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L'accès à la justice par la fiscalité - Barreau du Québec

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Le Journal<br />

Octobre 2009<br />

Vol. 41 n o 10<br />

www.barreau.qc.ca/journal<br />

Poste-publication canadienne : 40013642<br />

Le don d’organes au <strong>Québec</strong><br />

État de <strong>la</strong> situation<br />

Mé<strong>la</strong>nie Beaudoin, avocate<br />

Encadrement légal, consentement présumé, anonymat des donneurs et<br />

des receveurs, trafic… Comment se porte le don d’organes au <strong>Québec</strong> ?<br />

Peut-on se com<strong>par</strong>er <strong>à</strong> l’étranger ? Que doit-on améliorer ? Que reste-t-il<br />

<strong>à</strong> faire ? État de <strong>la</strong> situation vu <strong>par</strong> le Journal <strong>du</strong> <strong>Barreau</strong>.<br />

3 Loi sur l’équité<br />

sa<strong>la</strong>riale<br />

Prendre le pli<br />

5 De passage au <strong>Québec</strong><br />

M e Dora Lucy Arias<br />

Giraldo appelle <strong>à</strong> <strong>la</strong><br />

solidarité<br />

8 <strong>à</strong> 11<br />

Dossier : Le don<br />

d’organes au <strong>Québec</strong><br />

33 Justice <strong>par</strong>ticipative<br />

et droit col<strong>la</strong>boratif<br />

Vers une nouvelle<br />

pratique <strong>du</strong> droit<br />

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L’année 2008 a été un record en termes de donneurs d’organes,<br />

au <strong>Québec</strong>. Cent cinquante et un donneurs décédés ont permis<br />

<strong>à</strong> 452 personnes de recevoir une transp<strong>la</strong>ntation. S’il s’agit d’une<br />

augmentation de près de 8 % <strong>par</strong> rapport <strong>à</strong> l’année précédente, des<br />

améliorations restent <strong>à</strong> faire. Le mot d’ordre : sensibilisation.<br />

Si le <strong>Québec</strong> a connu une année record en 2008, c’est grâce, entre<br />

autres, <strong>à</strong> <strong>la</strong> générosité des Québécois et aux efforts de sensibilisation<br />

de <strong>Québec</strong>-Transp<strong>la</strong>nt, affirme le directeur général de<br />

l’organisme, M. Louis Beaulieu, qui précise que le<br />

<strong>Québec</strong> comptait 19,4 donneurs décédés <strong>par</strong><br />

million d’habitants com<strong>par</strong>ativement <strong>à</strong> 14,5<br />

au Canada. Les organes prélevés en cas<br />

de décès neurologique ou d'accident<br />

cardiovascu<strong>la</strong>ire sont les reins, le foie,<br />

le cœur, les poumons et le pancréas.<br />

Chez les donneurs vivants, le <strong>Québec</strong><br />

fait moins bonne figure. Les raisons qui<br />

expliquent <strong>la</strong> situation selon M. Beaulieu<br />

sont le manque de promotion et les<br />

risques liés <strong>à</strong> l’intervention invasive<br />

qu’est le don d’organes pour le donneur.<br />

De plus, il n’y a pas de mesures compen -<br />

satoires pour les pertes de sa<strong>la</strong>ires et<br />

les dépenses engagées lors d’un don, comme<br />

en Ontario, <strong>par</strong> exemple. « On ne <strong>par</strong>le<br />

évidemment pas de compensation pour <strong>la</strong><br />

valeur intrinsèque <strong>du</strong> rein, ce qui créerait un<br />

risque de commercialisation des organes »,<br />

précise M. Beaulieu, qui soutient qu’il y a<br />

encore trop de gens qui attendent pour une<br />

greffe de rein. La dialyse est certes une<br />

solution de rechange, mais <strong>la</strong> transp<strong>la</strong>ntation<br />

d’un rein représente une économie nette<br />

de 100 000 $ pour <strong>la</strong> société com<strong>par</strong>ati -<br />

vement aux coûts de <strong>la</strong> dialyse, dit-il.<br />

Insuffisance : les raisons<br />

Pour M. Beaulieu, il est c<strong>la</strong>ir que l’on<br />

manque d’organes au <strong>Québec</strong>. Pourtant, des<br />

analyses de donneurs potentiels ont été<br />

effectuées <strong>par</strong> le Collège des médecins, et il a été démontré<br />

que le volume de donneurs potentiels serait autour de<br />

300 personnes sur l’ensemble de <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion <strong>du</strong> <strong>Québec</strong>.<br />

Un autre sondage réalisé l’an dernier <strong>par</strong> <strong>Québec</strong>-Transp<strong>la</strong>nt a<br />

révélé que neuf personnes sur dix seraient favorables au don<br />

d’organes, mais que seulement cinq personnes sur dix auraient<br />

pris des dispositions pour faire connaître leurs volontés.<br />

« D’où l’importance que le plus grand nombre de personnes<br />

possible signifie leur consentement », soutient M. Beaulieu.<br />

M e René Dussault, membre <strong>du</strong> conseil d’administration de <strong>Québec</strong>-<br />

Transp<strong>la</strong>nt et auteur de l’article Le don d’organes au Canada :<br />

l’urgence d’agir 1 , explique pour sa <strong>par</strong>t que grâce aux avancées<br />

technologiques et médicales, <strong>la</strong> transp<strong>la</strong>ntation n’est maintenant<br />

plus considérée comme une opération de dernier recours, mais bien<br />

comme une approche thérapeutique efficace, ce qui a pour effet<br />

d’entraîner une plus forte demande pour des organes. En outre,<br />

l’espérance de vie étant plus grande, de plus en plus de gens<br />

sont également susceptibles d’avoir besoin d’une greffe.<br />

Enfin, M. Beaulieu ajoute que les ressources dans le système<br />

de santé, autant humaines que matérielles, sont<br />

insuffisantes pour répondre aux<br />

besoins qu’entraîne<br />

un don d’organes.<br />

« Un donneur peut donner jusqu’<strong>à</strong> huit organes.<br />

On comprend aisément que si huit transp<strong>la</strong>ntations<br />

doivent être effectuées, ce sont huit blocs<br />

opératoires, huit équipes médicales et huit lits de<br />

soins intensifs qui sont nécessaires… », explique<br />

M. Beaulieu.<br />

// SUITE PAGES 8, 9, 10 ET 11


LE<br />

DROIT<br />

DE<br />

SAVOIR<br />

Le magazine télévisé d’information<br />

ion<br />

sur le DROIT pour<br />

le grand PUBLIC<br />

Horaire des émissions <strong>du</strong><br />

mois d’OCTOBRE OBRE<br />

:<br />

1 er octobre obre 2009<br />

Les constats d’infraction<br />

8 octobre 2009<br />

L’union de fait et le mariage<br />

(<strong>par</strong>tie<br />

2)<br />

15 octobre 2009<br />

Le voisinage<br />

22 octobre 2009<br />

Le jury<br />

Comment<br />

contester un constat d’infraction lorsque vous<br />

êtes<br />

convaincu<br />

d’avoir un motif pour le faire ?<br />

L’union de<br />

fait et le mariage : Comment survivre <strong>à</strong> une<br />

rupture<br />

?<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

29 octobre 2009<br />

L’ABC <strong>du</strong> démarrage d’une petitee entreprise<br />

: Les principaux ipaux aspects<br />

Le démarrage<br />

<br />

<br />

d’une petite entreprise<br />

En ondes, le jeudi <strong>à</strong> 20 h, <strong>à</strong> Canal Savoir !<br />

Rediffusion le vendredi 11 h, le dimanche 19 h et le lundi 17 h.<br />

www.ledroitdesavoir.ca<br />

Pro<strong>du</strong>it <strong>par</strong> le <strong>Barreau</strong> <strong>du</strong> <strong>Québec</strong> en copro<strong>du</strong>ction avec Télé-<strong>Québec</strong> ébec et diffusé <strong>à</strong> Canal Savoir.<br />

2 Octobre 2009<br />

Le Journal<br />

<strong>Barreau</strong> <strong>du</strong> <strong>Québec</strong>


Loi sur l’équité sa<strong>la</strong>riale<br />

Prendre le pli !<br />

Mé<strong>la</strong>nie Beaudoin, avocate<br />

Le 28 mai dernier, des modifications <strong>à</strong> <strong>la</strong> Loi sur l’équité sa<strong>la</strong>riale sont entrées en vigueur.<br />

Adoptées <strong>à</strong> l’unanimité <strong>par</strong> l’Assemblée nationale, ces modifications offrent de <strong>la</strong> souplesse aux<br />

entreprises assujetties et des dents pour assurer le respect de <strong>la</strong> Loi.<br />

Le rapport de mise en œuvre de <strong>la</strong> Loi, en 2006, faisait<br />

un constat décevant : 50 % des entreprises assujetties<br />

ne s’y étaient pas conformées. Les <strong>par</strong>tis politiques<br />

étaient tous d’accord : on devait trouver une solution<br />

pour faire respecter cette loi. Alors pourquoi les<br />

entreprises n’y se sont-elles pas encore conformées ?<br />

« Ce qui fait <strong>la</strong> difficulté de <strong>la</strong> Loi, c’est de comprendre<br />

<strong>la</strong> nature des obligations imposées aux entreprises en<br />

matière d’évaluation d’emplois », croit M e Louise<br />

Marchand, présidente de <strong>la</strong> Commission de l’équité<br />

sa<strong>la</strong>riale. « Le principe qui soutient <strong>la</strong> Loi est “À travail<br />

équivalent, sa<strong>la</strong>ire égal”. On demande donc aux gens<br />

de com<strong>par</strong>er des pommes avec des oranges, ce qui est<br />

contraire <strong>à</strong> une certaine logique », explique-t-elle.<br />

Selon <strong>la</strong> présidente de <strong>la</strong> Commission, <strong>la</strong> discrimination<br />

systémique est involontaire. « Il faut expliquer aux<br />

employeurs qu’ils doivent cesser de faire ce qu’ils ne<br />

savent pas qu’ils font ! Pour les gens, “discrimination”<br />

est synonyme d’acte volontaire. Ils sont sincères<br />

lorsqu’ils nous disent qu’ils ne font pas de<br />

discrimination volontairement. La discrimination<br />

systémique est invisible, insérée dans les systèmes,<br />

dictée <strong>par</strong> le marché, <strong>par</strong> nos usages et <strong>par</strong> notre<br />

approche culturelle <strong>à</strong> l’égard <strong>du</strong> sa<strong>la</strong>riat féminin »,<br />

précise-t-elle.<br />

De petites entreprises<br />

« Par ailleurs, au <strong>Québec</strong>, on connaît notre tissu<br />

socio-économique : 90 % des entreprises ont moins de<br />

100 employés. Pour beaucoup de ces entreprises,<br />

il n’y a pas de description de tâches, de politique de<br />

rémunération bien établie et encore moins de politique<br />

d’évaluation d’emplois. Il ne faut pas leur en faire<br />

reproche : elles n’en avaient jamais eu besoin ! La Loi<br />

impose aux employeurs un exercice dont ils ne<br />

comprennent pas toujours <strong>la</strong> nécessité, au sein de leur<br />

entreprise », soutient M e Marchand.<br />

Cher payé !<br />

Le légis<strong>la</strong>teur a ainsi voulu corriger le tir en éliminant<br />

certains irritants pour les entreprises. On a donc<br />

reporté l’échéance jusqu’au 31 décembre 2010 pour les<br />

entreprises en défaut de réaliser leur exercice d’équité<br />

sa<strong>la</strong>riale, tout comme pour les entreprises qui sont<br />

devenues assujetties depuis l’entrée en vigueur de <strong>la</strong><br />

Loi. Par <strong>la</strong> suite, si les entreprises n’ont toujours pas<br />

complété leur exercice, les p<strong>la</strong>intes des sa<strong>la</strong>riés seront<br />

permises. Dans ce cas, les entreprises devront payer<br />

rétroactivement non seulement les ajustements<br />

qu’elles auraient dû payer en temps opportun, incluant<br />

les intérêts, mais elles devront aussi verser une<br />

indemnité additionnelle. « Il faut responsabiliser les<br />

entreprises, leur faire comprendre que cette loi doit<br />

être appliquée, qu’elle n’est pas facultative. Le<br />

légis<strong>la</strong>teur considère que <strong>la</strong> discrimination systémique<br />

n’est plus acceptable au sein de notre société »,<br />

souligne M e Marchand.<br />

M e Louise Marchand, présidente de <strong>la</strong> Commission de<br />

l’équité sa<strong>la</strong>riale<br />

Rendre compte<br />

Une déc<strong>la</strong>ration obligatoire, dont l’entrée en vigueur<br />

sera établie <strong>par</strong> règlement, est également prévue <strong>à</strong> <strong>la</strong><br />

Loi, faisant en sorte que les entreprises devront<br />

attester avoir terminé ou non leur exercice d’équité<br />

sa<strong>la</strong>riale. La déc<strong>la</strong>ration sera gérée <strong>par</strong> le ministère <strong>du</strong><br />

Revenu, lorsque les entreprises feront leur déc<strong>la</strong>ration<br />

au Registre des entreprises, mentionne M e Marchand.<br />

Les données <strong>du</strong> Registre seront accessibles <strong>à</strong> <strong>la</strong><br />

Commission pour qu’elle puisse valider les entreprises<br />

en règle et vérifier si l’exercice a été fait adéquatement 1 .<br />

M e Marchand croit que <strong>la</strong> nouvelle Loi donne des<br />

muscles <strong>à</strong> <strong>la</strong> Commission et lui permet d’intervenir<br />

davantage pour s’assurer que <strong>la</strong> loi est bien appliquée.<br />

Pour ce faire, le gouvernement a donné des outils <strong>à</strong> <strong>la</strong><br />

Commission : 20 personnes de plus y travailleront, et<br />

son budget a été augmenté de 1,5 million $ cette année,<br />

et de 2,5 millions $ l’an prochain. Il s’agissait d’ailleurs<br />

d’un souci dont avait fait <strong>par</strong>t le <strong>Barreau</strong> <strong>du</strong> <strong>Québec</strong><br />

lors de <strong>la</strong> consultation sur le projet de loi ayant donné<br />

naissance aux amendements.<br />

Changer <strong>la</strong> culture<br />

Avec les modifications, le légis<strong>la</strong>teur précise que le<br />

maintien de l’équité sa<strong>la</strong>riale devra être effectué tous<br />

les cinq ans. Si des écarts se sont reformés entre-temps,<br />

des ajustements pour l’avenir devront être apportés.<br />

« Selon moi, l’exercice périodique obligatoire va faire<br />

en sorte que <strong>la</strong> culture d’équité sa<strong>la</strong>riale va pénétrer au<br />

sein des entreprises. On va finir <strong>par</strong> prendre le pli de<br />

l’équité sa<strong>la</strong>riale », pense M e Marchand. « Si l’on com<strong>par</strong>e<br />

avec <strong>la</strong> Loi sur <strong>la</strong> santé et <strong>la</strong> sécurité <strong>du</strong> travail, <strong>par</strong><br />

exemple, c’est le même combat : le changement de<br />

philosophie <strong>à</strong> l’égard de <strong>la</strong> santé et de <strong>la</strong> sécurité des<br />

travailleurs ne s’est pas fait illico. »<br />

Pour M e Marchand, on ne peut changer une culture<br />

simplement en adoptant une loi. Le <strong>Barreau</strong> <strong>du</strong> <strong>Québec</strong><br />

mentionnait d’ailleurs, dans ses commentaires<br />

formulés au projet de loi, que « l’équité sa<strong>la</strong>riale ne doit<br />

pas être traitée comme une simple exigence<br />

administrative, elle doit entrer dans notre culture et<br />

dans nos mœurs comme une composante essentielle<br />

<strong>du</strong> droit fondamental <strong>à</strong> l'égalité ».<br />

Les avocates et <strong>la</strong> Loi<br />

Les cabinets d’avocats ayant plus de 10 personnes<br />

sa<strong>la</strong>riées sont assujettis <strong>à</strong> <strong>la</strong> Loi sur l’équité sa<strong>la</strong>riale.<br />

Les emplois visés sont ceux <strong>à</strong> prédominance<br />

féminine, ce qui peut être déterminé <strong>à</strong> l’aide de<br />

quatre critères : stéréotype, taux d’occupation dans<br />

l’entreprise, historique dans l’entreprise et re<strong>la</strong>tivité.<br />

L’emploi d’avocates est donc évalué selon chaque<br />

cabinet : il pourra ainsi être <strong>à</strong> prédominance neutre,<br />

féminine ou masculine. « Même si de plus en plus<br />

les cabinets se féminisent, <strong>la</strong> profession d’avocat<br />

n’est certes pas une profession historiquement<br />

féminine avec les stéréotypes usuels comme le sont<br />

d’autres professions qui sont peut-être davantage<br />

visées <strong>par</strong> l’esprit de <strong>la</strong> Loi, telles les secrétaires,<br />

adjointes et réceptionnistes. Toutefois, il faut se<br />

rappeler que les obligations d’équité sa<strong>la</strong>riale<br />

prévues <strong>à</strong> <strong>la</strong> Charte des droits et libertés de <strong>la</strong><br />

personne demeurent applicables pour <strong>à</strong> peu près<br />

l’ensemble des employeurs juridiques », spécifie<br />

M e Fanie Pelletier, conseillère <strong>à</strong> l’équité au <strong>Barreau</strong><br />

<strong>du</strong> <strong>Québec</strong>.<br />

// SUITE PAGE 7<br />

Le Journal<br />

<strong>Barreau</strong> <strong>du</strong> <strong>Québec</strong><br />

3 Octobre 2009


Parmi nous<br />

***<br />

M es Julien Archambault et Kristian Zimmerman ont<br />

été embauchés <strong>à</strong> titre d'avocats au cabinet BCF <strong>à</strong> <strong>la</strong><br />

suite de leur stage. Ils exerceront au sein <strong>du</strong> groupe<br />

litige au bureau de Montréal <strong>du</strong> cabinet.<br />

***<br />

M es William-P. Cambron (2009), Catherine De<br />

Laboursodière (2009), Julien Morissette (2009) et<br />

Sara Nadeau-Séguin (2008) ont été embauchés <strong>par</strong> le<br />

cabinet Osler dans le cadre <strong>du</strong> processus de recrutement<br />

des étudiants des dernières années (Courses aux<br />

stages). M es Cambron et De Laboursodière se sont<br />

joints <strong>à</strong> l'équipe <strong>du</strong> droit des sociétés <strong>du</strong> dé<strong>par</strong>tement<br />

<strong>du</strong> droit des affaires. M e Morissette <strong>par</strong>tagera sa<br />

pratique entre le service <strong>du</strong> litige commercial et le<br />

secteur de l'insolvabilité et de <strong>la</strong> restructuration <strong>du</strong><br />

cabinet, et M e Nadeau-Séguin se joindra <strong>à</strong> l'équipe<br />

<strong>du</strong> litige commercial <strong>à</strong> titre d'avocate sociétaire.<br />

M e Elizabeth Meloche<br />

***<br />

M e Elizabeth Meloche est de retour<br />

chez Osler après avoir terminé une<br />

maîtrise en droit international <strong>à</strong><br />

l'Université Cambridge en Angleterre,<br />

et exerce au sein <strong>du</strong> service <strong>du</strong> litige<br />

au bureau de Montréal <strong>du</strong> cabinet.<br />

M e Melissa De Forte<br />

***<br />

M es Melissa De Forte (2004) et Jasmine Patry (2005) se<br />

sont associées sous le nom De Forte Patry (DFP), avocats,<br />

et ont ouvert un bureau qui a pignon sur rue <strong>à</strong> Montréal.<br />

M e De Forte et M e Patry travaillent en droit de <strong>la</strong><br />

construction, de l’environnement, de <strong>la</strong> copropriété et en<br />

litige. Elles gèrent également une société de gestion<br />

immobilière, De Forte Patry Gestion immobilière (DFPGI).<br />

M e Delphine Mauger<br />

***<br />

M e Jasmine Patry<br />

M e Christine Mainville<br />

M e CPaul St-Pierre P<strong>la</strong>mondon<br />

M e Martine Vanasse<br />

M e Jacques Lemay<br />

***<br />

M e Paul St-Pierre P<strong>la</strong>mondon (2003)<br />

s'est joint au cabinet Delegatus services<br />

juridiques inc. en avril dernier.<br />

M e St-Pierre P<strong>la</strong>mondon conseille les<br />

entreprises dans les domaines <strong>du</strong> litige<br />

civil et commercial, plus <strong>par</strong>ticuliè -<br />

rement en matière de re<strong>la</strong>tions<br />

commerciales et de responsabilité<br />

contractuelle et extracontractuelle.<br />

***<br />

M e Martine Vanasse (1993), chef<br />

adjointe <strong>du</strong> Service juridique pour<br />

l’Asie-Pacifique de <strong>la</strong> Bank of<br />

America Merrill Lynch depuis 1995,<br />

a été nommée chef <strong>du</strong> Service<br />

juridique de <strong>la</strong> société en Inde.<br />

Elle demeurera basée <strong>à</strong> Hong Kong.<br />

***<br />

M e Jacques Lemay (1981) est<br />

professeur invité <strong>à</strong> HEC Montréal<br />

depuis le 1 er juillet dernier pour une<br />

<strong>du</strong>rée de trois ans. Il est rattaché<br />

au service de l’enseignement de<br />

<strong>la</strong> finance.<br />

***<br />

M e Emmanuelle Pedneaud Jobin (1996) s'est jointe<br />

en juillet 2009 <strong>à</strong> <strong>la</strong> Direction des services légis<strong>la</strong>tifs <strong>du</strong><br />

ministère de <strong>la</strong> Justice <strong>du</strong> Canada <strong>à</strong> titre de<br />

jurilinguiste et conseillère légis<strong>la</strong>tive après avoir<br />

terminé une maîtrise en tra<strong>du</strong>ction juridique <strong>à</strong><br />

l'Université d'Ottawa.<br />

***<br />

M e Harold Rousselle (1986) s’est<br />

joint <strong>à</strong> Pomerleau, chef de file de<br />

l’in<strong>du</strong>strie au <strong>Québec</strong>, <strong>à</strong> titre de<br />

directeur des affaires juridiques.<br />

M e Robert Masson<br />

M e David Drouin-Lê<br />

M e Harold Rousselle<br />

M es David Drouin-Lê (2009), Charles Daigle (2009) et<br />

Marie-Pier Lefebvre (2009) se sont joints au cabinet<br />

Langlois Kronström Desjardins après y avoir effectué leur<br />

stage. M e Drouin-Lê exerce en litige, <strong>par</strong>ticulièrement en<br />

droit public et administratif au bureau de Montréal.<br />

M e Daigle pratique dans le domaine <strong>du</strong> litige commercial<br />

au bureau de <strong>Québec</strong>, et M e Lefebvre exerce en droit des<br />

affaires au bureau de Lévis <strong>du</strong> cabinet.<br />

***<br />

M e Nicole Lacasse, professeure titu<strong>la</strong>ire au dé<strong>par</strong>tement<br />

de management et vice-rectrice adjointe aux études<br />

et activités internationales de l'Université Laval, vient<br />

de faire <strong>par</strong>aître <strong>la</strong> septième édition de son livre Droit<br />

de l'entreprise, aux Éditions Narval.<br />

M e A<strong>la</strong>in Provencher<br />

4 Octobre 2009<br />

***<br />

M e Robert Masson (1987) a reçu <strong>la</strong><br />

désignation Arbitre certifié de l’Institut<br />

d’arbitrage et de médiation <strong>du</strong> Canada<br />

pour souligner l’ensemble de son<br />

expérience en arbitrage. Il est arbitre<br />

en matières civiles, commerciales et<br />

corporatives depuis 1997 sur les p<strong>la</strong>ns<br />

national et transnational.<br />

***<br />

***<br />

M e Charles Daigle<br />

M e Marie-Pier Lefebvre<br />

***<br />

M e A<strong>la</strong>in Provencher (2003) s'est<br />

joint au cabinet Simard Boivin<br />

Lemieux, s.e.n.c.r.l. <strong>à</strong> son bureau<br />

de Saguenay. M e Provencher exerce<br />

en droit municipal, droit de <strong>la</strong><br />

construction, litige civil et commercial,<br />

responsabilité civile et assurance.<br />

M es Delphine Mauger (2009) et Christine Mainville<br />

(2007) se sont jointes au cabinet Shadley Battista s.e.n.c.<br />

qui œuvre exclusivement dans les domaines <strong>du</strong> droit<br />

criminel, <strong>du</strong> droit pénal et <strong>du</strong> droit disciplinaire.<br />

M e Fany O'Bomsawin<br />

***<br />

M e Fany O'Bomsawin (1999) et M e Josiane Machabée-<br />

Primeau (2008) se sont jointes au cabinet Loranger<br />

Marcoux où elles poursuivront leur pratique en droit <strong>du</strong><br />

travail et de l'emploi.<br />

M e Amy Chao<br />

M e Bo Yang<br />

***<br />

Six avocats se sont joints au bureau de Montréal de<br />

Stikeman Elliott après y avoir effectué leur stage.<br />

M es Amy Chao, Marie-Josée Marcoux, Vanessa Udy<br />

et Bo Yang se sont joints au groupe <strong>du</strong> droit des sociétés<br />

et <strong>du</strong> droit des affaires, M e Stéphanie Bergeron-Bureau<br />

s’est jointe au groupe <strong>du</strong> litige, et M e Tina Aswad s’est<br />

jointe au groupe <strong>du</strong> droit de l’emploi et <strong>du</strong> travail.<br />

M e Diane Lemelin<br />

***<br />

M e Ingrid Pelchat s’est jointe au cabinet Rousseau<br />

Spénard et exercera principalement en droit de <strong>la</strong><br />

famille et droit administratif.<br />

***<br />

M e Marie-Josée Marcoux<br />

M e Stéphanie Bergeron-Bureau<br />

M e Vanessa Udy<br />

M e Josiane Machabée-Primeau<br />

M e Tina Aswad<br />

***<br />

M e Diane Lemelin (1987) s’est<br />

jointe au cabinet Delegatus services<br />

juridiques inc. en juillet dernier.<br />

M e Lemelin conseille les entreprises<br />

pour toutes matières reliées au droit<br />

des affaires, elle possède une expertise<br />

en gestion de risques, fusions et<br />

acquisitions, vérification diligente<br />

opérationnelle et juridique, en régie<br />

d’entreprise et en droit corporatif.<br />

M e Frédéric Paré<br />

M e Marie Jo Bouchard<br />

Nominations <strong>à</strong> <strong>la</strong> Cour<br />

***<br />

M e Frédéric Paré (1995) s'est joint<br />

au Dé<strong>par</strong>tement d’organisation et<br />

ressources humaines de l'École des<br />

sciences de <strong>la</strong> gestion de l'Université<br />

<strong>du</strong> <strong>Québec</strong> <strong>à</strong> Montréal <strong>à</strong> titre de<br />

professeur régulier en re<strong>la</strong>tions <strong>du</strong><br />

travail – règles <strong>du</strong> travail.<br />

***<br />

Le 9 mars 2009, M e Marie Jo Bouchard<br />

(2000), qui exerce en droit <strong>du</strong> travail<br />

et plus <strong>par</strong>ticulièrement en santé et<br />

sécurité au travail, a été nommée<br />

associée <strong>du</strong> cabinet Me<strong>la</strong>nçon<br />

Marceau Grenier et Sciortino.<br />

***<br />

M e Stéphane Harvey a été nommé, le 2 juin dernier,<br />

<strong>à</strong> titre de consul honoraire <strong>du</strong> Togo <strong>à</strong> <strong>Québec</strong>, avec<br />

juridiction sur <strong>la</strong> ville de <strong>Québec</strong> et ses environs.<br />

Cour d’appel <strong>du</strong> <strong>Québec</strong><br />

Guy Gagnon a été nommé juge <strong>à</strong> <strong>la</strong> Cour d’appel<br />

<strong>du</strong> <strong>Québec</strong>.<br />

Nicho<strong>la</strong>s Kasirer a été nommé juge <strong>à</strong> <strong>la</strong> Cour<br />

d’appel <strong>du</strong> <strong>Québec</strong>.<br />

Cour <strong>du</strong> <strong>Québec</strong><br />

Normand Amyot a été désigné juge coordonnateur<br />

adjoint <strong>à</strong> <strong>la</strong> Cour <strong>du</strong> <strong>Québec</strong> pour un mandat<br />

d’une <strong>du</strong>rée de trois ans prenant effet le<br />

1 er septembre 2009.<br />

Tribunal des droits de <strong>la</strong> personne<br />

Michèle Pauzé, juge de <strong>la</strong> Cour <strong>du</strong> <strong>Québec</strong>, a été<br />

désignée de nouveau membre <strong>du</strong> Tribunal des<br />

droits de <strong>la</strong> personne pour un mandat d’un an <strong>à</strong><br />

compter <strong>du</strong> 27 août 2009.<br />

Cour martiale <strong>du</strong> Canada<br />

Guy Cournoyer, juge <strong>à</strong> <strong>la</strong> Cour<br />

supérieure <strong>du</strong> <strong>Québec</strong>, a été<br />

nommé juge <strong>à</strong> <strong>la</strong> Cour d’appel<br />

de <strong>la</strong> Cour martiale <strong>du</strong> Canada<br />

le 30 juillet 2009.<br />

Le Journal<br />

Guy Cournoyer<br />

<strong>Barreau</strong> <strong>du</strong> <strong>Québec</strong>


De passage au <strong>Québec</strong><br />

M e Dora Lucy Arias Giraldo appelle<br />

<strong>à</strong> <strong>la</strong> solidarité<br />

Emmanuelle Gril<br />

Au cours d’une tournée qui l’a menée <strong>à</strong> Montréal, <strong>à</strong> <strong>Québec</strong>, <strong>à</strong> Ottawa et <strong>à</strong> Toronto, l’avocate colombienne<br />

Dora Lucy Arias Giraldo, active dans <strong>la</strong> défense des droits humains, a <strong>la</strong>ncé un message vibrant de sincérité.<br />

Entrevue avec une avocate courageuse, qui vient faire connaître sa cause <strong>à</strong> <strong>la</strong> communauté juridique<br />

québécoise et canadienne.<br />

M e Dora Lucy Arias Giraldo est l’un des chefs de file<br />

de <strong>la</strong> Corporación Colectivo de Abogados José Alvéar<br />

Restrepo (CCAJAR), un regroupement d’avocats qui<br />

œuvrent dans <strong>la</strong> protection des droits humains en<br />

Colombie. De passage <strong>à</strong> Montréal dans le cadre d’une<br />

tournée de dix jours, elle a rencontré le Journal <strong>du</strong><br />

<strong>Barreau</strong> en compagnie de M e Philippe Tremb<strong>la</strong>y,<br />

chargé de programme chez Avocats sans frontières<br />

Canada (ASF). Ce dernier a organisé <strong>la</strong> visite de<br />

M e Arias Giraldo <strong>du</strong>rant son séjour, en plus de l’accom -<br />

pagner et de servir d’interprète. Le CCAJAR est <strong>la</strong><br />

principale organisation <strong>par</strong>tenaire d’ASF en Colombie :<br />

ASF effectue régulièrement des missions dans ce pays;<br />

sept sont au programme pour l’année 2009.<br />

M e Dora Lucy Arias Giraldo, avocate colombienne, est l’un des<br />

chefs de file de <strong>la</strong> Corporación Colectivo de Abogados José Alvéar<br />

Restrepo (CCAJAR).<br />

ASF : Ouverture officielle <strong>à</strong> <strong>Québec</strong><br />

L'ouverture <strong>du</strong> siège d'Avocats sans frontières<br />

Canada (ASF) <strong>à</strong> <strong>Québec</strong> a été officialisée le<br />

3 septembre dernier lors d'une réception donnée<br />

<strong>par</strong> le maire de <strong>Québec</strong>, Régis Labeaume, <strong>à</strong> l'Hôtel<br />

de Ville de <strong>Québec</strong>. Des bénévoles, donateurs,<br />

<strong>par</strong>tenaires et amis d'ASF y ont pris <strong>par</strong>t en<br />

présence de Sam Hamad, ministre de l'Emploi et<br />

de <strong>la</strong> Solidarité sociale <strong>du</strong> <strong>Québec</strong> et ministre<br />

responsable de <strong>la</strong> région de <strong>la</strong> Capitale-Nationale,<br />

de C<strong>la</strong>ire L'Heureux-Dubé, juge retraitée de <strong>la</strong><br />

Cour suprême <strong>du</strong> Canada et présidente <strong>du</strong> conseil<br />

d'administration d'ASF, et de représentants<br />

des principales sections européennes d'ASF.<br />

« L'ouverture de notre bureau constitue un pas de<br />

géant dans <strong>la</strong> jeune histoire d'ASF », a déc<strong>la</strong>ré<br />

M e Pascal Paradis, directeur général d'ASF,<br />

précisant que l’organisme est en mesure comme<br />

jamais au<strong>par</strong>avant de mener <strong>à</strong> bien ses actuels<br />

projets de coopération internationale et de<br />

développer de nouvelles initiatives en faveur<br />

de l'accès <strong>à</strong> <strong>la</strong> <strong>justice</strong> des groupes vulnérables.<br />

Source : Avocats sans frontière<br />

Photo : Rogerio Barbosa<br />

La mission <strong>du</strong> CCAJAR<br />

Le CCAJAR cumule plus de 30 ans d’existence. Sa mission<br />

consiste <strong>à</strong> lutter contre l’impunité et <strong>à</strong> défendre et <strong>à</strong><br />

promouvoir les droits humains, notamment en<br />

représentant devant les tribunaux des victimes<br />

ap<strong>par</strong>tenant <strong>à</strong> certains groupes <strong>par</strong>ticulièrement<br />

vulnérables comme les paysans, les autochtones,<br />

les organisations syndicales, les jeunes et les femmes.<br />

M e Arias Giraldo précise que ce travail prend <strong>la</strong> forme<br />

d’une démarche globale d’accompagnement des<br />

indivi<strong>du</strong>s et communautés stigmatisées qui tient<br />

compte <strong>à</strong> <strong>la</strong> fois des dimensions politiques, sociales,<br />

culturelles et économiques des vio<strong>la</strong>tions dont ces<br />

derniers font l’objet, et pas seulement <strong>du</strong> volet<br />

juridique, le but ultime étant de contribuer <strong>à</strong> bâtir une<br />

société plus juste et équitable.<br />

Le CCAJAR cherche <strong>à</strong> établir de concert avec les<br />

groupes vulnérables des stratégies visant <strong>à</strong> éviter que<br />

les vio<strong>la</strong>tions des droits humains les affectant ne se<br />

pro<strong>du</strong>isent <strong>à</strong> nouveau. « En Colombie, il existe un<br />

recours conservatoire nommé “acción de túte<strong>la</strong>” qui<br />

permet d’exiger de l’État le respect de certains droits<br />

humains garantis <strong>par</strong> <strong>la</strong> constitution, et ce, de façon<br />

immédiate », note M e Arias Giraldo.<br />

M e Philippe Tremb<strong>la</strong>y, chargé de programme chez Avocats sans<br />

frontières Canada (ASF)<br />

Elle ajoute que dans son pays, on retrouve aussi des<br />

programmes publics visant <strong>à</strong> préserver <strong>la</strong> vie et<br />

l’intégrité physique des défenseurs des droits humains,<br />

des témoins dans le cadre de procès pénaux, des<br />

syndicalistes, etc. Cependant, bien que ces mécanismes<br />

existent, leur mise en œuvre sur le terrain est difficile<br />

et ne se tra<strong>du</strong>it généralement pas de manière concrète<br />

<strong>par</strong> une sécurité personnelle accrue.<br />

Victimes sans protection<br />

L’avocate indique qu’en Colombie, les victimes de<br />

vio<strong>la</strong>tions des droits humains demeurent sans protection.<br />

Elle cite d’ailleurs en exemple le Mouvement national<br />

des victimes de crimes d’État (MOVICE), fondé en<br />

2002, dont les membres sont sujets <strong>à</strong> persécution,<br />

et dont plusieurs leaders ont même été assassinés.<br />

Photo : Rogerio Barbosa<br />

M e Philippe Tremb<strong>la</strong>y précise que le processus Justice<br />

et paix, <strong>la</strong>ncé en Colombie en 2005 <strong>par</strong> le biais de<br />

l’adoption de <strong>la</strong> Loi 975 et dans le cadre <strong>du</strong>quel les<br />

avocats <strong>du</strong> CCAJAR interviennent en tant que<br />

représentants légaux des victimes des crimes atroces<br />

commis <strong>par</strong> les forces <strong>par</strong>amilitaires, suscite aussi<br />

beaucoup d’insatisfaction <strong>par</strong>mi celles-ci.<br />

« En 2005, le gouvernement colombien et les Autodéfenses<br />

unies de Colombie (AUC), lesquelles fédéraient <strong>la</strong><br />

presque totalité des groupes armés <strong>par</strong>amilitaires<br />

actifs, ont signé un accord <strong>par</strong> lequel ces derniers se<br />

sont engagés <strong>à</strong> déposer les armes et <strong>à</strong> faire <strong>la</strong> lumière<br />

sur leurs agissements – assassinats, dis<strong>par</strong>itions,<br />

exécutions extrajudiciaires –. Le gouvernement a<br />

promis <strong>à</strong> ceux qui accepteraient de déposer les armes<br />

et de confesser leurs crimes qu’ils ne feraient face qu’<strong>à</strong><br />

une peine maximale de huit ans d’incarcération,<br />

indépendamment de <strong>la</strong> gravité des actes qui leur sont<br />

reprochés », re<strong>la</strong>te-t-il. Or, M e Tremb<strong>la</strong>y souligne qu’il<br />

ne s’agit pas de véritables procès pénaux, mais d’un<br />

processus <strong>par</strong>allèle dont les victimes sont écartées.<br />

« Au dé<strong>par</strong>t, celles-ci n’avaient même pas le droit<br />

d’assister aux audiences ! », s’insurge-t-il. Depuis, les<br />

choses ont un peu changé, et elles peuvent désormais<br />

écouter les échanges entre procureur et <strong>par</strong>amilitaires<br />

dans une pièce adjacente, grâce <strong>à</strong> une retransmission<br />

vidéo. Si elles souhaitent poser des questions sur leurs<br />

proches afin de savoir s’ils furent abattus et, le cas<br />

échéant, où se trouvent leurs dépouilles, elles doivent<br />

remplir un formu<strong>la</strong>ire <strong>à</strong> cette fin, lequel sera transmis<br />

au procureur. Mais elles n’ont aucune garantie que ce<br />

dernier <strong>la</strong> posera effectivement. »<br />

// SUITE PAGE 7<br />

TABLE DES MATIÈRES<br />

<strong>Barreau</strong> de Montréal ........................................................18<br />

<strong>Barreau</strong>x de section ...............................................16 et 17<br />

Cause phare .......................................................................38<br />

Dans les associations .......................................................51<br />

Déontologie .............................................................36 et 37<br />

D’une couverture <strong>à</strong> l’autre ..............................................32<br />

Jeune <strong>Barreau</strong>..........................................................30 et 31<br />

Le droit tous azimuts.......................................................22<br />

Le <strong>la</strong>tin juridique.................................................................6<br />

Opinion de M e Hébert .....................................................12<br />

Parmi nous............................................................................4<br />

Propos <strong>du</strong> bâtonnier...........................................................6<br />

Petites annonces ...............................................................54<br />

Entrecroisé .........................................................................53<br />

JuriCarrière................................................................44 <strong>à</strong> 48<br />

Lois et règlements ............................................................40<br />

Taux d’intérêt ....................................................................53<br />

Le Journal<br />

<strong>Barreau</strong> <strong>du</strong> <strong>Québec</strong><br />

5 Octobre 2009


Propos <strong>du</strong> bâtonnier<br />

L’accès <strong>à</strong> <strong>la</strong> <strong>justice</strong> <strong>par</strong> <strong>la</strong> <strong>fiscalité</strong><br />

C’est presque un leitmotiv que de <strong>par</strong>ler<br />

d’accès <strong>à</strong> <strong>la</strong> <strong>justice</strong>. Mais ce<strong>la</strong> ne peut être<br />

qu’un credo qu’on répète de bâtonnier en<br />

bâtonnier, ce<strong>la</strong> doit être <strong>la</strong> pierre d’assise<br />

fondamentale de tout notre système<br />

démocratique, le fondement même de notre<br />

société et de notre vivre ensemble.<br />

Nous avons choisi que nos rapports entre<br />

nous ainsi qu’avec les autorités seront<br />

p<strong>la</strong>cés sous <strong>la</strong> règle de droit, que des juges<br />

indépendants des pouvoirs en p<strong>la</strong>ce auront<br />

l’autorité de trancher les litiges qui leur<br />

seront soumis. Pour que ce système<br />

fonctionne, il faut que tous aient accès<br />

<strong>à</strong> <strong>la</strong> <strong>justice</strong>.<br />

Mais, en ce domaine, rarement l’occasion<br />

nous est donnée de dépasser le stade des<br />

constats pour poser des gestes concrets.<br />

La réforme de <strong>la</strong> procé<strong>du</strong>re civile en 1965 et<br />

l’intro<strong>du</strong>ction <strong>du</strong> révolutionnaire article 2,<br />

qui a fait primer le fond sur <strong>la</strong> forme,<br />

et l’adoption en juin dernier <strong>du</strong> projet de<br />

loi 9 1 , constituent des exemples éloquents<br />

de ce qui a pu être fait au niveau de <strong>la</strong><br />

procé<strong>du</strong>re pour améliorer l’accès <strong>à</strong> <strong>la</strong><br />

M e Pierre Chagnon<br />

<strong>justice</strong>. La création de <strong>la</strong> division des<br />

petites créances de <strong>la</strong> Cour <strong>du</strong> <strong>Québec</strong> n’a pas été <strong>la</strong> moindre de ces initiatives.<br />

Et que dire de <strong>la</strong> mise sur pied de l’Aide juridique !<br />

De nombreux développements ont aussi eu lieu dans le domaine de l’é<strong>du</strong>cation<br />

juridique. De <strong>la</strong> Fondation <strong>du</strong> <strong>Barreau</strong> <strong>à</strong> É<strong>du</strong>caloi jusqu’<strong>à</strong> <strong>la</strong> nouvelle série télévisée<br />

