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À LA SANTÉ MENTALE

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RAPPORT RE<strong>LA</strong>TIF<br />

<strong>À</strong> <strong>LA</strong> <strong>SANTÉ</strong> <strong>MENTALE</strong><br />

Michel <strong>LA</strong>FORCADE<br />

Directeur Général de l’Agence Régionale de Santé<br />

Nouvelle Aquitaine<br />

Octobre 2016


2


AVANT-PROPOS 5<br />

INTRODUCTION 13<br />

I – AMÉLIORER LES PARCOURS DE SOINS ET DE VIE DES PERSONNES MA<strong>LA</strong>DES 43<br />

1.1 Les constats en matière de parcours de soins et de vie 44<br />

1.1.1 Les constats en matière de parcours de soins : une hétérogénéité de pratiques et de moyens 44<br />

1.1.2 Les constats en matière de parcours de vie : la nécessité de renforcer l’accès aux droits et la<br />

qualité de l’accompagnement 54<br />

1.2 Les propositions destinées à éviter les ruptures de prise en charge et à améliorer les<br />

parcours de santé et de vie 58<br />

1.2.1. Les propositions d’ordre général : des dispositifs et des collaborations entre les acteurs à<br />

renforcer 58<br />

1.2.2 Les propositions spécifiques concernant certains types de publics 63<br />

II – FAIRE ÉVOLUER LES PRATIQUES PROFESSIONNELLES, LES MÉTIERS ET <strong>LA</strong> FORMATION 69<br />

2.1 Les constats en matière de pratiques professionnelles, de métiers et de formations 69<br />

2.1.1 Les constats relatifs aux formations 69<br />

2.1.2 Les constats relatifs aux pratiques professionnelles 70<br />

2.2 Les propositions destinées à faire évoluer les pratiques professionnelles, les métiers et<br />

la formation 70<br />

2.2.1 Les propositions relatives aux formations 70<br />

2.2.2 Les propositions relatives aux pratiques professionnelles 74<br />

III – PROMOUVOIR ET RENFORCER <strong>LA</strong> CITOYENNETÉ DES PERSONNES MA<strong>LA</strong>DES 76<br />

3.1 Les constats relatifs à la citoyenneté des personnes malades et à la déstigmatisation de<br />

la maladie mentale 76<br />

3.1.1 Les constats en matière de citoyenneté et de droits des usagers 76<br />

3.1.2 Les constats relatifs à la déstigmatisation de la maladie mentale 77<br />

3.2 Les propositions destinées à renforcer la citoyenneté et les droits des personnes<br />

malades, et à lutter contre la stigmatisation de la maladie mentale 78<br />

3.2.1 Les propositions destinées à renforcer la citoyenneté des personnes malades 78<br />

3.2.2 Les propositions destinées à renforcer les droits des usagers de la psychiatrie 78<br />

3.2.3 Les propositions destinées à lutter contre la stigmatisation de la maladie mentale 79<br />

3


IV – DÉFINIR ET METTRE EN P<strong>LA</strong>CE <strong>LA</strong> NOUVELLE ORGANISATION TERRITORIALE DE <strong>LA</strong><br />

POLITIQUE DE <strong>SANTÉ</strong> <strong>MENTALE</strong> : UN PANIER DE SERVICES INDISPENSABLES DANS TOUS LES<br />

TERRITOIRES 81<br />

4.1 Le secteur psychiatrique rénové dans le cadre du projet territorial de santé mentale 84<br />

4.1.1 Des missions reprécisées 85<br />

4.1.2 Des dispositifs et services diversifiés indispensables dans chaque projet territorial de santé<br />

mentale 87<br />

4.2 Le rôle et les besoins des agences régionales de santé dans l’organisation territoriale de<br />

la politique de santé mentale 102<br />

4.2.1 Le rôle des agences régionales de santé dans l’organisation territoriale de la politique de santé<br />

mentale 102<br />

4.2.2 Les besoins des agences régionales de santé, en termes d’appuis et d’outils, pour mettre en<br />

œuvre cette évolution de l’organisation territoriale de la politique de santé mentale 106<br />

CONCLUSION 112<br />

GLOSSAIRE 114<br />

ANNEXES 116<br />

Lettre de mission 116<br />

Personnes auditionnées 118<br />

Dispositifs innovants 138<br />

Articles 69 et suivants de la loi de modernisation de notre système de santé 183<br />

REMERCIEMENTS 190<br />

4


AVANT-PROPOS<br />

Conformément aux demandes exprimées dans la lettre de mission de Madame<br />

Marisol Touraine, Ministre des affaires sociales, de la santé et des droits de femmes, en<br />

date du 27 novembre 2014, le présent document comporte quelques traits originaux.<br />

Ces dernières années, de nombreux rapports sur la santé mentale et la<br />

psychiatrie ont présenté des constats étayés et proposé des recommandations souvent<br />

convergentes. Il ne s’agit donc pas pour l’essentiel d’en inventer de nouveaux mais<br />

plutôt d’élaborer des réponses concrètes permettant d’accompagner la mise en œuvre de<br />

la loi de modernisation de notre système de santé. La question n’est pas tant de redire<br />

dans quel sens doit évoluer le système de santé que de proposer comment y parvenir,<br />

avec quels leviers, quelles alliances, quelles coopérations entre acteurs, quelles méthodes<br />

et quels moyens.<br />

Cette réflexion s’articule autour de quelques idées :<br />

1) La santé mentale et la psychiatrie constituent un enjeu de santé<br />

majeur : une personne sur cinq sera un jour atteinte d’une maladie psychique. Classés au<br />

troisième rang des maladies après les cancers et les pathologies cardiovasculaires, les<br />

troubles psychiques et les maladies mentales tiennent une place importante dans la vie<br />

d’au moins un quart de la population française, compte tenu de leurs conséquences sur<br />

l’entourage immédiat des patients 1 .<br />

2) Des innovations remarquables se font jour, souvent depuis plusieurs<br />

années, dans de multiples endroits du territoire national, témoignant de<br />

l’engagement et de la faculté d’adaptation des professionnels.<br />

Ce constat est vraisemblablement celui qui apparaît le plus frappant après 10<br />

mois d’auditions, de lectures et de déplacements. Cependant, la qualité de ces pratiques<br />

n’est en rien une garantie de leur connaissance par l’ensemble des acteurs nationaux.<br />

Nous avons même plutôt regretté que les meilleures solutions restent souvent<br />

confidentielles. Il s’agira donc de trouver les moyens de « porter à connaissance » ce qui<br />

se fait d’exemplaire.<br />

1 « Psychiatrie : mutations et perspectives », Actualité et dossier en santé publique n° 84, revue du Haut Conseil de Santé<br />

Publique, septembre 2013.<br />

5


Par ailleurs, des solutions d’excellence disséminées sur l’ensemble du territoire<br />

ne créent pas spontanément les conditions d’une généralisation à l’ensemble du pays.<br />

L’égalité d’accès de tous à des soins de qualité n’est donc pas assurée. Il faudra<br />

notamment créer les conditions pour qu’un même panier de services soit présent sur<br />

l’ensemble du territoire. L’enjeu consiste à passer d’expériences multiples et souvent<br />

probantes à une politique de santé plus homogène.<br />

3) Le parcours n’est pas un concept creux ni un mot galvaudé. Il est au<br />

contraire l’une des principales innovations de la loi de modernisation de notre<br />

système de santé et correspond à un besoin majeur des personnes concernées par<br />

la maladie mentale mais aussi de leur entourage.<br />

Certes, il s’agit d’abord de « soigner » et donc de prendre en charge la<br />

pathologie, la souffrance, la crise, l’urgence, ce dont le système de santé s’acquitte plutôt<br />

bien. Mais, comme pour toute pathologie qui est souvent chronique, il s’agit de<br />

« prendre soin » et donc de se préoccuper de la vie des personnes, en les accompagnant<br />

au long d’un parcours, ce dont le système de santé s’acquitte beaucoup moins bien. Les<br />

ruptures de parcours sont multiples : l’accès difficile au diagnostic et aux soins, les<br />

hospitalisations inadéquates, l’accompagnement social et médico-social défaillant, l’accès<br />

compliqué aux soins somatiques, la prévention aléatoire des situations de crises.<br />

Les questions relatives à la santé mentale échappent plus que d’autres au<br />

vertueux modèle systémique de la santé qui permettrait d’inclure la psyché et le soma, le<br />

sanitaire, le médico-social et le social, le préventif, le curatif et le palliatif, la médecine de<br />

premier recours et l’hôpital, les liens entre l’individu et son environnement, entre les<br />

soins et l’insertion… En s’inspirant de la pensée de la complexité d’Edgar Morin, des<br />

propositions concrètes seront faites pour tenter de relier ce qui, trop souvent, est<br />

indûment séparé.<br />

Le modèle de la continuité de l’intervention socio-sanitaire est la clé du succès.<br />

La littérature est unanime sur ce sujet, rejoignant en cela les expériences les plus<br />

probantes d’accompagnement des personnes souffrant de troubles psychiques. Les<br />

conséquences sociales de leur maladie, les restrictions à la citoyenneté, la perte de qualité<br />

de vie et parfois une immense solitude pèsent tout autant que l’impact de la<br />

symptomatologie clinique. Il faut donc leur donner autant d’importance dans les<br />

préoccupations organisationnelles et dans les politiques conduites par les agences<br />

régionales de santé.<br />

6<br />

Cette continuité suppose de répondre à trois questions :<br />

- Quelles modalités de soins ?<br />

- Quel accompagnement social ?<br />

- Quelle coordination entre les deux ?


Les soins relèvent des généralistes de premier recours, des spécialistes et des<br />

équipes de secteur qui doivent offrir tout le panel de l’offre éventuellement en<br />

mutualisant entre plusieurs territoires.<br />

Les soins de réhabilitation relèvent de la compétence des spécialistes et des<br />

équipes de secteur : psychoéducation, remédiation cognitive, réhabilitation<br />

psychosociale, entre autres. Toutes les méthodes probantes doivent être connues des<br />

professionnels sauf à privilégier celle qu’ils connaissent au détriment de celle qui est utile<br />

pour le patient.<br />

L’accompagnement social assuré par des travailleurs sociaux peut prendre<br />

plusieurs formes : plates-formes territoriales de travailleurs sociaux détachés auprès des<br />

secteurs, parfois travailleurs sociaux salariés de l’hôpital. La coordination socio-sanitaire<br />

est primordiale mais présente de vraies difficultés entre professionnels et institutions<br />

juridiquement indépendantes.<br />

Une attention particulière sera apportée dans le rapport à cette dimension<br />

cruciale notamment autour du contenu du projet territorial de santé mentale et du<br />

contrat territorial de santé mentale. Ces deux documents issus de la loi de modernisation<br />

de notre système de santé seront déterminants pour assurer concrètement cette<br />

dynamique de parcours et de coordination socio-sanitaire. Un éventuel plan personnalisé<br />

de soins et d’accompagnement signé par le patient et les professionnels concernés<br />

pourra contribuer, au cas par cas, à la même dynamique.<br />

Dans cette logique de parcours sans rupture, une place particulière devra être<br />

réservée à trois dimensions :<br />

- La question du logement et du maintien dans ce logement est la<br />

première clé du succès ; depuis 2011 et dans 4 villes françaises, le programme « un chez<br />

soi d’abord » permet à des sans-abri souffrant de troubles psychiatriques et d’addictions<br />

d’accéder sans condition à un logement et de bénéficier d’un accompagnement global ;<br />

cette approche vient rompre avec celle, plus classique, même si elle n’a pas toujours fait<br />

ses preuves, du gradualisme, de l’insertion en escalier qui veut que l’usager avance par<br />

étapes : structures d’urgence, CHRS, etc. ; aux États-Unis, au Canada et plus récemment<br />

en France, les évaluations de l’expérience sont positives, y compris financièrement,<br />

lorsque l’on compare le coût du dispositif avec les dépenses de santé évitées : il sera<br />

donc proposé de généraliser ce programme aux grandes villes et plus globalement de<br />

s’assurer que tout patient qui en a besoin bénéficie d’un accompagnement dans l’accès et<br />

le maintien dans le logement.<br />

7


- L’accès à la scolarisation, à l’emploi, à la culture, à l’activité physique<br />

sont déterminants ; des propositions seront faites. Pour l’emploi en milieu ordinaire,<br />

des mécanismes de soutien mériteraient d’être prévus et pour les personnes les plus en<br />

difficulté, des places pour handicapés psychiques pourraient être réservées en ESAT.<br />

- Enfin, pour les parcours les plus compliqués, il sera proposé de<br />

désigner des référents sur le modèle des gestionnaires de cas complexes qui ont<br />

fait leurs preuves dans d’autres domaines ; ces référents pourraient être employés<br />

par des services d’accompagnement médico-social pour adultes handicapés (SAMSAH,<br />

services au coût modéré et qui offrent un appui essentiel aux malades et à leurs familles)<br />

ou par des centres ressources handicaps psychiques. Enfin, les publics spécifiques aux<br />

parcours parfois tumultueux (précaires, détenus, personnes âgées, personnes<br />

handicapées, adolescents…) feront l’objet de propositions particulières.<br />

4) Recherche, évaluation et formation sont indissociables. Malgré des<br />

avancées significatives ces dernières années, des modalités de recherche et<br />

d’élaboration de recommandations adaptées à la psychiatrie et à ses spécificités<br />

doivent être promues et mises en œuvre. C’est la condition pour que la culture de<br />

la preuve l’emporte sur la culture de l’opinion.<br />

L’investissement dans ce domaine est encore très faible et représente 2 % de<br />

toute la recherche médicale, 1 % de la dépense annuelle en psychotropes, 0,3 % de la<br />

dépense annuelle en hospitalisation. Le domaine des pratiques de l’accompagnement<br />

social et médico-social, très rarement abordé, devrait faire l’objet de recherches<br />

prioritaires.<br />

Renforcer la recherche en psychiatrie et en santé mentale paraît une priorité :<br />

- La Haute autorité de santé (HAS) pourrait développer son investissement<br />

dans le domaine de la santé mentale et de la psychiatrie.<br />

- Le centre de preuves en psychiatrie et en santé mentale, créé en 2013 sous<br />

l’égide de la HAS et de l’Université Versailles-Saint Quentin, devrait voir ses activités<br />

élargies et surtout mieux connues des acteurs concernés. Ses deux missions<br />

correspondent précisément aux besoins actuels du secteur :<br />

L’aide à la décision publique à travers une analyse actualisée des données de<br />

preuve (les agences régionales de santé, par exemple, peuvent l’interroger).<br />

Le soutien des acteurs de santé pour accompagner les actions d’amélioration.<br />

8


Également, le CCOMS (centre collaborateur de l’organisation mondiale de la<br />

santé – OMS – pour la recherche et la formation en santé mentale) créé en 1976 (dans le<br />

cadre de l’INSERM) occupe une place importante en ce domaine, avec pour finalités la<br />

promotion de la politique de l’OMS en matière de psychiatrie communautaire et le<br />

développement du travail en réseau. Une des concrétisations particulièrement notables<br />

de ses travaux concerne la promotion et la mise en place des conseils locaux de santé<br />

mentale (160 créés et 70 en projet).<br />

D’autres propositions concerneront le champ de la formation initiale et<br />

continue.<br />

5) Toutes ces nouvelles ambitions imposent une inflexion des pratiques<br />

professionnelles.<br />

Le secteur depuis les années 60 a été un formidable précurseur des grandes<br />

innovations en santé mentale et psychiatrie : développement de la prévention, irrigation<br />

des moyens sur tout le territoire, création d’un continuum entre le domicile et l’hôpital,<br />

rupture avec l’époque aliéniste, offre d’une palette diversifiée de services. Les<br />

propositions relatives au secteur s’inscriront donc dans le droit fil de cette période<br />

innovante. Mais, un secteur fidèle à son histoire, c’est aussi un secteur rénové.<br />

Toute l’offre de services ne peut être proposée dans chaque secteur. Il s’agira<br />

de continuer à développer les structures intersectorielles nécessaires sur chaque territoire<br />

(niveau 2) ou au sein d’un « territoire de recours » (niveau 3).<br />

Enfin, où qu’ils se trouvent, les malades et leur entourage devront pouvoir<br />

bénéficier d’une offre de prestations beaucoup plus homogène.<br />

Les relations entre professionnels du premier recours et acteurs de la<br />

psychiatrie devront sensiblement progresser. Les activités de réhabilitation qui visent à<br />

apprendre aux personnes à gérer leur maladie sur le plan social se développent. Le<br />

modèle du rétablissement connaît un essor considérable.<br />

Il est fondé sur l’idée que la personne malade peut récupérer de son pouvoir<br />

d’agir, en s’appuyant sur ses compétences. La mobilisation de l’environnement (groupes<br />

d’entraide mutuelle – GEM –, associations d’usagers, travailleurs sociaux) est<br />

indispensable. Lorsque la guérison n’est pas possible, mieux vaut bien vivre sans être<br />

guéri qu’enfermé dans le soin en attendant une guérison qui ne viendra pas. Les<br />

propositions du présent rapport viseront à s’assurer de la présence sur l’ensemble du<br />

territoire de toutes les pratiques professionnelles qui ont fait leurs preuves.<br />

9


6) Le centre de gravité du dispositif de soins doit devenir le domicile,<br />

l’hôpital l’exception. Plusieurs secteurs français sont déjà dans cette logique.<br />

Des exemples sur le territoire montrent qu’un très fort investissement sur<br />

l’extra hospitalier permet de limiter nettement le nombre d’hospitalisations. L’expérience<br />

de la Grande-Bretagne nous donne aussi des pistes à analyser. Cela suppose un suivi<br />

résolument tourné vers l’ambulatoire et visant à éviter les hospitalisations. L’équipe se<br />

déplace sur le lieu d’hébergement pour assurer les soins, y compris les interventions<br />

psychosociales. L’intensité de cette présence à géométrie variable s’adapte aux besoins,<br />

allant du suivi courant au suivi de crise qui comporte plusieurs interventions par jour.<br />

