminé ou non leur exercice d’équité<br />
sa<strong>la</strong>riale. La déc<strong>la</strong>ration sera gérée <strong>par</strong> le ministère <strong>du</strong><br />
Revenu, lorsque les entreprises feront leur déc<strong>la</strong>ration<br />
au Registre des entreprises, mentionne M e Marchand.<br />
Les données <strong>du</strong> Registre seront accessibles <strong>à</strong> <strong>la</strong><br />
Commission pour qu’elle puisse valider les entreprises<br />
en règle et vérifier si l’exercice a été fait adéquatement 1 .<br />
M e Marchand croit que <strong>la</strong> nouvelle Loi donne des<br />
muscles <strong>à</strong> <strong>la</strong> Commission et lui permet d’intervenir<br />
davantage pour s’assurer que <strong>la</strong> loi est bien appliquée.<br />
Pour ce faire, le gouvernement a donné des outils <strong>à</strong> <strong>la</strong><br />
Commission : 20 personnes de plus y travailleront, et<br />
son budget a été augmenté de 1,5 million $ cette année,<br />
et de 2,5 millions $ l’an prochain. Il s’agissait d’ailleurs<br />
d’un souci dont avait fait <strong>par</strong>t le <strong>Barreau</strong> <strong>du</strong> <strong>Québec</strong><br />
lors de <strong>la</strong> consultation sur le projet de loi ayant donné<br />
naissance aux amendements.<br />
Changer <strong>la</strong> culture<br />
Avec les modifications, le légis<strong>la</strong>teur précise que le<br />
maintien de l’équité sa<strong>la</strong>riale devra être effectué tous<br />
les cinq ans. Si des écarts se sont reformés entre-temps,<br />
des ajustements pour l’avenir devront être apportés.<br />
« Selon moi, l’exercice périodique obligatoire va faire<br />
en sorte que <strong>la</strong> culture d’équité sa<strong>la</strong>riale va pénétrer au<br />
sein des entreprises. On va finir <strong>par</strong> prendre le pli de<br />
l’équité sa<strong>la</strong>riale », pense M e Marchand. « Si l’on com<strong>par</strong>e<br />
avec <strong>la</strong> Loi sur <strong>la</strong> santé et <strong>la</strong> sécurité <strong>du</strong> travail, <strong>par</strong><br />
exemple, c’est le même combat : le changement de<br />
philosophie <strong>à</strong> l’égard de <strong>la</strong> santé et de <strong>la</strong> sécurité des<br />
travailleurs ne s’est pas fait illico. »<br />
Pour M e Marchand, on ne peut changer une culture<br />
simplement en adoptant une loi. Le <strong>Barreau</strong> <strong>du</strong> <strong>Québec</strong><br />
mentionnait d’ailleurs, dans ses commentaires<br />
formulés au projet de loi, que « l’équité sa<strong>la</strong>riale ne doit<br />
pas être traitée comme une simple exigence<br />
administrative, elle doit entrer dans notre culture et<br />
dans nos mœurs comme une composante essentielle<br />
<strong>du</strong> droit fondamental <strong>à</strong> l'égalité ».<br />
Les avocates et <strong>la</strong> Loi<br />
Les cabinets d’avocats ayant plus de 10 personnes<br />
sa<strong>la</strong>riées sont assujettis <strong>à</strong> <strong>la</strong> Loi sur l’équité sa<strong>la</strong>riale.<br />
Les emplois visés sont ceux <strong>à</strong> prédominance<br />
féminine, ce qui peut être déterminé <strong>à</strong> l’aide de<br />
quatre critères : stéréotype, taux d’occupation dans<br />
l’entreprise, historique dans l’entreprise et re<strong>la</strong>tivité.<br />
L’emploi d’avocates est donc évalué selon chaque<br />
cabinet : il pourra ainsi être <strong>à</strong> prédominance neutre,<br />
féminine ou masculine. « Même si de plus en plus<br />
les cabinets se féminisent, <strong>la</strong> profession d’avocat<br />
n’est certes pas une profession historiquement<br />
féminine avec les stéréotypes usuels comme le sont<br />
d’autres professions qui sont peut-être davantage<br />
visées <strong>par</strong> l’esprit de <strong>la</strong> Loi, telles les secrétaires,<br />
adjointes et réceptionnistes. Toutefois, il faut se<br />
rappeler que les obligations d’équité sa<strong>la</strong>riale<br />
prévues <strong>à</strong> <strong>la</strong> Charte des droits et libertés de <strong>la</strong><br />
personne demeurent applicables pour <strong>à</strong> peu près<br />
l’ensemble des employeurs juridiques », spécifie<br />
M e Fanie Pelletier, conseillère <strong>à</strong> l’équité au <strong>Barreau</strong><br />
<strong>du</strong> <strong>Québec</strong>.<br />
// SUITE PAGE 7<br />
Le Journal<br />
<strong>Barreau</strong> <strong>du</strong> <strong>Québec</strong><br />
3 Octobre 2009
Parmi nous<br />
***<br />
M es Julien Archambault et Kristian Zimmerman ont<br />
été embauchés <strong>à</strong> titre d'avocats au cabinet BCF <strong>à</strong> <strong>la</strong><br />
suite de leur stage. Ils exerceront au sein <strong>du</strong> groupe<br />
litige au bureau de Montréal <strong>du</strong> cabinet.<br />
***<br />
M es William-P. Cambron (2009), Catherine De<br />
Laboursodière (2009), Julien Morissette (2009) et<br />
Sara Nadeau-Séguin (2008) ont été embauchés <strong>par</strong> le<br />
cabinet Osler dans le cadre <strong>du</strong> processus de recrutement<br />
des étudiants des dernières années (Courses aux<br />
stages). M es Cambron et De Laboursodière se sont<br />
joints <strong>à</strong> l'équipe <strong>du</strong> droit des sociétés <strong>du</strong> dé<strong>par</strong>tement<br />
<strong>du</strong> droit des affaires. M e Morissette <strong>par</strong>tagera sa<br />
pratique entre le service <strong>du</strong> litige commercial et le<br />
secteur de l'insolvabilité et de <strong>la</strong> restructuration <strong>du</strong><br />
cabinet, et M e Nadeau-Séguin se joindra <strong>à</strong> l'équipe<br />
<strong>du</strong> litige commercial <strong>à</strong> titre d'avocate sociétaire.<br />
M e Elizabeth Meloche<br />
***<br />
M e Elizabeth Meloche est de retour<br />
chez Osler après avoir terminé une<br />
maîtrise en droit international <strong>à</strong><br />
l'Université Cambridge en Angleterre,<br />
et exerce au sein <strong>du</strong> service <strong>du</strong> litige<br />
au bureau de Montréal <strong>du</strong> cabinet.<br />
M e Melissa De Forte<br />
***<br />
M es Melissa De Forte (2004) et Jasmine Patry (2005) se<br />
sont associées sous le nom De Forte Patry (DFP), avocats,<br />
et ont ouvert un bureau qui a pignon sur rue <strong>à</strong> Montréal.<br />
M e De Forte et M e Patry travaillent en droit de <strong>la</strong><br />
construction, de l’environnement, de <strong>la</strong> copropriété et en<br />
litige. Elles gèrent également une société de gestion<br />
immobilière, De Forte Patry Gestion immobilière (DFPGI).<br />
M e Delphine Mauger<br />
***<br />
M e Jasmine Patry<br />
M e Christine Mainville<br />
M e CPaul St-Pierre P<strong>la</strong>mondon<br />
M e Martine Vanasse<br />
M e Jacques Lemay<br />
***<br />
M e Paul St-Pierre P<strong>la</strong>mondon (2003)<br />
s'est joint au cabinet Delegatus services<br />
juridiques inc. en avril dernier.<br />
M e St-Pierre P<strong>la</strong>mondon conseille les<br />
entreprises dans les domaines <strong>du</strong> litige<br />
civil et commercial, plus <strong>par</strong>ticuliè -<br />
rement en matière de re<strong>la</strong>tions<br />
commerciales et de responsabilité<br />
contractuelle et extracontractuelle.<br />
***<br />
M e Martine Vanasse (1993), chef<br />
adjointe <strong>du</strong> Service juridique pour<br />
l’Asie-Pacifique de <strong>la</strong> Bank of<br />
America Merrill Lynch depuis 1995,<br />
a été nommée chef <strong>du</strong> Service<br />
juridique de <strong>la</strong> société en Inde.<br />
Elle demeurera basée <strong>à</strong> Hong Kong.<br />
***<br />
M e Jacques Lemay (1981) est<br />
professeur invité <strong>à</strong> HEC Montréal<br />
depuis le 1 er juillet dernier pour une<br />
<strong>du</strong>rée de trois ans. Il est rattaché<br />
au service de l’enseignement de<br />
<strong>la</strong> finance.<br />
***<br />
M e Emmanuelle Pedneaud Jobin (1996) s'est jointe<br />
en juillet 2009 <strong>à</strong> <strong>la</strong> Direction des services légis<strong>la</strong>tifs <strong>du</strong><br />
ministère de <strong>la</strong> Justice <strong>du</strong> Canada <strong>à</strong> titre de<br />
jurilinguiste et conseillère légis<strong>la</strong>tive après avoir<br />
terminé une maîtrise en tra<strong>du</strong>ction juridique <strong>à</strong><br />
l'Université d'Ottawa.<br />
***<br />
M e Harold Rousselle (1986) s’est<br />
joint <strong>à</strong> Pomerleau, chef de file de<br />
l’in<strong>du</strong>strie au <strong>Québec</strong>, <strong>à</strong> titre de<br />
directeur des affaires juridiques.<br />
M e Robert Masson<br />
M e David Drouin-Lê<br />
M e Harold Rousselle<br />
M es David Drouin-Lê (2009), Charles Daigle (2009) et<br />
Marie-Pier Lefebvre (2009) se sont joints au cabinet<br />
Langlois Kronström Desjardins après y avoir effectué leur<br />
stage. M e Drouin-Lê exerce en litige, <strong>par</strong>ticulièrement en<br />
droit public et administratif au bureau de Montréal.<br />
M e Daigle pratique dans le domaine <strong>du</strong> litige commercial<br />
au bureau de <strong>Québec</strong>, et M e Lefebvre exerce en droit des<br />
affaires au bureau de Lévis <strong>du</strong> cabinet.<br />
***<br />
M e Nicole Lacasse, professeure titu<strong>la</strong>ire au dé<strong>par</strong>tement<br />
de management et vice-rectrice adjointe aux études<br />
et activités internationales de l'Université Laval, vient<br />
de faire <strong>par</strong>aître <strong>la</strong> septième édition de son livre Droit<br />
de l'entreprise, aux Éditions Narval.<br />
M e A<strong>la</strong>in Provencher<br />
4 Octobre 2009<br />
***<br />
M e Robert Masson (1987) a reçu <strong>la</strong><br />
désignation Arbitre certifié de l’Institut<br />
d’arbitrage et de médiation <strong>du</strong> Canada<br />
pour souligner l’ensemble de son<br />
expérience en arbitrage. Il est arbitre<br />
en matières civiles, commerciales et<br />
corporatives depuis 1997 sur les p<strong>la</strong>ns<br />
national et transnational.<br />
***<br />
***<br />
M e Charles Daigle<br />
M e Marie-Pier Lefebvre<br />
***<br />
M e A<strong>la</strong>in Provencher (2003) s'est<br />
joint au cabinet Simard Boivin<br />
Lemieux, s.e.n.c.r.l. <strong>à</strong> son bureau<br />
de Saguenay. M e Provencher exerce<br />
en droit municipal, droit de <strong>la</strong><br />
construction, litige civil et commercial,<br />
responsabilité civile et assurance.<br />
M es Delphine Mauger (2009) et Christine Mainville<br />
(2007) se sont jointes au cabinet Shadley Battista s.e.n.c.<br />
qui œuvre exclusivement dans les domaines <strong>du</strong> droit<br />
criminel, <strong>du</strong> droit pénal et <strong>du</strong> droit disciplinaire.<br />
M e Fany O'Bomsawin<br />
***<br />
M e Fany O'Bomsawin (1999) et M e Josiane Machabée-<br />
Primeau (2008) se sont jointes au cabinet Loranger<br />
Marcoux où elles poursuivront leur pratique en droit <strong>du</strong><br />
travail et de l'emploi.<br />
M e Amy Chao<br />
M e Bo Yang<br />
***<br />
Six avocats se sont joints au bureau de Montréal de<br />
Stikeman Elliott après y avoir effectué leur stage.<br />
M es Amy Chao, Marie-Josée Marcoux, Vanessa Udy<br />
et Bo Yang se sont joints au groupe <strong>du</strong> droit des sociétés<br />
et <strong>du</strong> droit des affaires, M e Stéphanie Bergeron-Bureau<br />
s’est jointe au groupe <strong>du</strong> litige, et M e Tina Aswad s’est<br />
jointe au groupe <strong>du</strong> droit de l’emploi et <strong>du</strong> travail.<br />
M e Diane Lemelin<br />
***<br />
M e Ingrid Pelchat s’est jointe au cabinet Rousseau<br />
Spénard et exercera principalement en droit de <strong>la</strong><br />
famille et droit administratif.<br />
***<br />
M e Marie-Josée Marcoux<br />
M e Stéphanie Bergeron-Bureau<br />
M e Vanessa Udy<br />
M e Josiane Machabée-Primeau<br />
M e Tina Aswad<br />
***<br />
M e Diane Lemelin (1987) s’est<br />
jointe au cabinet Delegatus services<br />
juridiques inc. en juillet dernier.<br />
M e Lemelin conseille les entreprises<br />
pour toutes matières reliées au droit<br />
des affaires, elle possède une expertise<br />
en gestion de risques, fusions et<br />
acquisitions, vérification diligente<br />
opérationnelle et juridique, en régie<br />
d’entreprise et en droit corporatif.<br />
M e Frédéric Paré<br />
M e Marie Jo Bouchard<br />
Nominations <strong>à</strong> <strong>la</strong> Cour<br />
***<br />
M e Frédéric Paré (1995) s'est joint<br />
au Dé<strong>par</strong>tement d’organisation et<br />
ressources humaines de l'École des<br />
sciences de <strong>la</strong> gestion de l'Université<br />
<strong>du</strong> <strong>Québec</strong> <strong>à</strong> Montréal <strong>à</strong> titre de<br />
professeur régulier en re<strong>la</strong>tions <strong>du</strong><br />
travail – règles <strong>du</strong> travail.<br />
***<br />
Le 9 mars 2009, M e Marie Jo Bouchard<br />
(2000), qui exerce en droit <strong>du</strong> travail<br />
et plus <strong>par</strong>ticulièrement en santé et<br />
sécurité au travail, a été nommée<br />
associée <strong>du</strong> cabinet Me<strong>la</strong>nçon<br />
Marceau Grenier et Sciortino.<br />
***<br />
M e Stéphane Harvey a été nommé, le 2 juin dernier,<br />
<strong>à</strong> titre de consul honoraire <strong>du</strong> Togo <strong>à</strong> <strong>Québec</strong>, avec<br />
juridiction sur <strong>la</strong> ville de <strong>Québec</strong> et ses environs.<br />
Cour d’appel <strong>du</strong> <strong>Québec</strong><br />
Guy Gagnon a été nommé juge <strong>à</strong> <strong>la</strong> Cour d’appel<br />
<strong>du</strong> <strong>Québec</strong>.<br />
Nicho<strong>la</strong>s Kasirer a été nommé juge <strong>à</strong> <strong>la</strong> Cour<br />
d’appel <strong>du</strong> <strong>Québec</strong>.<br />
Cour <strong>du</strong> <strong>Québec</strong><br />
Normand Amyot a été désigné juge coordonnateur<br />
adjoint <strong>à</strong> <strong>la</strong> Cour <strong>du</strong> <strong>Québec</strong> pour un mandat<br />
d’une <strong>du</strong>rée de trois ans prenant effet le<br />
1 er septembre 2009.<br />
Tribunal des droits de <strong>la</strong> personne<br />
Michèle Pauzé, juge de <strong>la</strong> Cour <strong>du</strong> <strong>Québec</strong>, a été<br />
désignée de nouveau membre <strong>du</strong> Tribunal des<br />
droits de <strong>la</strong> personne pour un mandat d’un an <strong>à</strong><br />
compter <strong>du</strong> 27 août 2009.<br />
Cour martiale <strong>du</strong> Canada<br />
Guy Cournoyer, juge <strong>à</strong> <strong>la</strong> Cour<br />
supérieure <strong>du</strong> <strong>Québec</strong>, a été<br />
nommé juge <strong>à</strong> <strong>la</strong> Cour d’appel<br />
de <strong>la</strong> Cour martiale <strong>du</strong> Canada<br />
le 30 juillet 2009.<br />
Le Journal<br />
Guy Cournoyer<br />
<strong>Barreau</strong> <strong>du</strong> <strong>Québec</strong>
De passage au <strong>Québec</strong><br />
M e Dora Lucy Arias Giraldo appelle<br />
<strong>à</strong> <strong>la</strong> solidarité<br />
Emmanuelle Gril<br />
Au cours d’une tournée qui l’a menée <strong>à</strong> Montréal, <strong>à</strong> <strong>Québec</strong>, <strong>à</strong> Ottawa et <strong>à</strong> Toronto, l’avocate colombienne<br />
Dora Lucy Arias Giraldo, active dans <strong>la</strong> défense des droits humains, a <strong>la</strong>ncé un message vibrant de sincérité.<br />
Entrevue avec une avocate courageuse, qui vient faire connaître sa cause <strong>à</strong> <strong>la</strong> communauté juridique<br />
québécoise et canadienne.<br />
M e Dora Lucy Arias Giraldo est l’un des chefs de file<br />
de <strong>la</strong> Corporación Colectivo de Abogados José Alvéar<br />
Restrepo (CCAJAR), un regroupement d’avocats qui<br />
œuvrent dans <strong>la</strong> protection des droits humains en<br />
Colombie. De passage <strong>à</strong> Montréal dans le cadre d’une<br />
tournée de dix jours, elle a rencontré le Journal <strong>du</strong><br />
<strong>Barreau</strong> en compagnie de M e Philippe Tremb<strong>la</strong>y,<br />
chargé de programme chez Avocats sans frontières<br />
Canada (ASF). Ce dernier a organisé <strong>la</strong> visite de<br />
M e Arias Giraldo <strong>du</strong>rant son séjour, en plus de l’accom -<br />
pagner et de servir d’interprète. Le CCAJAR est <strong>la</strong><br />
principale organisation <strong>par</strong>tenaire d’ASF en Colombie :<br />
ASF effectue régulièrement des missions dans ce pays;<br />
sept sont au programme pour l’année 2009.<br />
M e Dora Lucy Arias Giraldo, avocate colombienne, est l’un des<br />
chefs de file de <strong>la</strong> Corporación Colectivo de Abogados José Alvéar<br />
Restrepo (CCAJAR).<br />
ASF : Ouverture officielle <strong>à</strong> <strong>Québec</strong><br />
L'ouverture <strong>du</strong> siège d'Avocats sans frontières<br />
Canada (ASF) <strong>à</strong> <strong>Québec</strong> a été officialisée le<br />
3 septembre dernier lors d'une réception donnée<br />
<strong>par</strong> le maire de <strong>Québec</strong>, Régis Labeaume, <strong>à</strong> l'Hôtel<br />
de Ville de <strong>Québec</strong>. Des bénévoles, donateurs,<br />
<strong>par</strong>tenaires et amis d'ASF y ont pris <strong>par</strong>t en<br />
présence de Sam Hamad, ministre de l'Emploi et<br />
de <strong>la</strong> Solidarité sociale <strong>du</strong> <strong>Québec</strong> et ministre<br />
responsable de <strong>la</strong> région de <strong>la</strong> Capitale-Nationale,<br />
de C<strong>la</strong>ire L'Heureux-Dubé, juge retraitée de <strong>la</strong><br />
Cour suprême <strong>du</strong> Canada et présidente <strong>du</strong> conseil<br />
d'administration d'ASF, et de représentants<br />
des principales sections européennes d'ASF.<br />
« L'ouverture de notre bureau constitue un pas de<br />
géant dans <strong>la</strong> jeune histoire d'ASF », a déc<strong>la</strong>ré<br />
M e Pascal Paradis, directeur général d'ASF,<br />
précisant que l’organisme est en mesure comme<br />
jamais au<strong>par</strong>avant de mener <strong>à</strong> bien ses actuels<br />
projets de coopération internationale et de<br />
développer de nouvelles initiatives en faveur<br />
de l'accès <strong>à</strong> <strong>la</strong> <strong>justice</strong> des groupes vulnérables.<br />
Source : Avocats sans frontière<br />
Photo : Rogerio Barbosa<br />
La mission <strong>du</strong> CCAJAR<br />
Le CCAJAR cumule plus de 30 ans d’existence. Sa mission<br />
consiste <strong>à</strong> lutter contre l’impunité et <strong>à</strong> défendre et <strong>à</strong><br />
promouvoir les droits humains, notamment en<br />
représentant devant les tribunaux des victimes<br />
ap<strong>par</strong>tenant <strong>à</strong> certains groupes <strong>par</strong>ticulièrement<br />
vulnérables comme les paysans, les autochtones,<br />
les organisations syndicales, les jeunes et les femmes.<br />
M e Arias Giraldo précise que ce travail prend <strong>la</strong> forme<br />
d’une démarche globale d’accompagnement des<br />
indivi<strong>du</strong>s et communautés stigmatisées qui tient<br />
compte <strong>à</strong> <strong>la</strong> fois des dimensions politiques, sociales,<br />
culturelles et économiques des vio<strong>la</strong>tions dont ces<br />
derniers font l’objet, et pas seulement <strong>du</strong> volet<br />
juridique, le but ultime étant de contribuer <strong>à</strong> bâtir une<br />
société plus juste et équitable.<br />
Le CCAJAR cherche <strong>à</strong> établir de concert avec les<br />
groupes vulnérables des stratégies visant <strong>à</strong> éviter que<br />
les vio<strong>la</strong>tions des droits humains les affectant ne se<br />
pro<strong>du</strong>isent <strong>à</strong> nouveau. « En Colombie, il existe un<br />
recours conservatoire nommé “acción de túte<strong>la</strong>” qui<br />
permet d’exiger de l’État le respect de certains droits<br />
humains garantis <strong>par</strong> <strong>la</strong> constitution, et ce, de façon<br />
immédiate », note M e Arias Giraldo.<br />
M e Philippe Tremb<strong>la</strong>y, chargé de programme chez Avocats sans<br />
frontières Canada (ASF)<br />
Elle ajoute que dans son pays, on retrouve aussi des<br />
programmes publics visant <strong>à</strong> préserver <strong>la</strong> vie et<br />
l’intégrité physique des défenseurs des droits humains,<br />
des témoins dans le cadre de procès pénaux, des<br />
syndicalistes, etc. Cependant, bien que ces mécanismes<br />
existent, leur mise en œuvre sur le terrain est difficile<br />
et ne se tra<strong>du</strong>it généralement pas de manière concrète<br />
<strong>par</strong> une sécurité personnelle accrue.<br />
Victimes sans protection<br />
L’avocate indique qu’en Colombie, les victimes de<br />
vio<strong>la</strong>tions des droits humains demeurent sans protection.<br />
Elle cite d’ailleurs en exemple le Mouvement national<br />
des victimes de crimes d’État (MOVICE), fondé en<br />
2002, dont les membres sont sujets <strong>à</strong> persécution,<br />
et dont plusieurs leaders ont même été assassinés.<br />
Photo : Rogerio Barbosa<br />
M e Philippe Tremb<strong>la</strong>y précise que le processus Justice<br />
et paix, <strong>la</strong>ncé en Colombie en 2005 <strong>par</strong> le biais de<br />
l’adoption de <strong>la</strong> Loi 975 et dans le cadre <strong>du</strong>quel les<br />
avocats <strong>du</strong> CCAJAR interviennent en tant que<br />
représentants légaux des victimes des crimes atroces<br />
commis <strong>par</strong> les forces <strong>par</strong>amilitaires, suscite aussi<br />
beaucoup d’insatisfaction <strong>par</strong>mi celles-ci.<br />
« En 2005, le gouvernement colombien et les Autodéfenses<br />
unies de Colombie (AUC), lesquelles fédéraient <strong>la</strong><br />
presque totalité des groupes armés <strong>par</strong>amilitaires<br />
actifs, ont signé un accord <strong>par</strong> lequel ces derniers se<br />
sont engagés <strong>à</strong> déposer les armes et <strong>à</strong> faire <strong>la</strong> lumière<br />
sur leurs agissements – assassinats, dis<strong>par</strong>itions,<br />
exécutions extrajudiciaires –. Le gouvernement a<br />
promis <strong>à</strong> ceux qui accepteraient de déposer les armes<br />
et de confesser leurs crimes qu’ils ne feraient face qu’<strong>à</strong><br />
une peine maximale de huit ans d’incarcération,<br />
indépendamment de <strong>la</strong> gravité des actes qui leur sont<br />
reprochés », re<strong>la</strong>te-t-il. Or, M e Tremb<strong>la</strong>y souligne qu’il<br />
ne s’agit pas de véritables procès pénaux, mais d’un<br />
processus <strong>par</strong>allèle dont les victimes sont écartées.<br />
« Au dé<strong>par</strong>t, celles-ci n’avaient même pas le droit<br />
d’assister aux audiences ! », s’insurge-t-il. Depuis, les<br />
choses ont un peu changé, et elles peuvent désormais<br />
écouter les échanges entre procureur et <strong>par</strong>amilitaires<br />
dans une pièce adjacente, grâce <strong>à</strong> une retransmission<br />
vidéo. Si elles souhaitent poser des questions sur leurs<br />
proches afin de savoir s’ils furent abattus et, le cas<br />
échéant, où se trouvent leurs dépouilles, elles doivent<br />
remplir un formu<strong>la</strong>ire <strong>à</strong> cette fin, lequel sera transmis<br />
au procureur. Mais elles n’ont aucune garantie que ce<br />
dernier <strong>la</strong> posera effectivement. »<br />
// SUITE PAGE 7<br />
TABLE DES MATIÈRES<br />
<strong>Barreau</strong> de Montréal ........................................................18<br />
<strong>Barreau</strong>x de section ...............................................16 et 17<br />
Cause phare .......................................................................38<br />
Dans les associations .......................................................51<br />
Déontologie .............................................................36 et 37<br />
D’une couverture <strong>à</strong> l’autre ..............................................32<br />
Jeune <strong>Barreau</strong>..........................................................30 et 31<br />
Le droit tous azimuts.......................................................22<br />
Le <strong>la</strong>tin juridique.................................................................6<br />
Opinion de M e Hébert .....................................................12<br />
Parmi nous............................................................................4<br />
Propos <strong>du</strong> bâtonnier...........................................................6<br />
Petites annonces ...............................................................54<br />
Entrecroisé .........................................................................53<br />
JuriCarrière................................................................44 <strong>à</strong> 48<br />
Lois et règlements ............................................................40<br />
Taux d’intérêt ....................................................................53<br />
Le Journal<br />
<strong>Barreau</strong> <strong>du</strong> <strong>Québec</strong><br />
5 Octobre 2009
Propos <strong>du</strong> bâtonnier<br />
L’accès <strong>à</strong> <strong>la</strong> <strong>justice</strong> <strong>par</strong> <strong>la</strong> <strong>fiscalité</strong><br />
C’est presque un leitmotiv que de <strong>par</strong>ler<br />
d’accès <strong>à</strong> <strong>la</strong> <strong>justice</strong>. Mais ce<strong>la</strong> ne peut être<br />
qu’un credo qu’on répète de bâtonnier en<br />
bâtonnier, ce<strong>la</strong> doit être <strong>la</strong> pierre d’assise<br />
fondamentale de tout notre système<br />
démocratique, le fondement même de notre<br />
société et de notre vivre ensemble.<br />
Nous avons choisi que nos rapports entre<br />
nous ainsi qu’avec les autorités seront<br />
p<strong>la</strong>cés sous <strong>la</strong> règle de droit, que des juges<br />
indépendants des pouvoirs en p<strong>la</strong>ce auront<br />
l’autorité de trancher les litiges qui leur<br />
seront soumis. Pour que ce système<br />
fonctionne, il faut que tous aient accès<br />
<strong>à</strong> <strong>la</strong> <strong>justice</strong>.<br />
Mais, en ce domaine, rarement l’occasion<br />
nous est donnée de dépasser le stade des<br />
constats pour poser des gestes concrets.<br />
La réforme de <strong>la</strong> procé<strong>du</strong>re civile en 1965 et<br />
l’intro<strong>du</strong>ction <strong>du</strong> révolutionnaire article 2,<br />
qui a fait primer le fond sur <strong>la</strong> forme,<br />
et l’adoption en juin dernier <strong>du</strong> projet de<br />
loi 9 1 , constituent des exemples éloquents<br />
de ce qui a pu être fait au niveau de <strong>la</strong><br />
procé<strong>du</strong>re pour améliorer l’accès <strong>à</strong> <strong>la</strong><br />
M e Pierre Chagnon<br />
<strong>justice</strong>. La création de <strong>la</strong> division des<br />
petites créances de <strong>la</strong> Cour <strong>du</strong> <strong>Québec</strong> n’a pas été <strong>la</strong> moindre de ces initiatives.<br />
Et que dire de <strong>la</strong> mise sur pied de l’Aide juridique !<br />
De nombreux développements ont aussi eu lieu dans le domaine de l’é<strong>du</strong>cation<br />
juridique. De <strong>la</strong> Fondation <strong>du</strong> <strong>Barreau</strong> <strong>à</strong> É<strong>du</strong>caloi jusqu’<strong>à</strong> <strong>la</strong> nouvelle série télévisée<br />
Le Droit de Savoir, nos concitoyens sont beaucoup mieux outillés maintenant qu’ils<br />
ne l’étaient il y a 25 ans pour connaître leurs droits.<br />
Les offres directes de services aux citoyens se sont aussi enrichies, qu’on pense<br />
seulement aux différentes cliniques juridiques, <strong>à</strong> Pro Bono ou <strong>à</strong> l’assurance juridique,<br />
pour n’en nommer que quelques-uns.<br />
Un des domaines qui reste encore <strong>à</strong> explorer pour améliorer l’accès <strong>à</strong> <strong>la</strong> <strong>justice</strong>,<br />
est <strong>la</strong> <strong>fiscalité</strong> des services juridiques. Parmi les facteurs qui sont mentionnés<br />
comme freinant l’accès <strong>à</strong> <strong>la</strong> <strong>justice</strong>, les coûts arrivent souvent en tête de liste.<br />
Paradoxalement, les taux horaires des avocats diminuent depuis 10 ans 2 , mais nous<br />
sommes encore perçus comme étant trop chers. Paradoxalement, nos concitoyens<br />
n’hésitent pas <strong>à</strong> payer 80 dol<strong>la</strong>rs de l’heure pour faire ré<strong>par</strong>er une transmission,<br />
mais rechignent <strong>à</strong> en débourser 125 pour défendre leurs droits fondamentaux !<br />
Néanmoins, je suis troublé <strong>par</strong> l’ap<strong>par</strong>ence d’iniquité d’un système qui permet aux<br />
entreprises, aux organismes publics et aux travailleurs autonomes de dé<strong>du</strong>ire les<br />
frais juridiques de leur revenu imposable et qui, <strong>par</strong> le biais de compensation, les<br />
exonère en quelque sorte <strong>du</strong> paiement des taxes de ventes sur ces mêmes services.<br />
La très grande majorité des citoyens, quant <strong>à</strong> eux, ne peuvent bénéficier de ces<br />
mesures même lorsqu’ils se trouvent dans l’obligation de défendre leurs droits<br />
fondamentaux.<br />
Les livres et plusieurs biens alimentaires de base, de même que les services de santé<br />
et d’enseignement, sont actuellement détaxés. Par ailleurs, le premier ministre a<br />
soutenu l’idée que <strong>la</strong> TVQ ne s'applique plus sur les CD, DVD, billets de spectacles,<br />
de cinéma ou de musée, ainsi qu'aux œuvres d'art. La TVQ est une importante<br />
source de revenu 3 , mais l’in<strong>du</strong>strie des services juridiques n’y contribue que<br />
dans une proportion infime. Surtout, seuls les citoyens « ordinaires » sont mis <strong>à</strong><br />
contribution <strong>à</strong> ce chapitre.<br />
Afin que nous puissions réfléchir <strong>à</strong> ces questions et proposer des solutions<br />
concrètes, j’ai proposé au Comité exécutif de créer un groupe de travail dont le<br />
mandat est d’étudier <strong>la</strong> possibilité de réformes au régime fiscal et aux règles de<br />
taxation afin de favoriser une meilleure accessibilité <strong>à</strong> <strong>la</strong> <strong>justice</strong>. Je suis impatient<br />
de lire leur rapport et de discuter leurs recommandations avec vous.<br />
Le bâtonnier <strong>du</strong> <strong>Québec</strong>,<br />
M e Pierre Chagnon<br />
1<br />
Loi modifiant le Code de procé<strong>du</strong>re civile pour prévenir l’utilisation abusive des tribunaux et favoriser le respect<br />
de <strong>la</strong> liberté d’expression et <strong>la</strong> <strong>par</strong>ticipation des citoyens aux débats publics, L.Q., 2009, c. 12.<br />
2<br />
Kelly Harris, « The Going Rate », Canadian Lawyer, juin 2009, p. 33<br />
3<br />
En 2008, les revenus tirés de <strong>la</strong> TVQ (10 milliards) ont représenté 15% de l’ensemble des revenus de <strong>la</strong> province.<br />
6 Octobre 2009<br />
Le Journal<br />
<strong>Barreau</strong> <strong>du</strong> <strong>Québec</strong>
Loi sur l’équité sa<strong>la</strong>riale<br />
Prendre le pli !<br />
SUITE DE LA PAGE 3<br />
Souplesse<br />
Le légis<strong>la</strong>teur a aussi facilité <strong>la</strong> tâche des entreprises,<br />
en créant une souplesse au niveau de l’utilisation des<br />
outils, spécifie M e Marchand. Par exemple, pour les<br />
entreprises n’ayant pas entrepris le processus, <strong>la</strong> Loi<br />
autorise <strong>la</strong> création d’une fiction juridique : le portrait<br />
de 2009 sera présumé le même que celui de 2001<br />
(l’année de référence) et pourra être appliqué mutatis<br />
mutandis. On permet également d’utiliser une autre<br />
méthode d’estimation des écarts sa<strong>la</strong>riaux que celle<br />
prévue <strong>par</strong> <strong>la</strong> Loi, sur autorisation de <strong>la</strong> Commission.<br />
La Loi permet aussi aux entreprises de se regrouper et<br />
d’être reconnues comme employeur au sein d’une<br />
entreprise unique aux fins d’équité sa<strong>la</strong>riale.<br />
L’exercice d’équité sa<strong>la</strong>riale n’a pas que des effets<br />
négatifs. « Les entreprises nous le disent : cet exercice<br />
leur permet de bien connaître chacun de leurs emplois<br />
et d’instaurer une politique de rémunération, entre<br />
autres », témoigne M e Marchand. Elle pense que ce<br />
peut aussi être un formidable outil de gestion<br />
des ressources humaines. « Pour un employeur qui<br />
veut attirer et retenir <strong>du</strong> personnel compétent, qualifié<br />
et motivé, je crois qu’il s’agit d’un atout d’avoir réalisé<br />
l’équité sa<strong>la</strong>riale. »<br />
Petit rappel…<br />
M e Louise Marchand, présidente de <strong>la</strong><br />
Commission de l’équité sa<strong>la</strong>riale, rappelle aux<br />
avocats qu’en contexte de vérification diligente,<br />
il importe de mentionner <strong>à</strong> leurs clients que les<br />
obligations et <strong>la</strong> dette <strong>à</strong> l’équité sa<strong>la</strong>riale suivent<br />
l’entreprise. Elle incite aussi les avocats <strong>à</strong><br />
consulter le site Web de <strong>la</strong> Commission pour en<br />
savoir plus sur les dispositions transitoires.<br />
www.ces.gouv.qc.ca<br />
Formation<br />
La campagne formelle de promotion de <strong>la</strong> Loi<br />
commence cet automne, au même moment où <strong>la</strong><br />
Commission entreprend une vaste tournée de<br />
communication et de formation dans l’ensemble de <strong>la</strong><br />
province. Un effort accru de formation est effectué<br />
cette année afin d’aider les employeurs, souligne<br />
M e Marchand. À cet effet, <strong>la</strong> Commission donnera aussi<br />
une formation reconnue <strong>par</strong> le <strong>Barreau</strong> <strong>du</strong> <strong>Québec</strong> aux<br />
fins de <strong>la</strong> formation permanente obligatoire.<br />
Par ailleurs, <strong>la</strong> Commission a développé un progiciel<br />
afin que les entreprises puissent réaliser l’exercice<br />
d’équité sa<strong>la</strong>riale de façon autonome. Un service<br />
d’assistance personnalisé est également <strong>à</strong> <strong>la</strong><br />
disposition des employeurs, tout comme un service de<br />
conciliation pour <strong>la</strong> gestion des p<strong>la</strong>intes.<br />
1<br />
Afin de valider <strong>la</strong> qualité de l’exercice effectué, <strong>la</strong> Commission dispose<br />
d’un pouvoir de vérification aléatoire, cette possibilité étant toutefois<br />
interrompue jusqu’au 1 er janvier 2011.<br />
De passage au <strong>Québec</strong><br />
M e Dora Lucy Arias Giraldo appelle <strong>à</strong> <strong>la</strong> solidarité<br />
SUITE DE LA PAGE 5<br />
« Le gouvernement a d’abord fait valoir qu’il s’agissait<br />
d’un compromis entre <strong>la</strong> <strong>justice</strong> et <strong>la</strong> vérité, en disant<br />
que ce processus permettrait <strong>à</strong> tout le moins de faire<br />
<strong>la</strong> lumière sur les dis<strong>par</strong>itions forcées et d’identifier<br />
les responsables des atrocités commises. Or, en raison<br />
de sérieux vices de fond et <strong>du</strong> manque f<strong>la</strong>grant<br />
de volonté politique de voir <strong>la</strong> vérité triompher,<br />
on assiste aujourd’hui <strong>à</strong> une véritable désaffection<br />
de <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion envers le processus : elle n’y croit tout<br />
simplement plus », poursuit M e Tremb<strong>la</strong>y.<br />
M e Arias Giraldo ajoute que quatre ans après l’adoption<br />
de <strong>la</strong> loi 975, pas un seul <strong>par</strong>amilitaire n’a été condamné<br />
et le processus manque cruellement de trans<strong>par</strong>ence. Qui<br />
plus est, il n’y a pas de véritable garantie que ces<br />
crimes ne vont pas se répéter. « Beaucoup de groupes<br />
de <strong>par</strong>amilitaires se sont recyclés. Ils forment des<br />
bandes mafieuses dédiées au trafic de <strong>la</strong> drogue.<br />
Par ailleurs, en 2008, les chefs <strong>par</strong>amilitaires les plus<br />
importants ont été extradés vers les États-Unis afin<br />
d’y être jugés pour trafic de drogue. C’est dire<br />
qu’ils n’auront pas <strong>à</strong> répondre devant <strong>la</strong> <strong>justice</strong><br />
américaine des massacres qu’ils ont commis, les<br />
dép<strong>la</strong>cements de popu<strong>la</strong>tion massifs qu’ils ont causés,<br />
etc. Donc, le message qui est envoyé aux victimes<br />
est que le trafic de drogue est bien plus grave que<br />
les crimes contre l’humanité », déplore-t-elle.<br />
Les opérateurs <strong>du</strong> système<br />