Le Droit de Savoir, nos concitoyens sont beaucoup mieux outillés maintenant qu’ils<br />

ne l’étaient il y a 25 ans pour connaître leurs droits.<br />

Les offres directes de services aux citoyens se sont aussi enrichies, qu’on pense<br />

seulement aux différentes cliniques juridiques, <strong>à</strong> Pro Bono ou <strong>à</strong> l’assurance juridique,<br />

pour n’en nommer que quelques-uns.<br />

Un des domaines qui reste encore <strong>à</strong> explorer pour améliorer l’accès <strong>à</strong> <strong>la</strong> <strong>justice</strong>,<br />

est <strong>la</strong> <strong>fiscalité</strong> des services juridiques. Parmi les facteurs qui sont mentionnés<br />

comme freinant l’accès <strong>à</strong> <strong>la</strong> <strong>justice</strong>, les coûts arrivent souvent en tête de liste.<br />

Paradoxalement, les taux horaires des avocats diminuent depuis 10 ans 2 , mais nous<br />

sommes encore perçus comme étant trop chers. Paradoxalement, nos concitoyens<br />

n’hésitent pas <strong>à</strong> payer 80 dol<strong>la</strong>rs de l’heure pour faire ré<strong>par</strong>er une transmission,<br />

mais rechignent <strong>à</strong> en débourser 125 pour défendre leurs droits fondamentaux !<br />

Néanmoins, je suis troublé <strong>par</strong> l’ap<strong>par</strong>ence d’iniquité d’un système qui permet aux<br />

entreprises, aux organismes publics et aux travailleurs autonomes de dé<strong>du</strong>ire les<br />

frais juridiques de leur revenu imposable et qui, <strong>par</strong> le biais de compensation, les<br />

exonère en quelque sorte <strong>du</strong> paiement des taxes de ventes sur ces mêmes services.<br />

La très grande majorité des citoyens, quant <strong>à</strong> eux, ne peuvent bénéficier de ces<br />

mesures même lorsqu’ils se trouvent dans l’obligation de défendre leurs droits<br />

fondamentaux.<br />

Les livres et plusieurs biens alimentaires de base, de même que les services de santé<br />

et d’enseignement, sont actuellement détaxés. Par ailleurs, le premier ministre a<br />

soutenu l’idée que <strong>la</strong> TVQ ne s'applique plus sur les CD, DVD, billets de spectacles,<br />

de cinéma ou de musée, ainsi qu'aux œuvres d'art. La TVQ est une importante<br />

source de revenu 3 , mais l’in<strong>du</strong>strie des services juridiques n’y contribue que<br />

dans une proportion infime. Surtout, seuls les citoyens « ordinaires » sont mis <strong>à</strong><br />

contribution <strong>à</strong> ce chapitre.<br />

Afin que nous puissions réfléchir <strong>à</strong> ces questions et proposer des solutions<br />

concrètes, j’ai proposé au Comité exécutif de créer un groupe de travail dont le<br />

mandat est d’étudier <strong>la</strong> possibilité de réformes au régime fiscal et aux règles de<br />

taxation afin de favoriser une meilleure accessibilité <strong>à</strong> <strong>la</strong> <strong>justice</strong>. Je suis impatient<br />

de lire leur rapport et de discuter leurs recommandations avec vous.<br />

Le bâtonnier <strong>du</strong> <strong>Québec</strong>,<br />

M e Pierre Chagnon<br />

1<br />

Loi modifiant le Code de procé<strong>du</strong>re civile pour prévenir l’utilisation abusive des tribunaux et favoriser le respect<br />

de <strong>la</strong> liberté d’expression et <strong>la</strong> <strong>par</strong>ticipation des citoyens aux débats publics, L.Q., 2009, c. 12.<br />

2<br />

Kelly Harris, « The Going Rate », Canadian Lawyer, juin 2009, p. 33<br />

3<br />

En 2008, les revenus tirés de <strong>la</strong> TVQ (10 milliards) ont représenté 15% de l’ensemble des revenus de <strong>la</strong> province.<br />

6 Octobre 2009<br />

Le Journal<br />

<strong>Barreau</strong> <strong>du</strong> <strong>Québec</strong>


Loi sur l’équité sa<strong>la</strong>riale<br />

Prendre le pli !<br />

SUITE DE LA PAGE 3<br />

Souplesse<br />

Le légis<strong>la</strong>teur a aussi facilité <strong>la</strong> tâche des entreprises,<br />

en créant une souplesse au niveau de l’utilisation des<br />

outils, spécifie M e Marchand. Par exemple, pour les<br />

entreprises n’ayant pas entrepris le processus, <strong>la</strong> Loi<br />

autorise <strong>la</strong> création d’une fiction juridique : le portrait<br />

de 2009 sera présumé le même que celui de 2001<br />

(l’année de référence) et pourra être appliqué mutatis<br />

mutandis. On permet également d’utiliser une autre<br />

méthode d’estimation des écarts sa<strong>la</strong>riaux que celle<br />

prévue <strong>par</strong> <strong>la</strong> Loi, sur autorisation de <strong>la</strong> Commission.<br />

La Loi permet aussi aux entreprises de se regrouper et<br />

d’être reconnues comme employeur au sein d’une<br />

entreprise unique aux fins d’équité sa<strong>la</strong>riale.<br />

L’exercice d’équité sa<strong>la</strong>riale n’a pas que des effets<br />

négatifs. « Les entreprises nous le disent : cet exercice<br />

leur permet de bien connaître chacun de leurs emplois<br />

et d’instaurer une politique de rémunération, entre<br />

autres », témoigne M e Marchand. Elle pense que ce<br />

peut aussi être un formidable outil de gestion<br />

des ressources humaines. « Pour un employeur qui<br />

veut attirer et retenir <strong>du</strong> personnel compétent, qualifié<br />

et motivé, je crois qu’il s’agit d’un atout d’avoir réalisé<br />

l’équité sa<strong>la</strong>riale. »<br />

Petit rappel…<br />

M e Louise Marchand, présidente de <strong>la</strong><br />

Commission de l’équité sa<strong>la</strong>riale, rappelle aux<br />

avocats qu’en contexte de vérification diligente,<br />

il importe de mentionner <strong>à</strong> leurs clients que les<br />

obligations et <strong>la</strong> dette <strong>à</strong> l’équité sa<strong>la</strong>riale suivent<br />

l’entreprise. Elle incite aussi les avocats <strong>à</strong><br />

consulter le site Web de <strong>la</strong> Commission pour en<br />

savoir plus sur les dispositions transitoires.<br />

www.ces.gouv.qc.ca<br />

Formation<br />

La campagne formelle de promotion de <strong>la</strong> Loi<br />

commence cet automne, au même moment où <strong>la</strong><br />

Commission entreprend une vaste tournée de<br />

communication et de formation dans l’ensemble de <strong>la</strong><br />

province. Un effort accru de formation est effectué<br />

cette année afin d’aider les employeurs, souligne<br />

M e Marchand. À cet effet, <strong>la</strong> Commission donnera aussi<br />

une formation reconnue <strong>par</strong> le <strong>Barreau</strong> <strong>du</strong> <strong>Québec</strong> aux<br />

fins de <strong>la</strong> formation permanente obligatoire.<br />

Par ailleurs, <strong>la</strong> Commission a développé un progiciel<br />

afin que les entreprises puissent réaliser l’exercice<br />

d’équité sa<strong>la</strong>riale de façon autonome. Un service<br />

d’assistance personnalisé est également <strong>à</strong> <strong>la</strong><br />

disposition des employeurs, tout comme un service de<br />

conciliation pour <strong>la</strong> gestion des p<strong>la</strong>intes.<br />

1<br />

Afin de valider <strong>la</strong> qualité de l’exercice effectué, <strong>la</strong> Commission dispose<br />

d’un pouvoir de vérification aléatoire, cette possibilité étant toutefois<br />

interrompue jusqu’au 1 er janvier 2011.<br />

De passage au <strong>Québec</strong><br />

M e Dora Lucy Arias Giraldo appelle <strong>à</strong> <strong>la</strong> solidarité<br />

SUITE DE LA PAGE 5<br />

« Le gouvernement a d’abord fait valoir qu’il s’agissait<br />

d’un compromis entre <strong>la</strong> <strong>justice</strong> et <strong>la</strong> vérité, en disant<br />

que ce processus permettrait <strong>à</strong> tout le moins de faire<br />

<strong>la</strong> lumière sur les dis<strong>par</strong>itions forcées et d’identifier<br />

les responsables des atrocités commises. Or, en raison<br />

de sérieux vices de fond et <strong>du</strong> manque f<strong>la</strong>grant<br />

de volonté politique de voir <strong>la</strong> vérité triompher,<br />

on assiste aujourd’hui <strong>à</strong> une véritable désaffection<br />

de <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion envers le processus : elle n’y croit tout<br />

simplement plus », poursuit M e Tremb<strong>la</strong>y.<br />

M e Arias Giraldo ajoute que quatre ans après l’adoption<br />

de <strong>la</strong> loi 975, pas un seul <strong>par</strong>amilitaire n’a été condamné<br />

et le processus manque cruellement de trans<strong>par</strong>ence. Qui<br />

plus est, il n’y a pas de véritable garantie que ces<br />

crimes ne vont pas se répéter. « Beaucoup de groupes<br />

de <strong>par</strong>amilitaires se sont recyclés. Ils forment des<br />

bandes mafieuses dédiées au trafic de <strong>la</strong> drogue.<br />

Par ailleurs, en 2008, les chefs <strong>par</strong>amilitaires les plus<br />

importants ont été extradés vers les États-Unis afin<br />

d’y être jugés pour trafic de drogue. C’est dire<br />

qu’ils n’auront pas <strong>à</strong> répondre devant <strong>la</strong> <strong>justice</strong><br />

américaine des massacres qu’ils ont commis, les<br />

dép<strong>la</strong>cements de popu<strong>la</strong>tion massifs qu’ils ont causés,<br />

etc. Donc, le message qui est envoyé aux victimes<br />

est que le trafic de drogue est bien plus grave que<br />

les crimes contre l’humanité », déplore-t-elle.<br />

Les opérateurs <strong>du</strong> système<br />

de <strong>justice</strong> menacés<br />

Elle ajoute que l’indépendance judiciaire est de plus en<br />

plus menacée, le gouvernement exerçant de fortes<br />

pressions sur les tribunaux. Les magistrats sont<br />

eux-mêmes victimes de persécutions, ils font l’objet de<br />

fi<strong>la</strong>tures, leurs communications sont interceptées, etc.<br />

Des menaces pèsent également sur les membres <strong>du</strong><br />

CCAJAR qui sont pris en fi<strong>la</strong>ture (ainsi que leurs<br />

proches et même leurs enfants), intimidés, espionnés,<br />

et dont les communications sont interceptées, les<br />

comptes en banque fouillés, ou autre. Récemment, ASF<br />

a d’ailleurs publié un communiqué faisant état de son<br />

indignation : des éléments de preuve ont en effet<br />

permis d’affirmer que le Dé<strong>par</strong>tement administratif de<br />

sécurité, un organe de renseignement subordonné <strong>à</strong> <strong>la</strong><br />

présidence de <strong>la</strong> République de Colombie, a mené des<br />

opérations d’espionnage <strong>à</strong> grande échelle <strong>à</strong> l’encontre<br />

de plusieurs membres de <strong>par</strong>tis politiques d’opposition,<br />

de magistrats, de journalistes et de défenseurs<br />

des droits humains, notamment les avocats membres<br />

<strong>du</strong> CCAJAR.<br />

Solidarité de <strong>la</strong> communauté<br />

Durant son séjour au Canada, M e Arias Giraldo a eu<br />

l’occasion de rencontrer des confrères avocats, ainsi que<br />

des organismes liés <strong>à</strong> <strong>la</strong> protection des droits humains,<br />

divers représentants gouvernementaux et syndicaux.<br />

« Le but de ma visite est de faire connaître <strong>à</strong> <strong>la</strong><br />

communauté juridique et <strong>à</strong> <strong>la</strong> société canadienne <strong>la</strong><br />

situation dans mon pays, ainsi que les conditions dans<br />

lesquelles les avocats et les juges doivent faire leur travail.<br />

Le chemin vers <strong>la</strong> <strong>justice</strong> et <strong>la</strong> vérité est <strong>par</strong>semé<br />

d’embûches, et il serait impossible de les franchir sans<br />

l’appui d’organisations internationales comme ASF »,<br />

souligne-t-elle, ajoutant <strong>par</strong> ailleurs que <strong>la</strong> Colombie<br />

détient le triste record <strong>du</strong> pays où le plus de<br />

syndicalistes sont assassinés…<br />

Lorsqu’on lui demande si elle craint pour sa vie,<br />

M e Arias Giraldo répond <strong>par</strong> <strong>la</strong> négative. « Nous savons<br />

que ces menaces visent essentiellement <strong>à</strong> nous<br />

empêcher de mener notre lutte, de nous neutraliser<br />

et de restreindre nos actions. Nous avons donc<br />

décidé de continuer notre travail sans nous <strong>la</strong>isser<br />

influencer <strong>par</strong> cette tactique de terreur », dit-elle.<br />

Ce n’est pourtant pas chose facile, car tout est mis en<br />

œuvre pour les intimider. Les avocats qui représentent<br />

les victimes de vio<strong>la</strong>tions des droits humains sont<br />

aussi l’objet d’accusations pénales fantaisistes et sans<br />

fondement, qui font en sorte que tout occupés <strong>à</strong> se<br />

défendre eux-mêmes, ils ne peuvent plus travailler en<br />

faveur de leurs clients.<br />

En guise de conclusion, l’avocate continue d’espérer<br />

que des mesures politiques seront prises en Colombie,<br />

afin que <strong>la</strong> structure <strong>par</strong>amilitaire soit véritablement<br />

démantelée, et que des enquêtes et des procès menés<br />

en conformité avec les standards internationaux en<br />

<strong>la</strong> matière aboutissent, lorsque <strong>la</strong> culpabilité est<br />

reconnue, <strong>à</strong> des condamnations proportionnelles<br />

<strong>à</strong> <strong>la</strong> gravité des crimes commis. Elle pointe aussi <strong>du</strong><br />

doigt le fait que le Canada doit sous peu signer un<br />

accord de libre-échange avec son pays. « Signer ce<br />

traité sans faire allusion aux vio<strong>la</strong>tions des droits<br />

humains, c’est comme donner un chèque en b<strong>la</strong>nc au<br />

gouvernement colombien… », déplore-t-elle.<br />

Le Journal<br />

<strong>Barreau</strong> <strong>du</strong> <strong>Québec</strong><br />

7 Octobre 2009


Le don d’organes au <strong>Québec</strong><br />

État de <strong>la</strong> situation<br />

SUITE DE LA PAGE 1<br />

Améliorer <strong>la</strong> situation<br />

Pour améliorer <strong>la</strong> situation, plus de sensibilisation doit<br />

être faite, tant auprès <strong>du</strong> public en général qu’auprès<br />

des professionnels de <strong>la</strong> santé. « Nous devons faire<br />

connaître ce qu’est le don d’organes, nous attaquer <strong>à</strong><br />

certaines croyances, expliquer comment se passe un<br />

prélèvement d’organes », précise M. Beaulieu, qui croit<br />

qu’on doit également sensibiliser les jeunes des écoles<br />

primaires, secondaires et collégiales, tout comme les<br />

employés des entreprises.<br />

Pour M e Dussault, l’amélioration de <strong>la</strong> situation passe<br />

<strong>par</strong> l’organisation <strong>du</strong> système pour ré<strong>du</strong>ire le plus<br />

possible les pertes de donneurs potentiels. Il faut donc<br />

être en mesure d’identifier les situations de mort<br />

cérébrale, faire des démarches systématiquement<br />

auprès des familles grâce <strong>à</strong> <strong>du</strong> personnel compétent<br />

pour discuter de <strong>la</strong> possibilité <strong>du</strong> don et, finalement,<br />

accroître <strong>la</strong> formation dans les Facultés de médecine<br />

sur les dons d’organes et <strong>la</strong> mort cérébrale.<br />

M e Dussault soutient que tant que nous n’aurons pas<br />

accompli ce<strong>la</strong>, il sera inutile d’essayer de faire comme<br />

certains pays européens où le consentement <strong>du</strong> don<br />

d’organes est présumé <strong>à</strong> moins d’exprimer<br />

explicitement le non-consentement. En effet, dans<br />

certains pays comme <strong>la</strong> France, l’Espagne ou <strong>la</strong><br />

Belgique, il existe des lois où le consentement est<br />

présumé. Cependant, sur 19 pays européens ayant<br />

adopté une loi de consentement présumé, seuls quatre<br />

pays l’appliquent rigoureusement, <strong>la</strong> profession<br />

médicale étant mal <strong>à</strong> l’aise de ne pas recueillir le<br />

consentement des familles, explique M e Dussault.<br />

« Lorsque l’on adopte une loi de consentement<br />

présumé, il est <strong>du</strong> devoir <strong>du</strong> gouvernement d’informer<br />

toute <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion qu’ils ont le droit de refuser. Il peut<br />

être très difficile de gérer une telle situation, et ce<strong>la</strong><br />

risque de créer une publicité négative autour <strong>du</strong> don<br />

d’organes », croit M. Beaulieu. L’adoption <strong>du</strong><br />

consentement présumé ne devrait être utilisée, selon<br />

lui, qu’en dernier recours.<br />

Par ailleurs, les statistiques ne démontrent pas que le<br />

seul fait d’adopter une loi de consentement présumé<br />

augmente le nombre de donneurs. « Il n’y a pas un seul<br />

facteur qui améliorera le don d’organes, c’est un<br />

ensemble d’éléments », précise M e Dussault.<br />

Encadrement juridique<br />

Le Code civil <strong>du</strong> <strong>Québec</strong> encadre le don d’organes. « Le<br />

CcQ nous p<strong>la</strong>ce dans une situation un peu <strong>par</strong>ticulière,<br />

puisqu’il n’y a pas de pénalité attachée au non-respect<br />

de ses règles, contrairement <strong>à</strong> une loi pénale. Pour en<br />

assurer le respect, il doit y avoir un débat entre les<br />

<strong>par</strong>ties devant les tribunaux », spécifie M e René<br />

Dussault. Il ajoute que dans les autres provinces et<br />

dans <strong>la</strong> plu<strong>par</strong>t des pays, ce sont souvent des lois<br />

ordinaires qui régissent <strong>la</strong> question <strong>du</strong> don d’organes,<br />

auxquelles des amendes sont attachées.<br />

Louis Beaulieu, directeur général de <strong>Québec</strong>-Transp<strong>la</strong>nt<br />

La Loi sur <strong>la</strong> santé et les services sociaux s’applique<br />

également. L’article 204 de cette loi commande aux<br />

hôpitaux d’aviser <strong>Québec</strong>-Transp<strong>la</strong>nt lorsque <strong>la</strong> mort<br />

d’un donneur potentiel est imminente, afin que<br />

l’organisme puisse agir en temps opportun. Quant <strong>à</strong> <strong>la</strong><br />

Loi sur les coroners, elle établit <strong>la</strong> priorité au coroner<br />

sur le don d’organes lorsque <strong>la</strong> cause <strong>du</strong> décès doit être<br />

déterminée.<br />

Il importe de mentionner également que l’article 82 <strong>du</strong><br />

Code de déontologie des médecins stipule qu’un<br />

médecin qui doit procéder <strong>à</strong> une transp<strong>la</strong>ntation<br />

d’organes ne peut <strong>par</strong>ticiper <strong>à</strong> <strong>la</strong> confirmation <strong>du</strong> décès<br />

de <strong>la</strong> personne sur <strong>la</strong>quelle les organes seront prélevés.<br />

Cette disposition est essentielle pour <strong>la</strong> confiance <strong>du</strong><br />

public envers le système de don d’organes, croit<br />

M e René Dussault.<br />

Enfin, <strong>la</strong> Loi facilitant les dons d’organes, proposée<br />

<strong>par</strong> M. William Cusano, ancien député provincial<br />

libéral et greffé <strong>du</strong> cœur, a été adoptée en 2006 et,<br />

selon M. Beaulieu et M e Dussault, il y aurait une<br />

volonté politique d’aller de l’avant avec l’entrée en<br />

vigueur de <strong>la</strong> loi très prochainement. La loi Cusano<br />

permettrait aux gens d’exprimer leur consentement,<br />

leur non-consentement ou leur indécision au sein d’un<br />

registre et de revisiter leur décision aux quatre ans,<br />

lors <strong>du</strong> renouvellement de leur carte d’assurancema<strong>la</strong>die,<br />

explique M e Dussault, précisant que <strong>la</strong> loi<br />

Cusano prévoit que le consentement donné doit être<br />

respecté, conformément au CcQ. « Dans les faits, même<br />

dans les pays où le consentement est présumé, le corps<br />

médical est très hésitant <strong>à</strong> demander l’avis de <strong>la</strong> famille<br />

<strong>du</strong> donneur potentiel. Entre ce qui est prévu dans <strong>la</strong> loi<br />

et ce qui est vécu, il peut y avoir un écart, l’aspect<br />

humain de <strong>la</strong> situation étant impossible <strong>à</strong> évacuer »,<br />

conclut M e Dussault.<br />

1<br />

Administration publique <strong>du</strong> Canada, volume 50, N o 2 (Été 2007),<br />

pp 167-194.<br />

M e René Dussault, membre <strong>du</strong> conseil d’administration de<br />

<strong>Québec</strong>-Transp<strong>la</strong>nt et auteur de l’article Le don d’organes au<br />

Canada : l’urgence d’agir<br />

Un registre de donneurs<br />

La Société canadienne <strong>du</strong> sang a inauguré, en<br />

début d’année, un registre des donneurs vivants<br />

jumelés <strong>par</strong> échange de bénéficiaires. « Prenons<br />

l’exemple de M. X qui veut donner un rein<br />

<strong>à</strong> M me Y et de M me Z qui désire donner un rein<br />

<strong>à</strong> M. U, mais que ces couples soient<br />

incompatibles. Si l’on met tous ces gens dans<br />

le même registre, on pourrait éventuellement<br />

les ap<strong>par</strong>ier : M. X donnant <strong>à</strong> M. U, alors que<br />

M me Z donne <strong>à</strong> M me Y », explique M. Louis<br />

Beaulieu, directeur général de <strong>Québec</strong>-<br />

Transp<strong>la</strong>nt. Le cercle des donneurs est ainsi<br />

é<strong>la</strong>rgi et les dons sont facilités, tout en<br />

s’assurant que <strong>la</strong> personne <strong>à</strong> qui le donneur<br />

vou<strong>la</strong>it donner reçoit un organe.<br />

Dites-le !<br />

Deux choix s’offrent aux Québécois pour<br />

signifier leur consentement au don d’organes :<br />

en signant l’endos de leur carte d’assurancema<strong>la</strong>die<br />

ou <strong>par</strong> le registre des consentements de<br />

<strong>la</strong> Chambre des notaires. Que ce soit de l’une<br />

ou l’autre des façons, M e René Dussault<br />

mentionne que le Code civil <strong>du</strong> <strong>Québec</strong> exige<br />

que le consentement soit explicite. « Il est<br />

également important de <strong>par</strong>ler de son<br />

consentement <strong>à</strong> sa famille et <strong>à</strong> ses proches, ce<br />

qui facilite les choses si un prélèvement doit<br />

être fait », dit-il.<br />

Saviez-vous que…<br />

il y a sept fois plus de chances de devoir<br />

recourir <strong>à</strong> une transp<strong>la</strong>ntation que d’être<br />

donneur d’organes.<br />

un donneur d’organes décédé peut sauver<br />

jusqu’<strong>à</strong> huit vies.<br />

il n’y a pas d’âge pour donner ses organes.<br />

Le plus vieux donneur de foie au <strong>Québec</strong><br />

avait 82 ans.<br />

8 Octobre 2009<br />

Le Journal <strong>Barreau</strong> <strong>du</strong> <strong>Québec</strong>


À qui ap<strong>par</strong>tenait mon cœur ?<br />

Mé<strong>la</strong>nie Beaudoin, avocate<br />

La transp<strong>la</strong>ntation a eu lieu. Le receveur recouvre <strong>la</strong> forme, grâce <strong>à</strong> l’organe d’un étranger.<br />

Que se passe-t-il lorsque <strong>la</strong> personne ayant reçu une transp<strong>la</strong>ntation désire connaître l’identité<br />

de son généreux bienfaiteur ?<br />

Au <strong>Québec</strong>, l’anonymat est <strong>la</strong> règle.<br />

Les informations désignatives, tant<br />

celles <strong>du</strong> receveur que <strong>du</strong> donneur,<br />

ne sont pas divulguées, précise<br />

M e Thérèse Leroux, présidente <strong>par</strong><br />

intérim <strong>du</strong> Comité d’éthique de<br />

<strong>Québec</strong>-Transp<strong>la</strong>nt. Toutefois, de<br />

façon systématique, <strong>Québec</strong>-Transp<strong>la</strong>nt<br />

envoie une lettre de remerciement<br />

<strong>à</strong> <strong>la</strong> famille <strong>du</strong> donneur, apportant<br />

des précisions quant aux organes qui<br />

ont été utilisés et le nombre de<br />

personnes aidées. De plus, pour le<br />

receveur, il existe <strong>la</strong> possibilité<br />

d’écrire une lettre de remerciement<br />

qui sera acheminée <strong>par</strong> <strong>Québec</strong>-<br />

Transp<strong>la</strong>nt <strong>à</strong> <strong>la</strong> famille <strong>du</strong> donneur,<br />

si cette dernière a manifesté le désir<br />

d’avoir un suivi.<br />

Revoir <strong>la</strong> règle ?<br />

Certaines personnes aimeraient bien<br />

connaître l’identité de leur donneur.<br />

Certains ont même eu recours<br />

aux médias pour tenter d’obtenir<br />

des informations sur le donneur<br />

ou le receveur. C’est ce qui a poussé<br />

<strong>Québec</strong>-Transp<strong>la</strong>nt <strong>à</strong> demander <strong>à</strong> son<br />

Comité d’éthique de faire le point sur<br />

sa façon de procéder. « Nous nous<br />

sommes posé plusieurs questions :<br />

y a-t-il des renseignements supplé -<br />

mentaires que l’on pourrait donner,<br />

jusqu’où peut-on et doit-on aller ? »,<br />

témoigne M e Leroux.<br />

M e Thérèse Leroux, présidente <strong>par</strong> intérim <strong>du</strong><br />

Comité d’éthique de <strong>Québec</strong>-Transp<strong>la</strong>nt<br />

À <strong>la</strong> suite de cette réflexion, le Comité d’éthique a préféré recommander<br />

de maintenir <strong>la</strong> règle de l’anonymat. « Sur le p<strong>la</strong>n psychologique, <strong>à</strong> <strong>la</strong> fois<br />

pour <strong>la</strong> famille <strong>du</strong> donneur et pour le receveur, on considère que c’est mieux ainsi.<br />

Certains verront peut-être ce<strong>la</strong> comme <strong>du</strong> paternalisme, mais il ne faudrait pas, <strong>par</strong><br />

exemple, que <strong>la</strong> famille <strong>du</strong> donneur transpose ses espérances pour le donneur vers<br />

le receveur, pour <strong>la</strong> seule raison qu’il utilise maintenant l’organe de <strong>la</strong> personne<br />

aimée », indique M e Leroux. Comme le mentionne le Comité d’éthique<br />

de <strong>Québec</strong>-Transp<strong>la</strong>nt, « les choses sont déj<strong>à</strong> assez compliquées psychologiquement<br />

dans le don d’organes pour ne pas vouloir en rajouter <strong>par</strong> des échanges directs. »<br />

« Dans le cadre de notre avis, on a tenté de faire ressortir <strong>la</strong> valeur fondamentale<br />

qu’est <strong>la</strong> solidarité, derrière le geste que constitue le don d’organes.<br />

Ce n’est pas nécessaire de savoir de qui il s’agit, puisque ce qui doit nous animer<br />

dans cette situation, c’est le souci d’aider », spécifie M e Leroux. « Le principe de<br />

<strong>justice</strong> peut évidemment justifier le fait que l’on veuille éviter les dons orientés et<br />

donner une chance égale <strong>à</strong> tous les receveurs. Il peut aussi justifier que l’on veuille<br />

protéger ceux qui <strong>par</strong> leur don contribuent au bien commun », ajoute le Comité<br />

d’éthique de <strong>Québec</strong>-Transp<strong>la</strong>nt.<br />

Ailleurs dans le monde<br />

En prenant position, l’organisme a aussi observé <strong>la</strong> règle établie dans d’autres<br />

juridictions. L’anonymat est <strong>la</strong> règle dans le reste <strong>du</strong> Canada. L’Organisation<br />

mondiale de <strong>la</strong> santé et le Conseil de l’Europe préconisent également l’anonymat.<br />

« La Grande-Bretagne était ouverte <strong>à</strong> l’idée de donner certaines informations, mais<br />

compte tenu <strong>du</strong> mouvement européen, j’ai l’impression qu’ils vont devoir revoir<br />

leurs façons de faire pour être au diapason des autres pays », croit M e Leroux.<br />

Par ailleurs, <strong>la</strong> Suisse vient tout juste d’adopter une légis<strong>la</strong>tion fédérative en matière<br />

de don d’organes. La légis<strong>la</strong>tion, qui vise aussi tous les autres aspects <strong>du</strong> don d’organes,<br />

a consigné <strong>la</strong> règle de l’anonymat, signale M e Leroux. À <strong>par</strong>t certains États<br />

américains, c’est l’anonymat qui est <strong>la</strong> règle de base pour toutes les juridictions<br />

consultées <strong>par</strong> <strong>Québec</strong>-Transp<strong>la</strong>nt. « On ne fait donc pas cavalier seul ! », dit-elle.<br />

Anonymat et protection de <strong>la</strong> vie privée<br />

À <strong>par</strong>t les règles concernant le secret professionnel des membres de l’équipe<br />

médicale, M e Leroux mentionne que les seules autres dispositions légis<strong>la</strong>tives qui<br />

pourraient s’appliquer en matière d’anonymat sont les règles de protection de <strong>la</strong> vie<br />

privée. Il faut sans doute ajouter que <strong>la</strong> confidentialité des renseignements<br />

médicaux est un droit qui est universellement reconnu, le principe s’appliquant<br />

même après le décès.<br />

Le Journal<br />

<strong>Barreau</strong> <strong>du</strong> <strong>Québec</strong><br />

9 Octobre 2009


Le don d’organes au <strong>Québec</strong><br />

Trafic d’organes<br />

Voir les limites <strong>du</strong> droit…<br />

Mé<strong>la</strong>nie Beaudoin, avocate<br />

Le don d’organes. Un geste altruiste, gratuit. Il existe toutefois une face cachée et sombre<br />

de ce don de vie. Le trafic d’organes est en constante mutation, et trouver des solutions<br />

n’est pas une mince affaire.<br />

L’Organisation mondiale de <strong>la</strong> santé (OMS) estime que de 5 % <strong>à</strong> 10 % des<br />

transp<strong>la</strong>ntations de rein dans le monde résultent d’une commercialisation ou<br />

d’une pratique non éthique. Par exemple, au Pakistan, deux tiers des 2 000 reins<br />

transp<strong>la</strong>ntés en 2006 auraient été reçus <strong>par</strong> des étrangers.<br />

La commercialisation, dans les années 1950 et 1960, de <strong>la</strong> cyclosporine (médicament<br />

antirejet), a contribué <strong>à</strong> l’émergence <strong>du</strong> trafic, selon <strong>la</strong> D re Marie-Andrée Jacob,<br />

juriste et professeure <strong>à</strong> l’École de droit et <strong>à</strong> l’Institut de recherche en droit, politique<br />

et <strong>justice</strong> de Keele University, au Royaume-Uni. « Ce médicament a créé<br />

un é<strong>la</strong>rgissement des donneurs potentiels, car <strong>la</strong> cyclosporine agit sur le système<br />

immunitaire pour permettre <strong>la</strong> transp<strong>la</strong>ntation d’organes chez des personnes qui ne<br />

sont pas de <strong>la</strong> même famille », explique-t-elle.<br />

Situation géographique<br />

Pour <strong>la</strong> D re Jacob, le marché change constamment : il est très opaque, informel<br />

et en mouvance, de sorte qu’il est difficile de définir une région géographique plus<br />

touchée. « Il y a dix ans, c’était le Brésil, puis l’Inde, il y a cinq ans. Il y a des gens<br />

avec un pouvoir d’achat dans tous les pays, de même qu’il y a des personnes<br />

en situation précaire <strong>par</strong>tout. J’ai vu des Israéliens qui al<strong>la</strong>ient en Roumanie,<br />

des Palestiniens qui al<strong>la</strong>ient en Égypte. On m’a rapporté que des Montréa<strong>la</strong>is vont<br />

en Inde. C’est vraiment une question de pouvoir d’achat et non une stricte question<br />

géopolitique », témoigne <strong>la</strong> D re Jacob. On a d’ailleurs enten<strong>du</strong> <strong>par</strong>ler dernièrement<br />

d’un cas de trafic d’organes aux États-Unis : un homme de Brooklyn négociait<br />

<strong>la</strong> vente c<strong>la</strong>ndestine de reins achetés <strong>à</strong> des personnes vulnérables en Israël et<br />

reven<strong>du</strong>s <strong>à</strong> des patients américains, alors que le commerce d’organes est interdit<br />

aux États-Unis et passible d’emprisonnement.<br />

Au <strong>Québec</strong>, <strong>la</strong> D re Jacob rappelle une certaine controverse qu’il y a eu en 2005,<br />

<strong>à</strong> l’Hôpital Royal-Victoria, de Montréal. Un homme d’origine éthiopienne s’était<br />

présenté <strong>à</strong> l’hôpital pour une transp<strong>la</strong>ntation de rein avec son donneur de l’Inde,<br />

trouvé sur Internet. L’Hôpital avait refusé de procéder <strong>à</strong> <strong>la</strong> greffe pour des raisons<br />

éthiques, n’ayant pas <strong>la</strong> certitude qu’il n’y avait pas eu échange d’argent. Le patient<br />

a intenté une poursuite contre l’établissement hospitalier, mais <strong>Québec</strong>-Transp<strong>la</strong>nt<br />

lui a trouvé un rein compatible avant que <strong>la</strong> cause ne soit enten<strong>du</strong>e.<br />

Selon <strong>Québec</strong>-Transp<strong>la</strong>nt, il n’y aurait pas de cas de trafic d’organes au <strong>Québec</strong><br />

et au Canada. L’organisme est toutefois au fait que certains citoyens canadiens<br />

et québécois se rendent <strong>à</strong> l’étranger pour recevoir une transp<strong>la</strong>ntation. « C’est une<br />

pratique que nous déconseillons, d’une <strong>par</strong>t <strong>par</strong>ce qu’elle peut être préjudiciable<br />

quant <strong>à</strong> <strong>la</strong> qualité de l’organe transp<strong>la</strong>nté si tous les tests ne sont pas faits, et d’autre<br />

<strong>par</strong>t <strong>par</strong>ce que les conditions de légalité et d’exploitation de <strong>la</strong> personne humaine<br />

peuvent ne pas être respectées », indique M. Louis Beaulieu, directeur général de<br />

<strong>Québec</strong>-transp<strong>la</strong>nt.<br />

Silence<br />

Par ailleurs, <strong>la</strong> D re Jacob fait état de <strong>la</strong> difficulté d’obtenir des informations et de<br />

dresser un portrait des vendeurs et des receveurs. « D’abord, iI y a une telle honte<br />

reliée <strong>à</strong> <strong>la</strong> vente ! Je n’ai jamais enten<strong>du</strong> un vendeur déc<strong>la</strong>rer ouvertement “je suis<br />

un vendeur” : ils se disent plutôt “donneurs” ». La D re Jacob indique que toute<br />

<strong>la</strong> notion <strong>du</strong> don est valorisée, alors que <strong>la</strong> vente est considérée comme étant<br />

taboue, criminelle. Sur le marché, les courtiers d’organes peuvent exiger de 4 000 $<br />

<strong>à</strong> plus de 80 000 $ pour un rein, souligne <strong>la</strong> D re Jacob. Évidemment, cette somme ne<br />

sera pas remise au vendeur, seule une infime <strong>par</strong>tie lui reviendra.<br />

La D re Jacob mentionne que si elle n’a jamais eu connaissance de cas de trafics où<br />

les personnes sont tuées pour leurs organes, elle a lu des écrits de journalistes et<br />

d’anthropologues, telle Nancy Scheper-Hughes, <strong>à</strong> cet effet. Toutefois, cette<br />

hypothèse est généralement présentée comme une rumeur ou une légende urbaine.<br />

« Même si ce n’était pas vrai, il faut prendre au sérieux de telles rumeurs,<br />

<strong>par</strong>ce qu’elles révèlent une anxiété, une crainte auprès d’une certaine popu<strong>la</strong>tion<br />

vulnérable <strong>par</strong> rapport <strong>à</strong> leur identité, leur vie et leur intégrité corporelle »,<br />

croit <strong>la</strong> D re Jacob.<br />

Déc<strong>la</strong>ration internationale<br />

Il y a quelques années, l’OMS avait demandé <strong>à</strong> ses états membres de protéger <strong>du</strong><br />

tourisme de transp<strong>la</strong>ntation et de <strong>la</strong> vente de leurs organes les personnes les plus<br />

pauvres et les plus vulnérables. En 2008, plus de 150 représentants provenant <strong>du</strong><br />

monde entier se sont réunis. La Déc<strong>la</strong>ration d’Istanbul contre le trafic d’organes<br />

et le tourisme de transp<strong>la</strong>ntation est donc une réponse <strong>à</strong> cette demande de l’OMS.<br />

Elle émet des principes et pratiques afin de combattre <strong>la</strong> commercia lisation des<br />

organes et de protéger les donneurs d’organes. Elle demande aux pays de mettre en<br />

p<strong>la</strong>ce des programmes visant <strong>à</strong> diminuer <strong>la</strong> pénurie d’organes et <strong>à</strong> recourir <strong>à</strong> leur<br />

propre popu<strong>la</strong>tion afin de suppléer aux besoins d’organes.<br />

Cette déc<strong>la</strong>ration n’est pas <strong>la</strong> première <strong>à</strong> se concentrer sur <strong>la</strong> question <strong>du</strong> trafic<br />

d’organes, mais c’est celle qui aura eu le plus de signataires. « Il s’agit toutefois de<br />

droit mou, il est donc impossible de faire respecter les principes que <strong>la</strong> déc<strong>la</strong>ration<br />

met de l’avant puisqu’il n’y a pas de sanctions prévues pour les contrevenants »,<br />

spécifie <strong>la</strong> D re Jacob. Pour <strong>la</strong> professeure de Keele University, <strong>la</strong> Déc<strong>la</strong>ration est<br />

intéressante, notamment en ce qui concerne <strong>la</strong> notion d’honneur reliée au don<br />

d’organes. « L’idée de donner une médaille ou un certificat au donneur est<br />

intéressante, en ce qu’elle récompense l’héroïsme et l’altruisme <strong>du</strong> geste ».<br />

La question <strong>du</strong> remboursement des dépenses vaut réflexion, également.<br />

10 Octobre 2009 Le Journal <strong>Barreau</strong> <strong>du</strong> <strong>Québec</strong>


<strong>Québec</strong>-Transp<strong>la</strong>nt est en accord avec <strong>la</strong> prise de position c<strong>la</strong>ire contre le trafic<br />

d’organes et le tourisme de transp<strong>la</strong>ntation établie <strong>par</strong> <strong>la</strong> Déc<strong>la</strong>ration d’Istanbul,<br />

signale M. Beaulieu. De plus, l’aide et le soutien qui doivent être donnés aux pays<br />

ayant moins les moyens de lutter contre cette situation sont aussi acceptables<br />

pour l’organisme. Le Comité d’éthique de <strong>Québec</strong>-Transp<strong>la</strong>nt se penchera d’ailleurs<br />

plus en détail cet automne sur cette Déc<strong>la</strong>ration, notamment quant <strong>à</strong> <strong>la</strong> mise en<br />

p<strong>la</strong>ce des recommandations dans le contexte juridique québécois.<br />

L’aspect juridique<br />

« Plus je fais mes recherches sur le sujet, plus je passe de temps<br />

sur le terrain, plus je constate que de changer les lois ne<br />

serait pas une panacée en matière de trafic d’organes »,<br />

mentionne <strong>la</strong> D re Jacob. Elle pense même que nos lois,<br />

<strong>par</strong> <strong>la</strong> façon dont elles sont articulées et <strong>par</strong> les<br />

valeurs qu’elles véhiculent, contribuent <strong>à</strong><br />

encourager le trafic. Les concepts de liberté de<br />

commerce et de liberté de mouvement,<br />

qui permettraient aux gens de subir des<br />

transp<strong>la</strong>ntations dans un autre pays,<br />

sont des exemples de valeurs qui ne peuvent<br />

mettre un frein au trafic d’organes, selon <strong>la</strong><br />

D re Jacob.<br />

Elle souligne également l’aspect <strong>du</strong><br />

consentement, qu’elle voit comme <strong>la</strong> clé qui<br />

permet toutes sortes de traitements et<br />

d’opérations. « Si l’on pense au Code civil<br />

<strong>du</strong> <strong>Québec</strong>, le consentement doit être libre et<br />

éc<strong>la</strong>iré. Qu’est-ce que ça veut dire un consentement<br />

libre et éc<strong>la</strong>iré si <strong>la</strong> personne est dans une situation<br />

économique vraiment précaire ? C’est ce qui se passe avec<br />

les vendeurs d’organes. On veut respecter <strong>la</strong> liberté, mais est-ce<br />

que ces gens-l<strong>à</strong> font un choix éc<strong>la</strong>iré ? Ont-ils vraiment le choix ?<br />

Les personnes qui vendent un organe ne le font pas pour faire un profit.<br />

Elles le font souvent <strong>par</strong>ce qu’elles sont dans une situation financière très<br />

précaire », se questionne <strong>la</strong> D re Jacob. « Je ne vois pas grand-chose dans nos Chartes<br />

qui entrave le trafic d’organes », ajoute-t-elle. Au-del<strong>à</strong> des lois, c’est dans les<br />

pratiques quotidiennes qu’il faut que les changements s’effectuent, croit <strong>la</strong><br />