Plus globalement, il s’agira « d’aller vers » et donc de réinterroger le concept de<br />

libre adhésion entendu parfois dans son acception la plus idéologique. Les<br />

professionnels doivent pouvoir se déplacer là où l’on a besoin d’eux, en allant jusqu’à<br />

proposer des soins aux gens qui sont dans la rue.<br />

7) Les contraintes financières actuelles sont au cœur de ce rapport.<br />

L’immense majorité des propositions sont peu onéreuses ou peuvent être<br />

envisagées par redéploiement.<br />

8) Plusieurs propositions concerneront la promotion de la citoyenneté,<br />

du droit des usagers et de la déstigmatisation de la maladie mentale.<br />

C’est même l’ensemble du rapport qui n’a de sens que parce que chaque<br />

préconisation trouve sa légitimité dans une volonté d’améliorer la qualité des prestations<br />

proposées à l’usager.<br />

Cette dynamique devra être aussi ambitieuse que raisonnée : ambitieuse parce<br />

que notre pays accuse un retard certain dans l’expression collective des droits des<br />

usagers, raisonnée car l’évolution des politiques menées dans les pays anglo-saxons<br />

montre des résultats aléatoires.<br />

Les campagnes nationales du type incitatif ou culpabilisant semblent<br />

relativement inefficaces alors que d’autres méthodes semblent plus probantes :<br />

formation et information sur ce que sont les maladies mentales et ce que vivent les<br />

malades et leurs proches, valorisation des compétences des malades et témoignages<br />

médiatisés de leur part.<br />

La mission s’est aussi nourrie de multiples témoignages des familles qui nous<br />

ont fait connaître leurs espoirs mais aussi leur détresse pour conduire leur proche vers le<br />

soin quand il est dans le déni. Le soutien aux familles est un axe majeur des propositions<br />

tout comme l’aide par les pairs.<br />

10


Il sera proposé d’étendre les GEM (groupes d’entraide mutuelle). Leurs<br />

résultats sont plébiscités et ils démontrent que des outils peu onéreux, mais très adaptés<br />

aux besoins, peuvent avoir des effets remarquables.<br />

Les médiateurs pairs dont les réussites sont parfois plus discutées semblent<br />

aussi devoir être soutenus. Enfin, les conseils locaux de santé mentale sont très souvent<br />

une belle réussite.<br />

9) Depuis 1960, santé mentale et psychiatrie ont principalement évolué<br />

grâce à des textes fondateurs dont la qualité a été unanimement reconnue.<br />

Fort de cette histoire, il est donc proposé qu’un texte de cette nature dont la<br />

place dans la hiérarchie des normes peut être discutée (décret ? arrêté ? circulaire<br />

règlementaire ?) fixe les grands axes d’une politique nationale que les ARS et les autres<br />

acteurs mettraient en œuvre. Ce document aurait une double vocation :<br />

- Déterminer des objectifs de santé publique en lien avec le Haut<br />

Conseil de Santé Publique ; on pourrait par exemple penser à la<br />

réduction de la surmortalité, à l’augmentation du taux d’emploi et du<br />

maintien dans le logement des personnes handicapées psychiques, à la<br />

diminution du recours à l’hospitalisation à temps plein, à la diminution<br />

des soins sans consentement, à la précocité de la prise en charge, à<br />

l’amélioration de la qualité de vie, au développement de l’investissement<br />

de la médecine de premier recours : ces objectifs (et d’autres) sont<br />

souvent bien documentés et les stratégies pour les atteindre plutôt<br />

consensuelles.<br />

- S’assurer que la population dispose d’un « panier de services<br />

disponibles » sur l’ensemble du territoire en termes d’accès aux<br />

soins de proximité, de méthodes éprouvées, de continuité de prise en<br />

charge sans rupture et d’accès à des soins plus spécialisés sur un<br />

territoire de recours ; le présent rapport émet des propositions sur le<br />

contenu possible de ce « panier de services ».<br />

11


10) Le rôle des ARS sera important, notamment à travers leur capacité à<br />

fédérer et mobiliser l’ensemble des acteurs dont l’engagement est décisif.<br />

« Penser, vouloir et agir » pourrait synthétiser leur action :<br />

- Penser une politique sur un territoire grâce à ce que préconisent les<br />

politiques publiques, la littérature scientifique et les acteurs concernés,<br />

avec le souci constant de s’inspirer de ce qui est probant et documenté.<br />

- Vouloir, car l’aptitude à fédérer de multiples acteurs et institutions ne<br />

peut résulter que d’un engagement et d’une volonté : le cours naturel<br />

des évènements ne peut y pourvoir à lui seul.<br />

- Agir en utilisant tous les leviers disponibles : allocation de ressources<br />

différenciée, négociation des contrats pluriannuels d’objectifs et de<br />

moyens, appels à projet sur des actions en déshérence, inclusion du<br />

panier de services indispensables dans le projet territorial de santé<br />

mentale et dans les contrats territoriaux de santé mentale.<br />

12


INTRODUCTION<br />

La psychiatrie française a commencé de s’organiser de manière nationale et<br />

territorialisée avec la loi de 1838 relative à la naissance des asiles d’aliénés<br />

départementaux, loi qui faisait sortir de l’arbitraire le sort de ceux de nos concitoyens qui<br />

souffraient de maladies mentales. Lesdites maladies n’étaient encore nommées que de<br />

manière très imprécise et soignées de manière très primitive. Mais la médecine moderne<br />

n’en était, elle aussi, qu’à ses balbutiements. L’enfermement systématique des aliénés<br />

dans des asiles décents était un premier pas qui permit à des médecins aliénistes, assistés<br />

de gardiens et de gardiennes, d’observer, de mieux comprendre et de mieux prendre soin<br />

d’une population lourdement stigmatisée.<br />

Les premières décennies du siècle qui suivit ne virent que de faibles progrès : la<br />

possibilité d’être hospitalisé en service libre, la naissance des traitements dits de choc qui<br />

eurent au moins l’avantage de mettre en évidence le rôle possiblement psychothérapique<br />

des gardiens, la naissance de diverses théories explicatives des maladies, plus ou moins<br />

hasardeuses, souvent contredites par la réalité. Les asiles, devenus progressivement des<br />

lieux de soins, prendront en 1937 le nom d’hôpitaux psychiatriques en même temps que<br />

les gardiens deviendront des infirmiers psychiatriques.<br />

C’est après la seconde guerre mondiale, qui a vu mourir de faim plus de<br />

quarante mille usagers des tout nouveaux hôpitaux psychiatriques, qu’une poignée de<br />

psychiatres pionniers, souvent issus des mouvements de la psychiatrie désaliéniste et de<br />

la psychothérapie institutionnelle, soutenus par de grandes figures de l’administration<br />

centrale (Eugène Aujaleu, Marie-Rose Mamelet et, plus tard, Jean-François Bauduret),<br />

mettront progressivement au point la politique dite de psychiatrie de secteur qui verra le<br />

jour en 1960. Équiper tout le territoire de moyens égaux, diminuer les temps<br />

d’hospitalisation, faire sortir les patients des hôpitaux psychiatriques quand c’était<br />

possible, les accompagner et les réinsérer dans la société, utiliser les psychothérapies et<br />

les médicaments psychotropes tout nouvellement inventés, prévenir les rechutes, aider<br />

les familles, telles étaient les ambitions de cette politique.<br />

Les résistances à sa mise en place furent nombreuses, à commencer par celles<br />

de certains professionnels, et nécessitèrent de nouvelles circulaires pour préciser et<br />

améliorer la politique nationale.<br />

13


Dans les mêmes années, commence de se développer le secteur médico-social<br />

avec, entre autres, la création des instituts médico-pédagogiques et des instituts médicoprofessionnels.<br />

C’est aussi en France, dans ces années d’après-guerre, qu’est mis à<br />

disposition des patients et des psychiatres le premier neuroleptique : la chlorpromazine.<br />

En 1968, la psychiatrie se sépara de la neurologie et créa de ce fait des<br />

départements universitaires rarement rattachés à des hôpitaux psychiatriques. Puis, la<br />

pédopsychiatrie se détacha de la psychiatrie de l’adulte créant ainsi de nouvelles chaires<br />

universitaires. La loi du 30 juin 1975 d’orientation en faveur des personnes handicapées<br />

consacra le secteur médico-social et permit de développer des établissements médicosociaux<br />

susceptibles de prendre, dans le travail de réinsertion sociale, le relais des vieux<br />

hôpitaux psychiatriques à tout-faire. La loi du 31 décembre 1985 relative à la<br />

sectorisation psychiatrique fonde le secteur psychiatrique en droit.<br />

Alors que dans tout le monde industrialisé, et particulièrement dans les pays<br />

démocratiques, les mouvements de désinstitutionalisation et d’antipsychiatrie se<br />

développent, les rapports sur la psychiatrie se multiplient en France, rapports dont les<br />

constats ne sont pas toujours partagés et dont les effets concrets restent souvent<br />

modestes. Les équipements des hôpitaux se diversifient, les structures intermédiaires se<br />

développent, le secteur psychiatrique fait son entrée à l’hôpital général, l’internat des<br />

hôpitaux psychiatriques disparaît de même que le diplôme d’infirmier de secteur<br />

psychiatrique.<br />

Au tournant du siècle, on constate que le parcours entre sanitaire et social est<br />

souvent semé d’embûches pour le patient, résultant entre autres de conceptions et de<br />

pratiques variables d’un territoire à un autre, d’un établissement à un autre, et, au sein<br />

d’un même établissement, d’un secteur à un autre. Les travaux de recherche, les missions<br />

mises sur pied par les pouvoirs publics, les associations d’usagers et de familles, les<br />

procédures d’évaluation et de certification des établissements mettent en évidence ces<br />

insuffisances et ces disparités, mais aussi beaucoup de belles réalisations pas toujours<br />

suffisamment connues.<br />

Par ailleurs, des expériences riches et innovantes sont souvent abandonnées ici<br />

ou là, du fait du simple départ de cadres médicaux, médico-sociaux ou infirmiers ou de<br />

l’arrivée d’un nouveau directeur. Une constatation finit par s’imposer : le service public<br />

de psychiatrie sectorisé est une belle idée, et c’est aussi une belle réalité quand il est<br />

correctement mis en place. Mais plus de 50 ans ont passé depuis sa naissance. Il<br />

convient donc de le rénover et de lui donner les moyens de ses ambitions réactualisées et<br />

de ses missions redéfinies, en utilisant au mieux comme modèle de cette rénovation les<br />

expériences qui ont, de manière large et durable, prouvé leur pertinence et leur efficacité,<br />

en France comme à l’étranger.<br />

14


Cette rénovation passe par son inscription claire dans le cadre de la politique<br />

nationale de santé, et plus particulièrement dans le cadre d’une politique de santé<br />

mentale cohérente incluant, outre le secteur psychiatrique, de très nombreux acteurs<br />

d’importance majeure, à commencer par les usagers eux-mêmes.<br />

L’inscription du rapport dans une continuité<br />

Depuis la naissance de la psychiatrie de secteur, de nombreux rapports ont été<br />

rédigés, la plupart du temps à la demande des ministres en charge de la santé.<br />

Deux d’entre eux ont donné naissance à une mission destinée à aider les acteurs<br />

de terrain à mettre en place leurs recommandations : la mission nationale d’appui en<br />

santé mentale confiée à Gérard Massé en 1993, suite à son rapport, qui œuvrera pendant<br />

vingt ans, et la mission psychiatrie et grande exclusion, confiée à deux des auteurs du<br />

rapport éponyme, Éric Piel et Michel Minard, qui sera en place pendant treize mois dans<br />

cinq métropoles (Paris, Lille, Marseille, Lyon et Bordeaux), de juin 1996 à juillet 1997.<br />

Rapports et missions se sont toujours situés dans une perspective d’évolution,<br />

d’amélioration des dispositifs et des pratiques, de modernisation et d’humanisation des<br />

structures, de développement de la recherche et de participation croissante des usagers<br />

et de leurs proches à l’élaboration de la politique de santé mentale.<br />

Il me paraît important de rappeler les plus marquants de ces rapports et des<br />

plans psychiatrie et santé mentale qui illustrent à la fois le mouvement de progrès<br />

continu de la psychiatrie française et les résistances aux changements que ce mouvement<br />

suscite parfois.<br />

Le rapport « Une voie française pour une psychiatrie<br />

différente » (1982), présenté par Marie et Jean Demay à Jack Ralite, ministre de la<br />

santé<br />

Il propose trois domaines d’action :<br />

Pratique : se donner les moyens d'accomplir des mutations dans leurs<br />

diversités sur le terrain même des équipes soignantes,<br />

Législatif : une conceptualisation contemporaine, contraignant à des<br />

démarches inédites,<br />

Culturel : le changement des mentalités à l'endroit du fait psychiatrique.<br />

15


Il envisage quelques mesures déterminantes :<br />

Développer de petites équipes travaillant en rapport constant avec le réseau<br />

complexe et variable de la communauté sociale,<br />

Rendre possible l'existence de lieux et d'organisations où la fécondité<br />

innovatrice et l'invention soient reconnues comme un principe essentiel,<br />

Rendre possible le fait que chacun, soignant ou soigné, puisse disposer et<br />

jouir de sa responsabilité de sujet,<br />

Lutter contre tout processus d'exclusion et de ségrégation.<br />

Ce cadre posé, les rapporteurs se proposent, en tenant compte « d’un passé tissé<br />

d'archaïsmes et de contradictions solidement institué », d’élaborer « les grandes lignes d'un projet de<br />

travail radicalement différent dans son abord théorique et ses dispositions pratiques, car il n'y aura pas<br />

de renouveau ou de progrès sans une rupture complète avec les situations et les façons d'agir passées »,<br />

assorties « d’une mutation complète des méthodes et des moyens, des cadres et références juridiques,<br />

administratifs et financiers existants ».<br />

Le rapport met en avant une conception de la psychiatrie étonnamment<br />

moderne : « liée à la biologie et aux neurosciences, à des structures du système nerveux complexes et<br />

mal connues, appelée à connaître aussi des façons d'être et des comportements se référant aux sciences de<br />

l'homme, partie prenante de la médecine générale et de ses spécialités, la psychiatrie participe d'approches<br />

multidimensionnelles et d'études extrêmement diversifiées. »<br />

Il souhaite l’abolition de la loi de 1838 et « le dépérissement progressif de l’asile »,<br />

c’est-à-dire sa disparition au terme de la mise en place de ses recommandations, sans<br />

pour autant demander qu’on n’y hospitalise plus d’emblée de nouveaux patients, comme<br />

l’avait fait de manière radicale la loi italienne 180 quatre ans plus tôt.<br />

Et il n’a pas de mots trop durs sur ce sujet : « Le problème de l'hôpital psychiatrique<br />

est un point central de notre travail, car la crise de la psychiatrie y culmine et c'est dans ce lieu qui est<br />

toujours le théâtre essentiel de la folie que le pourrissement, parfois programmé, nous pose le plus de<br />

problèmes. »<br />

En attendant la suppression des asiles, il recommande la disparition des murs<br />

d'enceinte et la prescription de leur démolition.<br />

Il estime inévitable de se poser « le problème de la hiérarchie dont l'excessive complexité<br />

alimente la bureaucratie » et préconise l’introduction de la démocratie dans le secteur de<br />

psychiatrie, dans les murs et hors les murs.<br />

16


Le rapport centre ses recommandations sur le patient, dont il dénonce la<br />

ségrégation et dont il estime qu’il serait mieux soigné dans la cité que dans le vieil asile :<br />

« un effort considérable est à accomplir pour maintenir, beaucoup plus qu'on ne peut le faire<br />

actuellement, toutes ces victimes de l'exclusion dans leur milieu naturel et en réglant leur statut et leurs<br />

droits au plan du droit commun ». Il prône une psychiatrie communautaire, insiste sur<br />

l’insertion sociale des patients et recommande dans chaque secteur la création de<br />

conseils de santé mentale « dont l'installation devrait être recommandée dès le mois de janvier<br />

1983 ». « Le progrès de la psychiatrie passe nécessairement et sans autre alternative, par son<br />

détachement de l'hôpital et son évolution, sans freinage, hors les murs et dans la communauté ». Et il<br />

souhaite la création d’un lieu d’accueil sectoriel ou intersectoriel accessible 24h/24.<br />

Le rapport s’intéresse aux métiers, et particulièrement à celui d’infirmier de<br />

secteur psychiatrique, mais aussi aux nouveaux métiers : psychologues,<br />

psychomotriciens, ergothérapeutes, animateurs, esthéticiens, éducateurs. Il préconise un<br />

renforcement et une diversification de la formation initiale et permanente des<br />

professionnels qu’il estime insuffisante, celle des infirmiers comme celle des psychiatres.<br />

Il souhaite aussi le développement des unités universitaires d’enseignement et de<br />

recherche disposant d’un financement adéquat.<br />

Il dénonce la chronicisation des autres structures de secteur, foyers de postcure,<br />

hôpitaux de jour et hôpitaux de nuit : « On y observe les mêmes phénomènes de comportement que<br />

dans les hôpitaux psychiatriques, mais on refuse de mettre en cause ces structures qui, au bout de<br />

quelques années, ne servent plus à rien car elles n'assurent plus aucune productivité sociale réelle. » Il<br />

estime que « les services qui sont implantés dans un hôpital général sont des structures<br />

moins ségrégatives, de plus petite taille, mieux adaptées pour traiter les urgences » et que<br />

les secteurs en implantation préalable, c’est-à-dire dépourvus de lits d’hospitalisation,<br />

sont dans une « situation stimulante qui aide à trouver d'autres solutions que celle de la facilité de<br />

l'hospitalisation. »<br />

Le pivot du dispositif, « c'est le centre de santé mentale qui est un lieu d'accueil<br />

permanent, de soins ambulatoires, de consultations, et qui devrait aussi devenir un lieu de rencontres et<br />

de concertation, de coordination ouvert en particulier aux médecins généralistes. C'est aussi un lieu de<br />

formation et d'enseignement. C'est également le point de rencontre avec la psychiatrie infanto-juvénile<br />

dans une perspective globale de psychiatrie générale. » Les rapporteurs accordent d’ailleurs une<br />

grande importance à la psychiatrie infanto-juvénile, au travail avec les familles et l’école,<br />

à l’insertion scolaire et sociale, et aux problèmes des adolescents.<br />

Pour ce qui est du financement des nouvelles mesures, « les projets de soins<br />

devraient constituer la base nécessaire de toute négociation sur les moyens et donner lieu à une évaluation<br />

régulière. »<br />

17


Le rapport « La psychiatrie ouverte, une dynamique en santé<br />

mentale » (1992) présenté par son rapporteur Gérard Massé à Bruno Durieux,<br />

ministre délégué à la santé<br />

Gérard Massé, dans le droit fil de la psychiatrie de secteur et de son évolution,<br />

préconise avant tout le développement de nouveaux secteurs de psychiatrie rattachés à<br />

des hôpitaux généraux et non plus aux hôpitaux psychiatriques, qui est une autre<br />

manière que celle de Marie et Jean Demay de mettre en œuvre le « dépérissement de l’asile ».<br />

Il affirme d’ailleurs que « le maintien en hospitalisation à temps complet d’un nombre important de<br />

patients est un échec. »<br />

Il écrit ainsi : « La priorité que représente la psychiatrie à l’hôpital général doit être<br />

annoncée au plus haut niveau sans ambiguïtés. Aucun obstacle déterminant à la définition d’une<br />

politique volontariste ne peut être trouvé au plan technique. »<br />

Il défend aussi opiniâtrement l’évaluation de l’efficacité et de la qualité des<br />

soins, l’indispensable formation managériale des praticiens hospitaliers appelés à devenir<br />

chefs de service et de secteur, ce qui lui a donné chez les pourfendeurs de son rapport<br />

une réputation de technocrate.<br />

Il est temps, soutient-il, « que la France redéfinisse, dans le droit fil de la continuité du<br />

secteur, une politique de santé mentale en symbiose avec l’évolution des mentalités et des progrès<br />

techniques. Cette nouvelle politique doit réaffirmer la primauté de la prévention et de l’extrahospitalier,<br />

l’hospitalisation à plein temps des soins au plus près de la population, donc souvent à l’hôpital général. »<br />