de <strong>justice</strong> menacés<br />
Elle ajoute que l’indépendance judiciaire est de plus en<br />
plus menacée, le gouvernement exerçant de fortes<br />
pressions sur les tribunaux. Les magistrats sont<br />
eux-mêmes victimes de persécutions, ils font l’objet de<br />
fi<strong>la</strong>tures, leurs communications sont interceptées, etc.<br />
Des menaces pèsent également sur les membres <strong>du</strong><br />
CCAJAR qui sont pris en fi<strong>la</strong>ture (ainsi que leurs<br />
proches et même leurs enfants), intimidés, espionnés,<br />
et dont les communications sont interceptées, les<br />
comptes en banque fouillés, ou autre. Récemment, ASF<br />
a d’ailleurs publié un communiqué faisant état de son<br />
indignation : des éléments de preuve ont en effet<br />
permis d’affirmer que le Dé<strong>par</strong>tement administratif de<br />
sécurité, un organe de renseignement subordonné <strong>à</strong> <strong>la</strong><br />
présidence de <strong>la</strong> République de Colombie, a mené des<br />
opérations d’espionnage <strong>à</strong> grande échelle <strong>à</strong> l’encontre<br />
de plusieurs membres de <strong>par</strong>tis politiques d’opposition,<br />
de magistrats, de journalistes et de défenseurs<br />
des droits humains, notamment les avocats membres<br />
<strong>du</strong> CCAJAR.<br />
Solidarité de <strong>la</strong> communauté<br />
Durant son séjour au Canada, M e Arias Giraldo a eu<br />
l’occasion de rencontrer des confrères avocats, ainsi que<br />
des organismes liés <strong>à</strong> <strong>la</strong> protection des droits humains,<br />
divers représentants gouvernementaux et syndicaux.<br />
« Le but de ma visite est de faire connaître <strong>à</strong> <strong>la</strong><br />
communauté juridique et <strong>à</strong> <strong>la</strong> société canadienne <strong>la</strong><br />
situation dans mon pays, ainsi que les conditions dans<br />
lesquelles les avocats et les juges doivent faire leur travail.<br />
Le chemin vers <strong>la</strong> <strong>justice</strong> et <strong>la</strong> vérité est <strong>par</strong>semé<br />
d’embûches, et il serait impossible de les franchir sans<br />
l’appui d’organisations internationales comme ASF »,<br />
souligne-t-elle, ajoutant <strong>par</strong> ailleurs que <strong>la</strong> Colombie<br />
détient le triste record <strong>du</strong> pays où le plus de<br />
syndicalistes sont assassinés…<br />
Lorsqu’on lui demande si elle craint pour sa vie,<br />
M e Arias Giraldo répond <strong>par</strong> <strong>la</strong> négative. « Nous savons<br />
que ces menaces visent essentiellement <strong>à</strong> nous<br />
empêcher de mener notre lutte, de nous neutraliser<br />
et de restreindre nos actions. Nous avons donc<br />
décidé de continuer notre travail sans nous <strong>la</strong>isser<br />
influencer <strong>par</strong> cette tactique de terreur », dit-elle.<br />
Ce n’est pourtant pas chose facile, car tout est mis en<br />
œuvre pour les intimider. Les avocats qui représentent<br />
les victimes de vio<strong>la</strong>tions des droits humains sont<br />
aussi l’objet d’accusations pénales fantaisistes et sans<br />
fondement, qui font en sorte que tout occupés <strong>à</strong> se<br />
défendre eux-mêmes, ils ne peuvent plus travailler en<br />
faveur de leurs clients.<br />
En guise de conclusion, l’avocate continue d’espérer<br />
que des mesures politiques seront prises en Colombie,<br />
afin que <strong>la</strong> structure <strong>par</strong>amilitaire soit véritablement<br />
démantelée, et que des enquêtes et des procès menés<br />
en conformité avec les standards internationaux en<br />
<strong>la</strong> matière aboutissent, lorsque <strong>la</strong> culpabilité est<br />
reconnue, <strong>à</strong> des condamnations proportionnelles<br />
<strong>à</strong> <strong>la</strong> gravité des crimes commis. Elle pointe aussi <strong>du</strong><br />
doigt le fait que le Canada doit sous peu signer un<br />
accord de libre-échange avec son pays. « Signer ce<br />
traité sans faire allusion aux vio<strong>la</strong>tions des droits<br />
humains, c’est comme donner un chèque en b<strong>la</strong>nc au<br />
gouvernement colombien… », déplore-t-elle.<br />
Le Journal<br />
<strong>Barreau</strong> <strong>du</strong> <strong>Québec</strong><br />
7 Octobre 2009
Le don d’organes au <strong>Québec</strong><br />
État de <strong>la</strong> situation<br />
SUITE DE LA PAGE 1<br />
Améliorer <strong>la</strong> situation<br />
Pour améliorer <strong>la</strong> situation, plus de sensibilisation doit<br />
être faite, tant auprès <strong>du</strong> public en général qu’auprès<br />
des professionnels de <strong>la</strong> santé. « Nous devons faire<br />
connaître ce qu’est le don d’organes, nous attaquer <strong>à</strong><br />
certaines croyances, expliquer comment se passe un<br />
prélèvement d’organes », précise M. Beaulieu, qui croit<br />
qu’on doit également sensibiliser les jeunes des écoles<br />
primaires, secondaires et collégiales, tout comme les<br />
employés des entreprises.<br />
Pour M e Dussault, l’amélioration de <strong>la</strong> situation passe<br />
<strong>par</strong> l’organisation <strong>du</strong> système pour ré<strong>du</strong>ire le plus<br />
possible les pertes de donneurs potentiels. Il faut donc<br />
être en mesure d’identifier les situations de mort<br />
cérébrale, faire des démarches systématiquement<br />
auprès des familles grâce <strong>à</strong> <strong>du</strong> personnel compétent<br />
pour discuter de <strong>la</strong> possibilité <strong>du</strong> don et, finalement,<br />
accroître <strong>la</strong> formation dans les Facultés de médecine<br />
sur les dons d’organes et <strong>la</strong> mort cérébrale.<br />
M e Dussault soutient que tant que nous n’aurons pas<br />
accompli ce<strong>la</strong>, il sera inutile d’essayer de faire comme<br />
certains pays européens où le consentement <strong>du</strong> don<br />
d’organes est présumé <strong>à</strong> moins d’exprimer<br />
explicitement le non-consentement. En effet, dans<br />
certains pays comme <strong>la</strong> France, l’Espagne ou <strong>la</strong><br />
Belgique, il existe des lois où le consentement est<br />
présumé. Cependant, sur 19 pays européens ayant<br />
adopté une loi de consentement présumé, seuls quatre<br />
pays l’appliquent rigoureusement, <strong>la</strong> profession<br />
médicale étant mal <strong>à</strong> l’aise de ne pas recueillir le<br />
consentement des familles, explique M e Dussault.<br />
« Lorsque l’on adopte une loi de consentement<br />
présumé, il est <strong>du</strong> devoir <strong>du</strong> gouvernement d’informer<br />
toute <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion qu’ils ont le droit de refuser. Il peut<br />
être très difficile de gérer une telle situation, et ce<strong>la</strong><br />
risque de créer une publicité négative autour <strong>du</strong> don<br />
d’organes », croit M. Beaulieu. L’adoption <strong>du</strong><br />
consentement présumé ne devrait être utilisée, selon<br />
lui, qu’en dernier recours.<br />
Par ailleurs, les statistiques ne démontrent pas que le<br />
seul fait d’adopter une loi de consentement présumé<br />
augmente le nombre de donneurs. « Il n’y a pas un seul<br />
facteur qui améliorera le don d’organes, c’est un<br />
ensemble d’éléments », précise M e Dussault.<br />
Encadrement juridique<br />
Le Code civil <strong>du</strong> <strong>Québec</strong> encadre le don d’organes. « Le<br />
CcQ nous p<strong>la</strong>ce dans une situation un peu <strong>par</strong>ticulière,<br />
puisqu’il n’y a pas de pénalité attachée au non-respect<br />
de ses règles, contrairement <strong>à</strong> une loi pénale. Pour en<br />
assurer le respect, il doit y avoir un débat entre les<br />
<strong>par</strong>ties devant les tribunaux », spécifie M e René<br />
Dussault. Il ajoute que dans les autres provinces et<br />
dans <strong>la</strong> plu<strong>par</strong>t des pays, ce sont souvent des lois<br />
ordinaires qui régissent <strong>la</strong> question <strong>du</strong> don d’organes,<br />
auxquelles des amendes sont attachées.<br />
Louis Beaulieu, directeur général de <strong>Québec</strong>-Transp<strong>la</strong>nt<br />
La Loi sur <strong>la</strong> santé et les services sociaux s’applique<br />
également. L’article 204 de cette loi commande aux<br />
hôpitaux d’aviser <strong>Québec</strong>-Transp<strong>la</strong>nt lorsque <strong>la</strong> mort<br />
d’un donneur potentiel est imminente, afin que<br />
l’organisme puisse agir en temps opportun. Quant <strong>à</strong> <strong>la</strong><br />
Loi sur les coroners, elle établit <strong>la</strong> priorité au coroner<br />
sur le don d’organes lorsque <strong>la</strong> cause <strong>du</strong> décès doit être<br />
déterminée.<br />
Il importe de mentionner également que l’article 82 <strong>du</strong><br />
Code de déontologie des médecins stipule qu’un<br />
médecin qui doit procéder <strong>à</strong> une transp<strong>la</strong>ntation<br />
d’organes ne peut <strong>par</strong>ticiper <strong>à</strong> <strong>la</strong> confirmation <strong>du</strong> décès<br />
de <strong>la</strong> personne sur <strong>la</strong>quelle les organes seront prélevés.<br />
Cette disposition est essentielle pour <strong>la</strong> confiance <strong>du</strong><br />
public envers le système de don d’organes, croit<br />
M e René Dussault.<br />
Enfin, <strong>la</strong> Loi facilitant les dons d’organes, proposée<br />
<strong>par</strong> M. William Cusano, ancien député provincial<br />
libéral et greffé <strong>du</strong> cœur, a été adoptée en 2006 et,<br />
selon M. Beaulieu et M e Dussault, il y aurait une<br />
volonté politique d’aller de l’avant avec l’entrée en<br />
vigueur de <strong>la</strong> loi très prochainement. La loi Cusano<br />
permettrait aux gens d’exprimer leur consentement,<br />
leur non-consentement ou leur indécision au sein d’un<br />
registre et de revisiter leur décision aux quatre ans,<br />
lors <strong>du</strong> renouvellement de leur carte d’assurancema<strong>la</strong>die,<br />
explique M e Dussault, précisant que <strong>la</strong> loi<br />
Cusano prévoit que le consentement donné doit être<br />
respecté, conformément au CcQ. « Dans les faits, même<br />
dans les pays où le consentement est présumé, le corps<br />
médical est très hésitant <strong>à</strong> demander l’avis de <strong>la</strong> famille<br />
<strong>du</strong> donneur potentiel. Entre ce qui est prévu dans <strong>la</strong> loi<br />
et ce qui est vécu, il peut y avoir un écart, l’aspect<br />
humain de <strong>la</strong> situation étant impossible <strong>à</strong> évacuer »,<br />
conclut M e Dussault.<br />
1<br />
Administration publique <strong>du</strong> Canada, volume 50, N o 2 (Été 2007),<br />
pp 167-194.<br />
M e René Dussault, membre <strong>du</strong> conseil d’administration de<br />
<strong>Québec</strong>-Transp<strong>la</strong>nt et auteur de l’article Le don d’organes au<br />
Canada : l’urgence d’agir<br />
Un registre de donneurs<br />
La Société canadienne <strong>du</strong> sang a inauguré, en<br />
début d’année, un registre des donneurs vivants<br />
jumelés <strong>par</strong> échange de bénéficiaires. « Prenons<br />
l’exemple de M. X qui veut donner un rein<br />
<strong>à</strong> M me Y et de M me Z qui désire donner un rein<br />
<strong>à</strong> M. U, mais que ces couples soient<br />
incompatibles. Si l’on met tous ces gens dans<br />
le même registre, on pourrait éventuellement<br />
les ap<strong>par</strong>ier : M. X donnant <strong>à</strong> M. U, alors que<br />
M me Z donne <strong>à</strong> M me Y », explique M. Louis<br />
Beaulieu, directeur général de <strong>Québec</strong>-<br />
Transp<strong>la</strong>nt. Le cercle des donneurs est ainsi<br />
é<strong>la</strong>rgi et les dons sont facilités, tout en<br />
s’assurant que <strong>la</strong> personne <strong>à</strong> qui le donneur<br />
vou<strong>la</strong>it donner reçoit un organe.<br />
Dites-le !<br />
Deux choix s’offrent aux Québécois pour<br />
signifier leur consentement au don d’organes :<br />
en signant l’endos de leur carte d’assurancema<strong>la</strong>die<br />
ou <strong>par</strong> le registre des consentements de<br />
<strong>la</strong> Chambre des notaires. Que ce soit de l’une<br />
ou l’autre des façons, M e René Dussault<br />
mentionne que le Code civil <strong>du</strong> <strong>Québec</strong> exige<br />
que le consentement soit explicite. « Il est<br />
également important de <strong>par</strong>ler de son<br />
consentement <strong>à</strong> sa famille et <strong>à</strong> ses proches, ce<br />
qui facilite les choses si un prélèvement doit<br />
être fait », dit-il.<br />
Saviez-vous que…<br />
il y a sept fois plus de chances de devoir<br />
recourir <strong>à</strong> une transp<strong>la</strong>ntation que d’être<br />
donneur d’organes.<br />
un donneur d’organes décédé peut sauver<br />
jusqu’<strong>à</strong> huit vies.<br />
il n’y a pas d’âge pour donner ses organes.<br />
Le plus vieux donneur de foie au <strong>Québec</strong><br />
avait 82 ans.<br />
8 Octobre 2009<br />
Le Journal <strong>Barreau</strong> <strong>du</strong> <strong>Québec</strong>
À qui ap<strong>par</strong>tenait mon cœur ?<br />
Mé<strong>la</strong>nie Beaudoin, avocate<br />
La transp<strong>la</strong>ntation a eu lieu. Le receveur recouvre <strong>la</strong> forme, grâce <strong>à</strong> l’organe d’un étranger.<br />
Que se passe-t-il lorsque <strong>la</strong> personne ayant reçu une transp<strong>la</strong>ntation désire connaître l’identité<br />
de son généreux bienfaiteur ?<br />
Au <strong>Québec</strong>, l’anonymat est <strong>la</strong> règle.<br />
Les informations désignatives, tant<br />
celles <strong>du</strong> receveur que <strong>du</strong> donneur,<br />
ne sont pas divulguées, précise<br />
M e Thérèse Leroux, présidente <strong>par</strong><br />
intérim <strong>du</strong> Comité d’éthique de<br />
<strong>Québec</strong>-Transp<strong>la</strong>nt. Toutefois, de<br />
façon systématique, <strong>Québec</strong>-Transp<strong>la</strong>nt<br />
envoie une lettre de remerciement<br />
<strong>à</strong> <strong>la</strong> famille <strong>du</strong> donneur, apportant<br />
des précisions quant aux organes qui<br />
ont été utilisés et le nombre de<br />
personnes aidées. De plus, pour le<br />
receveur, il existe <strong>la</strong> possibilité<br />
d’écrire une lettre de remerciement<br />
qui sera acheminée <strong>par</strong> <strong>Québec</strong>-<br />
Transp<strong>la</strong>nt <strong>à</strong> <strong>la</strong> famille <strong>du</strong> donneur,<br />
si cette dernière a manifesté le désir<br />
d’avoir un suivi.<br />
Revoir <strong>la</strong> règle ?<br />
Certaines personnes aimeraient bien<br />
connaître l’identité de leur donneur.<br />
Certains ont même eu recours<br />
aux médias pour tenter d’obtenir<br />
des informations sur le donneur<br />
ou le receveur. C’est ce qui a poussé<br />
<strong>Québec</strong>-Transp<strong>la</strong>nt <strong>à</strong> demander <strong>à</strong> son<br />
Comité d’éthique de faire le point sur<br />
sa façon de procéder. « Nous nous<br />
sommes posé plusieurs questions :<br />
y a-t-il des renseignements supplé -<br />
mentaires que l’on pourrait donner,<br />
jusqu’où peut-on et doit-on aller ? »,<br />
témoigne M e Leroux.<br />
M e Thérèse Leroux, présidente <strong>par</strong> intérim <strong>du</strong><br />
Comité d’éthique de <strong>Québec</strong>-Transp<strong>la</strong>nt<br />
À <strong>la</strong> suite de cette réflexion, le Comité d’éthique a préféré recommander<br />
de maintenir <strong>la</strong> règle de l’anonymat. « Sur le p<strong>la</strong>n psychologique, <strong>à</strong> <strong>la</strong> fois<br />
pour <strong>la</strong> famille <strong>du</strong> donneur et pour le receveur, on considère que c’est mieux ainsi.<br />
Certains verront peut-être ce<strong>la</strong> comme <strong>du</strong> paternalisme, mais il ne faudrait pas, <strong>par</strong><br />
exemple, que <strong>la</strong> famille <strong>du</strong> donneur transpose ses espérances pour le donneur vers<br />
le receveur, pour <strong>la</strong> seule raison qu’il utilise maintenant l’organe de <strong>la</strong> personne<br />
aimée », indique M e Leroux. Comme le mentionne le Comité d’éthique<br />
de <strong>Québec</strong>-Transp<strong>la</strong>nt, « les choses sont déj<strong>à</strong> assez compliquées psychologiquement<br />
dans le don d’organes pour ne pas vouloir en rajouter <strong>par</strong> des échanges directs. »<br />
« Dans le cadre de notre avis, on a tenté de faire ressortir <strong>la</strong> valeur fondamentale<br />
qu’est <strong>la</strong> solidarité, derrière le geste que constitue le don d’organes.<br />
Ce n’est pas nécessaire de savoir de qui il s’agit, puisque ce qui doit nous animer<br />
dans cette situation, c’est le souci d’aider », spécifie M e Leroux. « Le principe de<br />
<strong>justice</strong> peut évidemment justifier le fait que l’on veuille éviter les dons orientés et<br />
donner une chance égale <strong>à</strong> tous les receveurs. Il peut aussi justifier que l’on veuille<br />
protéger ceux qui <strong>par</strong> leur don contribuent au bien commun », ajoute le Comité<br />
d’éthique de <strong>Québec</strong>-Transp<strong>la</strong>nt.<br />
Ailleurs dans le monde<br />
En prenant position, l’organisme a aussi observé <strong>la</strong> règle établie dans d’autres<br />
juridictions. L’anonymat est <strong>la</strong> règle dans le reste <strong>du</strong> Canada. L’Organisation<br />
mondiale de <strong>la</strong> santé et le Conseil de l’Europe préconisent également l’anonymat.<br />
« La Grande-Bretagne était ouverte <strong>à</strong> l’idée de donner certaines informations, mais<br />
compte tenu <strong>du</strong> mouvement européen, j’ai l’impression qu’ils vont devoir revoir<br />
leurs façons de faire pour être au diapason des autres pays », croit M e Leroux.<br />
Par ailleurs, <strong>la</strong> Suisse vient tout juste d’adopter une légis<strong>la</strong>tion fédérative en matière<br />
de don d’organes. La légis<strong>la</strong>tion, qui vise aussi tous les autres aspects <strong>du</strong> don d’organes,<br />
a consigné <strong>la</strong> règle de l’anonymat, signale M e Leroux. À <strong>par</strong>t certains États<br />
américains, c’est l’anonymat qui est <strong>la</strong> règle de base pour toutes les juridictions<br />
consultées <strong>par</strong> <strong>Québec</strong>-Transp<strong>la</strong>nt. « On ne fait donc pas cavalier seul ! », dit-elle.<br />
Anonymat et protection de <strong>la</strong> vie privée<br />
À <strong>par</strong>t les règles concernant le secret professionnel des membres de l’équipe<br />
médicale, M e Leroux mentionne que les seules autres dispositions légis<strong>la</strong>tives qui<br />
pourraient s’appliquer en matière d’anonymat sont les règles de protection de <strong>la</strong> vie<br />
privée. Il faut sans doute ajouter que <strong>la</strong> confidentialité des renseignements<br />
médicaux est un droit qui est universellement reconnu, le principe s’appliquant<br />
même après le décès.<br />
Le Journal<br />
<strong>Barreau</strong> <strong>du</strong> <strong>Québec</strong><br />
9 Octobre 2009
Le don d’organes au <strong>Québec</strong><br />
Trafic d’organes<br />
Voir les limites <strong>du</strong> droit…<br />
Mé<strong>la</strong>nie Beaudoin, avocate<br />
Le don d’organes. Un geste altruiste, gratuit. Il existe toutefois une face cachée et sombre<br />
de ce don de vie. Le trafic d’organes est en constante mutation, et trouver des solutions<br />
n’est pas une mince affaire.<br />
L’Organisation mondiale de <strong>la</strong> santé (OMS) estime que de 5 % <strong>à</strong> 10 % des<br />
transp<strong>la</strong>ntations de rein dans le monde résultent d’une commercialisation ou<br />
d’une pratique non éthique. Par exemple, au Pakistan, deux tiers des 2 000 reins<br />
transp<strong>la</strong>ntés en 2006 auraient été reçus <strong>par</strong> des étrangers.<br />
La commercialisation, dans les années 1950 et 1960, de <strong>la</strong> cyclosporine (médicament<br />
antirejet), a contribué <strong>à</strong> l’émergence <strong>du</strong> trafic, selon <strong>la</strong> D re Marie-Andrée Jacob,<br />
juriste et professeure <strong>à</strong> l’École de droit et <strong>à</strong> l’Institut de recherche en droit, politique<br />
et <strong>justice</strong> de Keele University, au Royaume-Uni. « Ce médicament a créé<br />
un é<strong>la</strong>rgissement des donneurs potentiels, car <strong>la</strong> cyclosporine agit sur le système<br />
immunitaire pour permettre <strong>la</strong> transp<strong>la</strong>ntation d’organes chez des personnes qui ne<br />
sont pas de <strong>la</strong> même famille », explique-t-elle.<br />
Situation géographique<br />
Pour <strong>la</strong> D re Jacob, le marché change constamment : il est très opaque, informel<br />
et en mouvance, de sorte qu’il est difficile de définir une région géographique plus<br />
touchée. « Il y a dix ans, c’était le Brésil, puis l’Inde, il y a cinq ans. Il y a des gens<br />
avec un pouvoir d’achat dans tous les pays, de même qu’il y a des personnes<br />
en situation précaire <strong>par</strong>tout. J’ai vu des Israéliens qui al<strong>la</strong>ient en Roumanie,<br />
des Palestiniens qui al<strong>la</strong>ient en Égypte. On m’a rapporté que des Montréa<strong>la</strong>is vont<br />
en Inde. C’est vraiment une question de pouvoir d’achat et non une stricte question<br />
géopolitique », témoigne <strong>la</strong> D re Jacob. On a d’ailleurs enten<strong>du</strong> <strong>par</strong>ler dernièrement<br />
d’un cas de trafic d’organes aux États-Unis : un homme de Brooklyn négociait<br />
<strong>la</strong> vente c<strong>la</strong>ndestine de reins achetés <strong>à</strong> des personnes vulnérables en Israël et<br />
reven<strong>du</strong>s <strong>à</strong> des patients américains, alors que le commerce d’organes est interdit<br />
aux États-Unis et passible d’emprisonnement.<br />
Au <strong>Québec</strong>, <strong>la</strong> D re Jacob rappelle une certaine controverse qu’il y a eu en 2005,<br />
<strong>à</strong> l’Hôpital Royal-Victoria, de Montréal. Un homme d’origine éthiopienne s’était<br />
présenté <strong>à</strong> l’hôpital pour une transp<strong>la</strong>ntation de rein avec son donneur de l’Inde,<br />
trouvé sur Internet. L’Hôpital avait refusé de procéder <strong>à</strong> <strong>la</strong> greffe pour des raisons<br />
éthiques, n’ayant pas <strong>la</strong> certitude qu’il n’y avait pas eu échange d’argent. Le patient<br />
a intenté une poursuite contre l’établissement hospitalier, mais <strong>Québec</strong>-Transp<strong>la</strong>nt<br />
lui a trouvé un rein compatible avant que <strong>la</strong> cause ne soit enten<strong>du</strong>e.<br />
Selon <strong>Québec</strong>-Transp<strong>la</strong>nt, il n’y aurait pas de cas de trafic d’organes au <strong>Québec</strong><br />
et au Canada. L’organisme est toutefois au fait que certains citoyens canadiens<br />
et québécois se rendent <strong>à</strong> l’étranger pour recevoir une transp<strong>la</strong>ntation. « C’est une<br />
pratique que nous déconseillons, d’une <strong>par</strong>t <strong>par</strong>ce qu’elle peut être préjudiciable<br />
quant <strong>à</strong> <strong>la</strong> qualité de l’organe transp<strong>la</strong>nté si tous les tests ne sont pas faits, et d’autre<br />
<strong>par</strong>t <strong>par</strong>ce que les conditions de légalité et d’exploitation de <strong>la</strong> personne humaine<br />
peuvent ne pas être respectées », indique M. Louis Beaulieu, directeur général de<br />
<strong>Québec</strong>-transp<strong>la</strong>nt.<br />
Silence<br />
Par ailleurs, <strong>la</strong> D re Jacob fait état de <strong>la</strong> difficulté d’obtenir des informations et de<br />
dresser un portrait des vendeurs et des receveurs. « D’abord, iI y a une telle honte<br />
reliée <strong>à</strong> <strong>la</strong> vente ! Je n’ai jamais enten<strong>du</strong> un vendeur déc<strong>la</strong>rer ouvertement “je suis<br />
un vendeur” : ils se disent plutôt “donneurs” ». La D re Jacob indique que toute<br />
<strong>la</strong> notion <strong>du</strong> don est valorisée, alors que <strong>la</strong> vente est considérée comme étant<br />
taboue, criminelle. Sur le marché, les courtiers d’organes peuvent exiger de 4 000 $<br />
<strong>à</strong> plus de 80 000 $ pour un rein, souligne <strong>la</strong> D re Jacob. Évidemment, cette somme ne<br />
sera pas remise au vendeur, seule une infime <strong>par</strong>tie lui reviendra.<br />
La D re Jacob mentionne que si elle n’a jamais eu connaissance de cas de trafics où<br />
les personnes sont tuées pour leurs organes, elle a lu des écrits de journalistes et<br />
d’anthropologues, telle Nancy Scheper-Hughes, <strong>à</strong> cet effet. Toutefois, cette<br />
hypothèse est généralement présentée comme une rumeur ou une légende urbaine.<br />
« Même si ce n’était pas vrai, il faut prendre au sérieux de telles rumeurs,<br />
<strong>par</strong>ce qu’elles révèlent une anxiété, une crainte auprès d’une certaine popu<strong>la</strong>tion<br />
vulnérable <strong>par</strong> rapport <strong>à</strong> leur identité, leur vie et leur intégrité corporelle »,<br />
croit <strong>la</strong> D re Jacob.<br />
Déc<strong>la</strong>ration internationale<br />
Il y a quelques années, l’OMS avait demandé <strong>à</strong> ses états membres de protéger <strong>du</strong><br />
tourisme de transp<strong>la</strong>ntation et de <strong>la</strong> vente de leurs organes les personnes les plus<br />
pauvres et les plus vulnérables. En 2008, plus de 150 représentants provenant <strong>du</strong><br />
monde entier se sont réunis. La Déc<strong>la</strong>ration d’Istanbul contre le trafic d’organes<br />
et le tourisme de transp<strong>la</strong>ntation est donc une réponse <strong>à</strong> cette demande de l’OMS.<br />
Elle émet des principes et pratiques afin de combattre <strong>la</strong> commercia lisation des<br />
organes et de protéger les donneurs d’organes. Elle demande aux pays de mettre en<br />
p<strong>la</strong>ce des programmes visant <strong>à</strong> diminuer <strong>la</strong> pénurie d’organes et <strong>à</strong> recourir <strong>à</strong> leur<br />
propre popu<strong>la</strong>tion afin de suppléer aux besoins d’organes.<br />
Cette déc<strong>la</strong>ration n’est pas <strong>la</strong> première <strong>à</strong> se concentrer sur <strong>la</strong> question <strong>du</strong> trafic<br />
d’organes, mais c’est celle qui aura eu le plus de signataires. « Il s’agit toutefois de<br />
droit mou, il est donc impossible de faire respecter les principes que <strong>la</strong> déc<strong>la</strong>ration<br />
met de l’avant puisqu’il n’y a pas de sanctions prévues pour les contrevenants »,<br />
spécifie <strong>la</strong> D re Jacob. Pour <strong>la</strong> professeure de Keele University, <strong>la</strong> Déc<strong>la</strong>ration est<br />
intéressante, notamment en ce qui concerne <strong>la</strong> notion d’honneur reliée au don<br />
d’organes. « L’idée de donner une médaille ou un certificat au donneur est<br />
intéressante, en ce qu’elle récompense l’héroïsme et l’altruisme <strong>du</strong> geste ».<br />
La question <strong>du</strong> remboursement des dépenses vaut réflexion, également.<br />
10 Octobre 2009 Le Journal <strong>Barreau</strong> <strong>du</strong> <strong>Québec</strong>
<strong>Québec</strong>-Transp<strong>la</strong>nt est en accord avec <strong>la</strong> prise de position c<strong>la</strong>ire contre le trafic<br />
d’organes et le tourisme de transp<strong>la</strong>ntation établie <strong>par</strong> <strong>la</strong> Déc<strong>la</strong>ration d’Istanbul,<br />
signale M. Beaulieu. De plus, l’aide et le soutien qui doivent être donnés aux pays<br />
ayant moins les moyens de lutter contre cette situation sont aussi acceptables<br />
pour l’organisme. Le Comité d’éthique de <strong>Québec</strong>-Transp<strong>la</strong>nt se penchera d’ailleurs<br />
plus en détail cet automne sur cette Déc<strong>la</strong>ration, notamment quant <strong>à</strong> <strong>la</strong> mise en<br />
p<strong>la</strong>ce des recommandations dans le contexte juridique québécois.<br />
L’aspect juridique<br />
« Plus je fais mes recherches sur le sujet, plus je passe de temps<br />
sur le terrain, plus je constate que de changer les lois ne<br />
serait pas une panacée en matière de trafic d’organes »,<br />
mentionne <strong>la</strong> D re Jacob. Elle pense même que nos lois,<br />
<strong>par</strong> <strong>la</strong> façon dont elles sont articulées et <strong>par</strong> les<br />
valeurs qu’elles véhiculent, contribuent <strong>à</strong><br />
encourager le trafic. Les concepts de liberté de<br />
commerce et de liberté de mouvement,<br />
qui permettraient aux gens de subir des<br />
transp<strong>la</strong>ntations dans un autre pays,<br />
sont des exemples de valeurs qui ne peuvent<br />
mettre un frein au trafic d’organes, selon <strong>la</strong><br />
D re Jacob.<br />
Elle souligne également l’aspect <strong>du</strong><br />
consentement, qu’elle voit comme <strong>la</strong> clé qui<br />
permet toutes sortes de traitements et<br />
d’opérations. « Si l’on pense au Code civil<br />
<strong>du</strong> <strong>Québec</strong>, le consentement doit être libre et<br />
éc<strong>la</strong>iré. Qu’est-ce que ça veut dire un consentement<br />
libre et éc<strong>la</strong>iré si <strong>la</strong> personne est dans une situation<br />
économique vraiment précaire ? C’est ce qui se passe avec<br />
les vendeurs d’organes. On veut respecter <strong>la</strong> liberté, mais est-ce<br />
que ces gens-l<strong>à</strong> font un choix éc<strong>la</strong>iré ? Ont-ils vraiment le choix ?<br />
Les personnes qui vendent un organe ne le font pas pour faire un profit.<br />
Elles le font souvent <strong>par</strong>ce qu’elles sont dans une situation financière très<br />
précaire », se questionne <strong>la</strong> D re Jacob. « Je ne vois pas grand-chose dans nos Chartes<br />
qui entrave le trafic d’organes », ajoute-t-elle. Au-del<strong>à</strong> des lois, c’est dans les<br />
pratiques quotidiennes qu’il faut que les changements s’effectuent, croit <strong>la</strong><br />
D re Jacob. « Avec une approche de terrain, les limites <strong>du</strong> droit sautent aux yeux !<br />
Et, comme juriste, c’est crucial de s’en rendre compte. »<br />
Un commerce en ligne ?<br />
Attention !<br />
Il existe des sites, basés sur le principe des sites de<br />
rencontres, qui font <strong>du</strong> « troc » d’organes. Ces sites font des<br />
« matchs » entre des donneurs et des receveurs. Bien qu’il soit<br />
indiqué que le commerce est prohibé sur ces sites, il est<br />
difficile de savoir ce que les gens font une fois le contact<br />
établi, selon <strong>la</strong> D re Marie-Andrée Jacob, juriste et<br />
professeure <strong>à</strong> l’École de droit et <strong>à</strong> l’Institut de<br />
recherche en droit, politique et <strong>justice</strong> de Keele<br />
University, au Royaume-Uni.<br />
Chercher des solutions<br />
« Des solutions pour qui ? Avons-nous le sort des vendeurs en tête ou celui<br />
des patients pressés d’en finir avec <strong>la</strong> dialyse ? », demande <strong>la</strong> D re Jacob.<br />
Le discours est souvent axé sur <strong>la</strong> pénurie d’organes, mais rarement sur les<br />
vendeurs, pense-t-elle. L’une des solutions pour enrayer le trafic d’organes, qui n’est<br />
toutefois pas très popu<strong>la</strong>ire, est de diminuer le nombre de transp<strong>la</strong>ntations, selon<br />
elle. « Les ma<strong>la</strong>dies rénales, <strong>par</strong> exemple, sont reliées au mode de vie et <strong>à</strong><br />
l’alimentation. Peut-être que de faire plus de prévention des ma<strong>la</strong>dies rénales<br />
ré<strong>du</strong>irait le nombre de patients en attente d’un rein et, de ce fait, l’offre<br />
d’organes sur le marché noir. »<br />
Encadrer le marché pourrait être une autre option <strong>à</strong><br />
envisager. Toutefois, juge <strong>la</strong> D re Jacob, de créer un<br />
système dirigé n’éliminerait peut-être pas<br />
nécessairement le marché noir. Il permettrait<br />
néanmoins de s’assurer que le vendeur bénéficie<br />
d’un suivi médical adéquat, ce qui est rarement<br />
le cas dans le contexte <strong>du</strong> trafic.<br />
Une autre avenue serait de réussir <strong>à</strong><br />
augmenter le nombre d’organes provenant<br />
de donneurs décédés, ré<strong>du</strong>isant ainsi <strong>la</strong><br />
demande d’organes. Certains pays réussissent<br />
<strong>à</strong> très bien faire fonctionner ce système,<br />
notamment l’Espagne. « Ce n’est pas en<br />
changeant <strong>la</strong> loi que l’Espagne a réussi, mais en<br />
investissant beaucoup de ressources humaines<br />
et matérielles dans les hôpitaux », explique<br />
<strong>la</strong> D re Jacob. Ce sont des pistes de solutions<br />
médicales, sociales et organisationnelles qui peuvent<br />
toutefois être appuyées <strong>par</strong> une loi.<br />
Le Journal<br />
<strong>Barreau</strong> <strong>du</strong> <strong>Québec</strong><br />
11 Octobre 2009
L’opinion de M e Hébert<br />
Délinquance sexuelle<br />
Punir et surveiller<br />
M e Jean-C. Hébert, avocat<br />
La stupéfiante histoire de Jaycee Dugard en Californie – séquestrée <strong>à</strong> son jeune<br />
âge et esc<strong>la</strong>ve sexuelle pendant dix-huit ans – a provoqué dans l’opinion publique<br />
un haut-le-cœur et un sentiment répressif <strong>à</strong> l’égard des délinquants sexuels.<br />
À coup sûr, un cas extrême provoque l’émotion et l’indignation. Sous le choc<br />
de l’horreur, les élus ont tendance <strong>à</strong> resserrer les boulons de <strong>la</strong> loi. Ça tombe pile<br />
pour le gouvernement Harper. Le bourreau de <strong>la</strong> jeune femme est un récidiviste<br />
fiché dans le registre des délinquants sexuels californiens. Ergo : il est urgent<br />
de renforcer <strong>la</strong> liste noire des déviants sexuels canadiens.<br />
Certes, les maniaques méritent d’être répertoriés <strong>par</strong><br />
<strong>la</strong> police. S’agissant de protéger le public contre<br />
les prédateurs sexuels violents, l’État est <strong>par</strong>faitement<br />
justifié de les contraindre <strong>à</strong> l’enregistrement afin<br />
de faciliter le travail policier. Pour les délinquants<br />
sexuels d’occasion, le processus d’enregistrement peut<br />
se révéler injuste, arbitraire et humiliant.<br />
Le concept de délinquant sexuel n’étant pas défini,<br />
<strong>la</strong> loi actuelle ratisse plutôt <strong>la</strong>rge en confondant<br />
les délinquants chroniques, souvent violents, avec<br />
les contrevenants ponctuels, plutôt négligents ou<br />
insouciants. La loi comporte plutôt une longue liste<br />
d’incriminations <strong>à</strong> teneur sexuelle plus ou moins<br />
prononcée. Ainsi va le concept d’infraction désignée.<br />
Coupable d’une telle infraction, l’accusé passe pour<br />
un délinquant sexuel notoire. En somme, peu importe<br />
<strong>la</strong> gravité et le contexte <strong>du</strong> geste incriminé, dès qu’une<br />
connotation sexuelle colore l’infraction commise,<br />
le tribunal peut ordonner <strong>à</strong> l’accusé de se soumettre<br />
<strong>à</strong> l’enregistrement après le prononcé de <strong>la</strong> peine.<br />
En prime, il peut également être tenu de fournir<br />
un échantillon d’ADN.<br />
Selon <strong>la</strong> gravité <strong>du</strong> crime perpétré, <strong>la</strong> <strong>du</strong>rée de<br />
l’enregistrement varie entre dix ans et <strong>la</strong> perpétuité.<br />
Sous peine de sanction pénale, le délinquant sexuel<br />
désigné doit renouveler son inscription annuellement<br />
et aviser les autorités de toute absence excédant quinze<br />
jours. L’accusé absous inconditionnellement et celui<br />
qui serait jugé non-responsable pour cause de troubles<br />
mentaux sont visés <strong>par</strong> cette obligation. À moins d’une<br />
exemption judiciaire, <strong>la</strong> personne titu<strong>la</strong>ire d’un <strong>par</strong>don<br />
ou d’une réhabilitation administrative reste assujettie<br />
au processus d’enregistrement.<br />
De nos jours, le délinquant sexuel, quoi qu’il ait fait,<br />
est considéré comme un être asocial, porteur de<br />
dangerosité. L’enregistrement obligatoire constitue<br />
une deuxième peine d’infamie, dont <strong>la</strong> <strong>du</strong>rée excède<br />
<strong>la</strong>rgement celle de <strong>la</strong> peine initiale infligée <strong>par</strong> un juge.<br />
Le droit <strong>à</strong> l’oubli et le respect de <strong>la</strong> vie privée n’ont plus<br />