D re Jacob. « Avec une approche de terrain, les limites <strong>du</strong> droit sautent aux yeux !<br />

Et, comme juriste, c’est crucial de s’en rendre compte. »<br />

Un commerce en ligne ?<br />

Attention !<br />

Il existe des sites, basés sur le principe des sites de<br />

rencontres, qui font <strong>du</strong> « troc » d’organes. Ces sites font des<br />

« matchs » entre des donneurs et des receveurs. Bien qu’il soit<br />

indiqué que le commerce est prohibé sur ces sites, il est<br />

difficile de savoir ce que les gens font une fois le contact<br />

établi, selon <strong>la</strong> D re Marie-Andrée Jacob, juriste et<br />

professeure <strong>à</strong> l’École de droit et <strong>à</strong> l’Institut de<br />

recherche en droit, politique et <strong>justice</strong> de Keele<br />

University, au Royaume-Uni.<br />

Chercher des solutions<br />

« Des solutions pour qui ? Avons-nous le sort des vendeurs en tête ou celui<br />

des patients pressés d’en finir avec <strong>la</strong> dialyse ? », demande <strong>la</strong> D re Jacob.<br />

Le discours est souvent axé sur <strong>la</strong> pénurie d’organes, mais rarement sur les<br />

vendeurs, pense-t-elle. L’une des solutions pour enrayer le trafic d’organes, qui n’est<br />

toutefois pas très popu<strong>la</strong>ire, est de diminuer le nombre de transp<strong>la</strong>ntations, selon<br />

elle. « Les ma<strong>la</strong>dies rénales, <strong>par</strong> exemple, sont reliées au mode de vie et <strong>à</strong><br />

l’alimentation. Peut-être que de faire plus de prévention des ma<strong>la</strong>dies rénales<br />

ré<strong>du</strong>irait le nombre de patients en attente d’un rein et, de ce fait, l’offre<br />

d’organes sur le marché noir. »<br />

Encadrer le marché pourrait être une autre option <strong>à</strong><br />

envisager. Toutefois, juge <strong>la</strong> D re Jacob, de créer un<br />

système dirigé n’éliminerait peut-être pas<br />

nécessairement le marché noir. Il permettrait<br />

néanmoins de s’assurer que le vendeur bénéficie<br />

d’un suivi médical adéquat, ce qui est rarement<br />

le cas dans le contexte <strong>du</strong> trafic.<br />

Une autre avenue serait de réussir <strong>à</strong><br />

augmenter le nombre d’organes provenant<br />

de donneurs décédés, ré<strong>du</strong>isant ainsi <strong>la</strong><br />

demande d’organes. Certains pays réussissent<br />

<strong>à</strong> très bien faire fonctionner ce système,<br />

notamment l’Espagne. « Ce n’est pas en<br />

changeant <strong>la</strong> loi que l’Espagne a réussi, mais en<br />

investissant beaucoup de ressources humaines<br />

et matérielles dans les hôpitaux », explique<br />

<strong>la</strong> D re Jacob. Ce sont des pistes de solutions<br />

médicales, sociales et organisationnelles qui peuvent<br />

toutefois être appuyées <strong>par</strong> une loi.<br />

Le Journal<br />

<strong>Barreau</strong> <strong>du</strong> <strong>Québec</strong><br />

11 Octobre 2009


L’opinion de M e Hébert<br />

Délinquance sexuelle<br />

Punir et surveiller<br />

M e Jean-C. Hébert, avocat<br />

La stupéfiante histoire de Jaycee Dugard en Californie – séquestrée <strong>à</strong> son jeune<br />

âge et esc<strong>la</strong>ve sexuelle pendant dix-huit ans – a provoqué dans l’opinion publique<br />

un haut-le-cœur et un sentiment répressif <strong>à</strong> l’égard des délinquants sexuels.<br />

À coup sûr, un cas extrême provoque l’émotion et l’indignation. Sous le choc<br />

de l’horreur, les élus ont tendance <strong>à</strong> resserrer les boulons de <strong>la</strong> loi. Ça tombe pile<br />

pour le gouvernement Harper. Le bourreau de <strong>la</strong> jeune femme est un récidiviste<br />

fiché dans le registre des délinquants sexuels californiens. Ergo : il est urgent<br />

de renforcer <strong>la</strong> liste noire des déviants sexuels canadiens.<br />

Certes, les maniaques méritent d’être répertoriés <strong>par</strong><br />

<strong>la</strong> police. S’agissant de protéger le public contre<br />

les prédateurs sexuels violents, l’État est <strong>par</strong>faitement<br />

justifié de les contraindre <strong>à</strong> l’enregistrement afin<br />

de faciliter le travail policier. Pour les délinquants<br />

sexuels d’occasion, le processus d’enregistrement peut<br />

se révéler injuste, arbitraire et humiliant.<br />

Le concept de délinquant sexuel n’étant pas défini,<br />

<strong>la</strong> loi actuelle ratisse plutôt <strong>la</strong>rge en confondant<br />

les délinquants chroniques, souvent violents, avec<br />

les contrevenants ponctuels, plutôt négligents ou<br />

insouciants. La loi comporte plutôt une longue liste<br />

d’incriminations <strong>à</strong> teneur sexuelle plus ou moins<br />

prononcée. Ainsi va le concept d’infraction désignée.<br />

Coupable d’une telle infraction, l’accusé passe pour<br />

un délinquant sexuel notoire. En somme, peu importe<br />

<strong>la</strong> gravité et le contexte <strong>du</strong> geste incriminé, dès qu’une<br />

connotation sexuelle colore l’infraction commise,<br />

le tribunal peut ordonner <strong>à</strong> l’accusé de se soumettre<br />

<strong>à</strong> l’enregistrement après le prononcé de <strong>la</strong> peine.<br />

En prime, il peut également être tenu de fournir<br />

un échantillon d’ADN.<br />

Selon <strong>la</strong> gravité <strong>du</strong> crime perpétré, <strong>la</strong> <strong>du</strong>rée de<br />

l’enregistrement varie entre dix ans et <strong>la</strong> perpétuité.<br />

Sous peine de sanction pénale, le délinquant sexuel<br />

désigné doit renouveler son inscription annuellement<br />

et aviser les autorités de toute absence excédant quinze<br />

jours. L’accusé absous inconditionnellement et celui<br />

qui serait jugé non-responsable pour cause de troubles<br />

mentaux sont visés <strong>par</strong> cette obligation. À moins d’une<br />

exemption judiciaire, <strong>la</strong> personne titu<strong>la</strong>ire d’un <strong>par</strong>don<br />

ou d’une réhabilitation administrative reste assujettie<br />

au processus d’enregistrement.<br />

De nos jours, le délinquant sexuel, quoi qu’il ait fait,<br />

est considéré comme un être asocial, porteur de<br />

dangerosité. L’enregistrement obligatoire constitue<br />

une deuxième peine d’infamie, dont <strong>la</strong> <strong>du</strong>rée excède<br />

<strong>la</strong>rgement celle de <strong>la</strong> peine initiale infligée <strong>par</strong> un juge.<br />

Le droit <strong>à</strong> l’oubli et le respect de <strong>la</strong> vie privée n’ont plus<br />

de résonnance. La loi fait peser sur tout condamné,<br />

y compris ceux qui se sont amendés et installés dans<br />

une nouvelle vie, <strong>la</strong> menace d’être débusqué et cloué au<br />

pilori. Ce marquage incite les proscrits <strong>à</strong> se réfugier<br />

dans <strong>la</strong> c<strong>la</strong>ndestinité.<br />

Le Code criminel comporte une procé<strong>du</strong>re permettant au<br />

tribunal, <strong>à</strong> certaines conditions et sur <strong>la</strong> foi d’expertises,<br />

d’ordonner qu’un délinquant sexuel violent soit<br />

soumis, pour une période maximale de dix ans, <strong>à</strong> une<br />

surveil<strong>la</strong>nce au sein de <strong>la</strong> collectivité. À cet égard, son<br />

statut équivaut <strong>à</strong> celui d’un détenu sous le coup d’une<br />

libération conditionnelle. En somme, outre le repérage<br />

lié au registre des délinquants sexuels, le contrôle des<br />

détraqués sexuels dangereux existe. Un processus<br />

d’évaluation scientifique et d’examen judiciaire<br />

contradictoire précède l’étape de c<strong>la</strong>ssification.<br />

L’épouvante conservatrice<br />

Feignant d’être g<strong>la</strong>cé d’épouvante, le gouvernement<br />

conservateur propose d’éliminer le pouvoir discré -<br />

tionnaire des juges et d’imposer l’enregistrement<br />

automatique dans un livre noir de toute personne<br />

déc<strong>la</strong>rée coupable d’une infraction <strong>à</strong> coloration<br />

sexuelle. Peu importe le geste et son contexte, <strong>la</strong><br />

stigmatisation sociale devient <strong>la</strong> norme.<br />

Le ministre de <strong>la</strong> Sécurité publique, Peter Van Loan,<br />

justifie son projet de loi <strong>par</strong> le fait que, depuis l’existence<br />

<strong>du</strong> registre en 2004, seulement 58 % des condamnés<br />

furent enregistrés. « Quand, dit-il, 42 % des condamnés<br />

sont capables de l’éviter, l’inscription n’ayant ou bien pas<br />

été demandée <strong>par</strong> <strong>la</strong> couronne ou bien pas été accordée<br />

<strong>par</strong> le juge ou alors fait l’objet d’une négociation de<br />

p<strong>la</strong>idoyer, on peut dire que ce<strong>la</strong> rend le registre inutile. »<br />

Autrement dit, le pouvoir discrétionnaire de <strong>la</strong> poursuite<br />

et l’appréciation judiciaire devraient être neutralisés.<br />

Le ministre méconnaît un rouage important dans<br />

l’administration de <strong>la</strong> <strong>justice</strong>. Selon <strong>la</strong> Cour suprême,<br />

« le pouvoir discrétionnaire est une caractéristique<br />

essentielle de <strong>la</strong> <strong>justice</strong> criminelle. Un système qui<br />

tenterait d’éliminer tout pouvoir discrétionnaire serait<br />

trop complexe et rigide pour fonctionner 1 ». L’éminent<br />

juriste H. L. A. Hart estime que, dans tout système<br />

juridique, un champ éten<strong>du</strong> et important est <strong>la</strong>issé <strong>à</strong><br />

l’exercice <strong>du</strong> pouvoir d’appréciation des tribunaux et<br />

autres autorités.<br />

M e Daniel Petit, secrétaire <strong>par</strong>lementaire <strong>du</strong> ministre<br />

fédéral de <strong>la</strong> Justice, ne fait pas dans <strong>la</strong> dentelle pour<br />

déprécier le fonctionnement actuel <strong>du</strong> registre des<br />

délinquants sexuels. Appelé <strong>à</strong> commenter <strong>la</strong> com<strong>par</strong>ution<br />

d’un récidiviste inculpé de séquestration et d’agression<br />

sexuelle, il aurait déc<strong>la</strong>ré : « Ça n’a pas de câlisse (sic)<br />

de bon sens 2 ». L’accusé était fiché depuis 2005. À son<br />

avis, le registre actuel est <strong>la</strong>cunaire.<br />

Confiant d’avoir l’appui des électeurs dans <strong>la</strong> croisade<br />

gouvernementale contre <strong>la</strong> criminalité, Daniel Petit<br />

affirme crânement que les conservateurs ne sont plus<br />

perçus comme des « disciples de M. Bush». Ça reste <strong>à</strong> voir !<br />

Comment expliquer <strong>la</strong> proposition gouvernementale<br />

d’allonger <strong>la</strong> liste kilométrique <strong>du</strong> concept d’infraction<br />

désignée <strong>par</strong> l’ajout <strong>du</strong> délit de voyeurisme ? La vision<br />

dérobée d’une scène érotique menace-t-elle vraiment<br />

<strong>la</strong> protection <strong>du</strong> public ? N’est-ce pas l<strong>à</strong> un relent<br />

<strong>du</strong> fondamentalisme religieux cher aux « disciples<br />

de M. Bush » ?<br />

Effets pervers<br />

Au passage <strong>du</strong> temps, en l’absence d’une évaluation<br />

indivi<strong>du</strong>elle de risques, l’automatisme de l’enregistrement<br />

grossit de façon pléthorique le nombre des personnes<br />

fichées. En éditorial, <strong>la</strong> revue Economist 3 souligne<br />

cette faiblesse structurelle : « The police comp<strong>la</strong>in<br />

that having so many sex offenders on registries makes<br />

it hard to keep track of the truly dangerous ones.<br />

Cash that might be spent on treating sex offenders<br />

– which sometimes works – is spent on huge<br />

indiscriminate registries. Public registers drive<br />

serious offenders underground, which makes<br />

them harder to track and more likely to reoffend.<br />

And registers give <strong>par</strong>ents a false sense of security:<br />

most sex offenders are never even reported, let<br />

alone convicted. »<br />

L’organisme Human Rights Watch 4 a sévèrement critiqué<br />

<strong>la</strong> politique d’enregistrement des délinquants sexuels.<br />

La popu<strong>la</strong>tion a raison de craindre pour les enfants<br />

<strong>la</strong> menace <strong>du</strong> prédateur sexuel. Mais d’indiquer le<br />

rapport, les statistiques gouvernementales indiquent<br />

que <strong>la</strong> plu<strong>par</strong>t des abus sexuels commis sur des enfants<br />

sont le fait des membres de <strong>la</strong> famille, des personnes<br />

de confiance ou sans antécédents judiciaires.<br />

Aux États-Unis, un nombre croissant d’États et de<br />

municipalités interdisent aux délinquants fichés de vivre<br />

<strong>à</strong> proximité ou de côtoyer certains lieux, tels les écoles, les<br />

garderies, les <strong>par</strong>cs et les terrains de jeu. Ces restrictions<br />

de résidence engendrent ostracisme et discrimination.<br />

La journaliste Manon Cornellier 5 a bien compris <strong>la</strong><br />

démarche démagogique <strong>du</strong> gouvernement Harper :<br />

« Les conservateurs suivent un scénario bien établi.<br />

Leurs projets semblent, au premier abord, répondre<br />

aux attentes, mais ils sont toujours truffés de mesures<br />

<strong>à</strong> saveur revancharde qui poussent <strong>la</strong> répression<br />

un cran plus loin. »<br />

On ne saurait mieux dire !<br />

1<br />

R. c. Beaudry, [2007] 1 R.C.S. 190, <strong>par</strong>.37<br />

2<br />

Le Journal de <strong>Québec</strong>, numéro <strong>du</strong> 18-08-2009<br />

3<br />

Numéro <strong>du</strong> 06-08-09, America’s unjust sex <strong>la</strong>ws<br />

4<br />

No Easy Answers : Sex Offender Laws in the United States,<br />

11 septembre 2007<br />

5<br />

Le Devoir, numéro <strong>du</strong> 10-06-09, « La Force de l’intimidation »<br />

Cet article n’engage<br />

que <strong>la</strong> responsabilité de son auteur.<br />

Jean-C<strong>la</strong>ude Hébert est professeur associé<br />

au Dé<strong>par</strong>tement des sciences juridiques de l’UQAM<br />

jch@videotron.ca<br />

12 Octobre 2009<br />

Le Journal<br />

<strong>Barreau</strong> <strong>du</strong> <strong>Québec</strong>


Rentrée judiciaire <strong>à</strong> <strong>Québec</strong><br />

Une profession engagée<br />

Mé<strong>la</strong>nie Beaudoin, avocate<br />

Améliorer l’accessibilité <strong>à</strong> <strong>la</strong> <strong>justice</strong>, s’engager en tant qu’avocat et saisir les occasions. Tels étaient<br />

les mots d’ordre de <strong>la</strong> rentrée judiciaire de <strong>Québec</strong>.<br />

C’est en présence de nombreux invités internationaux, provenant des Cours de<br />

Versailles, de Paris et de Bruxelles, des <strong>Barreau</strong>x de <strong>la</strong> Floride et de Strasbourg ainsi<br />

que de plusieurs Jeunes <strong>Barreau</strong>x européens, que s’est ouverte <strong>la</strong> rentrée des<br />

tribunaux, le 11 septembre dernier, <strong>à</strong> <strong>Québec</strong>. L’événement était suivi d’un cocktail<br />

dînatoire au Pavillon d’Espace 400 e , offrant une vue imprenable sur <strong>la</strong> présentation<br />

<strong>du</strong> Moulin <strong>à</strong> Images. La journée s’est <strong>par</strong> ailleurs amorcée <strong>par</strong> une conférence<br />

portant sur le droit des affaires en France et <strong>par</strong> <strong>la</strong> 6 e conférence annuelle C<strong>la</strong>ire-<br />

L’Heureux-Dubé, intitulée cette année Juridictions internationales et juridictions<br />

nationales : influences croisées.<br />

Résistance au changement<br />

Premier <strong>à</strong> prendre <strong>la</strong> <strong>par</strong>ole, Robert Pidgeon, juge en chef associé de <strong>la</strong> Cour<br />

supérieure, a axé son discours sur le changement et les résistances qui sont <strong>par</strong>fois<br />

vécues dans de telles situations, les acteurs concernés ne vou<strong>la</strong>nt pas sortir<br />

de leur zone de confort. Toutefois, selon le juge Pidgeon, <strong>à</strong> l’heure actuelle,<br />

l’efficacité et même <strong>la</strong> survie <strong>du</strong> système judiciaire commandent un changement.<br />

Les enjeux <strong>du</strong> système judiciaire, visant une plus grande accessibilité <strong>à</strong> <strong>la</strong> <strong>justice</strong>,<br />

sont <strong>la</strong> simplification <strong>du</strong> processus judiciaire, l’utilisation des technologies, une<br />

meilleure gestion des instances et <strong>la</strong> mise en p<strong>la</strong>ce de systèmes de facilitation et de<br />

règlement des litiges. Cependant, des séances d’information données depuis cinq ans<br />

<strong>par</strong> le ministre de <strong>la</strong> Justice, les juges en chef et les bâtonniers ont démontré une<br />

résistance importante aux enjeux de <strong>la</strong> <strong>par</strong>t des acteurs <strong>du</strong> système judiciaire.<br />

Certaines expériences de changement ont été tentées et elles se sont avérées<br />

fructueuses, note le juge Pidgeon, notamment certaines requêtes qui peuvent être<br />

enten<strong>du</strong>es <strong>par</strong> conférence téléphonique ou visioconférence ou <strong>la</strong> simplification de<br />

certains actes de procé<strong>du</strong>res. La mise en p<strong>la</strong>ce de ces exemples a été réalisée, entre<br />

autres, grâce <strong>à</strong> <strong>la</strong> col<strong>la</strong>boration entre le <strong>Barreau</strong> de <strong>Québec</strong> et <strong>la</strong> magistrature, et <strong>à</strong> <strong>la</strong><br />

confiance qui existe entre les acteurs. Pour le juge Pidgeon, ce ne sont pas les<br />

modifications tape-<strong>à</strong>-l’œil qui seront les plus efficaces, mais les petites mesures<br />

basées sur le gros bon sens. Le juge Pidgeon invite donc les avocats <strong>du</strong> <strong>Barreau</strong><br />

de <strong>Québec</strong> <strong>à</strong> innover et <strong>à</strong> col<strong>la</strong>borer afin de tendre vers une plus grande accessibilité<br />

<strong>à</strong> <strong>la</strong> <strong>justice</strong>.<br />

Savoir-faire, savoir-être<br />

Pour M e Lise Bergeron, bâtonnière de <strong>Québec</strong>, les avocats sont les meilleurs<br />

ambassadeurs pour le système judiciaire, pour en améliorer l’efficacité et<br />

l’accessibilité. La bâtonnière croit qu’aucune démarche ne peut réussir sans <strong>la</strong><br />

col<strong>la</strong>boration des avocats.<br />

M e Bergeron mise sur le savoir-faire et le savoir-être des avocats. Le savoir-faire des<br />

avocats est sans équivoque, en cette année d’inauguration de <strong>la</strong> formation<br />

permanente obligatoire. Le savoir-être, pour M e Bergeron, va au-del<strong>à</strong> de <strong>la</strong><br />

déontologie : c’est l’éthique des avocats, les valeurs d’honneur, de dignité,<br />

de loyauté et de respect. « Notre façon d’être accroît l’efficacité et l’accessibilité<br />

de notre système judiciaire. Ignorer les difficultés d’accessibilité, c’est nier<br />

les changements constatés dans notre société. Il est de notre responsabilité de nous<br />

adapter aux changements et nous avons cette capacité », ajoute <strong>la</strong> bâtonnière.<br />

<strong>Québec</strong>/Versailles : 20 e anniversaire<br />

M e Bergeron pense <strong>par</strong> ailleurs que l’Entente France/<strong>Québec</strong> pour <strong>la</strong> mobilité de <strong>la</strong><br />

main-d’œuvre offre des occasions incroyables, soulignant <strong>par</strong> <strong>la</strong> même occasion le<br />

20 e anniversaire de l’entente de jume<strong>la</strong>ge <strong>Québec</strong>/Versailles. Pour M e Jean Lory,<br />

bâtonnier de Versailles, c’était une fierté de représenter le <strong>Barreau</strong> de Versailles <strong>à</strong><br />

cette occasion, regrettant de ne pas avoir le temps de re<strong>la</strong>ter tout ce qui a été accompli<br />

grâce <strong>à</strong> cette entente. Les échanges et dialogues sur plusieurs sujets de droit, qui sont<br />

pourtant très loin de <strong>la</strong> Coutume de Paris, ont permis de tisser des liens, selon<br />

le bâtonnier Lory. Reprenant les propos de <strong>la</strong> bâtonnière Bergeron, il croit en l’absolue<br />

nécessité de l’éthique pour sauver <strong>la</strong> profession. « L’éthique a besoin de références<br />

pour ne pas devenir une morale close, et le jume<strong>la</strong>ge fournit ces références.<br />

Il est donc important de préserver le jume<strong>la</strong>ge afin de sauvegarder l’éthique. »<br />

Distinctions<br />

Le <strong>Barreau</strong> de <strong>Québec</strong> a profité de l’occasion pour honorer certains membres.<br />

Tout d’abord, le prix Louis-Philippe Pigeon, ayant pour but de reconnaître et de<br />

souligner les réalisations ou <strong>la</strong> contribution exceptionnelle d'un membre <strong>du</strong> Jeune<br />

<strong>Barreau</strong> de <strong>Québec</strong>, a été remis <strong>à</strong> M e Christian Trépanier. Engagé dans plusieurs<br />

dossiers d’envergure alors qu’il n’avait que quelques années de pratique, dont une<br />

cause en Cour suprême <strong>du</strong> Canada, M e Trépanier est une source d’inspiration pour<br />

les jeunes avocats, note M e Sébastien Jobin-Vermette, président <strong>du</strong> Jeune <strong>Barreau</strong><br />

de <strong>Québec</strong>. M e Trépanier a mentionné qu’il constatait <strong>la</strong> chance qu’il a eue d’avoir<br />

d’aussi beaux défis et d’avoir pu bénéficier de <strong>la</strong> confiance des associés de son<br />

cabinet. « Si j’avais un message <strong>à</strong> donner aux jeunes avocats, ce serait de croire en<br />

vos capacités et de ne pas avoir peur de saisir les occasions qui se présentent<br />

<strong>à</strong> vous. Qui sait où ce<strong>la</strong> peut vous mener ? », a ajouté le récipiendaire.<br />

// SUITE PAGE 14<br />

La bâtonnière de <strong>Québec</strong>, M e Lise Bergeron, s’adressant <strong>à</strong> l’assemblée <strong>à</strong> l’occasion de <strong>la</strong> cérémonie de <strong>la</strong> rentrée.<br />

Le Journal <strong>Barreau</strong> <strong>du</strong> <strong>Québec</strong> 13 Octobre 2009


Rentrée judiciaire <strong>à</strong> <strong>Québec</strong><br />

Une profession engagée<br />

SUITE DE LA PAGE 13<br />

Anniversaires d’inscription<br />

La Médaille <strong>du</strong> Conseil <strong>du</strong> <strong>Barreau</strong> a été remise <strong>à</strong> M es C<strong>la</strong>ude Belleau, John A.<br />

Boudreau, Pierre F. Côté, c.r., Severin Lachapelle, Fernand Morin et Gilles<br />

Rivard, c.r., pour leur 50 e anniversaire d’inscription au Tableau de l’Ordre,<br />

et M e René Amyot, c.r., A. Ed., pour son 60 e anniversaire d’inscription au Tableau<br />

de l’Ordre. Il importe de souligner que pour <strong>la</strong> première fois, <strong>la</strong> Médaille <strong>du</strong> Conseil<br />

<strong>du</strong> <strong>Barreau</strong> de <strong>Québec</strong> a été remise <strong>à</strong> une femme, M e Monique Perron, qui célébrait<br />

son 50 e anniversaire d’inscription. La rentrée judiciaire a aussi permis un moment<br />

touchant, alors que M e Charles Stein, c.r., a reçu <strong>la</strong> Médaille <strong>du</strong> Conseil <strong>du</strong> <strong>Barreau</strong><br />

pour son 75 e anniversaire d’inscription au Tableau de l’ordre, une première dans<br />

l’histoire <strong>du</strong> <strong>Barreau</strong> de <strong>Québec</strong>.<br />

M e Charles Stein, c.r., entouré de M es Fernand Morin, C<strong>la</strong>ude Belleau, Marcel Aubut, O.C., O.Q., c.r., A. Ed.,<br />

Pierre F. Côté, c.r., Severin Lachapelle, Monique Perron, Gilles Rivard, c.r., John A. Boudreau et <strong>la</strong> bâtonnière<br />

Lise Bergeron. Absent sur <strong>la</strong> photo : M e René Amyot, c.r., Ad. E.<br />

La Médaille <strong>du</strong> <strong>Barreau</strong> de <strong>Québec</strong> remise <strong>à</strong> M e Marcel Aubut<br />

M e Marcel Aubut, O.C., O.Q., c.r., A. Ed., a pour sa <strong>par</strong>t reçu <strong>la</strong> Médaille <strong>du</strong><br />

<strong>Barreau</strong> de <strong>Québec</strong>, <strong>la</strong> plus haute distinction de l’organisation. La bâtonnière<br />

Bergeron a souligné que les motifs ayant justifié <strong>la</strong> décision <strong>du</strong> <strong>Barreau</strong> de <strong>Québec</strong><br />

sont, entre autres, les faits marquants de <strong>la</strong> carrière <strong>du</strong> récipiendaire, sa<br />

contribution <strong>à</strong> l’avancement <strong>du</strong> droit sportif et son engagement social. Pratiquant le<br />

droit des affaires depuis une trentaine d’années, M e Aubut s’est aussi fait connaître<br />

pour ses faits d’armes <strong>à</strong> titre de dirigeant dans le monde <strong>du</strong> hockey professionnel.<br />

Il est aussi, depuis le 28 mars dernier, président <strong>du</strong> Comité olympique canadien.<br />

M e Aubut a remercié le <strong>Barreau</strong> de <strong>Québec</strong>, précisant que cette distinction le touche<br />

<strong>par</strong>ticulièrement, car elle lui est remise <strong>par</strong> ses pairs. Pour M e Aubut, <strong>la</strong> profession<br />

d’avocat est sa première passion. Il s’est dit fier de défendre les valeurs<br />

d’indépendance et de recherche de <strong>la</strong> <strong>justice</strong>. Il mentionne <strong>par</strong> ailleurs qu’il ne voit<br />

pas comment il aurait pu atteindre ses objectifs sans <strong>la</strong> formation et l’ouverture<br />

qu’offre <strong>la</strong> profession d’avocat. Il témoigne de <strong>la</strong> gratitude qu’il a éprouvée <strong>à</strong> l’égard<br />

de l’ancien premier ministre <strong>du</strong> <strong>Québec</strong> Jean Lesage, son mentor, qui l’a convaincu<br />

que rien n’est impossible. M e Aubut indique qu’il est important de tirer profit<br />

des occasions que propose <strong>la</strong> profession d’avocat.<br />

S’impliquer<br />

M e Pierre Chagnon, bâtonnier <strong>du</strong> <strong>Québec</strong>, estime que les avocats doivent<br />

s’investir dans le façonnement de <strong>la</strong> société et faire <strong>la</strong> promotion de <strong>la</strong> primauté <strong>du</strong><br />

droit. Il croit <strong>à</strong> l’engagement pro bono des avocats, un service altruiste et gratuit<br />

offert <strong>à</strong> <strong>la</strong> communauté, et <strong>à</strong> <strong>la</strong> nécessité de miser davantage sur l’accompagnement<br />

des clients et <strong>la</strong> prévention des conflits. Il mentionne <strong>par</strong> ailleurs deux nouveaux<br />

groupes de travail formés <strong>par</strong> le <strong>Barreau</strong>, soit un groupe de travail sur l’efficacité<br />

des modes de protection des é<strong>par</strong>gnants et l’autre portant sur <strong>la</strong> réforme <strong>du</strong> régime<br />

fiscal, visant notamment une détaxation des services juridiques.<br />

Finalement, M. Michel Bouchard, sous-ministre de <strong>la</strong> Justice <strong>du</strong> <strong>Québec</strong>,<br />

a indiqué que le ministère favorise <strong>la</strong> <strong>justice</strong> <strong>par</strong>ticipative comme solution de<br />

rechange au recours aux tribunaux. Il indique <strong>par</strong> ailleurs que <strong>la</strong> modernisation <strong>du</strong><br />

Code de procé<strong>du</strong>re civile devrait aboutir au cours des prochains mois. « Notre but,<br />

c’est que les Québécois s’approprient véritablement leur système de <strong>justice</strong> »,<br />

affirme le sous-ministre.<br />

14 Octobre 2009<br />

Le Journal<br />

<strong>Barreau</strong> <strong>du</strong> <strong>Québec</strong>


La rentrée en région<br />

Abitibi-Témiscamingue<br />

Les avocats de l'Abitibi-Témiscamingue ont eu droit <strong>à</strong> deux premières cette année<br />

pour <strong>la</strong> rentrée : le retour en force de <strong>la</strong> cérémonie de l'ouverture des tribunaux<br />

et <strong>la</strong> présence exceptionnelle des trois juges en chef. « Ça ne s'était jamais vu en<br />

Abitibi », affirme M e Isabelle Breton, <strong>la</strong> première conseillère de <strong>la</strong> section.<br />

Le juge en chef de <strong>la</strong> Cour <strong>du</strong> <strong>Québec</strong>, Guy Gagnon, a été honoré <strong>à</strong> cette occasion,<br />

alors qu'il a reçu le Mérite <strong>du</strong> <strong>Barreau</strong> de l'Abitibi-Témiscamingue. Soulignons que<br />

<strong>par</strong> <strong>la</strong> suite, il a été nommé juge <strong>à</strong> <strong>la</strong> Cour d’appel <strong>du</strong> <strong>Québec</strong>. Par ailleurs,<br />

plusieurs avocats ont assisté aux formations, au tournoi de golf, <strong>à</strong> <strong>la</strong> ba<strong>la</strong>de en<br />

ponton sur <strong>la</strong> rivière Harricana et au souper soulignant <strong>la</strong> rentrée.<br />

Longueuil<br />

M e Michel Girouard, bâtonnier de l'Abitibi-Témiscamingue, Jacques Viens, juge coordonnateur de <strong>la</strong><br />

Cour supérieure, Guy Gagnon, juge en chef de <strong>la</strong> Cour <strong>du</strong> <strong>Québec</strong>, Michel Robert, juge en chef<br />

<strong>du</strong> <strong>Québec</strong>, François Rol<strong>la</strong>nd, juge en chef de <strong>la</strong> Cour supérieure, Denyse Le<strong>du</strong>c, juge coordonnatrice<br />

de <strong>la</strong> Cour <strong>du</strong> <strong>Québec</strong>, et Gérald R. Tremb<strong>la</strong>y, bâtonnier sortant <strong>du</strong> <strong>Québec</strong>.<br />

Photo : L’Écho Abitibien<br />

M e Marco Labrie, bâtonnier de <strong>la</strong> section, <strong>à</strong> gauche, a remis le Mérite <strong>du</strong> <strong>Barreau</strong> de Longueuil <strong>à</strong> C<strong>la</strong>ude<br />

H. Chicoine, juge <strong>à</strong> <strong>la</strong> Cour <strong>du</strong> <strong>Québec</strong>, Chambre civile.<br />

Le juge Guy Gagnon, honoré <strong>du</strong> Mérite <strong>du</strong><br />

<strong>Barreau</strong> de l'Abitibi-Témiscamingue, a reçu une<br />

aquarelle de l'artiste Renée Carrier représentant<br />

<strong>la</strong> résidence familiale de son enfance <strong>à</strong> Amos.<br />

Les avocats et juges ont profité d'une ba<strong>la</strong>de en<br />

ponton <strong>à</strong> saveur historique sur <strong>la</strong> rivière Harricana.<br />

À l'avant : Micheline Laliberté, juge coordonnatrice de <strong>la</strong> Cour <strong>du</strong> <strong>Québec</strong> pour <strong>la</strong> Montérégie; Michel<br />

Simard, juge en chef adjoint de <strong>la</strong> Cour <strong>du</strong> <strong>Québec</strong>, Chambre civile; François Rol<strong>la</strong>nd, président d'honneur<br />

et juge en chef de <strong>la</strong> Cour supérieure; Carole Julien, juge coordonnatrice de <strong>la</strong> Cour supérieure <strong>du</strong><br />

district de Longueuil. À l'arrière : M e Danyel Laporte, président de l'Association des avocats et avocates<br />

de province; M e François Legendre, président de l'Association <strong>du</strong> Jeune <strong>Barreau</strong> de Longueuil; M e Lyne<br />

Morin, première conseillère <strong>du</strong> <strong>Barreau</strong> de Longueuil; M e Marc-André Gauthier, vice-président de l'AJBL;<br />

M e Pierre Chagnon, bâtonnier <strong>du</strong> <strong>Québec</strong>; M e Marie-C<strong>la</strong>ude Dagenais, trésorière de l'AJBL; M e Juliette<br />

Lucas, administratrice de l'AJBL et M e Marco Labrie, bâtonnier <strong>du</strong> <strong>Barreau</strong> de Longueuil.<br />

Saguenay-Lac-St-Jean<br />

Environ 75 invités ont assisté <strong>à</strong> <strong>la</strong> rentrée judiciaire qui était co-présidée <strong>par</strong> Mario<br />

Tremb<strong>la</strong>y, juge en chef associé de <strong>la</strong> Cour <strong>du</strong> <strong>Québec</strong>, et <strong>par</strong> Robert Pidgeon,<br />

juge en chef associé de <strong>la</strong> Cour supérieure. Le bâtonnier <strong>du</strong> <strong>Québec</strong> M e Pierre<br />

Chagnon a dénoncé <strong>la</strong> TVQ sur les frais juridiques tandis que M e Jean Hudon,<br />

bâtonnier <strong>du</strong> Saguenay–Lac-Saint-Jean, a mis en garde les avocats envers <strong>la</strong><br />

surexposition médiatique, question de préserver une bonne image de <strong>la</strong> profession.<br />

Outaouais<br />

Une centaine de personnes étaient présentes <strong>à</strong> <strong>la</strong> rentrée des tribunaux, qui a été<br />

suivie d'un cocktail dînatoire. La journée a débuté <strong>par</strong> <strong>la</strong> formation La conférence<br />

de règlement <strong>à</strong> l'amiable : tout ce que vous devez savoir, donnée <strong>par</strong> Marc De<br />

Wever, juge <strong>à</strong> <strong>la</strong> Cour supérieure responsable des conférences de règlement <strong>à</strong><br />

l'amiable, Pierre Isabelle, juge coordonnateur <strong>à</strong> <strong>la</strong> Cour supérieure, Raymond<br />

Séguin, juge coordonnateur <strong>à</strong> <strong>la</strong> Cour <strong>du</strong> <strong>Québec</strong> ainsi que <strong>par</strong> M e Miville<br />

Tremb<strong>la</strong>y, avocat et médiateur. Plus de 75 avocats y ont assisté.<br />

Le juge en chef associé de <strong>la</strong> Cour supérieure <strong>du</strong> <strong>Québec</strong> Robert Pidgeon, le bâtonnier <strong>du</strong> Saguenay–<br />

Lac-St-Jean M e Jean Hudon, <strong>la</strong> ministre de <strong>la</strong> <strong>justice</strong> M e Kathleen Weil et le juge en chef associé de <strong>la</strong><br />

Cour <strong>du</strong> <strong>Québec</strong> Mario Tremb<strong>la</strong>y.<br />

M e Christian Charrière-Bournazel, bâtonnier de l’Ordre de Paris; M e Kathleen Weil, ministre de <strong>la</strong> <strong>justice</strong><br />

<strong>du</strong> <strong>Québec</strong>; M e Lucie Lalonde, bâtonnière <strong>du</strong> <strong>Barreau</strong> de l'Outaouais, M e Pierre Chagnon, bâtonnier <strong>du</strong><br />

<strong>Barreau</strong> <strong>du</strong> <strong>Québec</strong>; M e Christine Ruetsch, bâtonnière de l’Ordre des Avocats <strong>du</strong> <strong>Barreau</strong> de Strasbourg.<br />

Le Journal<br />

<strong>Barreau</strong> <strong>du</strong> <strong>Québec</strong><br />

15 Octobre 2009


<strong>Barreau</strong>x de section<br />

Laurentides-Lanaudière<br />

5 <strong>à</strong> 7 <strong>du</strong> Jeune <strong>Barreau</strong><br />

Le Jeune <strong>Barreau</strong> des Laurentides-Lanaudière organise<br />

un 5 <strong>à</strong> 7 pour tous les avocats de <strong>la</strong> section ainsi<br />

que pour les huissiers de <strong>justice</strong> et employés <strong>du</strong> Pa<strong>la</strong>is<br />

de <strong>justice</strong>.<br />

Date : jeudi 29 octobre<br />

Lieu : East Side Mario's, 255, rue de Martigny Ouest,<br />

Saint-Jérôme<br />

Infos sur les petites créances : date reportée<br />

La séance d'informations sur les petites créances qui<br />

devait avoir lieu le 7 octobre 2009 a été reportée au<br />

mercredi 18 novembre, de 18 h <strong>à</strong> 20 h.<br />

Arthabaska<br />

125 ans <strong>à</strong> Drummondville<br />

Arthabaska (suite)<br />

Plus de 50 avocats d'Arthabaska ont célébré les 125 ans de<br />

<strong>la</strong> section <strong>à</strong> Drummondville cet été. Pour l'occasion, André<br />

Biron, juge retraité de <strong>la</strong> Cour supérieure, ayant aussi<br />

siégé ad hoc <strong>à</strong> <strong>la</strong> Cour d'appel pendant quelques années,<br />

a donné une conférence. Il a fait un survol de <strong>la</strong> pratique<br />

<strong>du</strong> droit dans <strong>la</strong> région de Drummondville depuis les<br />

125 dernières années, insistant surtout sur les 50 dernières<br />

années et pimentant son allocution d'anecdotes<br />

personnelles tirées de sa pratique d'avocat et de juge<br />

Bedford (suite)<br />

L'équipe gagnante est celle <strong>du</strong> bureau Grégoire Poitras Payette<br />

Rhéaume et associés formée de M es Charles-André Girard,<br />

François Grégoire, David Rhéaume et Jean-Guy Payette.<br />

Photo : L’Écho Abitibien<br />

Le conférencier André Biron<br />

D’autres rentrées <strong>à</strong> voir en novembre<br />

Le comité organisateur de l'évènement : Suzanne Paradis, Marie-Lise<br />

C<strong>la</strong>ir, Christine Jutras, Louks Beaulieu et Isabelle Bonin.<br />

Bedford<br />

Le grand retour <strong>du</strong> tournoi de golf<br />

Le Jeune <strong>Barreau</strong> a tenu sa promesse. Dès <strong>la</strong> première<br />

année de sa reconstitution, il a redonné vie au<br />

traditionnel tournoi de golf. Trente-deux golfeurs se<br />

sont donné rendez-vous au Club de golf <strong>du</strong> Lac Brome,<br />

dont plusieurs en étaient <strong>à</strong> leur premier essai ! Les<br />

profits de l'activité ont été versés <strong>à</strong> un organisme de<br />

droits d’accès supervisés qui veut s’imp<strong>la</strong>nter <strong>à</strong> Granby<br />

sous <strong>la</strong> supervision <strong>du</strong> Parenfant de Cowansville.<br />

M es Célina St-François, Christelle Dorion, Pascale Gauthier et<br />

Allyson Guérin qui formaient l'équipe des débutantes se sont<br />

beaucoup amusées.<br />

La bâtonnière Nathalie Fournier remet le 3 e Mérite <strong>du</strong> <strong>Barreau</strong> de<br />

Bedford <strong>à</strong> M e Christine Fournier de Granby.<br />

La bâtonnière de Bedford, M e Nathalie Fournier, et <strong>la</strong> bâtonnière<br />

sortante M e Line Nadeau<br />

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1 866 954-3529<br />

16 Octobre 2009<br />

Le Journal<br />

<strong>Barreau</strong> <strong>du</strong> <strong>Québec</strong>


<strong>Barreau</strong>x de section<br />

Outaouais<br />

Mini-congrès <strong>du</strong> <strong>Barreau</strong> de l'Outaouais<br />

Le <strong>Barreau</strong> de l'Outaouais organise une journée complète<br />

de formation qui se terminera <strong>par</strong> le traditionnel<br />

Banquet de Noël.<br />

Formation en criminel<br />

Activité : Cour suprême <strong>du</strong> Canada :<br />

revue de <strong>la</strong> juris prudence récente<br />

Conférencier : M e François Lacasse<br />

Formation en droit de <strong>la</strong> famille<br />

Concilier le droit de <strong>la</strong> famille et le droit de <strong>la</strong> faillite<br />