Le rapport « Psychiatrie et grande exclusion » (1996)<br />

Dirigé par Catherine Patris, à la demande du secrétaire d’État à l’action<br />

humanitaire d’urgence, Xavier Emmanuelli, présenté par Bernard Antoniol, Maurice<br />

Bereau, Marcel Czermak, Jean-Pierre Martin, Alain Mercuel, Michel Minard et Éric Piel<br />

à Xavier Emmanuelli et à Hervé Gaymard, secrétaire d’État à la santé et à la sécurité<br />

sociale.<br />

Ce rapport a la particularité d’avoir été diligenté par le secrétaire d’État à<br />

l’action humanitaire d’urgence. Il part d’un constat simple : la psychiatrie de secteur a<br />

globalement failli à sa mission vis-à-vis des personnes victimes de l’exclusion sociale,<br />

qu’ils soient français ou étrangers, particulièrement dans les soins extrahospitaliers et la<br />

collaboration avec les structures sociales au service de ce type de populations :<br />

hébergements d’urgence, accueils de jour, centres d’hébergement et de réinsertion<br />

sociale (CHRS), souvent sous le prétexte que le patient “n’est pas du secteur”.<br />

18


Pourtant, de nombreuses études montrent que ces populations sont, plus que la<br />

population générale, touchées par les troubles mentaux, qu’ils surviennent du fait de<br />

l’exclusion sociale ou qu’ils en soient sa conséquence : un tiers par des troubles mentaux<br />

consécutifs à l’exclusion (particulièrement les dépressions graves de type posttraumatique<br />

et les addictions), un tiers par des troubles mentaux l’ayant précédée<br />

(particulièrement les schizophrénies et les troubles graves de l’humeur), un dernier tiers,<br />

constitué essentiellement de patients en rupture de soins, qu’ils aient abandonné ce<br />

système ou qu’ils aient été abandonnés par lui.<br />

Les rapporteurs se situent dans la ligne d’un autre rapport « Ville, santé mentale,<br />

précarité et exclusion sociale : une souffrance qu’on ne peut plus cacher » (1995), dont ont été<br />

chargés un universitaire de santé publique, Antoine Lazarus, et une inspectrice de<br />

l’IGAS, Hélène Strohl. Ce rapport décrit clairement la sous-estimation de la souffrance<br />

psychique (non assimilable à une maladie mentale, mais bien réelle) des allocataires du<br />

revenu minimum d’insertion (RMI) et le désarroi des intervenants : enseignants, services<br />

sociaux, professionnels des commissions locales d’insertion et des missions locales.<br />

Après avoir décrit une certain nombre de dispositifs innovants, les deux auteurs<br />

préconisent d’innover partout sans attendre les résultats d’études en cours, sans<br />

psychiatriser ce qui ne mérite pas de l’être, et en offrant des soins psychiatriques aux<br />

personnes dont l’état l’exige. Le rapport préconise la prévention de l’exclusion chez les<br />

malades mentaux et la prévention des troubles psychiques chez les exclus et<br />

recommande pour cela certains objectifs qui conduiront ultérieurement à la création des<br />

permanences d’accès aux soins de santé (PASS), des équipes mobiles psychiatrieprécarité<br />

(EMPP) et à l’élaboration pluriannuelle des programmes régionaux pour l’accès<br />

à la prévention et aux soins (PRAPS).<br />

Il propose le développement de la recherche, la formation de tous les<br />

professionnels et l’amélioration des collaborations entre le secteur de l’hébergement et le<br />

secteur psychiatrique auquel il conseille de sortir d’une conception purement cadastrale<br />

et hospitalocentrée de son activité.<br />

Le rapport « De la psychiatrie vers la santé mentale » (2001),<br />

présenté par Eric Piel et Jean-Luc Roelandt à Bernard Kouchner, ministre délégué à la<br />

santé<br />

D’entrée de jeu, les rapporteurs posent une série de questions qui n’ont pas<br />

toutes trouvé de réponse :<br />

« Pourquoi encore tous ces hôpitaux psychiatriques en France ?<br />

Pourquoi le secteur psychiatrique s’est-il souvent développé en réseau fermé ?<br />

19


Pourquoi tant de difficultés pour appliquer la politique de sectorisation ?<br />

Pourquoi les évolutions inscrites dans cette « bonne » politique sont-elles trop souvent<br />

dépendantes de l’engagement d’une ou deux personnes motivées ?<br />

Quelles sont les évolutions à apporter au dispositif pour l’intégrer franchement dans le<br />

système sanitaire général, pour affirmer le soin et développer la prévention et la promotion<br />

de la santé mentale ?<br />

Comment rendre ce dispositif, dans son essence, apte à lutter contre l’exclusion des soins liée<br />

à la stigmatisation des personnes ? »<br />

Et un peu plus loin dans leur rapport, ils n’hésitent pas à écrire : « le point de<br />

résistance majeur à la réalisation complète de la politique de sectorisation est le frein serré que représente<br />

la survivance des concentrations psychiatriques hospitalières, toujours installées dans les lieux des anciens<br />

asiles de la fin du 19 ème siècle. »<br />

Puis ils tentent de répondre aux questions qu’ils se posent en exposant les<br />

principes généraux qui ont guidé leurs recommandations :<br />

Les droits de l’homme et du citoyen sont inaliénables, les troubles<br />

psychiques ne les annulent en aucun cas.<br />

Justice et psychiatrie, prison et hôpital, enfermement et soins ne<br />

doivent pas être confondus.<br />

Il est urgent d’intégrer la psychiatrie dans la médecine et la santé<br />

mentale dans la cité.<br />

Il faut aller au terme de la politique de sectorisation et fermer les lieux<br />

d’exclusion médicaux et sociaux.<br />

C’est la société et donc les services de santé mentale qui doivent<br />

s’adapter aux besoins des patients et non le contraire. Il faut passer<br />

d’une logique d’institution à une logique de santé, c’est-à-dire à une logique<br />

de réseau. Il s’agit de gérer des parcours plus que des incidents ponctuels.<br />

La lutte contre la stigmatisation dont sont victimes les personnes<br />

souffrant de troubles mentaux est indispensable. La population doit être<br />

sensibilisée, afin de modifier les préjugés de dangerosité, d’incompréhension<br />

et d’incurabilité des troubles mentaux.<br />

Ils proposent 5 axes de changement :<br />

Favoriser la parole et le pouvoir des utilisateurs des services, tout<br />

citoyen pouvant en être un usager direct ou indirect.<br />

Développer et implanter toutes les structures de psychiatrie dans la<br />

cité, à proximité des usagers.<br />

20


Créer, par bassin de santé ou territoire pertinent, un service territorial<br />

de psychiatrie (STP) articulé à un réseau territorial de santé mentale<br />

(RTSM).<br />

Définir un plan décennal de fermeture des hôpitaux psychiatriques,<br />

associé à un moratoire portant sur les gros investissements médicaux et<br />

sociaux sur site.<br />

Mettre en place un plan national de redéfinition des moyens humains<br />

et des compétences professionnelles pour les STP et RTSM.<br />

La suite de ce rapport se distingue par la place très importante qu’y prennent<br />

enfin les usagers, leurs droits et la lutte contre la stigmatisation, avec de nombreuses<br />

recommandations concrètes :<br />

Assurer la représentativité réelle des usagers, à tous les niveaux du système<br />

de soins, et une aide financière nationale aux associations d’usagers agréées.<br />

Reconnaître le congé de représentation pour les représentants d’usagers<br />

appelés à siéger aux instances des établissements de santé, ainsi que dans les<br />

instances locales, départementales, régionales ou nationales.<br />

Organiser la participation des associations d’usagers et de familles à<br />

l’élaboration de politiques publiques, la planification de programmes, l’offre de<br />

services, la formation et l’enseignement, la recherche et l’évaluation.<br />

Organiser des formations spécifiques pour les représentants des usagers<br />

et des familles siégeant dans les instances afin de leur donner les outils<br />

nécessaires à la prise de décision.<br />

Réviser la loi du 27 juin 1990, afin de la mettre en conformité avec le droit<br />

européen et l’évolution de la jurisprudence française.<br />

Permettre l’accès direct au dossier patient quel que soit le mode de prise en<br />

charge.<br />

Soutenir la diffusion des chartes de bonne conduite auprès de<br />

professionnels du champ sanitaire et médico-social.<br />

Donner aux associations agréées d’usagers la possibilité de représenter<br />

une personne, à sa demande expresse et de la rencontrer librement, qu’elle soit<br />

hospitalisée ou soignée à domicile.<br />

Organiser des formations croisées professionnels-usagers.<br />

Lutter contre la stigmatisation et l’exclusion des personnes souffrant de<br />

troubles mentaux par tous les moyens possibles : campagnes d’information,<br />

communications diverses sur traitements et prévention.<br />

21


Puis ils dénoncent une loi de soins sous contrainte obsolète, l’opposition entre<br />

logique de soins et logique pénale, les difficultés de fonctionnement des services<br />

médico-psychologiques régionaux (SMPR) en milieu pénitentiaire et estiment qu’est<br />

inévitable une évolution fondamentale des orientations, des organisations et des moyens<br />

internes dudit milieu.<br />

On retrouvera bien sûr toutes les recommandations de bonnes pratiques, de<br />

structures adéquates, d’articulations avec le social et le médico-social, de services de<br />

proximité accessibles facilement et à tout moment, le tout inscrit dans un réseau<br />

territorial de santé mentale qui couvrira le même bassin de santé ou territoire pertinent<br />

que le service territorial de psychiatrie et qui devra élaborer un projet territorial de santé<br />

mentale (PTSM), le mettre en œuvre, l’évaluer et le faire progresser.<br />

Le rapport « Plan d’actions pour le développement de la<br />

psychiatrie et la promotion de la santé mentale » (2003)<br />

Présenté par Philippe Clery-Melin, Vivianne Kovess, Jean-Charles Pascal à<br />

Jean-François Mattéi, ministre de la santé, de la famille et des personnes handicapées<br />

Ce plan d’actions propose 7 axes prioritaires :<br />

Réorganiser l’offre de soins de première ligne et sensibiliser le public à la<br />

prévention en santé mentale et au bon usage des soins, en collaboration<br />

avec les médecins généralistes,<br />

Réduire les inégalités de l’offre de soins en psychiatrie et développer<br />

l’efficience, la proximité et la souplesse des soins, aidé par des leviers<br />

d’actions innovants, en optimisant l’offre de soins par une meilleure<br />

coordination public/privé et sanitaire/médico-social au sein des territoires de<br />

santé,<br />

Mieux dépister et mieux traiter les troubles psychiques des enfants et des<br />

adolescents, promouvoir leur santé mentale, avec prévention primaire et<br />

prise en charge précoce des troubles psychiques,<br />

Doter la santé mentale d’un cadre spécifiquement adapté à la prise en<br />

charge des troubles psychiatriques des personnes âgées,<br />

Réformer l’espace médico-judiciaire, en réaffirmant les droits des patients<br />

(hospitalisation sous contrainte et prise en charge psychiatrique des personnes<br />

placées sous main de justice),<br />

Développer la démarche qualité et les actions de formation dans tous les<br />

secteurs de la psychiatrie et de la santé mentale en initiant l’évaluation<br />

des pratiques.<br />

22


Le Plan psychiatrie et santé mentale 2005-2008<br />

Il préconise :<br />

Une prise en charge décloisonnée des patients :<br />

• En développant l’information et la prévention,<br />

• En amélioration l’accueil et les soins,<br />

• En accompagnant le patient dans son parcours de soin.<br />

Des actions en faveur des patients, des familles et des professionnels :<br />

• Un renforcement des droits des malades et de leurs proches,<br />

• Une amélioration de l’exercice des professionnels.<br />

Le développement de la qualité et de la recherche :<br />

• En favorisant les bonnes pratiques,<br />

• En améliorant l’information en psychiatrie,<br />

• En développant la recherche.<br />

La mise en œuvre de 4 programmes spécifiques :<br />

• Dépression et suicide,<br />

• Santé et justice,<br />

• Périnatalité, enfants et adolescents,<br />

• Populations vulnérables.<br />

Le rapport « Mission et organisation de la santé mentale et de<br />

la psychiatrie » (2009), présenté par Édouard Couty, conseiller maître à la Cour des<br />

comptes, à Madame Roselyne Bachelot-Narquin, ministre de la santé et des sports<br />

Dès le début, ce rapport formule une proposition forte : « Une loi est nécessaire.<br />

Ce texte législatif devrait intégrer les différentes facettes de l’accompagnement et des prises en charge des<br />

usagers en santé mentale, des familles et des proches des malades : le repérage et le diagnostic précoce,<br />

l’accès aux soins rapide et adapté, le suivi personnalisé et continu, la réhabilitation sociale, la prévention<br />

des risques, la recherche autour des déterminants de la santé mentale, l’organisation rénovée des<br />

dispositifs nécessaires aux hospitalisations sans consentement comme les soins aux détenus ».<br />

23


Il fixe trois déterminants pour impulser une nouvelle politique :<br />

Penser la santé mentale comme une politique de santé publique<br />

s’appuyant sur trois aspects indissociables : sanitaire, social et médicosocial<br />

Créer les conditions pour que les usagers de la santé mentale soient des<br />

acteurs à part entière du système de santé<br />

Développer à tous les niveaux une culture et des pratiques d’évaluation :<br />

évaluation des structures, des activités et des pratiques.<br />

Outre la définition de l’OMS qu’il rappelle, il propose une définition de la santé<br />

mentale qu’il emprunte au Québec : c’est un état d’équilibre psychique qui résulte<br />

« d'interactions entre des facteurs de trois ordres : des facteurs biologiques, relatifs aux caractéristiques<br />

génétiques et physiologiques de la personne, des facteurs psychologiques, liés aux aspects cognitifs, affectifs<br />

et relationnels, et des facteurs contextuels, qui ont trait aux relations entre la personne et son<br />

environnement. Ces facteurs sont en évolution constante et s'intègrent de façon dynamique chez la<br />

personne. »<br />

Les trois premières recommandations concernent les usagers et leurs proches :<br />

La représentation des usagers et de leurs proches dans les diverses<br />

instances et l’autonomie financière de leurs associations agréées<br />

Le développement des groupes d’entraide mutuelle (GEM)<br />

La création d’un bureau des usagers dans chaque établissement de santé.<br />

Il termine cette première partie en affirmant la nécessité de l’évaluation des<br />

structures et des pratiques professionnelles.<br />

Dans une deuxième partie, il recommande de centrer l’organisation de la<br />

psychiatrie et de la santé mentale sur la continuité des prises en charge. Pour cela il<br />

préconise :<br />

Une meilleure identification par les usagers et leurs proches des<br />

structures et des responsables des prises en charge<br />

La désignation claire d’un responsable du suivi individuel pour éviter la<br />

perte de contact avec l’usager<br />

Le renforcement du rôle-clef des médecins généralistes et des services<br />

sociaux<br />

Le développement de l’hospitalisation à domicile des enfants et la<br />

création d’unités mobiles de psychiatrie périnatale intersectorielles<br />

24


Une meilleure prise en charge partenariale des adolescents<br />

La création d’équipes mobiles de gérontopsychiatrie<br />

La création de groupements locaux de coopération (GLC), catégorie<br />

particulière de GIP<br />

La promotion de la réhabilitation psychosociale et de l’éducation<br />

thérapeutique<br />

Une meilleure répartition géographique des moyens<br />

Une amélioration de la psychiatrie carcérale.<br />

La troisième partie est consacrée à la mise en œuvre des conditions de la<br />

réussite. Cela concerne autant la formation des professionnels, que leur coopération de<br />

terrain, le renforcement des effectifs enseignants hospitalo-universitaires, la création<br />

d’un diplôme d’État d’infirmier en psychiatrie, la redéfinition des rôles et des missions<br />

des psychologues.<br />

La 19 ème recommandation concerne la structuration de la recherche au niveau<br />

local, régional et national, et le développement de la recherche analytique en<br />

épidémiologie psychiatrique « basée sur des hypothèses prenant en compte à la fois des variables<br />

personnelles et environnementales, des variables biologiques ainsi que les effets de leurs interactions. »<br />