de résonnance. La loi fait peser sur tout condamné,<br />
y compris ceux qui se sont amendés et installés dans<br />
une nouvelle vie, <strong>la</strong> menace d’être débusqué et cloué au<br />
pilori. Ce marquage incite les proscrits <strong>à</strong> se réfugier<br />
dans <strong>la</strong> c<strong>la</strong>ndestinité.<br />
Le Code criminel comporte une procé<strong>du</strong>re permettant au<br />
tribunal, <strong>à</strong> certaines conditions et sur <strong>la</strong> foi d’expertises,<br />
d’ordonner qu’un délinquant sexuel violent soit<br />
soumis, pour une période maximale de dix ans, <strong>à</strong> une<br />
surveil<strong>la</strong>nce au sein de <strong>la</strong> collectivité. À cet égard, son<br />
statut équivaut <strong>à</strong> celui d’un détenu sous le coup d’une<br />
libération conditionnelle. En somme, outre le repérage<br />
lié au registre des délinquants sexuels, le contrôle des<br />
détraqués sexuels dangereux existe. Un processus<br />
d’évaluation scientifique et d’examen judiciaire<br />
contradictoire précède l’étape de c<strong>la</strong>ssification.<br />
L’épouvante conservatrice<br />
Feignant d’être g<strong>la</strong>cé d’épouvante, le gouvernement<br />
conservateur propose d’éliminer le pouvoir discré -<br />
tionnaire des juges et d’imposer l’enregistrement<br />
automatique dans un livre noir de toute personne<br />
déc<strong>la</strong>rée coupable d’une infraction <strong>à</strong> coloration<br />
sexuelle. Peu importe le geste et son contexte, <strong>la</strong><br />
stigmatisation sociale devient <strong>la</strong> norme.<br />
Le ministre de <strong>la</strong> Sécurité publique, Peter Van Loan,<br />
justifie son projet de loi <strong>par</strong> le fait que, depuis l’existence<br />
<strong>du</strong> registre en 2004, seulement 58 % des condamnés<br />
furent enregistrés. « Quand, dit-il, 42 % des condamnés<br />
sont capables de l’éviter, l’inscription n’ayant ou bien pas<br />
été demandée <strong>par</strong> <strong>la</strong> couronne ou bien pas été accordée<br />
<strong>par</strong> le juge ou alors fait l’objet d’une négociation de<br />
p<strong>la</strong>idoyer, on peut dire que ce<strong>la</strong> rend le registre inutile. »<br />
Autrement dit, le pouvoir discrétionnaire de <strong>la</strong> poursuite<br />
et l’appréciation judiciaire devraient être neutralisés.<br />
Le ministre méconnaît un rouage important dans<br />
l’administration de <strong>la</strong> <strong>justice</strong>. Selon <strong>la</strong> Cour suprême,<br />
« le pouvoir discrétionnaire est une caractéristique<br />
essentielle de <strong>la</strong> <strong>justice</strong> criminelle. Un système qui<br />
tenterait d’éliminer tout pouvoir discrétionnaire serait<br />
trop complexe et rigide pour fonctionner 1 ». L’éminent<br />
juriste H. L. A. Hart estime que, dans tout système<br />
juridique, un champ éten<strong>du</strong> et important est <strong>la</strong>issé <strong>à</strong><br />
l’exercice <strong>du</strong> pouvoir d’appréciation des tribunaux et<br />
autres autorités.<br />
M e Daniel Petit, secrétaire <strong>par</strong>lementaire <strong>du</strong> ministre<br />
fédéral de <strong>la</strong> Justice, ne fait pas dans <strong>la</strong> dentelle pour<br />
déprécier le fonctionnement actuel <strong>du</strong> registre des<br />
délinquants sexuels. Appelé <strong>à</strong> commenter <strong>la</strong> com<strong>par</strong>ution<br />
d’un récidiviste inculpé de séquestration et d’agression<br />
sexuelle, il aurait déc<strong>la</strong>ré : « Ça n’a pas de câlisse (sic)<br />
de bon sens 2 ». L’accusé était fiché depuis 2005. À son<br />
avis, le registre actuel est <strong>la</strong>cunaire.<br />
Confiant d’avoir l’appui des électeurs dans <strong>la</strong> croisade<br />
gouvernementale contre <strong>la</strong> criminalité, Daniel Petit<br />
affirme crânement que les conservateurs ne sont plus<br />
perçus comme des « disciples de M. Bush». Ça reste <strong>à</strong> voir !<br />
Comment expliquer <strong>la</strong> proposition gouvernementale<br />
d’allonger <strong>la</strong> liste kilométrique <strong>du</strong> concept d’infraction<br />
désignée <strong>par</strong> l’ajout <strong>du</strong> délit de voyeurisme ? La vision<br />
dérobée d’une scène érotique menace-t-elle vraiment<br />
<strong>la</strong> protection <strong>du</strong> public ? N’est-ce pas l<strong>à</strong> un relent<br />
<strong>du</strong> fondamentalisme religieux cher aux « disciples<br />
de M. Bush » ?<br />
Effets pervers<br />
Au passage <strong>du</strong> temps, en l’absence d’une évaluation<br />
indivi<strong>du</strong>elle de risques, l’automatisme de l’enregistrement<br />
grossit de façon pléthorique le nombre des personnes<br />
fichées. En éditorial, <strong>la</strong> revue Economist 3 souligne<br />
cette faiblesse structurelle : « The police comp<strong>la</strong>in<br />
that having so many sex offenders on registries makes<br />
it hard to keep track of the truly dangerous ones.<br />
Cash that might be spent on treating sex offenders<br />
– which sometimes works – is spent on huge<br />
indiscriminate registries. Public registers drive<br />
serious offenders underground, which makes<br />
them harder to track and more likely to reoffend.<br />
And registers give <strong>par</strong>ents a false sense of security:<br />
most sex offenders are never even reported, let<br />
alone convicted. »<br />
L’organisme Human Rights Watch 4 a sévèrement critiqué<br />
<strong>la</strong> politique d’enregistrement des délinquants sexuels.<br />
La popu<strong>la</strong>tion a raison de craindre pour les enfants<br />
<strong>la</strong> menace <strong>du</strong> prédateur sexuel. Mais d’indiquer le<br />
rapport, les statistiques gouvernementales indiquent<br />
que <strong>la</strong> plu<strong>par</strong>t des abus sexuels commis sur des enfants<br />
sont le fait des membres de <strong>la</strong> famille, des personnes<br />
de confiance ou sans antécédents judiciaires.<br />
Aux États-Unis, un nombre croissant d’États et de<br />
municipalités interdisent aux délinquants fichés de vivre<br />
<strong>à</strong> proximité ou de côtoyer certains lieux, tels les écoles, les<br />
garderies, les <strong>par</strong>cs et les terrains de jeu. Ces restrictions<br />
de résidence engendrent ostracisme et discrimination.<br />
La journaliste Manon Cornellier 5 a bien compris <strong>la</strong><br />
démarche démagogique <strong>du</strong> gouvernement Harper :<br />
« Les conservateurs suivent un scénario bien établi.<br />
Leurs projets semblent, au premier abord, répondre<br />
aux attentes, mais ils sont toujours truffés de mesures<br />
<strong>à</strong> saveur revancharde qui poussent <strong>la</strong> répression<br />
un cran plus loin. »<br />
On ne saurait mieux dire !<br />
1<br />
R. c. Beaudry, [2007] 1 R.C.S. 190, <strong>par</strong>.37<br />
2<br />
Le Journal de <strong>Québec</strong>, numéro <strong>du</strong> 18-08-2009<br />
3<br />
Numéro <strong>du</strong> 06-08-09, America’s unjust sex <strong>la</strong>ws<br />
4<br />
No Easy Answers : Sex Offender Laws in the United States,<br />
11 septembre 2007<br />
5<br />
Le Devoir, numéro <strong>du</strong> 10-06-09, « La Force de l’intimidation »<br />
Cet article n’engage<br />
que <strong>la</strong> responsabilité de son auteur.<br />
Jean-C<strong>la</strong>ude Hébert est professeur associé<br />
au Dé<strong>par</strong>tement des sciences juridiques de l’UQAM<br />
jch@videotron.ca<br />
12 Octobre 2009<br />
Le Journal<br />
<strong>Barreau</strong> <strong>du</strong> <strong>Québec</strong>
Rentrée judiciaire <strong>à</strong> <strong>Québec</strong><br />
Une profession engagée<br />
Mé<strong>la</strong>nie Beaudoin, avocate<br />
Améliorer l’accessibilité <strong>à</strong> <strong>la</strong> <strong>justice</strong>, s’engager en tant qu’avocat et saisir les occasions. Tels étaient<br />
les mots d’ordre de <strong>la</strong> rentrée judiciaire de <strong>Québec</strong>.<br />
C’est en présence de nombreux invités internationaux, provenant des Cours de<br />
Versailles, de Paris et de Bruxelles, des <strong>Barreau</strong>x de <strong>la</strong> Floride et de Strasbourg ainsi<br />
que de plusieurs Jeunes <strong>Barreau</strong>x européens, que s’est ouverte <strong>la</strong> rentrée des<br />
tribunaux, le 11 septembre dernier, <strong>à</strong> <strong>Québec</strong>. L’événement était suivi d’un cocktail<br />
dînatoire au Pavillon d’Espace 400 e , offrant une vue imprenable sur <strong>la</strong> présentation<br />
<strong>du</strong> Moulin <strong>à</strong> Images. La journée s’est <strong>par</strong> ailleurs amorcée <strong>par</strong> une conférence<br />
portant sur le droit des affaires en France et <strong>par</strong> <strong>la</strong> 6 e conférence annuelle C<strong>la</strong>ire-<br />
L’Heureux-Dubé, intitulée cette année Juridictions internationales et juridictions<br />
nationales : influences croisées.<br />
Résistance au changement<br />
Premier <strong>à</strong> prendre <strong>la</strong> <strong>par</strong>ole, Robert Pidgeon, juge en chef associé de <strong>la</strong> Cour<br />
supérieure, a axé son discours sur le changement et les résistances qui sont <strong>par</strong>fois<br />
vécues dans de telles situations, les acteurs concernés ne vou<strong>la</strong>nt pas sortir<br />
de leur zone de confort. Toutefois, selon le juge Pidgeon, <strong>à</strong> l’heure actuelle,<br />
l’efficacité et même <strong>la</strong> survie <strong>du</strong> système judiciaire commandent un changement.<br />
Les enjeux <strong>du</strong> système judiciaire, visant une plus grande accessibilité <strong>à</strong> <strong>la</strong> <strong>justice</strong>,<br />
sont <strong>la</strong> simplification <strong>du</strong> processus judiciaire, l’utilisation des technologies, une<br />
meilleure gestion des instances et <strong>la</strong> mise en p<strong>la</strong>ce de systèmes de facilitation et de<br />
règlement des litiges. Cependant, des séances d’information données depuis cinq ans<br />
<strong>par</strong> le ministre de <strong>la</strong> Justice, les juges en chef et les bâtonniers ont démontré une<br />
résistance importante aux enjeux de <strong>la</strong> <strong>par</strong>t des acteurs <strong>du</strong> système judiciaire.<br />
Certaines expériences de changement ont été tentées et elles se sont avérées<br />
fructueuses, note le juge Pidgeon, notamment certaines requêtes qui peuvent être<br />
enten<strong>du</strong>es <strong>par</strong> conférence téléphonique ou visioconférence ou <strong>la</strong> simplification de<br />
certains actes de procé<strong>du</strong>res. La mise en p<strong>la</strong>ce de ces exemples a été réalisée, entre<br />
autres, grâce <strong>à</strong> <strong>la</strong> col<strong>la</strong>boration entre le <strong>Barreau</strong> de <strong>Québec</strong> et <strong>la</strong> magistrature, et <strong>à</strong> <strong>la</strong><br />
confiance qui existe entre les acteurs. Pour le juge Pidgeon, ce ne sont pas les<br />
modifications tape-<strong>à</strong>-l’œil qui seront les plus efficaces, mais les petites mesures<br />
basées sur le gros bon sens. Le juge Pidgeon invite donc les avocats <strong>du</strong> <strong>Barreau</strong><br />
de <strong>Québec</strong> <strong>à</strong> innover et <strong>à</strong> col<strong>la</strong>borer afin de tendre vers une plus grande accessibilité<br />
<strong>à</strong> <strong>la</strong> <strong>justice</strong>.<br />
Savoir-faire, savoir-être<br />
Pour M e Lise Bergeron, bâtonnière de <strong>Québec</strong>, les avocats sont les meilleurs<br />
ambassadeurs pour le système judiciaire, pour en améliorer l’efficacité et<br />
l’accessibilité. La bâtonnière croit qu’aucune démarche ne peut réussir sans <strong>la</strong><br />
col<strong>la</strong>boration des avocats.<br />
M e Bergeron mise sur le savoir-faire et le savoir-être des avocats. Le savoir-faire des<br />
avocats est sans équivoque, en cette année d’inauguration de <strong>la</strong> formation<br />
permanente obligatoire. Le savoir-être, pour M e Bergeron, va au-del<strong>à</strong> de <strong>la</strong><br />
déontologie : c’est l’éthique des avocats, les valeurs d’honneur, de dignité,<br />
de loyauté et de respect. « Notre façon d’être accroît l’efficacité et l’accessibilité<br />
de notre système judiciaire. Ignorer les difficultés d’accessibilité, c’est nier<br />
les changements constatés dans notre société. Il est de notre responsabilité de nous<br />
adapter aux changements et nous avons cette capacité », ajoute <strong>la</strong> bâtonnière.<br />
<strong>Québec</strong>/Versailles : 20 e anniversaire<br />
M e Bergeron pense <strong>par</strong> ailleurs que l’Entente France/<strong>Québec</strong> pour <strong>la</strong> mobilité de <strong>la</strong><br />
main-d’œuvre offre des occasions incroyables, soulignant <strong>par</strong> <strong>la</strong> même occasion le<br />
20 e anniversaire de l’entente de jume<strong>la</strong>ge <strong>Québec</strong>/Versailles. Pour M e Jean Lory,<br />
bâtonnier de Versailles, c’était une fierté de représenter le <strong>Barreau</strong> de Versailles <strong>à</strong><br />
cette occasion, regrettant de ne pas avoir le temps de re<strong>la</strong>ter tout ce qui a été accompli<br />
grâce <strong>à</strong> cette entente. Les échanges et dialogues sur plusieurs sujets de droit, qui sont<br />
pourtant très loin de <strong>la</strong> Coutume de Paris, ont permis de tisser des liens, selon<br />
le bâtonnier Lory. Reprenant les propos de <strong>la</strong> bâtonnière Bergeron, il croit en l’absolue<br />
nécessité de l’éthique pour sauver <strong>la</strong> profession. « L’éthique a besoin de références<br />
pour ne pas devenir une morale close, et le jume<strong>la</strong>ge fournit ces références.<br />
Il est donc important de préserver le jume<strong>la</strong>ge afin de sauvegarder l’éthique. »<br />
Distinctions<br />
Le <strong>Barreau</strong> de <strong>Québec</strong> a profité de l’occasion pour honorer certains membres.<br />
Tout d’abord, le prix Louis-Philippe Pigeon, ayant pour but de reconnaître et de<br />
souligner les réalisations ou <strong>la</strong> contribution exceptionnelle d'un membre <strong>du</strong> Jeune<br />
<strong>Barreau</strong> de <strong>Québec</strong>, a été remis <strong>à</strong> M e Christian Trépanier. Engagé dans plusieurs<br />
dossiers d’envergure alors qu’il n’avait que quelques années de pratique, dont une<br />
cause en Cour suprême <strong>du</strong> Canada, M e Trépanier est une source d’inspiration pour<br />
les jeunes avocats, note M e Sébastien Jobin-Vermette, président <strong>du</strong> Jeune <strong>Barreau</strong><br />
de <strong>Québec</strong>. M e Trépanier a mentionné qu’il constatait <strong>la</strong> chance qu’il a eue d’avoir<br />
d’aussi beaux défis et d’avoir pu bénéficier de <strong>la</strong> confiance des associés de son<br />
cabinet. « Si j’avais un message <strong>à</strong> donner aux jeunes avocats, ce serait de croire en<br />
vos capacités et de ne pas avoir peur de saisir les occasions qui se présentent<br />
<strong>à</strong> vous. Qui sait où ce<strong>la</strong> peut vous mener ? », a ajouté le récipiendaire.<br />
// SUITE PAGE 14<br />
La bâtonnière de <strong>Québec</strong>, M e Lise Bergeron, s’adressant <strong>à</strong> l’assemblée <strong>à</strong> l’occasion de <strong>la</strong> cérémonie de <strong>la</strong> rentrée.<br />
Le Journal <strong>Barreau</strong> <strong>du</strong> <strong>Québec</strong> 13 Octobre 2009
Rentrée judiciaire <strong>à</strong> <strong>Québec</strong><br />
Une profession engagée<br />
SUITE DE LA PAGE 13<br />
Anniversaires d’inscription<br />
La Médaille <strong>du</strong> Conseil <strong>du</strong> <strong>Barreau</strong> a été remise <strong>à</strong> M es C<strong>la</strong>ude Belleau, John A.<br />
Boudreau, Pierre F. Côté, c.r., Severin Lachapelle, Fernand Morin et Gilles<br />
Rivard, c.r., pour leur 50 e anniversaire d’inscription au Tableau de l’Ordre,<br />
et M e René Amyot, c.r., A. Ed., pour son 60 e anniversaire d’inscription au Tableau<br />
de l’Ordre. Il importe de souligner que pour <strong>la</strong> première fois, <strong>la</strong> Médaille <strong>du</strong> Conseil<br />
<strong>du</strong> <strong>Barreau</strong> de <strong>Québec</strong> a été remise <strong>à</strong> une femme, M e Monique Perron, qui célébrait<br />
son 50 e anniversaire d’inscription. La rentrée judiciaire a aussi permis un moment<br />
touchant, alors que M e Charles Stein, c.r., a reçu <strong>la</strong> Médaille <strong>du</strong> Conseil <strong>du</strong> <strong>Barreau</strong><br />
pour son 75 e anniversaire d’inscription au Tableau de l’ordre, une première dans<br />
l’histoire <strong>du</strong> <strong>Barreau</strong> de <strong>Québec</strong>.<br />
M e Charles Stein, c.r., entouré de M es Fernand Morin, C<strong>la</strong>ude Belleau, Marcel Aubut, O.C., O.Q., c.r., A. Ed.,<br />
Pierre F. Côté, c.r., Severin Lachapelle, Monique Perron, Gilles Rivard, c.r., John A. Boudreau et <strong>la</strong> bâtonnière<br />
Lise Bergeron. Absent sur <strong>la</strong> photo : M e René Amyot, c.r., Ad. E.<br />
La Médaille <strong>du</strong> <strong>Barreau</strong> de <strong>Québec</strong> remise <strong>à</strong> M e Marcel Aubut<br />
M e Marcel Aubut, O.C., O.Q., c.r., A. Ed., a pour sa <strong>par</strong>t reçu <strong>la</strong> Médaille <strong>du</strong><br />
<strong>Barreau</strong> de <strong>Québec</strong>, <strong>la</strong> plus haute distinction de l’organisation. La bâtonnière<br />
Bergeron a souligné que les motifs ayant justifié <strong>la</strong> décision <strong>du</strong> <strong>Barreau</strong> de <strong>Québec</strong><br />
sont, entre autres, les faits marquants de <strong>la</strong> carrière <strong>du</strong> récipiendaire, sa<br />
contribution <strong>à</strong> l’avancement <strong>du</strong> droit sportif et son engagement social. Pratiquant le<br />
droit des affaires depuis une trentaine d’années, M e Aubut s’est aussi fait connaître<br />
pour ses faits d’armes <strong>à</strong> titre de dirigeant dans le monde <strong>du</strong> hockey professionnel.<br />
Il est aussi, depuis le 28 mars dernier, président <strong>du</strong> Comité olympique canadien.<br />
M e Aubut a remercié le <strong>Barreau</strong> de <strong>Québec</strong>, précisant que cette distinction le touche<br />
<strong>par</strong>ticulièrement, car elle lui est remise <strong>par</strong> ses pairs. Pour M e Aubut, <strong>la</strong> profession<br />
d’avocat est sa première passion. Il s’est dit fier de défendre les valeurs<br />
d’indépendance et de recherche de <strong>la</strong> <strong>justice</strong>. Il mentionne <strong>par</strong> ailleurs qu’il ne voit<br />
pas comment il aurait pu atteindre ses objectifs sans <strong>la</strong> formation et l’ouverture<br />
qu’offre <strong>la</strong> profession d’avocat. Il témoigne de <strong>la</strong> gratitude qu’il a éprouvée <strong>à</strong> l’égard<br />
de l’ancien premier ministre <strong>du</strong> <strong>Québec</strong> Jean Lesage, son mentor, qui l’a convaincu<br />
que rien n’est impossible. M e Aubut indique qu’il est important de tirer profit<br />
des occasions que propose <strong>la</strong> profession d’avocat.<br />
S’impliquer<br />
M e Pierre Chagnon, bâtonnier <strong>du</strong> <strong>Québec</strong>, estime que les avocats doivent<br />
s’investir dans le façonnement de <strong>la</strong> société et faire <strong>la</strong> promotion de <strong>la</strong> primauté <strong>du</strong><br />
droit. Il croit <strong>à</strong> l’engagement pro bono des avocats, un service altruiste et gratuit<br />
offert <strong>à</strong> <strong>la</strong> communauté, et <strong>à</strong> <strong>la</strong> nécessité de miser davantage sur l’accompagnement<br />
des clients et <strong>la</strong> prévention des conflits. Il mentionne <strong>par</strong> ailleurs deux nouveaux<br />
groupes de travail formés <strong>par</strong> le <strong>Barreau</strong>, soit un groupe de travail sur l’efficacité<br />
des modes de protection des é<strong>par</strong>gnants et l’autre portant sur <strong>la</strong> réforme <strong>du</strong> régime<br />
fiscal, visant notamment une détaxation des services juridiques.<br />
Finalement, M. Michel Bouchard, sous-ministre de <strong>la</strong> Justice <strong>du</strong> <strong>Québec</strong>,<br />
a indiqué que le ministère favorise <strong>la</strong> <strong>justice</strong> <strong>par</strong>ticipative comme solution de<br />
rechange au recours aux tribunaux. Il indique <strong>par</strong> ailleurs que <strong>la</strong> modernisation <strong>du</strong><br />
Code de procé<strong>du</strong>re civile devrait aboutir au cours des prochains mois. « Notre but,<br />
c’est que les Québécois s’approprient véritablement leur système de <strong>justice</strong> »,<br />
affirme le sous-ministre.<br />
14 Octobre 2009<br />
Le Journal<br />
<strong>Barreau</strong> <strong>du</strong> <strong>Québec</strong>
La rentrée en région<br />
Abitibi-Témiscamingue<br />
Les avocats de l'Abitibi-Témiscamingue ont eu droit <strong>à</strong> deux premières cette année<br />
pour <strong>la</strong> rentrée : le retour en force de <strong>la</strong> cérémonie de l'ouverture des tribunaux<br />
et <strong>la</strong> présence exceptionnelle des trois juges en chef. « Ça ne s'était jamais vu en<br />
Abitibi », affirme M e Isabelle Breton, <strong>la</strong> première conseillère de <strong>la</strong> section.<br />
Le juge en chef de <strong>la</strong> Cour <strong>du</strong> <strong>Québec</strong>, Guy Gagnon, a été honoré <strong>à</strong> cette occasion,<br />
alors qu'il a reçu le Mérite <strong>du</strong> <strong>Barreau</strong> de l'Abitibi-Témiscamingue. Soulignons que<br />
<strong>par</strong> <strong>la</strong> suite, il a été nommé juge <strong>à</strong> <strong>la</strong> Cour d’appel <strong>du</strong> <strong>Québec</strong>. Par ailleurs,<br />
plusieurs avocats ont assisté aux formations, au tournoi de golf, <strong>à</strong> <strong>la</strong> ba<strong>la</strong>de en<br />
ponton sur <strong>la</strong> rivière Harricana et au souper soulignant <strong>la</strong> rentrée.<br />
Longueuil<br />
M e Michel Girouard, bâtonnier de l'Abitibi-Témiscamingue, Jacques Viens, juge coordonnateur de <strong>la</strong><br />
Cour supérieure, Guy Gagnon, juge en chef de <strong>la</strong> Cour <strong>du</strong> <strong>Québec</strong>, Michel Robert, juge en chef<br />
<strong>du</strong> <strong>Québec</strong>, François Rol<strong>la</strong>nd, juge en chef de <strong>la</strong> Cour supérieure, Denyse Le<strong>du</strong>c, juge coordonnatrice<br />
de <strong>la</strong> Cour <strong>du</strong> <strong>Québec</strong>, et Gérald R. Tremb<strong>la</strong>y, bâtonnier sortant <strong>du</strong> <strong>Québec</strong>.<br />
Photo : L’Écho Abitibien<br />
M e Marco Labrie, bâtonnier de <strong>la</strong> section, <strong>à</strong> gauche, a remis le Mérite <strong>du</strong> <strong>Barreau</strong> de Longueuil <strong>à</strong> C<strong>la</strong>ude<br />
H. Chicoine, juge <strong>à</strong> <strong>la</strong> Cour <strong>du</strong> <strong>Québec</strong>, Chambre civile.<br />
Le juge Guy Gagnon, honoré <strong>du</strong> Mérite <strong>du</strong><br />
<strong>Barreau</strong> de l'Abitibi-Témiscamingue, a reçu une<br />
aquarelle de l'artiste Renée Carrier représentant<br />
<strong>la</strong> résidence familiale de son enfance <strong>à</strong> Amos.<br />
Les avocats et juges ont profité d'une ba<strong>la</strong>de en<br />
ponton <strong>à</strong> saveur historique sur <strong>la</strong> rivière Harricana.<br />
À l'avant : Micheline Laliberté, juge coordonnatrice de <strong>la</strong> Cour <strong>du</strong> <strong>Québec</strong> pour <strong>la</strong> Montérégie; Michel<br />
Simard, juge en chef adjoint de <strong>la</strong> Cour <strong>du</strong> <strong>Québec</strong>, Chambre civile; François Rol<strong>la</strong>nd, président d'honneur<br />
et juge en chef de <strong>la</strong> Cour supérieure; Carole Julien, juge coordonnatrice de <strong>la</strong> Cour supérieure <strong>du</strong><br />
district de Longueuil. À l'arrière : M e Danyel Laporte, président de l'Association des avocats et avocates<br />
de province; M e François Legendre, président de l'Association <strong>du</strong> Jeune <strong>Barreau</strong> de Longueuil; M e Lyne<br />
Morin, première conseillère <strong>du</strong> <strong>Barreau</strong> de Longueuil; M e Marc-André Gauthier, vice-président de l'AJBL;<br />
M e Pierre Chagnon, bâtonnier <strong>du</strong> <strong>Québec</strong>; M e Marie-C<strong>la</strong>ude Dagenais, trésorière de l'AJBL; M e Juliette<br />
Lucas, administratrice de l'AJBL et M e Marco Labrie, bâtonnier <strong>du</strong> <strong>Barreau</strong> de Longueuil.<br />
Saguenay-Lac-St-Jean<br />
Environ 75 invités ont assisté <strong>à</strong> <strong>la</strong> rentrée judiciaire qui était co-présidée <strong>par</strong> Mario<br />
Tremb<strong>la</strong>y, juge en chef associé de <strong>la</strong> Cour <strong>du</strong> <strong>Québec</strong>, et <strong>par</strong> Robert Pidgeon,<br />
juge en chef associé de <strong>la</strong> Cour supérieure. Le bâtonnier <strong>du</strong> <strong>Québec</strong> M e Pierre<br />
Chagnon a dénoncé <strong>la</strong> TVQ sur les frais juridiques tandis que M e Jean Hudon,<br />
bâtonnier <strong>du</strong> Saguenay–Lac-Saint-Jean, a mis en garde les avocats envers <strong>la</strong><br />
surexposition médiatique, question de préserver une bonne image de <strong>la</strong> profession.<br />
Outaouais<br />
Une centaine de personnes étaient présentes <strong>à</strong> <strong>la</strong> rentrée des tribunaux, qui a été<br />
suivie d'un cocktail dînatoire. La journée a débuté <strong>par</strong> <strong>la</strong> formation La conférence<br />
de règlement <strong>à</strong> l'amiable : tout ce que vous devez savoir, donnée <strong>par</strong> Marc De<br />
Wever, juge <strong>à</strong> <strong>la</strong> Cour supérieure responsable des conférences de règlement <strong>à</strong><br />
l'amiable, Pierre Isabelle, juge coordonnateur <strong>à</strong> <strong>la</strong> Cour supérieure, Raymond<br />
Séguin, juge coordonnateur <strong>à</strong> <strong>la</strong> Cour <strong>du</strong> <strong>Québec</strong> ainsi que <strong>par</strong> M e Miville<br />
Tremb<strong>la</strong>y, avocat et médiateur. Plus de 75 avocats y ont assisté.<br />
Le juge en chef associé de <strong>la</strong> Cour supérieure <strong>du</strong> <strong>Québec</strong> Robert Pidgeon, le bâtonnier <strong>du</strong> Saguenay–<br />
Lac-St-Jean M e Jean Hudon, <strong>la</strong> ministre de <strong>la</strong> <strong>justice</strong> M e Kathleen Weil et le juge en chef associé de <strong>la</strong><br />
Cour <strong>du</strong> <strong>Québec</strong> Mario Tremb<strong>la</strong>y.<br />
M e Christian Charrière-Bournazel, bâtonnier de l’Ordre de Paris; M e Kathleen Weil, ministre de <strong>la</strong> <strong>justice</strong><br />
<strong>du</strong> <strong>Québec</strong>; M e Lucie Lalonde, bâtonnière <strong>du</strong> <strong>Barreau</strong> de l'Outaouais, M e Pierre Chagnon, bâtonnier <strong>du</strong><br />
<strong>Barreau</strong> <strong>du</strong> <strong>Québec</strong>; M e Christine Ruetsch, bâtonnière de l’Ordre des Avocats <strong>du</strong> <strong>Barreau</strong> de Strasbourg.<br />
Le Journal<br />
<strong>Barreau</strong> <strong>du</strong> <strong>Québec</strong><br />
15 Octobre 2009
<strong>Barreau</strong>x de section<br />
Laurentides-Lanaudière<br />
5 <strong>à</strong> 7 <strong>du</strong> Jeune <strong>Barreau</strong><br />
Le Jeune <strong>Barreau</strong> des Laurentides-Lanaudière organise<br />
un 5 <strong>à</strong> 7 pour tous les avocats de <strong>la</strong> section ainsi<br />
que pour les huissiers de <strong>justice</strong> et employés <strong>du</strong> Pa<strong>la</strong>is<br />
de <strong>justice</strong>.<br />
Date : jeudi 29 octobre<br />
Lieu : East Side Mario's, 255, rue de Martigny Ouest,<br />
Saint-Jérôme<br />
Infos sur les petites créances : date reportée<br />
La séance d'informations sur les petites créances qui<br />
devait avoir lieu le 7 octobre 2009 a été reportée au<br />
mercredi 18 novembre, de 18 h <strong>à</strong> 20 h.<br />
Arthabaska<br />
125 ans <strong>à</strong> Drummondville<br />
Arthabaska (suite)<br />
Plus de 50 avocats d'Arthabaska ont célébré les 125 ans de<br />
<strong>la</strong> section <strong>à</strong> Drummondville cet été. Pour l'occasion, André<br />
Biron, juge retraité de <strong>la</strong> Cour supérieure, ayant aussi<br />
siégé ad hoc <strong>à</strong> <strong>la</strong> Cour d'appel pendant quelques années,<br />
a donné une conférence. Il a fait un survol de <strong>la</strong> pratique<br />
<strong>du</strong> droit dans <strong>la</strong> région de Drummondville depuis les<br />
125 dernières années, insistant surtout sur les 50 dernières<br />
années et pimentant son allocution d'anecdotes<br />
personnelles tirées de sa pratique d'avocat et de juge<br />
Bedford (suite)<br />
L'équipe gagnante est celle <strong>du</strong> bureau Grégoire Poitras Payette<br />
Rhéaume et associés formée de M es Charles-André Girard,<br />
François Grégoire, David Rhéaume et Jean-Guy Payette.<br />
Photo : L’Écho Abitibien<br />
Le conférencier André Biron<br />
D’autres rentrées <strong>à</strong> voir en novembre<br />
Le comité organisateur de l'évènement : Suzanne Paradis, Marie-Lise<br />
C<strong>la</strong>ir, Christine Jutras, Louks Beaulieu et Isabelle Bonin.<br />
Bedford<br />
Le grand retour <strong>du</strong> tournoi de golf<br />
Le Jeune <strong>Barreau</strong> a tenu sa promesse. Dès <strong>la</strong> première<br />
année de sa reconstitution, il a redonné vie au<br />
traditionnel tournoi de golf. Trente-deux golfeurs se<br />
sont donné rendez-vous au Club de golf <strong>du</strong> Lac Brome,<br />
dont plusieurs en étaient <strong>à</strong> leur premier essai ! Les<br />
profits de l'activité ont été versés <strong>à</strong> un organisme de<br />
droits d’accès supervisés qui veut s’imp<strong>la</strong>nter <strong>à</strong> Granby<br />
sous <strong>la</strong> supervision <strong>du</strong> Parenfant de Cowansville.<br />
M es Célina St-François, Christelle Dorion, Pascale Gauthier et<br />
Allyson Guérin qui formaient l'équipe des débutantes se sont<br />
beaucoup amusées.<br />
La bâtonnière Nathalie Fournier remet le 3 e Mérite <strong>du</strong> <strong>Barreau</strong> de<br />
Bedford <strong>à</strong> M e Christine Fournier de Granby.<br />
La bâtonnière de Bedford, M e Nathalie Fournier, et <strong>la</strong> bâtonnière<br />
sortante M e Line Nadeau<br />
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1 866 954-3529<br />
16 Octobre 2009<br />
Le Journal<br />
<strong>Barreau</strong> <strong>du</strong> <strong>Québec</strong>
<strong>Barreau</strong>x de section<br />
Outaouais<br />
Mini-congrès <strong>du</strong> <strong>Barreau</strong> de l'Outaouais<br />
Le <strong>Barreau</strong> de l'Outaouais organise une journée complète<br />
de formation qui se terminera <strong>par</strong> le traditionnel<br />
Banquet de Noël.<br />
Formation en criminel<br />
Activité : Cour suprême <strong>du</strong> Canada :<br />
revue de <strong>la</strong> juris prudence récente<br />
Conférencier : M e François Lacasse<br />
Formation en droit de <strong>la</strong> famille<br />
Concilier le droit de <strong>la</strong> famille et le droit de <strong>la</strong> faillite<br />
Conférenciers : M e Isabelle Michaud et Marc Lafrenière<br />
Formation en droit civil<br />
Activité : La règle de <strong>la</strong> proportionnalité<br />
en procé<strong>du</strong>re civile<br />
Conférencier : M e Charles Belleau<br />
Formation en pratique professionnelle<br />
Activité : Intervention auprès de personnes en état<br />
de crise et de crise suicidaire<br />
Conférencière : M e Marie-Josée Williams<br />
Date : vendredi 27 novembre<br />
Lieu : Château Montebello<br />
Infos : www.barreauoutaouais.qc.ca<br />
ou info@barreauoutaouais.qc.ca<br />
Bas-Saint-Laurent – Gaspésie<br />
– Îles-de-<strong>la</strong>-Madeleine<br />
Formations<br />
Activité : Décrypter les gestes afin d'intervenir<br />
immédia tement lors de vos p<strong>la</strong>idoiries<br />
Date : jeudi 8 octobre<br />
Lieu : Gaspé<br />
Activité : La nouvelle gouvernance des établissements<br />
<strong>du</strong> secteur de l'é<strong>du</strong>cation<br />
Date : mardi, 27 octobre<br />
Lieu : Rimouski<br />
Infos : www.barreau.qc.ca/formation<br />
Laval<br />
Formation en techniques de p<strong>la</strong>idoirie<br />
L'Association <strong>du</strong> Jeune <strong>Barreau</strong> de Laval offre l'occasion<br />
aux avocats de <strong>par</strong>faire leurs compétences de p<strong>la</strong>ideur.<br />
La formation sera donnée sous <strong>la</strong> supervision <strong>du</strong><br />
juge Yves Fournier de <strong>la</strong> Cour municipale de Laval<br />
et d'un spécialiste en coaching. Les <strong>par</strong>ticipants recevront<br />
un dossier et devront pré<strong>par</strong>er leur p<strong>la</strong>idoirie deux<br />
semaines avant l'activité. Cette formation est reconnue<br />
<strong>par</strong> le <strong>Barreau</strong> <strong>du</strong> <strong>Québec</strong>.<br />
Date : mardi 10 et mercredi 11 novembre, de 18 h <strong>à</strong> 21 h<br />
Inscription : M e Andrée-Anne Simard, 450-668-1920<br />
ou andree-anne.simard@saraloi.com<br />
Coût : 250 $, goûter inclus.<br />
Richelieu<br />
Tournoi de golf annuel<br />
Les avocats de <strong>la</strong> section se sont donné rendez-vous le 2 septembre<br />
pour le tournoi de golf annuel au Club de golf de St-Hyacinthe.<br />
Le tournoi était suivi d’un souper au cours <strong>du</strong>quel furent honorés<br />
les membres <strong>du</strong> quatuor gagnant qui ont, encore cette année, réussi<br />
<strong>à</strong> défendre leur titre avec brio : M e Daniel Kimpton, M e Jean Pierre<br />
Boileau, M e Jacques Sylvestre père et M e Jacques Sylvestre fils.<br />
Saguenay–Lac-Saint-Jean<br />
Inauguration de <strong>la</strong> salle Pierre-Bergeron<br />
La ministre de <strong>la</strong> <strong>justice</strong> Kathleen Weil a assisté le<br />
4 septembre <strong>à</strong> <strong>la</strong> cérémonie de désignation de <strong>la</strong> salle<br />
Pierre-Bergeron au Pa<strong>la</strong>is de <strong>justice</strong> de Chicoutimi.<br />
La salle 3.01 porte désormais le nom de feu le juge<br />
Pierre Bergeron qui a exercé ses fonctions de juge<br />
<strong>à</strong> <strong>la</strong> Cour supérieure de 1983 <strong>à</strong> 1997. Il est décédé il y<br />
a cinq ans.<br />
Conseil de l'Association <strong>du</strong> Jeune <strong>Barreau</strong><br />
<strong>du</strong> Saguenay–Lac-Saint-Jean 2009-2010<br />
À l'avant Louis Boivin, Chantale Girardin, Félix Lamonde et <strong>à</strong><br />
l'arrière Mylène Potvin, <strong>la</strong> secrétaire Karen Inkel, <strong>la</strong> trésorière Julie<br />
Murray et <strong>la</strong> présidente Anne-Julie Gilbert. La vice-présidente<br />
Myriam Gaudreault et le conseiller Jean-Philippe Boivin sont<br />
absents de <strong>la</strong> photo.<br />
À surveiller : le Congrès régional<br />
La journée <strong>du</strong> 13 novembre est réservée <strong>à</strong> diverses<br />
activités de formation. La soirée annuelle se tiendra le<br />
14. On y honorera les avocats qui célèbrent leurs 25<br />
ans et 50 ans de pratique.<br />
Date : vendredi 13 et samedi 14 novembre<br />
Lieu : Motel Universel, Alma<br />
Activité bénéfice<br />
GRAND TIRAGE<br />
12 PRIX <strong>à</strong> gagner<br />
Les profits réalisés <strong>à</strong> l'occasion de ce tirage seront utilisés<br />
pour financer les activités de <strong>la</strong> Fondation <strong>du</strong> <strong>Barreau</strong> <strong>du</strong> <strong>Québec</strong>.<br />
1<br />
er<br />
PRIX 2 e<br />
PRIX 10 AUTRES PRIX<br />
Un contrat de<br />
location d’auto<br />
une valeur de<br />
36 000 $<br />
Coût <strong>du</strong> billet :<br />
100 $<br />
Une croisière<br />
une valeur de<br />
14 000 $<br />
10 téléviseurs<br />
une valeur de<br />
1 000 $ chacun<br />
Date <strong>du</strong> tirage : 15 janvier 2010, 17 h<br />
Valeur totale des prix :<br />
60 000<br />
$<br />
Billets disponibles au secrétariat de <strong>la</strong> Fondation<br />
514 954-3461 infofondation@barreau.qc.ca<br />
Règlements <strong>du</strong> concours : www.fondation<strong>du</strong>barreau.qc.ca<br />
Le Journal<br />
<strong>Barreau</strong> <strong>du</strong> <strong>Québec</strong><br />
17 Octobre 2009
<strong>Barreau</strong> de Montréal<br />
Journée <strong>du</strong> <strong>Barreau</strong> 2009<br />