Conférenciers : M e Isabelle Michaud et Marc Lafrenière<br />

Formation en droit civil<br />

Activité : La règle de <strong>la</strong> proportionnalité<br />

en procé<strong>du</strong>re civile<br />

Conférencier : M e Charles Belleau<br />

Formation en pratique professionnelle<br />

Activité : Intervention auprès de personnes en état<br />

de crise et de crise suicidaire<br />

Conférencière : M e Marie-Josée Williams<br />

Date : vendredi 27 novembre<br />

Lieu : Château Montebello<br />

Infos : www.barreauoutaouais.qc.ca<br />

ou info@barreauoutaouais.qc.ca<br />

Bas-Saint-Laurent – Gaspésie<br />

– Îles-de-<strong>la</strong>-Madeleine<br />

Formations<br />

Activité : Décrypter les gestes afin d'intervenir<br />

immédia tement lors de vos p<strong>la</strong>idoiries<br />

Date : jeudi 8 octobre<br />

Lieu : Gaspé<br />

Activité : La nouvelle gouvernance des établissements<br />

<strong>du</strong> secteur de l'é<strong>du</strong>cation<br />

Date : mardi, 27 octobre<br />

Lieu : Rimouski<br />

Infos : www.barreau.qc.ca/formation<br />

Laval<br />

Formation en techniques de p<strong>la</strong>idoirie<br />

L'Association <strong>du</strong> Jeune <strong>Barreau</strong> de Laval offre l'occasion<br />

aux avocats de <strong>par</strong>faire leurs compétences de p<strong>la</strong>ideur.<br />

La formation sera donnée sous <strong>la</strong> supervision <strong>du</strong><br />

juge Yves Fournier de <strong>la</strong> Cour municipale de Laval<br />

et d'un spécialiste en coaching. Les <strong>par</strong>ticipants recevront<br />

un dossier et devront pré<strong>par</strong>er leur p<strong>la</strong>idoirie deux<br />

semaines avant l'activité. Cette formation est reconnue<br />

<strong>par</strong> le <strong>Barreau</strong> <strong>du</strong> <strong>Québec</strong>.<br />

Date : mardi 10 et mercredi 11 novembre, de 18 h <strong>à</strong> 21 h<br />

Inscription : M e Andrée-Anne Simard, 450-668-1920<br />

ou andree-anne.simard@saraloi.com<br />

Coût : 250 $, goûter inclus.<br />

Richelieu<br />

Tournoi de golf annuel<br />

Les avocats de <strong>la</strong> section se sont donné rendez-vous le 2 septembre<br />

pour le tournoi de golf annuel au Club de golf de St-Hyacinthe.<br />

Le tournoi était suivi d’un souper au cours <strong>du</strong>quel furent honorés<br />

les membres <strong>du</strong> quatuor gagnant qui ont, encore cette année, réussi<br />

<strong>à</strong> défendre leur titre avec brio : M e Daniel Kimpton, M e Jean Pierre<br />

Boileau, M e Jacques Sylvestre père et M e Jacques Sylvestre fils.<br />

Saguenay–Lac-Saint-Jean<br />

Inauguration de <strong>la</strong> salle Pierre-Bergeron<br />

La ministre de <strong>la</strong> <strong>justice</strong> Kathleen Weil a assisté le<br />

4 septembre <strong>à</strong> <strong>la</strong> cérémonie de désignation de <strong>la</strong> salle<br />

Pierre-Bergeron au Pa<strong>la</strong>is de <strong>justice</strong> de Chicoutimi.<br />

La salle 3.01 porte désormais le nom de feu le juge<br />

Pierre Bergeron qui a exercé ses fonctions de juge<br />

<strong>à</strong> <strong>la</strong> Cour supérieure de 1983 <strong>à</strong> 1997. Il est décédé il y<br />

a cinq ans.<br />

Conseil de l'Association <strong>du</strong> Jeune <strong>Barreau</strong><br />

<strong>du</strong> Saguenay–Lac-Saint-Jean 2009-2010<br />

À l'avant Louis Boivin, Chantale Girardin, Félix Lamonde et <strong>à</strong><br />

l'arrière Mylène Potvin, <strong>la</strong> secrétaire Karen Inkel, <strong>la</strong> trésorière Julie<br />

Murray et <strong>la</strong> présidente Anne-Julie Gilbert. La vice-présidente<br />

Myriam Gaudreault et le conseiller Jean-Philippe Boivin sont<br />

absents de <strong>la</strong> photo.<br />

À surveiller : le Congrès régional<br />

La journée <strong>du</strong> 13 novembre est réservée <strong>à</strong> diverses<br />

activités de formation. La soirée annuelle se tiendra le<br />

14. On y honorera les avocats qui célèbrent leurs 25<br />

ans et 50 ans de pratique.<br />

Date : vendredi 13 et samedi 14 novembre<br />

Lieu : Motel Universel, Alma<br />

Activité bénéfice<br />

GRAND TIRAGE<br />

12 PRIX <strong>à</strong> gagner<br />

Les profits réalisés <strong>à</strong> l'occasion de ce tirage seront utilisés<br />

pour financer les activités de <strong>la</strong> Fondation <strong>du</strong> <strong>Barreau</strong> <strong>du</strong> <strong>Québec</strong>.<br />

1<br />

er<br />

PRIX 2 e<br />

PRIX 10 AUTRES PRIX<br />

Un contrat de<br />

location d’auto<br />

une valeur de<br />

36 000 $<br />

Coût <strong>du</strong> billet :<br />

100 $<br />

Une croisière<br />

une valeur de<br />

14 000 $<br />

10 téléviseurs<br />

une valeur de<br />

1 000 $ chacun<br />

Date <strong>du</strong> tirage : 15 janvier 2010, 17 h<br />

Valeur totale des prix :<br />

60 000<br />

$<br />

Billets disponibles au secrétariat de <strong>la</strong> Fondation<br />

514 954-3461 infofondation@barreau.qc.ca<br />

Règlements <strong>du</strong> concours : www.fondation<strong>du</strong>barreau.qc.ca<br />

Le Journal<br />

<strong>Barreau</strong> <strong>du</strong> <strong>Québec</strong><br />

17 Octobre 2009


<strong>Barreau</strong> de Montréal<br />

Journée <strong>du</strong> <strong>Barreau</strong> 2009<br />

Un appel pour une <strong>justice</strong> accessible<br />

Lisa Marie Noël<br />

« Pour une <strong>justice</strong> accessible ». Ce thème était sur toutes les lèvres lors de <strong>la</strong> Journée <strong>du</strong> <strong>Barreau</strong> <strong>du</strong><br />

10 septembre. Il était d'abord sur les lèvres de Nico<strong>la</strong>s Plourde, qui en a fait <strong>la</strong> priorité de son bâtonnat.<br />

Il était aussi sur les lèvres <strong>du</strong> juge Michel Robert, président d'honneur de <strong>la</strong> journée, et de <strong>la</strong> ministre<br />

de <strong>la</strong> Justice Kathleen Weil, qui a assisté <strong>à</strong> <strong>la</strong> cérémonie.<br />

Le bâtonnier de Montréal Nico<strong>la</strong>s Plourde ne se <strong>la</strong>sse pas de <strong>par</strong>ler d'accessibilité<br />

<strong>à</strong> <strong>la</strong> <strong>justice</strong>. « Je crois en fait que certaines questions très importantes, qui sont des<br />

enjeux de société, ne peuvent faire l'objet de suffisamment de discussion tant et<br />

aussi longtemps qu'une solution satisfaisante n'aura pas été trouvée », a-t-il déc<strong>la</strong>ré.<br />

Et le travail ne fait que commencer. La <strong>justice</strong> souffre de sous-financement.<br />

Le bâtonnier donne l'exemple <strong>du</strong> programme d'Aide juridique, dont les seuils<br />

d'admissibilité demandent <strong>à</strong> être révisés. « Il y a 25 ans, lorsque l'Aide juridique<br />

a été mise en p<strong>la</strong>ce, une personne gagnant le sa<strong>la</strong>ire minimum y était admissible.<br />

Aujourd’hui, il faut presque être sous le seuil de <strong>la</strong> pauvreté pour y avoir droit »,<br />

souligne-t-il.<br />

Le juge en chef de <strong>la</strong> Cour d'appel Michel Robert, <strong>par</strong> son discours, prône <strong>la</strong><br />

modernisation <strong>du</strong> système de <strong>justice</strong>. « Le public habitué <strong>à</strong> commander sur Internet<br />

un article, qu'il paye instantanément avec sa carte de crédit et qu'il reçoit le<br />

lendemain <strong>par</strong> <strong>la</strong> poste, ne tolérera pas longtemps nos façons moyenâgeuses<br />

de rendre <strong>la</strong> <strong>justice</strong>, a-t-il affirmé. Le système de <strong>justice</strong> doit évoluer, notamment,<br />

<strong>par</strong> les nouvelles technologies : visioconférences, auditions <strong>à</strong> distance, pro<strong>du</strong>ction<br />

électronique des documents, constitution <strong>du</strong> dossier électronique et accélération<br />

de <strong>la</strong> prise de décision. »<br />

Il a demandé aux avocats présents d'imaginer une visite de Samuel de Champ<strong>la</strong>in<br />

au Pa<strong>la</strong>is de <strong>justice</strong> de Montréal, 401 ans après avoir fondé <strong>Québec</strong>. « Imaginez son<br />

dépaysement en entrant dans une tour de 18 étages et de 97 salles d'audience.<br />

Mais une fois dans cette salle d'audience, il reconnaîtrait facilement l'endroit où<br />

il se trouve. Il verrait <strong>à</strong> l'avant sur une estrade des hommes revêtus d’une robe<br />

<strong>du</strong> Moyen-âge rouge. Il en verrait d'autres vêtus d’une robe noire s'adressant<br />

aux premiers et p<strong>la</strong>idant au nom d'un justiciable <strong>à</strong> <strong>la</strong> barre. Il verrait un greffier<br />

rédiger un procès-verbal de façon manuscrite », illustre-t-il. Rien n'a vraiment<br />

changé en 400 ans, et il est temps de s'y mettre, souhaite le juge Robert.<br />

Le juge en chef s'est dit satisfait des actions de <strong>la</strong> ministre de <strong>la</strong> Justice Kathleen<br />

Weil visant <strong>à</strong> améliorer l'accessibilité <strong>à</strong> <strong>la</strong> <strong>justice</strong>, notamment en rouvrant le<br />

chantier de <strong>la</strong> réforme <strong>du</strong> Code de procé<strong>du</strong>re civile. « La ministre l'a fait dans un<br />

nouvel esprit de simplification <strong>du</strong> processus judiciaire et en concertation avec tous<br />

les intervenants <strong>du</strong> système de <strong>justice</strong> : juges, avocats, notaires, doyens et<br />

professeurs de droit et administrateurs judiciaires », a dit le juge.<br />

À noter <strong>à</strong> l’agenda<br />

Pour obtenir plus de renseignements sur les activités ci-après, consultez le site<br />

Web <strong>du</strong> <strong>Barreau</strong> de Montréal au www.barreaudemontreal.qc.ca ou<br />

communiquez avec M me Linda Marcotte, au 514 866-9392, poste 221.<br />

Colloque <strong>Barreau</strong> de Montréal – CAIJ<br />

Cour supérieure et Cour <strong>du</strong> <strong>Québec</strong> :<br />

La gestion d’instance en matière criminelle<br />

8 octobre 2009 <strong>à</strong> 16 h 30 – Salle Jules-Deschênes (5.15) <strong>du</strong> Pa<strong>la</strong>is de <strong>justice</strong><br />

Activité reconnue aux fins de <strong>la</strong> formation continue obligatoire : 2 heures<br />

Dîner-conférence <strong>Barreau</strong> de Montréal – CAIJ<br />

Comité des avocates dans <strong>la</strong> profession :<br />

Conciliation travail-famille et choix de carrière<br />

22 octobre 2009 <strong>à</strong> 12 h – Club St-James (1145, avenue Union, Montréal)<br />

Activité en attente d’être reconnue aux fins de <strong>la</strong> formation continue obligatoire<br />

Colloque <strong>Barreau</strong> de Montréal – CAIJ<br />

English speaking section:<br />

Trial practice do’s and don’ts: hot tips from the experts<br />

10 novembre 2009 <strong>à</strong> 16 h – Salle Jules-Deschênes (5.15) <strong>du</strong> Pa<strong>la</strong>is de <strong>justice</strong><br />

Activité reconnue aux fins de <strong>la</strong> formation continue obligatoire : 2 heures<br />

Colloque <strong>Barreau</strong> de Montréal – CAIJ<br />

Tribunal des professions :<br />

Des changements en vue<br />

19 novembre 2009 <strong>à</strong> 16 h 30 – Salle Jules-Deschênes (5.15) <strong>du</strong> Pa<strong>la</strong>is de <strong>justice</strong><br />

Activité en attente d’être reconnue aux fins de <strong>la</strong> formation continue obligatoire<br />

Dîner-conférence <strong>Barreau</strong> de Montréal – CAIJ<br />

Comité des avocates dans <strong>la</strong> profession :<br />

Managing your career in challenging times and beyond<br />

30 novembre 2009 <strong>à</strong> 12 h – Club St-James (1145, avenue Union, Montréal)<br />

Activité en attente d’être reconnue aux fins de <strong>la</strong> formation continue obligatoire<br />

160 ans<br />

La Journée <strong>du</strong> <strong>Barreau</strong> marquait aussi le début de <strong>la</strong> 160 e année <strong>du</strong> <strong>Barreau</strong> de<br />

Montréal. « C'est un p<strong>la</strong>isir d'être ici aujourd'hui pour <strong>la</strong> rentrée <strong>à</strong> Montréal,<br />

d'autant plus que le <strong>Barreau</strong> de Montréal célèbre cette année ses 160 ans, comme<br />

le <strong>Barreau</strong> <strong>du</strong> <strong>Québec</strong> », a indiqué le bâtonnier <strong>du</strong> <strong>Québec</strong>, M e Pierre Chagnon.<br />

Il a encouragé les avocats <strong>à</strong> s'engager dans <strong>la</strong> profession et <strong>à</strong> jouer leur rôle de<br />

défenseur de l'état de droit. « Nous sommes des acteurs importants dans les débats<br />

de société sur <strong>la</strong> <strong>justice</strong> et sur le droit. Nous devons y <strong>par</strong>ticiper afin de nourrir et<br />

de mériter <strong>la</strong> confiance <strong>du</strong> public et des gouvernements. »<br />

Il a lui aussi fait son p<strong>la</strong>idoyer pour l'accessibilité <strong>à</strong> <strong>la</strong> <strong>justice</strong> en demandant aux<br />

avocats plus d'engagement dans les activités pro bono. « Je ne <strong>par</strong>le pas <strong>du</strong> pro bono<br />

qui s'intègre dans une démarche d'affaires ou de recherche de clientèle,<br />

mais de véritables services gratuits <strong>à</strong> <strong>la</strong> communauté », a précisé M e Chagnon.<br />

Une ministre pour <strong>la</strong> cause<br />

La ministre de <strong>la</strong> Justice Kathleen Weil était <strong>la</strong> conférencière d'honneur lors<br />

<strong>du</strong> déjeuner de <strong>la</strong> rentrée. « Vous savez combien ce sujet me tient <strong>par</strong>ticulièrement<br />

<strong>à</strong> cœur », annonce-t-elle d'entrée de jeu, <strong>par</strong><strong>la</strong>nt de l'accessibilité <strong>à</strong> <strong>la</strong> <strong>justice</strong>.<br />

Plusieurs initiatives <strong>par</strong>tout au <strong>Québec</strong> ont contribué cette dernière année<br />

<strong>à</strong> améliorer l'accès <strong>à</strong> <strong>la</strong> <strong>justice</strong>. Elle cite les projets-pilotes de gestion de l'instance<br />

<strong>à</strong> Longueuil, d'expert unique <strong>à</strong> Laval, <strong>la</strong> table ronde sur les modes alternatifs<br />

de résolution des conflits <strong>à</strong> Montréal, les Rendez-vous de <strong>la</strong> <strong>justice</strong> qui se sont<br />

déroulés dans de nombreuses régions de <strong>la</strong> province. « Je mise énormément sur <strong>la</strong><br />

modernisation de <strong>la</strong> procé<strong>du</strong>re civile qui est, selon moi, le fer de <strong>la</strong>nce de<br />

l'accessibilité <strong>à</strong> <strong>la</strong> <strong>justice</strong> », a ajouté <strong>la</strong> ministre.<br />

« Nous nous sommes réjouis que vous ayez fait de l'accessibilité <strong>à</strong> <strong>la</strong> <strong>justice</strong> une de<br />

vos priorités, notamment en <strong>la</strong>nçant l'idée des Centres de <strong>justice</strong> de proximité.<br />

Vous pouvez compter sur l'appui indéfectible <strong>du</strong> <strong>Barreau</strong> dans toutes vos<br />

démarches visant <strong>à</strong> améliorer l'accessibilité <strong>à</strong> <strong>la</strong> <strong>justice</strong> », a conclu le bâtonnier de<br />

Montréal, M e Nico<strong>la</strong>s Plourde.<br />

Au cours <strong>du</strong> repas, M e Antoine Aylwin, président de l’Association <strong>du</strong> Jeune<br />

<strong>Barreau</strong> de Montréal, a porté un toast en l’honneur des nouveaux avocats,<br />

alors que le bâtonnier Plourde rendait hommage aux avocats célébrant leur<br />

60 e ou 50 e anniversaire d’admission au <strong>Barreau</strong>.<br />

Pour clôturer <strong>la</strong> journée, le juge en chef de <strong>la</strong> Cour supérieure <strong>du</strong> <strong>Québec</strong>,<br />

François Rol<strong>la</strong>nd, le bâtonnier <strong>du</strong> <strong>Québec</strong>, M e Pierre Chagnon, et le bâtonnier de<br />

Montréal, M e Nico<strong>la</strong>s Plourde, conviaient les membres de <strong>la</strong> magistrature et <strong>du</strong><br />

<strong>Barreau</strong> <strong>à</strong> un dîner dansant soulignant le 160 e anniversaire de leur institution<br />

respective. Le programme musical de <strong>la</strong> soirée était assuré <strong>par</strong> le groupe<br />

Momentum, dont fait <strong>par</strong>tie M e Pierre M. Gagnon, membre <strong>du</strong> Conseil <strong>du</strong> <strong>Barreau</strong><br />

de Montréal.<br />

Le <strong>Barreau</strong> de Montréal félicite tous les membres qui célèbrent leur 60 e ou<br />

50 e anniversaire d’admission, soit M es André Gadbois, c.r., Albert Gomberg,<br />

Pierre Jacques Guay, c.r., et Georges-A. Pouliot, c.r., qui célèbrent leur<br />

60 e anniversaire d’admission au <strong>Barreau</strong>, ainsi que M es Raymond Barakett, Israel<br />

Edward B<strong>la</strong>nshay, Pierre Boudreault, c.r., C<strong>la</strong>ude Boyer, Jacques Brien, André<br />

Bureau, l’ancien premier ministre <strong>du</strong> Canada Jean Chrétien, C.P., C.C., c.r., Jean<br />

Crépeau, Normand Duval, Jean-Jacques Gagnon, Gabriel G<strong>la</strong>zer, Benjamin<br />

Joseph Greenberg, Paul Guilbault, Colin K. Irving, Paul Jolin, Julian Kotler, Q.C.,<br />

Robert J. Lafleur, A<strong>la</strong>in Letourneau, c.r., Jacques Lévesque, le bâtonnier Guy<br />

Pepin, c.r., Ad. E., Jean Sauriol, C<strong>la</strong>ude-Armand Shep<strong>par</strong>d, Edmund E. Tobin,<br />

Gamelin P. Vadeboncoeur, c.r. et Judah L. Wolofsky, qui célèbrent leur<br />

50 e anniversaire d’admission au <strong>Barreau</strong>.<br />

18 Octobre 2009<br />

Le Journal<br />

<strong>Barreau</strong> <strong>du</strong> <strong>Québec</strong>


Le Journal<br />

<strong>Barreau</strong> <strong>du</strong> <strong>Québec</strong><br />

19 Octobre 2009


100 e anniversaire de Wilson & Lafleur<br />

Un spectacle bénéfice pour l’Accueil Bonneau<br />

Philippe Samson, avocat<br />

Florence K. et Nathalie Choquette chanteront pour l’Accueil Bonneau dans le cadre d’un spectacle-bénéfice<br />

soulignant le 100 e anniversaire de l’éditeur juridique Wilson & Lafleur. L’évènement, organisé avec<br />

<strong>la</strong> col<strong>la</strong>boration <strong>du</strong> <strong>Barreau</strong> <strong>du</strong> <strong>Québec</strong>, aura lieu le 29 novembre prochain, soit <strong>la</strong> même journée<br />

que <strong>la</strong> date d’incorporation de <strong>la</strong> maison d’édition en 1909.<br />

Un hommage musical pour l’Accueil Bonneau<br />

Pour cet événement, <strong>la</strong> salle deux <strong>du</strong> Théâtre Saint-Denis<br />

sera l’espace d’un spectacle en deux temps. Dans <strong>la</strong><br />

première <strong>par</strong>tie, Florence K. présentera un condensé<br />

<strong>du</strong> spectacle de son album La Historia de Lo<strong>la</strong>.<br />

En deuxième <strong>par</strong>tie, elle sera au piano avec ses musiciens<br />

et chantera pour l’occasion en <strong>du</strong>o avec Nathalie<br />

Choquette, sa mère, qui reprendra aussi des succès<br />

d’opéra c<strong>la</strong>ssiques de son répertoire. Environ 625 billets<br />

sont disponibles. Le prix d'entrée est fixé <strong>à</strong> un don<br />

minimum de 75 $ l’unité, et un reçu aux fins de l'impôt<br />

pourra être remis <strong>par</strong> l'Accueil Bonneau, car tous les<br />

profits recueillis iront <strong>à</strong> l’organisme : « Depuis ses tous<br />

débuts, Wilson & Lafleur fait <strong>par</strong>tie d'une collectivité<br />

où cohabitent des inégalités sociales marquées. Il est<br />

donc naturel de remettre les profits <strong>du</strong> spectacle <strong>à</strong><br />

l'Accueil Bonneau qui s'occupe de <strong>la</strong> clientèle<br />

itinérante <strong>du</strong> Vieux-Montréal et dont le bien-être a<br />

toujours été important pour nous », précise M. C<strong>la</strong>ude<br />

Wilson, président de Wilson & Lafleur.<br />

Florence K. présentera un condensé <strong>du</strong> spectacle de son album La<br />

Historia de Lo<strong>la</strong> et chantera en <strong>du</strong>o avec sa mère, Nathalie Choquette.<br />

Pour l’occasion, l’éditeur pourra bénéficier de l’apport<br />

précieux de ses <strong>par</strong>tenaires qui se sont rassemblés<br />

pour appuyer <strong>la</strong> cause, soit les Éditions Yvon B<strong>la</strong>is,<br />

CCH, <strong>la</strong> Société québécoise d’information juridique<br />

et Quebecor, dont Wilson & Lafleur a d’ailleurs été<br />

<strong>la</strong> filiale de 1985 <strong>à</strong> 2002. Le <strong>Barreau</strong> col<strong>la</strong>borera aussi<br />

<strong>à</strong> <strong>la</strong> tenue de l’événement, comme l’indique le bâtonnier<br />

<strong>du</strong> <strong>Québec</strong>, M e Pierre Chagnon : « Le <strong>Barreau</strong> tient<br />

<strong>à</strong> souligner l'apport de Wilson & Lafleur dans<br />

l'évolution de <strong>la</strong> profession et dans <strong>la</strong> diffusion des<br />

connaissances en matière juridique. Nous sommes<br />

heureux de <strong>par</strong>ticiper aux festivités de ce centenaire et,<br />

ce faisant, d'aider un organisme aussi méritoire que<br />

l'Accueil Bonneau ».<br />

Un événement de cette envergure donne en effet de <strong>la</strong><br />

visibilité <strong>à</strong> l’Accueil Bonneau, où l’on se réjouit de cette<br />

initiative. En réponse, l’organisme entend maintenir<br />

ses services, en bonifier d’autres et faire fi <strong>du</strong><br />

financement public limité et de <strong>la</strong> crise financière qui<br />

diminue les dons. « Les sommes recueillies lors de ce<br />

spectacle-bénéfice nous permettront d'accompagner un<br />

plus grand nombre d'itinérants dans leurs démarches<br />

de réinsertion sociale », affirme M. Aubin Boudreau,<br />

directeur général de l'Accueil Bonneau.<br />

Photo : Krissi Campbell<br />

Le bâtonnier <strong>du</strong> <strong>Québec</strong>, M e Pierre Chagnon<br />

Qui plus est, en apportant son soutien, l’éditeur rend<br />

ainsi hommage <strong>à</strong> sa sœur, M me Suzanne Wilson, qui a<br />

travaillé <strong>à</strong> <strong>la</strong> maison d’édition de 1964 <strong>à</strong> 2007 (décédée<br />

en 2007), et qui s’est impliquée avec son époux Réal<br />

St-Georges auprès des itinérants <strong>du</strong> Vieux-Montréal.<br />

L’association avec l'Accueil Bonneau est donc aussi<br />

une occasion pour l’éditeur de réaliser le souhait de<br />

M me Wilson d’en faire plus pour les plus défavorisés<br />

de <strong>la</strong> société.<br />

Miser sur l’aspect potentiel et <strong>la</strong> réinsertion<br />

Certes, l’Accueil Bonneau, c’est quelque huit cents repas<br />

servis <strong>par</strong> jour. Mais c’est plus encore : l’organisme<br />

étend ses services aux itinérants <strong>à</strong> d’autres niveaux.<br />

Ainsi, l’Accueil Bonneau, c’est plus de soixante-cinq<br />

studios d’ap<strong>par</strong>tements pour héberger les itinérants<br />

dans leur démarche personnelle de réinsertion sociale<br />

ou de désintoxication. C’est aussi un centre ouvert<br />

chaque jour avec des intervenants <strong>à</strong> leur disponibilité.<br />

Bien enten<strong>du</strong>, tous ces services demandent des<br />

ressources. Le volet support et accompagnement<br />

psychosocial est bien plus que <strong>du</strong> simple dépannage.<br />

Les intervenants sont formés et présents pour favoriser<br />

un climat de confiance et respecter le rythme des itiné -<br />

rants dans leur réinsertion sociale, leur désintoxication<br />

ou toute autre réflexion en lien avec leurs projets<br />

personnels : « Les itinérants ont <strong>du</strong> potentiel et <strong>la</strong><br />

capacité de changer dans <strong>la</strong> mesure où ils peuvent<br />

recevoir de l’accompagnement et avoir des ressources<br />

<strong>à</strong> leur disposition », explique M. Boudreau.<br />

D’ailleurs, <strong>à</strong> l’occasion de cette soirée spectacle<br />

<strong>à</strong> l’honneur de l’éditeur, un témoignage sera présenté<br />

<strong>par</strong> un ancien itinérant qui a vécu <strong>la</strong> rue et qui a réussi<br />

<strong>à</strong> s’en sortir et <strong>à</strong> se bâtir une nouvelle vie. « Nous sommes<br />

chanceux de pouvoir compter sur des ambassadeurs de<br />

qualité comme Wilson & Lafleur auprès de <strong>la</strong><br />

communauté. Cette entreprise, tout comme l'Accueil<br />

Bonneau, fait <strong>par</strong>tie <strong>du</strong> patrimoine des Montréa<strong>la</strong>is<br />

depuis plus d’un siècle », commente M. Boudreau.<br />

En définitive, cette symbiose entre voisins <strong>du</strong> Vieux-<br />

Montréal représente un des apports qui fait que l’Accueil<br />

Bonneau offre <strong>la</strong> possibilité depuis plus de 130 ans <strong>à</strong><br />

ceux qui veulent changer de vie de pouvoir le faire.<br />

En <strong>par</strong>ticipant financièrement, l’éditeur veille <strong>à</strong> ce que les<br />

quantités de remarquables expériences de cheminement<br />

que dénombre l’Accueil puissent persister.<br />

Des actions concrètes sont posées<br />

À l’instar de l’objectif de réinsertion sociale poursuivi<br />

<strong>par</strong> l’Accueil Bonneau et, implicitement <strong>par</strong> l’aide de<br />

Wilson & Lafleur, le <strong>Barreau</strong> est aussi d’avis qu'il est<br />

inutile de réprimer les situations créées <strong>par</strong> l’itinérance<br />

et de plutôt développer une intervention pour venir en<br />

aide <strong>à</strong> ceux qui vivent ces situations.<br />

En 2008, dans de son Mémoire sur le phénomène de<br />

l'itinérance au <strong>Québec</strong>, le <strong>Barreau</strong> <strong>du</strong> <strong>Québec</strong> a conclu<br />

que l’itinérance est une expression de <strong>la</strong> vio<strong>la</strong>tion<br />

de droits fondamentaux et que l’approche pénale<br />

et judiciaire porte atteinte aux droits et libertés des<br />

personnes en situation d'itinérance. Devant cette<br />

atteinte, plusieurs recommandations ont été faites.<br />

L’une d’entre elles appuie l’adoption d’une politique en<br />

itinérance dans <strong>la</strong>quelle on cesserait de donner des<br />

contraventions aux personnes en situation d’itinérance<br />

et où les constats déj<strong>à</strong> émis seraient annulés. Sur ce<br />

point, M. Aubin, directeur de l’Accueil Bonneau,<br />

constate beaucoup d’échanges avec les autorités ainsi<br />

que des efforts de rapprochements, mais peu de<br />

changement dans les politiques de contraventions. En<br />

limitant le plus possible l’usage de <strong>la</strong> répression et de<br />

<strong>la</strong> judiciarisation de l’itinérance comme méthodes de<br />

résolution des conflits, les différents acteurs concernés<br />

pourraient alors dégager une meilleure compréhension<br />

des facteurs qui con<strong>du</strong>isent <strong>à</strong> l’itinérance et des<br />

besoins spécifiques de ceux qui vivent cette réalité<br />

au quotidien.<br />

Quant <strong>à</strong> l’information juridique, <strong>la</strong> <strong>par</strong>ticipation des<br />

cliniques juridiques apporte d’ailleurs un important<br />

soutien aux itinérants, car elles ont l’avantage d’être<br />

plus facilement accessibles. De cette façon, les<br />

personnes en situation d’itinérance peuvent être<br />

informées de leurs droits et avoir <strong>à</strong> leur disposition de<br />

l’information juridique. De plus, en soutenant l’accès<br />

aux services d’aide juridique, on peut aussi les aider<br />

<strong>à</strong> se réapproprier leurs droits. En effet, comme le<br />

rappelle le bâtonnier Pierre Chagnon, « les personnes<br />

en situation d'itinérance sont des citoyens qui, <strong>du</strong> fait<br />

tant de leur vulnérabilité que de <strong>la</strong> rareté des services,<br />

se trouvent dans l’incapacité de défendre leurs droits<br />

les plus précieux : <strong>la</strong> liberté et <strong>la</strong> dignité ».<br />

Enfin, <strong>la</strong> position <strong>du</strong> <strong>Barreau</strong> et ses recommandations<br />

en matière d’itinérance s’inscrivent dans <strong>la</strong> continuité<br />

de ses réflexions et de ses actions visant <strong>la</strong> protection<br />

<strong>du</strong> public : « Le <strong>Barreau</strong> est d’avis qu’il faut prendre des<br />

mesures concrètes et efficaces afin de mieux<br />

comprendre <strong>la</strong> situation des itinérants, éviter leur<br />

judiciarisation, reconnaître leur dignité, et de façon<br />

plus générale, respecter leurs droits fondamentaux au<br />

sein de <strong>la</strong> société québécoise », conclut le bâtonnier.<br />

Comment se procurer<br />

des billets ?<br />

Les informations pour se procurer des billets<br />

sont disponibles sur le site Web<br />

de Wilson & Lafleur<br />

au www.wilson<strong>la</strong>fleur.com.<br />

20 Octobre 2009<br />

Le Journal<br />

<strong>Barreau</strong> <strong>du</strong> <strong>Québec</strong>


Wilson & Lafleur<br />

Aux sources de l’édition en droit<br />

Philippe Samson, avocat<br />

Dans le cadre d’une étude 1 réalisée grâce au soutien financier <strong>du</strong> Conseil de recherches en sciences<br />

humaines <strong>du</strong> Canada et de <strong>la</strong> Fondation <strong>du</strong> <strong>Barreau</strong> <strong>du</strong> <strong>Québec</strong>, M e Sylvio Normand a re<strong>la</strong>té l’évolution<br />

de Wilson & Lafleur et des éditeurs en droit de façon générale au tournant <strong>du</strong> siècle précédent.<br />

De l’histoire de l’édition <strong>à</strong> ses perspectives d’avenir, on y constate le reflet de <strong>la</strong> communauté juridique.<br />

Voici un résumé de cette étude.<br />

L’édition en droit <strong>du</strong> XIX e siècle<br />

En ce qui concerne <strong>la</strong> première moitié <strong>du</strong> XIX e siècle,<br />

<strong>la</strong> distribution d’ouvrages étrangers compose<br />

essentiellement les bibliothèques des juristes de <strong>la</strong><br />

colonie. L’importance qu’a eu l’imprimé juridique<br />

<strong>du</strong>rant <strong>la</strong> seconde moitié <strong>du</strong> XIX e siècle doit être<br />

analysée dans <strong>la</strong> perspective plus vaste <strong>du</strong><br />

développement que connaît alors le droit. En effet,<br />

<strong>la</strong> codification <strong>du</strong> droit civil en 1866, les changements<br />

constitutionnels survenus en 1867 et l’intro<strong>du</strong>ction<br />

d’un code criminel en 1892 sont tous des événements<br />

de nature juridique ayant nécessité <strong>la</strong> publication<br />

d’ouvrages répondant spécifiquement <strong>à</strong> cette<br />

nouvelle réalité.<br />

C’est donc principalement <strong>à</strong> <strong>par</strong>tir de <strong>la</strong> seconde moitié<br />

<strong>du</strong> XIX e siècle que plusieurs éditeurs québécois se<br />

<strong>la</strong>ncent sur le marché exclusif des ouvrages et des<br />

périodiques de droit. Au dé<strong>par</strong>t, les libraires-éditeurs<br />

spécialisés en droit sont peu nombreux, car le marché<br />

se veut très limité. Amédée Périard, de Montréal,<br />

représente le premier libraire et éditeur spécialisé dans<br />

le commerce <strong>du</strong> livre <strong>du</strong> droit. C’est autour de 1883<br />

qu’il ouvre une librairie spécialisée en droit sur <strong>la</strong> rue<br />

Saint-Jacques, qui deviendra rapidement l’une des<br />

mieux fournies <strong>à</strong> Montréal. En effet, l’importation<br />

d’ouvrages de droit, tant civil que de common <strong>la</strong>w,<br />

constituait un volet important des activités <strong>du</strong> libraire.<br />

À son décès, en 1892, son commerce passe aux mains<br />

d’une société constituée entre autres de Camille<br />

Théoret. Pendant presque une douzaine d’années,<br />

ce dernier édite plus d’une cinquantaine de livres<br />

composés essentiellement d’ouvrages de consultation<br />

et d’ouvrages de doctrine. Il devient reconnu comme<br />

un des établissements de publication des plus<br />

prospères au Canada. Enfin, <strong>à</strong> l’instar de son<br />

prédécesseur, c’est lors de son décès, en 1905, qu’il<br />

lègue <strong>à</strong> <strong>la</strong> relève les activités <strong>du</strong> commerce. Cette fois,<br />

elle sera composée de deux personnes, Théophile Lafleur et Wilfrid J. Wilson.<br />

La continuité d’une longue tradition<br />

Théophile Lafleur était alors dans le monde de l’édition depuis déj<strong>à</strong> au moins<br />

une quinzaine d’années. Il travail<strong>la</strong>it depuis <strong>la</strong> fin des années 1890 comme commis<br />

dans <strong>la</strong> librairie de Théoret. Puisque ce dernier lui vouait une grande confiance,<br />

Lafleur représentait <strong>la</strong> personne toute désignée pour prendre <strong>la</strong> succession de son<br />

ancien patron. Wilfrid J. Wilson était un éditeur juridique qui tenait depuis 1897<br />

une librairie spécialisée en droit sur <strong>la</strong> rue Saint-Jacques. Avec l’aide financière<br />

de son épouse, Adèle Martin, <strong>la</strong> société pour l’exploitation d’un commerce prend<br />

le nom de Wilson et Lafleur.<br />

Sous cette association, <strong>la</strong> pro<strong>du</strong>ction annuelle reste simi<strong>la</strong>ire <strong>à</strong> celle des dernières<br />

années de leur prédécesseur Théoret. L’ouvrage de Frederick P. Walton sur l’étude<br />

de <strong>la</strong> portée et des méthodes d’interprétation <strong>du</strong> Code civil se démarquera<br />

<strong>par</strong>ticulièrement des autres pendant ces années, de <strong>par</strong> sa culture juridique éten<strong>du</strong>e<br />

et sa capacité d’analyse scientifique exemp<strong>la</strong>ire.<br />

Enfin, après quelques années d’exploitation, l’entreprise est restructurée sous <strong>la</strong><br />

forme d’une compagnie en novembre 1909. Ses statuts lui confirment des pouvoirs<br />

très éten<strong>du</strong>s al<strong>la</strong>nt <strong>du</strong> droit d’imprimer et d’éditer <strong>à</strong> celui de tenir une librairie.<br />

Un peu plus tard, en 1911, Théophile Lafleur quitte <strong>la</strong> compagnie et cède ses<br />

actions <strong>à</strong> J.B. Adolphus Wilson, un autre membre de <strong>la</strong> famille Wilson, ainsi qu’<strong>à</strong><br />

Joseph-Georges Laurendeau, avocat réputé <strong>à</strong> l’époque. La formation en droit et son<br />

expertise <strong>du</strong> monde juridique lui vaudront rapidement un rôle prépondérant dans<br />

l’administration de <strong>la</strong> maison d’édition. Ainsi, pendant plusieurs années, les<br />

propositions <strong>du</strong> conseil d’administration d’éditer un ouvrage émanent toujours de<br />

lui, et ses opinions lors des assemblées mensuelles sont déterminantes dans les<br />

projets de quelque importance qui touchaient l’entreprise, de <strong>la</strong> possibilité d’acheter<br />

<strong>la</strong> bibliothèque d’une succession <strong>à</strong> celle de retenir un projet d’édition.<br />

La librairie Wilson & Lafleur était située dans cet édifice <strong>à</strong> ses<br />

débuts, <strong>à</strong> l’emp<strong>la</strong>cement <strong>du</strong> pa<strong>la</strong>is de <strong>justice</strong> de Montréal.<br />

Photo : Archives de <strong>la</strong> Ville de Montréal (VM94, Z428)<br />

De ce fait, Laurendeau prendra <strong>la</strong> présidence de <strong>la</strong><br />

compagnie <strong>à</strong> <strong>la</strong> suite de J.B. Adolphus Wilson en 1911<br />

et <strong>la</strong> conservera jusqu’<strong>à</strong> 1930. Par <strong>la</strong> suite, Wilson &<br />

Lafleur sera toujours présidé <strong>par</strong> un membre de <strong>la</strong><br />

famille Wilson <strong>à</strong> l’exception de <strong>la</strong> présidence de Pierre<br />

Pé<strong>la</strong>deau, de février 1985 <strong>à</strong> décembre 1986.<br />

En définitive, on a successivement retrouvé <strong>à</strong> <strong>la</strong><br />

présidence de Wilson & Lafleur Ltée J.B. Adolphus<br />

Wilson, de 1909 <strong>à</strong> 1911, Joseph-Georges Laurendeau,<br />

de 1911 <strong>à</strong> 1930, son gendre, Joseph St-Onge, de 1930<br />

<strong>à</strong> 1951, son fils, Sylvio Wilson, de 1951 <strong>à</strong> 1985,<br />

le passage de Pierre Pé<strong>la</strong>deau en 1985 et 1986, et,<br />

depuis décembre 1986, son petit-fils, C<strong>la</strong>ude Wilson.<br />

Sous <strong>la</strong> <strong>la</strong>ncée que Camille Théoret a donnée <strong>à</strong> l’édition<br />

juridique, l’entreprise de Wilson et Lafleur continue<br />

d’évoluer dans les travaux d’édition et le commerce de<br />

librairie. Dans les années qui suivent l’incorporation,<br />

les ouvrages de consultation prédominent nettement.<br />

L’éditeur obtiendra d’ailleurs l’exclusivité dans<br />

l’édition <strong>du</strong> Code de procé<strong>du</strong>re civile pour une période<br />

de cinq ans. Pour une longue période, l’éditeur occupe<br />

presque seul le marché québécois.<br />

Faire avancer le droit<br />

Avec le droit québécois qui s’affranchit comme droit<br />

national au tournant <strong>du</strong> siècle, l’émergence <strong>du</strong><br />

commerce <strong>du</strong> livre de droit comme secteur spécialisé<br />

<strong>par</strong>ticipe <strong>à</strong> l’évolution de cette nouvelle culture<br />

juridique. Des années 1920 jusqu’aux années 1970,<br />

<strong>la</strong> continuité de l’édition passe <strong>par</strong> les lois annotées et<br />

les formu<strong>la</strong>ires de procé<strong>du</strong>re, mais <strong>la</strong> doctrine demeure<br />

française. Il faudra attendre jusque dans les années<br />

1970 pour constater le développement de <strong>la</strong> doctrine<br />

québécoise. L’arrivée de nouveaux joueurs dans<br />

le monde de l’édition, comme l’institution des Presses<br />

universitaires, l’arrivée des Éditions Yvon B<strong>la</strong>is et <strong>la</strong><br />

collection bleue de l’Université d’Ottawa, les ouvrages<br />

de doctrine prennent de plus en plus d’importance.<br />

Selon M e Sylvio Normand, « <strong>la</strong> domestication de <strong>la</strong> culture juridique québécoise<br />

serait <strong>la</strong> principale cause qui expliquerait le développement de l’imprimé juridique<br />

au <strong>Québec</strong>. L’ap<strong>par</strong>ition et le maintien d’une entreprise vouée exclusivement au<br />

commerce <strong>du</strong> livre de droit seraient d’ailleurs une preuve qu’un palier a été franchi<br />

dans le processus d’émancipation <strong>du</strong> droit ». C<strong>la</strong>ude Wilson, actuel président de<br />