La 21 ème recommandation est, dans le champ de la promotion de la santé, une<br />

priorité de santé publique : la lutte contre la discrimination et la stigmatisation du<br />

malade, de la maladie mentale et du handicap psychique.<br />

L’évaluation du plan psychiatrie et santé mentale 2005-2008<br />

par le Haut Conseil de la Santé Publique (2011)<br />

Les principaux constats :<br />

C’était un bon outil de mobilisation et de mise en synergie des acteurs,<br />

en cohérence avec les autres lois et dispositifs concernant la santé<br />

mentale.<br />

Ses objectifs opérationnels étaient pertinents malgré quelques lacunes<br />

sur des sujets majeurs, comme l’insertion par le travail en milieu<br />

ordinaire ou l’organisation de la transition des prises en charge entre la<br />

psychiatrie infanto-juvénile et la psychiatrie adulte.<br />

La plupart des mesures ont été mises en œuvre, à l’exception de celles<br />

concernant la promotion de la santé mentale et surtout des actions en<br />

direction des médecins généralistes destinées à rompre leur isolement.<br />

25


Le plan s’est traduit par un effort significatif d’amélioration quantitative<br />

et qualitative de l’offre de soins : humanisation et sécurisation des<br />

locaux, renforcement des prises en charge ambulatoires. Mais les délais<br />

d’attente pour une consultation restent importants et le développement<br />

des structures alternatives à l’hospitalisation à temps complet<br />

insuffisant.<br />

L’offre de soins reste à adapter aux besoins : pas de réduction des<br />

inégalités territoriales, peu d’évolution dans le décloisonnement entre<br />

les différents acteurs sanitaires, sociaux et médico-sociaux.<br />

Des progrès notables sont notés en matière d’accompagnement social,<br />

grâce notamment à la publication concomitante de la loi sur le<br />

handicap de février 2005 : développement des services<br />

d’accompagnement médico-social pour adultes handicapés (SAMSAH)<br />

et services d’accompagnement à la vie sociale (SAVS) (1.639 places<br />

entre 2005 et 2008) et des GEM (création antérieure au plan) : 300<br />

groupes créés depuis 2007.<br />

Un point noir du volet social demeure : l’insuffisance d’accès au<br />

logement.<br />

Le bilan des mesures de prévention concernant enfants et adolescents<br />

est décevant : les démarches de repérage et de prise en charge précoce<br />

sont insuffisamment diffusées.<br />

Le bilan est plus positif concernant les actions en faveur des personnes<br />

en situation d’exclusion : avancée dans le repérage et la prise en charge<br />

des problèmes de santé mentale des personnes en situation de<br />

précarité, mais faiblesse des moyens des équipes et manque<br />

d’adaptation de certains secteurs à un accueil adapté de ces personnes.<br />

Pour les actions prévues en matière d’information du public et des<br />

professionnels, les constats sont mitigés : peu d’effets sur les<br />

représentations de la maladie et les comportements, pas de<br />

communication sur les pathologies les plus sévères, alors que le plan le<br />

prévoyait.<br />

Le renforcement des droits des malades connaît des avancées mais ses<br />

effets concrets restent limités : représentation des usagers et de leur<br />

famille dans les instances de concertation sur la santé<br />

mentale (commission départementale des soins psychiatriques – CDSP<br />

et commission régionale de concertation en santé mentale – CRCSM)<br />

mais retard dans la formation des usagers ; des moyens financiers<br />

accordés aux associations mais sans possibilité d’évaluation de leur<br />

impact.<br />

26


L’effet d’impulsion en matière de recherche et de systèmes<br />

d’information est limité.<br />

Les principales préconisations<br />

Assurer la continuité des prises en charge :<br />

• En organisant correctement les relais entre sortie d’hospitalisation et<br />

insertion sociale, psychiatrie et champ sanitaire et social<br />

• En mettant en place des formations communes pour l’ensemble des<br />

intervenants<br />

• En développant le soutien par les pairs-aidants<br />

• En assurant la continuité des prises en charge tout au long de la vie.<br />

Améliorer l’accès aux soins :<br />

• En réaffirmant la nécessité du travail en réseau de tous les acteurs des<br />

champs sanitaire, social, médico-social qu’ils soient associatifs, publics<br />

ou privés<br />

• En organisant une interface locale (numéro de téléphone unique par<br />

exemple) entre médecins généralistes et dispositif de soins en<br />

psychiatrie<br />

• En développant la psychiatrie de liaison et les équipes mobiles<br />

généralistes ou spécialisées<br />

• En prévoyant un premier accueil par des infirmiers ou des<br />

psychologues.<br />

Favoriser la prévention et l’intervention précoce dès la petite enfance :<br />

• En facilitant l’accès au dispositif universel en faveur de la petite<br />

enfance, l’intervention précoce en maternité, le suivi pré et post-natal,<br />

en particulier par la PMI (protection maternelle et infantile), en<br />

prévention des troubles psychiques<br />

• En favorisant l’intervention thérapeutique précoce et<br />

l’accompagnement pédagogique et en renforçant ainsi les capacités de<br />

repérage de signes de souffrance ou de troubles psychiques chez les<br />

enfants et les adolescents par les acteurs de première ligne et les<br />

professionnels de soins primaires<br />

• En accompagnant les familles et en les impliquant dans les décisions.<br />

27


Mieux intégrer la santé mentale et la psychiatrie dans la cité :<br />

• Priorité au logement et à l’insertion professionnelle<br />

• Promouvoir des pratiques de réhabilitation psychosociale<br />

• Changer l’image des troubles mentaux et des personnes qui en sont<br />

atteintes, en lien avec les médias, les familles et les usagers<br />

• Développer les conseils locaux de santé mentale (CLSM).<br />

Améliorer la connaissance des besoins et des pratiques :<br />

• En développant des études économiques et sociologiques sur les<br />

organisations, les pratiques et les politiques publiques de psychiatrie et<br />

de santé mentale<br />

• En développant la recherche, notamment dans le domaine des sciences<br />

sociales et de l’épidémiologie.<br />

Mettre en œuvre les principes d’une politique publique de psychiatrie<br />

et de santé mentale<br />

Définir un cadre national visant notamment la réduction des inégalités de santé<br />

et d’accès aux soins, tout en laissant aux régions la liberté de déterminer des priorités<br />

locales tenant compte des principes d’action définis nationalement.<br />

- Le plan psychiatrie et santé mentale 2011-2015 2<br />

Il avait 4 objectifs majeurs :<br />

Un diagnostic plus précoce des pathologies<br />

Une prise en charge des patients plus homogène sur tout le territoire et<br />

un suivi somatique<br />

Une meilleure prise en compte des besoins en santé mentale de<br />

l’ensemble des acteurs<br />

Une plus grande intégration des malades dans la société, notamment<br />

par l’intermédiaire du logement.<br />

2 Ce plan a fait l’objet d’une évaluation par le Haut Conseil de la Santé Publique : « Évaluation du plan psychiatrie et santé<br />

mentale 2011-2015 », Rapport, HCSP, avril 2016.<br />

28


Il proposait 5 principes d’action :<br />

Penser conjointement la prévention, le soin et l’accompagnement<br />

Recherche d’une alliance thérapeutique<br />

Lutter contre la stigmatisation<br />

Assurer des prises en charge pluridisciplinaires et pluri-professionnelles<br />

Évaluer les pratiques.<br />

Il s’articulait autour de 4 axes principaux :<br />

Prévenir et réduire les ruptures au cours de la vie de la personne : en<br />

permettant aux différents âges de la vie à toute personne d’accéder à la<br />

prévention, aux soins et aux accompagnements sociaux et médicosociaux,<br />

de façon adaptée à ses besoins et à ceux de ses aidants<br />

Prévenir et réduire les ruptures selon les publics et les territoires : en<br />

garantissant l’égalité d’accès à des soins de qualité et à un<br />

accompagnement social et médico-social<br />

Prévenir et réduire les ruptures entre la psychiatrie et son<br />

environnement sociétal : en renforçant le dialogue entre la psychiatrie et<br />

la société, en redonnant sa juste place à la psychiatrie et en<br />

reconnaissant la santé mentale comme un facteur essentiel de cohésion<br />

sociale<br />

Prévenir et réduire les ruptures entre les savoirs : en renforçant le<br />

développement des savoirs, leur diffusion, leur transmission.<br />

Le rapport d’information sur la santé mentale et l’avenir de la<br />

psychiatrie (2013)<br />

En dehors même de sa grande qualité, ce rapport m’est apparu important pour<br />

plusieurs raisons. La première est qu’il s’inscrit lui-même dans une certaine continuité<br />

des constats et des propositions des rapports antérieurs. La seconde, c’est que nombre<br />

de constats et de propositions du présent rapport sont souvent apparentés.<br />

Son rapporteur, le député Denys Robiliard, privilégie d’entrée de jeu la prise en<br />

charge des maladies, en commençant par la question des soins sans consentement.<br />

Il fait aussi le constat de la multiplication des rapports concernant la psychiatrie<br />

et la santé mentale : 15 de 2000 à 2009. <strong>À</strong> leur lecture, il ne peut que constater la<br />

récurrence de constats identiques. Il s’interroge donc sur le fait que les<br />

recommandations de ces rapports n’aient pas été suivies d’effets.<br />

29


Il formule quatre hypothèses :<br />

Une inadaptation de ces propositions récurrentes<br />

Un intérêt très relatif pour ces questions qui susciteraient peur et rejet<br />

La force d’inertie des professionnels œuvrant dans ce domaine<br />

L’absence de volonté politique.<br />

S’il estime que la psychiatrie de secteur a été un concept innovant et original, il<br />

estime en revanche qu’il a été fragilisé par la loi HPST (hôpital, patients, santé et<br />

territoires) qui « introduit une ambiguïté par rapport à son devenir. » Il estime aussi que « le bilan<br />

de la sectorisation se révèle insuffisant ». Il note en effet que « les ambitions qui présidaient à<br />

l’organisation originale de la prise en charge des soins psychiatriques et qui préfiguraient la notion<br />

actuelle de parcours de soins se sont heurtées à de nombreuses difficultés. Le principal obstacle est la<br />

permanence d’un hospitalocentrisme, qui a empêché l’articulation entre le sanitaire et le médico-social. De<br />

plus l’hétérogénéité des secteurs, à la fois en taille, en moyens et en pratiques reflétant les choix du chef de<br />

secteur, ne répond pas à son objectif initial d’égalité des soins ».<br />

Il pointe d’autre part des dysfonctionnements :<br />

Des populations oubliées (grande précarité et demandeurs d’asile)<br />

Un accès difficile à une première consultation<br />

Un cloisonnement entre le somatique et le psychiatrique<br />

Un recours problématique à la pratique de la contention et à l’isolement<br />

thérapeutique<br />

Un cloisonnement entre le sanitaire et le médico-social<br />

Des inégalités territoriales persistantes dans l’offre de soins.<br />

Puis il déplore :<br />

L’inégale répartition sur l’ensemble du territoire des moyens humains et<br />

financiers<br />

L’insuffisance de la recherche en psychiatrie : recherche fondamentale<br />

en neurosciences, recherche en épidémiologie, et recherche en sciences<br />

sociales.<br />

30


Le rapport plaide ensuite pour un secteur rénové et préconise de réaffirmer la<br />

légitimité et l’actualité des secteurs en fixant par la loi leurs missions communes, appuyé<br />

en cela par la direction générale de l’offre de soins (DGOS).<br />

S’agissant de la pédopsychiatrie, il recommande de réaffirmer la légitimité et<br />

l’actualité de l’intersecteur infanto-juvénile en fixant par la loi leurs missions minimales.<br />

Il recommande :<br />

La complémentarité avec l’offre privée<br />

La création des conseils locaux de santé mentale et le renforcement de la<br />

démocratie sanitaire<br />

La mise en place de dispositifs intersectoriels transversaux :<br />

• des équipes mobiles psychiatrie-précarité (déjà recommandées en 1996<br />

par le rapport psychiatrie et grande exclusion),<br />

• des passerelles conventionnelles entre secteur et EHPAD<br />

(établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes).<br />

Une pratique intégrée :<br />

• une meilleure articulation avec le social et le médico-social,<br />

• le rôle-clef des médecins généralistes,<br />

• une meilleure accessibilité des centres médico-psychologiques,<br />

• une meilleure prise en charge des maladies somatiques des usagers de la<br />

psychiatrie.<br />

Une amélioration de l’articulation avec le médico-social, afin de favoriser<br />

l’insertion sociale.<br />

L’encadrement strict de l’utilisation de moyens de contention et de chambres<br />

d’isolement.<br />

Le développement de la participation des usagers et de leurs proches et la<br />

création de GEM.<br />

Le développement d’une offre de logements adaptés dans le cadre d’un<br />

programme « un chez-soi d’abord ».<br />

31


Le développement de l’insertion professionnelle (établissements et services<br />

d’aide par le travail – ESAT – inscrits dans la cité par exemple).<br />

L’amélioration des soins aux détenus.<br />

Enfin, il recommande des moyens de financement adaptés aux secteurs<br />

psychiatriques, l’amélioration des formations (initiale et continue) de tous les<br />

professionnels, un meilleur financement et un meilleur développement de la recherche<br />

en psychiatrie.<br />

Après avoir analysé l’ensemble de ces rapports et avoir rencontré un peu plus<br />

de 300 personnes dans le cadre de cette mission, un premier état des lieux de la santé<br />

mentale et de la psychiatrie peut être réalisé.<br />

Santé mentale et psychiatrie : un état des lieux<br />

La santé mentale est une branche majeure de la santé publique. Elle est donc<br />

toujours liée à une politique publique propre à une société donnée dans laquelle la<br />

psychiatrie joue un rôle essentiel mais pas unique. La psychiatrie est, elle, une branche de<br />

la médecine. Elle joue donc un rôle nécessaire mais pas suffisant dans la politique<br />

publique de santé mentale.<br />

La santé mentale<br />

Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), « la santé mentale est un état de<br />

bien-être dans lequel une personne peut se réaliser, surmonter les tensions normales de la vie, accomplir<br />

un travail productif et contribuer à la vie de la communauté ».<br />

Il s’agit donc d’une acception large qui recouvre une approche globale de la<br />

personne dans son milieu de vie, comme le souligne le rapport Robiliard. Des facteurs<br />

biologiques, psychologiques et sociaux déterminent concrètement le degré de santé<br />

mentale d’une personne à un moment donné, sachant que ce qu’on sait dans ce domaine<br />

est moins important que ce qu’on ignore.<br />

Parmi les facteurs biologiques, on connaît mieux à l’heure actuelle les<br />

prédispositions génétiques à certains troubles. Certains dysfonctionnements neuronaux<br />

du cerveau sont mieux compris grâce à l’imagerie médicale, à la biochimie et aux<br />

neurosciences en général, même si l’on peut regretter de ne pas disposer aujourd’hui de<br />

marqueurs biologiques décisifs qui nous permettent à coup sûr de poser un diagnostic et<br />

d’engager un traitement, comme dans le cas des maladies somatiques.<br />

32


Ce qui n’empêche pas que certains traitements médicamenteux (psychotropes)<br />

et physiques (électro-corticothérapie, stimulation cérébrale profonde) puissent être<br />

utilisés de manière efficace dans des indications toujours mieux précisées et assorties de<br />

recommandations d’utilisation toujours plus affinées.<br />

Les facteurs psychologiques sont invoqués par différentes théories<br />

(psychanalyse, béhaviorisme, cognitivisme, approche familiale systémique, analyse<br />

transactionnelle, gestalt-thérapie, etc.) et le plus souvent traités par des techniques<br />

psychothérapiques qui, elles aussi, peuvent se révéler très efficaces.<br />

Mais on sait aussi que des pressions socio-économiques ou politiques<br />

persistantes sont des facteurs de risques susceptibles de porter atteinte à la bonne santé<br />

mentale des individus, des communautés et des peuples.<br />

Des données factuelles, comme le chômage, la grande pauvreté, la difficulté<br />

d’accès à la nourriture et à l’eau, l’absence de logement, le manque d’instruction, un<br />

milieu familial défaillant ou maltraitant, l’absence d’accès à des structures de soin, le fait<br />

de vivre sous le joug d’une dictature, les mauvaises conditions de travail, l’esclavage, la<br />

discrimination raciale, sociale ou sexuelle, l’obligation d’émigrer, les violences et les<br />

guerres, les violations des droits fondamentaux de l’homme, portent clairement<br />

témoignage de cette atteinte.<br />

L’essentiel d’une politique publique de santé mentale devrait porter sur le<br />

combat contre ces facteurs puissants, combat préventif de souffrance psychique et de<br />

pathologie mentale, et ne saurait limiter son champ d’action aux seuls soins<br />

psychiatriques des troubles mentaux. Ce qui implique, comme pour toute politique de<br />

santé publique, bien d’autres acteurs que les seuls professionnels du diagnostic et du<br />

soin, et ceci de la naissance à la mort de chacun d’entre nous.<br />

C’est ainsi qu’un certain nombre de moyens concrets peuvent favoriser la<br />

bonne santé mentale d’une population, comme par exemple :<br />

• Les interventions autour de la naissance et de la petite enfance (aide apportée à<br />

domicile pour des femmes enceintes, activités préscolaires, aide à la fois<br />

nutritionnelle et psychosociale aux populations défavorisées)<br />

• L’assistance aux enfants et aux adolescents (programmes d’acquisition de<br />

compétences, amélioration de l’accueil en milieu scolaire)<br />

• L’accès à l’autonomie socioéconomique des femmes (amélioration de l’accès à<br />

l’éducation, dispositifs de microcrédits)<br />

• L’accompagnement social des personnes âgées (centres communautaires de<br />

jour, aide à domicile ou en hébergement spécialisé)<br />

33


• Les programmes à l’intention des groupes vulnérables (sans domicile fixe,<br />

migrants, sans papiers, populations nomades, victimes des guerres ou des<br />

catastrophes)<br />

• Les interventions sur le lieu de travail (programmes de prévention du stress,<br />

amélioration du management et des conditions de travail)<br />

• L’amélioration de la politique du logement<br />

• La prévention de la violence (réduction de l’accès aux armes, législation sur la<br />

consommation d’alcools et de drogues, programmes de type “Communities That<br />

Care”)<br />

• Les programmes de lutte contre la pauvreté<br />

• Les lois et campagnes contre toute discrimination<br />

• La facilitation de l’accès aux droits et aux soins.<br />

La psychiatrie<br />

Les efforts nationaux déployés pour élaborer et mettre en œuvre la politique de<br />

santé mentale visent non seulement à protéger et à promouvoir le bien-être de<br />

l’ensemble des citoyens, mais aussi à répondre aux besoins de ceux qui, parmi eux, sont<br />

touchés par des troubles mentaux.<br />

En résumant l’histoire de la psychiatrie française depuis la création des asiles,<br />

puis les principaux rapports et les plans psychiatrie et santé mentale des dernières<br />

décennies, nous avons pu constater l’évolution des dispositifs et des pratiques. Nous<br />

avons aussi noté les freins puissants à ces évolutions, qu’ils viennent de personnels<br />

soignants ou administratifs de la psychiatrie, des secteurs sociaux et médico-sociaux, des<br />

pouvoirs publics, de la société dans son ensemble avec ses préjugés.<br />

Nous avons également noté que les progrès les plus significatifs venaient<br />

d’autres professionnels de la psychiatrie, des secteurs sociaux et médico-sociaux, de<br />

politiques engagés, de grandes figures de l’administration et, très souvent, des membres<br />

de notre société les plus solidaires et les plus sensibles aux misères humaines, à<br />

commencer par les associations d’usagers et de familles d’usagers.<br />

Démographie des médecins psychiatres<br />

Au 1 er janvier 2016, le RPPS (répertoire partagé des professionnels de santé)<br />

recense 15 048 médecins spécialistes en psychiatrie dont 44 % en exercice libéral ou<br />

mixte. Ils représentent 13 % des médecins spécialistes et 7 % de l’ensemble des<br />

médecins. C’est la spécialité la plus nombreuse (hors médecine générale) parmi les 30<br />

proposées au niveau de l’internat.<br />

34


C’est aussi l’une des spécialités soignantes où l’exercice salarié est le plus<br />

développé (55 %). En pratique privée, le secteur tarifaire conventionné (secteur I)<br />

prédomine avec 70 % des psychiatres.<br />

Entre 1984 et 2013, les effectifs des psychiatres ont été multipliés par 2,5. Le<br />

taux de croissance annuel moyen sur cette période est de 3,2 % ce qui place la<br />

psychiatrie légèrement en dessous du taux de croissance de l’ensemble des spécialités<br />

(3,4 % de croissance annuelle). Sur cette même période, le nombre de spécialistes en<br />

psychiatrie par habitant a été multiplié par 2,2 (celui de l’ensemble des spécialités par 2,3)<br />

avec un taux de croissance annuel moyen de la population de 0,5 %. La densité d’offre<br />

en 2013 est de 22,3 psychiatres pour 100 000 habitants et de 10,1 pour les seuls<br />

praticiens libéraux.<br />

La répartition des psychiatres sur le territoire est fortement déséquilibrée avec<br />