Un appel pour une <strong>justice</strong> accessible<br />
Lisa Marie Noël<br />
« Pour une <strong>justice</strong> accessible ». Ce thème était sur toutes les lèvres lors de <strong>la</strong> Journée <strong>du</strong> <strong>Barreau</strong> <strong>du</strong><br />
10 septembre. Il était d'abord sur les lèvres de Nico<strong>la</strong>s Plourde, qui en a fait <strong>la</strong> priorité de son bâtonnat.<br />
Il était aussi sur les lèvres <strong>du</strong> juge Michel Robert, président d'honneur de <strong>la</strong> journée, et de <strong>la</strong> ministre<br />
de <strong>la</strong> Justice Kathleen Weil, qui a assisté <strong>à</strong> <strong>la</strong> cérémonie.<br />
Le bâtonnier de Montréal Nico<strong>la</strong>s Plourde ne se <strong>la</strong>sse pas de <strong>par</strong>ler d'accessibilité<br />
<strong>à</strong> <strong>la</strong> <strong>justice</strong>. « Je crois en fait que certaines questions très importantes, qui sont des<br />
enjeux de société, ne peuvent faire l'objet de suffisamment de discussion tant et<br />
aussi longtemps qu'une solution satisfaisante n'aura pas été trouvée », a-t-il déc<strong>la</strong>ré.<br />
Et le travail ne fait que commencer. La <strong>justice</strong> souffre de sous-financement.<br />
Le bâtonnier donne l'exemple <strong>du</strong> programme d'Aide juridique, dont les seuils<br />
d'admissibilité demandent <strong>à</strong> être révisés. « Il y a 25 ans, lorsque l'Aide juridique<br />
a été mise en p<strong>la</strong>ce, une personne gagnant le sa<strong>la</strong>ire minimum y était admissible.<br />
Aujourd’hui, il faut presque être sous le seuil de <strong>la</strong> pauvreté pour y avoir droit »,<br />
souligne-t-il.<br />
Le juge en chef de <strong>la</strong> Cour d'appel Michel Robert, <strong>par</strong> son discours, prône <strong>la</strong><br />
modernisation <strong>du</strong> système de <strong>justice</strong>. « Le public habitué <strong>à</strong> commander sur Internet<br />
un article, qu'il paye instantanément avec sa carte de crédit et qu'il reçoit le<br />
lendemain <strong>par</strong> <strong>la</strong> poste, ne tolérera pas longtemps nos façons moyenâgeuses<br />
de rendre <strong>la</strong> <strong>justice</strong>, a-t-il affirmé. Le système de <strong>justice</strong> doit évoluer, notamment,<br />
<strong>par</strong> les nouvelles technologies : visioconférences, auditions <strong>à</strong> distance, pro<strong>du</strong>ction<br />
électronique des documents, constitution <strong>du</strong> dossier électronique et accélération<br />
de <strong>la</strong> prise de décision. »<br />
Il a demandé aux avocats présents d'imaginer une visite de Samuel de Champ<strong>la</strong>in<br />
au Pa<strong>la</strong>is de <strong>justice</strong> de Montréal, 401 ans après avoir fondé <strong>Québec</strong>. « Imaginez son<br />
dépaysement en entrant dans une tour de 18 étages et de 97 salles d'audience.<br />
Mais une fois dans cette salle d'audience, il reconnaîtrait facilement l'endroit où<br />
il se trouve. Il verrait <strong>à</strong> l'avant sur une estrade des hommes revêtus d’une robe<br />
<strong>du</strong> Moyen-âge rouge. Il en verrait d'autres vêtus d’une robe noire s'adressant<br />
aux premiers et p<strong>la</strong>idant au nom d'un justiciable <strong>à</strong> <strong>la</strong> barre. Il verrait un greffier<br />
rédiger un procès-verbal de façon manuscrite », illustre-t-il. Rien n'a vraiment<br />
changé en 400 ans, et il est temps de s'y mettre, souhaite le juge Robert.<br />
Le juge en chef s'est dit satisfait des actions de <strong>la</strong> ministre de <strong>la</strong> Justice Kathleen<br />
Weil visant <strong>à</strong> améliorer l'accessibilité <strong>à</strong> <strong>la</strong> <strong>justice</strong>, notamment en rouvrant le<br />
chantier de <strong>la</strong> réforme <strong>du</strong> Code de procé<strong>du</strong>re civile. « La ministre l'a fait dans un<br />
nouvel esprit de simplification <strong>du</strong> processus judiciaire et en concertation avec tous<br />
les intervenants <strong>du</strong> système de <strong>justice</strong> : juges, avocats, notaires, doyens et<br />
professeurs de droit et administrateurs judiciaires », a dit le juge.<br />
À noter <strong>à</strong> l’agenda<br />
Pour obtenir plus de renseignements sur les activités ci-après, consultez le site<br />
Web <strong>du</strong> <strong>Barreau</strong> de Montréal au www.barreaudemontreal.qc.ca ou<br />
communiquez avec M me Linda Marcotte, au 514 866-9392, poste 221.<br />
Colloque <strong>Barreau</strong> de Montréal – CAIJ<br />
Cour supérieure et Cour <strong>du</strong> <strong>Québec</strong> :<br />
La gestion d’instance en matière criminelle<br />
8 octobre 2009 <strong>à</strong> 16 h 30 – Salle Jules-Deschênes (5.15) <strong>du</strong> Pa<strong>la</strong>is de <strong>justice</strong><br />
Activité reconnue aux fins de <strong>la</strong> formation continue obligatoire : 2 heures<br />
Dîner-conférence <strong>Barreau</strong> de Montréal – CAIJ<br />
Comité des avocates dans <strong>la</strong> profession :<br />
Conciliation travail-famille et choix de carrière<br />
22 octobre 2009 <strong>à</strong> 12 h – Club St-James (1145, avenue Union, Montréal)<br />
Activité en attente d’être reconnue aux fins de <strong>la</strong> formation continue obligatoire<br />
Colloque <strong>Barreau</strong> de Montréal – CAIJ<br />
English speaking section:<br />
Trial practice do’s and don’ts: hot tips from the experts<br />
10 novembre 2009 <strong>à</strong> 16 h – Salle Jules-Deschênes (5.15) <strong>du</strong> Pa<strong>la</strong>is de <strong>justice</strong><br />
Activité reconnue aux fins de <strong>la</strong> formation continue obligatoire : 2 heures<br />
Colloque <strong>Barreau</strong> de Montréal – CAIJ<br />
Tribunal des professions :<br />
Des changements en vue<br />
19 novembre 2009 <strong>à</strong> 16 h 30 – Salle Jules-Deschênes (5.15) <strong>du</strong> Pa<strong>la</strong>is de <strong>justice</strong><br />
Activité en attente d’être reconnue aux fins de <strong>la</strong> formation continue obligatoire<br />
Dîner-conférence <strong>Barreau</strong> de Montréal – CAIJ<br />
Comité des avocates dans <strong>la</strong> profession :<br />
Managing your career in challenging times and beyond<br />
30 novembre 2009 <strong>à</strong> 12 h – Club St-James (1145, avenue Union, Montréal)<br />
Activité en attente d’être reconnue aux fins de <strong>la</strong> formation continue obligatoire<br />
160 ans<br />
La Journée <strong>du</strong> <strong>Barreau</strong> marquait aussi le début de <strong>la</strong> 160 e année <strong>du</strong> <strong>Barreau</strong> de<br />
Montréal. « C'est un p<strong>la</strong>isir d'être ici aujourd'hui pour <strong>la</strong> rentrée <strong>à</strong> Montréal,<br />
d'autant plus que le <strong>Barreau</strong> de Montréal célèbre cette année ses 160 ans, comme<br />
le <strong>Barreau</strong> <strong>du</strong> <strong>Québec</strong> », a indiqué le bâtonnier <strong>du</strong> <strong>Québec</strong>, M e Pierre Chagnon.<br />
Il a encouragé les avocats <strong>à</strong> s'engager dans <strong>la</strong> profession et <strong>à</strong> jouer leur rôle de<br />
défenseur de l'état de droit. « Nous sommes des acteurs importants dans les débats<br />
de société sur <strong>la</strong> <strong>justice</strong> et sur le droit. Nous devons y <strong>par</strong>ticiper afin de nourrir et<br />
de mériter <strong>la</strong> confiance <strong>du</strong> public et des gouvernements. »<br />
Il a lui aussi fait son p<strong>la</strong>idoyer pour l'accessibilité <strong>à</strong> <strong>la</strong> <strong>justice</strong> en demandant aux<br />
avocats plus d'engagement dans les activités pro bono. « Je ne <strong>par</strong>le pas <strong>du</strong> pro bono<br />
qui s'intègre dans une démarche d'affaires ou de recherche de clientèle,<br />
mais de véritables services gratuits <strong>à</strong> <strong>la</strong> communauté », a précisé M e Chagnon.<br />
Une ministre pour <strong>la</strong> cause<br />
La ministre de <strong>la</strong> Justice Kathleen Weil était <strong>la</strong> conférencière d'honneur lors<br />
<strong>du</strong> déjeuner de <strong>la</strong> rentrée. « Vous savez combien ce sujet me tient <strong>par</strong>ticulièrement<br />
<strong>à</strong> cœur », annonce-t-elle d'entrée de jeu, <strong>par</strong><strong>la</strong>nt de l'accessibilité <strong>à</strong> <strong>la</strong> <strong>justice</strong>.<br />
Plusieurs initiatives <strong>par</strong>tout au <strong>Québec</strong> ont contribué cette dernière année<br />
<strong>à</strong> améliorer l'accès <strong>à</strong> <strong>la</strong> <strong>justice</strong>. Elle cite les projets-pilotes de gestion de l'instance<br />
<strong>à</strong> Longueuil, d'expert unique <strong>à</strong> Laval, <strong>la</strong> table ronde sur les modes alternatifs<br />
de résolution des conflits <strong>à</strong> Montréal, les Rendez-vous de <strong>la</strong> <strong>justice</strong> qui se sont<br />
déroulés dans de nombreuses régions de <strong>la</strong> province. « Je mise énormément sur <strong>la</strong><br />
modernisation de <strong>la</strong> procé<strong>du</strong>re civile qui est, selon moi, le fer de <strong>la</strong>nce de<br />
l'accessibilité <strong>à</strong> <strong>la</strong> <strong>justice</strong> », a ajouté <strong>la</strong> ministre.<br />
« Nous nous sommes réjouis que vous ayez fait de l'accessibilité <strong>à</strong> <strong>la</strong> <strong>justice</strong> une de<br />
vos priorités, notamment en <strong>la</strong>nçant l'idée des Centres de <strong>justice</strong> de proximité.<br />
Vous pouvez compter sur l'appui indéfectible <strong>du</strong> <strong>Barreau</strong> dans toutes vos<br />
démarches visant <strong>à</strong> améliorer l'accessibilité <strong>à</strong> <strong>la</strong> <strong>justice</strong> », a conclu le bâtonnier de<br />
Montréal, M e Nico<strong>la</strong>s Plourde.<br />
Au cours <strong>du</strong> repas, M e Antoine Aylwin, président de l’Association <strong>du</strong> Jeune<br />
<strong>Barreau</strong> de Montréal, a porté un toast en l’honneur des nouveaux avocats,<br />
alors que le bâtonnier Plourde rendait hommage aux avocats célébrant leur<br />
60 e ou 50 e anniversaire d’admission au <strong>Barreau</strong>.<br />
Pour clôturer <strong>la</strong> journée, le juge en chef de <strong>la</strong> Cour supérieure <strong>du</strong> <strong>Québec</strong>,<br />
François Rol<strong>la</strong>nd, le bâtonnier <strong>du</strong> <strong>Québec</strong>, M e Pierre Chagnon, et le bâtonnier de<br />
Montréal, M e Nico<strong>la</strong>s Plourde, conviaient les membres de <strong>la</strong> magistrature et <strong>du</strong><br />
<strong>Barreau</strong> <strong>à</strong> un dîner dansant soulignant le 160 e anniversaire de leur institution<br />
respective. Le programme musical de <strong>la</strong> soirée était assuré <strong>par</strong> le groupe<br />
Momentum, dont fait <strong>par</strong>tie M e Pierre M. Gagnon, membre <strong>du</strong> Conseil <strong>du</strong> <strong>Barreau</strong><br />
de Montréal.<br />
Le <strong>Barreau</strong> de Montréal félicite tous les membres qui célèbrent leur 60 e ou<br />
50 e anniversaire d’admission, soit M es André Gadbois, c.r., Albert Gomberg,<br />
Pierre Jacques Guay, c.r., et Georges-A. Pouliot, c.r., qui célèbrent leur<br />
60 e anniversaire d’admission au <strong>Barreau</strong>, ainsi que M es Raymond Barakett, Israel<br />
Edward B<strong>la</strong>nshay, Pierre Boudreault, c.r., C<strong>la</strong>ude Boyer, Jacques Brien, André<br />
Bureau, l’ancien premier ministre <strong>du</strong> Canada Jean Chrétien, C.P., C.C., c.r., Jean<br />
Crépeau, Normand Duval, Jean-Jacques Gagnon, Gabriel G<strong>la</strong>zer, Benjamin<br />
Joseph Greenberg, Paul Guilbault, Colin K. Irving, Paul Jolin, Julian Kotler, Q.C.,<br />
Robert J. Lafleur, A<strong>la</strong>in Letourneau, c.r., Jacques Lévesque, le bâtonnier Guy<br />
Pepin, c.r., Ad. E., Jean Sauriol, C<strong>la</strong>ude-Armand Shep<strong>par</strong>d, Edmund E. Tobin,<br />
Gamelin P. Vadeboncoeur, c.r. et Judah L. Wolofsky, qui célèbrent leur<br />
50 e anniversaire d’admission au <strong>Barreau</strong>.<br />
18 Octobre 2009<br />
Le Journal<br />
<strong>Barreau</strong> <strong>du</strong> <strong>Québec</strong>
Le Journal<br />
<strong>Barreau</strong> <strong>du</strong> <strong>Québec</strong><br />
19 Octobre 2009
100 e anniversaire de Wilson & Lafleur<br />
Un spectacle bénéfice pour l’Accueil Bonneau<br />
Philippe Samson, avocat<br />
Florence K. et Nathalie Choquette chanteront pour l’Accueil Bonneau dans le cadre d’un spectacle-bénéfice<br />
soulignant le 100 e anniversaire de l’éditeur juridique Wilson & Lafleur. L’évènement, organisé avec<br />
<strong>la</strong> col<strong>la</strong>boration <strong>du</strong> <strong>Barreau</strong> <strong>du</strong> <strong>Québec</strong>, aura lieu le 29 novembre prochain, soit <strong>la</strong> même journée<br />
que <strong>la</strong> date d’incorporation de <strong>la</strong> maison d’édition en 1909.<br />
Un hommage musical pour l’Accueil Bonneau<br />
Pour cet événement, <strong>la</strong> salle deux <strong>du</strong> Théâtre Saint-Denis<br />
sera l’espace d’un spectacle en deux temps. Dans <strong>la</strong><br />
première <strong>par</strong>tie, Florence K. présentera un condensé<br />
<strong>du</strong> spectacle de son album La Historia de Lo<strong>la</strong>.<br />
En deuxième <strong>par</strong>tie, elle sera au piano avec ses musiciens<br />
et chantera pour l’occasion en <strong>du</strong>o avec Nathalie<br />
Choquette, sa mère, qui reprendra aussi des succès<br />
d’opéra c<strong>la</strong>ssiques de son répertoire. Environ 625 billets<br />
sont disponibles. Le prix d'entrée est fixé <strong>à</strong> un don<br />
minimum de 75 $ l’unité, et un reçu aux fins de l'impôt<br />
pourra être remis <strong>par</strong> l'Accueil Bonneau, car tous les<br />
profits recueillis iront <strong>à</strong> l’organisme : « Depuis ses tous<br />
débuts, Wilson & Lafleur fait <strong>par</strong>tie d'une collectivité<br />
où cohabitent des inégalités sociales marquées. Il est<br />
donc naturel de remettre les profits <strong>du</strong> spectacle <strong>à</strong><br />
l'Accueil Bonneau qui s'occupe de <strong>la</strong> clientèle<br />
itinérante <strong>du</strong> Vieux-Montréal et dont le bien-être a<br />
toujours été important pour nous », précise M. C<strong>la</strong>ude<br />
Wilson, président de Wilson & Lafleur.<br />
Florence K. présentera un condensé <strong>du</strong> spectacle de son album La<br />
Historia de Lo<strong>la</strong> et chantera en <strong>du</strong>o avec sa mère, Nathalie Choquette.<br />
Pour l’occasion, l’éditeur pourra bénéficier de l’apport<br />
précieux de ses <strong>par</strong>tenaires qui se sont rassemblés<br />
pour appuyer <strong>la</strong> cause, soit les Éditions Yvon B<strong>la</strong>is,<br />
CCH, <strong>la</strong> Société québécoise d’information juridique<br />
et Quebecor, dont Wilson & Lafleur a d’ailleurs été<br />
<strong>la</strong> filiale de 1985 <strong>à</strong> 2002. Le <strong>Barreau</strong> col<strong>la</strong>borera aussi<br />
<strong>à</strong> <strong>la</strong> tenue de l’événement, comme l’indique le bâtonnier<br />
<strong>du</strong> <strong>Québec</strong>, M e Pierre Chagnon : « Le <strong>Barreau</strong> tient<br />
<strong>à</strong> souligner l'apport de Wilson & Lafleur dans<br />
l'évolution de <strong>la</strong> profession et dans <strong>la</strong> diffusion des<br />
connaissances en matière juridique. Nous sommes<br />
heureux de <strong>par</strong>ticiper aux festivités de ce centenaire et,<br />
ce faisant, d'aider un organisme aussi méritoire que<br />
l'Accueil Bonneau ».<br />
Un événement de cette envergure donne en effet de <strong>la</strong><br />
visibilité <strong>à</strong> l’Accueil Bonneau, où l’on se réjouit de cette<br />
initiative. En réponse, l’organisme entend maintenir<br />
ses services, en bonifier d’autres et faire fi <strong>du</strong><br />
financement public limité et de <strong>la</strong> crise financière qui<br />
diminue les dons. « Les sommes recueillies lors de ce<br />
spectacle-bénéfice nous permettront d'accompagner un<br />
plus grand nombre d'itinérants dans leurs démarches<br />
de réinsertion sociale », affirme M. Aubin Boudreau,<br />
directeur général de l'Accueil Bonneau.<br />
Photo : Krissi Campbell<br />
Le bâtonnier <strong>du</strong> <strong>Québec</strong>, M e Pierre Chagnon<br />
Qui plus est, en apportant son soutien, l’éditeur rend<br />
ainsi hommage <strong>à</strong> sa sœur, M me Suzanne Wilson, qui a<br />
travaillé <strong>à</strong> <strong>la</strong> maison d’édition de 1964 <strong>à</strong> 2007 (décédée<br />
en 2007), et qui s’est impliquée avec son époux Réal<br />
St-Georges auprès des itinérants <strong>du</strong> Vieux-Montréal.<br />
L’association avec l'Accueil Bonneau est donc aussi<br />
une occasion pour l’éditeur de réaliser le souhait de<br />
M me Wilson d’en faire plus pour les plus défavorisés<br />
de <strong>la</strong> société.<br />
Miser sur l’aspect potentiel et <strong>la</strong> réinsertion<br />
Certes, l’Accueil Bonneau, c’est quelque huit cents repas<br />
servis <strong>par</strong> jour. Mais c’est plus encore : l’organisme<br />
étend ses services aux itinérants <strong>à</strong> d’autres niveaux.<br />
Ainsi, l’Accueil Bonneau, c’est plus de soixante-cinq<br />
studios d’ap<strong>par</strong>tements pour héberger les itinérants<br />
dans leur démarche personnelle de réinsertion sociale<br />
ou de désintoxication. C’est aussi un centre ouvert<br />
chaque jour avec des intervenants <strong>à</strong> leur disponibilité.<br />
Bien enten<strong>du</strong>, tous ces services demandent des<br />
ressources. Le volet support et accompagnement<br />
psychosocial est bien plus que <strong>du</strong> simple dépannage.<br />
Les intervenants sont formés et présents pour favoriser<br />
un climat de confiance et respecter le rythme des itiné -<br />
rants dans leur réinsertion sociale, leur désintoxication<br />
ou toute autre réflexion en lien avec leurs projets<br />
personnels : « Les itinérants ont <strong>du</strong> potentiel et <strong>la</strong><br />
capacité de changer dans <strong>la</strong> mesure où ils peuvent<br />
recevoir de l’accompagnement et avoir des ressources<br />
<strong>à</strong> leur disposition », explique M. Boudreau.<br />
D’ailleurs, <strong>à</strong> l’occasion de cette soirée spectacle<br />
<strong>à</strong> l’honneur de l’éditeur, un témoignage sera présenté<br />
<strong>par</strong> un ancien itinérant qui a vécu <strong>la</strong> rue et qui a réussi<br />
<strong>à</strong> s’en sortir et <strong>à</strong> se bâtir une nouvelle vie. « Nous sommes<br />
chanceux de pouvoir compter sur des ambassadeurs de<br />
qualité comme Wilson & Lafleur auprès de <strong>la</strong><br />
communauté. Cette entreprise, tout comme l'Accueil<br />
Bonneau, fait <strong>par</strong>tie <strong>du</strong> patrimoine des Montréa<strong>la</strong>is<br />
depuis plus d’un siècle », commente M. Boudreau.<br />
En définitive, cette symbiose entre voisins <strong>du</strong> Vieux-<br />
Montréal représente un des apports qui fait que l’Accueil<br />
Bonneau offre <strong>la</strong> possibilité depuis plus de 130 ans <strong>à</strong><br />
ceux qui veulent changer de vie de pouvoir le faire.<br />
En <strong>par</strong>ticipant financièrement, l’éditeur veille <strong>à</strong> ce que les<br />
quantités de remarquables expériences de cheminement<br />
que dénombre l’Accueil puissent persister.<br />
Des actions concrètes sont posées<br />
À l’instar de l’objectif de réinsertion sociale poursuivi<br />
<strong>par</strong> l’Accueil Bonneau et, implicitement <strong>par</strong> l’aide de<br />
Wilson & Lafleur, le <strong>Barreau</strong> est aussi d’avis qu'il est<br />
inutile de réprimer les situations créées <strong>par</strong> l’itinérance<br />
et de plutôt développer une intervention pour venir en<br />
aide <strong>à</strong> ceux qui vivent ces situations.<br />
En 2008, dans de son Mémoire sur le phénomène de<br />
l'itinérance au <strong>Québec</strong>, le <strong>Barreau</strong> <strong>du</strong> <strong>Québec</strong> a conclu<br />
que l’itinérance est une expression de <strong>la</strong> vio<strong>la</strong>tion<br />
de droits fondamentaux et que l’approche pénale<br />
et judiciaire porte atteinte aux droits et libertés des<br />
personnes en situation d'itinérance. Devant cette<br />
atteinte, plusieurs recommandations ont été faites.<br />
L’une d’entre elles appuie l’adoption d’une politique en<br />
itinérance dans <strong>la</strong>quelle on cesserait de donner des<br />
contraventions aux personnes en situation d’itinérance<br />
et où les constats déj<strong>à</strong> émis seraient annulés. Sur ce<br />
point, M. Aubin, directeur de l’Accueil Bonneau,<br />
constate beaucoup d’échanges avec les autorités ainsi<br />
que des efforts de rapprochements, mais peu de<br />
changement dans les politiques de contraventions. En<br />
limitant le plus possible l’usage de <strong>la</strong> répression et de<br />
<strong>la</strong> judiciarisation de l’itinérance comme méthodes de<br />
résolution des conflits, les différents acteurs concernés<br />
pourraient alors dégager une meilleure compréhension<br />
des facteurs qui con<strong>du</strong>isent <strong>à</strong> l’itinérance et des<br />
besoins spécifiques de ceux qui vivent cette réalité<br />
au quotidien.<br />
Quant <strong>à</strong> l’information juridique, <strong>la</strong> <strong>par</strong>ticipation des<br />
cliniques juridiques apporte d’ailleurs un important<br />
soutien aux itinérants, car elles ont l’avantage d’être<br />
plus facilement accessibles. De cette façon, les<br />
personnes en situation d’itinérance peuvent être<br />
informées de leurs droits et avoir <strong>à</strong> leur disposition de<br />
l’information juridique. De plus, en soutenant l’accès<br />
aux services d’aide juridique, on peut aussi les aider<br />
<strong>à</strong> se réapproprier leurs droits. En effet, comme le<br />
rappelle le bâtonnier Pierre Chagnon, « les personnes<br />
en situation d'itinérance sont des citoyens qui, <strong>du</strong> fait<br />
tant de leur vulnérabilité que de <strong>la</strong> rareté des services,<br />
se trouvent dans l’incapacité de défendre leurs droits<br />
les plus précieux : <strong>la</strong> liberté et <strong>la</strong> dignité ».<br />
Enfin, <strong>la</strong> position <strong>du</strong> <strong>Barreau</strong> et ses recommandations<br />
en matière d’itinérance s’inscrivent dans <strong>la</strong> continuité<br />
de ses réflexions et de ses actions visant <strong>la</strong> protection<br />
<strong>du</strong> public : « Le <strong>Barreau</strong> est d’avis qu’il faut prendre des<br />
mesures concrètes et efficaces afin de mieux<br />
comprendre <strong>la</strong> situation des itinérants, éviter leur<br />
judiciarisation, reconnaître leur dignité, et de façon<br />
plus générale, respecter leurs droits fondamentaux au<br />
sein de <strong>la</strong> société québécoise », conclut le bâtonnier.<br />
Comment se procurer<br />
des billets ?<br />
Les informations pour se procurer des billets<br />
sont disponibles sur le site Web<br />
de Wilson & Lafleur<br />
au www.wilson<strong>la</strong>fleur.com.<br />
20 Octobre 2009<br />
Le Journal<br />
<strong>Barreau</strong> <strong>du</strong> <strong>Québec</strong>
Wilson & Lafleur<br />
Aux sources de l’édition en droit<br />
Philippe Samson, avocat<br />
Dans le cadre d’une étude 1 réalisée grâce au soutien financier <strong>du</strong> Conseil de recherches en sciences<br />
humaines <strong>du</strong> Canada et de <strong>la</strong> Fondation <strong>du</strong> <strong>Barreau</strong> <strong>du</strong> <strong>Québec</strong>, M e Sylvio Normand a re<strong>la</strong>té l’évolution<br />
de Wilson & Lafleur et des éditeurs en droit de façon générale au tournant <strong>du</strong> siècle précédent.<br />
De l’histoire de l’édition <strong>à</strong> ses perspectives d’avenir, on y constate le reflet de <strong>la</strong> communauté juridique.<br />
Voici un résumé de cette étude.<br />
L’édition en droit <strong>du</strong> XIX e siècle<br />
En ce qui concerne <strong>la</strong> première moitié <strong>du</strong> XIX e siècle,<br />
<strong>la</strong> distribution d’ouvrages étrangers compose<br />
essentiellement les bibliothèques des juristes de <strong>la</strong><br />
colonie. L’importance qu’a eu l’imprimé juridique<br />
<strong>du</strong>rant <strong>la</strong> seconde moitié <strong>du</strong> XIX e siècle doit être<br />
analysée dans <strong>la</strong> perspective plus vaste <strong>du</strong><br />
développement que connaît alors le droit. En effet,<br />
<strong>la</strong> codification <strong>du</strong> droit civil en 1866, les changements<br />
constitutionnels survenus en 1867 et l’intro<strong>du</strong>ction<br />
d’un code criminel en 1892 sont tous des événements<br />
de nature juridique ayant nécessité <strong>la</strong> publication<br />
d’ouvrages répondant spécifiquement <strong>à</strong> cette<br />
nouvelle réalité.<br />
C’est donc principalement <strong>à</strong> <strong>par</strong>tir de <strong>la</strong> seconde moitié<br />
<strong>du</strong> XIX e siècle que plusieurs éditeurs québécois se<br />
<strong>la</strong>ncent sur le marché exclusif des ouvrages et des<br />
périodiques de droit. Au dé<strong>par</strong>t, les libraires-éditeurs<br />
spécialisés en droit sont peu nombreux, car le marché<br />
se veut très limité. Amédée Périard, de Montréal,<br />
représente le premier libraire et éditeur spécialisé dans<br />
le commerce <strong>du</strong> livre <strong>du</strong> droit. C’est autour de 1883<br />
qu’il ouvre une librairie spécialisée en droit sur <strong>la</strong> rue<br />
Saint-Jacques, qui deviendra rapidement l’une des<br />
mieux fournies <strong>à</strong> Montréal. En effet, l’importation<br />
d’ouvrages de droit, tant civil que de common <strong>la</strong>w,<br />
constituait un volet important des activités <strong>du</strong> libraire.<br />
À son décès, en 1892, son commerce passe aux mains<br />
d’une société constituée entre autres de Camille<br />
Théoret. Pendant presque une douzaine d’années,<br />
ce dernier édite plus d’une cinquantaine de livres<br />
composés essentiellement d’ouvrages de consultation<br />
et d’ouvrages de doctrine. Il devient reconnu comme<br />
un des établissements de publication des plus<br />
prospères au Canada. Enfin, <strong>à</strong> l’instar de son<br />
prédécesseur, c’est lors de son décès, en 1905, qu’il<br />
lègue <strong>à</strong> <strong>la</strong> relève les activités <strong>du</strong> commerce. Cette fois,<br />
elle sera composée de deux personnes, Théophile Lafleur et Wilfrid J. Wilson.<br />
La continuité d’une longue tradition<br />
Théophile Lafleur était alors dans le monde de l’édition depuis déj<strong>à</strong> au moins<br />
une quinzaine d’années. Il travail<strong>la</strong>it depuis <strong>la</strong> fin des années 1890 comme commis<br />
dans <strong>la</strong> librairie de Théoret. Puisque ce dernier lui vouait une grande confiance,<br />
Lafleur représentait <strong>la</strong> personne toute désignée pour prendre <strong>la</strong> succession de son<br />
ancien patron. Wilfrid J. Wilson était un éditeur juridique qui tenait depuis 1897<br />
une librairie spécialisée en droit sur <strong>la</strong> rue Saint-Jacques. Avec l’aide financière<br />
de son épouse, Adèle Martin, <strong>la</strong> société pour l’exploitation d’un commerce prend<br />
le nom de Wilson et Lafleur.<br />
Sous cette association, <strong>la</strong> pro<strong>du</strong>ction annuelle reste simi<strong>la</strong>ire <strong>à</strong> celle des dernières<br />
années de leur prédécesseur Théoret. L’ouvrage de Frederick P. Walton sur l’étude<br />
de <strong>la</strong> portée et des méthodes d’interprétation <strong>du</strong> Code civil se démarquera<br />
<strong>par</strong>ticulièrement des autres pendant ces années, de <strong>par</strong> sa culture juridique éten<strong>du</strong>e<br />
et sa capacité d’analyse scientifique exemp<strong>la</strong>ire.<br />
Enfin, après quelques années d’exploitation, l’entreprise est restructurée sous <strong>la</strong><br />
forme d’une compagnie en novembre 1909. Ses statuts lui confirment des pouvoirs<br />
très éten<strong>du</strong>s al<strong>la</strong>nt <strong>du</strong> droit d’imprimer et d’éditer <strong>à</strong> celui de tenir une librairie.<br />
Un peu plus tard, en 1911, Théophile Lafleur quitte <strong>la</strong> compagnie et cède ses<br />
actions <strong>à</strong> J.B. Adolphus Wilson, un autre membre de <strong>la</strong> famille Wilson, ainsi qu’<strong>à</strong><br />
Joseph-Georges Laurendeau, avocat réputé <strong>à</strong> l’époque. La formation en droit et son<br />
expertise <strong>du</strong> monde juridique lui vaudront rapidement un rôle prépondérant dans<br />
l’administration de <strong>la</strong> maison d’édition. Ainsi, pendant plusieurs années, les<br />
propositions <strong>du</strong> conseil d’administration d’éditer un ouvrage émanent toujours de<br />
lui, et ses opinions lors des assemblées mensuelles sont déterminantes dans les<br />
projets de quelque importance qui touchaient l’entreprise, de <strong>la</strong> possibilité d’acheter<br />
<strong>la</strong> bibliothèque d’une succession <strong>à</strong> celle de retenir un projet d’édition.<br />
La librairie Wilson & Lafleur était située dans cet édifice <strong>à</strong> ses<br />
débuts, <strong>à</strong> l’emp<strong>la</strong>cement <strong>du</strong> pa<strong>la</strong>is de <strong>justice</strong> de Montréal.<br />
Photo : Archives de <strong>la</strong> Ville de Montréal (VM94, Z428)<br />
De ce fait, Laurendeau prendra <strong>la</strong> présidence de <strong>la</strong><br />
compagnie <strong>à</strong> <strong>la</strong> suite de J.B. Adolphus Wilson en 1911<br />
et <strong>la</strong> conservera jusqu’<strong>à</strong> 1930. Par <strong>la</strong> suite, Wilson &<br />
Lafleur sera toujours présidé <strong>par</strong> un membre de <strong>la</strong><br />
famille Wilson <strong>à</strong> l’exception de <strong>la</strong> présidence de Pierre<br />
Pé<strong>la</strong>deau, de février 1985 <strong>à</strong> décembre 1986.<br />
En définitive, on a successivement retrouvé <strong>à</strong> <strong>la</strong><br />
présidence de Wilson & Lafleur Ltée J.B. Adolphus<br />
Wilson, de 1909 <strong>à</strong> 1911, Joseph-Georges Laurendeau,<br />
de 1911 <strong>à</strong> 1930, son gendre, Joseph St-Onge, de 1930<br />
<strong>à</strong> 1951, son fils, Sylvio Wilson, de 1951 <strong>à</strong> 1985,<br />
le passage de Pierre Pé<strong>la</strong>deau en 1985 et 1986, et,<br />
depuis décembre 1986, son petit-fils, C<strong>la</strong>ude Wilson.<br />
Sous <strong>la</strong> <strong>la</strong>ncée que Camille Théoret a donnée <strong>à</strong> l’édition<br />
juridique, l’entreprise de Wilson et Lafleur continue<br />
d’évoluer dans les travaux d’édition et le commerce de<br />
librairie. Dans les années qui suivent l’incorporation,<br />
les ouvrages de consultation prédominent nettement.<br />
L’éditeur obtiendra d’ailleurs l’exclusivité dans<br />
l’édition <strong>du</strong> Code de procé<strong>du</strong>re civile pour une période<br />
de cinq ans. Pour une longue période, l’éditeur occupe<br />
presque seul le marché québécois.<br />
Faire avancer le droit<br />
Avec le droit québécois qui s’affranchit comme droit<br />
national au tournant <strong>du</strong> siècle, l’émergence <strong>du</strong><br />
commerce <strong>du</strong> livre de droit comme secteur spécialisé<br />
<strong>par</strong>ticipe <strong>à</strong> l’évolution de cette nouvelle culture<br />
juridique. Des années 1920 jusqu’aux années 1970,<br />
<strong>la</strong> continuité de l’édition passe <strong>par</strong> les lois annotées et<br />
les formu<strong>la</strong>ires de procé<strong>du</strong>re, mais <strong>la</strong> doctrine demeure<br />
française. Il faudra attendre jusque dans les années<br />
1970 pour constater le développement de <strong>la</strong> doctrine<br />
québécoise. L’arrivée de nouveaux joueurs dans<br />
le monde de l’édition, comme l’institution des Presses<br />
universitaires, l’arrivée des Éditions Yvon B<strong>la</strong>is et <strong>la</strong><br />
collection bleue de l’Université d’Ottawa, les ouvrages<br />
de doctrine prennent de plus en plus d’importance.<br />
Selon M e Sylvio Normand, « <strong>la</strong> domestication de <strong>la</strong> culture juridique québécoise<br />
serait <strong>la</strong> principale cause qui expliquerait le développement de l’imprimé juridique<br />
au <strong>Québec</strong>. L’ap<strong>par</strong>ition et le maintien d’une entreprise vouée exclusivement au<br />
commerce <strong>du</strong> livre de droit seraient d’ailleurs une preuve qu’un palier a été franchi<br />
dans le processus d’émancipation <strong>du</strong> droit ». C<strong>la</strong>ude Wilson, actuel président de<br />
Wilson & Lafleur, aborde dans le même sens et complète en s’illustrant de l’affaire<br />
qui a opposé sa maison d’édition <strong>à</strong> <strong>la</strong> Société québécoise d’information juridique<br />
et qui s’est conclue <strong>par</strong> un jugement de <strong>la</strong> Cour d’appel en 2001. Par le biais<br />
d’une requête en jugement déc<strong>la</strong>ratoire, l’éditeur demandait que cesse le monopole<br />
de <strong>la</strong> société d’État et que les décisions des Cours puissent être disponibles<br />
gratuitement <strong>à</strong> tous les éditeurs. Comme le rappelle M. Wilson, « notre objectif était<br />
de rendre les jugements des Cours accessibles. Ce n’était pas seulement une simple<br />
décision d’affaires, mais plutôt une cause impliquant des principes <strong>à</strong> défendre,<br />
soit l’accessibilité non exclusive aux décisions des Cours ». Mission accomplie,<br />
puisque cette décision a valu un gain important pour l’ensemble de <strong>la</strong> communauté<br />
juridique et <strong>du</strong> public en général avec <strong>la</strong> création <strong>du</strong> site jugements.qc.ca.<br />
Vers de nouvelles perspectives<br />
Selon M. Wilson, l’évolution de l’édition en droit passe davantage dans le livre<br />
électronique que dans <strong>la</strong> mise en ligne de l’information : « La tendance <strong>à</strong> aller vers<br />
l’information en ligne n’est pas une option intéressante <strong>à</strong> moins d’avoir de grandes<br />
bases de données d’envergure internationale ». Qui plus est, tous les éditeurs<br />
transmettent déj<strong>à</strong> depuis plusieurs années leurs ouvrages en format PDF<br />
aux imprimeurs. Enfin, avec l’arrivée de nouveaux lecteurs de livrels (eBooks)<br />
plus abordables et le développement des ultraportables (netbooks), le format 6 x 9<br />
des livres conventionnels traverse maintenant l’ère numérique avec tous ses<br />
avantages, comme l’index interactif et les renvois directs des notes de bas de page.<br />
1<br />
S. Normand. « Une lignée d’éditeurs-libraires montréa<strong>la</strong>is, spécialisés en droit, au tournant <strong>du</strong> siècle »,<br />
Papers of the Bibliographical Society of Canada/Cahiers de <strong>la</strong> Société bibliographique <strong>du</strong> Canada 31 (1993),<br />
1, p. 7-55. http://digital.library.mcgill.ca/bsc/index_fr.htm.<br />
Le Journal <strong>Barreau</strong> <strong>du</strong> <strong>Québec</strong> 21 Octobre 2009
Le droit tous azimuts<br />
Troquer le pa<strong>la</strong>is pour des pa<strong>la</strong>ces<br />
Constance Connie Byrne, avocate<br />
Qu’est-ce qui caractérise l’avocat québécois ? Certainement son ouverture d’esprit et sa curiosité<br />
intellectuelle, lesquelles lui permettent d’é<strong>la</strong>rgir son champ d’action <strong>à</strong> une multitude de<br />
domaines. De l<strong>à</strong> <strong>à</strong> dire que le droit mène <strong>à</strong> tout, il n’y a qu’un pas, que l’on franchit aisément.<br />
En voici un bel exemple.<br />
« À <strong>par</strong>tir <strong>du</strong> 3 e secondaire, j’ai voulu devenir avocate », <strong>la</strong>nce d’entrée de jeu<br />
M e Nathalie Lapointe, membre <strong>du</strong> <strong>Barreau</strong> depuis 1987. Championne de concours<br />
d’art oratoire dès le jeune âge, plusieurs <strong>la</strong> voyaient déj<strong>à</strong> comme une grande p<strong>la</strong>ideuse.<br />
Après sept ans de litige devant <strong>la</strong> Régie <strong>du</strong> logement au Pa<strong>la</strong>is de <strong>justice</strong> de<br />
Montréal, Nathalie décide de quitter définitivement le 1, rue Notre-Dame Est pour<br />