Wilson & Lafleur, aborde dans le même sens et complète en s’illustrant de l’affaire<br />

qui a opposé sa maison d’édition <strong>à</strong> <strong>la</strong> Société québécoise d’information juridique<br />

et qui s’est conclue <strong>par</strong> un jugement de <strong>la</strong> Cour d’appel en 2001. Par le biais<br />

d’une requête en jugement déc<strong>la</strong>ratoire, l’éditeur demandait que cesse le monopole<br />

de <strong>la</strong> société d’État et que les décisions des Cours puissent être disponibles<br />

gratuitement <strong>à</strong> tous les éditeurs. Comme le rappelle M. Wilson, « notre objectif était<br />

de rendre les jugements des Cours accessibles. Ce n’était pas seulement une simple<br />

décision d’affaires, mais plutôt une cause impliquant des principes <strong>à</strong> défendre,<br />

soit l’accessibilité non exclusive aux décisions des Cours ». Mission accomplie,<br />

puisque cette décision a valu un gain important pour l’ensemble de <strong>la</strong> communauté<br />

juridique et <strong>du</strong> public en général avec <strong>la</strong> création <strong>du</strong> site jugements.qc.ca.<br />

Vers de nouvelles perspectives<br />

Selon M. Wilson, l’évolution de l’édition en droit passe davantage dans le livre<br />

électronique que dans <strong>la</strong> mise en ligne de l’information : « La tendance <strong>à</strong> aller vers<br />

l’information en ligne n’est pas une option intéressante <strong>à</strong> moins d’avoir de grandes<br />

bases de données d’envergure internationale ». Qui plus est, tous les éditeurs<br />

transmettent déj<strong>à</strong> depuis plusieurs années leurs ouvrages en format PDF<br />

aux imprimeurs. Enfin, avec l’arrivée de nouveaux lecteurs de livrels (eBooks)<br />

plus abordables et le développement des ultraportables (netbooks), le format 6 x 9<br />

des livres conventionnels traverse maintenant l’ère numérique avec tous ses<br />

avantages, comme l’index interactif et les renvois directs des notes de bas de page.<br />

1<br />

S. Normand. « Une lignée d’éditeurs-libraires montréa<strong>la</strong>is, spécialisés en droit, au tournant <strong>du</strong> siècle »,<br />

Papers of the Bibliographical Society of Canada/Cahiers de <strong>la</strong> Société bibliographique <strong>du</strong> Canada 31 (1993),<br />

1, p. 7-55. http://digital.library.mcgill.ca/bsc/index_fr.htm.<br />

Le Journal <strong>Barreau</strong> <strong>du</strong> <strong>Québec</strong> 21 Octobre 2009


Le droit tous azimuts<br />

Troquer le pa<strong>la</strong>is pour des pa<strong>la</strong>ces<br />

Constance Connie Byrne, avocate<br />

Qu’est-ce qui caractérise l’avocat québécois ? Certainement son ouverture d’esprit et sa curiosité<br />

intellectuelle, lesquelles lui permettent d’é<strong>la</strong>rgir son champ d’action <strong>à</strong> une multitude de<br />

domaines. De l<strong>à</strong> <strong>à</strong> dire que le droit mène <strong>à</strong> tout, il n’y a qu’un pas, que l’on franchit aisément.<br />

En voici un bel exemple.<br />

« À <strong>par</strong>tir <strong>du</strong> 3 e secondaire, j’ai voulu devenir avocate », <strong>la</strong>nce d’entrée de jeu<br />

M e Nathalie Lapointe, membre <strong>du</strong> <strong>Barreau</strong> depuis 1987. Championne de concours<br />

d’art oratoire dès le jeune âge, plusieurs <strong>la</strong> voyaient déj<strong>à</strong> comme une grande p<strong>la</strong>ideuse.<br />

Après sept ans de litige devant <strong>la</strong> Régie <strong>du</strong> logement au Pa<strong>la</strong>is de <strong>justice</strong> de<br />

Montréal, Nathalie décide de quitter définitivement le 1, rue Notre-Dame Est pour<br />

s’établir en Estrie, patelin de son enfance. Elle plonge tête première dans une<br />

nouvelle vie avec l’intention de devenir gestionnaire d’immeubles résidentiels.<br />

Surprise ! Le destin lui joue un tour. Son cœur ba<strong>la</strong>nce entre-temps pour une<br />

carrière d’agent immobilier, un travail qu’elle s’était pourtant promis de ne faire<br />

qu’une seule année, le temps de terminer ses études en administration. C’est ainsi<br />

que Nathalie a troqué le « pa<strong>la</strong>is » pour des pa<strong>la</strong>ces de richissimes <strong>par</strong>ticuliers.<br />

« Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme ! », comme disait Lavoisier.<br />

De maisons en paysages<br />

Tous ses clients n’ont certes pas les moyens d’un château, mais sans égard <strong>à</strong> leurs<br />

finances, elle les traite également. « Riche ou pas, ce que j’aime le plus de mon<br />

métier, ce sont les rencontres que je fais avec les gens. » Ainsi, Nathalie se ba<strong>la</strong>de de<br />

maisons en paysages, depuis 16 ans, <strong>à</strong> <strong>la</strong> recherche de <strong>la</strong> fameuse maison de rêve de<br />

ses clients. « Parfois, je peux en visiter 17 avant de trouver <strong>la</strong> bonne. Ce qui<br />

m’importe, c’est de satisfaire les besoins de l’acheteur. »<br />

On n’a qu’<strong>à</strong> visiter les maisons affichées sur son site Web pour constater qu’elle ne<br />

doit pas s’ennuyer une seule seconde. Loin de <strong>la</strong> routine, chaque dossier représente<br />

pour elle un nouveau défi, une nouvelle aventure. « Il ne faut pas se le cacher,<br />

lorsqu’on vend des maisons, on rentre dans l’intimité des gens. Parfois, c’est pour le<br />

meilleur… ou pour le pire lorsque <strong>la</strong> vente résulte d’un divorce. » Devient-on alors<br />

une confidente ? « Pas systématiquement, mais avec certaines personnes, on tisse<br />

des liens très forts. »<br />

Les hauts et les bas de Nathalie Lapointe<br />

Au fil des ans, on peut dire que Nathalie et sa coéquipière, Nicole Fortin, sont<br />

devenues aussi prospères que l’entreprise pour <strong>la</strong>quelle elles travaillent. À preuve,<br />

Nathalie et son associée ont eu l’honneur de recevoir le titre de meilleur vendeur<br />

<strong>du</strong> bureau de Sherbrooke pour les années 2003 <strong>à</strong> 2007. « J’ai atteint ce niveau avec<br />

les années, en servant chaque client le mieux possible. »<br />

Mais <strong>la</strong> gloire n’a pas toujours été au rendez-vous. « Au début, je n’étais pas une<br />

excellente vendeuse », avoue-t-elle d’emblée. Est-ce difficile de l’admettre après<br />

avoir connu un certain succès en litige ? « Ce fut très difficile. Mais ma mère,<br />

aussi agente immobilière <strong>à</strong> l’époque, a été d’un grand support. » Le problème,<br />

c’est que Nathalie conseil<strong>la</strong>it merveilleusement bien les gens. Trop même.<br />

« Mais <strong>à</strong> un moment donné, il faut vendre », s’esc<strong>la</strong>ffe-t-elle !<br />

« Beaucoup d’agents immobiliers<br />

ne sont pas avocats et font bien leur travail.<br />

Mais le fait d’être une avocate d’expérience<br />

fait de moi quelqu’un de plus averti et de plus prudent. »<br />

- M e Nathalie Lapointe, agente immobilière<br />

Un mandat <strong>la</strong>rge<br />

Le mandat d’un agent d’immeuble est très <strong>la</strong>rge. « Dans le cas d’une vente d’immeuble,<br />

on doit vérifier plusieurs choses avant de le publiciser. D’abord le certificat de<br />

localisation. On se demande si <strong>la</strong> maison est bien située sur le terrain. Est-ce qu’elle<br />

fait l’objet d’une servitude ? Bref, <strong>la</strong> maison doit faire l’objet d’un examen complet :<br />

titre de propriété, comptes de taxes, preuves de coûts d’énergie, travaux<br />

d’améliorations, etc. Dans le cas d’un achat d’immeuble, le contrat de promesse<br />

d’achat peut comporter une multitude de c<strong>la</strong>uses qui visent <strong>à</strong> protéger le client.<br />

On doit penser <strong>à</strong> vérifier le champ d’épuration, le puits artésien, <strong>la</strong> qualité de l’eau, etc.<br />

Tous les jours, Nathalie remercie le ciel des sept années d’expérience qu’elle possède<br />

en droit immobilier qui au dé<strong>par</strong>t avait l’air plutôt d’un accident de <strong>par</strong>cours.<br />

« Beaucoup d’agents immobiliers ne sont pas avocats et font bien leur travail.<br />

Mais le fait d’être une avocate d’expérience fait de moi quelqu’un de plus averti et<br />

de plus prudent. » Zélée même ? « Dans une promesse d’achat, je vais souvent avoir<br />

une condition de plus qu’un autre. »<br />

M e Nathalie Lapointe<br />

« Les agents immobiliers ont peur d’écrire », constate Nathalie. « Par exemple, si le<br />

vendeur doit fournir un certificat de conformité de <strong>la</strong> cheminée, l’agent va souvent<br />

oublier d’inscrire <strong>à</strong> <strong>la</strong> c<strong>la</strong>use un dé<strong>la</strong>i et une conséquence d’un non-respect.<br />

C’est important <strong>par</strong>ce qu’une omission de <strong>la</strong> sorte pourrait, dans le pire des cas,<br />

faire échouer une vente. Imaginez le cauchemar pour le vendeur qui vient de<br />

s’acheter une nouvelle maison et qui devra payer deux hypothèques. »<br />

Être avocat, c’est payant !<br />

Nathalie a pu obtenir son permis d’agente immobilère sans même suivre <strong>la</strong><br />

formation requise, grâce <strong>à</strong> sa formation juridique. Elle voit d’ailleurs plusieurs<br />

similitudes entre les deux professions, dont <strong>la</strong> plus importante est celle de<br />

conseiller le client.<br />

Elle évalue <strong>à</strong> 50 % les tâches de son travail qui comportent un aspect juridique.<br />

Rassembler les pièces justificatives, rédiger un contrat de courtage,<br />

une promesse d’achat, <strong>la</strong> contre-proposition en sont des exemples.<br />

Le travail de Nathalie est très apprécié des notaires de Sherbrooke. Il est d’ailleurs<br />

fréquent qu’ils <strong>la</strong> recommandent <strong>à</strong> leurs propres clients. C’est ainsi que depuis 16<br />

ans, Nathalie s’est bâti une clientèle <strong>à</strong> <strong>par</strong>tir de références, sans aucune publicité<br />

monstre. Elle a d’ailleurs une clientèle importante tant chez les avocats de <strong>la</strong> région<br />

qu’<strong>à</strong> <strong>la</strong> Faculté de droit de l’Université de Sherbrooke.<br />

Le destin de rendre les gens heureux<br />

Avec six semaines de vacances l’été, une <strong>à</strong> l’automne, une <strong>à</strong> Noël et une <strong>à</strong> <strong>la</strong> relâche,<br />

même si Nathalie travaille plus de 50 heures <strong>par</strong> semaine ré<strong>par</strong>ties sur six jours de<br />

travail, elle rend grâce <strong>à</strong> tous ces hasards « heureux » qui, a priori, semb<strong>la</strong>ient<br />

n’avoir aucun lien entre eux. Maintenant loin de <strong>la</strong> confrontation que suppose<br />

le litige, Nathalie respire le bonheur en mettant au service de sa clientèle<br />

ses compétences juridiques pour les accompagner dans l’un des plus grands projets<br />

de vie : l’achat d’une maison. « Quand je me lève le matin, je suis heureuse d’aller<br />

travailler, car je me sens utile. Que demander de mieux ! »<br />

22 Octobre 2009<br />

Le Journal<br />

<strong>Barreau</strong> <strong>du</strong> <strong>Québec</strong>


Le Journal<br />

<strong>Barreau</strong> <strong>du</strong> <strong>Québec</strong><br />

23 Octobre 2009


Rentrée de l’École <strong>du</strong> <strong>Barreau</strong><br />

Un aperçu de l’année en simultanée<br />

Philippe Samson, avocat<br />

Le 17 août dernier s’est déroulée <strong>la</strong> rentrée 2009-2010 de <strong>la</strong> formation professionnelle de l’École <strong>du</strong> <strong>Barreau</strong>.<br />

Dans une des salles <strong>du</strong> marché Bonsecours dans le Vieux-Montréal, on sentait <strong>la</strong> fébrilité des étudiants qui<br />

se réunissaient tous pour <strong>la</strong> première fois, et qui en même temps profitaient de leur dernier jour de congé<br />

avant le début des cours de déontologie le lendemain. Plusieurs activités spéciales étaient <strong>à</strong> l’ordre <strong>du</strong> jour<br />

pour marquer le dé<strong>par</strong>t de cette nouvelle année.<br />

La présentation interactive de l’École<br />

D’abord, les étudiants ont visionné une projection vidéo résumant le sens qu’a<br />

l’École <strong>du</strong> <strong>Barreau</strong> pour divers intervenants <strong>du</strong> monde juridique, politique,<br />

journalistique et culturel. Sous le thème La voie vers l’excellence, ces intervenants,<br />

qui se sont remémoré leur expérience initiatique <strong>à</strong> l’École, avaient tous comme<br />

objectif de transmettre une <strong>par</strong>tie des valeurs propres aux professionnels <strong>du</strong> droit<br />

et de transmettre aux nouveaux étudiants le goût de <strong>la</strong> profession.<br />

Par <strong>la</strong> suite, une vidéoconférence a été animée <strong>par</strong> le journaliste Jean-Luc Mongrain<br />

et présentée en simultanée dans les quatre centres de l’École <strong>du</strong> <strong>Barreau</strong> situés<br />

respectivement dans les villes de Montréal, <strong>Québec</strong>, Sherbrooke et Ottawa.<br />

Par le biais d’une séance éten<strong>du</strong>e de questions interactives entre M. Mongrain,<br />

les responsables de l’École et l’auditoire, les grandes lignes de l’application<br />

et de <strong>la</strong> direction de l’École <strong>du</strong> <strong>Barreau</strong> ont pu être présentées, permettant<br />

<strong>par</strong> le fait même de dissiper plusieurs légendes urbaines se rapportant entre autres<br />

<strong>à</strong> <strong>la</strong> contingence <strong>du</strong> programme, <strong>à</strong> <strong>la</strong> normalisation des notes et aux<br />

incontournables craintes se rapportant aux évaluations et aux méthodes de<br />

correction de l’évaluation finale.<br />

Jean-Luc Mongrain a animé <strong>la</strong> vidéoconférence.<br />

Photo : Rogerio Barbosa<br />

Service de <strong>la</strong> formation continue<br />

Colloque de 2 jours<br />

RECOURS COLLECTIFS :<br />

DÉVELOPPEMENTS RÉCENTS AU QUÉBEC,<br />

AU CANADA, AUX ÉTATS-UNIS ET EN EUROPE<br />

Le domaine <strong>du</strong> recours collectif est en plein essor et fait l’objet de développements jurisprudentiels<br />

importants. Votre <strong>par</strong>ticipation <strong>à</strong> ces deux journées de colloque vous permettra de vous familiariser<br />

davantage avec ce domaine de <strong>la</strong> pratique et d’entendre des avocats chevronnés en recours<br />

collectif vous entretenir des récents développements au <strong>Québec</strong>, au Canada, aux États-Unis ainsi<br />

que dans les pays de l’Union européenne.<br />

Plusieurs sujets d’actualité seront abordés dont les considérations éthiques en matière de<br />

recours collectifs, l’administration de <strong>la</strong> preuve <strong>à</strong> tous les stades <strong>du</strong> recours, ainsi que les recours<br />

collectifs visant <strong>la</strong> liberté d’expression et <strong>la</strong> diffamation. Le controversé sujet des recours collectifs<br />

multi-juridictionnels sera cette année abordé dans le contexte d’un panel regroupant des avocats<br />

pratiquant dans plusieurs juridictions canadiennes. De plus, un autre panel, celui-ci composé<br />

de trois juges canadiens, offrira aux <strong>par</strong>ticipants le bénéfice <strong>du</strong> point de vue <strong>du</strong> judiciaire. Une<br />

importance <strong>par</strong>ticulière sera également accordée aux récents développements touchant les recours<br />

collectifs en matière de droit de l’environnement, de <strong>la</strong> consommation et <strong>du</strong> droit de <strong>la</strong> concurrence.<br />

Enfin, les <strong>par</strong>ticipants auront également cette année <strong>la</strong> chance d’assister <strong>à</strong> <strong>la</strong> présentation <strong>du</strong><br />

Professeur Christopher Hodges (University of Oxford, UK) sur les travaux entourant l’adoption <strong>du</strong><br />

véhicule procé<strong>du</strong>ral <strong>du</strong> recours collectif pour les consommateurs au sein de l’Union européenne.<br />

Animateur de <strong>la</strong> conférence<br />

Jean Saint-Onge, Ad. E.<br />

Avec <strong>la</strong> col<strong>la</strong>boration de<br />

M e Nathalie Drouin, JUSTICE CANADA<br />

et de<br />

M e André Lespérance, LAUZON BÉLANGER INC.<br />

Les 29 et 30 octobre 2009<br />

Jeudi de 8 h 30 <strong>à</strong> 17 h 15<br />

Vendredi de 8 h 30 <strong>à</strong> 14 h<br />

Hôtel InterContinental<br />

360, rue St-Antoine Ouest, Montréal<br />

H2Y 3X4<br />

COÛT : 525 $<br />

400 $ (membres de moins de 5 ans)<br />

650 $ (non membres)<br />

INSCRIPTION :<br />

Télécopieur : 514 954-3481<br />

Ou : www.barreau.qc.ca/formation<br />

Formation<br />

reconnue<br />

Participeront notamment <strong>à</strong> ce colloque <strong>à</strong> titre de conférenciers :<br />

Marie Audren<br />

BORDEN LADNER GERVAIS, Montréal<br />

Kirk Baert<br />

KOSKIE MINSKY LLP, Toronto<br />

John H. Beisner<br />

SKADDEN, ARPS, Washington DC<br />

Michel Bé<strong>la</strong>nger<br />

LAUZON BÉLANGER, Montréal<br />

Daniel Belleau<br />

BELLEAU LAPOINTE, Montréal<br />

Donald Bisson<br />

MCCARTHY TÉTRAULT S.E.N.C.R.L.,<br />

Montréal<br />

L’honorable<br />

Marc-André B<strong>la</strong>nchard, j.c.s.<br />

COUR SUPÉRIEURE DU QUÉBEC<br />

Yves Boisvert<br />

LA PRESSE<br />

The Honourable Madam<br />

Justice Brenda J. Brown<br />

BRITISH COLUMBIA SUPERIOR COURT<br />

Chantal Chate<strong>la</strong>in<br />

LANGLOIS KRONSTRÖM DESJARDINS,<br />

Montréal<br />

The Honourable<br />

Mr. Justice Maurice Cullity<br />

ONTARIO SUPERIOR COURT OF<br />

JUSTICE<br />

C<strong>la</strong>ude Desmeules<br />

SISKINDS DESMEULES, <strong>Québec</strong><br />

André Durocher<br />

FASKEN MARTINEAU, Montréal<br />

Jean-Pierre Fafard<br />

SYLVESTRE FAFARD PAINCHAUD,<br />

Montréal<br />

Barry G<strong>la</strong>spell<br />

BORDEN LADNER GERVAIS, Toronto<br />

Christopher Hodges<br />

UNIVERSTY OF OXFORD<br />

Bruce W. Johnston<br />

TRUDEL & JOHNSTON S.E.N.C.,<br />

Montréal<br />

L’honorable<br />

Louis Lacoursière, j.c.s.<br />

COUR SUPÉRIEURE DU QUÉBEC<br />

Pierre-C<strong>la</strong>ude Lafond<br />

FACULTÉ DE DROIT<br />

DE L’UNIVERSITÉ DE MONTRÉAL<br />

Dimitri Lascaris<br />

SISKINDS, London Ont.<br />

Peter Masaitis<br />

ALSTON + BIRD, LLP, Los Angeles<br />

Gordon McKee<br />

BLAKE, CASSELS & GRAYDON LLP,<br />

Toronto<br />

Pour plus de détails,<br />

consulter notre site Internet<br />

http://www.barreau.qc.ca/formation<br />

Activité offerte avec service<br />

de tra<strong>du</strong>ction simultanée<br />

William McNamara<br />

OGILVY RENAULT, Toronto<br />

Doug<strong>la</strong>s Mitchell<br />

IRVING MITCHELL KALICHMAN,<br />

S.E.N.C.R.L./LLP, Montréal<br />

Gary D.D. Morrison<br />

HEENAN BLAIKIE<br />

S.E.N.C.R.L., Montréal<br />

Laurent Nahmiash<br />

FRASER MILNER CASGRAIN<br />

S.E.N.C.R.L., Montréal<br />

Éric Préfontaine<br />

OSLER HOSKIN & HARCOURT,<br />

S.E.N.C.R.L./S.R.L., Montréal<br />

Danielle Royal<br />

STIKEMAN ELLIOTT, Toronto<br />

Marc Simard<br />

BÉLANGER SAUVÉ, Montréal<br />

Christian Tremb<strong>la</strong>y<br />

Montréal<br />

Michel Yergeau, Ad. E.<br />

LAVERY, DE BILLY, S.E.N.C.R.L.,<br />

Montréal<br />

Glenn M. Zakaib<br />

CASSELS BROCK, Toronto<br />

Ce colloque sera<br />

reconnu pour 1 1.5 heures<br />

de formation continue<br />

obligatoire.<br />

Merci <strong>à</strong> nos commanditaires<br />

24 Octobre 2009<br />

Le Journal<br />

<strong>Barreau</strong> <strong>du</strong> <strong>Québec</strong>


M e Nicole Gibeau, présidente <strong>du</strong> Comité sur <strong>la</strong><br />

formation professionnelle des avocats, en a aussi<br />

profité pour définir le contexte <strong>par</strong>ticulier de l’École<br />

<strong>du</strong> <strong>Barreau</strong> comme lieu de transition entre l’université<br />

et le marché <strong>du</strong> travail : « C’est le passage des connais -<br />

sances <strong>à</strong> <strong>la</strong> compétence. L’emphase est maintenant<br />

tant dans le savoir-faire avec l’application pratique <strong>du</strong><br />

droit que dans le savoir-être avec le service <strong>à</strong> <strong>la</strong><br />

clientèle et le respect des tribunaux et des collègues ».<br />

Des témoignages d’expériences<br />

Par <strong>la</strong> suite, trois avocats aux profils professionnels<br />

très variés ont présenté aux étudiants le <strong>par</strong>cours de<br />

leur expérience juridique pratique au cours des<br />

dernières années. En sa qualité d’avocate praticienne,<br />

M e Gibeau représentait <strong>la</strong> réalité de <strong>la</strong> pratique privée<br />

<strong>du</strong> droit. Pour sa <strong>par</strong>t, M e Janie Duquette représentait<br />

<strong>la</strong> pratique <strong>du</strong> droit en entreprise dans une maison de<br />

pro<strong>du</strong>ction qu’elle dirige, et finalement, M e Sylviu<br />

Bursanescu, récemment inscrit au Tableau de l’Ordre,<br />

représentait <strong>la</strong> réalité d’un jeune avocat en propriété<br />

intellectuelle dans un grand cabinet montréa<strong>la</strong>is.<br />

En démontrant ainsi l’application <strong>du</strong> droit au<br />

quotidien <strong>à</strong> ces nouveaux étudiants <strong>à</strong> l’aube <strong>du</strong> droit<br />

de pratique, ces professionnels ont fait office<br />

de véritables sources d’inspiration. D’ailleurs,<br />

l’interactivité a fait foi d’un intérêt réel des étudiants,<br />

car de nombreux échanges s’en sont suivis. L’École<br />

aura ainsi déj<strong>à</strong> réussi <strong>à</strong> susciter <strong>la</strong> <strong>par</strong>ticipation<br />

des étudiants et <strong>à</strong> favoriser le climat propice <strong>à</strong><br />

l’apprentissage dynamique qui persistera tout au long<br />

de l’année. « Les professeurs sont des personnes<br />

ressources <strong>à</strong> qui on peut poser des questions non pas<br />

pour obtenir une réponse, mais plutôt pour apprendre<br />

comment <strong>la</strong> trouver. Ces professeurs encouragent aussi<br />

les étudiants <strong>à</strong> poser des questions sur comment est<br />

<strong>la</strong> pratique dans le domaine spécifique enseigné »,<br />

explique M e Duquette. M e Bursanescu poursuit aussi<br />

dans le même sens en maintenant que « les praticiens<br />

connaissent bien leur domaine, alors c’est le temps<br />

de soulever des discussions avec les enseignants et<br />

les autres étudiants et de tester avec eux des réponses<br />

ou des théories sur des questions spécifiques ».<br />

Les étudiants ont <strong>par</strong>ticipé en grand nombre <strong>à</strong> <strong>la</strong> rentrée 2009-2010 au marché Bonsecours <strong>à</strong> Montréal<br />

Ces jeunes diplômés en droit entreprennent<br />

maintenant les études qui leur permettront enfin<br />

d’accéder <strong>à</strong> l’ordre professionnel et ainsi acquérir le<br />

droit d’exercer le droit au <strong>Québec</strong>. « L’École <strong>du</strong> <strong>Barreau</strong><br />

nous transmet les réflexes nécessaires pour être en<br />

mesure d’offrir un service complet aux clients et d’être<br />

certains de nos réponses. Il ne s’agit plus juste de notes<br />

ou de bons dossiers académiques, mais de décisions<br />

qui ont des répercussions directes sur <strong>la</strong> vie des<br />

personnes concernées », poursuit M e Duquette.<br />

Enfin, en s’adressant directement aux étudiants des<br />

quatre centres, M. Mongrain s’est avancé avec un<br />

commentaire personnel résumant bien <strong>la</strong> position d’un<br />

« membre <strong>du</strong> public ». « Je pense que vous êtes les<br />

témoins que nous vivons dans une société de droit et<br />

que <strong>par</strong>ce que cette société a tous les droits, des gens<br />

vont venir solliciter votre expertise. Alors que le<br />

<strong>Québec</strong> fait face <strong>à</strong> des défis incommensurables, vous<br />

faites <strong>par</strong>tie de ceux et celles qui permettront de faire<br />

un pas en avant. »<br />

Photo : Rogerio Barbosa<br />

// SUITE PAGE 26<br />

Le Journal<br />

<strong>Barreau</strong> <strong>du</strong> <strong>Québec</strong><br />

25 Octobre 2009


Rentrée de l’École <strong>du</strong> <strong>Barreau</strong><br />

Un aperçu de l’année en simultanée<br />

SUITE DE LA PAGE 25<br />

Un cocktail de bienvenue<br />

Enfin, <strong>à</strong> <strong>la</strong> suite d’un survol des informations utiles <strong>du</strong> programme de formation<br />

sur le déroulement de l’année sco<strong>la</strong>ire, l’événement s’est clôturé <strong>par</strong> un cocktail<br />

de bienvenue pour marquer le dé<strong>par</strong>t de ce marathon tout aussi intéressant<br />

qu’exigeant. Au cours de cette rencontre, qui s’est déroulée dans une atmosphère<br />

conviviale, les étudiants ont été invités <strong>à</strong> discuter avec le personnel de l’École<br />

et avec certains des professeurs qu’ils côtoieront quotidiennement au cours<br />

des prochains mois dans le cadre des cours pré<strong>par</strong>atoires et de <strong>la</strong> formation<br />

professionnelle. Les membres de l’Association étudiante de l’École <strong>du</strong> <strong>Barreau</strong><br />

étaient également présents pour <strong>par</strong>tager leur expérience <strong>à</strong> l’École et<br />

le déroulement de leur stage. Enfin, l’événement n’aurait pu avoir lieu sans<br />

<strong>la</strong> <strong>par</strong>ticipation de deux proches col<strong>la</strong>borateurs de <strong>la</strong> pratique <strong>du</strong> droit,<br />

soit le Centre d’accès <strong>à</strong> l’information juridique et l’Association <strong>du</strong> <strong>Barreau</strong> canadien.<br />

Des représentants de ces deux organismes étaient d’ailleurs présents sur les lieux<br />

pour présenter, aux étudiants les nouveaux outils qui sont maintenant <strong>à</strong> leur<br />

disposition.<br />

Malgré les 1 339 inscriptions, seulement pour cette année, et le fait qu’il y a plus<br />

de 23 000 avocats qui sont déj<strong>à</strong> inscrits au Tableau de l’Ordre, M e Gibeau affirme<br />

qu’il n’y a pas lieu de s’inquiéter quant aux perspectives d’emploi ou <strong>à</strong> l’avenir<br />

de <strong>la</strong> profession d’avocat. En effet, d’ici quelques années, autour de 2012-2013,<br />

une génération complète d’avocats prendront successivement leur retraite.<br />

De plus, on constate dans <strong>la</strong> profession le développement de nouveaux créneaux de<br />

pratique comme le droit des valeurs mobilières avec l’Autorité des marchés<br />

financiers qui n’existait pas autrefois, et le droit de l’environnement, qui reprend<br />

de l’ampleur depuis quelques années. Enfin, <strong>la</strong> pratique <strong>du</strong> droit continuera<br />

toujours <strong>à</strong> offrir des débouchés distincts de <strong>la</strong> façon traditionnelle de pratiquer<br />

le droit civil ou criminel <strong>à</strong> <strong>la</strong> Cour. L’important pour les étudiants sera alors<br />

de comprendre que malgré les différentes avenues que peut prendre <strong>la</strong> pratique<br />

<strong>du</strong> droit, ils devront toujours faire foi de professionnalisme <strong>à</strong> l’égard <strong>du</strong> public,<br />

car il en va de <strong>la</strong> mission principale <strong>du</strong> <strong>Barreau</strong>.<br />

Quelques images de <strong>la</strong> rentrée<br />

dans les autres centres<br />

La rentrée <strong>à</strong> <strong>Québec</strong><br />

De nombreux étudiants ont répon<strong>du</strong> <strong>à</strong> l’appel pour <strong>la</strong> rentrée qui a eu lieu au centre de l’École <strong>à</strong> <strong>Québec</strong>.<br />

La rentrée <strong>à</strong> Ottawa<br />

La rentrée a réuni plus d’une soixantaine d’étudiants <strong>du</strong> centre d’Ottawa au pavillon Fauteux et<br />

<strong>à</strong> l’atrium Tsanpalieros de l’Université d’Ottawa.<br />

La rentrée <strong>à</strong> Sherbrooke<br />

La rentrée <strong>du</strong> centre de Sherbrooke a eu lieu dans une ambiance festive au Théâtre Granada.<br />

26 Octobre 2009<br />

Le Journal<br />

<strong>Barreau</strong> <strong>du</strong> <strong>Québec</strong>


Le Journal<br />

<strong>Barreau</strong> <strong>du</strong> <strong>Québec</strong><br />

27 Octobre 2009


Méditation Vipassana<br />

Des effets bénéfiques pour les détenus<br />

Johanne Landry<br />

Des centres correctionnels, dont certains aux États-Unis, ont tenté l’expérience d’intro<strong>du</strong>ire <strong>la</strong> pratique de<br />

<strong>la</strong> méditation Vipassana chez les détenus. Le <strong>Québec</strong> est-il prêt <strong>à</strong> faire de même ?<br />

Le <strong>Barreau</strong> de Longueuil a récemment formé un comité<br />

de travail chargé de faire connaître les avantages de <strong>la</strong><br />

méditation Vipassana en milieu carcéral. « Nous<br />

souhaitons que des prisons québécoises ou canadiennes<br />

adoptent cette méthode de méditation. Nous demeurons<br />

toutefois conscients qu’il faudra y mettre <strong>du</strong> temps<br />

et entreprendre des démarches <strong>à</strong> plusieurs niveaux.<br />

C’est <strong>par</strong>ce que nous y croyons que nous choisissons<br />

d’investir nos énergies dans ce projet », explique<br />

M e Marco LaBrie, bâtonnier de Longueuil.<br />

La méthode Vipassana<br />

La méthode de méditation Vipassana est une technique<br />

non sectaire et universelle qui peut être pratiquée <strong>par</strong> <strong>à</strong><br />

peu près tout le monde. Elle ne fait appel <strong>à</strong> aucun<br />

principe religieux ni mystique, mentionne Roger<br />

Gosselin, notaire et instructeur de méditation<br />

Vipassana depuis plus de vingt ans.<br />

La méthode Vipassana se fonde sur le développement<br />

des capacités <strong>à</strong> mieux observer <strong>la</strong> réalité jusqu’<strong>à</strong><br />

atteindre des niveaux subtils et au-del<strong>à</strong> des<br />

ap<strong>par</strong>ences. « Elle est accessible <strong>à</strong> tous <strong>par</strong>ce que <strong>la</strong><br />

sagesse qu’on développe vient de l’observation de soi,<br />

explique M e Gosselin. Les émotions que nous<br />

éprouvons génèrent toujours des effets physiques. Si<br />

nous les observons sans y réagir, s’ensuit un état<br />

d’esprit calme et déten<strong>du</strong>, une maîtrise de soi ainsi<br />

qu’une confiance en <strong>la</strong> vie. Nous ne sommes plus<br />

ballottés <strong>par</strong> nos émotions et nos réactions <strong>par</strong> rapport<br />

<strong>à</strong> tout ce qui survient. Une personne calme et sereine<br />

face aux événements impose moins ses humeurs dans<br />

son entourage et les projette moins sur les autres. »<br />

La méditation Vipassana est une expérience profonde.<br />

« Il s’agit de déraciner <strong>à</strong> <strong>la</strong> source les causes de nos<br />

agissements négatifs pour entraîner un changement<br />

<strong>du</strong>rable <strong>à</strong> l’intérieur de soi-même, poursuit M e Gosselin.<br />

Quand on entre en contact et qu’on observe sans<br />

réagir, on constate, en effet, <strong>la</strong> naissance et <strong>la</strong> cessation<br />

des phénomènes <strong>à</strong> l’intérieur de soi-même, <strong>par</strong>ce que<br />

chaque fois que quelque chose se manifeste au niveau<br />

<strong>du</strong> mental, il se pro<strong>du</strong>it une sensation correspondante<br />

dans le corps. La colère ou <strong>la</strong> haine, <strong>par</strong> exemple.<br />

En utilisant les sensations associées <strong>à</strong> ces émotions,<br />

on peut arriver <strong>à</strong> comprendre <strong>la</strong> nature véritable<br />

de ces phénomènes ainsi que leur aspect non<br />

permanent ou transitoire. Nous comprenons que<br />

nous réagissons <strong>à</strong> des sensations et <strong>à</strong> des émotions<br />

qui vont passer. »<br />

L’expérience américaine<br />

Plusieurs centres correctionnels ont tenté l’expérience<br />

de <strong>la</strong> méditation Vipassana depuis une trentaine<br />

d’années. Entre autres, <strong>la</strong> Ming Te Prison <strong>à</strong> Taiwan,<br />

<strong>la</strong> Lancaster Prison en Angleterre, le centre de<br />

réhabilitation Te Ihi Tu en Nouvelle-Zé<strong>la</strong>nde,<br />

le Penal de Santiaguito au Mexique, le Centro<br />

Penitenciario Brians en Espagne, <strong>la</strong> Central Jail<br />

<strong>à</strong> Jaipur ainsi que le Tihar Penitentiary <strong>à</strong> Delhi en Inde,<br />

qui a <strong>par</strong> ailleurs instauré un centre de méditation<br />

permanent en ses murs.<br />

Des chercheurs des universités de Washington, de Chicago et de Charlotte<br />

ont évalué l’expérience et les suites de cours de méditation Vipassana<br />

donnés <strong>à</strong> <strong>la</strong> North Rehabilitation Facility <strong>à</strong> Seattle.<br />

Leur étude a été publiée en 2006<br />

sous le titre Mindfulness Meditation and Substance Use.<br />

Parmi les aspects positifs de l’expérience,<br />

l’étude <strong>par</strong>le d’une ré<strong>du</strong>ction de <strong>la</strong> consommation d’alcool,<br />

de marijuana, de crack et de cocaïne,<br />

et d’une diminution des récidives de l’ordre de 20 %.<br />

Plus près de nous, des centres correctionnels<br />

américains ont fait de même, notamment <strong>la</strong> San<br />

Francisco County Jail ainsi que <strong>la</strong> prison <strong>à</strong> sécurité<br />

maximale de Bessemer en A<strong>la</strong>bama, où l’expérience a<br />

fait l’objet d’un film documentaire intitulé Dhamma<br />

Brothers sorti en 2007. On y voit des <strong>par</strong>ticipants au<br />

programme raconter les bienfaits de <strong>la</strong> méditation<br />

dans leur vie.<br />

D’autre <strong>par</strong>t, des chercheurs des universités de<br />

Washington, de Chicago et de Charlotte ont évalué<br />

l’expérience et les suites de cours de méditation<br />

Vipassana donnés <strong>à</strong> <strong>la</strong> North Rehabilitation Facility <strong>à</strong><br />

Seattle. Leur étude a été publiée en 2006 sous le titre<br />

Mindfulness Meditation and Substance Use. Parmi les<br />

aspects positifs de l’expérience, l’étude <strong>par</strong>le d’une<br />

ré<strong>du</strong>ction de <strong>la</strong> consommation d’alcool, de marijuana,<br />

de crack et de cocaïne, et d’une diminution des<br />

récidives de l’ordre de 20 %.<br />

« Des détenus plus calmes et plus sereins <strong>par</strong> rapport<br />

<strong>à</strong> leurs émotions sont plus faciles <strong>à</strong> gérer, fait valoir<br />

M e Gosselin. Des re<strong>la</strong>tions moins conflictuelles entre<br />

gardiens et détenus et entre détenus eux-mêmes font<br />

un milieu de vie plus agréable. Pour les autorités<br />

carcérales, <strong>la</strong> méditation Vipassana s’inscrit dans une<br />

perspective de réhabilitation. Déraciner des complexes<br />

profondément ancrés, comme <strong>la</strong> colère ou <strong>la</strong> haine,<br />

permet une libération concrète, devient un moyen<br />

de contrôler puis d’éliminer ses accès de rage ou<br />

de violence. Il y a un effet <strong>du</strong>rant l’incarcération<br />

et après <strong>la</strong> remise en liberté. »<br />

La période d’entraînement<br />

La méthode Vipassana s’enseigne dans le cadre d’un<br />

cours de 10 jours. Les étudiants ne doivent avoir<br />

aucun contact avec le monde extérieur <strong>du</strong>rant cette<br />

période, garder le silence, pas de lecture, pas de<br />

télévision, pas de correspondance, et ils ne doivent pas<br />

fumer. L’entraînement les soumet <strong>à</strong> une discipline<br />

rigoureuse qui inclut une dizaine d’heures de<br />

méditation <strong>par</strong> jour, entrecoupées de pauses.<br />

« Pour <strong>la</strong> plu<strong>par</strong>t des personnes, commente<br />

M e Gosselin, le cours de dix jours constitue une<br />

expérience profonde et inédite, jamais connue avant.<br />

Pour conserver les bénéfices, toutefois, il faut<br />

continuer afin que ça devienne un élément de <strong>la</strong> vie<br />

courante. » Idéalement, donc, <strong>la</strong> technique<br />

recommande une pratique quotidienne. Il faut donc<br />

un effort de volonté que l’on soit en prison ou ailleurs.<br />

28 Octobre 2009<br />

Le Journal <strong>Barreau</strong> <strong>du</strong> <strong>Québec</strong>


Toutes les personnes œuvrant au cours de méditation Vipassana le font sur une<br />

base bénévole, et le mouvement s’autofinance grâce <strong>à</strong> des dons. Les coûts d’une<br />

séance de dix jours en milieu carcéral sont donc ré<strong>du</strong>its au minimum. Il y a<br />

cependant des prérequis pour que l’expérience entraîne les effets bénéfiques<br />

atten<strong>du</strong>s. Les détenus qui s’inscrivent et <strong>la</strong> direction <strong>du</strong> pénitencier doivent s’y<br />

engager avec sérieux. Il faut <strong>par</strong> ailleurs prévoir un espace isolé pour <strong>la</strong> tenue des<br />

cours.<br />

Beaucoup <strong>à</strong> gagner, peu <strong>à</strong> perdre<br />

Bien qu’il n’eût jamais enten<strong>du</strong> <strong>par</strong>ler de <strong>la</strong> méditation Vipassana avant qu’on lui<br />

présente les expériences et les études américaines, le bâtonnier Marco LaBrie a pris<br />

<strong>la</strong> peine de s’y intéresser. « L’imp<strong>la</strong>ntation aux États-Unis a été difficile, mais ils<br />

l’ont fait. Dire que l’on intro<strong>du</strong>ira <strong>la</strong> méditation en milieu carcéral soulève des<br />

questions. Combien ça va coûter et qu’est-ce que ça donne ? J’ai constaté, en lisant<br />

et en visionnant des documents sur <strong>la</strong> question, ses nombreux avantages, rapportet-il.<br />

Une popu<strong>la</strong>tion carcérale plus respectueuse, qui vit mieux <strong>la</strong> période de<br />

détention et qui récidive moins. Je vois l<strong>à</strong> des bienfaits importants obtenus pour<br />

des coûts aussi minimes que de rendre disponible un local, l’équiper de tapis et de<br />

quelques autres préa<strong>la</strong>bles. C’est un programme qui a eu <strong>du</strong> succès, c’est prouvé.<br />

Voil<strong>à</strong> pourquoi nous souhaitons tant que les directions de nos pénitenciers y<br />

pensent sérieusement. »<br />

La méditation Vipassana n’est bien enten<strong>du</strong> pas réservée qu’aux détenus. Toute<br />

personne intéressée peut s’y adonner et y puiser des bienfaits. Au <strong>Québec</strong>, le centre<br />

de méditation Vipassana est <strong>à</strong> Sutton. Les cours sont bilingues. De nombreux<br />

centres semb<strong>la</strong>bles existent un peu <strong>par</strong>tout sur les différents continents.<br />