82 % des cabinets localisés dans des unités urbaines de 50 000 habitants ou plus (qui<br />

regroupent 53,9 % de la population nationale) et une forte inégalité entre les régions<br />

avec une offre plus abondante dans les régions du sud et en Île-de-France.<br />

En 1990, la majeure partie de la moitié nord du territoire se démarquait du sud<br />

par des densités inférieures d’au moins 20 % à la densité moyenne nationale, seules l’Îlede-France<br />

(avec une densité supérieure à la moyenne), l’Alsace et la Bretagne faisaient<br />

exception. Cette même distinction nord-sud est constatée en 2013.<br />

<strong>À</strong> l’échelle départementale, hors Paris (93,5 psychiatres pour 100 000<br />

habitants), le nombre de psychiatres pour 100 000 habitants en métropole varie du<br />

simple au quadruple entre la Meuse (8,8) et le Rhône (35,0).<br />

En ce qui concerne l’exercice privé, hors Paris (63,7 psychiatres pour 100 000<br />

habitants), des écarts importants sont également constatés entre la Gironde (21,0), les<br />

Bouches-du-Rhône (20,4) d’une part, et la Haute-Marne (1,1) et la Manche (1,4) d’autre<br />

part. La densité de psychiatres privés est inférieure à 4 dans 25 départements. La Guyane<br />

n’en compte aucun.<br />

Au 1 er janvier 2016, la proportion de femmes spécialistes en psychiatrie s’élève<br />

à 49 % (contre 43 % pour l’ensemble des spécialistes).<br />

L’âge moyen de l’ensemble des psychiatres est de 52,8 ans (contre 51,3 ans<br />

pour l’ensemble des spécialistes). Chez les femmes, il est inférieur de 5,1 ans à celui des<br />

hommes, caractéristique qui se retrouve également mais à un degré moindre chez<br />

l’ensemble des spécialistes où l’écart est de 4,1 ans.<br />

35


En 10 ans, entre 2003 et 2016, l’âge moyen des psychiatres est passé de 49,7<br />

ans à 52,8 ans, soit +3,1 ans (tout comme pour l’ensemble des médecins spécialistes). La<br />

part de psychiatres âgés de 60 ans ou plus s’élève à 31,9 % (contre 25,1 % pour<br />

l’ensemble des spécialistes). Les hommes sont plus représentés dans les classes d’âge les<br />

plus nombreuses au-dessus de 45 ans (57,3 %) tandis que les femmes sont majoritaires<br />

dans les nouvelles générations (64,0 %).<br />

Démographie des internes en psychiatrie<br />

Depuis la mise en place du système des épreuves classantes nationales (ECN)<br />

en 2004 pour le choix de la spécialité à l’internat, l’évolution des postes de psychiatres<br />

ouverts à l’internat a suivi celle du numerus clausus 5 ans auparavant. De 200 places en<br />

2004, le nombre de postes d’internes ouverts se situe à 557 pour la rentrée 2015.<br />

36


La psychiatrie se situe dans un groupe de spécialités plutôt salariées qui peinent<br />

à recruter les internes les mieux classés aux ECN : la génétique médicale, la psychiatrie,<br />

la biologie médicale, la santé publique et la médecine du travail. Certaines de ces<br />

spécialités (psychiatrie, santé publique et biologie médicale) voient même leur indicateur<br />

d’attractivité se dégrader en 2013 par rapport à l’année précédente 3 .<br />

En 2013, pour la deuxième année consécutive, des postes de psychiatres sont<br />

resté vacants à l’internat (12). Sur 465 postes d’internes de psychiatrie pourvus aux ECN<br />

2011, 51 proviennent du premier quart des candidats et 135 du dernier quart, ce groupe<br />

alimentant aussi la médecine générale, la santé publique, la médecine du travail et la<br />

biologie et aucune autre discipline (source Centre national de gestion – CNG – rapport<br />

2012).<br />

Renouvellement des psychiatres<br />

<strong>À</strong> moyen terme, le déséquilibre très marqué de la pyramide des âges des<br />

psychiatres va se traduire par un départ massif de professionnels jusqu’en 2025 4 . Au 1 er<br />

janvier 2013, 51 % d’entre eux ont plus de 55 ans (60 % des hommes, 41 % des<br />

femmes). La rupture d’effectifs est très nette entre les 55 ou plus et les moins de 55 ans.<br />

<strong>À</strong> la même date, chaque classe d’âge comprise entre 55 et 65 ans compte environ 550<br />

psychiatres, contre 350 pour les classes entre 45 et 55 ans.<br />

Le rythme actuel de recrutement à l’internat de psychiatrie amène à une<br />

prévision de stabilité sur 10 ans des effectifs actuels si l’âge moyen de départ en retraite<br />

est à 68 ans, mais à une baisse des effectifs si le départ s’effectue avant 68 ans et à une<br />

hausse dans le cas contraire.<br />

Les établissements de santé 5<br />

La majeure partie des patients des services de psychiatrie des établissements de<br />

santé est prise en charge en ambulatoire. Les prises en charge à temps partiel et à temps<br />

complet reposent essentiellement sur les 57 469 lits d’hospitalisation à temps complet,<br />

les 27 603 places d’accueil en hôpital de jour et les 1 929 centres d’accueil thérapeutique<br />

à temps partiel (CATTP) 6 .<br />

3 Seuls 10 % des internes exercent en service psychiatrique ou en soins de suite et réadaptation (« Portrait des<br />

professionnels de santé », DREES, février 2016, page 23).<br />

4 La spécialité de la psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent est confrontée à une forte chute de ses effectifs (- 50 %)<br />

sur la période 2007-2016 (« Atlas de la démographie médicale en France, situation au 1 er janvier 2016 », Conseil national de<br />

l’ordre des médecins.<br />

5 Les psychiatres exerçant à titre salarié ou libéral en établissement de santé représentent 7 % des emplois de praticiens<br />

au sein de ces établissements (« Portrait des professionnels de santé », DREES, février 2016, page 22).<br />

6 « Les établissements de santé », DREES, édition 2016.<br />

37


L’offre est majoritairement publique. La moitié des établissements assurant une<br />

prise en charge hospitalière en psychiatrie est de statut public. Elle représente les deux<br />

tiers de l’ensemble des lits d’hospitalisation complète et les quatre cinquièmes des places<br />

d’hospitalisation partielle. L’autre moitié des établissements se répartissent à parts égales<br />

entre les établissements privés à but non lucratif et les cliniques privées, ces dernières<br />

ayant essentiellement une activité d’hospitalisation à temps plein.<br />

L’offre de soins en psychiatrie infanto-juvénile est presque exclusivement le fait<br />

des établissements publics et privés à but non lucratif. Elle est caractérisée par une part<br />

beaucoup plus importante des prises en charge à temps partiel.<br />

Près des deux tiers des établissements ayant une activité de psychiatrie sont<br />

mono-disciplinaires, c’est-à-dire autorisés uniquement dans cette discipline. Les<br />

établissements privés à but lucratif sont quasiment exclusivement spécialisés en<br />

psychiatrie. Les établissements pluridisciplinaires sont, en revanche, en grande majorité<br />

des établissements publics.<br />

Depuis une trentaine d’années, les capacités d’accueil et l’activité en<br />

hospitalisation à temps plein en psychiatrie ne cessent de diminuer. Cette diminution a<br />

toutefois ralenti ces dernières années et le nombre de lits installés s’établit à 57 469 en<br />

2014 pour près de 18,5 millions de journées.<br />

Bien que minoritaires par rapport à l’hospitalisation à temps plein, d’autres<br />

formes d’activité à temps complet existent, essentiellement en psychiatrie générale, les<br />

enfants et adolescents étant plus souvent pris en charge à temps partiel ou en<br />

ambulatoire qu’à temps complet. Ainsi, en 2014, les établissements de santé déclarent<br />

disposer d’un peu plus de 8 100 lits ou places en placement familial thérapeutique, centre<br />

de postcure, appartement thérapeutique, hospitalisation à domicile, centre de crise et<br />

structure d’accueil d’urgence. Dans ces structures, 1,7 million de journées de prises en<br />

charge ont été réalisées, soit 9 % de l’activité à temps complet. On note là aussi de fortes<br />

disparités territoriales.<br />

La densité nationale en lits et places à temps complet et en places d’hôpital de<br />

jour et de nuit est de 150 pour 100 000 habitants en 2014. Elle est à compléter par 2,8<br />

places CATTP ou ateliers thérapeutiques pour 100 000 habitants. Ces taux sont très<br />

variables d’une région à l’autre.<br />

38


39


40


Sources des cartes et tableaux : « Les établissements de santé », DREES, édition 2016.<br />

41


Après ces premiers éléments de contexte, le présent rapport s’articulera autour<br />

de quatre parties.<br />

Les trois premières aborderont les principales thématiques de la mission, toutes<br />

trois résolument tournées vers l’amélioration de la prise en charge des usagers de la<br />

psychiatrie :<br />

- Les parcours de soins et de vie des personnes malades, en s’attachant à proposer une<br />

organisation et des mesures permettant d’éviter les ruptures de prise en charge et<br />

d’accompagnement ;<br />

- Les formations et les métiers des professionnels travaillant dans le domaine de la<br />

psychiatrie, avec pour objectif de déterminer les besoins en termes de formation et<br />

d’évolution des pratiques professionnelles ;<br />

- Les droits des usagers, leur citoyenneté et la déstigmatisation de la maladie mentale,<br />

dans l’optique de renforcer ces droits et la place des personnes malades au sein de la<br />

société.<br />

La quatrième partie proposera des objectifs relatifs à l’organisation territoriale<br />

de la politique de santé mentale et au rôle que les agences régionales de santé auront à<br />

jouer dans cette mise en œuvre d’un panier de services indispensables dans tous les<br />

territoires.<br />

Par ailleurs, conformément à la commande de la lettre de mission, un accent<br />

particulier sera mis sur les dispositifs innovants en matière de prise en charge<br />

psychiatrique, nombreux sur le territoire national, mais pas toujours suffisamment<br />

connus et valorisés. Plusieurs dizaines d’entre eux sont présentés en annexe, de manière<br />

synthétique, sans que ce choix traduise une exhaustivité de ces dispositifs mais plutôt la<br />

volonté de faire connaître leur existence et leur efficacité.<br />

42


I – AMÉLIORER LES PARCOURS DE SOINS ET DE VIE<br />

DES PERSONNES MA<strong>LA</strong>DES<br />

Le site internet des ARS résume les objectifs de l’approche du “parcours de<br />

soins” de la manière suivante : « faire en sorte qu’une population reçoive les bons soins par les bons<br />

professionnels dans les bonnes structures au bon moment et au meilleur coût ». Ce qui est vrai pour la<br />

santé en général est vrai aussi pour la santé mentale. La loi de modernisation de notre<br />

système de santé prévoit donc d’ancrer l’organisation et la pratique des soins<br />

psychiatriques dans la logique du territoire – qui fut celle des asiles du 19 ème siècle<br />

comme celle de la psychiatrie de secteur – au sein duquel s’effectueront les parcours de<br />

santé des personnes présentant des troubles mentaux.<br />

Pour une bonne part de nos concitoyens ayant besoin de soins psychiatriques,<br />

ces parcours sont longs et complexes. Ils associent des temps de soins (dépistage de la<br />

maladie, interventions d’urgence ou de crise, soins hospitaliers et ambulatoires du<br />

patient, aide aux familles et aux proches) destinés à obtenir au minimum le<br />

rétablissement du patient, au mieux sa guérison, et des temps d’accompagnement<br />

médico-social, de réhabilitation psycho-sociale, d’insertion ou de réinsertion sociale,<br />

portés d’abord par les acteurs de l’action sociale avec pour objectif de réduire au mieux<br />

le désavantage, les déficiences et le handicap liés au trouble, favorisant ainsi la meilleure<br />

inclusion possible de la personne dans une société qui a plutôt tendance à exclure ce<br />

type de handicap. Dans ces parcours longs et complexes, il est indispensable que tous les<br />

acteurs puissent réfléchir et agir dans la complémentarité la plus parfaite, sauf à<br />

développer des pratiques maltraitantes.<br />

C’est autour de la situation singulière de chaque personne, qui doit être<br />

nécessairement au centre des préoccupations de tous, que les divers acteurs des champs<br />

sanitaire, social et médico-social d’un territoire déterminé doivent s’organiser afin de<br />

mettre en œuvre cette indispensable complémentarité de leurs compétences. C’est au<br />

sein de ce territoire que tous doivent s’unir pour aider chacune des personnes,<br />

particulièrement celles touchées par les troubles les plus invalidants, à utiliser au mieux<br />

ses ressources personnelles et à s’intégrer de la meilleure façon possible dans la société<br />

qui est la leur, dans un parcours de vie satisfaisant.<br />

43


1.1 Les constats en matière de parcours de soins et de vie<br />

1.1.1 Les constats en matière de parcours de soins : une hétérogénéité de<br />

pratiques et de moyens<br />

Comme nous l’avons vu, l’évolution de la psychiatrie, préoccupation récurrente<br />

des pouvoirs publics, apparaît perfectible malgré les plans successifs et les dispositifs<br />

novateurs déployés. Ces résultats s’expliquent entre autres par des dysfonctionnements<br />

dans les parcours de soins (hospitalocentrisme, populations oubliées, difficultés d’accès à<br />

la première consultation, cloisonnement entre les soins somatiques et les soins<br />

psychiatriques, par exemple) et des inégalités territoriales dans l’offre de soins et les<br />

ressources de l’accompagnement social et médico-social.<br />

Une étude récente de la DREES 7 nous apporte un éclairage précieux sur la<br />

prise en charge des troubles de santé mentale par les médecins généralistes 8 : « Dans notre<br />

pays, les médecins généralistes, étant donnée leur place centrale dans le dispositif d’accès aux soins, sont<br />

souvent en première ligne dans la prise en charge des troubles de santé mentale. Une étude menée sur un<br />

échantillon de 441 adultes montre que plus de la moitié d’entre eux (58 %) se tourneraient vers leur<br />

médecin généraliste s’ils étaient confrontés à un problème de santé mentale, et que 47 % souhaiteraient<br />

que celui-ci assure leur prise en charge (Kovess-Masfety et al., 2007).<br />

Les enquêtes épidémiologiques estiment par ailleurs que 25 à 30 % de la patientèle des<br />

médecins généralistes souffrirait de troubles psychiatriques ou relatifs à la santé mentale. Pour autant, les<br />

difficultés que rencontrent ces professionnels pour prendre en charge les problèmes de santé mentale tels<br />

que les repérages insuffisants, les cas diagnostiqués à tort ou les prescriptions inadéquates sont<br />

régulièrement mis en avant. Les travaux portant sur ces questions, notamment sur leurs pratiques de<br />

prescription, sont donc déjà nombreux, mais obtiennent parfois des résultats contradictoires ou justifient<br />

une actualisation ».<br />

Par ailleurs, plusieurs recherches soulignent qu’environ « un cas sur deux ne serait<br />

pas détecté par le médecin généraliste (Norton et al., 200942) » et que « ces retards de prise en charge<br />

seraient facteurs d’augmentation des risques de suicide, de consommations de toxiques ou de difficultés<br />

familiales, scolaires et professionnelles ».<br />

7 Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques du ministère de la santé, des affaires sociales<br />

et des droits des femmes.<br />

8 « Organisation de l’offre de soins en psychiatrie et santé mentale », DREES, Série études et recherches, n° 129, avril 2014.<br />

44


L’étude indique également que des recherches sur les connaissances des<br />

médecins généralistes concernant la schizophrénie montrent que ceux-ci ont une<br />

mauvaise connaissance de la maladie (prévalence, gravité etc..) et que ce faible repérage<br />

se retrouve dans des pathologies que les médecins généralistes ont davantage l’habitude<br />

de rencontrer (troubles dépressifs ou anxieux). Est ainsi constatée « une sous-détection des<br />

idées suicidaires des patients dépressifs alors que la présence de ces idées est un indicateur important de<br />

risque suicidaire ».<br />

Deux facteurs semblent expliquer le sous-repérage des troubles mentaux par<br />

ces professionnels : la durée de consultation et la formation (initiale et continue)<br />

insuffisante en matière de santé mentale.<br />

Ces constats doivent être corrélés avec l’importante consommation de<br />

psychotropes des Français par rapport aux autres pays européens (rapport de l’office<br />

parlementaire des produits de santé sur le bon usage des médicaments psychotropes, par<br />

Mme Briot M., 2006) et par le fait que « les traitements prescrits sont souvent non conformes aux<br />

recommandations de bonne pratique ».<br />

En France, le taux d’adressage des médecins généralistes vers les psychiatres est<br />

l’un des plus faibles d’Europe 9 , ce qui peut s’expliquer pour différentes raisons 10 :<br />

- Il est difficile de déterminer les circonstances dans lesquelles un médecin<br />

généraliste doit se tourner vers un psychiatre pour un avis ou le suivi<br />

conjoint d’un patient : diagnostic, sévérité des symptômes, formation du<br />

médecin, etc.<br />

- Il est également compliqué d’identifier le bon interlocuteur dans le paysage<br />

de la psychiatrie en établissement.<br />

- Les médecins généralistes déclarent enfin avoir des relations difficiles avec<br />

les secteurs psychiatriques :<br />

• seuls 35 % déclarent être suffisamment informés sur leurs missions<br />

et leurs activités,<br />

• alors que plus de 90 % déclarent avoir des patients qui y sont suivis,<br />

seulement 40 % disent pouvoir contacter facilement le secteur<br />

psychiatrique en cas de besoin et 22 % être régulièrement informés<br />

de la situation de leurs patients qui y sont suivis (Drees, 2008),<br />

9 Etude EseMED (European Study of the Epidemiology of Mental Disorders : il s’agit d’une grande étude<br />

épidémiologique européenne conduite en 2005 qui étudie également les pratiques des professionnels).<br />

10 « Organisation de l’offre de soins en psychiatrie et santé mentale », DREES, Série études et recherches, n° 129, avril 2014, et<br />

Demailly, 2005, Pluriels n°92/93, 2011).<br />

45


• les médecins généralistes déplorent également les retours insuffisants<br />

des psychiatres concernant les patients qu’ils leur ont adressés et<br />

l’absence fréquente de lettre de sortie suffisamment documentée<br />

après une hospitalisation en psychiatrie.<br />

Mettre en place des relations fortes et confiantes, tant sur le plan quantitatif<br />

que qualitatif, est d’autant plus essentiel que les médecins généralistes sont de gros<br />

prescripteurs de psychotropes, ayant tendance à sous-estimer leurs effets secondaires, à<br />

sous informer leurs patients à ce sujet et à sur-médicamenter les troubles anxiodépressifs<br />

légers, du fait, entre autres, des lacunes de leur formation initiale en<br />

psychiatrie et de la pression de certains de leurs patients ou de leurs familles.<br />