s’établir en Estrie, patelin de son enfance. Elle plonge tête première dans une<br />
nouvelle vie avec l’intention de devenir gestionnaire d’immeubles résidentiels.<br />
Surprise ! Le destin lui joue un tour. Son cœur ba<strong>la</strong>nce entre-temps pour une<br />
carrière d’agent immobilier, un travail qu’elle s’était pourtant promis de ne faire<br />
qu’une seule année, le temps de terminer ses études en administration. C’est ainsi<br />
que Nathalie a troqué le « pa<strong>la</strong>is » pour des pa<strong>la</strong>ces de richissimes <strong>par</strong>ticuliers.<br />
« Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme ! », comme disait Lavoisier.<br />
De maisons en paysages<br />
Tous ses clients n’ont certes pas les moyens d’un château, mais sans égard <strong>à</strong> leurs<br />
finances, elle les traite également. « Riche ou pas, ce que j’aime le plus de mon<br />
métier, ce sont les rencontres que je fais avec les gens. » Ainsi, Nathalie se ba<strong>la</strong>de de<br />
maisons en paysages, depuis 16 ans, <strong>à</strong> <strong>la</strong> recherche de <strong>la</strong> fameuse maison de rêve de<br />
ses clients. « Parfois, je peux en visiter 17 avant de trouver <strong>la</strong> bonne. Ce qui<br />
m’importe, c’est de satisfaire les besoins de l’acheteur. »<br />
On n’a qu’<strong>à</strong> visiter les maisons affichées sur son site Web pour constater qu’elle ne<br />
doit pas s’ennuyer une seule seconde. Loin de <strong>la</strong> routine, chaque dossier représente<br />
pour elle un nouveau défi, une nouvelle aventure. « Il ne faut pas se le cacher,<br />
lorsqu’on vend des maisons, on rentre dans l’intimité des gens. Parfois, c’est pour le<br />
meilleur… ou pour le pire lorsque <strong>la</strong> vente résulte d’un divorce. » Devient-on alors<br />
une confidente ? « Pas systématiquement, mais avec certaines personnes, on tisse<br />
des liens très forts. »<br />
Les hauts et les bas de Nathalie Lapointe<br />
Au fil des ans, on peut dire que Nathalie et sa coéquipière, Nicole Fortin, sont<br />
devenues aussi prospères que l’entreprise pour <strong>la</strong>quelle elles travaillent. À preuve,<br />
Nathalie et son associée ont eu l’honneur de recevoir le titre de meilleur vendeur<br />
<strong>du</strong> bureau de Sherbrooke pour les années 2003 <strong>à</strong> 2007. « J’ai atteint ce niveau avec<br />
les années, en servant chaque client le mieux possible. »<br />
Mais <strong>la</strong> gloire n’a pas toujours été au rendez-vous. « Au début, je n’étais pas une<br />
excellente vendeuse », avoue-t-elle d’emblée. Est-ce difficile de l’admettre après<br />
avoir connu un certain succès en litige ? « Ce fut très difficile. Mais ma mère,<br />
aussi agente immobilière <strong>à</strong> l’époque, a été d’un grand support. » Le problème,<br />
c’est que Nathalie conseil<strong>la</strong>it merveilleusement bien les gens. Trop même.<br />
« Mais <strong>à</strong> un moment donné, il faut vendre », s’esc<strong>la</strong>ffe-t-elle !<br />
« Beaucoup d’agents immobiliers<br />
ne sont pas avocats et font bien leur travail.<br />
Mais le fait d’être une avocate d’expérience<br />
fait de moi quelqu’un de plus averti et de plus prudent. »<br />
- M e Nathalie Lapointe, agente immobilière<br />
Un mandat <strong>la</strong>rge<br />
Le mandat d’un agent d’immeuble est très <strong>la</strong>rge. « Dans le cas d’une vente d’immeuble,<br />
on doit vérifier plusieurs choses avant de le publiciser. D’abord le certificat de<br />
localisation. On se demande si <strong>la</strong> maison est bien située sur le terrain. Est-ce qu’elle<br />
fait l’objet d’une servitude ? Bref, <strong>la</strong> maison doit faire l’objet d’un examen complet :<br />
titre de propriété, comptes de taxes, preuves de coûts d’énergie, travaux<br />
d’améliorations, etc. Dans le cas d’un achat d’immeuble, le contrat de promesse<br />
d’achat peut comporter une multitude de c<strong>la</strong>uses qui visent <strong>à</strong> protéger le client.<br />
On doit penser <strong>à</strong> vérifier le champ d’épuration, le puits artésien, <strong>la</strong> qualité de l’eau, etc.<br />
Tous les jours, Nathalie remercie le ciel des sept années d’expérience qu’elle possède<br />
en droit immobilier qui au dé<strong>par</strong>t avait l’air plutôt d’un accident de <strong>par</strong>cours.<br />
« Beaucoup d’agents immobiliers ne sont pas avocats et font bien leur travail.<br />
Mais le fait d’être une avocate d’expérience fait de moi quelqu’un de plus averti et<br />
de plus prudent. » Zélée même ? « Dans une promesse d’achat, je vais souvent avoir<br />
une condition de plus qu’un autre. »<br />
M e Nathalie Lapointe<br />
« Les agents immobiliers ont peur d’écrire », constate Nathalie. « Par exemple, si le<br />
vendeur doit fournir un certificat de conformité de <strong>la</strong> cheminée, l’agent va souvent<br />
oublier d’inscrire <strong>à</strong> <strong>la</strong> c<strong>la</strong>use un dé<strong>la</strong>i et une conséquence d’un non-respect.<br />
C’est important <strong>par</strong>ce qu’une omission de <strong>la</strong> sorte pourrait, dans le pire des cas,<br />
faire échouer une vente. Imaginez le cauchemar pour le vendeur qui vient de<br />
s’acheter une nouvelle maison et qui devra payer deux hypothèques. »<br />
Être avocat, c’est payant !<br />
Nathalie a pu obtenir son permis d’agente immobilère sans même suivre <strong>la</strong><br />
formation requise, grâce <strong>à</strong> sa formation juridique. Elle voit d’ailleurs plusieurs<br />
similitudes entre les deux professions, dont <strong>la</strong> plus importante est celle de<br />
conseiller le client.<br />
Elle évalue <strong>à</strong> 50 % les tâches de son travail qui comportent un aspect juridique.<br />
Rassembler les pièces justificatives, rédiger un contrat de courtage,<br />
une promesse d’achat, <strong>la</strong> contre-proposition en sont des exemples.<br />
Le travail de Nathalie est très apprécié des notaires de Sherbrooke. Il est d’ailleurs<br />
fréquent qu’ils <strong>la</strong> recommandent <strong>à</strong> leurs propres clients. C’est ainsi que depuis 16<br />
ans, Nathalie s’est bâti une clientèle <strong>à</strong> <strong>par</strong>tir de références, sans aucune publicité<br />
monstre. Elle a d’ailleurs une clientèle importante tant chez les avocats de <strong>la</strong> région<br />
qu’<strong>à</strong> <strong>la</strong> Faculté de droit de l’Université de Sherbrooke.<br />
Le destin de rendre les gens heureux<br />
Avec six semaines de vacances l’été, une <strong>à</strong> l’automne, une <strong>à</strong> Noël et une <strong>à</strong> <strong>la</strong> relâche,<br />
même si Nathalie travaille plus de 50 heures <strong>par</strong> semaine ré<strong>par</strong>ties sur six jours de<br />
travail, elle rend grâce <strong>à</strong> tous ces hasards « heureux » qui, a priori, semb<strong>la</strong>ient<br />
n’avoir aucun lien entre eux. Maintenant loin de <strong>la</strong> confrontation que suppose<br />
le litige, Nathalie respire le bonheur en mettant au service de sa clientèle<br />
ses compétences juridiques pour les accompagner dans l’un des plus grands projets<br />
de vie : l’achat d’une maison. « Quand je me lève le matin, je suis heureuse d’aller<br />
travailler, car je me sens utile. Que demander de mieux ! »<br />
22 Octobre 2009<br />
Le Journal<br />
<strong>Barreau</strong> <strong>du</strong> <strong>Québec</strong>
Le Journal<br />
<strong>Barreau</strong> <strong>du</strong> <strong>Québec</strong><br />
23 Octobre 2009
Rentrée de l’École <strong>du</strong> <strong>Barreau</strong><br />
Un aperçu de l’année en simultanée<br />
Philippe Samson, avocat<br />
Le 17 août dernier s’est déroulée <strong>la</strong> rentrée 2009-2010 de <strong>la</strong> formation professionnelle de l’École <strong>du</strong> <strong>Barreau</strong>.<br />
Dans une des salles <strong>du</strong> marché Bonsecours dans le Vieux-Montréal, on sentait <strong>la</strong> fébrilité des étudiants qui<br />
se réunissaient tous pour <strong>la</strong> première fois, et qui en même temps profitaient de leur dernier jour de congé<br />
avant le début des cours de déontologie le lendemain. Plusieurs activités spéciales étaient <strong>à</strong> l’ordre <strong>du</strong> jour<br />
pour marquer le dé<strong>par</strong>t de cette nouvelle année.<br />
La présentation interactive de l’École<br />
D’abord, les étudiants ont visionné une projection vidéo résumant le sens qu’a<br />
l’École <strong>du</strong> <strong>Barreau</strong> pour divers intervenants <strong>du</strong> monde juridique, politique,<br />
journalistique et culturel. Sous le thème La voie vers l’excellence, ces intervenants,<br />
qui se sont remémoré leur expérience initiatique <strong>à</strong> l’École, avaient tous comme<br />
objectif de transmettre une <strong>par</strong>tie des valeurs propres aux professionnels <strong>du</strong> droit<br />
et de transmettre aux nouveaux étudiants le goût de <strong>la</strong> profession.<br />
Par <strong>la</strong> suite, une vidéoconférence a été animée <strong>par</strong> le journaliste Jean-Luc Mongrain<br />
et présentée en simultanée dans les quatre centres de l’École <strong>du</strong> <strong>Barreau</strong> situés<br />
respectivement dans les villes de Montréal, <strong>Québec</strong>, Sherbrooke et Ottawa.<br />
Par le biais d’une séance éten<strong>du</strong>e de questions interactives entre M. Mongrain,<br />
les responsables de l’École et l’auditoire, les grandes lignes de l’application<br />
et de <strong>la</strong> direction de l’École <strong>du</strong> <strong>Barreau</strong> ont pu être présentées, permettant<br />
<strong>par</strong> le fait même de dissiper plusieurs légendes urbaines se rapportant entre autres<br />
<strong>à</strong> <strong>la</strong> contingence <strong>du</strong> programme, <strong>à</strong> <strong>la</strong> normalisation des notes et aux<br />
incontournables craintes se rapportant aux évaluations et aux méthodes de<br />
correction de l’évaluation finale.<br />
Jean-Luc Mongrain a animé <strong>la</strong> vidéoconférence.<br />
Photo : Rogerio Barbosa<br />
Service de <strong>la</strong> formation continue<br />
Colloque de 2 jours<br />
RECOURS COLLECTIFS :<br />
DÉVELOPPEMENTS RÉCENTS AU QUÉBEC,<br />
AU CANADA, AUX ÉTATS-UNIS ET EN EUROPE<br />
Le domaine <strong>du</strong> recours collectif est en plein essor et fait l’objet de développements jurisprudentiels<br />
importants. Votre <strong>par</strong>ticipation <strong>à</strong> ces deux journées de colloque vous permettra de vous familiariser<br />
davantage avec ce domaine de <strong>la</strong> pratique et d’entendre des avocats chevronnés en recours<br />
collectif vous entretenir des récents développements au <strong>Québec</strong>, au Canada, aux États-Unis ainsi<br />
que dans les pays de l’Union européenne.<br />
Plusieurs sujets d’actualité seront abordés dont les considérations éthiques en matière de<br />
recours collectifs, l’administration de <strong>la</strong> preuve <strong>à</strong> tous les stades <strong>du</strong> recours, ainsi que les recours<br />
collectifs visant <strong>la</strong> liberté d’expression et <strong>la</strong> diffamation. Le controversé sujet des recours collectifs<br />
multi-juridictionnels sera cette année abordé dans le contexte d’un panel regroupant des avocats<br />
pratiquant dans plusieurs juridictions canadiennes. De plus, un autre panel, celui-ci composé<br />
de trois juges canadiens, offrira aux <strong>par</strong>ticipants le bénéfice <strong>du</strong> point de vue <strong>du</strong> judiciaire. Une<br />
importance <strong>par</strong>ticulière sera également accordée aux récents développements touchant les recours<br />
collectifs en matière de droit de l’environnement, de <strong>la</strong> consommation et <strong>du</strong> droit de <strong>la</strong> concurrence.<br />
Enfin, les <strong>par</strong>ticipants auront également cette année <strong>la</strong> chance d’assister <strong>à</strong> <strong>la</strong> présentation <strong>du</strong><br />
Professeur Christopher Hodges (University of Oxford, UK) sur les travaux entourant l’adoption <strong>du</strong><br />
véhicule procé<strong>du</strong>ral <strong>du</strong> recours collectif pour les consommateurs au sein de l’Union européenne.<br />
Animateur de <strong>la</strong> conférence<br />
Jean Saint-Onge, Ad. E.<br />
Avec <strong>la</strong> col<strong>la</strong>boration de<br />
M e Nathalie Drouin, JUSTICE CANADA<br />
et de<br />
M e André Lespérance, LAUZON BÉLANGER INC.<br />
Les 29 et 30 octobre 2009<br />
Jeudi de 8 h 30 <strong>à</strong> 17 h 15<br />
Vendredi de 8 h 30 <strong>à</strong> 14 h<br />
Hôtel InterContinental<br />
360, rue St-Antoine Ouest, Montréal<br />
H2Y 3X4<br />
COÛT : 525 $<br />
400 $ (membres de moins de 5 ans)<br />
650 $ (non membres)<br />
INSCRIPTION :<br />
Télécopieur : 514 954-3481<br />
Ou : www.barreau.qc.ca/formation<br />
Formation<br />
reconnue<br />
Participeront notamment <strong>à</strong> ce colloque <strong>à</strong> titre de conférenciers :<br />
Marie Audren<br />
BORDEN LADNER GERVAIS, Montréal<br />
Kirk Baert<br />
KOSKIE MINSKY LLP, Toronto<br />
John H. Beisner<br />
SKADDEN, ARPS, Washington DC<br />
Michel Bé<strong>la</strong>nger<br />
LAUZON BÉLANGER, Montréal<br />
Daniel Belleau<br />
BELLEAU LAPOINTE, Montréal<br />
Donald Bisson<br />
MCCARTHY TÉTRAULT S.E.N.C.R.L.,<br />
Montréal<br />
L’honorable<br />
Marc-André B<strong>la</strong>nchard, j.c.s.<br />
COUR SUPÉRIEURE DU QUÉBEC<br />
Yves Boisvert<br />
LA PRESSE<br />
The Honourable Madam<br />
Justice Brenda J. Brown<br />
BRITISH COLUMBIA SUPERIOR COURT<br />
Chantal Chate<strong>la</strong>in<br />
LANGLOIS KRONSTRÖM DESJARDINS,<br />
Montréal<br />
The Honourable<br />
Mr. Justice Maurice Cullity<br />
ONTARIO SUPERIOR COURT OF<br />
JUSTICE<br />
C<strong>la</strong>ude Desmeules<br />
SISKINDS DESMEULES, <strong>Québec</strong><br />
André Durocher<br />
FASKEN MARTINEAU, Montréal<br />
Jean-Pierre Fafard<br />
SYLVESTRE FAFARD PAINCHAUD,<br />
Montréal<br />
Barry G<strong>la</strong>spell<br />
BORDEN LADNER GERVAIS, Toronto<br />
Christopher Hodges<br />
UNIVERSTY OF OXFORD<br />
Bruce W. Johnston<br />
TRUDEL & JOHNSTON S.E.N.C.,<br />
Montréal<br />
L’honorable<br />
Louis Lacoursière, j.c.s.<br />
COUR SUPÉRIEURE DU QUÉBEC<br />
Pierre-C<strong>la</strong>ude Lafond<br />
FACULTÉ DE DROIT<br />
DE L’UNIVERSITÉ DE MONTRÉAL<br />
Dimitri Lascaris<br />
SISKINDS, London Ont.<br />
Peter Masaitis<br />
ALSTON + BIRD, LLP, Los Angeles<br />
Gordon McKee<br />
BLAKE, CASSELS & GRAYDON LLP,<br />
Toronto<br />
Pour plus de détails,<br />
consulter notre site Internet<br />
http://www.barreau.qc.ca/formation<br />
Activité offerte avec service<br />
de tra<strong>du</strong>ction simultanée<br />
William McNamara<br />
OGILVY RENAULT, Toronto<br />
Doug<strong>la</strong>s Mitchell<br />
IRVING MITCHELL KALICHMAN,<br />
S.E.N.C.R.L./LLP, Montréal<br />
Gary D.D. Morrison<br />
HEENAN BLAIKIE<br />
S.E.N.C.R.L., Montréal<br />
Laurent Nahmiash<br />
FRASER MILNER CASGRAIN<br />
S.E.N.C.R.L., Montréal<br />
Éric Préfontaine<br />
OSLER HOSKIN & HARCOURT,<br />
S.E.N.C.R.L./S.R.L., Montréal<br />
Danielle Royal<br />
STIKEMAN ELLIOTT, Toronto<br />
Marc Simard<br />
BÉLANGER SAUVÉ, Montréal<br />
Christian Tremb<strong>la</strong>y<br />
Montréal<br />
Michel Yergeau, Ad. E.<br />
LAVERY, DE BILLY, S.E.N.C.R.L.,<br />
Montréal<br />
Glenn M. Zakaib<br />
CASSELS BROCK, Toronto<br />
Ce colloque sera<br />
reconnu pour 1 1.5 heures<br />
de formation continue<br />
obligatoire.<br />
Merci <strong>à</strong> nos commanditaires<br />
24 Octobre 2009<br />
Le Journal<br />
<strong>Barreau</strong> <strong>du</strong> <strong>Québec</strong>
M e Nicole Gibeau, présidente <strong>du</strong> Comité sur <strong>la</strong><br />
formation professionnelle des avocats, en a aussi<br />
profité pour définir le contexte <strong>par</strong>ticulier de l’École<br />
<strong>du</strong> <strong>Barreau</strong> comme lieu de transition entre l’université<br />
et le marché <strong>du</strong> travail : « C’est le passage des connais -<br />
sances <strong>à</strong> <strong>la</strong> compétence. L’emphase est maintenant<br />
tant dans le savoir-faire avec l’application pratique <strong>du</strong><br />
droit que dans le savoir-être avec le service <strong>à</strong> <strong>la</strong><br />
clientèle et le respect des tribunaux et des collègues ».<br />
Des témoignages d’expériences<br />
Par <strong>la</strong> suite, trois avocats aux profils professionnels<br />
très variés ont présenté aux étudiants le <strong>par</strong>cours de<br />
leur expérience juridique pratique au cours des<br />
dernières années. En sa qualité d’avocate praticienne,<br />
M e Gibeau représentait <strong>la</strong> réalité de <strong>la</strong> pratique privée<br />
<strong>du</strong> droit. Pour sa <strong>par</strong>t, M e Janie Duquette représentait<br />
<strong>la</strong> pratique <strong>du</strong> droit en entreprise dans une maison de<br />
pro<strong>du</strong>ction qu’elle dirige, et finalement, M e Sylviu<br />
Bursanescu, récemment inscrit au Tableau de l’Ordre,<br />
représentait <strong>la</strong> réalité d’un jeune avocat en propriété<br />
intellectuelle dans un grand cabinet montréa<strong>la</strong>is.<br />
En démontrant ainsi l’application <strong>du</strong> droit au<br />
quotidien <strong>à</strong> ces nouveaux étudiants <strong>à</strong> l’aube <strong>du</strong> droit<br />
de pratique, ces professionnels ont fait office<br />
de véritables sources d’inspiration. D’ailleurs,<br />
l’interactivité a fait foi d’un intérêt réel des étudiants,<br />
car de nombreux échanges s’en sont suivis. L’École<br />
aura ainsi déj<strong>à</strong> réussi <strong>à</strong> susciter <strong>la</strong> <strong>par</strong>ticipation<br />
des étudiants et <strong>à</strong> favoriser le climat propice <strong>à</strong><br />
l’apprentissage dynamique qui persistera tout au long<br />
de l’année. « Les professeurs sont des personnes<br />
ressources <strong>à</strong> qui on peut poser des questions non pas<br />
pour obtenir une réponse, mais plutôt pour apprendre<br />
comment <strong>la</strong> trouver. Ces professeurs encouragent aussi<br />
les étudiants <strong>à</strong> poser des questions sur comment est<br />
<strong>la</strong> pratique dans le domaine spécifique enseigné »,<br />
explique M e Duquette. M e Bursanescu poursuit aussi<br />
dans le même sens en maintenant que « les praticiens<br />
connaissent bien leur domaine, alors c’est le temps<br />
de soulever des discussions avec les enseignants et<br />
les autres étudiants et de tester avec eux des réponses<br />
ou des théories sur des questions spécifiques ».<br />
Les étudiants ont <strong>par</strong>ticipé en grand nombre <strong>à</strong> <strong>la</strong> rentrée 2009-2010 au marché Bonsecours <strong>à</strong> Montréal<br />
Ces jeunes diplômés en droit entreprennent<br />
maintenant les études qui leur permettront enfin<br />
d’accéder <strong>à</strong> l’ordre professionnel et ainsi acquérir le<br />
droit d’exercer le droit au <strong>Québec</strong>. « L’École <strong>du</strong> <strong>Barreau</strong><br />
nous transmet les réflexes nécessaires pour être en<br />
mesure d’offrir un service complet aux clients et d’être<br />
certains de nos réponses. Il ne s’agit plus juste de notes<br />
ou de bons dossiers académiques, mais de décisions<br />
qui ont des répercussions directes sur <strong>la</strong> vie des<br />
personnes concernées », poursuit M e Duquette.<br />
Enfin, en s’adressant directement aux étudiants des<br />
quatre centres, M. Mongrain s’est avancé avec un<br />
commentaire personnel résumant bien <strong>la</strong> position d’un<br />
« membre <strong>du</strong> public ». « Je pense que vous êtes les<br />
témoins que nous vivons dans une société de droit et<br />
que <strong>par</strong>ce que cette société a tous les droits, des gens<br />
vont venir solliciter votre expertise. Alors que le<br />
<strong>Québec</strong> fait face <strong>à</strong> des défis incommensurables, vous<br />
faites <strong>par</strong>tie de ceux et celles qui permettront de faire<br />
un pas en avant. »<br />
Photo : Rogerio Barbosa<br />
// SUITE PAGE 26<br />
Le Journal<br />
<strong>Barreau</strong> <strong>du</strong> <strong>Québec</strong><br />
25 Octobre 2009
Rentrée de l’École <strong>du</strong> <strong>Barreau</strong><br />
Un aperçu de l’année en simultanée<br />
SUITE DE LA PAGE 25<br />
Un cocktail de bienvenue<br />
Enfin, <strong>à</strong> <strong>la</strong> suite d’un survol des informations utiles <strong>du</strong> programme de formation<br />
sur le déroulement de l’année sco<strong>la</strong>ire, l’événement s’est clôturé <strong>par</strong> un cocktail<br />
de bienvenue pour marquer le dé<strong>par</strong>t de ce marathon tout aussi intéressant<br />
qu’exigeant. Au cours de cette rencontre, qui s’est déroulée dans une atmosphère<br />
conviviale, les étudiants ont été invités <strong>à</strong> discuter avec le personnel de l’École<br />
et avec certains des professeurs qu’ils côtoieront quotidiennement au cours<br />
des prochains mois dans le cadre des cours pré<strong>par</strong>atoires et de <strong>la</strong> formation<br />
professionnelle. Les membres de l’Association étudiante de l’École <strong>du</strong> <strong>Barreau</strong><br />
étaient également présents pour <strong>par</strong>tager leur expérience <strong>à</strong> l’École et<br />
le déroulement de leur stage. Enfin, l’événement n’aurait pu avoir lieu sans<br />
<strong>la</strong> <strong>par</strong>ticipation de deux proches col<strong>la</strong>borateurs de <strong>la</strong> pratique <strong>du</strong> droit,<br />
soit le Centre d’accès <strong>à</strong> l’information juridique et l’Association <strong>du</strong> <strong>Barreau</strong> canadien.<br />
Des représentants de ces deux organismes étaient d’ailleurs présents sur les lieux<br />
pour présenter, aux étudiants les nouveaux outils qui sont maintenant <strong>à</strong> leur<br />
disposition.<br />
Malgré les 1 339 inscriptions, seulement pour cette année, et le fait qu’il y a plus<br />
de 23 000 avocats qui sont déj<strong>à</strong> inscrits au Tableau de l’Ordre, M e Gibeau affirme<br />
qu’il n’y a pas lieu de s’inquiéter quant aux perspectives d’emploi ou <strong>à</strong> l’avenir<br />
de <strong>la</strong> profession d’avocat. En effet, d’ici quelques années, autour de 2012-2013,<br />
une génération complète d’avocats prendront successivement leur retraite.<br />
De plus, on constate dans <strong>la</strong> profession le développement de nouveaux créneaux de<br />
pratique comme le droit des valeurs mobilières avec l’Autorité des marchés<br />
financiers qui n’existait pas autrefois, et le droit de l’environnement, qui reprend<br />
de l’ampleur depuis quelques années. Enfin, <strong>la</strong> pratique <strong>du</strong> droit continuera<br />
toujours <strong>à</strong> offrir des débouchés distincts de <strong>la</strong> façon traditionnelle de pratiquer<br />
le droit civil ou criminel <strong>à</strong> <strong>la</strong> Cour. L’important pour les étudiants sera alors<br />
de comprendre que malgré les différentes avenues que peut prendre <strong>la</strong> pratique<br />
<strong>du</strong> droit, ils devront toujours faire foi de professionnalisme <strong>à</strong> l’égard <strong>du</strong> public,<br />
car il en va de <strong>la</strong> mission principale <strong>du</strong> <strong>Barreau</strong>.<br />
Quelques images de <strong>la</strong> rentrée<br />
dans les autres centres<br />
La rentrée <strong>à</strong> <strong>Québec</strong><br />
De nombreux étudiants ont répon<strong>du</strong> <strong>à</strong> l’appel pour <strong>la</strong> rentrée qui a eu lieu au centre de l’École <strong>à</strong> <strong>Québec</strong>.<br />
La rentrée <strong>à</strong> Ottawa<br />
La rentrée a réuni plus d’une soixantaine d’étudiants <strong>du</strong> centre d’Ottawa au pavillon Fauteux et<br />
<strong>à</strong> l’atrium Tsanpalieros de l’Université d’Ottawa.<br />
La rentrée <strong>à</strong> Sherbrooke<br />
La rentrée <strong>du</strong> centre de Sherbrooke a eu lieu dans une ambiance festive au Théâtre Granada.<br />
26 Octobre 2009<br />
Le Journal<br />
<strong>Barreau</strong> <strong>du</strong> <strong>Québec</strong>
Le Journal<br />
<strong>Barreau</strong> <strong>du</strong> <strong>Québec</strong><br />
27 Octobre 2009
Méditation Vipassana<br />
Des effets bénéfiques pour les détenus<br />
Johanne Landry<br />
Des centres correctionnels, dont certains aux États-Unis, ont tenté l’expérience d’intro<strong>du</strong>ire <strong>la</strong> pratique de<br />
<strong>la</strong> méditation Vipassana chez les détenus. Le <strong>Québec</strong> est-il prêt <strong>à</strong> faire de même ?<br />
Le <strong>Barreau</strong> de Longueuil a récemment formé un comité<br />
de travail chargé de faire connaître les avantages de <strong>la</strong><br />
méditation Vipassana en milieu carcéral. « Nous<br />
souhaitons que des prisons québécoises ou canadiennes<br />
adoptent cette méthode de méditation. Nous demeurons<br />
toutefois conscients qu’il faudra y mettre <strong>du</strong> temps<br />
et entreprendre des démarches <strong>à</strong> plusieurs niveaux.<br />
C’est <strong>par</strong>ce que nous y croyons que nous choisissons<br />
d’investir nos énergies dans ce projet », explique<br />
M e Marco LaBrie, bâtonnier de Longueuil.<br />
La méthode Vipassana<br />
La méthode de méditation Vipassana est une technique<br />
non sectaire et universelle qui peut être pratiquée <strong>par</strong> <strong>à</strong><br />
peu près tout le monde. Elle ne fait appel <strong>à</strong> aucun<br />
principe religieux ni mystique, mentionne Roger<br />
Gosselin, notaire et instructeur de méditation<br />
Vipassana depuis plus de vingt ans.<br />
La méthode Vipassana se fonde sur le développement<br />
des capacités <strong>à</strong> mieux observer <strong>la</strong> réalité jusqu’<strong>à</strong><br />
atteindre des niveaux subtils et au-del<strong>à</strong> des<br />
ap<strong>par</strong>ences. « Elle est accessible <strong>à</strong> tous <strong>par</strong>ce que <strong>la</strong><br />
sagesse qu’on développe vient de l’observation de soi,<br />
explique M e Gosselin. Les émotions que nous<br />
éprouvons génèrent toujours des effets physiques. Si<br />
nous les observons sans y réagir, s’ensuit un état<br />
d’esprit calme et déten<strong>du</strong>, une maîtrise de soi ainsi<br />
qu’une confiance en <strong>la</strong> vie. Nous ne sommes plus<br />
ballottés <strong>par</strong> nos émotions et nos réactions <strong>par</strong> rapport<br />
<strong>à</strong> tout ce qui survient. Une personne calme et sereine<br />
face aux événements impose moins ses humeurs dans<br />
son entourage et les projette moins sur les autres. »<br />
La méditation Vipassana est une expérience profonde.<br />
« Il s’agit de déraciner <strong>à</strong> <strong>la</strong> source les causes de nos<br />
agissements négatifs pour entraîner un changement<br />
<strong>du</strong>rable <strong>à</strong> l’intérieur de soi-même, poursuit M e Gosselin.<br />
Quand on entre en contact et qu’on observe sans<br />
réagir, on constate, en effet, <strong>la</strong> naissance et <strong>la</strong> cessation<br />
des phénomènes <strong>à</strong> l’intérieur de soi-même, <strong>par</strong>ce que<br />
chaque fois que quelque chose se manifeste au niveau<br />
<strong>du</strong> mental, il se pro<strong>du</strong>it une sensation correspondante<br />
dans le corps. La colère ou <strong>la</strong> haine, <strong>par</strong> exemple.<br />
En utilisant les sensations associées <strong>à</strong> ces émotions,<br />
on peut arriver <strong>à</strong> comprendre <strong>la</strong> nature véritable<br />
de ces phénomènes ainsi que leur aspect non<br />
permanent ou transitoire. Nous comprenons que<br />
nous réagissons <strong>à</strong> des sensations et <strong>à</strong> des émotions<br />
qui vont passer. »<br />
L’expérience américaine<br />
Plusieurs centres correctionnels ont tenté l’expérience<br />
de <strong>la</strong> méditation Vipassana depuis une trentaine<br />
d’années. Entre autres, <strong>la</strong> Ming Te Prison <strong>à</strong> Taiwan,<br />
<strong>la</strong> Lancaster Prison en Angleterre, le centre de<br />
réhabilitation Te Ihi Tu en Nouvelle-Zé<strong>la</strong>nde,<br />
le Penal de Santiaguito au Mexique, le Centro<br />
Penitenciario Brians en Espagne, <strong>la</strong> Central Jail<br />
<strong>à</strong> Jaipur ainsi que le Tihar Penitentiary <strong>à</strong> Delhi en Inde,<br />
qui a <strong>par</strong> ailleurs instauré un centre de méditation<br />
permanent en ses murs.<br />
Des chercheurs des universités de Washington, de Chicago et de Charlotte<br />
ont évalué l’expérience et les suites de cours de méditation Vipassana<br />
donnés <strong>à</strong> <strong>la</strong> North Rehabilitation Facility <strong>à</strong> Seattle.<br />
Leur étude a été publiée en 2006<br />
sous le titre Mindfulness Meditation and Substance Use.<br />
Parmi les aspects positifs de l’expérience,<br />
l’étude <strong>par</strong>le d’une ré<strong>du</strong>ction de <strong>la</strong> consommation d’alcool,<br />
de marijuana, de crack et de cocaïne,<br />
et d’une diminution des récidives de l’ordre de 20 %.<br />
Plus près de nous, des centres correctionnels<br />
américains ont fait de même, notamment <strong>la</strong> San<br />
Francisco County Jail ainsi que <strong>la</strong> prison <strong>à</strong> sécurité<br />
maximale de Bessemer en A<strong>la</strong>bama, où l’expérience a<br />
fait l’objet d’un film documentaire intitulé Dhamma<br />
Brothers sorti en 2007. On y voit des <strong>par</strong>ticipants au<br />
programme raconter les bienfaits de <strong>la</strong> méditation<br />
dans leur vie.<br />
D’autre <strong>par</strong>t, des chercheurs des universités de<br />
Washington, de Chicago et de Charlotte ont évalué<br />
l’expérience et les suites de cours de méditation<br />
Vipassana donnés <strong>à</strong> <strong>la</strong> North Rehabilitation Facility <strong>à</strong><br />
Seattle. Leur étude a été publiée en 2006 sous le titre<br />
Mindfulness Meditation and Substance Use. Parmi les<br />
aspects positifs de l’expérience, l’étude <strong>par</strong>le d’une<br />
ré<strong>du</strong>ction de <strong>la</strong> consommation d’alcool, de marijuana,<br />
de crack et de cocaïne, et d’une diminution des<br />
récidives de l’ordre de 20 %.<br />
« Des détenus plus calmes et plus sereins <strong>par</strong> rapport<br />
<strong>à</strong> leurs émotions sont plus faciles <strong>à</strong> gérer, fait valoir<br />
M e Gosselin. Des re<strong>la</strong>tions moins conflictuelles entre<br />
gardiens et détenus et entre détenus eux-mêmes font<br />
un milieu de vie plus agréable. Pour les autorités<br />
carcérales, <strong>la</strong> méditation Vipassana s’inscrit dans une<br />
perspective de réhabilitation. Déraciner des complexes<br />
profondément ancrés, comme <strong>la</strong> colère ou <strong>la</strong> haine,<br />
permet une libération concrète, devient un moyen<br />
de contrôler puis d’éliminer ses accès de rage ou<br />
de violence. Il y a un effet <strong>du</strong>rant l’incarcération<br />
et après <strong>la</strong> remise en liberté. »<br />
La période d’entraînement<br />
La méthode Vipassana s’enseigne dans le cadre d’un<br />
cours de 10 jours. Les étudiants ne doivent avoir<br />
aucun contact avec le monde extérieur <strong>du</strong>rant cette<br />
période, garder le silence, pas de lecture, pas de<br />
télévision, pas de correspondance, et ils ne doivent pas<br />
fumer. L’entraînement les soumet <strong>à</strong> une discipline<br />
rigoureuse qui inclut une dizaine d’heures de<br />
méditation <strong>par</strong> jour, entrecoupées de pauses.<br />
« Pour <strong>la</strong> plu<strong>par</strong>t des personnes, commente<br />
M e Gosselin, le cours de dix jours constitue une<br />
expérience profonde et inédite, jamais connue avant.<br />
Pour conserver les bénéfices, toutefois, il faut<br />
continuer afin que ça devienne un élément de <strong>la</strong> vie<br />
courante. » Idéalement, donc, <strong>la</strong> technique<br />
recommande une pratique quotidienne. Il faut donc<br />
un effort de volonté que l’on soit en prison ou ailleurs.<br />
28 Octobre 2009<br />
Le Journal <strong>Barreau</strong> <strong>du</strong> <strong>Québec</strong>
Toutes les personnes œuvrant au cours de méditation Vipassana le font sur une<br />
base bénévole, et le mouvement s’autofinance grâce <strong>à</strong> des dons. Les coûts d’une<br />
séance de dix jours en milieu carcéral sont donc ré<strong>du</strong>its au minimum. Il y a<br />
cependant des prérequis pour que l’expérience entraîne les effets bénéfiques<br />
atten<strong>du</strong>s. Les détenus qui s’inscrivent et <strong>la</strong> direction <strong>du</strong> pénitencier doivent s’y<br />
engager avec sérieux. Il faut <strong>par</strong> ailleurs prévoir un espace isolé pour <strong>la</strong> tenue des<br />
cours.<br />
Beaucoup <strong>à</strong> gagner, peu <strong>à</strong> perdre<br />
Bien qu’il n’eût jamais enten<strong>du</strong> <strong>par</strong>ler de <strong>la</strong> méditation Vipassana avant qu’on lui<br />
présente les expériences et les études américaines, le bâtonnier Marco LaBrie a pris<br />
<strong>la</strong> peine de s’y intéresser. « L’imp<strong>la</strong>ntation aux États-Unis a été difficile, mais ils<br />
l’ont fait. Dire que l’on intro<strong>du</strong>ira <strong>la</strong> méditation en milieu carcéral soulève des<br />
questions. Combien ça va coûter et qu’est-ce que ça donne ? J’ai constaté, en lisant<br />
et en visionnant des documents sur <strong>la</strong> question, ses nombreux avantages, rapportet-il.<br />
Une popu<strong>la</strong>tion carcérale plus respectueuse, qui vit mieux <strong>la</strong> période de<br />
détention et qui récidive moins. Je vois l<strong>à</strong> des bienfaits importants obtenus pour<br />
des coûts aussi minimes que de rendre disponible un local, l’équiper de tapis et de<br />
quelques autres préa<strong>la</strong>bles. C’est un programme qui a eu <strong>du</strong> succès, c’est prouvé.<br />
Voil<strong>à</strong> pourquoi nous souhaitons tant que les directions de nos pénitenciers y<br />
pensent sérieusement. »<br />
La méditation Vipassana n’est bien enten<strong>du</strong> pas réservée qu’aux détenus. Toute<br />
personne intéressée peut s’y adonner et y puiser des bienfaits. Au <strong>Québec</strong>, le centre<br />
de méditation Vipassana est <strong>à</strong> Sutton. Les cours sont bilingues. De nombreux<br />
centres semb<strong>la</strong>bles existent un peu <strong>par</strong>tout sur les différents continents.<br />
Pour en savoir plus<br />
On peut s’informer sur <strong>la</strong> méditation Vipassana au www.suttama.dhamma.org.<br />
On y trouve des extraits de conférences données <strong>par</strong> S.N. Goenka, l’enseignant<br />
principal de cette technique, ainsi qu’un lien vers de l’information sur les cours<br />
dans les prisons. Ce lien contient aussi plusieurs références <strong>à</strong> des articles, <strong>à</strong> des<br />
études et <strong>à</strong> des comptes ren<strong>du</strong>s des expériences tentées dans les prisons.<br />
Le Journal<br />
<strong>Barreau</strong> <strong>du</strong> <strong>Québec</strong><br />
29 Octobre 2009
Jeune <strong>Barreau</strong><br />
Confrères de <strong>Barreau</strong>x<br />
francophones<br />
Emmanuelle Gril<br />
Lors <strong>du</strong> Cocktail <strong>du</strong> président, organisé <strong>par</strong> l’Association <strong>du</strong> Jeune <strong>Barreau</strong> de Montréal le 9 septembre<br />
dernier, le Journal <strong>du</strong> <strong>Barreau</strong> a eu l’occasion de rencontrer des avocats issus d’autres <strong>Barreau</strong>x<br />
francophones. Petit tour d’horizon de <strong>la</strong> formation et de <strong>la</strong> pratique <strong>à</strong> Genève, <strong>à</strong> Paris et <strong>à</strong> Bruxelles.<br />
De Genève…<br />
Karim Raho, 27 ans, est avocat stagiaire au sein d’un<br />
cabinet <strong>à</strong> Genève. Pour devenir avocat en Suisse,<br />
il explique que le processus est le suivant : « On complète<br />
d’abord un bachelor en droit puis un master en droit<br />
<strong>à</strong> l’université. Par <strong>la</strong> suite, il faut effectuer un stage<br />
de deux ans en cabinet. Enfin, on doit réussir l’examen<br />
<strong>du</strong> brevet de <strong>la</strong> Commission <strong>du</strong> <strong>Barreau</strong>, une étape<br />
cruciale et très ar<strong>du</strong>e. » Dans le Canton de Genève,<br />
le taux d’échec au brevet est d’environ 50 <strong>à</strong> 60 %,<br />
ce qui témoigne de sa difficulté.<br />