Pour en savoir plus<br />

On peut s’informer sur <strong>la</strong> méditation Vipassana au www.suttama.dhamma.org.<br />

On y trouve des extraits de conférences données <strong>par</strong> S.N. Goenka, l’enseignant<br />

principal de cette technique, ainsi qu’un lien vers de l’information sur les cours<br />

dans les prisons. Ce lien contient aussi plusieurs références <strong>à</strong> des articles, <strong>à</strong> des<br />

études et <strong>à</strong> des comptes ren<strong>du</strong>s des expériences tentées dans les prisons.<br />

Le Journal<br />

<strong>Barreau</strong> <strong>du</strong> <strong>Québec</strong><br />

29 Octobre 2009


Jeune <strong>Barreau</strong><br />

Confrères de <strong>Barreau</strong>x<br />

francophones<br />

Emmanuelle Gril<br />

Lors <strong>du</strong> Cocktail <strong>du</strong> président, organisé <strong>par</strong> l’Association <strong>du</strong> Jeune <strong>Barreau</strong> de Montréal le 9 septembre<br />

dernier, le Journal <strong>du</strong> <strong>Barreau</strong> a eu l’occasion de rencontrer des avocats issus d’autres <strong>Barreau</strong>x<br />

francophones. Petit tour d’horizon de <strong>la</strong> formation et de <strong>la</strong> pratique <strong>à</strong> Genève, <strong>à</strong> Paris et <strong>à</strong> Bruxelles.<br />

De Genève…<br />

Karim Raho, 27 ans, est avocat stagiaire au sein d’un<br />

cabinet <strong>à</strong> Genève. Pour devenir avocat en Suisse,<br />

il explique que le processus est le suivant : « On complète<br />

d’abord un bachelor en droit puis un master en droit<br />

<strong>à</strong> l’université. Par <strong>la</strong> suite, il faut effectuer un stage<br />

de deux ans en cabinet. Enfin, on doit réussir l’examen<br />

<strong>du</strong> brevet de <strong>la</strong> Commission <strong>du</strong> <strong>Barreau</strong>, une étape<br />

cruciale et très ar<strong>du</strong>e. » Dans le Canton de Genève,<br />

le taux d’échec au brevet est d’environ 50 <strong>à</strong> 60 %,<br />

ce qui témoigne de sa difficulté.<br />

Durant leur stage, les avocats stagiaires devront<br />

également passer un examen de déontologie, puis trois<br />

examens de procé<strong>du</strong>re, dont les résultats comptent<br />

pour le brevet final de <strong>la</strong> Commission <strong>du</strong> <strong>Barreau</strong>.<br />

Habituellement, les cabinets libèrent leurs stagiaires<br />

<strong>du</strong>rant les trois derniers mois (soit <strong>à</strong> <strong>par</strong>tir <strong>du</strong> 21 e mois),<br />

afin de leur <strong>la</strong>isser le temps d’étudier et de se pré<strong>par</strong>er<br />

<strong>à</strong> cet examen important. Cependant, même libérés de<br />

leurs tâches au sein <strong>du</strong> cabinet, les stagiaires continuent<br />

d’être rémunérés. « Il existe une charte pour chaque<br />

canton en Suisse, qui fixe des barèmes de sa<strong>la</strong>ire.<br />

Dans le canton de Genève, on <strong>par</strong>le au minimum de<br />

1 800 francs suisses <strong>par</strong> mois pour <strong>la</strong> première année,<br />

et de 2 500 pour <strong>la</strong> deuxième année. Mais certains<br />

cabinets payent davantage, ce<strong>la</strong> peut aller jusqu’<strong>à</strong><br />

4 500 francs suisses », indique Karim Raho.<br />

Pour dénicher son stage, le candidat doit s’attendre<br />

<strong>à</strong> envoyer une foule de CV. Pour sa <strong>par</strong>t, Karim Raho<br />

réalise le sien dans le plus grand cabinet de Suisse,<br />

dont le bureau <strong>à</strong> Genève compte 80 avocats. C’est en<br />

mai de l’année prochaine qu’il passera le fameux<br />

examen <strong>du</strong> brevet.<br />

Quel type de marché attend les avocats stagiaires<br />

<strong>à</strong> Genève ? Le portrait est diversifié, avec des bureaux<br />

de petite, moyenne ou grande taille. Karim Raho<br />

indique d’ailleurs que les petits cabinets peuvent être<br />

extrêmement exigeants et sélectifs dans le choix<br />

de leur stagiaire : puisqu’ils n’ont généralement<br />

les moyens d’en embaucher qu’un seul, celui-ci devra<br />

être efficace et performant, autant exceller ! Au terme<br />

<strong>du</strong> stage, <strong>la</strong> plu<strong>par</strong>t des candidats sont embauchés <strong>par</strong><br />

le cabinet. Mais ce ne sera peut-être pas <strong>la</strong> voie que<br />

suivra Karim Raho, puisqu’il souhaite pour sa <strong>par</strong>t<br />

exercer en droit pénal, secteur dans lequel son bureau<br />

actuel ne pratique pas. « Je souhaiterais, avec trois ou<br />

quatre autres avocats, créer une petite structure<br />

pénaliste spécialisée dans les crimes les plus graves »,<br />

indique-t-il.<br />

S’il adore sa profession, il concède qu’elle est toutefois<br />

très exigeante. « Dans un cabinet, surtout lorsqu’on<br />

commence, il faut montrer de quoi on est capable.<br />

Ce<strong>la</strong> demande beaucoup de travail, de temps et<br />

de sacrifices. Pas question de quitter le bureau <strong>à</strong> 17 h !<br />

Et ce, même si comme moi, on a <strong>la</strong> chance de travailler<br />

dans une structure où l’on n’a pas d’objectifs, de feuilles<br />

de présence <strong>à</strong> remplir chaque mois », constate-t-il.<br />

Une journée ordinaire de travail commence aux<br />

alentours de huit heures et se poursuit souvent jusqu’<strong>à</strong><br />

19 h ou 20 h, <strong>par</strong>fois plus lorsqu’il faut pré<strong>par</strong>er<br />

une audience.<br />

… <strong>à</strong> Paris…<br />

Emmanuel Mercinier est un avocat de 32 ans, membre<br />

<strong>du</strong> <strong>Barreau</strong> de Paris. Il œuvre pour un cabinet <strong>par</strong>isien<br />

et sur sa carte professionnelle on peut lire qu’il est<br />

également secrétaire de <strong>la</strong> Conférence. « Chaque année,<br />

<strong>la</strong> Conférence de Paris nomme 12 secrétaires.<br />

Ces secrétaires sont les seuls <strong>à</strong> être commis d’office<br />

pour les affaires criminelles. Cette institution existe<br />

depuis 200 ans, et pour briguer le titre de secrétaire,<br />

il faut réussir un concours d’éloquence. Les candidats<br />

doivent avoir moins de 35 ans et moins de cinq ans de<br />

<strong>Barreau</strong> », explique M e Mercinier. Plus d’une centaine<br />

d’avocats se présentent au concours chaque année.<br />

Pour devenir avocat en France, on doit compléter un<br />

cursus universitaire de cinq ans en droit, puis réussir<br />

l’examen d’entrée très sélectif de l’école <strong>du</strong> <strong>Barreau</strong>,<br />

puis son examen de sortie. Cette étape <strong>du</strong>re environ un<br />

an et demi et comporte un stage de plusieurs mois.<br />

C’est le <strong>par</strong>cours <strong>à</strong> suivre pour passer son CAPA.<br />

« Au<strong>par</strong>avant, le processus était plus court et <strong>du</strong>rait<br />

deux semestres : un de cours et un de stage. Plusieurs<br />

considèrent que <strong>la</strong> nouvelle formule est trop longue,<br />

et il est probable que l’on revienne <strong>à</strong> l’ancien système »,<br />

estime M e Mercinier.<br />

« Dans un cabinet, surtout lorsqu’on commence,<br />

il faut montrer de quoi on est capable.<br />

Ce<strong>la</strong> demande beaucoup de travail, de temps et de sacrifices.<br />

Pas question de quitter le bureau <strong>à</strong> 17 h ! Et ce, même si comme moi,<br />

on a <strong>la</strong> chance de travailler dans une structure où l’on n’a pas d’objectifs,<br />

de feuilles de présence <strong>à</strong> remplir chaque mois »<br />

- M e Karim Raho, avocat stagiaire <strong>à</strong> Genève<br />

30 Octobre 2009<br />

Le Journal<br />

<strong>Barreau</strong> <strong>du</strong> <strong>Québec</strong>


« La <strong>justice</strong> manque cruellement de moyens :<br />

les juges, les greffiers sont débordés, les tribunaux, engorgés…<br />

Par ailleurs, depuis quelques années en France,<br />

on assiste <strong>à</strong> <strong>la</strong> mise en p<strong>la</strong>ce d’une politique<br />

pénale d’ultra répression. »<br />

- Emmanuel Mercinier, membre <strong>du</strong> <strong>Barreau</strong> de Paris<br />

Le stage est rémunéré : le stagiaire reçoit une indemnité<br />

minimum d’environ 800 euros <strong>par</strong> mois. Chacun doit<br />

dénicher son propre stage, mais idéalement, on anticipe<br />

cette étape en réalisant des stages d’observation <strong>du</strong>rant<br />

les mois d’été de ses études universitaires. « Un cabinet<br />

peut recevoir des stagiaires qui sont étudiants en 2 e , 3 e<br />

et 4 e année de Faculté. Ils pourront revenir plus tard,<br />

une fois leurs études complétées, comme élève avocat »,<br />

explique M e Mercinier.<br />

Le marché qui attend les stagiaires et jeunes avocats<br />

est diversifié : grands, moyens et petits cabinets se<br />

côtoient. Généralement, on établit une distinction<br />

entre les bureaux d’avocats-conseils, et ceux d’avocats<br />

de contentieux qui eux se spécialisent en litiges. Pour<br />

sa <strong>par</strong>t, M e Mercinier œuvre dans un cabinet d’une<br />

vingtaine d’avocats. « J’ai choisi le droit pénal <strong>par</strong>ce<br />

que j’aime l’humain… Ce faisant, j’espère pouvoir aider<br />

les gens <strong>à</strong> affronter <strong>la</strong> grosse machine judiciaire.<br />

Bien sûr, on rentre chez soi le soir en portant une <strong>par</strong>tie<br />

<strong>du</strong> fardeau de ses clients, mais n’est-ce pas le lot de<br />

nombreux professionnels, les médecins <strong>par</strong> exemple ? »,<br />

fait-il valoir...<br />

Selon lui, <strong>la</strong> conciliation travail et vie personnelle est<br />

assez ar<strong>du</strong>e pour un avocat. « Bien souvent, les journées<br />

comprennent 12 heures de travail consécutives, on<br />

travaille beaucoup. Et c’est pire encore lorsqu’on a un<br />

procès <strong>à</strong> <strong>la</strong> Cour d’assises ! On n’a littéralement plus de vie<br />

pendant plusieurs jours. » Outre les mandats qu’il effectue<br />

pour son cabinet, M e Mercinier doit aussi composer avec<br />

les commissions d’office, qu’il ne peut évidemment<br />

refuser, puisqu’il est secrétaire de <strong>la</strong> Conférence.<br />

Malgré sa véritable passion pour son métier, il pose un<br />

triste constat vis-<strong>à</strong>-vis <strong>du</strong> système judiciaire français.<br />

« La <strong>justice</strong> manque cruellement de moyens : les juges,<br />

les greffiers sont débordés, les tribunaux, engorgés…<br />

Par ailleurs, depuis quelques années en France, on<br />

assiste <strong>à</strong> <strong>la</strong> mise en p<strong>la</strong>ce d’une politique pénale d’ultra<br />

répression. On voit <strong>par</strong> exemple ap<strong>par</strong>aître des lois sur<br />

des peines p<strong>la</strong>nchers, qui prévoient qu’en cas de<br />

récidive pour certains délits, le juge a l’obligation de<br />

prononcer des peines d’une certaine <strong>du</strong>rée minimale.<br />

En tant qu’avocat pénaliste, je fais le constat quotidien<br />

de l’aberration de <strong>la</strong> chose : <strong>la</strong> délinquance ne diminue<br />

pas, les condamnés ne ressortent pas de prison bonifiés,<br />

bien au contraire, et <strong>la</strong> peine d’emprisonnement<br />

demeure inefficace… », conclut-il.<br />

… en passant <strong>par</strong> Bruxelles<br />

Lucien Kalenga est membre <strong>du</strong> <strong>Barreau</strong> de Bruxelles.<br />

Âgé de 36 ans, cet avocat pratique depuis plus de<br />

onze ans. Il explique que pour accéder <strong>à</strong> <strong>la</strong> profession<br />

en Belgique, il faut d’abord être licencié en droit,<br />

autrement dit détenir un diplôme universitaire en droit<br />

qui requiert généralement cinq ans d’études.<br />

On pourra <strong>par</strong> <strong>la</strong> suite poursuivre un diplôme d’études<br />

supérieures spécialisées dans un champ <strong>par</strong>ticulier ou<br />

entamer immédiatement son stage, sous <strong>la</strong> supervision<br />

d’un maître de stage. Ce dernier doit être membre <strong>du</strong><br />

<strong>Barreau</strong> et inscrit au Tableau de l’Ordre. « Le stage <strong>du</strong>re<br />

trois ans. Ce<strong>la</strong> peut <strong>par</strong>aître long, mais <strong>la</strong> profession<br />

d’avocat est difficile et exigeante. Cette pré<strong>par</strong>ation<br />

s’avère nécessaire pour assurer <strong>la</strong> bonne administration<br />

de <strong>la</strong> <strong>justice</strong> ainsi que <strong>la</strong> qualité des services ren<strong>du</strong>s<br />

aux justiciables », souligne M e Kalenga.<br />

L’avocat stagiaire est rémunéré selon certains barèmes.<br />

Au <strong>Barreau</strong> de Bruxelles on <strong>par</strong>le d’environ 1 250 euros<br />

pour <strong>la</strong> première année, aux alentours de 1 500 pour <strong>la</strong><br />

deuxième et approximativement de 1 700 euros pour <strong>la</strong><br />

troisième. Durant les deux premières années de stage,<br />

il faudra également présenter et réussir les examens <strong>du</strong><br />

Certificat d’aptitude <strong>à</strong> <strong>la</strong> profession d’avocat (CAPA).<br />

Au terme <strong>du</strong> processus (examen et stage), le candidat<br />

pourra alors prétendre <strong>à</strong> porter le titre d’avocat.<br />

Il est fréquent que le cabinet conserve <strong>à</strong> son emploi<br />

son ancien avocat stagiaire.<br />

Le 4 e colloque international de l’A.I.F.I.<br />

Pour décrocher un stage, il faut s’attendre <strong>à</strong> envoyer<br />

de nombreux CV aux maîtres de stage potentiels.<br />

« Actuellement, <strong>la</strong> demande dépasse <strong>la</strong>rgement l’offre.<br />

Les maîtres de stage ont le choix entre une multitude<br />

de candidats », note M e Kalenga. Il estime cependant<br />

que si l’excellence des résultats académiques constitue<br />

un critère dans le choix d’un stagiaire, ce n’est pas<br />

le seul. « Un bon avocat est quelqu’un qui possède une<br />

force de conviction. Il faut savoir s’exprimer; il faut<br />

avoir une certaine stature pour pouvoir endosser ce rôle.<br />

C’est une profession où il y a beaucoup de pression,<br />

<strong>la</strong>quelle tient aussi bien <strong>à</strong> <strong>la</strong> difficulté <strong>du</strong> dossier<br />

lui-même qu’<strong>à</strong> l’ampleur de l’enjeu », poursuit M e Kalenga.<br />

Bruxelles étant le siège de nombreuses institutions<br />

européennes, <strong>la</strong> plu<strong>par</strong>t des grands cabinets<br />

anglo-saxons possèdent généralement une antenne<br />

dans cette ville. Cependant, on y retrouve également<br />

toutes sortes de structures, <strong>du</strong> petit cabinet<br />

uninominal au cabinet de taille moyenne comptant<br />

quelques dizaines d’avocats en son sein. Pour sa <strong>par</strong>t,<br />

M e Kalenga a effectué son stage dans un cabinet de<br />

taille moyenne, ce qui fut une expérience très<br />

formatrice. « J’ai pu traiter les dossiers de A <strong>à</strong> Z et<br />

avoir des responsabilités importantes, au lieu d’être<br />

confiné <strong>à</strong> certains aspects des dossiers seulement,<br />

comme peut l’être un avocat stagiaire dans une<br />

structure de grande taille. Assez jeune, j’ai pu travailler<br />

sur des affaires assez difficiles, ce qui m’a permis<br />

d’acquérir rapidement une maturité professionnelle »,<br />

dit-il. Il y a un an et demi, M e Kalenga a d’ailleurs<br />

démarré son propre cabinet où il œuvre en droit des<br />

sociétés (droit commercial). « C’est un défi que je<br />

souhaitais relever depuis longtemps. Je suis seul<br />

maître <strong>à</strong> bord et je ressens exactement ce que peut<br />

ressentir un chef d’entreprise ! », fait-il valoir.<br />

« Le stage <strong>du</strong>re trois ans.<br />

Ce<strong>la</strong> peut <strong>par</strong>aître long, mais<br />

<strong>la</strong> profession d’avocat est difficile et exigeante.<br />

Cette pré<strong>par</strong>ation s’avère nécessaire pour assurer<br />

<strong>la</strong> bonne administration de <strong>la</strong> <strong>justice</strong> ainsi que <strong>la</strong> qualité<br />

des services ren<strong>du</strong>s aux justiciables. »<br />

- Lucien Kalenga, membre <strong>du</strong> <strong>Barreau</strong> de Bruxelles<br />

Une différence qui l’a frappé chez nous, <strong>par</strong> rapport au<br />

système belge ? En Belgique, les avocats qui œuvrent<br />

en entreprise ne portent pas le titre d’avocat, mais<br />

celui de juriste d’entreprise. « C’est le même diplôme <strong>à</strong><br />

<strong>la</strong> base, mais ensuite le <strong>par</strong>cours est différent. Il faut<br />

savoir que les avocats possèdent le monopole devant<br />

les tribunaux, en ce qui concerne <strong>la</strong> représentation des<br />

clients et <strong>la</strong> p<strong>la</strong>idoirie. Un juriste d’entreprise ne peut<br />

donc pas représenter <strong>la</strong> cause de son client, il faut faire<br />

appel <strong>à</strong> un avocat », conclut-il.<br />

Présenté sous le thème Autour des familles en crise : sens et cohérence des nouvelles pratiques,<br />

le 4 e colloque international de l’Association internationale francophone des intervenants auprès de<br />

familles sé<strong>par</strong>ées (A.I.F.I.) a eu lieu les 14, 15 et 16 mai 2009 <strong>à</strong> Mersch au Luxembourg sous <strong>la</strong> gouverne de<br />

Lorraine Filion, présidente de l’A.I.F.I., travailleuse sociale et directrice <strong>du</strong> service d’expertise et de<br />

médiation <strong>à</strong> Montréal (Centres Jeunesse de Montréal).<br />

Quelque 172 personnes ont <strong>par</strong>ticipé au colloque, provenant entre autres de <strong>la</strong> Belgique, <strong>du</strong> Canada,<br />

<strong>du</strong> Congo, de <strong>la</strong> France, de l’Italie et <strong>du</strong> Liban, dont des médiateurs, juristes, travailleurs sociaux,<br />

psychologues, professeurs, chercheurs, juges, sociologues, philosophes, journalistes, intervenants en santé<br />

mentale et comptables.<br />

Le colloque portait sur les nouvelles pratiques mises en p<strong>la</strong>ce dans chacun des pays représentés. Plusieurs<br />

séminaires et ateliers ont été présentés, et les <strong>par</strong>ticipants ont eu notamment l’occasion d’entendre Gérard<br />

Guiez, philosophe <strong>à</strong> l’Université de Clermont-Ferrand. Le prochain colloque se tiendra au printemps 2011<br />

en Suisse.<br />

Le Journal<br />

<strong>Barreau</strong> <strong>du</strong> <strong>Québec</strong><br />

31 Octobre 2009


D’une couverture <strong>à</strong> l’autre<br />

Différence homme-femme<br />

Un regard neuf<br />

Rol<strong>la</strong>nde Parent<br />

Selon Susan Pinker, on aura beau faire, les programmes d’égalité des chances aux études comme au travail<br />

n’aboutiront pas <strong>à</strong> une ré<strong>par</strong>tition moitié-moitié des hommes et des femmes. Et <strong>la</strong> discrimination<br />

n’expliquera pas tout.<br />

La psychologue montréa<strong>la</strong>ise <strong>du</strong> développement Susan Pinker en arrive <strong>à</strong> cette<br />

conclusion <strong>à</strong> <strong>la</strong> lumière des apports récents des neurosciences et des sciences<br />

cognitives, et de tonnes de recherches réalisées, notamment, <strong>par</strong> des psychologues,<br />

sociologues, pédiatres, économistes et psychiatres. Susan Pinker a voulu voir <strong>par</strong><br />

elle-même en menant une série d’entrevues auprès de professionnelles. Parmi elles,<br />

des avocates et des femmes scientifiques.<br />

Dans son ouvrage Le sexe fort n’est pas celui qu’on croit. Un nouveau regard sur <strong>la</strong><br />

différence homme-femme, publié en 18 <strong>la</strong>ngues, elle note que « malgré les douzaines<br />

de groupes de travail et les millions consacrés <strong>à</strong> <strong>la</strong> diversité,<br />

l’effectif féminin de <strong>la</strong> plu<strong>par</strong>t des écoles de génie n’a pas<br />

franchi <strong>la</strong> barre des 20 %. Aussi, même si des hommes font<br />

des études en pédagogie, en assistance médicale ou<br />

sociale, ces disciplines demeurent des enc<strong>la</strong>ves féminines.<br />

Malgré des choix plus nombreux, les femmes se rassemblent<br />

dans certains domaines et les hommes, dans d’autres ».<br />

Ce qui fait dire <strong>à</strong> Susan Pinker que « les trajectoires<br />

de développement des filles et des garçons divergent<br />

et leurs priorités professionnelles également ».<br />

Question de valeurs<br />

Une autre de ses observations : les femmes semblent<br />

accorder moins de poids que les hommes <strong>à</strong> <strong>la</strong> valeur<br />

marchande de leurs choix et davantage <strong>à</strong> des facteurs<br />

comme <strong>la</strong> flexibilité, l’épanouissement dans le travail<br />

ou le p<strong>la</strong>isir. Ce qui explique, avance-t-elle, qu’en<br />

milieu de carrière, des femmes pourtant ambitieuses,<br />

performantes et très instruites quittent leur emploi<br />

si elles estiment que leur définition de <strong>la</strong> réussite ne<br />

correspond pas <strong>à</strong> celle de leur milieu ou <strong>à</strong> <strong>la</strong> vision<br />

qu’elles en avaient en début de carrière. « Je ne tiens<br />

pas <strong>à</strong> connaître une ascension fulgurante jusqu’au<br />

poste d’associée d’un prestigieux cabinet », lui a<br />

confié une avocate, qui a décidé momentanément<br />

de rester <strong>à</strong> <strong>la</strong> maison avec ses trois enfants,<br />

question de faire le point. « Je ne veux pas être<br />

célèbre. Je ne veux pas conquérir le monde. Je ne<br />

veux pas ce genre de vie », lui a dit une autre.<br />

Pauses professionnelles<br />

Susan Pinker indique que les femmes sont plus<br />

nombreuses que les hommes <strong>à</strong> dé<strong>la</strong>isser leur<br />

carrière, qu’elles aient une famille ou non.<br />

Elle cite une étude menée <strong>par</strong> l’économiste<br />

Anne Preston, <strong>à</strong> <strong>par</strong>tir de données datant de<br />

1982 <strong>à</strong> 1989, qui a démontré que les femmes<br />

risquent davantage de quitter <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion<br />

active que les hommes, et ce, dans tous<br />

les groupes d’âge. De plus, elles risquent de<br />

le faire davantage que les hommes pour des<br />

raisons autres que familiales, et l<strong>à</strong> encore, dans tous<br />

les groupes d’âge. Plus spécifiquement en sciences et en génie,<br />

les femmes sont 2,8 fois plus susceptibles que les hommes de quitter leur poste.<br />

L’auteure fait aussi remarquer que malgré les efforts importants pour rendre les<br />

dé<strong>par</strong>tements de génie et d’informatique plus accueil<strong>la</strong>nts pour les étudiantes avec<br />

des programmes spéciaux et des bourses, le quota espéré de femmes n’a toujours<br />

pas été atteint.<br />

À ce propos, Pinker re<strong>la</strong>te l’expérience d’une fille qui, encouragée <strong>par</strong> son père <strong>à</strong><br />

s’intéresser aux mathématiques, a finalement rejeté ce choix plusieurs années plus<br />

tard, s’y sentant inconfortable et ayant viscéralement l’impression d’y perdre sa vie.<br />

« Ces femmes compétentes qui ont investi des années dans leur carrière sont<br />

attirées <strong>par</strong> autre chose, l’é<strong>du</strong>cation de leurs enfants dans certains cas, mais pas<br />

forcément », avance l’auteure.<br />

Une Américaine a raconté <strong>à</strong> Susan Pinker comment elle avait été incitée, <strong>par</strong> des<br />

encouragements et des bourses, <strong>à</strong> se diriger en sciences. Elle a opté pour <strong>la</strong><br />

biophysique nucléaire et <strong>la</strong> biochimie jusqu’au jour où elle a opté pour <strong>la</strong> médecine<br />

qui correspondait davantage <strong>à</strong> ses intérêts et <strong>à</strong> ses talents. « Quand j’entends dire<br />

que <strong>la</strong> société décourage les femmes talentueuses <strong>à</strong> aller en sciences, j’ai des doutes.<br />

Si j’en crois mon expérience d’étudiante, c’est le contraire, surtout pour des femmes<br />

vraiment douées. Je n’ai reçu que des encouragements, de l’aide, <strong>du</strong> soutien<br />

financier et des éloges quand je les méritais. En fin de compte, cependant, ce n’était<br />

pas ce que je vou<strong>la</strong>is faire », a confié cette Américaine.<br />

Un autre cas<br />

Une cadre supérieure a re<strong>la</strong>té avoir refusé d’être promue vice-présidente de <strong>la</strong><br />

multinationale où elle travail<strong>la</strong>it (12 000 employés dans 60 pays). Même si le<br />

président de <strong>la</strong> société lui faisait remarquer qu’une telle promotion <strong>la</strong> p<strong>la</strong>çait en<br />

position de le remp<strong>la</strong>cer quelques années plus tard. Il a eu beau lui dire que c’était<br />

l’occasion d’une vie, elle a préféré demeurer <strong>à</strong> son poste, malgré les avantages<br />

financiers importants attachés <strong>à</strong> <strong>la</strong> vice-présidence. Ses raisons : le poste requérait<br />

un déménagement et ni son mari ni ses <strong>par</strong>ents n’étaient en position de <strong>la</strong> suivre,<br />

et ses enfants étaient <strong>à</strong> un âge où ils avaient besoin d’elle. Elle ne vou<strong>la</strong>it pas tout<br />

gâcher en vou<strong>la</strong>nt monter plus haut. « Des entreprises comme <strong>la</strong> mienne mettent<br />

tout en œuvre pour aider les femmes <strong>à</strong> s’élever jusqu’au haut de l’échelle.<br />

Le hic, c’est que nous ne voulons pas toujours gravir les échelons »,<br />

a-t-elle fait valoir.<br />

Discrimination, vraiment ?<br />

Des études citées <strong>par</strong> Susan Pinker montrent<br />

que loin d’être écartées des postes clés, des<br />

femmes les évitent. Une enquête menée en<br />

2006 <strong>par</strong> l’analyste en p<strong>la</strong>cement Carolyn<br />

Buck Luce et l’économiste Sylvia Ann<br />

Hewlett auprès de 2 443 femmes titu<strong>la</strong>ires<br />

d’un diplôme d’études supérieures ou d’une<br />

licence professionnelle révèle que 38 % des<br />

femmes occupant des postes <strong>à</strong> responsabilité<br />

avaient refusé une promotion ou délibérément<br />

accepté un emploi moins bien payé. En outre,<br />

85 % des femmes ayant <strong>par</strong>ticipé <strong>à</strong> l’enquête ont<br />

dit que ce qui leur importait avant tout était de<br />

travailler avec des personnes inspirant le respect,<br />

de pouvoir être elles-mêmes au travail et de<br />

disposer d’horaires flexibles.<br />

Liberté de choix<br />

Selon des données émanant de l’American Bar<br />

Association, le sa<strong>la</strong>ire moyen d’un avocat associé<br />

était, en 2001, de plus de 800 000 $ et pourtant,<br />

de signaler <strong>la</strong> psychologue <strong>du</strong> développement,<br />

de nombreuses femmes déclinent l’occasion de<br />

toucher un tel sa<strong>la</strong>ire. À l’heure actuelle, les femmes<br />

comptent pour 16,8 % des associées dans les grands<br />

cabinets américains.<br />

Citant des travaux menés <strong>à</strong> l’Université Queen’s, Susan<br />

Pinker mentionne que les femmes avocates c<strong>la</strong>quent<br />

<strong>la</strong> porte des cabinets 60 % plus souvent que les hommes.<br />

« Je soupçonne que les libertés dont jouissent les femmes<br />

dans les pays occidentaux in<strong>du</strong>strialisés, qui ont tous<br />

adopté des lois en matière d’égalité des chances, les<br />

autorisent <strong>à</strong> poursuivre des satisfactions plus intérieures,<br />

peut-être au prix d’emplois plus lucratifs et prestigieux. »<br />

C’est ainsi que Susan Pinker, bien connue des lecteurs<br />

<strong>du</strong> journal Globe and Mail pour sa chronique, explique<br />

pourquoi après 40 ans d’efforts pour éradiquer les<br />

différences sexuelles, des écarts demeurent dans les choix<br />

professionnels. Elle n’y voit pas un gros problème. « Une certaine asymétrie<br />

sexuelle sur le marché <strong>du</strong> travail n’est pas le signe de préjugés cachés, mais le gage<br />

d’une société libre et instruite, qui donne aux indivi<strong>du</strong>s <strong>la</strong> liberté de choix. »<br />

Elle estime que « les femmes ne sont pas les victimes de préjugés sexistes, même si<br />

leurs choix contribuent <strong>à</strong> l’écart sa<strong>la</strong>rial », et qu’il importe bien peu finalement<br />

d’arriver <strong>à</strong> <strong>la</strong> <strong>par</strong>ité mathématique.<br />

Le sexe fort n’est pas celui qu’on croit.<br />

Un nouveau regard sur <strong>la</strong> différence homme-femme.<br />

Les Éditions Transcontinental.<br />

Avril 2009.<br />

32 Octobre 2009<br />

Le Journal<br />

<strong>Barreau</strong> <strong>du</strong> <strong>Québec</strong>


Justice <strong>par</strong>ticipative et droit col<strong>la</strong>boratif<br />

Vers une nouvelle pratique <strong>du</strong> droit<br />

Philippe Samson, avocat<br />

Le 27 octobre prochain se tiendra au Vieux-Port de Montréal une conférence sur <strong>la</strong> <strong>justice</strong><br />

<strong>par</strong>ticipative et le droit col<strong>la</strong>boratif intitulée The Evolution of the New Lawyer: Enhancing Our Skills<br />

as Negotiators and Advocates. La conférence, organisée <strong>par</strong> le Groupe de droit col<strong>la</strong>boratif <strong>du</strong><br />

<strong>Québec</strong> en association avec le Comité sur <strong>la</strong> <strong>justice</strong> <strong>par</strong>ticipative <strong>du</strong> <strong>Barreau</strong> <strong>du</strong> <strong>Québec</strong> et présentée<br />

<strong>par</strong> Julie Macfar<strong>la</strong>ne, professeure <strong>à</strong> <strong>la</strong> Faculté de droit de l’Université de Windsor, arborera sous forme<br />

d’exposés et d’ateliers une démarche plus <strong>par</strong>ticipative et holistique <strong>à</strong> <strong>la</strong> résolution des conflits.<br />

Du <strong>par</strong>adigme adversatif <strong>à</strong> <strong>la</strong> col<strong>la</strong>boration<br />

Bien souvent, les systèmes de <strong>justice</strong> traditionnels<br />

impliquent une vision très indivi<strong>du</strong>elle de <strong>la</strong> <strong>justice</strong>,<br />

alors que l’objectif de l’avocat consiste essentiellement<br />

<strong>à</strong> mettre en œuvre ses connaissances et habiletés pour<br />

répondre aux besoins légaux de son client <strong>par</strong> une<br />

approche purement juridique. De même, le modèle<br />

adjudicatif et adversatif suppose que l’avocat est<br />

mandaté pour convaincre un tribunal. Il n’a aucune<br />

obligation de convaincre l’autre <strong>par</strong>tie ou d’essayer<br />

d’obtenir une solution mutuellement acceptable.<br />

De ce fait, l’image des avocats est régulièrement<br />

associée <strong>par</strong> les citoyens au conflit en tant que tel<br />

plutôt qu’<strong>à</strong> <strong>la</strong> résolution des conflits.<br />

Dans son ouvrage intitulé The Evolution of the New<br />

Lawyer <strong>par</strong>u en 2008, Julie Macfar<strong>la</strong>ne dégage de ses<br />

recherches les prémisses d’une nouvelle approche qui<br />

redéfinit le rôle de l’avocat dans <strong>la</strong> résolution d’un<br />

litige. Bien loin l’idée de rejeter complètement<br />

l’exercice traditionnel <strong>du</strong> droit : « L’expertise légale<br />

demeure essentielle pour conserver l’intégrité<br />

<strong>du</strong> système et le respect des principes fondamentaux<br />

qui guident <strong>la</strong> <strong>justice</strong> », assure M me Macfar<strong>la</strong>ne.<br />

Ses observations présentent plutôt une vision<br />

contemporaine de l’avocat où ses connaissances,<br />

habiletés et attitudes existantes sont adaptées pour une<br />

approche plus <strong>par</strong>ticipative de résolution des conflits.<br />

En effet, le concept traditionnel de l’avocat comme un<br />

« combattant pour les droits » ne satisfait plus en soi les<br />

clients, qui demandent un meilleur rapport qualité/prix<br />

et qui préfèrent aux longues procé<strong>du</strong>res les stratégies<br />

employées pour résoudre un litige <strong>à</strong> l’amiable.<br />

Selon M me Macfar<strong>la</strong>ne, « puisque l’information<br />

juridique est maintenant facilement accessible aux<br />

citoyens sur Internet, l’aspect conseiller juridique de<br />

l’avocat, bien que toujours nécessaire <strong>à</strong> <strong>la</strong> prestation<br />

des services, ne prend plus autant d’importance.<br />

De nos jours, c’est comment l’avocat négocie qui intéresse<br />

les clients ». Changer <strong>la</strong> culture des négociations légales<br />

implique d’ajouter des alternatives tout aussi<br />

cohérentes et rigoureuses que les structures actuelles.<br />

La négociation : pierre d’assise<br />

<strong>du</strong> nouvel avocat<br />

Dans <strong>la</strong> tenue d’un dossier, les avocats investissent<br />

souvent plus de temps dans <strong>la</strong> procé<strong>du</strong>re civile et <strong>la</strong><br />

pré<strong>par</strong>ation de <strong>la</strong> preuve que dans les stratégies de<br />

négociation. Sur ce point, M me Macfar<strong>la</strong>ne croit qu’un<br />

changement significatif de démarche est nécessaire :<br />

« Même si les avocats font déj<strong>à</strong> beaucoup de négociation,<br />

les stratégies employées sont peu sophistiquées.<br />

Les échanges écrits sont préférés aux rencontres face<br />

<strong>à</strong> face et ils se résument <strong>à</strong> un certain nombre de<br />

propositions et de contre-propositions prévisibles.<br />

Il faut cesser de voir <strong>la</strong> négociation comme un aspect<br />

secondaire de <strong>la</strong> procé<strong>du</strong>re et <strong>la</strong> mettre au centre des<br />

services que l’avocat offre <strong>à</strong> ses clients », résume-t-elle.<br />

En développant des solutions créatives et originales,<br />

l’avocat devient l’artisan d’ententes sur mesure<br />

équitables pour toutes les <strong>par</strong>ties.<br />

Accorder le rôle principal <strong>à</strong> <strong>la</strong> négociation dans <strong>la</strong><br />

résolution des conflits signifie dé<strong>la</strong>isser définitivement<br />

l’intimidation, les positions arrêtées, l’agressivité et<br />

les secrets, car ce<strong>la</strong> n’aide en rien l’établissement<br />

d’un consensus. Un bon négociateur va au-del<strong>à</strong> des<br />

intérêts <strong>par</strong>tisans. Il pose des questions qui révèlent de<br />

l’information et crée un climat de confiance pour<br />

développer des solutions mutuelles. En effet, comme<br />

l’explique M me Macfar<strong>la</strong>ne, « il faut cesser de voir les<br />

faits comme un instrument pour gagner, mais plutôt<br />

comme une information <strong>à</strong> <strong>par</strong>tager et <strong>à</strong> considérer.<br />

Ce n’est pas uniquement <strong>la</strong> solution finale qui importe,<br />

mais aussi comment se sent le client dans <strong>la</strong> façon dont<br />

l’entente a été obtenue. Une solution pragmatique,<br />

réaliste et humaine au litige <strong>la</strong>isse une impression que<br />

l’entente est “juste” ».<br />

De ce fait, les stratégies légales demeurent utiles, mais<br />

non plus exclusives dans <strong>la</strong> recherche d’une solution.<br />

En sus des connaissances juridiques, ce processus<br />

demande des habiletés en communication et en<br />

re<strong>la</strong>tions interpersonnelles, <strong>la</strong> capacité de mettre en<br />

confiance l’autre <strong>par</strong>tie, de démontrer <strong>du</strong> respect et de<br />

faire preuve d’empathie. Ainsi, en é<strong>la</strong>rgissant les<br />

discussions pour inclure des solutions qui ne sont pas<br />

exclusivement d’ordre légal, le rôle <strong>du</strong> client devient<br />

plus significatif dans <strong>la</strong> pré<strong>par</strong>ation <strong>du</strong> dossier et dans<br />

<strong>la</strong> prise de décisions. Bref, au cœur de <strong>la</strong> représentation<br />

<strong>du</strong> nouvel avocat tel qu’elle est présentée <strong>par</strong><br />

M me Macfar<strong>la</strong>ne se retrouve un principe fondamental :<br />

<strong>la</strong> <strong>par</strong>ticipation <strong>du</strong> client au dossier.<br />

Une nouvelle re<strong>la</strong>tion avocat-client<br />

Pour nombre d’avocats, <strong>la</strong> pratique <strong>du</strong> droit est fondée<br />

sur le fait que puisque ce sont eux qui possèdent les<br />

connaissances et l’expertise en droit, c’est donc <strong>à</strong> eux que<br />

revient le devoir d’assumer l’autorité et l’autonomie<br />

dans <strong>la</strong> prise des décisions stratégiques. Toutefois, <strong>du</strong><br />

modèle « conventionnel », où le client est passif et où<br />

l’avocat est autonome dans ses décisions se dégage de<br />

plus en plus un nouveau modèle « <strong>par</strong>ticipatif » où le<br />

client joue un rôle plus actif. Dans ce sens, l’auteure et<br />

conférencière propose que les avocats puissent<br />

davantage faire équipe avec le client dans <strong>la</strong> prise des<br />

décisions importantes. Le nouvel avocat doit favoriser<br />

l’engagement <strong>du</strong> client dans le litige et lui offrir les<br />

outils pour l’analyser et comprendre comment celui-ci<br />

se développe et évolue dans le temps. Qui plus est,<br />

comme le rappelle M me Macfar<strong>la</strong>ne, « travailler de pair<br />

avec le client con<strong>du</strong>it <strong>à</strong> des issues qui pourront être<br />

acceptées avec un consentement éc<strong>la</strong>iré ».<br />

La présentation de cette conférence sera donc pour les<br />

<strong>par</strong>ticipants une excellente occasion de développer<br />

davantage leurs connaissances <strong>à</strong> ce sujet. En effet,<br />

l’interactivité entre M me Macfar<strong>la</strong>ne et les <strong>par</strong>ticipants<br />

prendra une p<strong>la</strong>ce importante dans <strong>la</strong> tenue de <strong>la</strong><br />

conférence. Les <strong>par</strong>ticipants pourront ainsi mettre en<br />

pratique les nouvelles habiletés développées lors<br />

d’études de cas en équipes et d’ateliers où ils pourront<br />

se prêter entre eux <strong>à</strong> des jeux de rôle.<br />

Julie McFar<strong>la</strong>ne, professeure <strong>à</strong> <strong>la</strong> Faculté de droit de l’Université<br />

de Windsor<br />

Enfin, depuis <strong>la</strong> <strong>par</strong>ution <strong>du</strong> livre, M me Macfar<strong>la</strong>ne<br />

remarque que les nouvelles conditions économiques<br />

accélèrent le changement identifié dans l’attitude des<br />

clients sur le marché des services juridiques. De plus<br />

en plus de personnes se représentent seules et celles<br />

qui choisissent d’être représentées <strong>par</strong> un avocat<br />

s’impliquent davantage dans leurs litiges et exigent des<br />

solutions concrètes, économiques et rapides.<br />

En définitive, les avocats devront plus que jamais<br />

trouver de nouvelles façons d’apporter une plus-value<br />

<strong>à</strong> leurs services. Avec le temps et <strong>la</strong> multiplication<br />

des témoignages de succès, nul doute que les principes<br />

de <strong>la</strong> <strong>justice</strong> <strong>par</strong>ticipative influeront sur <strong>la</strong> pratique<br />

contemporaine <strong>du</strong> droit et l’identité professionnelle<br />

de l’avocat.<br />

Inscription<br />

La conférence The Evolution of the New Lawyer:<br />

Enhancing Our Skills as Negotiators and<br />

Advocates se tiendra le mardi 27 octobre 2009 au<br />

Vieux-Port Steakhouse situé au 39, rue St-Paul Est.<br />

L’événement se déroulera en ang<strong>la</strong>is.<br />

L’inscription, au coût de 250 $, inclut l’ouvrage<br />

The Evolution of the New Lawyer de Julie<br />

Macfar<strong>la</strong>ne. Pour de plus amples renseignements<br />

ou pour vous inscrire, consultez le calendrier des<br />

événements sur le site Web <strong>du</strong> <strong>Barreau</strong> ou le<br />

www.barreau.qc.ca/evenements/<br />

evenement.html?id=334.<br />

Le Journal<br />

<strong>Barreau</strong> <strong>du</strong> <strong>Québec</strong><br />

33 Octobre 2009


34 Octobre 2009<br />

Le Journal<br />

<strong>Barreau</strong> <strong>du</strong> <strong>Québec</strong>


Avis aux membres<br />

<strong>du</strong> <strong>Barreau</strong><br />

Cour supérieure<br />

– Division de Montréal<br />

Chambre des recours collectifs<br />

Notice to Members<br />

of the Bar<br />

Superior Court<br />

– Montreal Division<br />

C<strong>la</strong>ss Action Division<br />

Prenez avis que le juge Louis Lacoursière agira comme responsable de <strong>la</strong><br />