L’ensemble de ces constats milite pleinement pour renforcer les liens entre la<br />

médecine générale et la psychiatrie, afin de détecter plus rapidement les troubles<br />

mentaux et/ou les maladies mentales, et apporter une expertise aux médecins<br />

généralistes qui sont confrontés à de nombreuses difficultés d’ordre psychique chez leurs<br />

patients.<br />

La prévalence des pathologies somatiques chez les personnes atteintes de<br />

troubles psychiatriques sévères est élevée. En effet, « le taux de mortalité est 1,6 à 3 fois plus<br />

élevé dans la schizophrénie que dans la population générale et l’espérance de vie est diminuée de 20 %<br />

chez les patients atteints de schizophrénie. Cette diminution serait due pour un tiers au passage à l’acte<br />

suicidaire, le reste étant lié à des maladies physiques, aux difficultés d’accès aux soins et à des conditions<br />

socio-économiques défavorables. Parmi les maladies physiques en cause dans la surmortalité observée chez<br />

les patients schizophrènes, figurent au premier plan les maladies cardio-vasculaires, dont les facteurs de<br />

risques sont l’obésité, le tabagisme, la sédentarité, le diabète et les troubles du métabolisme lipidique 11 ».<br />

De plus, de nombreuses études internationales 12 montrent que certains<br />

neuroleptiques participent à cette surmortalité, soit en provoquant des morts subites,<br />

soit en induisant des syndromes métaboliques ou des obésités favorisant les maladies<br />

cardio-vasculaires et le diabète. Elles montrent aussi que le risque de mortalité augmente<br />

avec le nombre de neuroleptiques différents prescrits.<br />

Les constats issus des acteurs de terrain montrent que cette réalité sous-estimée<br />

est encore mal prise en compte, tant dans les équipes de psychiatrie publique hospitalière<br />

que par les médecins généralistes.<br />

11 Granger, B., Naudin, J. (2015), La schizophrénie : idées reçues sur une maladie de l’existence, Le Cavalier Bleu éditions, p. 61.<br />

12 Loas, G. (2009), « Mortalité et surmortalité dans la schizophrénie », Annales Médico-Psychologiques, Elsevier Masson, 167<br />

(6), pp.446.<br />

46


Comme pour les maladies somatiques, des patients ou leurs familles peuvent<br />

tarder à consulter un médecin face à des symptômes inquiétants qu’ils banalisent. Un<br />

certain nombre de médecins généralistes, de pédiatres et de médecins de PMI tardent à<br />

faire les diagnostics d’évidence qui s’imposeraient dans certaines affections sévères<br />

(autisme, schizophrénies, bipolarité) et tardent donc à adresser leurs patients à des<br />

spécialistes. On sait pourtant qu’un diagnostic et des soins précoces peuvent rendre le<br />

pronostic tant médical que social de ces troubles beaucoup plus favorable. Certains<br />

psychiatres peuvent tarder eux-mêmes, quelquefois à juste titre lorsque des symptômes<br />

exigent un peu de temps avant de poser un diagnostic juste.<br />

<strong>À</strong> l’inverse des diagnostics trop tardifs, certains diagnostics trop précoces<br />

peuvent être aussi nuisibles à des patients, du fait de la mise en place de traitements<br />

inadaptés ou inutiles, voire d’une éventuelle stigmatisation.<br />

C’est ainsi qu’on sait bien les effets fâcheux de l’épidémie de diagnostics<br />

erronés de “trouble de l’attention avec hyperactivité” chez des enfants simplement turbulents et<br />

de “trouble dissociatif de l’identité” chez des adultes influençables, phénomènes très bien<br />

documentés aux États-Unis.<br />

La continuité des soins, préconisée par des psychiatres français dès 1959 13 , n’est<br />

pas toujours assurée partout de manière fluide, soit par manque d’intérêt des<br />

professionnels, soit par manque de dispositifs, soit par manque de collaboration entre les<br />

dispositifs, quand ils existent.<br />

Des usagers, des associations de famille et d’entraide, certains professionnels<br />

eux-mêmes, déplorent une mauvaise anticipation fréquente des sorties d’hospitalisation,<br />

laissant souvent l’usager et ses proches en grande difficulté. Cette mauvaise anticipation<br />

peut avoir pour cause un souci de libérer à tout prix des lits pour garder la capacité<br />

d’accueillir des patients en première crise ou en rechute. Elle peut être due aussi à une<br />

mauvaise connaissance des possibilités d’orientation vers le logement, vers les secteurs<br />

social et médico-social par les professionnels de l’hospitalisation. Elle peut enfin être due<br />

à l’absence de dispositifs d’aval.<br />

Le parcours de soins implique une bonne articulation des dispositifs de soins<br />

entre eux (médecine générale, établissements hospitaliers publics et privés, médecine<br />

somatique, psychiatrie et autres spécialités).<br />

13 Henri Duchêne et Lucien Bonnafé, 57 ème congrès de psychiatrie et de neurologie de langue Française, Tours, 1959.<br />

47


La qualité de cette articulation dépend d’une formation initiale (universités,<br />

IFSI, etc.) prenant en compte la connaissance de ces dispositifs et de leur indispensable<br />

complémentarité. Elle nécessite également, au sein de chaque dispositif, une bonne<br />

articulation des différentes catégories de métier, des fonctions clairement définies et<br />

connues de tous et des délégations de tâches lorsqu’elles s’imposent.<br />

Une prise en charge adaptée des usagers atteints de troubles mentaux<br />

chroniques nécessite que chaque acteur remplisse correctement les missions que lui<br />

confie la nation et qu’il puisse s’appuyer sur les compétences complémentaires des autres<br />

acteurs, afin d’assurer le meilleur parcours de soins et de vie de l’usager.<br />

Or, des difficultés importantes, parfois récurrentes, sont constatées pour<br />

formaliser la collaboration entre l’ensemble des partenaires avec les secteurs de<br />

psychiatrie, et ceci de manière très hétérogène selon les territoires. Trop souvent, la<br />

collaboration entre services de psychiatrie et structures médico-sociales, nécessaire au<br />

bon parcours de vie des usagers les plus handicapés, est fragile car elle repose beaucoup<br />

plus sur l’engagement et la bonne volonté des acteurs que sur une organisation<br />

rationnelle bâtie par tous, ce qui ne suffit pas et ne garantit pas une égalité de traitement<br />

pour les usagers selon les territoires dans lesquels ils sont pris en charge.<br />

Les ARS ont évidemment à veiller de très près à cette collaboration qui<br />

constitue vraisemblablement l’amélioration la plus attendue pour un parcours sans<br />

rupture.<br />

Cette spécialité devrait pouvoir s’exercer depuis la grossesse de femmes<br />

présentant des facteurs de risque jusqu’à la majorité des jeunes pris en charge pour des<br />

problèmes pédopsychiatriques, sans rupture de la continuité lors du passage à la<br />

psychiatrie adulte.<br />

La périnatalité n’est pas prise en charge de manière homogène sur l’ensemble<br />

du territoire. Or, dès avant la naissance d’un enfant, il est possible d’agir sur certains<br />

facteurs de risques ou de vulnérabilité tant pour la mère que pour l’enfant à naître. Entre<br />

10 et 20 % des femmes présentent en effet un état dépressif au cours de leur grossesse<br />

ou au décours de l’accouchement 14 .<br />

14 Jacques Dayan "Psychopathologie de la périnatalité", 2003, Collections les âges de la vie, éditions Masson.<br />

Moins de 30 % des femmes enceintes qui expriment des difficultés psychologiques persistantes ont bénéficié d'une<br />

consultation auprès d'un professionnel de santé (publication de l'unité Inserm U657 de l'université de Bordeaux :<br />

48


D’autres peuvent être porteuses d’un trouble mental préalable. 10 à 15 % des<br />

femmes ayant des difficultés de ce type pendant leur grossesse ne sont pas prises en<br />

charge. Ces chiffres imposent des actions de prévention et de soins qui ne sont pas<br />

partout mises en place.<br />

La prise en charge des enfants et des adolescents constitue elle aussi une étape<br />

cruciale, à un moment de l’existence où certains troubles mentaux peuvent apparaître<br />

(retard mental, autisme, schizophrénie, troubles bipolaires, entre autres) et où un<br />

diagnostic et un traitement précoces peuvent permettre d’éviter un handicap trop lourd<br />

pour la vie à venir.<br />

On note encore, ici ou là, des sentiments d’insatisfaction des familles qui ne<br />

trouvent pas auprès de leur secteur de pédopsychiatrie les solutions qu’elles espéraient.<br />

Mais on trouve aussi des professionnels qui estiment ne pas toujours disposer des<br />

moyens nécessaires et en être moins bien dotés que la psychiatrie générale.<br />

La question de l’autisme 15 , qui concernerait un nouveau-né sur 150 16 , divise<br />

encore profondément certaines associations de parents et certaines équipes de<br />

psychiatrie, comme elle divise certaines associations de parents entre elles et certaines<br />

équipes de psychiatrie entre elles. Des associations d’autistes adultes peuvent n’être en<br />

accord ni avec les unes ni avec les autres.<br />

L’ignorance encore majeure au sujet de cette pathologie aux formes diverses,<br />

des hypothèses psychiatriques quelquefois hasardeuses sur son étiologie, des positions<br />

dogmatiques des uns ou des autres, incitent à la prudence quant aux recommandations<br />

en la matière.<br />

Seuls une prise en charge globale enfin à la hauteur des enjeux, un financement<br />

important de la recherche (épidémiologie, génétique, neurobiologie et sciences<br />

humaines) et une évaluation comparative de l’efficacité et de l’utilité des diverses<br />

méthodes éducatives, rééducatives et psychothérapiques pour les personnes autistes<br />

peuvent apaiser ces divisions.<br />

Bales, M., Pambrun E., Melchior, M., Glangeaud-Freudenthal, N.M., Charles, M.A, Verdoux, H., Sutter-Dallay, A.L.,<br />

Prenatal psychological distress and acess to mental health care in the ELFE cohort. European psychiatry : the journal of the<br />

association of European Psychiatrists, 2015.30(2) : p. 322-8.<br />

15 Troubles envahissants du développement (CIM-10, 1992), troubles du spectre de l’autisme (DSM-5, 2013).<br />

16 3 ème Plan Autisme (2013-2017) : en 2010, seules 75 000 personnes avec autisme ou autres TED (troubles<br />

envahissants du développement) étaient diagnostiquées et prises en charge dans le secteur médico-social et moins de<br />

20 % d’entre elles bénéficiaient d’un accompagnement au sein d’une structure dédiée.<br />

49


Il est de toute manière évident que notre pays manque de structures adaptées<br />

pour les enfants et plus encore pour les adultes touchés par l’autisme, et qu’il conviendra<br />

de pallier ce manque qui contraint des familles à aller chercher ailleurs en Europe des<br />

solutions, quelquefois non satisfaisantes en elles-mêmes, toujours insatisfaisantes par<br />

leur surcoût et par la coupure néfaste qu’elles entraînent entre les intéressés et leurs<br />

proches. Il est tout aussi évident qu’une collaboration étroite entre familles et<br />

professionnels est indispensable dans ce domaine.<br />

Le 3 ème Plan Autisme (2013-2017) constitue une référence solide en la<br />

matière. C’est sur lui et sur les recommandations de la HAS et de l’ANESM que doivent<br />

s’appuyer les professionnels.<br />

Sur le plan général, les professionnels notent une évolution démographique<br />

défavorable de la pédopsychiatrie comme de la médecine scolaire et des inter-secteurs en<br />

sont aujourd’hui mal pourvus. Les professeurs des universités-praticiens hospitaliers en<br />

psychiatrie infanto-juvénile ne sont pas suffisamment nombreux. Le recrutement des<br />

orthophonistes dans le service public est lui aussi très difficile.<br />

Enfin, de nombreux professionnels estiment la prévention trop limitée, mal<br />

valorisée et insuffisamment financée.<br />

L’allongement de l’espérance de vie dans les pays industrialisés et la réduction<br />

fréquente de la famille au seul noyau parents-enfants posent un certain nombre de<br />

problèmes aux personnes âgées, souvent socialement isolées et en perte progressive<br />

d’autonomie. On comprend aisément que le pourcentage de suicides augmente<br />

progressivement au fur et à mesure de l’avancée en âge. L’enjeu est donc bien de repérer<br />

aussi précocement que possible ce qui relève notamment des troubles anxieux et<br />

dépressifs chez la personne âgée.<br />

On sait aussi la fréquence non négligeable des processus de détérioration<br />

cognitive et comportementale, de type Alzheimer ou autre, apparaissant chez les<br />

septuagénaires, même si ces affections peuvent être plus précoces. Ces troubles<br />

démentiels sont aujourd’hui traités le plus souvent par des gérontologues, bien qu’ils<br />

fassent toujours partie des classifications psychiatriques, comme en témoignent la<br />

classification de l’OMS et la rubrique “troubles neurocognitifs” de la dernière classification<br />

en date, le DSM-5 américain 17 (2013).<br />

17 American Psychiatric Association (2013), Diagnostic and Statistical Manual of Mental Disorders - Fifth Edition, American<br />

Psychiatric Publishing, Arlington (VA), pp. 591-643.<br />

50


Les personnes âgées atteintes de ce genre de troubles, lorsqu’elles ne restaient<br />

pas à charge de leur famille, se retrouvaient il y a quelques décennies dans des pavillons<br />

non spécialisés dits de “chroniques”, au sein des hôpitaux psychiatriques traditionnels.<br />

Aujourd’hui elles se retrouvent plus souvent en EHPAD (établissement d’hébergement<br />

pour personnes âgées dépendantes) qui disposent, ou pas, de section Alzheimer.<br />

Enfin, on ne peut pas oublier, même si leur espérance de vie est plus courte<br />

que la population générale, que les usagers de la psychiatrie, porteurs de troubles<br />

mentaux sévères et chroniques, vieillissent aussi, qu’ils vivent chez eux ou dans des<br />

établissements médico-sociaux et qu’ils ne bénéficient pas toujours des dispositifs<br />

adaptés à leur âge. L’intervention de la psychiatrie auprès de ces populations vient donc<br />

en appui aux compétences des gérontologues et des neurologues, pour la prise en charge<br />

des troubles du comportement en particulier.<br />

Les relations entre EHPAD, familles, services sociaux, établissements médicosociaux,<br />

centres hospitaliers généraux, secteurs psychiatriques et gérontologie ne sont<br />

pas toujours d’excellente qualité. Les doléances portent surtout sur :<br />

• le recours trop systématique à l’hospitalisation aux urgences des<br />

hôpitaux, source de rupture fâcheuse pour l’usager,<br />

• l’absence fréquente de lits dédiés de gérontologie dans les courts<br />

séjours des hôpitaux généraux,<br />

• l’aide insuffisante aux familles (de type “répit”) malgré l’existence de<br />

quelques centres de jour, dont l’évaluation mériterait d’être plus<br />

poussée,<br />

• le nombre insuffisant d’équipes mobiles de psychogériatrie,<br />

• la coordination insuffisante entre gérontologie et psychiatrie, mais aussi<br />

entre psychiatrie, médecine générale, soins somatiques, familles et<br />

mandataires de justice.<br />

Malgré la reconnaissance législative du handicap psychique par la loi du 11<br />

février 2005 pour l'égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des<br />

personnes handicapées, ce type de handicap reste difficile à évaluer en pratique et donne<br />

lieu à des réponses perfectibles, notamment en termes de repérage et d’évaluation.<br />

D’autre part, il est important de noter que le handicap psychique peut, dans un certain<br />

nombre de pathologies, s’atténuer en fonction de prises en charge diversifiées et<br />

efficaces, et qu’il n’a pas la stabilité de nombre de handicaps physiques.<br />

51


Par ailleurs, le parcours des usagers porteurs d’un handicap psychique est rendu<br />

délicat par la rigidité des systèmes d’orientation des maisons départementales des<br />

personnes handicapées (MDPH), par le fait qu’elles orientent seulement vers le médicosocial<br />

et ne se prononcent pas sur les besoins de soins et par les modalités de<br />

compensation du handicap psychique qui ne sont pas toujours valorisées à hauteur des<br />

conséquences que ce handicap a pour la personne concernée.<br />

Des incompréhensions peuvent également naître du fait que les caisses<br />

primaires d’assurance maladie (CPAM) comprennent mal que certaines personnes soient<br />

à la fois en établissements et services d’aide par le travail (ESAT) et en foyer d’accueil<br />

médicalisé (FAM), suite à des orientations MDPH, ce qui peut entrainer des défauts de<br />

prise en charge financière.<br />

On note une augmentation de troubles mentaux graves dans les instituts<br />

thérapeutiques, éducatifs et pédagogiques (ITEP) comme dans les maisons d’enfants à<br />

caractère social (MECS), qui compliquent les accompagnements dans ces établissements,<br />

faute de prise en charge adaptée par la psychiatrie infanto-juvénile (insuffisance de places<br />

en hospitalisation plein temps ou en accueil de jour). Ces établissements se trouvent<br />

dans l’obligation de gérer des cas complexes qui nécessiteraient des prises en charge<br />

multi-partenariales et une bonne information des acteurs sur les réponses territoriales<br />

existantes mais pas forcément connues.<br />

L’absence très fréquente d’une coordination des dispositifs concernant le<br />

handicap psychique et d’informations des usagers sur le sujet (type “centre ressources du<br />

handicap psychique”) est souvent mise en avant.<br />

Les addictions sont des problèmes majeurs de santé publique, facteurs de<br />

surmorbidité et de surmortalité, et, en ce qui concerne certains produits, de troubles<br />

graves du comportement. La politique française en la matière a conduit longtemps à une<br />

dispersion des dispositifs, des acteurs, des réglementations et des financements.<br />

Les professionnels des secteurs psychiatriques se sont intéressés de manière<br />

très inégale à certaines de ces addictions (alcool, opiacés). Il est vrai que l’ensemble des<br />

addictions intéressent, selon le produit en cause, des professionnels et des acteurs très<br />

divers : généralistes, gastro-entérologues, neurologues, pneumologues, psychiatres,<br />

psychologues, forces de l’ordre, magistrats, enseignants, services sociaux, prévention<br />

routière et des accidents du travail, médecine du travail et médecine scolaire, associations<br />

d’anciens buveurs.<br />

52


Les secteurs psychiatriques se sont longtemps contentés d’accueillir en<br />

hospitalisation sans consentement des porteurs d’alcoolisme grave avec troubles majeurs<br />

du comportement ou des patients en état d’intoxication aigüe due à des<br />

psychostimulants illicites. Ils ont aussi assez souvent proposé des sevrages, sous la forme<br />

d’un traitement comportementaliste aujourd’hui rejeté par tous, la cure de dégoût. Ils<br />

ont assisté, impuissants, à des rechutes à répétition. Ils ont fréquemment négligé le<br />

travail avec les familles et avec les associations néphalistes.<br />

De nombreux autres acteurs se sont intéressés à une ou plusieurs addictions :<br />