Durant leur stage, les avocats stagiaires devront<br />
également passer un examen de déontologie, puis trois<br />
examens de procé<strong>du</strong>re, dont les résultats comptent<br />
pour le brevet final de <strong>la</strong> Commission <strong>du</strong> <strong>Barreau</strong>.<br />
Habituellement, les cabinets libèrent leurs stagiaires<br />
<strong>du</strong>rant les trois derniers mois (soit <strong>à</strong> <strong>par</strong>tir <strong>du</strong> 21 e mois),<br />
afin de leur <strong>la</strong>isser le temps d’étudier et de se pré<strong>par</strong>er<br />
<strong>à</strong> cet examen important. Cependant, même libérés de<br />
leurs tâches au sein <strong>du</strong> cabinet, les stagiaires continuent<br />
d’être rémunérés. « Il existe une charte pour chaque<br />
canton en Suisse, qui fixe des barèmes de sa<strong>la</strong>ire.<br />
Dans le canton de Genève, on <strong>par</strong>le au minimum de<br />
1 800 francs suisses <strong>par</strong> mois pour <strong>la</strong> première année,<br />
et de 2 500 pour <strong>la</strong> deuxième année. Mais certains<br />
cabinets payent davantage, ce<strong>la</strong> peut aller jusqu’<strong>à</strong><br />
4 500 francs suisses », indique Karim Raho.<br />
Pour dénicher son stage, le candidat doit s’attendre<br />
<strong>à</strong> envoyer une foule de CV. Pour sa <strong>par</strong>t, Karim Raho<br />
réalise le sien dans le plus grand cabinet de Suisse,<br />
dont le bureau <strong>à</strong> Genève compte 80 avocats. C’est en<br />
mai de l’année prochaine qu’il passera le fameux<br />
examen <strong>du</strong> brevet.<br />
Quel type de marché attend les avocats stagiaires<br />
<strong>à</strong> Genève ? Le portrait est diversifié, avec des bureaux<br />
de petite, moyenne ou grande taille. Karim Raho<br />
indique d’ailleurs que les petits cabinets peuvent être<br />
extrêmement exigeants et sélectifs dans le choix<br />
de leur stagiaire : puisqu’ils n’ont généralement<br />
les moyens d’en embaucher qu’un seul, celui-ci devra<br />
être efficace et performant, autant exceller ! Au terme<br />
<strong>du</strong> stage, <strong>la</strong> plu<strong>par</strong>t des candidats sont embauchés <strong>par</strong><br />
le cabinet. Mais ce ne sera peut-être pas <strong>la</strong> voie que<br />
suivra Karim Raho, puisqu’il souhaite pour sa <strong>par</strong>t<br />
exercer en droit pénal, secteur dans lequel son bureau<br />
actuel ne pratique pas. « Je souhaiterais, avec trois ou<br />
quatre autres avocats, créer une petite structure<br />
pénaliste spécialisée dans les crimes les plus graves »,<br />
indique-t-il.<br />
S’il adore sa profession, il concède qu’elle est toutefois<br />
très exigeante. « Dans un cabinet, surtout lorsqu’on<br />
commence, il faut montrer de quoi on est capable.<br />
Ce<strong>la</strong> demande beaucoup de travail, de temps et<br />
de sacrifices. Pas question de quitter le bureau <strong>à</strong> 17 h !<br />
Et ce, même si comme moi, on a <strong>la</strong> chance de travailler<br />
dans une structure où l’on n’a pas d’objectifs, de feuilles<br />
de présence <strong>à</strong> remplir chaque mois », constate-t-il.<br />
Une journée ordinaire de travail commence aux<br />
alentours de huit heures et se poursuit souvent jusqu’<strong>à</strong><br />
19 h ou 20 h, <strong>par</strong>fois plus lorsqu’il faut pré<strong>par</strong>er<br />
une audience.<br />
… <strong>à</strong> Paris…<br />
Emmanuel Mercinier est un avocat de 32 ans, membre<br />
<strong>du</strong> <strong>Barreau</strong> de Paris. Il œuvre pour un cabinet <strong>par</strong>isien<br />
et sur sa carte professionnelle on peut lire qu’il est<br />
également secrétaire de <strong>la</strong> Conférence. « Chaque année,<br />
<strong>la</strong> Conférence de Paris nomme 12 secrétaires.<br />
Ces secrétaires sont les seuls <strong>à</strong> être commis d’office<br />
pour les affaires criminelles. Cette institution existe<br />
depuis 200 ans, et pour briguer le titre de secrétaire,<br />
il faut réussir un concours d’éloquence. Les candidats<br />
doivent avoir moins de 35 ans et moins de cinq ans de<br />
<strong>Barreau</strong> », explique M e Mercinier. Plus d’une centaine<br />
d’avocats se présentent au concours chaque année.<br />
Pour devenir avocat en France, on doit compléter un<br />
cursus universitaire de cinq ans en droit, puis réussir<br />
l’examen d’entrée très sélectif de l’école <strong>du</strong> <strong>Barreau</strong>,<br />
puis son examen de sortie. Cette étape <strong>du</strong>re environ un<br />
an et demi et comporte un stage de plusieurs mois.<br />
C’est le <strong>par</strong>cours <strong>à</strong> suivre pour passer son CAPA.<br />
« Au<strong>par</strong>avant, le processus était plus court et <strong>du</strong>rait<br />
deux semestres : un de cours et un de stage. Plusieurs<br />
considèrent que <strong>la</strong> nouvelle formule est trop longue,<br />
et il est probable que l’on revienne <strong>à</strong> l’ancien système »,<br />
estime M e Mercinier.<br />
« Dans un cabinet, surtout lorsqu’on commence,<br />
il faut montrer de quoi on est capable.<br />
Ce<strong>la</strong> demande beaucoup de travail, de temps et de sacrifices.<br />
Pas question de quitter le bureau <strong>à</strong> 17 h ! Et ce, même si comme moi,<br />
on a <strong>la</strong> chance de travailler dans une structure où l’on n’a pas d’objectifs,<br />
de feuilles de présence <strong>à</strong> remplir chaque mois »<br />
- M e Karim Raho, avocat stagiaire <strong>à</strong> Genève<br />
30 Octobre 2009<br />
Le Journal<br />
<strong>Barreau</strong> <strong>du</strong> <strong>Québec</strong>
« La <strong>justice</strong> manque cruellement de moyens :<br />
les juges, les greffiers sont débordés, les tribunaux, engorgés…<br />
Par ailleurs, depuis quelques années en France,<br />
on assiste <strong>à</strong> <strong>la</strong> mise en p<strong>la</strong>ce d’une politique<br />
pénale d’ultra répression. »<br />
- Emmanuel Mercinier, membre <strong>du</strong> <strong>Barreau</strong> de Paris<br />
Le stage est rémunéré : le stagiaire reçoit une indemnité<br />
minimum d’environ 800 euros <strong>par</strong> mois. Chacun doit<br />
dénicher son propre stage, mais idéalement, on anticipe<br />
cette étape en réalisant des stages d’observation <strong>du</strong>rant<br />
les mois d’été de ses études universitaires. « Un cabinet<br />
peut recevoir des stagiaires qui sont étudiants en 2 e , 3 e<br />
et 4 e année de Faculté. Ils pourront revenir plus tard,<br />
une fois leurs études complétées, comme élève avocat »,<br />
explique M e Mercinier.<br />
Le marché qui attend les stagiaires et jeunes avocats<br />
est diversifié : grands, moyens et petits cabinets se<br />
côtoient. Généralement, on établit une distinction<br />
entre les bureaux d’avocats-conseils, et ceux d’avocats<br />
de contentieux qui eux se spécialisent en litiges. Pour<br />
sa <strong>par</strong>t, M e Mercinier œuvre dans un cabinet d’une<br />
vingtaine d’avocats. « J’ai choisi le droit pénal <strong>par</strong>ce<br />
que j’aime l’humain… Ce faisant, j’espère pouvoir aider<br />
les gens <strong>à</strong> affronter <strong>la</strong> grosse machine judiciaire.<br />
Bien sûr, on rentre chez soi le soir en portant une <strong>par</strong>tie<br />
<strong>du</strong> fardeau de ses clients, mais n’est-ce pas le lot de<br />
nombreux professionnels, les médecins <strong>par</strong> exemple ? »,<br />
fait-il valoir...<br />
Selon lui, <strong>la</strong> conciliation travail et vie personnelle est<br />
assez ar<strong>du</strong>e pour un avocat. « Bien souvent, les journées<br />
comprennent 12 heures de travail consécutives, on<br />
travaille beaucoup. Et c’est pire encore lorsqu’on a un<br />
procès <strong>à</strong> <strong>la</strong> Cour d’assises ! On n’a littéralement plus de vie<br />
pendant plusieurs jours. » Outre les mandats qu’il effectue<br />
pour son cabinet, M e Mercinier doit aussi composer avec<br />
les commissions d’office, qu’il ne peut évidemment<br />
refuser, puisqu’il est secrétaire de <strong>la</strong> Conférence.<br />
Malgré sa véritable passion pour son métier, il pose un<br />
triste constat vis-<strong>à</strong>-vis <strong>du</strong> système judiciaire français.<br />
« La <strong>justice</strong> manque cruellement de moyens : les juges,<br />
les greffiers sont débordés, les tribunaux, engorgés…<br />
Par ailleurs, depuis quelques années en France, on<br />
assiste <strong>à</strong> <strong>la</strong> mise en p<strong>la</strong>ce d’une politique pénale d’ultra<br />
répression. On voit <strong>par</strong> exemple ap<strong>par</strong>aître des lois sur<br />
des peines p<strong>la</strong>nchers, qui prévoient qu’en cas de<br />
récidive pour certains délits, le juge a l’obligation de<br />
prononcer des peines d’une certaine <strong>du</strong>rée minimale.<br />
En tant qu’avocat pénaliste, je fais le constat quotidien<br />
de l’aberration de <strong>la</strong> chose : <strong>la</strong> délinquance ne diminue<br />
pas, les condamnés ne ressortent pas de prison bonifiés,<br />
bien au contraire, et <strong>la</strong> peine d’emprisonnement<br />
demeure inefficace… », conclut-il.<br />
… en passant <strong>par</strong> Bruxelles<br />
Lucien Kalenga est membre <strong>du</strong> <strong>Barreau</strong> de Bruxelles.<br />
Âgé de 36 ans, cet avocat pratique depuis plus de<br />
onze ans. Il explique que pour accéder <strong>à</strong> <strong>la</strong> profession<br />
en Belgique, il faut d’abord être licencié en droit,<br />
autrement dit détenir un diplôme universitaire en droit<br />
qui requiert généralement cinq ans d’études.<br />
On pourra <strong>par</strong> <strong>la</strong> suite poursuivre un diplôme d’études<br />
supérieures spécialisées dans un champ <strong>par</strong>ticulier ou<br />
entamer immédiatement son stage, sous <strong>la</strong> supervision<br />
d’un maître de stage. Ce dernier doit être membre <strong>du</strong><br />
<strong>Barreau</strong> et inscrit au Tableau de l’Ordre. « Le stage <strong>du</strong>re<br />
trois ans. Ce<strong>la</strong> peut <strong>par</strong>aître long, mais <strong>la</strong> profession<br />
d’avocat est difficile et exigeante. Cette pré<strong>par</strong>ation<br />
s’avère nécessaire pour assurer <strong>la</strong> bonne administration<br />
de <strong>la</strong> <strong>justice</strong> ainsi que <strong>la</strong> qualité des services ren<strong>du</strong>s<br />
aux justiciables », souligne M e Kalenga.<br />
L’avocat stagiaire est rémunéré selon certains barèmes.<br />
Au <strong>Barreau</strong> de Bruxelles on <strong>par</strong>le d’environ 1 250 euros<br />
pour <strong>la</strong> première année, aux alentours de 1 500 pour <strong>la</strong><br />
deuxième et approximativement de 1 700 euros pour <strong>la</strong><br />
troisième. Durant les deux premières années de stage,<br />
il faudra également présenter et réussir les examens <strong>du</strong><br />
Certificat d’aptitude <strong>à</strong> <strong>la</strong> profession d’avocat (CAPA).<br />
Au terme <strong>du</strong> processus (examen et stage), le candidat<br />
pourra alors prétendre <strong>à</strong> porter le titre d’avocat.<br />
Il est fréquent que le cabinet conserve <strong>à</strong> son emploi<br />
son ancien avocat stagiaire.<br />
Le 4 e colloque international de l’A.I.F.I.<br />
Pour décrocher un stage, il faut s’attendre <strong>à</strong> envoyer<br />
de nombreux CV aux maîtres de stage potentiels.<br />
« Actuellement, <strong>la</strong> demande dépasse <strong>la</strong>rgement l’offre.<br />
Les maîtres de stage ont le choix entre une multitude<br />
de candidats », note M e Kalenga. Il estime cependant<br />
que si l’excellence des résultats académiques constitue<br />
un critère dans le choix d’un stagiaire, ce n’est pas<br />
le seul. « Un bon avocat est quelqu’un qui possède une<br />
force de conviction. Il faut savoir s’exprimer; il faut<br />
avoir une certaine stature pour pouvoir endosser ce rôle.<br />
C’est une profession où il y a beaucoup de pression,<br />
<strong>la</strong>quelle tient aussi bien <strong>à</strong> <strong>la</strong> difficulté <strong>du</strong> dossier<br />
lui-même qu’<strong>à</strong> l’ampleur de l’enjeu », poursuit M e Kalenga.<br />
Bruxelles étant le siège de nombreuses institutions<br />
européennes, <strong>la</strong> plu<strong>par</strong>t des grands cabinets<br />
anglo-saxons possèdent généralement une antenne<br />
dans cette ville. Cependant, on y retrouve également<br />
toutes sortes de structures, <strong>du</strong> petit cabinet<br />
uninominal au cabinet de taille moyenne comptant<br />
quelques dizaines d’avocats en son sein. Pour sa <strong>par</strong>t,<br />
M e Kalenga a effectué son stage dans un cabinet de<br />
taille moyenne, ce qui fut une expérience très<br />
formatrice. « J’ai pu traiter les dossiers de A <strong>à</strong> Z et<br />
avoir des responsabilités importantes, au lieu d’être<br />
confiné <strong>à</strong> certains aspects des dossiers seulement,<br />
comme peut l’être un avocat stagiaire dans une<br />
structure de grande taille. Assez jeune, j’ai pu travailler<br />
sur des affaires assez difficiles, ce qui m’a permis<br />
d’acquérir rapidement une maturité professionnelle »,<br />
dit-il. Il y a un an et demi, M e Kalenga a d’ailleurs<br />
démarré son propre cabinet où il œuvre en droit des<br />
sociétés (droit commercial). « C’est un défi que je<br />
souhaitais relever depuis longtemps. Je suis seul<br />
maître <strong>à</strong> bord et je ressens exactement ce que peut<br />
ressentir un chef d’entreprise ! », fait-il valoir.<br />
« Le stage <strong>du</strong>re trois ans.<br />
Ce<strong>la</strong> peut <strong>par</strong>aître long, mais<br />
<strong>la</strong> profession d’avocat est difficile et exigeante.<br />
Cette pré<strong>par</strong>ation s’avère nécessaire pour assurer<br />
<strong>la</strong> bonne administration de <strong>la</strong> <strong>justice</strong> ainsi que <strong>la</strong> qualité<br />
des services ren<strong>du</strong>s aux justiciables. »<br />
- Lucien Kalenga, membre <strong>du</strong> <strong>Barreau</strong> de Bruxelles<br />
Une différence qui l’a frappé chez nous, <strong>par</strong> rapport au<br />
système belge ? En Belgique, les avocats qui œuvrent<br />
en entreprise ne portent pas le titre d’avocat, mais<br />
celui de juriste d’entreprise. « C’est le même diplôme <strong>à</strong><br />
<strong>la</strong> base, mais ensuite le <strong>par</strong>cours est différent. Il faut<br />
savoir que les avocats possèdent le monopole devant<br />
les tribunaux, en ce qui concerne <strong>la</strong> représentation des<br />
clients et <strong>la</strong> p<strong>la</strong>idoirie. Un juriste d’entreprise ne peut<br />
donc pas représenter <strong>la</strong> cause de son client, il faut faire<br />
appel <strong>à</strong> un avocat », conclut-il.<br />
Présenté sous le thème Autour des familles en crise : sens et cohérence des nouvelles pratiques,<br />
le 4 e colloque international de l’Association internationale francophone des intervenants auprès de<br />
familles sé<strong>par</strong>ées (A.I.F.I.) a eu lieu les 14, 15 et 16 mai 2009 <strong>à</strong> Mersch au Luxembourg sous <strong>la</strong> gouverne de<br />
Lorraine Filion, présidente de l’A.I.F.I., travailleuse sociale et directrice <strong>du</strong> service d’expertise et de<br />
médiation <strong>à</strong> Montréal (Centres Jeunesse de Montréal).<br />
Quelque 172 personnes ont <strong>par</strong>ticipé au colloque, provenant entre autres de <strong>la</strong> Belgique, <strong>du</strong> Canada,<br />
<strong>du</strong> Congo, de <strong>la</strong> France, de l’Italie et <strong>du</strong> Liban, dont des médiateurs, juristes, travailleurs sociaux,<br />
psychologues, professeurs, chercheurs, juges, sociologues, philosophes, journalistes, intervenants en santé<br />
mentale et comptables.<br />
Le colloque portait sur les nouvelles pratiques mises en p<strong>la</strong>ce dans chacun des pays représentés. Plusieurs<br />
séminaires et ateliers ont été présentés, et les <strong>par</strong>ticipants ont eu notamment l’occasion d’entendre Gérard<br />
Guiez, philosophe <strong>à</strong> l’Université de Clermont-Ferrand. Le prochain colloque se tiendra au printemps 2011<br />
en Suisse.<br />
Le Journal<br />
<strong>Barreau</strong> <strong>du</strong> <strong>Québec</strong><br />
31 Octobre 2009
D’une couverture <strong>à</strong> l’autre<br />
Différence homme-femme<br />
Un regard neuf<br />
Rol<strong>la</strong>nde Parent<br />
Selon Susan Pinker, on aura beau faire, les programmes d’égalité des chances aux études comme au travail<br />
n’aboutiront pas <strong>à</strong> une ré<strong>par</strong>tition moitié-moitié des hommes et des femmes. Et <strong>la</strong> discrimination<br />
n’expliquera pas tout.<br />
La psychologue montréa<strong>la</strong>ise <strong>du</strong> développement Susan Pinker en arrive <strong>à</strong> cette<br />
conclusion <strong>à</strong> <strong>la</strong> lumière des apports récents des neurosciences et des sciences<br />
cognitives, et de tonnes de recherches réalisées, notamment, <strong>par</strong> des psychologues,<br />
sociologues, pédiatres, économistes et psychiatres. Susan Pinker a voulu voir <strong>par</strong><br />
elle-même en menant une série d’entrevues auprès de professionnelles. Parmi elles,<br />
des avocates et des femmes scientifiques.<br />
Dans son ouvrage Le sexe fort n’est pas celui qu’on croit. Un nouveau regard sur <strong>la</strong><br />
différence homme-femme, publié en 18 <strong>la</strong>ngues, elle note que « malgré les douzaines<br />
de groupes de travail et les millions consacrés <strong>à</strong> <strong>la</strong> diversité,<br />
l’effectif féminin de <strong>la</strong> plu<strong>par</strong>t des écoles de génie n’a pas<br />
franchi <strong>la</strong> barre des 20 %. Aussi, même si des hommes font<br />
des études en pédagogie, en assistance médicale ou<br />
sociale, ces disciplines demeurent des enc<strong>la</strong>ves féminines.<br />
Malgré des choix plus nombreux, les femmes se rassemblent<br />
dans certains domaines et les hommes, dans d’autres ».<br />
Ce qui fait dire <strong>à</strong> Susan Pinker que « les trajectoires<br />
de développement des filles et des garçons divergent<br />
et leurs priorités professionnelles également ».<br />
Question de valeurs<br />
Une autre de ses observations : les femmes semblent<br />
accorder moins de poids que les hommes <strong>à</strong> <strong>la</strong> valeur<br />
marchande de leurs choix et davantage <strong>à</strong> des facteurs<br />
comme <strong>la</strong> flexibilité, l’épanouissement dans le travail<br />
ou le p<strong>la</strong>isir. Ce qui explique, avance-t-elle, qu’en<br />
milieu de carrière, des femmes pourtant ambitieuses,<br />
performantes et très instruites quittent leur emploi<br />
si elles estiment que leur définition de <strong>la</strong> réussite ne<br />
correspond pas <strong>à</strong> celle de leur milieu ou <strong>à</strong> <strong>la</strong> vision<br />
qu’elles en avaient en début de carrière. « Je ne tiens<br />
pas <strong>à</strong> connaître une ascension fulgurante jusqu’au<br />
poste d’associée d’un prestigieux cabinet », lui a<br />
confié une avocate, qui a décidé momentanément<br />
de rester <strong>à</strong> <strong>la</strong> maison avec ses trois enfants,<br />
question de faire le point. « Je ne veux pas être<br />
célèbre. Je ne veux pas conquérir le monde. Je ne<br />
veux pas ce genre de vie », lui a dit une autre.<br />
Pauses professionnelles<br />
Susan Pinker indique que les femmes sont plus<br />
nombreuses que les hommes <strong>à</strong> dé<strong>la</strong>isser leur<br />
carrière, qu’elles aient une famille ou non.<br />
Elle cite une étude menée <strong>par</strong> l’économiste<br />
Anne Preston, <strong>à</strong> <strong>par</strong>tir de données datant de<br />
1982 <strong>à</strong> 1989, qui a démontré que les femmes<br />
risquent davantage de quitter <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion<br />
active que les hommes, et ce, dans tous<br />
les groupes d’âge. De plus, elles risquent de<br />
le faire davantage que les hommes pour des<br />
raisons autres que familiales, et l<strong>à</strong> encore, dans tous<br />
les groupes d’âge. Plus spécifiquement en sciences et en génie,<br />
les femmes sont 2,8 fois plus susceptibles que les hommes de quitter leur poste.<br />
L’auteure fait aussi remarquer que malgré les efforts importants pour rendre les<br />
dé<strong>par</strong>tements de génie et d’informatique plus accueil<strong>la</strong>nts pour les étudiantes avec<br />
des programmes spéciaux et des bourses, le quota espéré de femmes n’a toujours<br />
pas été atteint.<br />
À ce propos, Pinker re<strong>la</strong>te l’expérience d’une fille qui, encouragée <strong>par</strong> son père <strong>à</strong><br />
s’intéresser aux mathématiques, a finalement rejeté ce choix plusieurs années plus<br />
tard, s’y sentant inconfortable et ayant viscéralement l’impression d’y perdre sa vie.<br />
« Ces femmes compétentes qui ont investi des années dans leur carrière sont<br />
attirées <strong>par</strong> autre chose, l’é<strong>du</strong>cation de leurs enfants dans certains cas, mais pas<br />
forcément », avance l’auteure.<br />
Une Américaine a raconté <strong>à</strong> Susan Pinker comment elle avait été incitée, <strong>par</strong> des<br />
encouragements et des bourses, <strong>à</strong> se diriger en sciences. Elle a opté pour <strong>la</strong><br />
biophysique nucléaire et <strong>la</strong> biochimie jusqu’au jour où elle a opté pour <strong>la</strong> médecine<br />
qui correspondait davantage <strong>à</strong> ses intérêts et <strong>à</strong> ses talents. « Quand j’entends dire<br />
que <strong>la</strong> société décourage les femmes talentueuses <strong>à</strong> aller en sciences, j’ai des doutes.<br />
Si j’en crois mon expérience d’étudiante, c’est le contraire, surtout pour des femmes<br />
vraiment douées. Je n’ai reçu que des encouragements, de l’aide, <strong>du</strong> soutien<br />
financier et des éloges quand je les méritais. En fin de compte, cependant, ce n’était<br />
pas ce que je vou<strong>la</strong>is faire », a confié cette Américaine.<br />
Un autre cas<br />
Une cadre supérieure a re<strong>la</strong>té avoir refusé d’être promue vice-présidente de <strong>la</strong><br />
multinationale où elle travail<strong>la</strong>it (12 000 employés dans 60 pays). Même si le<br />
président de <strong>la</strong> société lui faisait remarquer qu’une telle promotion <strong>la</strong> p<strong>la</strong>çait en<br />
position de le remp<strong>la</strong>cer quelques années plus tard. Il a eu beau lui dire que c’était<br />
l’occasion d’une vie, elle a préféré demeurer <strong>à</strong> son poste, malgré les avantages<br />
financiers importants attachés <strong>à</strong> <strong>la</strong> vice-présidence. Ses raisons : le poste requérait<br />
un déménagement et ni son mari ni ses <strong>par</strong>ents n’étaient en position de <strong>la</strong> suivre,<br />
et ses enfants étaient <strong>à</strong> un âge où ils avaient besoin d’elle. Elle ne vou<strong>la</strong>it pas tout<br />
gâcher en vou<strong>la</strong>nt monter plus haut. « Des entreprises comme <strong>la</strong> mienne mettent<br />
tout en œuvre pour aider les femmes <strong>à</strong> s’élever jusqu’au haut de l’échelle.<br />
Le hic, c’est que nous ne voulons pas toujours gravir les échelons »,<br />
a-t-elle fait valoir.<br />
Discrimination, vraiment ?<br />
Des études citées <strong>par</strong> Susan Pinker montrent<br />
que loin d’être écartées des postes clés, des<br />
femmes les évitent. Une enquête menée en<br />
2006 <strong>par</strong> l’analyste en p<strong>la</strong>cement Carolyn<br />
Buck Luce et l’économiste Sylvia Ann<br />
Hewlett auprès de 2 443 femmes titu<strong>la</strong>ires<br />
d’un diplôme d’études supérieures ou d’une<br />
licence professionnelle révèle que 38 % des<br />
femmes occupant des postes <strong>à</strong> responsabilité<br />
avaient refusé une promotion ou délibérément<br />
accepté un emploi moins bien payé. En outre,<br />
85 % des femmes ayant <strong>par</strong>ticipé <strong>à</strong> l’enquête ont<br />
dit que ce qui leur importait avant tout était de<br />
travailler avec des personnes inspirant le respect,<br />
de pouvoir être elles-mêmes au travail et de<br />
disposer d’horaires flexibles.<br />
Liberté de choix<br />
Selon des données émanant de l’American Bar<br />
Association, le sa<strong>la</strong>ire moyen d’un avocat associé<br />
était, en 2001, de plus de 800 000 $ et pourtant,<br />
de signaler <strong>la</strong> psychologue <strong>du</strong> développement,<br />
de nombreuses femmes déclinent l’occasion de<br />
toucher un tel sa<strong>la</strong>ire. À l’heure actuelle, les femmes<br />
comptent pour 16,8 % des associées dans les grands<br />
cabinets américains.<br />
Citant des travaux menés <strong>à</strong> l’Université Queen’s, Susan<br />
Pinker mentionne que les femmes avocates c<strong>la</strong>quent<br />
<strong>la</strong> porte des cabinets 60 % plus souvent que les hommes.<br />
« Je soupçonne que les libertés dont jouissent les femmes<br />
dans les pays occidentaux in<strong>du</strong>strialisés, qui ont tous<br />
adopté des lois en matière d’égalité des chances, les<br />
autorisent <strong>à</strong> poursuivre des satisfactions plus intérieures,<br />
peut-être au prix d’emplois plus lucratifs et prestigieux. »<br />
C’est ainsi que Susan Pinker, bien connue des lecteurs<br />
<strong>du</strong> journal Globe and Mail pour sa chronique, explique<br />
pourquoi après 40 ans d’efforts pour éradiquer les<br />
différences sexuelles, des écarts demeurent dans les choix<br />
professionnels. Elle n’y voit pas un gros problème. « Une certaine asymétrie<br />
sexuelle sur le marché <strong>du</strong> travail n’est pas le signe de préjugés cachés, mais le gage<br />
d’une société libre et instruite, qui donne aux indivi<strong>du</strong>s <strong>la</strong> liberté de choix. »<br />
Elle estime que « les femmes ne sont pas les victimes de préjugés sexistes, même si<br />
leurs choix contribuent <strong>à</strong> l’écart sa<strong>la</strong>rial », et qu’il importe bien peu finalement<br />
d’arriver <strong>à</strong> <strong>la</strong> <strong>par</strong>ité mathématique.<br />
Le sexe fort n’est pas celui qu’on croit.<br />
Un nouveau regard sur <strong>la</strong> différence homme-femme.<br />
Les Éditions Transcontinental.<br />
Avril 2009.<br />
32 Octobre 2009<br />
Le Journal<br />
<strong>Barreau</strong> <strong>du</strong> <strong>Québec</strong>
Justice <strong>par</strong>ticipative et droit col<strong>la</strong>boratif<br />
Vers une nouvelle pratique <strong>du</strong> droit<br />
Philippe Samson, avocat<br />
Le 27 octobre prochain se tiendra au Vieux-Port de Montréal une conférence sur <strong>la</strong> <strong>justice</strong><br />
<strong>par</strong>ticipative et le droit col<strong>la</strong>boratif intitulée The Evolution of the New Lawyer: Enhancing Our Skills<br />
as Negotiators and Advocates. La conférence, organisée <strong>par</strong> le Groupe de droit col<strong>la</strong>boratif <strong>du</strong><br />
<strong>Québec</strong> en association avec le Comité sur <strong>la</strong> <strong>justice</strong> <strong>par</strong>ticipative <strong>du</strong> <strong>Barreau</strong> <strong>du</strong> <strong>Québec</strong> et présentée<br />
<strong>par</strong> Julie Macfar<strong>la</strong>ne, professeure <strong>à</strong> <strong>la</strong> Faculté de droit de l’Université de Windsor, arborera sous forme<br />
d’exposés et d’ateliers une démarche plus <strong>par</strong>ticipative et holistique <strong>à</strong> <strong>la</strong> résolution des conflits.<br />
Du <strong>par</strong>adigme adversatif <strong>à</strong> <strong>la</strong> col<strong>la</strong>boration<br />
Bien souvent, les systèmes de <strong>justice</strong> traditionnels<br />
impliquent une vision très indivi<strong>du</strong>elle de <strong>la</strong> <strong>justice</strong>,<br />
alors que l’objectif de l’avocat consiste essentiellement<br />
<strong>à</strong> mettre en œuvre ses connaissances et habiletés pour<br />
répondre aux besoins légaux de son client <strong>par</strong> une<br />
approche purement juridique. De même, le modèle<br />
adjudicatif et adversatif suppose que l’avocat est<br />
mandaté pour convaincre un tribunal. Il n’a aucune<br />
obligation de convaincre l’autre <strong>par</strong>tie ou d’essayer<br />
d’obtenir une solution mutuellement acceptable.<br />
De ce fait, l’image des avocats est régulièrement<br />
associée <strong>par</strong> les citoyens au conflit en tant que tel<br />
plutôt qu’<strong>à</strong> <strong>la</strong> résolution des conflits.<br />
Dans son ouvrage intitulé The Evolution of the New<br />
Lawyer <strong>par</strong>u en 2008, Julie Macfar<strong>la</strong>ne dégage de ses<br />
recherches les prémisses d’une nouvelle approche qui<br />
redéfinit le rôle de l’avocat dans <strong>la</strong> résolution d’un<br />
litige. Bien loin l’idée de rejeter complètement<br />
l’exercice traditionnel <strong>du</strong> droit : « L’expertise légale<br />
demeure essentielle pour conserver l’intégrité<br />
<strong>du</strong> système et le respect des principes fondamentaux<br />
qui guident <strong>la</strong> <strong>justice</strong> », assure M me Macfar<strong>la</strong>ne.<br />
Ses observations présentent plutôt une vision<br />
contemporaine de l’avocat où ses connaissances,<br />
habiletés et attitudes existantes sont adaptées pour une<br />
approche plus <strong>par</strong>ticipative de résolution des conflits.<br />
En effet, le concept traditionnel de l’avocat comme un<br />
« combattant pour les droits » ne satisfait plus en soi les<br />
clients, qui demandent un meilleur rapport qualité/prix<br />
et qui préfèrent aux longues procé<strong>du</strong>res les stratégies<br />
employées pour résoudre un litige <strong>à</strong> l’amiable.<br />
Selon M me Macfar<strong>la</strong>ne, « puisque l’information<br />
juridique est maintenant facilement accessible aux<br />
citoyens sur Internet, l’aspect conseiller juridique de<br />
l’avocat, bien que toujours nécessaire <strong>à</strong> <strong>la</strong> prestation<br />
des services, ne prend plus autant d’importance.<br />
De nos jours, c’est comment l’avocat négocie qui intéresse<br />
les clients ». Changer <strong>la</strong> culture des négociations légales<br />
implique d’ajouter des alternatives tout aussi<br />
cohérentes et rigoureuses que les structures actuelles.<br />
La négociation : pierre d’assise<br />
<strong>du</strong> nouvel avocat<br />
Dans <strong>la</strong> tenue d’un dossier, les avocats investissent<br />
souvent plus de temps dans <strong>la</strong> procé<strong>du</strong>re civile et <strong>la</strong><br />
pré<strong>par</strong>ation de <strong>la</strong> preuve que dans les stratégies de<br />
négociation. Sur ce point, M me Macfar<strong>la</strong>ne croit qu’un<br />
changement significatif de démarche est nécessaire :<br />
« Même si les avocats font déj<strong>à</strong> beaucoup de négociation,<br />
les stratégies employées sont peu sophistiquées.<br />
Les échanges écrits sont préférés aux rencontres face<br />
<strong>à</strong> face et ils se résument <strong>à</strong> un certain nombre de<br />
propositions et de contre-propositions prévisibles.<br />
Il faut cesser de voir <strong>la</strong> négociation comme un aspect<br />
secondaire de <strong>la</strong> procé<strong>du</strong>re et <strong>la</strong> mettre au centre des<br />
services que l’avocat offre <strong>à</strong> ses clients », résume-t-elle.<br />
En développant des solutions créatives et originales,<br />
l’avocat devient l’artisan d’ententes sur mesure<br />
équitables pour toutes les <strong>par</strong>ties.<br />
Accorder le rôle principal <strong>à</strong> <strong>la</strong> négociation dans <strong>la</strong><br />
résolution des conflits signifie dé<strong>la</strong>isser définitivement<br />
l’intimidation, les positions arrêtées, l’agressivité et<br />
les secrets, car ce<strong>la</strong> n’aide en rien l’établissement<br />
d’un consensus. Un bon négociateur va au-del<strong>à</strong> des<br />
intérêts <strong>par</strong>tisans. Il pose des questions qui révèlent de<br />
l’information et crée un climat de confiance pour<br />
développer des solutions mutuelles. En effet, comme<br />
l’explique M me Macfar<strong>la</strong>ne, « il faut cesser de voir les<br />
faits comme un instrument pour gagner, mais plutôt<br />
comme une information <strong>à</strong> <strong>par</strong>tager et <strong>à</strong> considérer.<br />
Ce n’est pas uniquement <strong>la</strong> solution finale qui importe,<br />
mais aussi comment se sent le client dans <strong>la</strong> façon dont<br />
l’entente a été obtenue. Une solution pragmatique,<br />
réaliste et humaine au litige <strong>la</strong>isse une impression que<br />
l’entente est “juste” ».<br />
De ce fait, les stratégies légales demeurent utiles, mais<br />
non plus exclusives dans <strong>la</strong> recherche d’une solution.<br />
En sus des connaissances juridiques, ce processus<br />
demande des habiletés en communication et en<br />
re<strong>la</strong>tions interpersonnelles, <strong>la</strong> capacité de mettre en<br />
confiance l’autre <strong>par</strong>tie, de démontrer <strong>du</strong> respect et de<br />
faire preuve d’empathie. Ainsi, en é<strong>la</strong>rgissant les<br />
discussions pour inclure des solutions qui ne sont pas<br />
exclusivement d’ordre légal, le rôle <strong>du</strong> client devient<br />
plus significatif dans <strong>la</strong> pré<strong>par</strong>ation <strong>du</strong> dossier et dans<br />
<strong>la</strong> prise de décisions. Bref, au cœur de <strong>la</strong> représentation<br />
<strong>du</strong> nouvel avocat tel qu’elle est présentée <strong>par</strong><br />
M me Macfar<strong>la</strong>ne se retrouve un principe fondamental :<br />
<strong>la</strong> <strong>par</strong>ticipation <strong>du</strong> client au dossier.<br />
Une nouvelle re<strong>la</strong>tion avocat-client<br />
Pour nombre d’avocats, <strong>la</strong> pratique <strong>du</strong> droit est fondée<br />
sur le fait que puisque ce sont eux qui possèdent les<br />
connaissances et l’expertise en droit, c’est donc <strong>à</strong> eux que<br />
revient le devoir d’assumer l’autorité et l’autonomie<br />
dans <strong>la</strong> prise des décisions stratégiques. Toutefois, <strong>du</strong><br />
modèle « conventionnel », où le client est passif et où<br />
l’avocat est autonome dans ses décisions se dégage de<br />
plus en plus un nouveau modèle « <strong>par</strong>ticipatif » où le<br />
client joue un rôle plus actif. Dans ce sens, l’auteure et<br />
conférencière propose que les avocats puissent<br />
davantage faire équipe avec le client dans <strong>la</strong> prise des<br />
décisions importantes. Le nouvel avocat doit favoriser<br />
l’engagement <strong>du</strong> client dans le litige et lui offrir les<br />
outils pour l’analyser et comprendre comment celui-ci<br />
se développe et évolue dans le temps. Qui plus est,<br />
comme le rappelle M me Macfar<strong>la</strong>ne, « travailler de pair<br />
avec le client con<strong>du</strong>it <strong>à</strong> des issues qui pourront être<br />
acceptées avec un consentement éc<strong>la</strong>iré ».<br />
La présentation de cette conférence sera donc pour les<br />
<strong>par</strong>ticipants une excellente occasion de développer<br />
davantage leurs connaissances <strong>à</strong> ce sujet. En effet,<br />
l’interactivité entre M me Macfar<strong>la</strong>ne et les <strong>par</strong>ticipants<br />
prendra une p<strong>la</strong>ce importante dans <strong>la</strong> tenue de <strong>la</strong><br />
conférence. Les <strong>par</strong>ticipants pourront ainsi mettre en<br />
pratique les nouvelles habiletés développées lors<br />
d’études de cas en équipes et d’ateliers où ils pourront<br />
se prêter entre eux <strong>à</strong> des jeux de rôle.<br />
Julie McFar<strong>la</strong>ne, professeure <strong>à</strong> <strong>la</strong> Faculté de droit de l’Université<br />
de Windsor<br />
Enfin, depuis <strong>la</strong> <strong>par</strong>ution <strong>du</strong> livre, M me Macfar<strong>la</strong>ne<br />
remarque que les nouvelles conditions économiques<br />
accélèrent le changement identifié dans l’attitude des<br />
clients sur le marché des services juridiques. De plus<br />
en plus de personnes se représentent seules et celles<br />
qui choisissent d’être représentées <strong>par</strong> un avocat<br />
s’impliquent davantage dans leurs litiges et exigent des<br />
solutions concrètes, économiques et rapides.<br />
En définitive, les avocats devront plus que jamais<br />