Chambre des recours collectifs <strong>à</strong> compter <strong>du</strong> 1 er septembre 2009.<br />

Je profite de cette occasion pour remercier chaleureusement le juge André<br />

Prévost qui a été responsable de <strong>la</strong> Chambre des recours collectifs au cours des<br />

trois dernières années.<br />

Le juge Prévost a accompli un travail remarquable.<br />

Please be advised that the Honourable Louis Lacoursière will take over as<br />

coordinating judge of the C<strong>la</strong>ss Action Division starting on September 1, 2009.<br />

I take this opportunity to thank sincerely the Honourable André Prévost for<br />

his work in this role over the past three years.<br />

He did an exceptional job.<br />

François Rol<strong>la</strong>nd<br />

Juge en chef<br />

François Rol<strong>la</strong>nd<br />

Chief Justice<br />

Rendement<br />

Fonds de p<strong>la</strong>cement <strong>du</strong> <strong>Barreau</strong> <strong>du</strong> <strong>Québec</strong><br />

Taux de rendement* au 28 août 2009<br />

1 an 3 ans 5 ans 10 ans<br />

Actions<br />

-12,27%<br />

-0,67%<br />

6,39%<br />

s/o<br />

Équilibré<br />

-4,52%<br />

1,01%<br />

4,14%<br />

4,36%<br />

Obligations<br />

6,10%<br />

5,01%<br />

4,85%<br />

5,71%<br />

Le rendement passé n’est pas garant <strong>du</strong> rendement futur.<br />

* Rendement annuel composé<br />

Denis Noreau, représentant 514 954-3491 ou 1 800 361-8495 poste 3491<br />

www.csbq.ca/finances/fonds<br />

Le Journal<br />

<strong>Barreau</strong> <strong>du</strong> <strong>Québec</strong><br />

35 Octobre 2009


Déontologie<br />

Taisez-vous ! Un point c’est tout<br />

Constance Connie Byrne, avocate<br />

Dites-vous que vous devez emporter avec vous en terre les confidences que vous recevez d’un client.<br />

Sinon, vous risquez sérieusement de mettre tout le monde dans l’embarras, y compris vous-mêmes.<br />

Vendredi, 15 h. Une chance ! Quelle semaine de fou ! M e Jenesaistrop lâche un petit<br />

coup de fil <strong>à</strong> sa femme pour savoir si leur sortie « ciné<strong>par</strong>c-en-famille », avec les<br />

voisins Bouchard, fonctionne toujours.<br />

- Le ciné<strong>par</strong>c, ça fonctionne toujours chérie ?<br />

- Oui.<br />

- Parfait ! Les enfants vont être contents.<br />

- Grosse journée au bureau, toi ?<br />

- Euh !...Écoute, ça me dépasse. J’ai un client, jaloux comme pas un, qui vient<br />

de sortir de mon bureau en disant qu’il ferait <strong>la</strong> peau <strong>du</strong> nouveau conjoint<br />

de son ex-conjointe. Il est sérieux <strong>à</strong> <strong>par</strong>t ça. Tu le connais en plus.<br />

C’est A.B. En tout cas, on se voit tantôt ! »<br />

C’est <strong>la</strong> première fois que M e Jenesaistrop est confronté <strong>à</strong> une telle situation.<br />

Après sa conversation avec sa femme, il décide d’appeler l’avocat de l’ex-conjointe<br />

de son client pour lui faire <strong>par</strong>t des craintes sérieuses qu’il éprouve re<strong>la</strong>tivement<br />

<strong>à</strong> l’aveu que vient de lui faire son client dans son bureau.<br />

18 h 30. Arrivées <strong>par</strong>mi les premiers sur les lieux <strong>du</strong> ciné<strong>par</strong>c pour voir Ère de G<strong>la</strong>ce III,<br />

les familles Jenesaistrop et Bouchard ont trouvé des p<strong>la</strong>ces de choix. Chaises de<br />

camping, soleil couchant, friandises pour les enfants, bières froides dans <strong>la</strong> g<strong>la</strong>cière :<br />

tout est <strong>par</strong>fait pour oublier le stress de <strong>la</strong> semaine.<br />

D’une confidence <strong>à</strong> l’autre, Bouchard se délie <strong>la</strong> <strong>la</strong>ngue et se met <strong>à</strong> potiner sur leur<br />

voisinage. « J’ai vu notre voisine “super Pame<strong>la</strong>” embrasser un gars dans <strong>la</strong> jeune<br />

trentaine dernièrement. Je te dis que je suis resté bête quand je les ai aperçus de ma<br />

porte patio. J’aurais bien pris <strong>la</strong> p<strong>la</strong>ce <strong>du</strong> gars ! … Bien non, je p<strong>la</strong>isante ! », <strong>la</strong>nce-t-il<br />

avec un semb<strong>la</strong>nt de vérité.<br />

M e Jenesaistrop <strong>la</strong>isse voir <strong>à</strong> Bouchard qu’il est au courant de l’affaire en hochant <strong>la</strong> tête.<br />

Il ajoute même qu’il a croisé Pame<strong>la</strong> <strong>à</strong> l’épicerie cette semaine et qu’elle avait l’air<br />

plutôt inquiet. Elle lui a demandé des informations sur les conséquences juridiques<br />

d’un divorce. Évidemment, elle ne le souhaite pas. Mais si son mari apprenait<br />

l’affaire un jour, c’est sûr qu’il ne lui <strong>par</strong>donnerait jamais. « En tout cas, si ma<br />

femme me faisait ça, dit Bouchard, je ne demanderais pas le divorce, mais c’est sûr<br />

que je me paierais <strong>du</strong> bon temps. »<br />

Bouchard, « le mouchard », ne met pas de temps <strong>à</strong> ébruiter son scoop, « confirmé<br />

<strong>par</strong> l’avocat », dans leur voisinage. Évidemment, <strong>la</strong> nouvelle vient vite aux oreilles<br />

<strong>du</strong> conjoint de Pame<strong>la</strong>, « M. Muscles », comme on le surnomme si bien. Blessé<br />

dans son orgueil, il congédie sa femme qui était comptable pour son entreprise<br />

(G.B. Construction), congédie l’amant en question, employé également <strong>à</strong><br />

l’entreprise, et demande le divorce.<br />

Références au Code<br />

de déontologie des avocats<br />

Le secret professionnel<br />

Les articles 3.06.01. et suivants<br />

La conversation que M e Jenesaistrop a eue avec Pame<strong>la</strong><br />

était-elle protégée <strong>par</strong> le secret professionnel ?<br />

Pour répondre <strong>à</strong> cette question, il faut d'abord savoir ce qu’est un secret<br />

professionnel. Trois critères permettent d’établir son existence 1 :<br />

1. une communication entre un avocat et son client;<br />

2. qui comporte une consultation ou un avis juridique;<br />

3. que les <strong>par</strong>ties considèrent de nature confidentielle.<br />

La jurisprudence est c<strong>la</strong>ire. Le secret professionnel de l’avocat s’applique <strong>à</strong> toute<br />

consultation juridique sur une question litigieuse ou non 2 . « Il existe peu importe<br />

qu’un procès soit imminent ou qu’un client soit sur le point de demander<br />

des conseils 3 ». « Le privilège ne prend pas effet seulement au moment où il<br />

est invoqué; il existe indépendamment de sa revendication 4 ».<br />

De toute évidence, le fait que les conseils aient été donnés entre deux rangées de<br />

petits pois dans une épicerie plutôt que dans un bureau d’avocat ne change en rien<br />

<strong>la</strong> nature même de l’obligation de confidentialité de l’avocat.<br />

Sachant maintenant que <strong>la</strong> nature de <strong>la</strong> conversation que Pame<strong>la</strong> et M e Jenesaistrop<br />

ont eue ensemble était protégée <strong>par</strong> le secret professionnel, le fait que l’avocat ait<br />

<strong>la</strong>issé voir <strong>à</strong> Bouchard qu’il était au courant de cette information confidentielle,<br />

était-il suffisant pour briser le secret professionnel ? Certainement. Il n’aurait rien<br />

dû <strong>la</strong>isser voir. Mais il a fait pire encore. Il a renchéri en dévoi<strong>la</strong>nt l’objet de leur<br />

conversation <strong>à</strong> l’épicerie.<br />

Concernant le client jaloux, M e Jenesaistrop avait-il le droit<br />

de briser le secret professionnel en <strong>par</strong>tageant <strong>à</strong> sa femme<br />

<strong>la</strong> confidence qu’il venait de recevoir de son client dans son bureau ?<br />

L’émotion ou <strong>la</strong> surprise qui dépasse même l’entendement ne justifie en rien <strong>la</strong> fuite<br />

d’information confidentielle fournie <strong>par</strong> un client, car selon <strong>la</strong> Loi sur le <strong>Barreau</strong><br />

(art. 131), le Code des professions (art. 60.4), le Code de déontologie des avocats<br />

(art. 3.06.03.) ainsi que selon <strong>la</strong> Charte des droits et libertés de <strong>la</strong> personne (art. 9),<br />

l’avocat doit garder le secret absolu des confidences qu’il reçoit en raison de<br />

sa profession.<br />

Le privilège ap<strong>par</strong>tient au client<br />

Décisions<br />

Descôteaux c. Mierzwinski, 1982 CanLII 22 (C.S.C.),<br />

[1982] 1 R.C.S. 888 j. Lamer<br />

36 Octobre 2009 Le Journal <strong>Barreau</strong> <strong>du</strong> <strong>Québec</strong>


SAVIEZ-VOUS QUE…<br />

Les échelles de sanctions<br />

disciplinaires<br />

On peut penser que si l’avocat est reconnu coupable<br />

L’obligation <strong>du</strong> secret professionnel s’applique tant et<br />

aussi longtemps que l’avocat est en vie. Le fait de<br />

démissionner <strong>du</strong> <strong>Barreau</strong> <strong>du</strong> <strong>Québec</strong> ne permet<br />

en aucun cas <strong>à</strong> l’avocat de divulguer des<br />

renseignements qui lui ont été communiqués alors<br />

qu’il était membre de son ordre professionnel 9 .<br />

devant le Conseil de discipline <strong>du</strong> <strong>Barreau</strong>,<br />

il pourrait faire l’objet d’une réprimande,<br />

d’une amende d’au moins 1 000 $ ou d’une<br />

radiation, selon ses antécédents et <strong>la</strong> gravité<br />

de l’acte réprimandé, conformément <strong>à</strong> l’article 156<br />

<strong>du</strong> Code des professions.<br />

Enfin, vu <strong>la</strong> gravité de l’aveu de son client,<br />

M e Jenesaistrop avait-il le droit d’appeler l’avocat<br />

de <strong>la</strong> <strong>par</strong>tie adverse pour l’aviser des intentions de son client ?<br />

Bien sûr ! Le présent cas vise l’une des trois exceptions permettant une érosion<br />

<strong>à</strong> cette règle de secret absolu 5 . (art. 131.2 et 131.3 de <strong>la</strong> L. b., 60.4 C. d. p., 3.06.01.01<br />

C.d.a). Étant donné qu’il y avait un danger imminent de mort, menaçant une<br />

personne, M e Jenesaistrop pouvait communiquer ce renseignement <strong>à</strong> son confrère.<br />

La divulgation <strong>du</strong> secret professionnel est permise également lorsque le client<br />

l’autorise ou si <strong>la</strong> loi le permet (art. 192 C. d. p.).<br />

Or, dans les circonstances, M e Jenesaistrop ne pouvait communiquer que<br />

les renseignements nécessaires aux fins poursuivies <strong>par</strong> <strong>la</strong> communication 6<br />

(art. 3.06.01.02 <strong>du</strong> C. d. a.) <strong>à</strong> savoir :<br />

1. son identité et son ap<strong>par</strong>tenance au <strong>Barreau</strong> <strong>du</strong> <strong>Québec</strong>;<br />

2.que le renseignement qu'il va communiquer est protégé <strong>par</strong> le<br />

secret professionnel;<br />

3. qu'il se prévaut de <strong>la</strong> possibilité que lui offre <strong>la</strong> loi de lever le secret<br />

professionnel afin de prévenir un acte de violence, <strong>par</strong>ce qu'il a un motif<br />

raisonnable de croire qu'un danger imminent de mort ou de blessures<br />

graves menace une personne ou un groupe de personnes;<br />

4. <strong>la</strong> nature des menaces ou l'acte de violence qu'il vise <strong>à</strong> prévenir;<br />

5. l'identité et, si possible, les coordonnées de <strong>la</strong> personne ou <strong>du</strong> groupe de<br />

personnes exposées au danger;<br />

6. l'imminence <strong>du</strong> danger identifié.<br />

L’indiscrétion peut avoir des conséquences graves<br />

Sachez qu’il faut toujours garder <strong>à</strong> l’esprit qu’une vio<strong>la</strong>tion <strong>du</strong> secret professionnel<br />

peut avoir des conséquences graves pour un client, <strong>par</strong> exemple, une perte de<br />

réputation ou une perte d’emploi comme dans le cas qui nous occupe présentement.<br />

Les conséquences sont également graves pour vous, qui pouvez être poursuivis en<br />

dommages et intérêts ou être visés <strong>par</strong> une p<strong>la</strong>inte déontologique 7 .<br />

En cas de doute, vous pouvez toujours consulter le Syndic <strong>du</strong> <strong>Barreau</strong> avant<br />

de communiquer le renseignement protégé <strong>par</strong> le secret professionnel afin<br />

d'évaluer ce qu'il convient de faire 8 .<br />

1<br />

Pritchard c. Ontario (Commission des droits de <strong>la</strong> personne), 2004 CSC 31 (CanLII),<br />

[2004] 1 R.C.S. 809,<br />

<strong>par</strong>. 15, j. Major., Solosky c. R., 1979 CanLII 9 (C.S.C.), [1980] 1 R.C.S. 821, 837, j. Dickson<br />

2<br />

Pritchard c. Ontario (Commission des droits de <strong>la</strong> personne), 2004 CSC 31 (CanLII),<br />

[2004] 1 R.C.S. 809, <strong>par</strong>. 15, j. Major., Solosky c. R., 1979 CanLII 9 (C.S.C.),<br />

[1980] 1 R.C.S. 834, j. Dickson<br />

3<br />

R. c. McClure, 2001 CSC 14 (CanLII), [2001] 1 R.C.S. 445, <strong>par</strong>. 41, j. Major.<br />

4<br />

Lavallée, Rackel & Heintz c. Canada (Procureur général) <strong>par</strong>. 39<br />

5<br />

http://www.barreau.qc.ca/avocats/meilleures-pratiques/info-deontologie/capsules/<br />

confidentialite.html<br />

6<br />

Les renseignements nécessaires ne peuvent être communiqués qu’aux personnes désignées<br />

<strong>à</strong> l’article 60.4 C.d.p. <strong>à</strong> savoir : <strong>la</strong> ou les personnes exposées au danger, leur représentant,<br />

ou les personnes susceptibles<br />

de leur porter secours.<br />

7<br />

www.barreau.qc.ca/avocats/meilleures-pratiques/info-deontologie/capsules/<br />

confidentialite.html<br />

8<br />

www.barreau.qc.ca/avocats/meilleures-pratiques/info-deontologie/capsules/<br />

secret-professionnel.html<br />

9<br />

www.barreau.qc.ca/avocats/meilleures-pratiques/info-deontologie/capsules/<br />

secret-professionnel.html<br />

Le Journal<br />

<strong>Barreau</strong> <strong>du</strong> <strong>Québec</strong><br />

37 Octobre 2009


Cause phare<br />

Les enfants ont leur mot <strong>à</strong> dire<br />

Louis Baribeau, avocat<br />

Rarement <strong>la</strong> Cour suprême a eu <strong>à</strong> trancher une question aussi délicate : Un enfant a-t-il le droit de refuser<br />

des transfusions sanguines pouvant lui sauver <strong>la</strong> vie pour des raisons religieuses ?<br />

Longtemps, les enfants ont été privés <strong>du</strong> droit de décider de leurs traitements<br />

médicaux, mais une récente décision de <strong>la</strong> Cour suprême <strong>du</strong> Canada 1 vient de<br />

confirmer leur statut de semi-a<strong>du</strong>ltes capables de décider selon leur degré de maturité.<br />

« Bien que l’arrêt A.C. c. Manitoba (Directeur des services <strong>à</strong> l’enfant et <strong>à</strong> <strong>la</strong> famille)<br />

porte sur une loi manitobaine et prend appui sur <strong>la</strong> common <strong>la</strong>w, il est<br />

extrêmement intéressant pour les juristes québécois, car le droit manitobain et le<br />

droit québécois sont sensiblement les mêmes », commente M e Pascale Fournier,<br />

professeure en droit de <strong>la</strong> personne <strong>à</strong> <strong>la</strong> Faculté de droit de l’Université d’Ottawa.<br />

L’enfant au centre de ce litige est âgé de 14 ans. Il est témoin de Jéhovah. Le 12 avril<br />

2006, il est admis <strong>à</strong> l’hôpital dans des circonstances dramatiques : il présente des<br />

saignements intestinaux causés <strong>par</strong> <strong>la</strong> ma<strong>la</strong>die de Crohn et risque de mourir s’il ne<br />

reçoit pas bientôt des transfusions sanguines. Mais l’enfant refuse ces transfusions<br />

qui sont interdites <strong>par</strong> sa religion. D’ailleurs, il a déj<strong>à</strong> signé une directive médicale<br />

<strong>à</strong> cet effet et trois psychiatres ont conclu qu’il comprend <strong>la</strong> nécessité <strong>du</strong> traitement<br />

et le danger qu’il court.<br />

C’est alors que le directeur des services <strong>à</strong> l’enfant et <strong>à</strong> <strong>la</strong> famille entre en scène.<br />

Il demande au tribunal de passer outre <strong>à</strong> ce refus et d’ordonner les transfusions<br />

en se basant sur l’article 25 de <strong>la</strong> Loi sur les services <strong>à</strong> l’enfant et <strong>à</strong> <strong>la</strong> famille.<br />

Cette disposition crée deux régimes juridiques en fonction de l’âge : Dans le cas<br />

d’un enfant de 16 ans ou moins, <strong>la</strong> Cour peut autoriser les traitements dans l’intérêt<br />

de l’enfant; et dans le cas d’un enfant d’au moins 16 ans, le consentement de<br />

celui-ci est nécessaire pour qu’on puisse lui administrer des traitements. La Cour<br />

peut cependant ordonner les traitements dans son intérêt, s’il ne peut comprendre<br />

les enjeux et évaluer les conséquences de son refus.<br />

Le juge qui entend <strong>la</strong> cause de l’enfant présume de sa capacité de refuser ses traitements<br />

sans examiner les rapports des psychiatres. Il mentionne que comme l’enfant a moins<br />

de 16 ans, rien dans <strong>la</strong> loi ne restreint son pouvoir discrétionnaire d’ordonner des<br />

traitements. Il ordonne les transfusions sanguines et l’enfant se rétablit.<br />

Mais l’affaire n’en reste pas l<strong>à</strong>. L’enfant porte sa cause jusqu’en Cour suprême <strong>du</strong><br />

Canada, p<strong>la</strong>idant que <strong>la</strong> loi manitobaine va <strong>à</strong> l’encontre de <strong>la</strong> Charte canadienne<br />

des droits et libertés.<br />

Le plus haut tribunal <strong>du</strong> pays admet que <strong>la</strong> loi manitobaine brime les droits de<br />

l’enfant <strong>à</strong> sa liberté et <strong>à</strong> sa sécurité garantis <strong>par</strong> <strong>la</strong> Charte. Cependant, cette<br />

privation de droits n’est pas arbitraire. Les enfants formant un groupe vulnérable,<br />

il est acceptable que <strong>la</strong> société puisse intervenir pour les protéger. Par une majorité<br />

de six juges contre un, <strong>la</strong> Cour suprême en conclut que l’article 25 de <strong>la</strong> loi<br />

manitobaine est constitutionnel et rejette l’appel de l’enfant. Cependant,<br />

elle critique le raisonnement <strong>du</strong> juge de première instance.<br />

Examen de <strong>la</strong> maturité<br />

Selon <strong>la</strong> majorité, le premier juge aurait dû examiner <strong>la</strong> capacité indivi<strong>du</strong>elle de<br />

l’enfant <strong>à</strong> prendre ses propres décisions et aurait dû tenir compte de ses volontés en<br />

fonction de sa maturité.<br />

L’examen de <strong>la</strong> maturité de l’enfant est capital dans ce genre d’affaire. « L’examen<br />

est effectué selon une échelle variable, l’opinion de l’adolescent devenant de plus en<br />

plus déterminante selon sa capacité d’exercer un jugement mature et indépendant,<br />

estime <strong>la</strong> juge Rosalie Silberman Abel<strong>la</strong>, qui a ren<strong>du</strong> jugement au nom de quatre<br />

des six juges majoritaires. Plus <strong>la</strong> décision est de nature sérieuse, et plus elle risque<br />

d’avoir une incidence grave sur <strong>la</strong> vie ou <strong>la</strong> santé de l’enfant, plus l’examen doit<br />

être rigoureux. »<br />

Cette approche est compatible avec <strong>la</strong> jurisprudence canadienne et internationale.<br />

Récemment, <strong>la</strong> common <strong>la</strong>w canadienne a mis de côté l’idée que les mineurs n’ont<br />

pas <strong>la</strong> capacité de prendre des décisions sur leur santé. On leur reconnaît désormais<br />

« une autonomie décisionnelle correspondant au développement de leur intelligence<br />

et de leur compréhension », souligne <strong>la</strong> juge Abel<strong>la</strong>. Ce principe porte le nom de<br />

« mineur mature ».<br />

L’intérêt supérieur de l’enfant<br />

La recherche de l’intérêt supérieur de l’enfant, qui doit guider les décisions de <strong>la</strong><br />

Cour, exige <strong>la</strong> prise en compte des « opinions et préférences de l’enfant, lorsqu’elles<br />

peuvent être raisonnablement déterminées » et de son « patrimoine culturel,<br />

linguistique, racial et religieux », selon les termes de l’article 2 de <strong>la</strong> Loi sur les<br />

services <strong>à</strong> l’enfant et <strong>à</strong> <strong>la</strong> famille. Ce<strong>la</strong> est « l’aboutissement de décennies d’études<br />

approfondies sur les besoins des enfants et sur <strong>la</strong> façon dont le légis<strong>la</strong>teur peut le<br />

mieux y répondre », fait valoir <strong>la</strong> juge Abel<strong>la</strong>. Tenir compte <strong>du</strong> point de vue<br />

de l’enfant améliore <strong>la</strong> qualité des décisions. Ce<strong>la</strong> est compatible avec les normes et<br />

traités internationaux, dont <strong>la</strong> Convention re<strong>la</strong>tive aux droits de l’enfant.<br />

Protéger les enfants contre eux-mêmes<br />

Paradoxalement, même si les tribunaux canadiens ont reconnu aux enfants le droit<br />

de décider de leur traitement en fonction de leur maturité, ils ne se sont pas <strong>la</strong>issé<br />

dicter leur décision <strong>par</strong> les enfants lorsque les conséquences pouvaient être<br />

dramatiques. La juge Abel<strong>la</strong> endosse cette approche. Dans les cas d’atteinte grave<br />

<strong>à</strong> <strong>la</strong> santé ou de danger de mort, les tribunaux conservent le « pouvoir suprême de<br />

décider s’il est réellement dans l’intérêt supérieur de l’enfant de lui permettre<br />

d’exercer son autonomie », écrit-elle.<br />

Dans cette affaire, <strong>la</strong> Cour suprême ne dit pas si le juge de première instance a eu<br />

raison ou pas d’ordonner les transfusions. Cette question ne peut être tranchée sans<br />

l’examen préa<strong>la</strong>ble de <strong>la</strong> maturité de l’enfant, examen que n’a fait ni le juge de<br />

première instance, ni <strong>la</strong> Cour d’appel. De plus, l’ordonnance de transfusion est<br />

maintenant devenue théorique étant donné que l’enfant a depuis dépassé le cap des<br />

16 ans et qu’il n’y plus d’urgence médicale.<br />

La situation au <strong>Québec</strong><br />

Les dispositions <strong>du</strong> Code civil <strong>du</strong> <strong>Québec</strong> sont simi<strong>la</strong>ires <strong>à</strong> <strong>la</strong> loi manitobaine.<br />

Les deux légis<strong>la</strong>tions fixent un âge limite où le consentement de l’enfant<br />

est nécessaire pour lui administrer des traitements médicaux et permettre <strong>à</strong> <strong>la</strong> Cour<br />

de modifier <strong>la</strong> décision <strong>du</strong> jeune. Cependant, le Code civil <strong>du</strong> <strong>Québec</strong> fixe cet âge<br />

<strong>à</strong> 14 ans au lieu de 16 ans comme dans <strong>la</strong> loi manitobaine.<br />

En raison de <strong>la</strong> simi<strong>la</strong>rité des deux lois, « les grands principes de cet arrêt de <strong>la</strong> Cour<br />

suprême, comme <strong>la</strong> maturité progressive ou l’intérêt supérieur de l’enfant, sont<br />

applicables au <strong>Québec</strong>, dit M e Pascale Fournier. Ce dernier principe est repris dans<br />

plusieurs lois québécoises et est cher aux Québécois. »<br />

L’approche des juges québécois n’est pas très différente de celle qui est proposée<br />

<strong>par</strong> <strong>la</strong> Cour suprême lorsqu’il s’agit de décider <strong>du</strong> consentement <strong>à</strong> des soins<br />

médicaux <strong>à</strong> des mineurs. « Les juges québécois y vont au cas <strong>par</strong> cas », indique<br />

M e Pascal Fournier. On s’en remet aux experts. On essaie de faire le portrait de <strong>la</strong><br />

personne et d’évaluer son jugement, son ap<strong>par</strong>tenance religieuse, l’influence de ses<br />

<strong>par</strong>ents et si elle peut donner un consentement éc<strong>la</strong>iré. C’est pourquoi, dans<br />

l’avenir, il est probable que les juges québécois s’inspirent des principes é<strong>la</strong>borés<br />

dans cette cause phare.<br />

1<br />

A.C. c. Manitoba (Directeur des services <strong>à</strong> l’enfant et <strong>à</strong> <strong>la</strong> famille), 2009 CSC 30.<br />

38 Octobre 2009<br />

Le Journal<br />

<strong>Barreau</strong> <strong>du</strong> <strong>Québec</strong>


Avis aux membres<br />

Loi sur <strong>la</strong> révision des lois<br />

Depuis le 1 er juin 2009, date d’entrée en vigueur des modifications <strong>à</strong> <strong>la</strong> Loi sur<br />

<strong>la</strong> révision des lois, les codifications des lois et des règlements publiées sur le<br />

site Web des Lois <strong>du</strong> Canada (<strong>la</strong>ws.<strong>justice</strong>.gc.ca/fr/index.html) sont devenues<br />

officielles et font maintenant preuve de leur contenu devant les tribunaux.<br />

Par ailleurs, le site des lois publie maintenant <strong>la</strong> légis<strong>la</strong>tion en version PDF<br />

bilingue en côte <strong>à</strong> côte. Cette version est accessible en cliquant sur le lien qui se<br />

trouve sur <strong>la</strong> page titre des lois et des règlements codifiés.<br />

m.caij.qc.ca<br />

Optimisé pour<br />

B<strong>la</strong>ckBerry, iPhone et iPod.<br />

mobile<br />

Le Journal<br />

<strong>Barreau</strong> <strong>du</strong> <strong>Québec</strong><br />

39 Octobre 2009


Lois et règlements<br />

Cette rubrique, non exhaustive, est pré<strong>par</strong>ée <strong>par</strong> le Service de recherche et de légis<strong>la</strong>tion <strong>du</strong> <strong>Barreau</strong> <strong>du</strong> <strong>Québec</strong>. Pour une version plus complète: www.barreau.qc.ca/chronique/<br />

LOIS DU QUÉBEC<br />

LOI<br />

Loi modifiant <strong>la</strong> Loi sur les valeurs mobilières<br />

et d'autres dispositions légis<strong>la</strong>tives<br />

NUMÉRO<br />

L.Q. 2009, c.25 (projet de loi n o 8)<br />

RÉFÉRENCE<br />

(2009) 141 G.O. II 4171 (n o 33, 19/08/09)<br />

ENTRÉE EN VIGUEUR<br />

Le 17 juin 2009, <strong>à</strong> l’exception de celles des articles 1<br />

<strong>à</strong> 3, 5, 6, 8 <strong>à</strong> 32, 34 <strong>à</strong> 46, 48 <strong>à</strong> 58, 60, 62, 63, 65 <strong>à</strong> 75,<br />

77, 79 <strong>à</strong> 113 et 115 <strong>à</strong> 135 qui entreront en vigueur<br />

<strong>à</strong> <strong>la</strong> date ou aux dates fixées <strong>par</strong> le gouvernement.<br />

OBJET<br />

Notamment, transférer dans <strong>la</strong> Loi sur les valeurs mobilières l'encadrement des disciplines de valeurs<br />

mobilières actuellement visées <strong>par</strong> <strong>la</strong> Loi sur <strong>la</strong> distribution de pro<strong>du</strong>its et services financiers, afin d'assurer<br />

l'harmonisation de <strong>la</strong> légis<strong>la</strong>tion québécoise avec celle des autres provinces et territoires canadiens en<br />

modifiant les dispositions de <strong>la</strong> Loi sur les valeurs mobilières re<strong>la</strong>tives <strong>à</strong> l'inscription <strong>du</strong> courtier et<br />

<strong>du</strong> conseiller en valeurs mobilières pour y ajouter certaines <strong>par</strong>ticu<strong>la</strong>rités propres au courtier en é<strong>par</strong>gne<br />

collective, au courtier en p<strong>la</strong>ns de bourses d'études et <strong>à</strong> leurs représentants; obliger toute personne qui entend<br />

agir <strong>à</strong> titre de gestionnaire de fonds d'investissement <strong>à</strong> s'inscrire <strong>à</strong> ce titre conformément <strong>à</strong> <strong>la</strong> Loi sur<br />

les valeurs mobilières; imposer <strong>la</strong> même obligation au chef de <strong>la</strong> conformité et <strong>à</strong> <strong>la</strong> personne désignée<br />

responsable d'un courtier, d'un conseiller ou d'un gestionnaire de fonds d'investissement inscrit; modifier<br />

<strong>la</strong> Loi sur <strong>la</strong> distribution de pro<strong>du</strong>its et services financiers afin d'y supprimer les dispositions re<strong>la</strong>tives<br />

aux disciplines de valeurs mobilières; prévoir que les dispositions concernant le Fonds d'indemnisation<br />

des services financiers et celles concernant <strong>la</strong> Chambre de <strong>la</strong> sécurité financière, y compris son comité<br />

de discipline, continuent de s'appliquer aux personnes qui exerçaient leurs activités en vertu de <strong>la</strong> Loi sur<br />

<strong>la</strong> distribution de pro<strong>du</strong>its et services financiers et qui seront dorénavant régies <strong>par</strong> <strong>la</strong> Loi sur les valeurs<br />

mobilières; lever l'interdiction de vendre de l'assurance de frais funéraires contenue au Code civil et apporter<br />

les modifications requises <strong>à</strong> <strong>la</strong> Loi sur les arrangements préa<strong>la</strong>bles de services funéraires et de sépulture<br />

et <strong>la</strong> Loi sur <strong>la</strong> distribution de pro<strong>du</strong>its et services financiers.<br />

LOI<br />

Loi modifiant <strong>la</strong> Loi sur les tribunaux judiciaires<br />

et <strong>la</strong> Loi sur le ministère de <strong>la</strong> Justice<br />

NUMÉRO<br />

L.Q. 2009, c.30 (projet de loi n o 26)<br />

RÉFÉRENCE<br />

(2009) 141 G.O. II 4285 (n o 34, 26/08/09)<br />

ENTRÉE EN VIGUEUR<br />

Les dispositions de <strong>la</strong> présente loi entreront<br />

en vigueur <strong>à</strong> <strong>la</strong> date ou aux dates fixées<br />

<strong>par</strong> le gouvernement.<br />

OBJET<br />

Notamment, encadrer les activités cliniques et de recherche en matière de procréation assistée de manière<br />

<strong>à</strong> assurer une pratique de qualité, sécuritaire et conforme <strong>à</strong> l'éthique; favoriser l'amélioration continue des<br />

services en cette matière; prévoir que toute activité de procréation assistée, sauf exception, doit être exercée<br />

dans un centre de procréation assistée pour lequel un permis est délivré <strong>par</strong> le ministre de <strong>la</strong> Santé et<br />

des Services sociaux et qui est dirigé <strong>par</strong> un médecin; prévoir également qu'un centre doit obtenir un<br />

agrément de ses activités <strong>par</strong> un organisme reconnu <strong>par</strong> le ministre; assujettir tout projet de recherche re<strong>la</strong>tif<br />

<strong>à</strong> des activités de procréation assistée <strong>à</strong> l'approbation et au suivi d'un comité d'éthique de <strong>la</strong> recherche;<br />

prévoir une reddition de comptes pour chacun des centres au moyen notamment d'un rapport annuel<br />

d'activités; octroyer des pouvoirs d'inspection au ministre et prévoir que ce dernier peut demander au Conseil<br />

d'administration de l'Ordre professionnel des médecins <strong>du</strong> <strong>Québec</strong> des avis portant sur <strong>la</strong> qualité, <strong>la</strong> sécurité et<br />

l'éthique des activités de procréation assistée et sur <strong>la</strong> compétence professionnelle des médecins dans un<br />

centre, ainsi que sur les normes <strong>à</strong> suivre pour relever le niveau de qualité, de sécurité et d'éthique des activités<br />

de procréation assistée; confier des pouvoirs de réglementation au ministre et au gouvernement concernant<br />

les centres de procréation assistée et leurs activités; prévoir des sanctions administratives et pénales pour<br />

assurer le respect des dispositions de <strong>la</strong> loi.<br />

LOI<br />

Loi sur le recouvrement <strong>du</strong> coût des soins de santé<br />

et des dommages-intérêts liés au tabac<br />

NUMÉRO<br />

L.Q. 2009, c.30 (projet de loi n o 43)<br />

RÉFÉRENCE<br />

(2009) 141 G.O. II 4399 (n o 34, 26/08/09)<br />

ENTRÉE EN VIGUEUR<br />

Le 19 juin 2009<br />

OBJET<br />

Notamment, établir des règles <strong>par</strong>ticulières adaptées au recouvrement <strong>du</strong> coût des soins de santé liés au tabac<br />

attribuable <strong>à</strong> <strong>la</strong> faute d'un ou de plusieurs fabricants de pro<strong>du</strong>its <strong>du</strong> tabac; rendre certaines de ces règles<br />

applicables au recouvrement de dommages-intérêts pour <strong>la</strong> ré<strong>par</strong>ation d'un préjudice attribuable <strong>à</strong> <strong>la</strong> faute<br />

d'un ou de plusieurs de ces fabricants; reconnaître au gouvernement le droit de recouvrer directement de<br />

fabricants de pro<strong>du</strong>its <strong>du</strong> tabac le coût des soins de santé qu'il a assumé ou qui a été assumé <strong>par</strong> un de ses<br />

organismes, dès lors que ce coût a été causé ou occasionné <strong>par</strong> une faute commise <strong>par</strong> ces fabricants,<br />

notamment un manquement <strong>à</strong> leur devoir d'information <strong>du</strong> public quant aux risques et dangers que<br />

comportent les pro<strong>du</strong>its <strong>du</strong> tabac; prévoir que le gouvernement pourra prendre action en <strong>justice</strong> soit sur<br />

une base collective, pour recouvrer le coût afférent <strong>à</strong> l'ensemble des bénéficiaires de soins de santé résultant<br />

de leur exposition <strong>à</strong> des pro<strong>du</strong>its <strong>du</strong> tabac d'une ou de plusieurs catégories, soit sur une base indivi<strong>du</strong>elle,<br />

pour recouvrer <strong>la</strong> <strong>par</strong>tie de ce coût afférente <strong>à</strong> certains bénéficiaires déterminés de <strong>par</strong>eils soins de santé;<br />

prévoir dans le cas d'une action prise sur une base collective, des règles précises quant aux éléments de preuve<br />

qui, une fois établis, engageront <strong>la</strong> responsabilité d'un défendeur, de même que les moyens permettant de<br />

ré<strong>du</strong>ire le montant <strong>du</strong> coût des soins de santé auquel il est tenu ou de rajuster sa <strong>par</strong>t de responsabilité<br />

re<strong>la</strong>tivement <strong>à</strong> ce coût, tout en établissant les conditions de <strong>la</strong> solidarité en cas de pluralité de défendeurs;<br />

prévoir, dans le cas d'une action prise sur une base indivi<strong>du</strong>elle, des règles de <strong>par</strong>tage de responsabilité entre<br />

plusieurs défendeurs <strong>par</strong>ties <strong>à</strong> une telle action, y compris des règles énonçant les facteurs dont le tribunal<br />

pourra tenir compte aux fins de ce <strong>par</strong>tage; étendre l'application des règles <strong>par</strong>ticulières prévues pour l'action<br />

prise <strong>par</strong> le gouvernement sur une base indivi<strong>du</strong>elle <strong>à</strong> toute action prise <strong>par</strong> une personne, ses héritiers ou<br />

autres ayants cause pour le recouvrement de dommages-intérêts en ré<strong>par</strong>ation de tout préjudice lié au tabac<br />

causé ou occasionné <strong>par</strong> une faute commise au <strong>Québec</strong> <strong>par</strong> un fabricant de pro<strong>du</strong>its <strong>du</strong> tabac, de même<br />

qu'<strong>à</strong> tout recours collectif fondé sur le recouvrement de dommages-intérêts en ré<strong>par</strong>ation d'un tel préjudice.<br />

LOI<br />

Loi modifiant le Code des professions<br />

et d'autres dispositions légis<strong>la</strong>tives<br />

NUMÉRO<br />

L.Q. 2009, c. 35(projet de loi n o 46)<br />

RÉFÉRENCE<br />

(2009) 141 G.O. II 4413 (n o 34, 26/08/09)<br />

ENTRÉE EN VIGUEUR<br />

Le 19 juin 2009, <strong>à</strong> l’exception des articles 19 et 20<br />

qui entreront en vigueur <strong>à</strong> <strong>la</strong> date fixée<br />

<strong>par</strong> le gouvernement.<br />

OBJET<br />

Notamment, modifier certaines règles re<strong>la</strong>tives <strong>à</strong> des désignations d'ordres professionnels et <strong>à</strong> des titres<br />

réservés; apporter certains ajustements <strong>à</strong> des règles concernant notamment le processus disciplinaire<br />

professionnel, les dispositions pénales ainsi que l'exercice en société en nom collectif <strong>à</strong> responsabilité limitée<br />

ou en société <strong>par</strong> actions; modifier les règles re<strong>la</strong>tives <strong>à</strong> l'exercice de certaines activités; réserver expressément<br />

aux comptables agréés, ainsi qu'aux comptables généraux licenciés et aux comptables en management<br />

accrédités même s'ils ne sont pas titu<strong>la</strong>ires d'un permis de comptabilité publique, le droit d'effectuer<br />

une mission de compi<strong>la</strong>tion qui n'est pas destinée exclusivement <strong>à</strong> des fins d'administration interne; interdire<br />

aux optométristes d'avoir un intérêt dans une entreprise de fabrication ou de vente de montures,<br />

de médicaments ou des autres pro<strong>du</strong>its liés <strong>à</strong> l'exercice de l'optométrie.<br />

40 Octobre 2009<br />

Le Journal<br />

<strong>Barreau</strong> <strong>du</strong> <strong>Québec</strong>


Fondation <strong>du</strong> <strong>Barreau</strong><br />

Lauréats <strong>du</strong> Concours juridique 2008<br />

Sur <strong>la</strong> photo : M e Mé<strong>la</strong>nie Vincent, M e Diane Poitras, M e Thérèse Rousseau-Houle, Ad. E., <strong>la</strong> présidente <strong>du</strong> jury 2008, M e Sophie Lavallée, M. Jean-Maurice Arbour et M e Pascal Fréchette.<br />

Photo : Sylvain Légaré<br />

Chaque année, <strong>la</strong> Fondation <strong>du</strong> <strong>Barreau</strong> encourage et récompense des auteurs pour leurs écrits. Les <strong>la</strong>uréats <strong>du</strong> Concours juridique 2008 sont, dans <strong>la</strong> catégorie<br />

traité, M es Jean-Maurice Arbour et Sophie Lavallée pour leur ouvrage Droit international de l’environnement, dans <strong>la</strong> catégorie répertoire, M es Diane Poitras<br />

et Mé<strong>la</strong>nie Vincent pour leur Guide pratique sur l’accès et <strong>la</strong> protection de l’information, vol. I et II, et dans <strong>la</strong> catégorie manuscrit d’article juridique,<br />