• Établissements psychiatriques privés ou semi-privés.<br />

• Foyers de postcure.<br />

• Groupes associatifs d’entraide, ancêtres des pairs-aidants.<br />

• Comités départementaux de prévention de l’alcoolisme (CDPA).<br />

• Centre d’hygiène alimentaire et d’alcoologie (CHAA) puis centre de<br />

cure ambulatoire en alcoologie (CCAA)<br />

• Equipes ELSA (équipe de liaison en soins d’alcoologie).<br />

• Centre d’accueil et d’accompagnement à la réduction des risques des<br />

usagers de drogues (CAARUD).<br />

• Certains services de gastroentérologie, neurologie et pneumologie.<br />

La circulaire DGS (direction générale de la santé) du 10 mars 2006 a mis un<br />

peu de cohérence dans ces initiatives diverses, et souvent concurrentes, en créant les<br />

centres de soins, d’accompagnement et de prévention en addictologie (CSAPA) dont la<br />

mise en place a été assez lente et demeure inégale. Ils doivent bénéficier aujourd’hui<br />

d’une diffusion sur l’ensemble du territoire et leurs pratiques nécessitent des évaluations,<br />

lorsqu’elles n’ont pas encore été effectuées.<br />

La prise en charge des addictions mérite dans tous les cas une clarification des<br />

rôles des uns et des autres ainsi qu’une amélioration des coordinations.<br />

Comme le constatait hier le rapport Lazarus, et comme le constate aujourd’hui<br />

Éric Pliez, le président du Samu social 75, « les questions de santé mentale ne concernent pas que<br />

les grands exclus à la rue », les réfugiés et les migrants avec ou sans papiers, mais elles<br />

concernent aussi les chômeurs en fin de droit, les personnes qui vivent du RSA et les<br />

personnes âgées dotées d’une très petite retraite et isolées socialement.<br />

53


On sait que les précaires sont souvent des usagers de la psychiatrie en rupture<br />

de soins, et que de graves difficultés socio-économiques peuvent entraîner de véritables<br />

états de stress post-traumatiques, accompagnés le plus souvent d’addictions diverses, en<br />

commençant par l’alcool, et ce particulièrement mais pas uniquement chez des<br />

personnes fragiles.<br />

Les travailleurs sociaux en charge de ces populations précaires constatent<br />

que « les plateaux techniques actuels sont coupés du monde et ont souvent du retard. Leurs compétences<br />

ne sont pas mises à disposition du social. » Ils ressentent le besoin de collaboration avec des<br />

professionnels de la psychiatrie et d’analyse des pratiques, bien difficiles à financer pour<br />

les structures de petite taille. Ils apprécient toujours l’existence d’équipes mobiles<br />

psychiatrie-précarité de la psychiatrie publique ou d’équipes mobiles psycho-sociales<br />

mises en place par des associations, lorsqu’elles existent.<br />

Ils rappellent aussi que les services de soins infirmiers à domicile (SSIAD)<br />

peuvent intervenir dans les centres d’hébergement, et proposent même des SSIAD<br />

“précarité”, comme il en existe très peu.<br />

1.1.2 Les constats en matière de parcours de vie : la nécessité de renforcer<br />

l’accès aux droits et la qualité de l’accompagnement<br />

L’ensemble des aspects relatifs à la vie sociale des personnes malades ne sera<br />

pas abordé ici, mais l’accent est mis sur deux problématiques majeures concernant cette<br />

thématique : le logement et l’intervention à domicile, ainsi que l’emploi.<br />

Jean Canneva, président d’honneur de l’union nationale des amis et familles de<br />

malades psychiques (UNAFAM) explique que « le logement est la pierre angulaire de toute prise<br />

en charge des malades psychiques. Sans logement, il ne peut y avoir de continuité de soin et<br />

d’accompagnement à la vie sociale ».<br />

Il convient de compléter cette pertinente affirmation en précisant que « les<br />

mesures sociales, si indispensables qu’elles soient, ne font cependant pas tout. Car habiter quelque part<br />

ne veut pas nécessairement dire résider, mais plus profondément avoir un espace à soi. Il ne suffit pas<br />

d’apporter à une personne une résidence pour qu’elle puisse habiter quelque part. Encore faut-il que cette<br />

habitation soit désirée et éprouvée par le sujet comme un acte personnel d’appropriation de l’espace et que<br />

le temps de maturation que présuppose l’appropriation d’un lieu et d’un projet ait été préservé 18 ».<br />

18 Granger B., Naudin J., op. cit., p. 71.<br />

54


Ce point rejoint celui relatif à la surmortalité des personnes atteintes de<br />

maladies psychiatriques. En effet, comment soigner une personne si elle ne peut pas<br />

vivre dans des conditions qui lui permettent de couvrir ses besoins vitaux les plus<br />

élémentaires ? Parmi ces besoins se trouve le logement.<br />

Or, la question de l’habitat est encore trop peu prise en compte alors qu’elle est<br />

essentielle, car l’accès au logement est primordial pour la santé mentale. En effet,<br />

l’absence de logement personnel renforce les risques psychiatriques, comme l’a mis en<br />

évidence un rapport de l’Inserm 19 : un tiers des personnes sans abri présente des troubles<br />

psychiatriques. La prévalence est dix fois plus importante pour les troubles psychotiques<br />

qu’en population générale. Mais si le constat est partagé par tous les acteurs de la chaine<br />

médicale, médico-sociale et sociale, la réalité des partenariats autour du logement est<br />

encore ténue car les acteurs ne se connaissent pas forcément bien et ils expriment un<br />

besoin de clarification du paysage institutionnel.<br />

L’accès et le maintien dans le logement de droit commun sont des éléments<br />

essentiels de l’autonomie, étroitement tributaires, dans les grandes métropoles, des<br />

difficultés générales liées à l’insuffisance du parc social.<br />

Ils ne peuvent avoir de chance de succès qu’avec des services<br />

d’accompagnement forts permettant d’aider à rompre l’isolement et de s’assurer du<br />

mode d’occupation qui convient. Ces difficultés sont à mettre en regard avec les<br />

représentations négatives dans l’opinion dont fait encore l’objet la maladie mentale, en<br />

maintenant un contexte défavorable à l’insertion de la personne dans la société et à la<br />

reconnaissance de leur citoyenneté.<br />

Il reste donc indispensable de maintenir les possibilités d’accueil dans les<br />

établissements adaptés à la réalité du handicap psychique lorsque la solution du<br />

logement ordinaire ou le maintien dans la famille s’avère impossible.<br />

Dès lors que la question de l'autonomie reste centrale pour l'accès au logement,<br />

les troubles psychiatriques ou la souffrance psychique constituent des obstacles majeurs<br />

pour les personnes concernées. Il s'agit donc d'être en mesure d'apporter l'étayage<br />

nécessaire ainsi qu'un accompagnement global, social et médico-social, susceptibles de<br />

soutenir le projet d'accès au logement. La difficulté principale dans la phase préalable à<br />

l'accès réside dans le fait de réunir les conditions et de mobiliser les moyens nécessaires à<br />

l'autonomie.<br />

19 « La santé mentale et les addictions chez les personnes sans domicile personnel d’Ile de France », Rapport sous la direction d’Anne<br />

Laporte (Observatoire du Samu social de Paris) et de Pierre Chauvin (Inserm), janvier 2010.<br />

55


S'agissant d'un public en errance ou hospitalisé, cette étape peut s'avérer<br />

particulièrement délicate. Rappelons que la pénurie de logements à un coût modéré<br />

constitue un obstacle à l'accès de la population précarisée dans son logement. Outre les<br />

moyens en accompagnement adapté, des voies d'accès particulières en concertation<br />

doivent être recherchées pour favoriser l'accès au logement autonome de ces<br />

populations.<br />

L’accès au logement n’est pas le seul enjeu pour la personne concernée. Un<br />

deuxième enjeu est constitué par le maintien dans le logement. Un continuum dans la<br />

prise en charge est de nature à favoriser une intégration dans le logement. Les soins et<br />

l’accompagnement médico-social doivent être deux démarches complémentaires et non<br />

subsidiaires. Si les soins psychiatriques sont absents, insuffisants ou inadaptés, les effets<br />

de la maladie psychique, qui impactent d’abord la relation aux autres, vont se répercuter<br />

dans tous les domaines de vie et risquent de compromettre l’efficacité de toute autre<br />

forme de soutien ou d’accompagnement à la vie quotidienne, sociale ou professionnelle.<br />

<strong>À</strong> l’inverse, pour des personnes très isolées, présentant des difficultés d’hygiène<br />

personnelle et d’incurie du logement, connaissant des difficultés sociales et de santé<br />

complexes et intriquées, ou au contraire aspirant à s’inscrire dans des activités sociales<br />

ou professionnelles, le secteur psychiatrique n’est pas à même, seul, de répondre à<br />

l’ensemble des besoins de ces patients. En résumé, la dégradation de l'état de santé<br />

mentale d'une personne agit directement sur sa manière d'habiter ainsi que sur sa<br />

manière d’entretenir son logement. Le bailleur doit donc pouvoir trouver un<br />

interlocuteur lorsque la situation de son locataire se dégrade (plus de contact, repli sur<br />

soi, troubles de voisinage, défaut manifeste d'entretien du logement occasionnant des<br />

nuisances à l'entourage). Ces éléments constituent des signaux d'alerte au risque de<br />

devenir des points de crispation avec le voisinage. Il s'agit d'éviter de la sorte les<br />

phénomènes de stigmatisation.<br />

Il y a donc ici un fort enjeu lié au maintien dans le soin et nécessite que la<br />

psychiatrie (pas seulement les équipes mobiles psychiatrie-précarité qui se déplacent<br />

auprès des personnes non logées) se déplace dans le lieu de vie des personnes.<br />

« 50 % des patients atteints de schizophrénie ne travailleront jamais, 30 % pourront<br />

travailler dans le cadre d’un emploi protégé et les 20 % restants atteindront un emploi avec une<br />

qualification inférieure à celle à laquelle ils auraient pu prétendre avant le début de leur maladie 20 ».<br />

20 Granger B., Naudin J., op. cit., p. 67.<br />

56


« Selon différentes enquêtes, il y aurait entre 9 000 et 30 000 personnes en situation de<br />

handicap d'origine psychique en demande d'emploi ou concernées par des démarches d'insertion<br />

professionnelle, 8 % des personnes handicapées psychiques seraient accueillies par Cap emploi, mais<br />

moins de 5 % feraient l'objet d'un placement dans l'emploi » 21 .<br />

Le taux de chômage des personnes en situation de handicap est de 24 % 22 .<br />

Parmi elles, les personnes handicapées psychiques sont les plus touchées. En 2011,<br />

l'IGAS indiquait que 60 % d'entre elles perçoivent une allocation, principalement<br />

l'allocation aux adultes handicapés (AAH).<br />

Après le logement, l’emploi est le deuxième point noir pour les personnes<br />

souffrant de maladies mentales. Un des premiers freins à l’emploi des personnes<br />

handicapées psychiques est sans doute constitué par la méconnaissance qu’ont de leurs<br />

troubles les entreprises et les partenaires de l’insertion et la coordination perfectible<br />

entre les différents acteurs sanitaires, médico-sociaux et du champ de l’insertion<br />

professionnelle.<br />

De ce fait, trop peu de patients occupent un emploi, le nombre d’emplois<br />

protégés pour les personnes handicapées psychiques est insuffisant et pour celles qui en<br />

disposent, qu’il soit protégé ou non, on constate un trop faible étayage en termes<br />

d’accompagnement dans l’emploi, celui-ci incombant au collectif de travail dans son<br />

ensemble, à l’employeur mais aussi à des accompagnants extérieurs (associations<br />

spécialisées).<br />

Or, occuper un emploi, outre l’importance que cela revêt pour le niveau de vie<br />

de la personne concernée, constitue une condition essentielle de sa réhabilitation et de<br />

son insertion au sein de la société.<br />

L’insertion professionnelle, que ce soit en milieu ordinaire ou protégé, est un<br />

enjeu majeur, d’autant plus qu’elle interagit avec les problématiques sociales et de soin.<br />

Il ne faut pas non plus omettre le fait qu’une personne pouvait travailler avant<br />

d’être malade. Sa maladie peut entraîner une difficulté de maintien dans l’emploi, ce qui<br />

justifiera la mise en place de démarches spécifiques et adaptées pour parvenir à ce<br />

maintien.<br />

21 « La prise en charge du handicap psychique », rapport IGAS, août 2011.<br />

22 Marie-Claude Barroche, présidente de la Fédération Nationale des Associations Gestionnaires pour<br />

l’Accompagnement des personnes handicapées PSYchiques (AGAPSY), lors des journées nationales handicap<br />

psychique et emploi, 2 et 3 juillet 2013, Paris, co-organisées par la Fédération Agapsy et l'association Galaxie. En<br />

partenariat avec la FASM Croix-Marine.<br />

57


Au-delà de ce constat, il convient également de rappeler qu’en matière<br />

d’emploi, les textes issus de la loi n° 2005-102 du 11 février 2005 pour l’égalité des droits<br />

et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées réaffirment<br />

la priorité au « maintien dans un cadre ordinaire de travail ». Ils concrétisent également le<br />

principe de non-discrimination et d’égalité de traitement dans l’emploi, et renforcent<br />

enfin l’obligation d’emploi dans les entreprises de plus de vingt salariés en y ajoutant<br />

diverses obligations de moyens (renforcement de l’obligation de reclassement en cas<br />

d’inaptitude, nécessité pour l’employeur de mettre en place des « mesures appropriées » pour<br />

favoriser l’égalité de traitement à l’embauche, mais également en cours d’emploi : accès à<br />

la formation, évolution professionnelle, maintien dans l’emploi).<br />

L’ensemble de ces constats conduisent à la nécessité d’agir à la fois sur le<br />

partenariat entre les différents acteurs mais aussi en matière d’information et de<br />

déstigmatisation de la maladie mentale.<br />

1.2 Les propositions destinées à éviter les ruptures de prise<br />

en charge et à améliorer les parcours de santé et de vie<br />

Diverses propositions d’amélioration ont été évoquées lors des auditions par la<br />

mission et permettent, après analyse, d’évoquer des pistes générales ou spécifiques<br />

susceptibles de faire évoluer positivement les parcours des personnes. Plusieurs<br />

expériences probantes nous invitent également à envisager leur extension.<br />

1.2.1. Les propositions d’ordre général : des dispositifs et des collaborations<br />

entre les acteurs à renforcer<br />

Trois mesures peuvent être envisagées pour améliorer cet aspect essentiel :<br />

• Mettre en place une articulation forte entre urgences psychiatriques et<br />

urgences somatiques ainsi qu’entre acteurs sanitaires, sociaux<br />

(notamment bailleurs) et médico-sociaux.<br />

• Mettre en place des équipes spécialisées dans tous les centres<br />

hospitaliers pour accueillir les personnes handicapées psychiques.<br />

• Développer le suivi somatique des usagers et les bilans de santé<br />

somatique systématiques dans tous les établissements médico-sociaux.<br />

58


Ce développement et ce renforcement requièrent quelques évolutions :<br />

• Mettre en place une consultation d’avis spécialisé et de suivi conjoint,<br />

permettant aux médecins généralistes d’obtenir l’avis d’un professionnel<br />

de psychiatrie à propos de l’un de leurs patients et de mettre en place<br />

une prise en charge adaptée.<br />

• Mettre en place un numéro unique à disposition des médecins<br />

généralistes afin d’adresser rapidement un patient vers le secteur<br />

psychiatrique 23 .<br />

• Assurer des liens écrits réciproques entre médecin traitant et psychiatre,<br />

ainsi que l’envoi d’un courrier détaillé du psychiatre au médecin<br />

généraliste, conformément à la recommandation de bonne pratique<br />

adoptée par le collège national pour la qualité des soins en psychiatrie<br />

(CNQSP), et labellisée par la Haute autorité de santé (HAS), visant à<br />

améliorer les échanges de courrier entre médecins généralistes et<br />

psychiatres 24 .<br />

• La précocité de la prise en charge passe d’abord par la précocité<br />

du diagnostic, qui implique une meilleure formation initiale des<br />

médecins généralistes, pédiatres, médecins et infirmiers scolaires,<br />

médecins du travail, et une meilleure collaboration entre tous ces<br />

acteurs du soin.<br />

• Des dispositifs expérimentaux intersectoriels d’intervention<br />

précoce pour certains troubles mentaux sévères (schizophrénie,<br />

troubles de l’humeur, etc.).<br />

23 Expérience menée à Rouen : l’établissement de santé mentale a créé une unité recevant toutes les urgences, quel<br />

que soit le secteur d’origine du patient, et des consultations 24h/24 sont mises en place au sein du CHU pour les<br />

prises en charge en urgence.<br />

24 Ce sera le cas à partir de janvier 2017 en application de la loi de modernisation de notre système de santé (article 95)<br />

et du décret n° 2016-995 du 20 juillet 2016 relatif aux lettres de liaison : « Art. R. 1112-1-1. – Le praticien qui adresse un<br />

patient à un établissement de santé accompagne sa demande d’une lettre de liaison synthétisant les informations nécessaires à la prise en<br />

charge du patient dont il dispose sur son lieu d’intervention, dans le respect des conditions prévues à l’article L. 1110-4 (...) ». « Art. R.<br />

1112-1-2. – I. – Lors de la sortie de l’établissement de santé, une lettre de liaison, rédigée par le médecin de l’établissement qui l’a pris en<br />

charge, est remise au patient par ce médecin (…) qui s’assure que les informations utiles à la continuité des soins ont été comprises. « Dans<br />

le respect des dispositions des articles L. 1110-4 et L. 1111-2, la lettre de liaison est transmise le même jour, au médecin traitant et, le cas<br />