trouver de nouvelles façons d’apporter une plus-value<br />
<strong>à</strong> leurs services. Avec le temps et <strong>la</strong> multiplication<br />
des témoignages de succès, nul doute que les principes<br />
de <strong>la</strong> <strong>justice</strong> <strong>par</strong>ticipative influeront sur <strong>la</strong> pratique<br />
contemporaine <strong>du</strong> droit et l’identité professionnelle<br />
de l’avocat.<br />
Inscription<br />
La conférence The Evolution of the New Lawyer:<br />
Enhancing Our Skills as Negotiators and<br />
Advocates se tiendra le mardi 27 octobre 2009 au<br />
Vieux-Port Steakhouse situé au 39, rue St-Paul Est.<br />
L’événement se déroulera en ang<strong>la</strong>is.<br />
L’inscription, au coût de 250 $, inclut l’ouvrage<br />
The Evolution of the New Lawyer de Julie<br />
Macfar<strong>la</strong>ne. Pour de plus amples renseignements<br />
ou pour vous inscrire, consultez le calendrier des<br />
événements sur le site Web <strong>du</strong> <strong>Barreau</strong> ou le<br />
www.barreau.qc.ca/evenements/<br />
evenement.html?id=334.<br />
Le Journal<br />
<strong>Barreau</strong> <strong>du</strong> <strong>Québec</strong><br />
33 Octobre 2009
34 Octobre 2009<br />
Le Journal<br />
<strong>Barreau</strong> <strong>du</strong> <strong>Québec</strong>
Avis aux membres<br />
<strong>du</strong> <strong>Barreau</strong><br />
Cour supérieure<br />
– Division de Montréal<br />
Chambre des recours collectifs<br />
Notice to Members<br />
of the Bar<br />
Superior Court<br />
– Montreal Division<br />
C<strong>la</strong>ss Action Division<br />
Prenez avis que le juge Louis Lacoursière agira comme responsable de <strong>la</strong><br />
Chambre des recours collectifs <strong>à</strong> compter <strong>du</strong> 1 er septembre 2009.<br />
Je profite de cette occasion pour remercier chaleureusement le juge André<br />
Prévost qui a été responsable de <strong>la</strong> Chambre des recours collectifs au cours des<br />
trois dernières années.<br />
Le juge Prévost a accompli un travail remarquable.<br />
Please be advised that the Honourable Louis Lacoursière will take over as<br />
coordinating judge of the C<strong>la</strong>ss Action Division starting on September 1, 2009.<br />
I take this opportunity to thank sincerely the Honourable André Prévost for<br />
his work in this role over the past three years.<br />
He did an exceptional job.<br />
François Rol<strong>la</strong>nd<br />
Juge en chef<br />
François Rol<strong>la</strong>nd<br />
Chief Justice<br />
Rendement<br />
Fonds de p<strong>la</strong>cement <strong>du</strong> <strong>Barreau</strong> <strong>du</strong> <strong>Québec</strong><br />
Taux de rendement* au 28 août 2009<br />
1 an 3 ans 5 ans 10 ans<br />
Actions<br />
-12,27%<br />
-0,67%<br />
6,39%<br />
s/o<br />
Équilibré<br />
-4,52%<br />
1,01%<br />
4,14%<br />
4,36%<br />
Obligations<br />
6,10%<br />
5,01%<br />
4,85%<br />
5,71%<br />
Le rendement passé n’est pas garant <strong>du</strong> rendement futur.<br />
* Rendement annuel composé<br />
Denis Noreau, représentant 514 954-3491 ou 1 800 361-8495 poste 3491<br />
www.csbq.ca/finances/fonds<br />
Le Journal<br />
<strong>Barreau</strong> <strong>du</strong> <strong>Québec</strong><br />
35 Octobre 2009
Déontologie<br />
Taisez-vous ! Un point c’est tout<br />
Constance Connie Byrne, avocate<br />
Dites-vous que vous devez emporter avec vous en terre les confidences que vous recevez d’un client.<br />
Sinon, vous risquez sérieusement de mettre tout le monde dans l’embarras, y compris vous-mêmes.<br />
Vendredi, 15 h. Une chance ! Quelle semaine de fou ! M e Jenesaistrop lâche un petit<br />
coup de fil <strong>à</strong> sa femme pour savoir si leur sortie « ciné<strong>par</strong>c-en-famille », avec les<br />
voisins Bouchard, fonctionne toujours.<br />
- Le ciné<strong>par</strong>c, ça fonctionne toujours chérie ?<br />
- Oui.<br />
- Parfait ! Les enfants vont être contents.<br />
- Grosse journée au bureau, toi ?<br />
- Euh !...Écoute, ça me dépasse. J’ai un client, jaloux comme pas un, qui vient<br />
de sortir de mon bureau en disant qu’il ferait <strong>la</strong> peau <strong>du</strong> nouveau conjoint<br />
de son ex-conjointe. Il est sérieux <strong>à</strong> <strong>par</strong>t ça. Tu le connais en plus.<br />
C’est A.B. En tout cas, on se voit tantôt ! »<br />
C’est <strong>la</strong> première fois que M e Jenesaistrop est confronté <strong>à</strong> une telle situation.<br />
Après sa conversation avec sa femme, il décide d’appeler l’avocat de l’ex-conjointe<br />
de son client pour lui faire <strong>par</strong>t des craintes sérieuses qu’il éprouve re<strong>la</strong>tivement<br />
<strong>à</strong> l’aveu que vient de lui faire son client dans son bureau.<br />
18 h 30. Arrivées <strong>par</strong>mi les premiers sur les lieux <strong>du</strong> ciné<strong>par</strong>c pour voir Ère de G<strong>la</strong>ce III,<br />
les familles Jenesaistrop et Bouchard ont trouvé des p<strong>la</strong>ces de choix. Chaises de<br />
camping, soleil couchant, friandises pour les enfants, bières froides dans <strong>la</strong> g<strong>la</strong>cière :<br />
tout est <strong>par</strong>fait pour oublier le stress de <strong>la</strong> semaine.<br />
D’une confidence <strong>à</strong> l’autre, Bouchard se délie <strong>la</strong> <strong>la</strong>ngue et se met <strong>à</strong> potiner sur leur<br />
voisinage. « J’ai vu notre voisine “super Pame<strong>la</strong>” embrasser un gars dans <strong>la</strong> jeune<br />
trentaine dernièrement. Je te dis que je suis resté bête quand je les ai aperçus de ma<br />
porte patio. J’aurais bien pris <strong>la</strong> p<strong>la</strong>ce <strong>du</strong> gars ! … Bien non, je p<strong>la</strong>isante ! », <strong>la</strong>nce-t-il<br />
avec un semb<strong>la</strong>nt de vérité.<br />
M e Jenesaistrop <strong>la</strong>isse voir <strong>à</strong> Bouchard qu’il est au courant de l’affaire en hochant <strong>la</strong> tête.<br />
Il ajoute même qu’il a croisé Pame<strong>la</strong> <strong>à</strong> l’épicerie cette semaine et qu’elle avait l’air<br />
plutôt inquiet. Elle lui a demandé des informations sur les conséquences juridiques<br />
d’un divorce. Évidemment, elle ne le souhaite pas. Mais si son mari apprenait<br />
l’affaire un jour, c’est sûr qu’il ne lui <strong>par</strong>donnerait jamais. « En tout cas, si ma<br />
femme me faisait ça, dit Bouchard, je ne demanderais pas le divorce, mais c’est sûr<br />
que je me paierais <strong>du</strong> bon temps. »<br />
Bouchard, « le mouchard », ne met pas de temps <strong>à</strong> ébruiter son scoop, « confirmé<br />
<strong>par</strong> l’avocat », dans leur voisinage. Évidemment, <strong>la</strong> nouvelle vient vite aux oreilles<br />
<strong>du</strong> conjoint de Pame<strong>la</strong>, « M. Muscles », comme on le surnomme si bien. Blessé<br />
dans son orgueil, il congédie sa femme qui était comptable pour son entreprise<br />
(G.B. Construction), congédie l’amant en question, employé également <strong>à</strong><br />
l’entreprise, et demande le divorce.<br />
Références au Code<br />
de déontologie des avocats<br />
Le secret professionnel<br />
Les articles 3.06.01. et suivants<br />
La conversation que M e Jenesaistrop a eue avec Pame<strong>la</strong><br />
était-elle protégée <strong>par</strong> le secret professionnel ?<br />
Pour répondre <strong>à</strong> cette question, il faut d'abord savoir ce qu’est un secret<br />
professionnel. Trois critères permettent d’établir son existence 1 :<br />
1. une communication entre un avocat et son client;<br />
2. qui comporte une consultation ou un avis juridique;<br />
3. que les <strong>par</strong>ties considèrent de nature confidentielle.<br />
La jurisprudence est c<strong>la</strong>ire. Le secret professionnel de l’avocat s’applique <strong>à</strong> toute<br />
consultation juridique sur une question litigieuse ou non 2 . « Il existe peu importe<br />
qu’un procès soit imminent ou qu’un client soit sur le point de demander<br />
des conseils 3 ». « Le privilège ne prend pas effet seulement au moment où il<br />
est invoqué; il existe indépendamment de sa revendication 4 ».<br />
De toute évidence, le fait que les conseils aient été donnés entre deux rangées de<br />
petits pois dans une épicerie plutôt que dans un bureau d’avocat ne change en rien<br />
<strong>la</strong> nature même de l’obligation de confidentialité de l’avocat.<br />
Sachant maintenant que <strong>la</strong> nature de <strong>la</strong> conversation que Pame<strong>la</strong> et M e Jenesaistrop<br />
ont eue ensemble était protégée <strong>par</strong> le secret professionnel, le fait que l’avocat ait<br />
<strong>la</strong>issé voir <strong>à</strong> Bouchard qu’il était au courant de cette information confidentielle,<br />
était-il suffisant pour briser le secret professionnel ? Certainement. Il n’aurait rien<br />
dû <strong>la</strong>isser voir. Mais il a fait pire encore. Il a renchéri en dévoi<strong>la</strong>nt l’objet de leur<br />
conversation <strong>à</strong> l’épicerie.<br />
Concernant le client jaloux, M e Jenesaistrop avait-il le droit<br />
de briser le secret professionnel en <strong>par</strong>tageant <strong>à</strong> sa femme<br />
<strong>la</strong> confidence qu’il venait de recevoir de son client dans son bureau ?<br />
L’émotion ou <strong>la</strong> surprise qui dépasse même l’entendement ne justifie en rien <strong>la</strong> fuite<br />
d’information confidentielle fournie <strong>par</strong> un client, car selon <strong>la</strong> Loi sur le <strong>Barreau</strong><br />
(art. 131), le Code des professions (art. 60.4), le Code de déontologie des avocats<br />
(art. 3.06.03.) ainsi que selon <strong>la</strong> Charte des droits et libertés de <strong>la</strong> personne (art. 9),<br />
l’avocat doit garder le secret absolu des confidences qu’il reçoit en raison de<br />
sa profession.<br />
Le privilège ap<strong>par</strong>tient au client<br />
Décisions<br />
Descôteaux c. Mierzwinski, 1982 CanLII 22 (C.S.C.),<br />
[1982] 1 R.C.S. 888 j. Lamer<br />
36 Octobre 2009 Le Journal <strong>Barreau</strong> <strong>du</strong> <strong>Québec</strong>
SAVIEZ-VOUS QUE…<br />
Les échelles de sanctions<br />
disciplinaires<br />
On peut penser que si l’avocat est reconnu coupable<br />
L’obligation <strong>du</strong> secret professionnel s’applique tant et<br />
aussi longtemps que l’avocat est en vie. Le fait de<br />
démissionner <strong>du</strong> <strong>Barreau</strong> <strong>du</strong> <strong>Québec</strong> ne permet<br />
en aucun cas <strong>à</strong> l’avocat de divulguer des<br />
renseignements qui lui ont été communiqués alors<br />
qu’il était membre de son ordre professionnel 9 .<br />
devant le Conseil de discipline <strong>du</strong> <strong>Barreau</strong>,<br />
il pourrait faire l’objet d’une réprimande,<br />
d’une amende d’au moins 1 000 $ ou d’une<br />
radiation, selon ses antécédents et <strong>la</strong> gravité<br />
de l’acte réprimandé, conformément <strong>à</strong> l’article 156<br />
<strong>du</strong> Code des professions.<br />
Enfin, vu <strong>la</strong> gravité de l’aveu de son client,<br />
M e Jenesaistrop avait-il le droit d’appeler l’avocat<br />
de <strong>la</strong> <strong>par</strong>tie adverse pour l’aviser des intentions de son client ?<br />
Bien sûr ! Le présent cas vise l’une des trois exceptions permettant une érosion<br />
<strong>à</strong> cette règle de secret absolu 5 . (art. 131.2 et 131.3 de <strong>la</strong> L. b., 60.4 C. d. p., 3.06.01.01<br />
C.d.a). Étant donné qu’il y avait un danger imminent de mort, menaçant une<br />
personne, M e Jenesaistrop pouvait communiquer ce renseignement <strong>à</strong> son confrère.<br />
La divulgation <strong>du</strong> secret professionnel est permise également lorsque le client<br />
l’autorise ou si <strong>la</strong> loi le permet (art. 192 C. d. p.).<br />
Or, dans les circonstances, M e Jenesaistrop ne pouvait communiquer que<br />
les renseignements nécessaires aux fins poursuivies <strong>par</strong> <strong>la</strong> communication 6<br />
(art. 3.06.01.02 <strong>du</strong> C. d. a.) <strong>à</strong> savoir :<br />
1. son identité et son ap<strong>par</strong>tenance au <strong>Barreau</strong> <strong>du</strong> <strong>Québec</strong>;<br />
2.que le renseignement qu'il va communiquer est protégé <strong>par</strong> le<br />
secret professionnel;<br />
3. qu'il se prévaut de <strong>la</strong> possibilité que lui offre <strong>la</strong> loi de lever le secret<br />
professionnel afin de prévenir un acte de violence, <strong>par</strong>ce qu'il a un motif<br />
raisonnable de croire qu'un danger imminent de mort ou de blessures<br />
graves menace une personne ou un groupe de personnes;<br />
4. <strong>la</strong> nature des menaces ou l'acte de violence qu'il vise <strong>à</strong> prévenir;<br />
5. l'identité et, si possible, les coordonnées de <strong>la</strong> personne ou <strong>du</strong> groupe de<br />
personnes exposées au danger;<br />
6. l'imminence <strong>du</strong> danger identifié.<br />
L’indiscrétion peut avoir des conséquences graves<br />
Sachez qu’il faut toujours garder <strong>à</strong> l’esprit qu’une vio<strong>la</strong>tion <strong>du</strong> secret professionnel<br />
peut avoir des conséquences graves pour un client, <strong>par</strong> exemple, une perte de<br />
réputation ou une perte d’emploi comme dans le cas qui nous occupe présentement.<br />
Les conséquences sont également graves pour vous, qui pouvez être poursuivis en<br />
dommages et intérêts ou être visés <strong>par</strong> une p<strong>la</strong>inte déontologique 7 .<br />
En cas de doute, vous pouvez toujours consulter le Syndic <strong>du</strong> <strong>Barreau</strong> avant<br />
de communiquer le renseignement protégé <strong>par</strong> le secret professionnel afin<br />
d'évaluer ce qu'il convient de faire 8 .<br />
1<br />
Pritchard c. Ontario (Commission des droits de <strong>la</strong> personne), 2004 CSC 31 (CanLII),<br />
[2004] 1 R.C.S. 809,<br />
<strong>par</strong>. 15, j. Major., Solosky c. R., 1979 CanLII 9 (C.S.C.), [1980] 1 R.C.S. 821, 837, j. Dickson<br />
2<br />
Pritchard c. Ontario (Commission des droits de <strong>la</strong> personne), 2004 CSC 31 (CanLII),<br />
[2004] 1 R.C.S. 809, <strong>par</strong>. 15, j. Major., Solosky c. R., 1979 CanLII 9 (C.S.C.),<br />
[1980] 1 R.C.S. 834, j. Dickson<br />
3<br />
R. c. McClure, 2001 CSC 14 (CanLII), [2001] 1 R.C.S. 445, <strong>par</strong>. 41, j. Major.<br />
4<br />
Lavallée, Rackel & Heintz c. Canada (Procureur général) <strong>par</strong>. 39<br />
5<br />
http://www.barreau.qc.ca/avocats/meilleures-pratiques/info-deontologie/capsules/<br />
confidentialite.html<br />
6<br />
Les renseignements nécessaires ne peuvent être communiqués qu’aux personnes désignées<br />
<strong>à</strong> l’article 60.4 C.d.p. <strong>à</strong> savoir : <strong>la</strong> ou les personnes exposées au danger, leur représentant,<br />
ou les personnes susceptibles<br />
de leur porter secours.<br />
7<br />
www.barreau.qc.ca/avocats/meilleures-pratiques/info-deontologie/capsules/<br />
confidentialite.html<br />
8<br />
www.barreau.qc.ca/avocats/meilleures-pratiques/info-deontologie/capsules/<br />
secret-professionnel.html<br />
9<br />
www.barreau.qc.ca/avocats/meilleures-pratiques/info-deontologie/capsules/<br />
secret-professionnel.html<br />
Le Journal<br />
<strong>Barreau</strong> <strong>du</strong> <strong>Québec</strong><br />
37 Octobre 2009
Cause phare<br />
Les enfants ont leur mot <strong>à</strong> dire<br />
Louis Baribeau, avocat<br />
Rarement <strong>la</strong> Cour suprême a eu <strong>à</strong> trancher une question aussi délicate : Un enfant a-t-il le droit de refuser<br />
des transfusions sanguines pouvant lui sauver <strong>la</strong> vie pour des raisons religieuses ?<br />
Longtemps, les enfants ont été privés <strong>du</strong> droit de décider de leurs traitements<br />
médicaux, mais une récente décision de <strong>la</strong> Cour suprême <strong>du</strong> Canada 1 vient de<br />
confirmer leur statut de semi-a<strong>du</strong>ltes capables de décider selon leur degré de maturité.<br />
« Bien que l’arrêt A.C. c. Manitoba (Directeur des services <strong>à</strong> l’enfant et <strong>à</strong> <strong>la</strong> famille)<br />
porte sur une loi manitobaine et prend appui sur <strong>la</strong> common <strong>la</strong>w, il est<br />
extrêmement intéressant pour les juristes québécois, car le droit manitobain et le<br />
droit québécois sont sensiblement les mêmes », commente M e Pascale Fournier,<br />
professeure en droit de <strong>la</strong> personne <strong>à</strong> <strong>la</strong> Faculté de droit de l’Université d’Ottawa.<br />
L’enfant au centre de ce litige est âgé de 14 ans. Il est témoin de Jéhovah. Le 12 avril<br />
2006, il est admis <strong>à</strong> l’hôpital dans des circonstances dramatiques : il présente des<br />
saignements intestinaux causés <strong>par</strong> <strong>la</strong> ma<strong>la</strong>die de Crohn et risque de mourir s’il ne<br />
reçoit pas bientôt des transfusions sanguines. Mais l’enfant refuse ces transfusions<br />
qui sont interdites <strong>par</strong> sa religion. D’ailleurs, il a déj<strong>à</strong> signé une directive médicale<br />
<strong>à</strong> cet effet et trois psychiatres ont conclu qu’il comprend <strong>la</strong> nécessité <strong>du</strong> traitement<br />
et le danger qu’il court.<br />
C’est alors que le directeur des services <strong>à</strong> l’enfant et <strong>à</strong> <strong>la</strong> famille entre en scène.<br />
Il demande au tribunal de passer outre <strong>à</strong> ce refus et d’ordonner les transfusions<br />
en se basant sur l’article 25 de <strong>la</strong> Loi sur les services <strong>à</strong> l’enfant et <strong>à</strong> <strong>la</strong> famille.<br />
Cette disposition crée deux régimes juridiques en fonction de l’âge : Dans le cas<br />
d’un enfant de 16 ans ou moins, <strong>la</strong> Cour peut autoriser les traitements dans l’intérêt<br />
de l’enfant; et dans le cas d’un enfant d’au moins 16 ans, le consentement de<br />
celui-ci est nécessaire pour qu’on puisse lui administrer des traitements. La Cour<br />
peut cependant ordonner les traitements dans son intérêt, s’il ne peut comprendre<br />
les enjeux et évaluer les conséquences de son refus.<br />
Le juge qui entend <strong>la</strong> cause de l’enfant présume de sa capacité de refuser ses traitements<br />
sans examiner les rapports des psychiatres. Il mentionne que comme l’enfant a moins<br />
de 16 ans, rien dans <strong>la</strong> loi ne restreint son pouvoir discrétionnaire d’ordonner des<br />
traitements. Il ordonne les transfusions sanguines et l’enfant se rétablit.<br />
Mais l’affaire n’en reste pas l<strong>à</strong>. L’enfant porte sa cause jusqu’en Cour suprême <strong>du</strong><br />
Canada, p<strong>la</strong>idant que <strong>la</strong> loi manitobaine va <strong>à</strong> l’encontre de <strong>la</strong> Charte canadienne<br />
des droits et libertés.<br />
Le plus haut tribunal <strong>du</strong> pays admet que <strong>la</strong> loi manitobaine brime les droits de<br />
l’enfant <strong>à</strong> sa liberté et <strong>à</strong> sa sécurité garantis <strong>par</strong> <strong>la</strong> Charte. Cependant, cette<br />
privation de droits n’est pas arbitraire. Les enfants formant un groupe vulnérable,<br />
il est acceptable que <strong>la</strong> société puisse intervenir pour les protéger. Par une majorité<br />
de six juges contre un, <strong>la</strong> Cour suprême en conclut que l’article 25 de <strong>la</strong> loi<br />
manitobaine est constitutionnel et rejette l’appel de l’enfant. Cependant,<br />
elle critique le raisonnement <strong>du</strong> juge de première instance.<br />
Examen de <strong>la</strong> maturité<br />
Selon <strong>la</strong> majorité, le premier juge aurait dû examiner <strong>la</strong> capacité indivi<strong>du</strong>elle de<br />
l’enfant <strong>à</strong> prendre ses propres décisions et aurait dû tenir compte de ses volontés en<br />
fonction de sa maturité.<br />
L’examen de <strong>la</strong> maturité de l’enfant est capital dans ce genre d’affaire. « L’examen<br />
est effectué selon une échelle variable, l’opinion de l’adolescent devenant de plus en<br />
plus déterminante selon sa capacité d’exercer un jugement mature et indépendant,<br />
estime <strong>la</strong> juge Rosalie Silberman Abel<strong>la</strong>, qui a ren<strong>du</strong> jugement au nom de quatre<br />
des six juges majoritaires. Plus <strong>la</strong> décision est de nature sérieuse, et plus elle risque<br />
d’avoir une incidence grave sur <strong>la</strong> vie ou <strong>la</strong> santé de l’enfant, plus l’examen doit<br />
être rigoureux. »<br />
Cette approche est compatible avec <strong>la</strong> jurisprudence canadienne et internationale.<br />
Récemment, <strong>la</strong> common <strong>la</strong>w canadienne a mis de côté l’idée que les mineurs n’ont<br />
pas <strong>la</strong> capacité de prendre des décisions sur leur santé. On leur reconnaît désormais<br />
« une autonomie décisionnelle correspondant au développement de leur intelligence<br />
et de leur compréhension », souligne <strong>la</strong> juge Abel<strong>la</strong>. Ce principe porte le nom de<br />
« mineur mature ».<br />
L’intérêt supérieur de l’enfant<br />
La recherche de l’intérêt supérieur de l’enfant, qui doit guider les décisions de <strong>la</strong><br />
Cour, exige <strong>la</strong> prise en compte des « opinions et préférences de l’enfant, lorsqu’elles<br />
peuvent être raisonnablement déterminées » et de son « patrimoine culturel,<br />
linguistique, racial et religieux », selon les termes de l’article 2 de <strong>la</strong> Loi sur les<br />
services <strong>à</strong> l’enfant et <strong>à</strong> <strong>la</strong> famille. Ce<strong>la</strong> est « l’aboutissement de décennies d’études<br />
approfondies sur les besoins des enfants et sur <strong>la</strong> façon dont le légis<strong>la</strong>teur peut le<br />
mieux y répondre », fait valoir <strong>la</strong> juge Abel<strong>la</strong>. Tenir compte <strong>du</strong> point de vue<br />
de l’enfant améliore <strong>la</strong> qualité des décisions. Ce<strong>la</strong> est compatible avec les normes et<br />
traités internationaux, dont <strong>la</strong> Convention re<strong>la</strong>tive aux droits de l’enfant.<br />
Protéger les enfants contre eux-mêmes<br />
Paradoxalement, même si les tribunaux canadiens ont reconnu aux enfants le droit<br />
de décider de leur traitement en fonction de leur maturité, ils ne se sont pas <strong>la</strong>issé<br />
dicter leur décision <strong>par</strong> les enfants lorsque les conséquences pouvaient être<br />
dramatiques. La juge Abel<strong>la</strong> endosse cette approche. Dans les cas d’atteinte grave<br />
<strong>à</strong> <strong>la</strong> santé ou de danger de mort, les tribunaux conservent le « pouvoir suprême de<br />
décider s’il est réellement dans l’intérêt supérieur de l’enfant de lui permettre<br />
d’exercer son autonomie », écrit-elle.<br />
Dans cette affaire, <strong>la</strong> Cour suprême ne dit pas si le juge de première instance a eu<br />
raison ou pas d’ordonner les transfusions. Cette question ne peut être tranchée sans<br />
l’examen préa<strong>la</strong>ble de <strong>la</strong> maturité de l’enfant, examen que n’a fait ni le juge de<br />
première instance, ni <strong>la</strong> Cour d’appel. De plus, l’ordonnance de transfusion est<br />
maintenant devenue théorique étant donné que l’enfant a depuis dépassé le cap des<br />
16 ans et qu’il n’y plus d’urgence médicale.<br />
La situation au <strong>Québec</strong><br />
Les dispositions <strong>du</strong> Code civil <strong>du</strong> <strong>Québec</strong> sont simi<strong>la</strong>ires <strong>à</strong> <strong>la</strong> loi manitobaine.<br />
Les deux légis<strong>la</strong>tions fixent un âge limite où le consentement de l’enfant<br />
est nécessaire pour lui administrer des traitements médicaux et permettre <strong>à</strong> <strong>la</strong> Cour<br />
de modifier <strong>la</strong> décision <strong>du</strong> jeune. Cependant, le Code civil <strong>du</strong> <strong>Québec</strong> fixe cet âge<br />
<strong>à</strong> 14 ans au lieu de 16 ans comme dans <strong>la</strong> loi manitobaine.<br />
En raison de <strong>la</strong> simi<strong>la</strong>rité des deux lois, « les grands principes de cet arrêt de <strong>la</strong> Cour<br />
suprême, comme <strong>la</strong> maturité progressive ou l’intérêt supérieur de l’enfant, sont<br />
applicables au <strong>Québec</strong>, dit M e Pascale Fournier. Ce dernier principe est repris dans<br />
plusieurs lois québécoises et est cher aux Québécois. »<br />
L’approche des juges québécois n’est pas très différente de celle qui est proposée<br />
<strong>par</strong> <strong>la</strong> Cour suprême lorsqu’il s’agit de décider <strong>du</strong> consentement <strong>à</strong> des soins<br />
médicaux <strong>à</strong> des mineurs. « Les juges québécois y vont au cas <strong>par</strong> cas », indique<br />
M e Pascal Fournier. On s’en remet aux experts. On essaie de faire le portrait de <strong>la</strong><br />
personne et d’évaluer son jugement, son ap<strong>par</strong>tenance religieuse, l’influence de ses<br />
<strong>par</strong>ents et si elle peut donner un consentement éc<strong>la</strong>iré. C’est pourquoi, dans<br />
l’avenir, il est probable que les juges québécois s’inspirent des principes é<strong>la</strong>borés<br />
dans cette cause phare.<br />
1<br />
A.C. c. Manitoba (Directeur des services <strong>à</strong> l’enfant et <strong>à</strong> <strong>la</strong> famille), 2009 CSC 30.<br />
38 Octobre 2009<br />
Le Journal<br />
<strong>Barreau</strong> <strong>du</strong> <strong>Québec</strong>
Avis aux membres<br />
Loi sur <strong>la</strong> révision des lois<br />
Depuis le 1 er juin 2009, date d’entrée en vigueur des modifications <strong>à</strong> <strong>la</strong> Loi sur<br />
<strong>la</strong> révision des lois, les codifications des lois et des règlements publiées sur le<br />
site Web des Lois <strong>du</strong> Canada (<strong>la</strong>ws.<strong>justice</strong>.gc.ca/fr/index.html) sont devenues<br />
officielles et font maintenant preuve de leur contenu devant les tribunaux.<br />
Par ailleurs, le site des lois publie maintenant <strong>la</strong> légis<strong>la</strong>tion en version PDF<br />
bilingue en côte <strong>à</strong> côte. Cette version est accessible en cliquant sur le lien qui se<br />
trouve sur <strong>la</strong> page titre des lois et des règlements codifiés.<br />
m.caij.qc.ca<br />
Optimisé pour<br />
B<strong>la</strong>ckBerry, iPhone et iPod.<br />
mobile<br />
Le Journal<br />
<strong>Barreau</strong> <strong>du</strong> <strong>Québec</strong><br />
39 Octobre 2009
Lois et règlements<br />
Cette rubrique, non exhaustive, est pré<strong>par</strong>ée <strong>par</strong> le Service de recherche et de légis<strong>la</strong>tion <strong>du</strong> <strong>Barreau</strong> <strong>du</strong> <strong>Québec</strong>. Pour une version plus complète: www.barreau.qc.ca/chronique/<br />
LOIS DU QUÉBEC<br />
LOI<br />
Loi modifiant <strong>la</strong> Loi sur les valeurs mobilières<br />
et d'autres dispositions légis<strong>la</strong>tives<br />
NUMÉRO<br />
L.Q. 2009, c.25 (projet de loi n o 8)<br />
RÉFÉRENCE<br />
(2009) 141 G.O. II 4171 (n o 33, 19/08/09)<br />
ENTRÉE EN VIGUEUR<br />
Le 17 juin 2009, <strong>à</strong> l’exception de celles des articles 1<br />
<strong>à</strong> 3, 5, 6, 8 <strong>à</strong> 32, 34 <strong>à</strong> 46, 48 <strong>à</strong> 58, 60, 62, 63, 65 <strong>à</strong> 75,<br />
77, 79 <strong>à</strong> 113 et 115 <strong>à</strong> 135 qui entreront en vigueur<br />
<strong>à</strong> <strong>la</strong> date ou aux dates fixées <strong>par</strong> le gouvernement.<br />
OBJET<br />
Notamment, transférer dans <strong>la</strong> Loi sur les valeurs mobilières l'encadrement des disciplines de valeurs<br />
mobilières actuellement visées <strong>par</strong> <strong>la</strong> Loi sur <strong>la</strong> distribution de pro<strong>du</strong>its et services financiers, afin d'assurer<br />
l'harmonisation de <strong>la</strong> légis<strong>la</strong>tion québécoise avec celle des autres provinces et territoires canadiens en<br />
modifiant les dispositions de <strong>la</strong> Loi sur les valeurs mobilières re<strong>la</strong>tives <strong>à</strong> l'inscription <strong>du</strong> courtier et<br />
<strong>du</strong> conseiller en valeurs mobilières pour y ajouter certaines <strong>par</strong>ticu<strong>la</strong>rités propres au courtier en é<strong>par</strong>gne<br />
collective, au courtier en p<strong>la</strong>ns de bourses d'études et <strong>à</strong> leurs représentants; obliger toute personne qui entend<br />
agir <strong>à</strong> titre de gestionnaire de fonds d'investissement <strong>à</strong> s'inscrire <strong>à</strong> ce titre conformément <strong>à</strong> <strong>la</strong> Loi sur<br />
les valeurs mobilières; imposer <strong>la</strong> même obligation au chef de <strong>la</strong> conformité et <strong>à</strong> <strong>la</strong> personne désignée<br />
responsable d'un courtier, d'un conseiller ou d'un gestionnaire de fonds d'investissement inscrit; modifier<br />
<strong>la</strong> Loi sur <strong>la</strong> distribution de pro<strong>du</strong>its et services financiers afin d'y supprimer les dispositions re<strong>la</strong>tives<br />
aux disciplines de valeurs mobilières; prévoir que les dispositions concernant le Fonds d'indemnisation<br />
des services financiers et celles concernant <strong>la</strong> Chambre de <strong>la</strong> sécurité financière, y compris son comité<br />
de discipline, continuent de s'appliquer aux personnes qui exerçaient leurs activités en vertu de <strong>la</strong> Loi sur<br />
<strong>la</strong> distribution de pro<strong>du</strong>its et services financiers et qui seront dorénavant régies <strong>par</strong> <strong>la</strong> Loi sur les valeurs<br />
mobilières; lever l'interdiction de vendre de l'assurance de frais funéraires contenue au Code civil et apporter<br />
les modifications requises <strong>à</strong> <strong>la</strong> Loi sur les arrangements préa<strong>la</strong>bles de services funéraires et de sépulture<br />
et <strong>la</strong> Loi sur <strong>la</strong> distribution de pro<strong>du</strong>its et services financiers.<br />
LOI<br />
Loi modifiant <strong>la</strong> Loi sur les tribunaux judiciaires<br />
et <strong>la</strong> Loi sur le ministère de <strong>la</strong> Justice<br />
NUMÉRO<br />
L.Q. 2009, c.30 (projet de loi n o 26)<br />
RÉFÉRENCE<br />
(2009) 141 G.O. II 4285 (n o 34, 26/08/09)<br />
ENTRÉE EN VIGUEUR<br />
Les dispositions de <strong>la</strong> présente loi entreront<br />
en vigueur <strong>à</strong> <strong>la</strong> date ou aux dates fixées<br />
<strong>par</strong> le gouvernement.<br />
OBJET<br />
Notamment, encadrer les activités cliniques et de recherche en matière de procréation assistée de manière<br />
<strong>à</strong> assurer une pratique de qualité, sécuritaire et conforme <strong>à</strong> l'éthique; favoriser l'amélioration continue des<br />
services en cette matière; prévoir que toute activité de procréation assistée, sauf exception, doit être exercée<br />
dans un centre de procréation assistée pour lequel un permis est délivré <strong>par</strong> le ministre de <strong>la</strong> Santé et<br />
des Services sociaux et qui est dirigé <strong>par</strong> un médecin; prévoir également qu'un centre doit obtenir un<br />
agrément de ses activités <strong>par</strong> un organisme reconnu <strong>par</strong> le ministre; assujettir tout projet de recherche re<strong>la</strong>tif<br />
<strong>à</strong> des activités de procréation assistée <strong>à</strong> l'approbation et au suivi d'un comité d'éthique de <strong>la</strong> recherche;<br />
prévoir une reddition de comptes pour chacun des centres au moyen notamment d'un rapport annuel<br />
d'activités; octroyer des pouvoirs d'inspection au ministre et prévoir que ce dernier peut demander au Conseil<br />
d'administration de l'Ordre professionnel des médecins <strong>du</strong> <strong>Québec</strong> des avis portant sur <strong>la</strong> qualité, <strong>la</strong> sécurité et<br />
l'éthique des activités de procréation assistée et sur <strong>la</strong> compétence professionnelle des médecins dans un<br />
centre, ainsi que sur les normes <strong>à</strong> suivre pour relever le niveau de qualité, de sécurité et d'éthique des activités<br />
de procréation assistée; confier des pouvoirs de réglementation au ministre et au gouvernement concernant<br />
les centres de procréation assistée et leurs activités; prévoir des sanctions administratives et pénales pour<br />
assurer le respect des dispositions de <strong>la</strong> loi.<br />
LOI<br />
Loi sur le recouvrement <strong>du</strong> coût des soins de santé<br />
et des dommages-intérêts liés au tabac<br />
NUMÉRO<br />
L.Q. 2009, c.30 (projet de loi n o 43)<br />
RÉFÉRENCE<br />
(2009) 141 G.O. II 4399 (n o 34, 26/08/09)<br />
ENTRÉE EN VIGUEUR<br />
Le 19 juin 2009<br />
OBJET<br />
Notamment, établir des règles <strong>par</strong>ticulières adaptées au recouvrement <strong>du</strong> coût des soins de santé liés au tabac<br />
attribuable <strong>à</strong> <strong>la</strong> faute d'un ou de plusieurs fabricants de pro<strong>du</strong>its <strong>du</strong> tabac; rendre certaines de ces règles<br />
applicables au recouvrement de dommages-intérêts pour <strong>la</strong> ré<strong>par</strong>ation d'un préjudice attribuable <strong>à</strong> <strong>la</strong> faute<br />
d'un ou de plusieurs de ces fabricants; reconnaître au gouvernement le droit de recouvrer directement de<br />
fabricants de pro<strong>du</strong>its <strong>du</strong> tabac le coût des soins de santé qu'il a assumé ou qui a été assumé <strong>par</strong> un de ses<br />
organismes, dès lors que ce coût a été causé ou occasionné <strong>par</strong> une faute commise <strong>par</strong> ces fabricants,<br />
notamment un manquement <strong>à</strong> leur devoir d'information <strong>du</strong> public quant aux risques et dangers que<br />
comportent les pro<strong>du</strong>its <strong>du</strong> tabac; prévoir que le gouvernement pourra prendre action en <strong>justice</strong> soit sur<br />
une base collective, pour recouvrer le coût afférent <strong>à</strong> l'ensemble des bénéficiaires de soins de santé résultant<br />
de leur exposition <strong>à</strong> des pro<strong>du</strong>its <strong>du</strong> tabac d'une ou de plusieurs catégories, soit sur une base indivi<strong>du</strong>elle,<br />
pour recouvrer <strong>la</strong> <strong>par</strong>tie de ce coût afférente <strong>à</strong> certains bénéficiaires déterminés de <strong>par</strong>eils soins de santé;<br />
prévoir dans le cas d'une action prise sur une base collective, des règles précises quant aux éléments de preuve<br />
qui, une fois établis, engageront <strong>la</strong> responsabilité d'un défendeur, de même que les moyens permettant de<br />
ré<strong>du</strong>ire le montant <strong>du</strong> coût des soins de santé auquel il est tenu ou de rajuster sa <strong>par</strong>t de responsabilité<br />
re<strong>la</strong>tivement <strong>à</strong> ce coût, tout en établissant les conditions de <strong>la</strong> solidarité en cas de pluralité de défendeurs;<br />
prévoir, dans le cas d'une action prise sur une base indivi<strong>du</strong>elle, des règles de <strong>par</strong>tage de responsabilité entre<br />
plusieurs défendeurs <strong>par</strong>ties <strong>à</strong> une telle action, y compris des règles énonçant les facteurs dont le tribunal<br />
pourra tenir compte aux fins de ce <strong>par</strong>tage; étendre l'application des règles <strong>par</strong>ticulières prévues pour l'action<br />
prise <strong>par</strong> le gouvernement sur une base indivi<strong>du</strong>elle <strong>à</strong> toute action prise <strong>par</strong> une personne, ses héritiers ou<br />
autres ayants cause pour le recouvrement de dommages-intérêts en ré<strong>par</strong>ation de tout préjudice lié au tabac<br />
causé ou occasionné <strong>par</strong> une faute commise au <strong>Québec</strong> <strong>par</strong> un fabricant de pro<strong>du</strong>its <strong>du</strong> tabac, de même<br />
qu'<strong>à</strong> tout recours collectif fondé sur le recouvrement de dommages-intérêts en ré<strong>par</strong>ation d'un tel préjudice.<br />
LOI<br />
Loi modifiant le Code des professions<br />
et d'autres dispositions légis<strong>la</strong>tives<br />
NUMÉRO<br />
L.Q. 2009, c. 35(projet de loi n o 46)<br />
RÉFÉRENCE<br />
(2009) 141 G.O. II 4413 (n o 34, 26/08/09)<br />
ENTRÉE EN VIGUEUR<br />