M e Pascal Fréchette pour son ouvrage La qualification des contrats.<br />

Le Journal<br />

<strong>Barreau</strong> <strong>du</strong> <strong>Québec</strong><br />

41 Octobre 2009


42 Octobre 2009<br />

Le Journal<br />

<strong>Barreau</strong> <strong>du</strong> <strong>Québec</strong>


Le Journal<br />

<strong>Barreau</strong> <strong>du</strong> <strong>Québec</strong><br />

43 Octobre 2009


Juricarrière<br />

44 Octobre 2009<br />

Le Journal <strong>Barreau</strong> <strong>du</strong> <strong>Québec</strong>


Juricarrière<br />

Le Journal<br />

<strong>Barreau</strong> <strong>du</strong> <strong>Québec</strong><br />

45 Octobre 2009


Juricarrière<br />

46 Octobre 2009<br />

Le Journal<br />

<strong>Barreau</strong> <strong>du</strong> <strong>Québec</strong>


Juricarrière<br />

Le Journal<br />

<strong>Barreau</strong> <strong>du</strong> <strong>Québec</strong><br />

47 Octobre 2009


Juricarrière<br />

AVIS DE RADIATION<br />

Dossiers n os : 06-08-02448, 06-08-02449 et 06-08-02450<br />

AVIS est <strong>par</strong> les présentes donné que MADAME CORINE VAN RENSSELAER<br />

(n o de membre : 186749 1), ayant exercé <strong>la</strong> profession d'avocat dans les districts de<br />

Joliette et de Montréal, a été déc<strong>la</strong>rée coupable le 26 mai 2009 <strong>par</strong> le Conseil de discipline<br />

<strong>du</strong> <strong>Barreau</strong> <strong>du</strong> <strong>Québec</strong>, d’infractions commises <strong>à</strong> Joliette, entre le mois de juillet 2004 et<br />

le ou vers le 4 mai 2006, <strong>à</strong> savoir :<br />

Dossier n o : 06-08-02448<br />

Chef n o 1 A fait preuve de négligence dans l'exécution <strong>du</strong> mandat que lui avait<br />

confié sa cliente, contrevenant ainsi aux dispositions de l'article 3.03.01<br />

<strong>du</strong> Code de déontologie des avocats;<br />

Chef n o 2 :<br />

Chef n o 3 :<br />

N'a pas ren<strong>du</strong> <strong>à</strong> sa cliente des services professionnels d'une valeur d'au<br />

moins 697,00$, soit <strong>la</strong> somme qu'elle avait réc<strong>la</strong>mée et reçue de cette<br />

dernière dans le cadre <strong>du</strong> mandat qui lui avait été confié, s'appropriant<br />

ainsi <strong>la</strong> somme susdite ou une <strong>par</strong>tie importante de celle-ci, et<br />

contrevenant aux dispositions de l'article 59.2 <strong>du</strong> Code des professions;<br />

A faussement représenté <strong>à</strong> sa cliente qu'une demande avait été déposée<br />

devant le Tribunal administratif alors qu'aucune telle demande n'avait<br />

été pro<strong>du</strong>ite au Tribunal administratif <strong>du</strong> <strong>Québec</strong>, contrevenant ainsi<br />

aux dispositions de l'article 59.2 <strong>du</strong> Code des professions.<br />

Dossier n o : 06-08-02449<br />

Chef n o 1 : A fait preuve de négligence dans l'exécution <strong>du</strong> mandat que lui avait<br />

confié son client, contrevenant ainsi aux dispositions de l'article 3.03.01<br />

<strong>du</strong> Code de déontologie des avocats;<br />

Chefs n os 2, 3 : N’a pas ren<strong>du</strong> <strong>à</strong> son client des services professionnels d'une valeur d’au<br />

4, 5 et 6 moins 980,00 $, soit <strong>la</strong> somme qu'elle avait réc<strong>la</strong>mée et reçue de ce<br />

dernier dans le cadre <strong>du</strong> mandat qui lui avait été confié, s'appropriant<br />

ainsi <strong>la</strong> somme susdite ou une <strong>par</strong>tie importante de celle-ci, contrevenant<br />

aux dispositions de l'article 59.2 <strong>du</strong> Code des professions;<br />

Chef n o 7 : A in<strong>du</strong>it son client en erreur en lui <strong>la</strong>issant croire qu'une requête serait<br />

présentée le ou vers le 23 septembre 2005, alors qu'aucune telle requête<br />

n'a été pro<strong>du</strong>ite au dossier de <strong>la</strong> Cour, contrevenant ainsi aux dispositions<br />

de l'article 59.2 <strong>du</strong> Code des professions.<br />

AVIS DE RADIATION<br />

Dossier n o : 06-08-02427<br />

AVIS est <strong>par</strong> les présentes donné que MONSIEUR JORDI QUINTIN-VEZINA<br />

(n o de membre : 201877-2), ayant exercé <strong>la</strong> profession d'avocat dans les districts de<br />

Saint-Hyacinthe, Bedford et Montréal, a été déc<strong>la</strong>ré coupable, le 13 novembre 2008, <strong>par</strong><br />

le Conseil de discipline <strong>du</strong> <strong>Barreau</strong> <strong>du</strong> <strong>Québec</strong>, d’infractions commises <strong>à</strong> Sherbrooke<br />

entre le 1er juin 2005 et le 2 novembre 2005, <strong>à</strong> savoir :<br />

Chef n o 1 :<br />

Chef n o 2 :<br />

A pro<strong>du</strong>it <strong>du</strong> cannabis (marijuana), commettant ainsi l'acte criminel<br />

prévu <strong>à</strong> l'article 7 (1) (2) b) de <strong>la</strong> Loi réglementant certaines drogues et<br />

autres substances;<br />

A eu en sa possession, en vue d'en faire le trafic, 2380 p<strong>la</strong>ns de<br />

cannabis, commettant ainsi l'acte criminel prévu <strong>à</strong> l'article 5 (2) (3) a)<br />

de Loi réglementant certaines drogues et autres substances.<br />

Le 4 mai 2009, le Conseil de discipline imposait <strong>à</strong> MONSIEUR JORDI QUINTIN-<br />

VEZINA une radiation <strong>du</strong> Tableau de l'Ordre pour une période de douze (12) ans sur<br />

chacun des chefs de <strong>la</strong> p<strong>la</strong>inte, ces périodes devant être purgées concurremment<br />

entre elles.<br />

Ces sanctions imposées <strong>par</strong> le Conseil de discipline étant exécutoires le 31 e jour de sa<br />

signification <strong>à</strong> l’intimé, selon l’article 158 <strong>du</strong> Code de professions, MONSIEUR JORDI<br />

QUINTIN-VEZINA est radié <strong>du</strong> Tableau de l’Ordre <strong>du</strong> <strong>Barreau</strong> <strong>du</strong> <strong>Québec</strong> pour une<br />

période de douze (12) ans <strong>à</strong> compter <strong>du</strong> 9 juin 2009.<br />

Le présent avis est donné en vertu de l’article 64.1 de <strong>la</strong> Loi sur le <strong>Barreau</strong> et des<br />

articles 156 alinéa 5 et 180 <strong>du</strong> Code des professions.<br />

Montréal, le 28 août 2009<br />

Directrice générale <strong>par</strong> intérim<br />

M e SYLVIE CHAMPAGNE<br />

Dossier n o : 06-08-02450<br />

Chef n o 1 : A fait preuve de négligence dans l'exécution <strong>du</strong> mandat que lui avait<br />

confié son client, contrevenant ainsi aux dispositions de l'article 3.03.01<br />

<strong>du</strong> Code de déontologie des avocats;<br />

Chef n o 2 :<br />

N'a pas ren<strong>du</strong> <strong>à</strong> son client des services professionnels d'une valeur totalisant<br />

au moins 994,00 $, soit <strong>la</strong> somme qu'elle avait réc<strong>la</strong>mée et reçue<br />

de ce dernier, dans le cadre des mandats qui lui avaient été confiés,<br />

s'appropriant ainsi <strong>la</strong> somme susdite ou une <strong>par</strong>tie importante de<br />

celle-ci, contrevenant aux dispositions de l'article 59.2 <strong>du</strong> Code des<br />

professions.<br />

Le 22 juin 2009, le Conseil de discipline imposait <strong>à</strong> MADAME CORINE VAN RENSSE-<br />

LAER une radiation <strong>du</strong> Tableau de l'Ordre pour une période de trois (3) mois et un (1)<br />

jour sur chacun des chefs 1 et 3 et six (6) mois sur le chef 2 de <strong>la</strong> p<strong>la</strong>inte 06-08-02448, de<br />

même qu’une période de radiation de six (6) mois sur chacun des chefs 1 et 7 et de neufs<br />

(9) mois sur chacun des chefs 2, 3, 4, 5 et 6 de <strong>la</strong> p<strong>la</strong>inte 06-08-02449, et une période<br />

de radiation de six (6) mois sur le chef 1 et neuf (9) mois sur le chef 2 de <strong>la</strong> p<strong>la</strong>inte<br />

06-08-02450, toutes ces périodes devant être purgées concurremment entre elles.<br />

Les sanctions imposées <strong>par</strong> le Conseil de discipline quant aux chefs 1 et 3 de <strong>la</strong> p<strong>la</strong>inte<br />

06-08-02448, quant aux chefs 1 et 7 de <strong>la</strong> p<strong>la</strong>inte 06-08-02449 et quant au chef 1 p<strong>la</strong>inte<br />

06-08-02450 étant exécutoires le 31 e jour de leur signification <strong>à</strong> l’intimée, selon l’article<br />

158 <strong>du</strong> Code de professions, MADAME CORINE VAN RENSSELAER est donc radiée<br />

<strong>du</strong> Tableau de l’Ordre <strong>du</strong> <strong>Barreau</strong> <strong>du</strong> <strong>Québec</strong> pour une période de six (6) mois, soit <strong>à</strong><br />

compter <strong>du</strong> 8 août 2009.<br />

Les sanctions imposées <strong>par</strong> le Conseil de discipline quant au chef 2 de <strong>la</strong> p<strong>la</strong>inte<br />

06-08-02448, quant aux chefs 2, 3, 4, 5 et 6 de <strong>la</strong> p<strong>la</strong>inte 06-08-02449 et quant au chef 2<br />

de <strong>la</strong> p<strong>la</strong>inte 06-08-02450 étant exécutoires dès leur signification <strong>à</strong> l’intimée, selon<br />

l’article 158 <strong>du</strong> Code de professions, MADAME CORINE VAN RENSSELAER est donc<br />

radiée <strong>du</strong> Tableau de l’Ordre <strong>du</strong> <strong>Barreau</strong> <strong>du</strong> <strong>Québec</strong> pour une période de neuf (9) mois,<br />

soit <strong>à</strong> compter <strong>du</strong> 8 juillet 2009.<br />

Le présent avis est donné en vertu de l’article 64.1 de <strong>la</strong> Loi sur le <strong>Barreau</strong> et des articles<br />

156 alinéa 5 et 180 <strong>du</strong> Code des professions.<br />

Montréal, le 17 août 2009<br />

Directrice générale <strong>par</strong> intérim<br />

M e SYLVIE CHAMPAGNE<br />

PR00411<br />

48 Octobre 2009<br />

PR00409<br />

Le Journal<br />

<strong>Barreau</strong> <strong>du</strong> <strong>Québec</strong>


AVIS DE RADIATION<br />

Dossiers n os : 06-08-02437, 06-08-02438, 06-08-02440<br />

et 06-08-02441<br />

AVIS est <strong>par</strong> les présentes donné que MONSIEUR WILLIAM RIGUTTO (n o de membre :<br />

183592-1), ayant exercé <strong>la</strong> profession d'avocat dans le district de Montréal, a été déc<strong>la</strong>ré<br />

coupable les 5 février, 18 et 19 mars 2009, <strong>par</strong> le Conseil de discipline <strong>du</strong> <strong>Barreau</strong> <strong>du</strong><br />

<strong>Québec</strong>, d’infractions commises <strong>à</strong> Montréal entre les mois de juillet 1994 et 19 mai 2005<br />

<strong>à</strong> savoir :<br />

Dossier n o : 06-08-02437<br />

Chef n o 1 A été négligent dans l’exécution <strong>du</strong> mandat que lui avait confié sa<br />

cliente en faisant défaut de contester une action dans un dossier de <strong>la</strong><br />

Cour <strong>du</strong> <strong>Québec</strong>, contrevenant ainsi aux dispositions de l’article 3.03.01<br />

<strong>du</strong> Code de déontologie des avocats;<br />

Chef n o 2 :<br />

Chef n o 3 :<br />

A été négligent dans l’exécution <strong>du</strong> mandat que lui avait confié sa<br />

cliente en faisant défaut de régler une réc<strong>la</strong>mation suite <strong>à</strong> un jugement<br />

ren<strong>du</strong> dans un dossier de <strong>la</strong> Cour <strong>du</strong> <strong>Québec</strong>, contrevenant ainsi aux<br />

dispositions de l’article 3.03.01 <strong>du</strong> Code de déontologie des avocats;<br />

A utilisé <strong>à</strong> des fins autres que celle pour <strong>la</strong>quelle elle avait été reçue,<br />

<strong>la</strong> somme de 29 919,74 $ <strong>à</strong> même <strong>la</strong> somme de 30 000,00 $ que lui avait<br />

remis sa cliente et qui devait servir <strong>à</strong> régler une réc<strong>la</strong>mation suite <strong>à</strong> un<br />

jugement ren<strong>du</strong> dans un dossier de <strong>la</strong> Cour <strong>du</strong> <strong>Québec</strong>, contrevenant<br />

ainsi aux dispositions de l’article 59.2 <strong>du</strong> Code des professions.<br />

Dossier n o : 06-08-02438<br />

Chef n o 2 : A utilisé <strong>à</strong> des fins autres que celles pour lesquelles elle lui avait été<br />

remise <strong>la</strong> somme de 17 000 $ qui lui avait été remise <strong>par</strong> une compagnie,<br />

pour le bénéfice de ses clients et qui devait servir au règlement<br />

d’une réc<strong>la</strong>mation dans un dossier de <strong>la</strong> Cour supérieure <strong>du</strong> <strong>Québec</strong>,<br />

contrevenant ainsi aux dispositions de l’article 59.2 <strong>du</strong> Code des<br />

professions;<br />

Chef n o 3 :<br />

A fait une déc<strong>la</strong>ration en faits <strong>la</strong> sachant fausse, en faisant <strong>par</strong>venir<br />

au vérificateur d’une compagnie une lettre <strong>par</strong> <strong>la</strong>quelle il confirmait<br />

détenir <strong>la</strong> somme de 17 000 $ en fidéicommis, alors qu’il avait déj<strong>à</strong><br />

utilisé cette somme <strong>à</strong> des fins autres que celles pour lesquelles elle lui<br />

avait été remise, contrevenant ainsi aux dispositions de l’article 4.02.01<br />

d) <strong>du</strong> Code de déontologie des avocats.<br />

Dossier n o : 06-08-02440<br />

Chef n o 1 : A utilisé <strong>à</strong> des fins autres que celles pour lesquelles elle était destinée,<br />

<strong>la</strong> somme de 9 500,00 $ reçue de sa cliente et qui devait servir <strong>à</strong><br />

régler un litige dans un dossier de <strong>la</strong> Cour supérieure <strong>du</strong> <strong>Québec</strong>,<br />

contrevenant ainsi aux dispositions de l'article 59.2 <strong>du</strong> Code des<br />

professions.<br />

Dossier n o : 06-08-02441<br />

Chef n o 1 : A été négligent dans l’exécution <strong>du</strong> mandat que lui avait confié ses<br />

clients en faisant défaut de contester une demande dans un dossier<br />

de <strong>la</strong> Cour supérieure <strong>du</strong> <strong>Québec</strong>, contrevenant ainsi aux dispositions<br />

de l’article 3.03.01 <strong>du</strong> Code de déontologie des avocats;<br />

Chef n o 5 : N’a pas ren<strong>du</strong> <strong>à</strong> ses clients, des services professionnels utiles d’une<br />

valeur d’au moins 1 000,00 $, qu’il avait réc<strong>la</strong>mée et reçue de ces<br />

derniers <strong>à</strong> titre d’avance d’honoraires, s’appropriant <strong>la</strong> totalité de cette<br />

somme, contrevenant ainsi aux dispositions de l’article 59.2 <strong>du</strong> Code<br />

des professions.<br />

Les 9, 10, 15 et 17 juillet 2009 le Conseil de discipline imposait <strong>à</strong> MONSIEUR WILLIAM<br />

RIGUTTO une radiation permanente <strong>du</strong> Tableau de l'Ordre sur les chefs 1 <strong>à</strong> 3 de <strong>la</strong><br />

p<strong>la</strong>inte numéro 06-08-02437, sur les chefs 2 et 3 de <strong>la</strong> p<strong>la</strong>inte numéro 06-08-02438, sur<br />

le seul chef de <strong>la</strong> p<strong>la</strong>inte 06-08-02440 et sur les chefs 1 et 5 de <strong>la</strong> p<strong>la</strong>inte 06-08-02441.<br />

Cette sanction imposée <strong>par</strong> le Conseil de discipline étant exécutoire dès le jours de sa<br />

signification <strong>à</strong> l’intimé, selon l’article 158 <strong>du</strong> Code des professions, MONSIEUR<br />

WILLIAIM RIGUTTO est radié <strong>du</strong> Tableau de l’Ordre <strong>du</strong> <strong>Barreau</strong> <strong>du</strong> <strong>Québec</strong> de façon<br />

permanente <strong>à</strong> compter <strong>du</strong> 3 septembre 2009.<br />

AVIS DE RADIATION<br />

Dossier n o : 06-04-01882<br />

AVIS est <strong>par</strong> les présentes donné que MONSIEUR GERALD LAFRENIERE (n o de membre<br />

: 179327-6), ayant exercé <strong>la</strong> profession d'avocat dans les districts de Longueuil<br />

et Montréal, a été déc<strong>la</strong>ré coupable, le 30 novembre 2006, <strong>par</strong> le Conseil de discipline<br />

<strong>du</strong> <strong>Barreau</strong> <strong>du</strong> <strong>Québec</strong>, d’une infraction commise <strong>à</strong> St-Hubert en 2002, <strong>à</strong> savoir :<br />

Chef n o 12 :<br />

A falsifié les en-têtes de factures déj<strong>à</strong> envoyées dans le but de justifier<br />

son action personnelle contre le représentant de sa cliente, contrevenant<br />

ainsi aux articles 4.02.01 c) e) et 3.00.01 <strong>du</strong> Code de déontologie<br />

des avocats.<br />

Le 15 novembre 2007, le Conseil de discipline imposait <strong>à</strong> MONSIEUR GERALD<br />

LAFRENIERE une radiation <strong>du</strong> Tableau de l'Ordre pour une période de quatre (4) mois<br />

sur ce chef de <strong>la</strong> p<strong>la</strong>inte.<br />

Le 26 juin 2009, le Tribunal des professions infirmait <strong>par</strong>tiellement <strong>la</strong> décision sur<br />

culpabilité <strong>du</strong> Conseil de discipline ren<strong>du</strong>e le 30 novembre 2006 et maintenait le verdict<br />

de culpabilité sur le chef 12 en autant que sont concernés les articles 3.00.01 et<br />

4.02.01 e) <strong>du</strong> Code de déontologie des avocats. À cette même date, le Tribunal des<br />

professions infirmait <strong>la</strong> décision sur sanction <strong>du</strong> Conseil de discipline ren<strong>du</strong>e le<br />

15 novembre 2007, et substituait <strong>la</strong> sanction imposée sur le chef 12 <strong>à</strong> une période<br />

de radiation temporaire de deux (2) mois sur ce chef de <strong>la</strong> p<strong>la</strong>inte.<br />

La susdite sanction imposée <strong>par</strong> le Tribunal des professions étant exécutoire dès <strong>la</strong><br />

signification <strong>du</strong> jugement <strong>du</strong> Tribunal des professions <strong>à</strong> l’intimé, selon l’article 158 <strong>du</strong><br />

Code de professions, MONSIEUR GERALD LAFRENIERE est radié <strong>du</strong> Tableau de<br />

l’Ordre <strong>du</strong> <strong>Barreau</strong> <strong>du</strong> <strong>Québec</strong> pour une période de deux (2) mois <strong>à</strong> compter <strong>du</strong><br />

30 juin 2009.<br />

PR00410<br />

Montréal, le 17 août 2009<br />

Directrice générale <strong>par</strong> intérim<br />

M e SYLVIE CHAMPAGNE<br />

AVIS DE LIMITATION<br />

DU DROIT D’EXERCICE<br />

Dossier n o : 4011-0002<br />

AVIS est <strong>par</strong> les présentes donné que M E JACK HENDLER (n o de membre : (177246-5),<br />

qui exerce <strong>la</strong> profession d’avocat dans le district de Montréal, a fait l’objet d’une décision<br />

<strong>du</strong> Comité d’inspection professionnelle <strong>du</strong> <strong>Barreau</strong> <strong>du</strong> <strong>Québec</strong> <strong>à</strong> <strong>la</strong> suite d’un rapport <strong>du</strong><br />

Service de l’inspection professionnelle portant sur sa compétence professionnelle.<br />

Le 3 mars 2009, le Comité d’inspection professionnelle ordonnait, en vertu de l’article 22<br />

<strong>du</strong> Règlement sur l’inspection professionnelle des avocats, <strong>la</strong> limitation <strong>du</strong> droit<br />

de pratique de M E JACK HENDLER pendant <strong>la</strong> <strong>du</strong>rée d’un stage de perfectionnement,<br />

sauf en ce qui concerne <strong>la</strong> pratique <strong>du</strong> droit de <strong>la</strong> famille.<br />

Le Comité d’inspection professionnel ayant ordonné l’exécution de <strong>la</strong> décision dès sa<br />

signification, le droit de pratique de M E JACK HENDLER est limité <strong>à</strong> compter <strong>du</strong><br />

6 mars 2009, sous réserve d’une décision <strong>du</strong> Comité d’inspection professionnelle prise<br />

en vertu de l’article 13 <strong>du</strong> Règlement sur les stages de perfectionnement <strong>du</strong> <strong>Barreau</strong><br />

<strong>du</strong> <strong>Québec</strong>, statuant sur <strong>la</strong> validité <strong>du</strong> stage qui a été complété.<br />

Le présent avis est donné en vertu de l’article 64.1 de <strong>la</strong> Loi sur le <strong>Barreau</strong> et de l’article<br />

182.9 <strong>du</strong> Code des professions.<br />

Le présent avis est donné en vertu de l’article 64.1 de <strong>la</strong> Loi sur le <strong>Barreau</strong> et des articles<br />

156 alinéa 5 et 180 <strong>du</strong> Code des professions.<br />

Montréal, le 14 septembre 2009<br />

Directeur général<br />

M e JACQUES HOULE<br />

Montréal, le 27 août 2009<br />

Directrice générale <strong>par</strong> intérim<br />

M e SYLVIE CHAMPAGNE<br />

PR00415<br />

PR00412<br />

Le Journal<br />

<strong>Barreau</strong> <strong>du</strong> <strong>Québec</strong><br />

49 Octobre 2009


AVIS DE RÉVOCATION DE PERMIS<br />

Dossier n o : 06-08-02397<br />

AVIS DE RADIATION PROVISOIRE<br />

Dossier n o : 06-09-02485<br />

AVIS est <strong>par</strong> les présentes donné que MONSIEUR MARC-ANDRE BOULIANNE<br />

(n o de membre : 174083-1), ayant exercé <strong>la</strong> profession d'avocat dans le district de<br />

<strong>Québec</strong>, a été déc<strong>la</strong>ré coupable, le 2 février 2009, <strong>par</strong> le Conseil de discipline <strong>du</strong><br />

<strong>Barreau</strong> <strong>du</strong> <strong>Québec</strong>, de l’infraction suivante :<br />

Chef n o 1 : A fait défaut, depuis le 14 août 2006, de respecter <strong>la</strong> condition de<br />

réinscription au Tableau de l’Ordre des avocats, que lui avait imposée<br />

le Comité des requêtes <strong>du</strong> <strong>Barreau</strong> <strong>du</strong> <strong>Québec</strong>, <strong>par</strong> décision en date <strong>du</strong><br />

2 juin 2006 ainsi libellée : « de suivre, <strong>à</strong> ses frais, les cours de l’École<br />

professionnelle <strong>du</strong> <strong>Barreau</strong>, comme auditeur libre, dès <strong>la</strong> prochaine<br />

session débutant en août ou septembre 2006 avec une attestation<br />

de présence émise <strong>par</strong> <strong>la</strong> direction », contrevenant ainsi <strong>à</strong> l’article 59.2<br />

<strong>du</strong> Code des professions.<br />

Le 9 juin 2009, le Conseil de discipline imposait <strong>à</strong> MONSIEUR MARC-ANDRE<br />

BOULIANNE <strong>la</strong> révocation de son permis d’exercice.<br />

Cette sanction imposée <strong>par</strong> le Conseil de discipline étant exécutoire dès sa signification<br />

<strong>à</strong> l’intimé, selon l’article 158 <strong>du</strong> Code de professions, le permis d’exercice de MONSIEUR<br />

MARC-ANDRE BOULIANNE est révoqué <strong>à</strong> compter <strong>du</strong> 12 juin 2009.<br />

Le présent avis est donné en vertu de l’article 64.1 de <strong>la</strong> Loi sur le <strong>Barreau</strong> et de l’article<br />

180 <strong>du</strong> Code des professions.<br />

PRENEZ AVIS que <strong>par</strong> décision ren<strong>du</strong>e le 27 mai 2009 dans le dossier disciplinaire<br />

06-09-02485, le Conseil de discipline <strong>du</strong> <strong>Barreau</strong> <strong>du</strong> <strong>Québec</strong> a ordonné <strong>la</strong> radiation<br />

provisoire <strong>du</strong> Tableau de l’Ordre de M. ALEXANDRE MONTAMBAULT (n o de membre<br />

190891-0), ayant exercé <strong>la</strong> profession d’avocat dans les districts de Montréal et de Saint-<br />

François, jusqu’<strong>à</strong> ce que <strong>la</strong> décision finale intervienne sur <strong>la</strong> p<strong>la</strong>inte susmentionnée.<br />

Les actes reprochés <strong>à</strong> M. ALEXANDRE MONTAMBAULT sont notamment de, entre le ou<br />

vers le 30 novembre 2006 et le ou vers le 22 avril 2009, s’être ren<strong>du</strong> coupable<br />

d’appropriation et/ou d’utilisation sans droit de différentes sommes d’argent totalisant<br />

113 579 $ principalement constituée de <strong>la</strong> totalité des fonds ap<strong>par</strong>tenant <strong>à</strong> ses clients; de<br />

s’être livré <strong>à</strong> différentes fausses représentations tant <strong>à</strong> l’égard de ses client qu’<strong>à</strong> l’égard<br />

d’un syndic-adjoint; d’avoir entravé l’enquête <strong>du</strong> syndic-adjoint et/ou d’avoir trompé le<br />

syndic-adjoint <strong>par</strong> des réticences et/ou fausses déc<strong>la</strong>rations; et d’avoir utilisé l’argent<br />

de son compte en fidéicommis afin d’acquitter plusieurs comptes personnels.<br />

M. ALEXANDRE MONTAMBAULT est donc radié provisoirement <strong>du</strong> Tableau de<br />

l’Ordre <strong>du</strong> <strong>Barreau</strong> <strong>du</strong> <strong>Québec</strong>, <strong>à</strong> compter <strong>du</strong> 27 mai 2009 et ce, jusqu’<strong>à</strong> décision<br />

finale sur <strong>la</strong> p<strong>la</strong>inte disciplinaire portée contre lui, <strong>à</strong> moins que le Conseil n'en décide<br />

autrement.<br />

Le présent avis est donné en vertu de l'article 64.1 de <strong>la</strong> Loi sur le <strong>Barreau</strong> et des articles<br />

133 et 180 <strong>du</strong> Code des professions.<br />

Montréal, le 28 août 2009<br />

Directrice générale <strong>par</strong> intérim<br />

M e SYLVIE CHAMPAGNE<br />

Montréal, le 31 août 2009<br />

Directrice générale <strong>par</strong> intérim<br />

M e SYLVIE CHAMPAGNE<br />

PR00413<br />

PR00414<br />

50 Octobre 2009<br />

Le Journal<br />

<strong>Barreau</strong> <strong>du</strong> <strong>Québec</strong>


Dans les associations<br />

Association québécoise des avocats<br />

et avocates de <strong>la</strong> défense (AQAAD)<br />

Colloque annuel<br />

Sous <strong>la</strong> présidence d’honneur <strong>du</strong> juge Thomas Cromwell, Cour suprême <strong>du</strong> Canada<br />

Date : <strong>du</strong> 3 au 5 février 2010<br />

Lieu : Orford<br />

Préa<strong>la</strong>ble : être membre de l’AQAAD.<br />

Pour renouveler votre adhésion ou devenir membre,<br />

vous devez payer <strong>la</strong> cotisation de 50 $. Le formu<strong>la</strong>ire est disponible<br />

sur le site Web de l’AQAAD (sous <strong>la</strong> rubrique À propos,<br />

puis sous l’onglet Cotisation).<br />

www.aqaad.com<br />

Association des Jeunes <strong>Barreau</strong>x <strong>du</strong> <strong>Québec</strong> (AJBQ)<br />

À noter <strong>à</strong> votre agenda – Congrès de l’AJBQ<br />

2 e édition : « L’incontournable ! Le congrès <strong>à</strong> prix mini 2010 »<br />

Date : <strong>du</strong> 25 au 27 février 2010<br />

Lieu : ALT Hôtel, Quartier Dix 30, Brossard<br />

Note : 15 heures de formation accréditée<br />

De plus amples renseignements suivront sous peu.<br />

Visitez le http://ajbq.net<br />

Association québécoise des avocats et avocates<br />

en droit de l’immigration (AQAADI)<br />

Congrès<br />

Date : 23 et 24 octobre 2009<br />

Lieu : Centre Mont Royal, 2200, rue Mansfield, Montréal<br />

Pour obtenir des renseignements : M me Marie-Ève Leblond,<br />

514 954-3400, poste 3248 ou 1 800 8495, poste 3248,<br />

meleblond@barreau.qc.ca<br />

Visitez le site Web de l’AQAADI : www.aqaadi.com<br />

Association des avocats de <strong>la</strong> défense de Montréal (AADM)<br />

Colloque : L'expertise médicolégale au service de <strong>la</strong> <strong>justice</strong><br />

Date : 5 et 6 novembre 2009<br />

Lieu : Centre des Congrès Pa<strong>la</strong>ce, 1717, boulevard Le Corbusier, Chomedey, Laval<br />

Coût (taxes incluses) : pour les membres : 325 $,<br />

pour les membres depuis moins de cinq ans : 250 $,<br />

pour les étudiants et les stagiaires : 175 $,<br />

pour les non-membres : 500 $.<br />

Programme complet et formu<strong>la</strong>ire d'inscription www.aadm.ca<br />

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Partie d'huîtres annuelle<br />

Date : 12 novembre 2009<br />

Lieu : Magnan, 2602, rue St-Patrick, Montréal<br />

Coût : 85 $ service et taxes incluses<br />

Pour information : M me Diane Poirier, 514 678-0470, info@aadm.ca<br />

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éprouve des difficultés n’hésitez pas <strong>à</strong> le guider<br />

vers le PAMBA. Il y trouvera un accès gratuit<br />

et confidentiel <strong>à</strong> des services de psychothérapie<br />

et <strong>à</strong> des groupes d’entraide.<br />

Regroupement des praticiens <strong>du</strong> droit des marques de commerce (RPM)<br />

Conférence : Cessions de marques de commerce :<br />

Ouvrons l’œil et le bon !<br />

Date : 15 octobre 2009, de 12 h 30 <strong>à</strong> 14 h<br />

Lieu : Bureaux de Montréal, <strong>Québec</strong> et Ottawa de Fasken, Martineau, Dumoulin<br />

Montréal : Tour de <strong>la</strong> Bourse, 800, P<strong>la</strong>ce Victoria, 37 e étage;<br />

<strong>Québec</strong> : 140, boul. Grande Allée, bureau 800;<br />

Ottawa : 55, rue Metcalfe, bureau 1300<br />

(Les trois salles de conférence seront reliées <strong>par</strong> vidéoconférence)<br />

Coût : 30 $<br />

Le nombre de p<strong>la</strong>ces est limité <strong>à</strong> 45 personnes <strong>à</strong> Montréal, <strong>à</strong> 10 personnes <strong>à</strong> <strong>Québec</strong><br />

et <strong>à</strong> 15 personnes <strong>à</strong> Ottawa.<br />

Note : formation reconnue <strong>par</strong> le <strong>Barreau</strong> <strong>du</strong> <strong>Québec</strong> (1,5 heure)<br />

Pour information : M me Lyne Daigle, 514 954-3471 ou 1 800 361-8495, poste 3471<br />

ou ldaigle@barreau.qc.ca<br />

Le Journal<br />

<strong>Barreau</strong> <strong>du</strong> <strong>Québec</strong><br />

PAMBA<br />

Montréal: 514.286.0831 Extérieur : 1 800.74PAMBA<br />

www.barreau.qc.ca/pamba<br />

Programme d’Aide aux Membres<br />

<strong>du</strong> <strong>Barreau</strong> <strong>du</strong> <strong>Québec</strong>, <strong>à</strong> leurs conjoints,<br />

et aux stagiaires et étudiants<br />

de l’École <strong>du</strong> <strong>Barreau</strong><br />

51 Octobre 2009


52 Octobre 2009<br />

Le Journal<br />

<strong>Barreau</strong> <strong>du</strong> <strong>Québec</strong>


TAUX D’INTÉRÊT<br />

Article 28 de <strong>la</strong> Loi sur le ministère <strong>du</strong> Revenu<br />

RÉFÉRENCE TAUX DATE DE MISE EN VIGUEUR<br />

(1993), G.O. I, 25, 2708 8 % Le 1 er juillet 1993<br />

(1993), G.O. I, 39, 4071 8 % Le 1 er octobre 1993<br />

(1993), G.O. I, 51, 5252 8 % Le 1 er janvier 1994<br />

(1994), G.O. I, 12, 545 7 % Le 1 er avril 1994<br />

(1994), G.O. I, 25, 969 9 % Le 1 er juillet 1994<br />

(1994), G.O. I, 38, 1436 10 % Le 1 er octobre 1994<br />

(1994), G.O. I, 52, 2009 9 % Le 1 er janvier 1995<br />

(1995), G.O. I, 12, 356 11 % Le 1 er avril 1995<br />

(1995), G.O. I, 26, 883 12 % Le 1 er juillet 1995<br />

(1995), G.O. I, 39, 1144 10 % Le 1 er octobre 1995<br />

(1995), G.O. I, 52, 1398 10 % Le 1 er janvier 1996<br />

(1996), G.O. I, 13, 323 9 % Le 1 er avril 1996<br />

(1996), G.O. I, 26, 728 10 % Le 1 er juillet 1996<br />

(1996), G.O. I, 39, 1140 9 % Le 1 er octobre 1996<br />

(1996), G.O. I, 52, 1564 8 % Le 1 er janvier 1997<br />

(1997), G.O. I, 13, 322 8 % Le 1 er avril 1997<br />

(1997), G.O. I, 27, 769 8 % Le 1 er juillet 1997<br />

(1997), G.O. I, 39, 1446 8 % Le 1 er octobre 1997<br />

(1997), G.O. I, 51, 1683 8 % Le 1 er janvier 1998<br />

(1998), G.O. I, 12, 309 9 % Le 1 er avril 1998<br />

(1998), G.O. I, 26, 823 9 % Le 1 er juillet 1998<br />

(1998), G.O. I, 39, 1137 9 % Le 1 er octobre 1998<br />

(1998), G.O. I, 51, 1411 10 % Le 1 er janvier 1999<br />

(1999), G.O. I, 12, 274 10 % Le 1 er avril 1999<br />

(1999), G.O. I, 26, 683 9 % Le 1 er juillet 1999<br />

(1999), G.O. I, 39, 987 9 % Le 1 er octobre 1999<br />

(1999), G.O. I, 52, 1295 9 % Le 1 er janvier 2000<br />

(2000), G.O. I, 12, 291 10 % Le 1 er avril 2000<br />

(2000), G.O. I, 25, 659 10 % Le 1 er juillet 2000<br />

(2000), G.O. I, 38, 954 10 % Le 1 er octobre 2000<br />

(2000), G.O. I, 52, 1276 10 % Le 1 er janvier 2001<br />

(2001), G.O. I, 13, 374 10 % Le 1 er avril 2001<br />

(2001), G.O. I, 26, 787 10 % Le 1 er juillet 2001<br />

(2001), G.O. I, 39,1069 9 % Le 1 er octobre 2001<br />

(2001), G.O. I, 52, 1450 8 % Le 1 er janvier 2002<br />

(2002), G.O. I, 13, 382 7 % Le 1 er avril 2002<br />

(2002), G.O. I, 25, 760 7 % Le 1 er juillet 2002<br />

(2002), G.O. I, 39, 1139 7 % Le 1 er octobre 2002<br />

(2002), G.O. I, 52, 1492 7 % Le 1 er janvier 2003<br />

(2003), G.O. I, 13, 345 7 % Le 1 er avril 2003<br />

(2003), G.O. I, 26, 706 8 % Le 1 er juillet 2003<br />

(2003), G.O. I, 39, 1027 8 % Le 1 er octobre 2003<br />

(2003), G.O. l, 52, 1320 7 % Le 1 er janvier 2004<br />

(2004), G.O. I, 13, 314 7 % Le 1 er avril 2004<br />

(2004), G.O. I, 26, 634 7 % Le 1 er juillet 2004<br />

(2004), G.O. I, 39, 961 7 % Le 1 er octobre 2004<br />

(2004), G.O. I, 53, 1322 7 % Le 1 er janvier 2005<br />

(2005), G.O. I, 12, 287 7 % Le 1 er avril 2005<br />

(2005), G.O. I, 25, 594 7 % Le 1 er juillet 2005<br />

(2005), G.O. I, 38, 834 7 % Le 1 er octobre 2005<br />

(2005), G.O. I, 52, 1113 8 % Le 1 er janvier 2006<br />

(2006), G.O. I, 12, 311 8 % Le 1 er avril 2006<br />

(2006), G.O. I, 26, 736 9 % Le 1 er juillet 2006<br />

(2006), G.O. I, 39, 1041 9 % Le 1 er octobre 2006<br />

(2006), G.O. I, 51, 1342 9 % Le 1 er janvier 2007<br />

(2007), G.O. I, 12, 303 9 % Le 1 er avril 2007<br />

(2007), G.O. I, 25, 583 9 % Le 1 er juillet 2007<br />

(2007), G.O. I, 38, 854 9 % Le 1 er octobre 2007<br />

(2007), G.O. I, 51, 1130 9 % Le 1 er janvier 2008<br />

(2008), G.O. I, 12, 241 9 % Le 1 er avril 2008<br />

(2008), G.O. I, 25, 533 8 % Le 1 er juillet 2008<br />

(2008), G.O. I, 38, 792 8 % Le 1 er octobre 2008<br />

(2009), G.O. I, 51, 1083 7 % Le 1 er janvier 2009<br />

(2009), G.O. I, 11, 322 6 % Le 1 er avril 2009<br />

(2009), G.O. I, 24, 622 5 % Le 1 er juillet 2009<br />

Journal <strong>du</strong> <strong>Barreau</strong> - Octobre 2009<br />

Rédactrice en chef<br />

Martine Boivin<br />

Journalistes et col<strong>la</strong>borateurs<br />

de <strong>la</strong> présente édition<br />

Rogerio Barbosa, M e Louis Baribeau,<br />

M e Mé<strong>la</strong>nie Beaudoin, M e Constance Connie<br />

Byrne, Pascal Élie, M e Frédéric Gouin,<br />

Emmanuelle Gril, M e Jean-C<strong>la</strong>ude Hébert,<br />

Johanne Landry, Sylvain Légaré, Lisa Marie<br />

Noël, Rol<strong>la</strong>nde Parent, Alix Renaud,<br />

M e Philippe Samson<br />

Révision linguistique et correction d’épreuves<br />

Nathalie Savard<br />

Le Journal de <strong>la</strong> communauté juridique est<br />

publié <strong>par</strong> :<br />

<strong>Barreau</strong> <strong>du</strong> <strong>Québec</strong><br />

Maison <strong>du</strong> <strong>Barreau</strong><br />

445, boul. Saint-Laurent<br />

Montréal (QC) H2Y 3T8<br />

Directrice des communications<br />

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Assistante aux communications<br />

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Tirage : 28 500 exemp<strong>la</strong>ires<br />

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Publipostage auprès des quelque 21 000 membres<br />

<strong>du</strong> <strong>Barreau</strong> <strong>du</strong> <strong>Québec</strong> et autres représentants<br />

de <strong>la</strong> communauté juridique (magistrats,<br />

juristes, professeurs de droit, chercheurs, etc.).<br />

Afin d’assurer <strong>la</strong> protection <strong>du</strong> public, le <strong>Barreau</strong><br />

<strong>du</strong> <strong>Québec</strong> maximise les liens de confiance entre<br />

les avocats et les avocates, le public et l’État.<br />

Pour ce faire, le <strong>Barreau</strong> surveille l’exercice de <strong>la</strong><br />

profession, soutient les membres dans l’exercice<br />

<strong>du</strong> droit, favorise le sentiment d’ap<strong>par</strong>tenance<br />

et fait <strong>la</strong> promotion de <strong>la</strong> primauté <strong>du</strong> droit.<br />

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masculine désigne, lorsque le contexte s’y<br />

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Journal <strong>du</strong> <strong>Barreau</strong><br />

445, boul. Saint-Laurent<br />

Montréal (QC) H2Y 3T8<br />

www.barreau.qc.ca/journal<br />

RECYCLABLE<br />

ENTRECROISÉ 25 (SOLUTION PAGE 55)<br />

Le Journal<br />

<strong>Barreau</strong> <strong>du</strong> <strong>Québec</strong><br />

53 Octobre 2009


Petites annonces<br />

54 Octobre 2009<br />

Le Journal<br />

<strong>Barreau</strong> <strong>du</strong> <strong>Québec</strong>


Solution Entrecroisé 25<br />

Le Journal<br />

<strong>Barreau</strong> <strong>du</strong> <strong>Québec</strong><br />

55 Octobre 2009


56 Octobre 2009<br />

Le Journal<br />

<strong>Barreau</strong> <strong>du</strong> <strong>Québec</strong>

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