Le 19 juin 2009, <strong>à</strong> l’exception des articles 19 et 20<br />
qui entreront en vigueur <strong>à</strong> <strong>la</strong> date fixée<br />
<strong>par</strong> le gouvernement.<br />
OBJET<br />
Notamment, modifier certaines règles re<strong>la</strong>tives <strong>à</strong> des désignations d'ordres professionnels et <strong>à</strong> des titres<br />
réservés; apporter certains ajustements <strong>à</strong> des règles concernant notamment le processus disciplinaire<br />
professionnel, les dispositions pénales ainsi que l'exercice en société en nom collectif <strong>à</strong> responsabilité limitée<br />
ou en société <strong>par</strong> actions; modifier les règles re<strong>la</strong>tives <strong>à</strong> l'exercice de certaines activités; réserver expressément<br />
aux comptables agréés, ainsi qu'aux comptables généraux licenciés et aux comptables en management<br />
accrédités même s'ils ne sont pas titu<strong>la</strong>ires d'un permis de comptabilité publique, le droit d'effectuer<br />
une mission de compi<strong>la</strong>tion qui n'est pas destinée exclusivement <strong>à</strong> des fins d'administration interne; interdire<br />
aux optométristes d'avoir un intérêt dans une entreprise de fabrication ou de vente de montures,<br />
de médicaments ou des autres pro<strong>du</strong>its liés <strong>à</strong> l'exercice de l'optométrie.<br />
40 Octobre 2009<br />
Le Journal<br />
<strong>Barreau</strong> <strong>du</strong> <strong>Québec</strong>
Fondation <strong>du</strong> <strong>Barreau</strong><br />
Lauréats <strong>du</strong> Concours juridique 2008<br />
Sur <strong>la</strong> photo : M e Mé<strong>la</strong>nie Vincent, M e Diane Poitras, M e Thérèse Rousseau-Houle, Ad. E., <strong>la</strong> présidente <strong>du</strong> jury 2008, M e Sophie Lavallée, M. Jean-Maurice Arbour et M e Pascal Fréchette.<br />
Photo : Sylvain Légaré<br />
Chaque année, <strong>la</strong> Fondation <strong>du</strong> <strong>Barreau</strong> encourage et récompense des auteurs pour leurs écrits. Les <strong>la</strong>uréats <strong>du</strong> Concours juridique 2008 sont, dans <strong>la</strong> catégorie<br />
traité, M es Jean-Maurice Arbour et Sophie Lavallée pour leur ouvrage Droit international de l’environnement, dans <strong>la</strong> catégorie répertoire, M es Diane Poitras<br />
et Mé<strong>la</strong>nie Vincent pour leur Guide pratique sur l’accès et <strong>la</strong> protection de l’information, vol. I et II, et dans <strong>la</strong> catégorie manuscrit d’article juridique,<br />
M e Pascal Fréchette pour son ouvrage La qualification des contrats.<br />
Le Journal<br />
<strong>Barreau</strong> <strong>du</strong> <strong>Québec</strong><br />
41 Octobre 2009
42 Octobre 2009<br />
Le Journal<br />
<strong>Barreau</strong> <strong>du</strong> <strong>Québec</strong>
Le Journal<br />
<strong>Barreau</strong> <strong>du</strong> <strong>Québec</strong><br />
43 Octobre 2009
Juricarrière<br />
44 Octobre 2009<br />
Le Journal <strong>Barreau</strong> <strong>du</strong> <strong>Québec</strong>
Juricarrière<br />
Le Journal<br />
<strong>Barreau</strong> <strong>du</strong> <strong>Québec</strong><br />
45 Octobre 2009
Juricarrière<br />
46 Octobre 2009<br />
Le Journal<br />
<strong>Barreau</strong> <strong>du</strong> <strong>Québec</strong>
Juricarrière<br />
Le Journal<br />
<strong>Barreau</strong> <strong>du</strong> <strong>Québec</strong><br />
47 Octobre 2009
Juricarrière<br />
AVIS DE RADIATION<br />
Dossiers n os : 06-08-02448, 06-08-02449 et 06-08-02450<br />
AVIS est <strong>par</strong> les présentes donné que MADAME CORINE VAN RENSSELAER<br />
(n o de membre : 186749 1), ayant exercé <strong>la</strong> profession d'avocat dans les districts de<br />
Joliette et de Montréal, a été déc<strong>la</strong>rée coupable le 26 mai 2009 <strong>par</strong> le Conseil de discipline<br />
<strong>du</strong> <strong>Barreau</strong> <strong>du</strong> <strong>Québec</strong>, d’infractions commises <strong>à</strong> Joliette, entre le mois de juillet 2004 et<br />
le ou vers le 4 mai 2006, <strong>à</strong> savoir :<br />
Dossier n o : 06-08-02448<br />
Chef n o 1 A fait preuve de négligence dans l'exécution <strong>du</strong> mandat que lui avait<br />
confié sa cliente, contrevenant ainsi aux dispositions de l'article 3.03.01<br />
<strong>du</strong> Code de déontologie des avocats;<br />
Chef n o 2 :<br />
Chef n o 3 :<br />
N'a pas ren<strong>du</strong> <strong>à</strong> sa cliente des services professionnels d'une valeur d'au<br />
moins 697,00$, soit <strong>la</strong> somme qu'elle avait réc<strong>la</strong>mée et reçue de cette<br />
dernière dans le cadre <strong>du</strong> mandat qui lui avait été confié, s'appropriant<br />
ainsi <strong>la</strong> somme susdite ou une <strong>par</strong>tie importante de celle-ci, et<br />
contrevenant aux dispositions de l'article 59.2 <strong>du</strong> Code des professions;<br />
A faussement représenté <strong>à</strong> sa cliente qu'une demande avait été déposée<br />
devant le Tribunal administratif alors qu'aucune telle demande n'avait<br />
été pro<strong>du</strong>ite au Tribunal administratif <strong>du</strong> <strong>Québec</strong>, contrevenant ainsi<br />
aux dispositions de l'article 59.2 <strong>du</strong> Code des professions.<br />
Dossier n o : 06-08-02449<br />
Chef n o 1 : A fait preuve de négligence dans l'exécution <strong>du</strong> mandat que lui avait<br />
confié son client, contrevenant ainsi aux dispositions de l'article 3.03.01<br />
<strong>du</strong> Code de déontologie des avocats;<br />
Chefs n os 2, 3 : N’a pas ren<strong>du</strong> <strong>à</strong> son client des services professionnels d'une valeur d’au<br />
4, 5 et 6 moins 980,00 $, soit <strong>la</strong> somme qu'elle avait réc<strong>la</strong>mée et reçue de ce<br />
dernier dans le cadre <strong>du</strong> mandat qui lui avait été confié, s'appropriant<br />
ainsi <strong>la</strong> somme susdite ou une <strong>par</strong>tie importante de celle-ci, contrevenant<br />
aux dispositions de l'article 59.2 <strong>du</strong> Code des professions;<br />
Chef n o 7 : A in<strong>du</strong>it son client en erreur en lui <strong>la</strong>issant croire qu'une requête serait<br />
présentée le ou vers le 23 septembre 2005, alors qu'aucune telle requête<br />
n'a été pro<strong>du</strong>ite au dossier de <strong>la</strong> Cour, contrevenant ainsi aux dispositions<br />
de l'article 59.2 <strong>du</strong> Code des professions.<br />
AVIS DE RADIATION<br />
Dossier n o : 06-08-02427<br />
AVIS est <strong>par</strong> les présentes donné que MONSIEUR JORDI QUINTIN-VEZINA<br />
(n o de membre : 201877-2), ayant exercé <strong>la</strong> profession d'avocat dans les districts de<br />
Saint-Hyacinthe, Bedford et Montréal, a été déc<strong>la</strong>ré coupable, le 13 novembre 2008, <strong>par</strong><br />
le Conseil de discipline <strong>du</strong> <strong>Barreau</strong> <strong>du</strong> <strong>Québec</strong>, d’infractions commises <strong>à</strong> Sherbrooke<br />
entre le 1er juin 2005 et le 2 novembre 2005, <strong>à</strong> savoir :<br />
Chef n o 1 :<br />
Chef n o 2 :<br />
A pro<strong>du</strong>it <strong>du</strong> cannabis (marijuana), commettant ainsi l'acte criminel<br />
prévu <strong>à</strong> l'article 7 (1) (2) b) de <strong>la</strong> Loi réglementant certaines drogues et<br />
autres substances;<br />
A eu en sa possession, en vue d'en faire le trafic, 2380 p<strong>la</strong>ns de<br />
cannabis, commettant ainsi l'acte criminel prévu <strong>à</strong> l'article 5 (2) (3) a)<br />
de Loi réglementant certaines drogues et autres substances.<br />
Le 4 mai 2009, le Conseil de discipline imposait <strong>à</strong> MONSIEUR JORDI QUINTIN-<br />
VEZINA une radiation <strong>du</strong> Tableau de l'Ordre pour une période de douze (12) ans sur<br />
chacun des chefs de <strong>la</strong> p<strong>la</strong>inte, ces périodes devant être purgées concurremment<br />
entre elles.<br />
Ces sanctions imposées <strong>par</strong> le Conseil de discipline étant exécutoires le 31 e jour de sa<br />
signification <strong>à</strong> l’intimé, selon l’article 158 <strong>du</strong> Code de professions, MONSIEUR JORDI<br />
QUINTIN-VEZINA est radié <strong>du</strong> Tableau de l’Ordre <strong>du</strong> <strong>Barreau</strong> <strong>du</strong> <strong>Québec</strong> pour une<br />
période de douze (12) ans <strong>à</strong> compter <strong>du</strong> 9 juin 2009.<br />
Le présent avis est donné en vertu de l’article 64.1 de <strong>la</strong> Loi sur le <strong>Barreau</strong> et des<br />
articles 156 alinéa 5 et 180 <strong>du</strong> Code des professions.<br />
Montréal, le 28 août 2009<br />
Directrice générale <strong>par</strong> intérim<br />
M e SYLVIE CHAMPAGNE<br />
Dossier n o : 06-08-02450<br />
Chef n o 1 : A fait preuve de négligence dans l'exécution <strong>du</strong> mandat que lui avait<br />
confié son client, contrevenant ainsi aux dispositions de l'article 3.03.01<br />
<strong>du</strong> Code de déontologie des avocats;<br />
Chef n o 2 :<br />
N'a pas ren<strong>du</strong> <strong>à</strong> son client des services professionnels d'une valeur totalisant<br />
au moins 994,00 $, soit <strong>la</strong> somme qu'elle avait réc<strong>la</strong>mée et reçue<br />
de ce dernier, dans le cadre des mandats qui lui avaient été confiés,<br />
s'appropriant ainsi <strong>la</strong> somme susdite ou une <strong>par</strong>tie importante de<br />
celle-ci, contrevenant aux dispositions de l'article 59.2 <strong>du</strong> Code des<br />
professions.<br />
Le 22 juin 2009, le Conseil de discipline imposait <strong>à</strong> MADAME CORINE VAN RENSSE-<br />
LAER une radiation <strong>du</strong> Tableau de l'Ordre pour une période de trois (3) mois et un (1)<br />
jour sur chacun des chefs 1 et 3 et six (6) mois sur le chef 2 de <strong>la</strong> p<strong>la</strong>inte 06-08-02448, de<br />
même qu’une période de radiation de six (6) mois sur chacun des chefs 1 et 7 et de neufs<br />
(9) mois sur chacun des chefs 2, 3, 4, 5 et 6 de <strong>la</strong> p<strong>la</strong>inte 06-08-02449, et une période<br />
de radiation de six (6) mois sur le chef 1 et neuf (9) mois sur le chef 2 de <strong>la</strong> p<strong>la</strong>inte<br />
06-08-02450, toutes ces périodes devant être purgées concurremment entre elles.<br />
Les sanctions imposées <strong>par</strong> le Conseil de discipline quant aux chefs 1 et 3 de <strong>la</strong> p<strong>la</strong>inte<br />
06-08-02448, quant aux chefs 1 et 7 de <strong>la</strong> p<strong>la</strong>inte 06-08-02449 et quant au chef 1 p<strong>la</strong>inte<br />
06-08-02450 étant exécutoires le 31 e jour de leur signification <strong>à</strong> l’intimée, selon l’article<br />
158 <strong>du</strong> Code de professions, MADAME CORINE VAN RENSSELAER est donc radiée<br />
<strong>du</strong> Tableau de l’Ordre <strong>du</strong> <strong>Barreau</strong> <strong>du</strong> <strong>Québec</strong> pour une période de six (6) mois, soit <strong>à</strong><br />
compter <strong>du</strong> 8 août 2009.<br />
Les sanctions imposées <strong>par</strong> le Conseil de discipline quant au chef 2 de <strong>la</strong> p<strong>la</strong>inte<br />
06-08-02448, quant aux chefs 2, 3, 4, 5 et 6 de <strong>la</strong> p<strong>la</strong>inte 06-08-02449 et quant au chef 2<br />
de <strong>la</strong> p<strong>la</strong>inte 06-08-02450 étant exécutoires dès leur signification <strong>à</strong> l’intimée, selon<br />
l’article 158 <strong>du</strong> Code de professions, MADAME CORINE VAN RENSSELAER est donc<br />
radiée <strong>du</strong> Tableau de l’Ordre <strong>du</strong> <strong>Barreau</strong> <strong>du</strong> <strong>Québec</strong> pour une période de neuf (9) mois,<br />
soit <strong>à</strong> compter <strong>du</strong> 8 juillet 2009.<br />
Le présent avis est donné en vertu de l’article 64.1 de <strong>la</strong> Loi sur le <strong>Barreau</strong> et des articles<br />
156 alinéa 5 et 180 <strong>du</strong> Code des professions.<br />
Montréal, le 17 août 2009<br />
Directrice générale <strong>par</strong> intérim<br />
M e SYLVIE CHAMPAGNE<br />
PR00411<br />
48 Octobre 2009<br />
PR00409<br />
Le Journal<br />
<strong>Barreau</strong> <strong>du</strong> <strong>Québec</strong>
AVIS DE RADIATION<br />
Dossiers n os : 06-08-02437, 06-08-02438, 06-08-02440<br />
et 06-08-02441<br />
AVIS est <strong>par</strong> les présentes donné que MONSIEUR WILLIAM RIGUTTO (n o de membre :<br />
183592-1), ayant exercé <strong>la</strong> profession d'avocat dans le district de Montréal, a été déc<strong>la</strong>ré<br />
coupable les 5 février, 18 et 19 mars 2009, <strong>par</strong> le Conseil de discipline <strong>du</strong> <strong>Barreau</strong> <strong>du</strong><br />
<strong>Québec</strong>, d’infractions commises <strong>à</strong> Montréal entre les mois de juillet 1994 et 19 mai 2005<br />
<strong>à</strong> savoir :<br />
Dossier n o : 06-08-02437<br />
Chef n o 1 A été négligent dans l’exécution <strong>du</strong> mandat que lui avait confié sa<br />
cliente en faisant défaut de contester une action dans un dossier de <strong>la</strong><br />
Cour <strong>du</strong> <strong>Québec</strong>, contrevenant ainsi aux dispositions de l’article 3.03.01<br />
<strong>du</strong> Code de déontologie des avocats;<br />
Chef n o 2 :<br />
Chef n o 3 :<br />
A été négligent dans l’exécution <strong>du</strong> mandat que lui avait confié sa<br />
cliente en faisant défaut de régler une réc<strong>la</strong>mation suite <strong>à</strong> un jugement<br />
ren<strong>du</strong> dans un dossier de <strong>la</strong> Cour <strong>du</strong> <strong>Québec</strong>, contrevenant ainsi aux<br />
dispositions de l’article 3.03.01 <strong>du</strong> Code de déontologie des avocats;<br />
A utilisé <strong>à</strong> des fins autres que celle pour <strong>la</strong>quelle elle avait été reçue,<br />
<strong>la</strong> somme de 29 919,74 $ <strong>à</strong> même <strong>la</strong> somme de 30 000,00 $ que lui avait<br />
remis sa cliente et qui devait servir <strong>à</strong> régler une réc<strong>la</strong>mation suite <strong>à</strong> un<br />
jugement ren<strong>du</strong> dans un dossier de <strong>la</strong> Cour <strong>du</strong> <strong>Québec</strong>, contrevenant<br />
ainsi aux dispositions de l’article 59.2 <strong>du</strong> Code des professions.<br />
Dossier n o : 06-08-02438<br />
Chef n o 2 : A utilisé <strong>à</strong> des fins autres que celles pour lesquelles elle lui avait été<br />
remise <strong>la</strong> somme de 17 000 $ qui lui avait été remise <strong>par</strong> une compagnie,<br />
pour le bénéfice de ses clients et qui devait servir au règlement<br />
d’une réc<strong>la</strong>mation dans un dossier de <strong>la</strong> Cour supérieure <strong>du</strong> <strong>Québec</strong>,<br />
contrevenant ainsi aux dispositions de l’article 59.2 <strong>du</strong> Code des<br />
professions;<br />
Chef n o 3 :<br />
A fait une déc<strong>la</strong>ration en faits <strong>la</strong> sachant fausse, en faisant <strong>par</strong>venir<br />
au vérificateur d’une compagnie une lettre <strong>par</strong> <strong>la</strong>quelle il confirmait<br />
détenir <strong>la</strong> somme de 17 000 $ en fidéicommis, alors qu’il avait déj<strong>à</strong><br />
utilisé cette somme <strong>à</strong> des fins autres que celles pour lesquelles elle lui<br />
avait été remise, contrevenant ainsi aux dispositions de l’article 4.02.01<br />
d) <strong>du</strong> Code de déontologie des avocats.<br />
Dossier n o : 06-08-02440<br />
Chef n o 1 : A utilisé <strong>à</strong> des fins autres que celles pour lesquelles elle était destinée,<br />
<strong>la</strong> somme de 9 500,00 $ reçue de sa cliente et qui devait servir <strong>à</strong><br />
régler un litige dans un dossier de <strong>la</strong> Cour supérieure <strong>du</strong> <strong>Québec</strong>,<br />
contrevenant ainsi aux dispositions de l'article 59.2 <strong>du</strong> Code des<br />
professions.<br />
Dossier n o : 06-08-02441<br />
Chef n o 1 : A été négligent dans l’exécution <strong>du</strong> mandat que lui avait confié ses<br />
clients en faisant défaut de contester une demande dans un dossier<br />
de <strong>la</strong> Cour supérieure <strong>du</strong> <strong>Québec</strong>, contrevenant ainsi aux dispositions<br />
de l’article 3.03.01 <strong>du</strong> Code de déontologie des avocats;<br />
Chef n o 5 : N’a pas ren<strong>du</strong> <strong>à</strong> ses clients, des services professionnels utiles d’une<br />
valeur d’au moins 1 000,00 $, qu’il avait réc<strong>la</strong>mée et reçue de ces<br />
derniers <strong>à</strong> titre d’avance d’honoraires, s’appropriant <strong>la</strong> totalité de cette<br />
somme, contrevenant ainsi aux dispositions de l’article 59.2 <strong>du</strong> Code<br />
des professions.<br />
Les 9, 10, 15 et 17 juillet 2009 le Conseil de discipline imposait <strong>à</strong> MONSIEUR WILLIAM<br />
RIGUTTO une radiation permanente <strong>du</strong> Tableau de l'Ordre sur les chefs 1 <strong>à</strong> 3 de <strong>la</strong><br />
p<strong>la</strong>inte numéro 06-08-02437, sur les chefs 2 et 3 de <strong>la</strong> p<strong>la</strong>inte numéro 06-08-02438, sur<br />
le seul chef de <strong>la</strong> p<strong>la</strong>inte 06-08-02440 et sur les chefs 1 et 5 de <strong>la</strong> p<strong>la</strong>inte 06-08-02441.<br />
Cette sanction imposée <strong>par</strong> le Conseil de discipline étant exécutoire dès le jours de sa<br />
signification <strong>à</strong> l’intimé, selon l’article 158 <strong>du</strong> Code des professions, MONSIEUR<br />
WILLIAIM RIGUTTO est radié <strong>du</strong> Tableau de l’Ordre <strong>du</strong> <strong>Barreau</strong> <strong>du</strong> <strong>Québec</strong> de façon<br />
permanente <strong>à</strong> compter <strong>du</strong> 3 septembre 2009.<br />
AVIS DE RADIATION<br />
Dossier n o : 06-04-01882<br />
AVIS est <strong>par</strong> les présentes donné que MONSIEUR GERALD LAFRENIERE (n o de membre<br />
: 179327-6), ayant exercé <strong>la</strong> profession d'avocat dans les districts de Longueuil<br />
et Montréal, a été déc<strong>la</strong>ré coupable, le 30 novembre 2006, <strong>par</strong> le Conseil de discipline<br />
<strong>du</strong> <strong>Barreau</strong> <strong>du</strong> <strong>Québec</strong>, d’une infraction commise <strong>à</strong> St-Hubert en 2002, <strong>à</strong> savoir :<br />
Chef n o 12 :<br />
A falsifié les en-têtes de factures déj<strong>à</strong> envoyées dans le but de justifier<br />
son action personnelle contre le représentant de sa cliente, contrevenant<br />
ainsi aux articles 4.02.01 c) e) et 3.00.01 <strong>du</strong> Code de déontologie<br />
des avocats.<br />
Le 15 novembre 2007, le Conseil de discipline imposait <strong>à</strong> MONSIEUR GERALD<br />
LAFRENIERE une radiation <strong>du</strong> Tableau de l'Ordre pour une période de quatre (4) mois<br />
sur ce chef de <strong>la</strong> p<strong>la</strong>inte.<br />
Le 26 juin 2009, le Tribunal des professions infirmait <strong>par</strong>tiellement <strong>la</strong> décision sur<br />
culpabilité <strong>du</strong> Conseil de discipline ren<strong>du</strong>e le 30 novembre 2006 et maintenait le verdict<br />
de culpabilité sur le chef 12 en autant que sont concernés les articles 3.00.01 et<br />
4.02.01 e) <strong>du</strong> Code de déontologie des avocats. À cette même date, le Tribunal des<br />
professions infirmait <strong>la</strong> décision sur sanction <strong>du</strong> Conseil de discipline ren<strong>du</strong>e le<br />
15 novembre 2007, et substituait <strong>la</strong> sanction imposée sur le chef 12 <strong>à</strong> une période<br />
de radiation temporaire de deux (2) mois sur ce chef de <strong>la</strong> p<strong>la</strong>inte.<br />
La susdite sanction imposée <strong>par</strong> le Tribunal des professions étant exécutoire dès <strong>la</strong><br />
signification <strong>du</strong> jugement <strong>du</strong> Tribunal des professions <strong>à</strong> l’intimé, selon l’article 158 <strong>du</strong><br />
Code de professions, MONSIEUR GERALD LAFRENIERE est radié <strong>du</strong> Tableau de<br />
l’Ordre <strong>du</strong> <strong>Barreau</strong> <strong>du</strong> <strong>Québec</strong> pour une période de deux (2) mois <strong>à</strong> compter <strong>du</strong><br />
30 juin 2009.<br />
PR00410<br />
Montréal, le 17 août 2009<br />
Directrice générale <strong>par</strong> intérim<br />
M e SYLVIE CHAMPAGNE<br />
AVIS DE LIMITATION<br />
DU DROIT D’EXERCICE<br />
Dossier n o : 4011-0002<br />
AVIS est <strong>par</strong> les présentes donné que M E JACK HENDLER (n o de membre : (177246-5),<br />
qui exerce <strong>la</strong> profession d’avocat dans le district de Montréal, a fait l’objet d’une décision<br />
<strong>du</strong> Comité d’inspection professionnelle <strong>du</strong> <strong>Barreau</strong> <strong>du</strong> <strong>Québec</strong> <strong>à</strong> <strong>la</strong> suite d’un rapport <strong>du</strong><br />
Service de l’inspection professionnelle portant sur sa compétence professionnelle.<br />
Le 3 mars 2009, le Comité d’inspection professionnelle ordonnait, en vertu de l’article 22<br />
<strong>du</strong> Règlement sur l’inspection professionnelle des avocats, <strong>la</strong> limitation <strong>du</strong> droit<br />
de pratique de M E JACK HENDLER pendant <strong>la</strong> <strong>du</strong>rée d’un stage de perfectionnement,<br />
sauf en ce qui concerne <strong>la</strong> pratique <strong>du</strong> droit de <strong>la</strong> famille.<br />
Le Comité d’inspection professionnel ayant ordonné l’exécution de <strong>la</strong> décision dès sa<br />
signification, le droit de pratique de M E JACK HENDLER est limité <strong>à</strong> compter <strong>du</strong><br />
6 mars 2009, sous réserve d’une décision <strong>du</strong> Comité d’inspection professionnelle prise<br />
en vertu de l’article 13 <strong>du</strong> Règlement sur les stages de perfectionnement <strong>du</strong> <strong>Barreau</strong><br />
<strong>du</strong> <strong>Québec</strong>, statuant sur <strong>la</strong> validité <strong>du</strong> stage qui a été complété.<br />
Le présent avis est donné en vertu de l’article 64.1 de <strong>la</strong> Loi sur le <strong>Barreau</strong> et de l’article<br />
182.9 <strong>du</strong> Code des professions.<br />
Le présent avis est donné en vertu de l’article 64.1 de <strong>la</strong> Loi sur le <strong>Barreau</strong> et des articles<br />
156 alinéa 5 et 180 <strong>du</strong> Code des professions.<br />
Montréal, le 14 septembre 2009<br />
Directeur général<br />
M e JACQUES HOULE<br />
Montréal, le 27 août 2009<br />
Directrice générale <strong>par</strong> intérim<br />
M e SYLVIE CHAMPAGNE<br />
PR00415<br />
PR00412<br />
Le Journal<br />
<strong>Barreau</strong> <strong>du</strong> <strong>Québec</strong><br />
49 Octobre 2009
AVIS DE RÉVOCATION DE PERMIS<br />
Dossier n o : 06-08-02397<br />
AVIS DE RADIATION PROVISOIRE<br />
Dossier n o : 06-09-02485<br />
AVIS est <strong>par</strong> les présentes donné que MONSIEUR MARC-ANDRE BOULIANNE<br />
(n o de membre : 174083-1), ayant exercé <strong>la</strong> profession d'avocat dans le district de<br />
<strong>Québec</strong>, a été déc<strong>la</strong>ré coupable, le 2 février 2009, <strong>par</strong> le Conseil de discipline <strong>du</strong><br />
<strong>Barreau</strong> <strong>du</strong> <strong>Québec</strong>, de l’infraction suivante :<br />
Chef n o 1 : A fait défaut, depuis le 14 août 2006, de respecter <strong>la</strong> condition de<br />
réinscription au Tableau de l’Ordre des avocats, que lui avait imposée<br />
le Comité des requêtes <strong>du</strong> <strong>Barreau</strong> <strong>du</strong> <strong>Québec</strong>, <strong>par</strong> décision en date <strong>du</strong><br />
2 juin 2006 ainsi libellée : « de suivre, <strong>à</strong> ses frais, les cours de l’École<br />
professionnelle <strong>du</strong> <strong>Barreau</strong>, comme auditeur libre, dès <strong>la</strong> prochaine<br />
session débutant en août ou septembre 2006 avec une attestation<br />
de présence émise <strong>par</strong> <strong>la</strong> direction », contrevenant ainsi <strong>à</strong> l’article 59.2<br />
<strong>du</strong> Code des professions.<br />
Le 9 juin 2009, le Conseil de discipline imposait <strong>à</strong> MONSIEUR MARC-ANDRE<br />
BOULIANNE <strong>la</strong> révocation de son permis d’exercice.<br />
Cette sanction imposée <strong>par</strong> le Conseil de discipline étant exécutoire dès sa signification<br />
<strong>à</strong> l’intimé, selon l’article 158 <strong>du</strong> Code de professions, le permis d’exercice de MONSIEUR<br />
MARC-ANDRE BOULIANNE est révoqué <strong>à</strong> compter <strong>du</strong> 12 juin 2009.<br />
Le présent avis est donné en vertu de l’article 64.1 de <strong>la</strong> Loi sur le <strong>Barreau</strong> et de l’article<br />
180 <strong>du</strong> Code des professions.<br />
PRENEZ AVIS que <strong>par</strong> décision ren<strong>du</strong>e le 27 mai 2009 dans le dossier disciplinaire<br />
06-09-02485, le Conseil de discipline <strong>du</strong> <strong>Barreau</strong> <strong>du</strong> <strong>Québec</strong> a ordonné <strong>la</strong> radiation<br />
provisoire <strong>du</strong> Tableau de l’Ordre de M. ALEXANDRE MONTAMBAULT (n o de membre<br />
190891-0), ayant exercé <strong>la</strong> profession d’avocat dans les districts de Montréal et de Saint-<br />
François, jusqu’<strong>à</strong> ce que <strong>la</strong> décision finale intervienne sur <strong>la</strong> p<strong>la</strong>inte susmentionnée.<br />
Les actes reprochés <strong>à</strong> M. ALEXANDRE MONTAMBAULT sont notamment de, entre le ou<br />
vers le 30 novembre 2006 et le ou vers le 22 avril 2009, s’être ren<strong>du</strong> coupable<br />
d’appropriation et/ou d’utilisation sans droit de différentes sommes d’argent totalisant<br />
113 579 $ principalement constituée de <strong>la</strong> totalité des fonds ap<strong>par</strong>tenant <strong>à</strong> ses clients; de<br />
s’être livré <strong>à</strong> différentes fausses représentations tant <strong>à</strong> l’égard de ses client qu’<strong>à</strong> l’égard<br />
d’un syndic-adjoint; d’avoir entravé l’enquête <strong>du</strong> syndic-adjoint et/ou d’avoir trompé le<br />
syndic-adjoint <strong>par</strong> des réticences et/ou fausses déc<strong>la</strong>rations; et d’avoir utilisé l’argent<br />
de son compte en fidéicommis afin d’acquitter plusieurs comptes personnels.<br />
M. ALEXANDRE MONTAMBAULT est donc radié provisoirement <strong>du</strong> Tableau de<br />
l’Ordre <strong>du</strong> <strong>Barreau</strong> <strong>du</strong> <strong>Québec</strong>, <strong>à</strong> compter <strong>du</strong> 27 mai 2009 et ce, jusqu’<strong>à</strong> décision<br />
finale sur <strong>la</strong> p<strong>la</strong>inte disciplinaire portée contre lui, <strong>à</strong> moins que le Conseil n'en décide<br />
autrement.<br />
Le présent avis est donné en vertu de l'article 64.1 de <strong>la</strong> Loi sur le <strong>Barreau</strong> et des articles<br />
133 et 180 <strong>du</strong> Code des professions.<br />
Montréal, le 28 août 2009<br />
Directrice générale <strong>par</strong> intérim<br />
M e SYLVIE CHAMPAGNE<br />
Montréal, le 31 août 2009<br />
Directrice générale <strong>par</strong> intérim<br />
M e SYLVIE CHAMPAGNE<br />
PR00413<br />
PR00414<br />
50 Octobre 2009<br />
Le Journal<br />
<strong>Barreau</strong> <strong>du</strong> <strong>Québec</strong>
Dans les associations<br />
Association québécoise des avocats<br />
et avocates de <strong>la</strong> défense (AQAAD)<br />
Colloque annuel<br />
Sous <strong>la</strong> présidence d’honneur <strong>du</strong> juge Thomas Cromwell, Cour suprême <strong>du</strong> Canada<br />
Date : <strong>du</strong> 3 au 5 février 2010<br />
Lieu : Orford<br />
Préa<strong>la</strong>ble : être membre de l’AQAAD.<br />
Pour renouveler votre adhésion ou devenir membre,<br />
vous devez payer <strong>la</strong> cotisation de 50 $. Le formu<strong>la</strong>ire est disponible<br />
sur le site Web de l’AQAAD (sous <strong>la</strong> rubrique À propos,<br />
puis sous l’onglet Cotisation).<br />
www.aqaad.com<br />
Association des Jeunes <strong>Barreau</strong>x <strong>du</strong> <strong>Québec</strong> (AJBQ)<br />
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Date : <strong>du</strong> 25 au 27 février 2010<br />
Lieu : ALT Hôtel, Quartier Dix 30, Brossard<br />
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Association québécoise des avocats et avocates<br />
en droit de l’immigration (AQAADI)<br />
Congrès<br />
Date : 23 et 24 octobre 2009<br />
Lieu : Centre Mont Royal, 2200, rue Mansfield, Montréal<br />
Pour obtenir des renseignements : M me Marie-Ève Leblond,<br />
514 954-3400, poste 3248 ou 1 800 8495, poste 3248,<br />
meleblond@barreau.qc.ca<br />
Visitez le site Web de l’AQAADI : www.aqaadi.com<br />
Association des avocats de <strong>la</strong> défense de Montréal (AADM)<br />
Colloque : L'expertise médicolégale au service de <strong>la</strong> <strong>justice</strong><br />
Date : 5 et 6 novembre 2009<br />
Lieu : Centre des Congrès Pa<strong>la</strong>ce, 1717, boulevard Le Corbusier, Chomedey, Laval<br />
Coût (taxes incluses) : pour les membres : 325 $,<br />
pour les membres depuis moins de cinq ans : 250 $,<br />
pour les étudiants et les stagiaires : 175 $,<br />
pour les non-membres : 500 $.<br />
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Partie d'huîtres annuelle<br />
Date : 12 novembre 2009<br />
Lieu : Magnan, 2602, rue St-Patrick, Montréal<br />
Coût : 85 $ service et taxes incluses<br />
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Regroupement des praticiens <strong>du</strong> droit des marques de commerce (RPM)<br />
Conférence : Cessions de marques de commerce :<br />
Ouvrons l’œil et le bon !<br />
Date : 15 octobre 2009, de 12 h 30 <strong>à</strong> 14 h<br />
Lieu : Bureaux de Montréal, <strong>Québec</strong> et Ottawa de Fasken, Martineau, Dumoulin<br />
Montréal : Tour de <strong>la</strong> Bourse, 800, P<strong>la</strong>ce Victoria, 37 e étage;<br />
<strong>Québec</strong> : 140, boul. Grande Allée, bureau 800;<br />
Ottawa : 55, rue Metcalfe, bureau 1300<br />
(Les trois salles de conférence seront reliées <strong>par</strong> vidéoconférence)<br />
Coût : 30 $<br />
Le nombre de p<strong>la</strong>ces est limité <strong>à</strong> 45 personnes <strong>à</strong> Montréal, <strong>à</strong> 10 personnes <strong>à</strong> <strong>Québec</strong><br />
et <strong>à</strong> 15 personnes <strong>à</strong> Ottawa.<br />
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Le Journal<br />
<strong>Barreau</strong> <strong>du</strong> <strong>Québec</strong><br />
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Programme d’Aide aux Membres<br />
<strong>du</strong> <strong>Barreau</strong> <strong>du</strong> <strong>Québec</strong>, <strong>à</strong> leurs conjoints,<br />
et aux stagiaires et étudiants<br />
de l’École <strong>du</strong> <strong>Barreau</strong><br />
51 Octobre 2009
52 Octobre 2009<br />
Le Journal<br />
<strong>Barreau</strong> <strong>du</strong> <strong>Québec</strong>
TAUX D’INTÉRÊT<br />
Article 28 de <strong>la</strong> Loi sur le ministère <strong>du</strong> Revenu<br />
RÉFÉRENCE TAUX DATE DE MISE EN VIGUEUR<br />
(1993), G.O. I, 25, 2708 8 % Le 1 er juillet 1993<br />
(1993), G.O. I, 39, 4071 8 % Le 1 er octobre 1993<br />
(1993), G.O. I, 51, 5252 8 % Le 1 er janvier 1994<br />
(1994), G.O. I, 12, 545 7 % Le 1 er avril 1994<br />
(1994), G.O. I, 25, 969 9 % Le 1 er juillet 1994<br />
(1994), G.O. I, 38, 1436 10 % Le 1 er octobre 1994<br />
(1994), G.O. I, 52, 2009 9 % Le 1 er janvier 1995<br />
(1995), G.O. I, 12, 356 11 % Le 1 er avril 1995<br />
(1995), G.O. I, 26, 883 12 % Le 1 er juillet 1995<br />
(1995), G.O. I, 39, 1144 10 % Le 1 er octobre 1995<br />
(1995), G.O. I, 52, 1398 10 % Le 1 er janvier 1996<br />
(1996), G.O. I, 13, 323 9 % Le 1 er avril 1996<br />
(1996), G.O. I, 26, 728 10 % Le 1 er juillet 1996<br />
(1996), G.O. I, 39, 1140 9 % Le 1 er octobre 1996<br />
(1996), G.O. I, 52, 1564 8 % Le 1 er janvier 1997<br />
(1997), G.O. I, 13, 322 8 % Le 1 er avril 1997<br />
(1997), G.O. I, 27, 769 8 % Le 1 er juillet 1997<br />
(1997), G.O. I, 39, 1446 8 % Le 1 er octobre 1997<br />
(1997), G.O. I, 51, 1683 8 % Le 1 er janvier 1998<br />
(1998), G.O. I, 12, 309 9 % Le 1 er avril 1998<br />
(1998), G.O. I, 26, 823 9 % Le 1 er juillet 1998<br />
(1998), G.O. I, 39, 1137 9 % Le 1 er octobre 1998<br />
(1998), G.O. I, 51, 1411 10 % Le 1 er janvier 1999<br />
(1999), G.O. I, 12, 274 10 % Le 1 er avril 1999<br />
(1999), G.O. I, 26, 683 9 % Le 1 er juillet 1999<br />
(1999), G.O. I, 39, 987 9 % Le 1 er octobre 1999<br />
(1999), G.O. I, 52, 1295 9 % Le 1 er janvier 2000<br />
(2000), G.O. I, 12, 291 10 % Le 1 er avril 2000<br />
(2000), G.O. I, 25, 659 10 % Le 1 er juillet 2000<br />
(2000), G.O. I, 38, 954 10 % Le 1 er octobre 2000<br />
(2000), G.O. I, 52, 1276 10 % Le 1 er janvier 2001<br />
(2001), G.O. I, 13, 374 10 % Le 1 er avril 2001<br />
(2001), G.O. I, 26, 787 10 % Le 1 er juillet 2001<br />
(2001), G.O. I, 39,1069 9 % Le 1 er octobre 2001<br />
(2001), G.O. I, 52, 1450 8 % Le 1 er janvier 2002<br />
(2002), G.O. I, 13, 382 7 % Le 1 er avril 2002<br />
(2002), G.O. I, 25, 760 7 % Le 1 er juillet 2002<br />
(2002), G.O. I, 39, 1139 7 % Le 1 er octobre 2002<br />
(2002), G.O. I, 52, 1492 7 % Le 1 er janvier 2003<br />
(2003), G.O. I, 13, 345 7 % Le 1 er avril 2003<br />
(2003), G.O. I, 26, 706 8 % Le 1 er juillet 2003<br />
(2003), G.O. I, 39, 1027 8 % Le 1 er octobre 2003<br />
(2003), G.O. l, 52, 1320 7 % Le 1 er janvier 2004<br />
(2004), G.O. I, 13, 314 7 % Le 1 er avril 2004<br />
(2004), G.O. I, 26, 634 7 % Le 1 er juillet 2004<br />
(2004), G.O. I, 39, 961 7 % Le 1 er octobre 2004<br />
(2004), G.O. I, 53, 1322 7 % Le 1 er janvier 2005<br />
(2005), G.O. I, 12, 287 7 % Le 1 er avril 2005<br />
(2005), G.O. I, 25, 594 7 % Le 1 er juillet 2005<br />
(2005), G.O. I, 38, 834 7 % Le 1 er octobre 2005<br />
(2005), G.O. I, 52, 1113 8 % Le 1 er janvier 2006<br />
(2006), G.O. I, 12, 311 8 % Le 1 er avril 2006<br />
(2006), G.O. I, 26, 736 9 % Le 1 er juillet 2006<br />
(2006), G.O. I, 39, 1041 9 % Le 1 er octobre 2006<br />
(2006), G.O. I, 51, 1342 9 % Le 1 er janvier 2007<br />
(2007), G.O. I, 12, 303 9 % Le 1 er avril 2007<br />
(2007), G.O. I, 25, 583 9 % Le 1 er juillet 2007<br />
(2007), G.O. I, 38, 854 9 % Le 1 er octobre 2007<br />
(2007), G.O. I, 51, 1130 9 % Le 1 er janvier 2008<br />
(2008), G.O. I, 12, 241 9 % Le 1 er avril 2008<br />
(2008), G.O. I, 25, 533 8 % Le 1 er juillet 2008<br />
(2008), G.O. I, 38, 792 8 % Le 1 er octobre 2008<br />
(2009), G.O. I, 51, 1083 7 % Le 1 er janvier 2009<br />
(2009), G.O. I, 11, 322 6 % Le 1 er avril 2009<br />
(2009), G.O. I, 24, 622 5 % Le 1 er juillet 2009<br />
Journal <strong>du</strong> <strong>Barreau</strong> - Octobre 2009<br />
Rédactrice en chef<br />
Martine Boivin<br />
Journalistes et col<strong>la</strong>borateurs<br />
de <strong>la</strong> présente édition<br />
Rogerio Barbosa, M e Louis Baribeau,<br />
M e Mé<strong>la</strong>nie Beaudoin, M e Constance Connie<br />
Byrne, Pascal Élie, M e Frédéric Gouin,<br />
Emmanuelle Gril, M e Jean-C<strong>la</strong>ude Hébert,<br />
Johanne Landry, Sylvain Légaré, Lisa Marie<br />
Noël, Rol<strong>la</strong>nde Parent, Alix Renaud,<br />
M e Philippe Samson<br />
Révision linguistique et correction d’épreuves<br />
Nathalie Savard<br />
Le Journal de <strong>la</strong> communauté juridique est<br />
publié <strong>par</strong> :<br />
<strong>Barreau</strong> <strong>du</strong> <strong>Québec</strong><br />
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Afin d’assurer <strong>la</strong> protection <strong>du</strong> public, le <strong>Barreau</strong><br />
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Pour ce faire, le <strong>Barreau</strong> surveille l’exercice de <strong>la</strong><br />
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et fait <strong>la</strong> promotion de <strong>la</strong> primauté <strong>du</strong> droit.<br />
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Journal <strong>du</strong> <strong>Barreau</strong><br />
445, boul. Saint-Laurent<br />
Montréal (QC) H2Y 3T8<br />
www.barreau.qc.ca/journal<br />
RECYCLABLE<br />
ENTRECROISÉ 25 (SOLUTION PAGE 55)<br />
Le Journal<br />
<strong>Barreau</strong> <strong>du</strong> <strong>Québec</strong><br />
53 Octobre 2009
Petites annonces<br />
54 Octobre 2009<br />
Le Journal<br />
<strong>Barreau</strong> <strong>du</strong> <strong>Québec</strong>
Solution Entrecroisé 25<br />
Le Journal<br />
<strong>Barreau</strong> <strong>du</strong> <strong>Québec</strong><br />
55 Octobre 2009
56 Octobre 2009<br />
Le Journal<br />
<strong>Barreau</strong> <strong>du</strong> <strong>Québec</strong>