échéant, au praticien qui a adressé le patient ».<br />

59


• Pour les troubles débutants, prévoir des modalités moins<br />

traumatisantes que l’hospitalisation, par exemple de petites unités<br />

de quelques places réservées aux premiers épisodes schizophréniques<br />

de l’adolescence, type centre de crise ou centre de thérapie brève.<br />

• Mettre en place des centres ressources régionaux handicaps<br />

psychiques, sur le modèle des centres thématiques existants, qui ont<br />

fait leurs preuves.<br />

• Développer les techniques cognitivo-comportementales, au titre<br />

de l’indispensable diversité de l’offre, et du fait de l’apparition de ces<br />

techniques nouvelles de soins et de rééducation, en évaluant leur<br />

efficacité.<br />

• Développer la remédiation cognitive et mettre en place une<br />

structure de remédiation cognitive par territoire de santé mentale dont<br />

la fonction serait d’assurer des rééducations, d’en assurer l’évaluation,<br />

mais aussi de former les professionnels d’autres structures à cette<br />

technique de réhabilitation psychosociale susceptible d’améliorer<br />

grandement le parcours de vie de certains usagers de la psychiatrie,<br />

comme par exemple ceux qui souffrent de schizophrénie.<br />

• Dans le même esprit, on facilitera le développement des programmes<br />

de psychoéducation type ProFamille, et tout programme susceptible<br />

d’améliorer les cognitions en complémentarité des traitements<br />

médicamenteux et psychothérapiques.<br />

• Poursuivre la réflexion et la mise en œuvre de la télémédecine, de<br />

la télé-expertise et de la télé-consultation, dans le cadre de protocoles<br />

de recherche 25 .<br />

• Permettre l’accès aux diverses psychothérapies et ne pas cantonner<br />

les psychiatres à la seule prescription médicamenteuse, ni à un modèle<br />

unique de psychothérapie. Ces psychothérapies devront être évaluées,<br />

au même titre que n’importe quel autre type de traitement.<br />

• Laisser aux acteurs des possibilités d’action et d’innovation, en<br />

évitant au mieux les contraintes normatives de protocoles et de<br />

procédures trop rigides.<br />

25 Exemple de la remédiation cognitive assistée par ordinateur depuis 6 ans (logiciel PRESCO) mise en place à Rouen,<br />

dans des territoires très étendus (des patients sont à plus de 80 km), avec des outils pilotés à distance par des<br />

psychologues. Les patients sont très demandeurs car ils constatent leur évolution. Ils ne sont jamais seuls pendant les<br />

séances et font un point à la fin. Un opérateur de téléphonie fournit des tablettes aux patients.<br />

60


• Renforcer l’accessibilité des centres médico-psychologiques<br />

(CMP) par une amplitude d’ouverture plus adaptée aux besoins des<br />

usagers (soirs et week-ends par exemple).<br />

• Favoriser l’accès à la culture et aux sports, deux leviers essentiels<br />

pour l’accompagnement des personnes (liens étroits avec la fédération<br />

de sport adapté, par exemple, mise en place de chèques culture ou<br />

sport, ateliers d’expression ou d’écriture, etc.).<br />

La plupart des dispositifs existent sur le terrain, même s’ils ne sont pas présents<br />

de façon identique dans l’ensemble des territoires. L’amélioration des parcours passe<br />

donc souvent davantage par une plus grande collaboration entre les acteurs et une<br />

redéfinition de leurs missions respectives que par la création de nouvelles structures.<br />

• Mettre en place une articulation forte entre acteurs sanitaires,<br />

sociaux (notamment bailleurs) et médico-sociaux au sein des<br />

conseils locaux de santé mentale (CLSM), comprenant des cellules<br />

opérationnelles de gestion des cas complexes concernant des<br />

partenaires divers : l’hôpital, la municipalité, la police nationale ou<br />

municipale, la gendarmerie, le service départemental d’incendie et de<br />

secours (SDIS), les centres communaux d’action sociale (CCAS), le<br />

parquet, les bailleurs, l’office des HLM, etc. Des expériences probantes<br />

existent dans ce domaine, démontrant un fort engagement collectif des<br />

professionnels et une baisse très significative des hospitalisations sous<br />

contrainte dans le respect du secret médical (cf. dispositifs innovants en<br />

annexes). Cette articulation concerne aussi les questions d’emploi et de<br />

logement. Elle devrait être adaptée aux besoins des territoires : par<br />

exemple CLSM dans les zones urbaines avec un fort accent mis sur le<br />

logement, et groupements de coopération sanitaire dans les zones<br />

rurales en lien avec des centres de santé.<br />

• Contractualisation entre établissements sanitaires et médicosociaux,<br />

garantissant la continuité des parcours, impulsée par les ARS<br />

avec élaboration d’indicateurs de suivi prenant en compte la notion de<br />

coordination des parcours.<br />

61


• Mettre en place des référents parcours pour chaque patient,<br />

garants du parcours du patient, de l’articulation avec le médico-social et<br />

de l’intervention à domicile, en capacité de traiter l’ensemble des<br />

problématiques, notamment le logement.<br />

• Renforcer le volet santé mentale et psychiatrie des contrats<br />

locaux de santé.<br />

• Mettre en place des structures de répit, permettant aux familles en<br />

charge d’un patient lourdement atteint d’avoir quelque répit dans la<br />

journée ou dans la semaine (type accueil de jour ou plateforme de répit<br />

Alzheimer).<br />

62


1.2.2 Les propositions spécifiques concernant certains types de publics<br />

Plusieurs propositions sont formulées dans ce domaine :<br />

• Repousser la limite de l’âge de prise en charge en psychiatrie<br />

adulte à 18 ans et plus au besoin, et mettre en place une phase de<br />

transition cohérente entre pédopsychiatrie et psychiatrie générale.<br />

• Axer fortement les actions de prévention sur la psychiatrie<br />

infanto-juvénile.<br />

• Diagnostiquer de manière précoce les troubles du spectre<br />

autistique, en utilisant au mieux les compétences des centres<br />

ressources autisme. Mettre en œuvre partout le 3 ème plan autisme<br />

(2013-2017).<br />

• Développer une instance spécifique de santé mentale au sein des<br />

conseils locaux de santé mentale (CLSM) pour enfants et<br />

adolescents, afin de garantir leur parcours, et y intégrer une commission<br />

enfance et petite enfance comprenant les professionnels de la santé<br />

scolaire, de l’aide sociale à l’enfance (ASE), de la protection maternelle<br />

et infantile (PMI), de la pédiatrie et des maternités.<br />

• Intégrer pleinement les maisons des adolescents dans le parcours<br />

des jeunes, conforter leur rôle de coordination des parcours et des<br />

partenaires, mais aussi de prévention, de repérage, de diagnostic, de<br />

soin ou d’orientation vers le soin, et les renforcer en matière de<br />

personnel (psychologues, infirmiers). Elles doivent permettre un accueil<br />

rapide, une évaluation minimum et l’élaboration d’un projet<br />

d’accompagnement, sans pour autant se substituer aux missions<br />

d’autres acteurs.<br />

• Valoriser le temps passé en prévention avec les équipes<br />

éducatives des écoles, crèches, haltes-garderies.<br />

• Créer, dans le secteur médico-social, des dispositifs d’accueils et<br />

de scolarisation pour de petits groupes d’adolescents ayant des<br />

capacités supérieures aux enfants des classes pour l’inclusion scolaire<br />

(CLIS, devenues ULIS depuis 2015), mais trop troublés pour être au<br />

collège ou au lycée, avec un enseignant dédié.<br />

• Articuler les soins de longue durée et l’insertion sociale, à l’instar<br />

de certains centres de postcure (soins, études, hébergement) qui<br />

répondent bien à la logique de parcours.<br />

• Prévoir des dispositifs d’urgence pour les moins de 18 ans,<br />

somatiques et psychiatriques.<br />

63


Dans ce domaine aussi, la mission a recueilli des propositions d’amélioration<br />

qu’elle souhaite retenir :<br />

• Création d’équipes mobiles d’intervention précoce susceptibles de<br />

se déplacer dans les EHPAD, particulièrement pour prévenir les<br />

rechutes ou les crises chez des usagers de la psychiatrie, crises et<br />

rechutes susceptibles de perturber les autres résidents.<br />

• Création d’équipes mobiles de gérontopsychiatrie (EMGP),<br />

auxquelles peuvent faire appel les médecins généralistes. Ces équipes<br />

peuvent assurer des suivis et faire le lien entre tous les partenaires du<br />

territoire de santé dans une logique de parcours de vie pour les<br />

personnes atteintes de troubles démentiels, type Alzheimer, comme<br />

pour les usagers vieillissants de la psychiatrie, qu’ils résident à leur<br />

domicile, en établissement médico-social ou en EHPAD.<br />

• Collaboration entre établissements autorisés en psychiatrie et<br />

établissements sociaux et médico-sociaux sur le problème<br />

spécifique de la prescription et de l’administration des psychotropes.<br />

• Traitement explicite de la gérontopsychiatrie dans le projet<br />

territorial de santé mentale.<br />

64<br />

• Faire du SAMSAH le pivot de la prise en charge des handicapés<br />

psychiques et confier aux SAVS et aux SAMSAH un rôle<br />

d’articulation du sanitaire, du social et du médico-social.<br />

• Clarifier les rôles des SSIAD, SAVS et SAMSAH et éviter leur mise<br />

en concurrence.<br />

• Créer des outils d’évaluation des besoins complémentaires à ceux<br />

des MDPH.<br />

• Créer des centres ressources handicap psychique susceptibles<br />

d’évaluer les capacités fonctionnelles de la personne, ses besoins de<br />

soins et d’accompagnement.<br />

• Élaborer un plan national interministériel consacré au handicap<br />

psychique.<br />

• Assouplir les orientations préconisées par les MDPH, car les<br />

besoins des personnes peuvent évoluer, et procéder à des<br />

orientations offrant plusieurs solutions possibles (foyer de vie,<br />

maison d’accueil spécialisé, foyer d’accueil médicalisé par exemple).


• Mieux anticiper les sorties des ITEP grâce à un suivi psychiatrique<br />

régulier ne se contentant pas de gérer les crises.<br />

• Verser les aides à l’emploi automatiquement à tout sortant<br />

d’ESAT.<br />

Trois propositions principales ont été retenues, concernant les pratiques<br />

professionnelles, l’organisation de la filière et le partenariat :<br />

• Privilégier l’approche intégrative et le travail en réseau.<br />

• Envisager le regroupement des activités relatives à l’addictologie<br />

dans une filière unique.<br />

• Mettre en place des partenariats sous l’égide des CSAPA, entre<br />

psychiatrie, gastro-entérologie, neurologie, le secteur social et médicosocial,<br />

les associations néphalistes.<br />

La mission a recueilli sur le sujet assez peu de propositions. Il est néanmoins<br />

possible d’en formuler plusieurs.<br />

• Multiplier les équipes mobiles psychiatrie-précarité, sectorielles ou<br />

intersectorielles.<br />

Ces équipes doivent pouvoir intervenir partout : hébergements d’urgence,<br />

accueils de jour, centre d’hébergement et de réinsertion sociale (CHRS), tout type de<br />

logements (squats, hôtels, etc.), restaurants du cœur, antennes du secours populaire et du<br />

secours catholique. Elles doivent pouvoir prendre en compte les problèmes complexes<br />

présentés par les réfugiés et les migrants et pouvoir s’assurer le plus rapidement possible<br />

de l’assistance de traducteurs.<br />

• Initier la même démarche, sous l’égide de l’ARS, à partir des hôpitaux<br />

généraux pour que des équipes mobiles de soins somatiques<br />

interviennent dans les mêmes endroits en coordination complète avec<br />

les équipes mobiles psychiatrie-précarité<br />

• Prendre en compte l’ensemble des problématiques, qui sont dans<br />

la majorité des cas socio-économiques et sanitaires (somatiques et<br />

psychiatriques). Mettre en place une triple démarche : hébergement,<br />

accompagnement socio-éducatif de réinsertion et soins.<br />

65


• Assurer la présence d’une permanence d’accès aux soins de santé<br />

psychiatrique dans les gros centres d’hébergement et de réinsertion<br />

sociale.<br />

La question de l’accès et du maintien dans le logement, couplée avec celle de<br />

l’intervention à domicile des professionnels de la psychiatrie, est essentielle afin<br />

d’améliorer la prise en charge des usagers et leur parcours de soins. La mission émet<br />

plusieurs propositions d’amélioration :<br />

• Généraliser le programme « un chez-soi d’abord », ou tout programme<br />

comparable.<br />

L’objectif est de procurer d’abord un logement à des personnes à la rue<br />

souffrant de troubles mentaux graves, sans condition de traitement ni d’abstinence en<br />

cas d’addiction à des produits, et de mettre en place un suivi intensif par une équipe<br />

pluridisciplinaire dédiée, sur le plan social comme sur le plan sanitaire (psychiatrique et<br />

somatique). Les résultats très probants de l’expérimentation menée à Marseille,<br />

Toulouse, Lille et Paris, à l’initiative du gouvernement, plaident pour une déclinaison de<br />

ce dispositif dans d’autres villes ou agglomérations. L’évaluation de ce programme,<br />

financé par l’État et piloté par le ministère du logement en collaboration avec la DGS et<br />

la DGCS, a montré des résultats très positifs : 86 % des personnes sont toujours dans<br />

leur logement après 24 mois de suivi, avec une amélioration significative de leur qualité<br />

de vie, de leur rétablissement et une baisse de leurs symptômes. Et 30 % des personnes<br />

accompagnées ont été orientées vers l’emploi et la formation, ce qui a permis ainsi leur<br />

inclusion sociale et citoyenne.<br />

• Prévoir, dans le cadre du projet territorial de santé mentale, une convention<br />

de partenariat s’appliquant plus particulièrement entre hôpitaux gérant des<br />

secteurs de psychiatrie et bailleurs afin de faciliter le maintien dans le<br />

logement lors de la sortie d’hospitalisation.<br />

• Faciliter la mise en place de dispositifs communaux ou intercommunaux,<br />

mettant en lien bailleurs et usagers et offrant un accompagnement socioéducatif<br />

et sanitaire, en liaison avec les secteurs psychiatriques, à l’instar de<br />

l’association « la Maison du Logement » (agglomération dacquoise – Landes).<br />

• Créer une cellule de réinsertion par le logement au sein des CLSM.<br />

• Offrir un éventail de solutions de logements : maison-relais, logement diffus avec<br />

accompagnement, avec ou sans colocation, avec recours aux baux glissants.<br />

66


• Inscrire dans le projet régional de santé (PRS) la programmation de l’accès à<br />

l’hébergement et au logement<br />

• Mettre en place sur le sujet un groupe de travail régional associant l’ensemble<br />

des acteurs, y compris les bailleurs, copiloté par le Préfet de région et le Directeur<br />

général de l’agence régionale de santé. Cette politique régionale alimentera les projets<br />

territoriaux.<br />

• Créer des unités mobiles pluridisciplinaires d’intervention à domicile<br />

d’urgence, susceptibles d’intervenir à domicile à la demande des parents, des<br />

voisins, des bailleurs, des gardiens d’immeuble, après une sortie d’hospitalisation.<br />

• Mettre en place des SSIAD pouvant intervenir en centre d’hébergement<br />

comme en logement individuel, en prévention d’hospitalisation comme en posthospitalisation,<br />

comme par exemple le service d’accompagnement au maintien à<br />

domicile (SAMAD) de l’agglomération chartraine (Eure-et-Loir) qui bénéficie à des<br />

personnes souffrant de troubles psychiatriques dont la situation de handicap n’a pas<br />

encore été reconnue par la MDPH et qui résident dans un logement indépendant.<br />

Différentes mesures, toutes inspirées de dispositifs existants, ont été retenues :<br />

• La création de structures de type « clubhouse ».<br />

Une seule existe actuellement à Paris. L’objectif est de résoudre à la fois la<br />

question de l’emploi et celle du logement (voir dispositifs innovants en annexe). Il serait<br />

souhaitable de permettre le financement de clubhouse via l’objectif national des<br />

dépenses d’assurance maladie (ONDAM), afin de mettre en place des centres<br />

ressources.<br />

- L’inscription dans une logique de « travailler d’abord » : envisager la<br />

mise en place de dispositifs d’accompagnement à l’emploi en lien avec des<br />

chefs d’entreprise, en garantissant d’intervenir en cas de besoin et de<br />

difficulté dans l’entreprise. Encourager les usagers qui refusent le travail en<br />

entreprise à des activités de création (arts plastiques, poésie, etc.)<br />

- Mettre en place des ateliers de pédagogie spécialisée proposant des<br />

actions sur-mesure pour les personnes atteintes de pathologies lourdes, avec<br />

accompagnement en entreprise (voir dispositifs innovants en annexe).<br />

- Développer les ESAT qui proposent des prestations hors les murs<br />

permettant d’insérer les travailleurs handicapés dans des environnements de<br />

travail ordinaire, comme par exemple l’ESAT de Lille (Nord) et celui de<br />

Bassens (Gironde).<br />

Ces ESAT, à la manière de certaines entreprises adaptées, proposent à leurs<br />

salariés des prestations contractuelles à des municipalités, des associations, des<br />

entreprises privées ou des particuliers. Les salariés peuvent travailler à temps partiel.<br />

67


Chaque salarié bénéficie d’un réfèrent professionnel l’aidant à optimiser son travail et<br />

son parcours professionnel.<br />

- Réserver des places pour les handicapés psychiques dans les ESAT.<br />

68<br />

La mission a retenu les propositions suivantes :<br />

- Sanctuariser les moyens dévolus à la prise en charge des troubles<br />

psychiatriques en prison.<br />

- Faciliter les conditions d’exercice des professionnels de la psychiatrie en<br />

prison en coopération avec le ministère de la Justice.<br />

- Établir une continuité entre unité hospitalière spécialement aménagée<br />

(UHSA), soins psychiatriques en unité sanitaire et suivi psychiatrique postcarcéral<br />

en n’oubliant pas que la sortie de détention est une période de réadaptation<br />

très délicate.<br />

- Inciter les professionnels du service médico-psychologique régional (SMPR)<br />

à porter une attention soutenue aux trois périodes critiques de passage à<br />

l’acte auto ou hétéro-agressif :<br />

<br />

<br />

<br />

les jours qui suivent l’incarcération,<br />

les jours qui précèdent et qui suivent le procès,<br />

les jours qui précédent la sortie.<br />

- Obligation pour l’équipe assurant les soins psychiatriques de la prison<br />

d'informer systématiquement le secteur psychiatrique du domicile du détenu<br />

dès qu'elle le prend en charge, afin d'articuler de manière cohérente les soins<br />

entre l’intérieur et l’extérieur de la prison.<br />

- Obligation pour la justice et l'administration pénitentiaire d'informer au<br />

moins 72 heures à l'avance des dates de libération ou de mouvement des<br />

détenus suivis par les équipes psychiatriques de la prison, de façon à ce que ces<br />

équipes aient la possibilité d'organiser les relais avec la psychiatrie de secteur du<br />

domicile du patient détenu libéré. Il y a parfois des récidives liées à l'absence de suivi<br />

psychologique pour les petits délinquants multirécidivistes dont l'une des<br />

caractéristiques psychologiques est l'intolérance à la frustration génératrice de<br />

passage à l'acte impulsif.<br />

NOTA BENE : Les évolutions en termes de tarification et de parcours, quelle qu’en<br />

soit la forme (aménagement de la dotation annuelle de financement, tarification à<br />

l’activité, financement au parcours, etc..), devront s’attacher à inciter à la prise en charge<br />

des parcours, au développement de l’extra hospitalier et de l’accompagnement social. Il<br />

n’est pas sûr que la tarification à l’activité, sauf à entrer dans une très grande<br />

sophistication, soit l’outil le plus adéquat pour inciter à la prise en charge sous forme de<br />

parcours.


II – FAIRE ÉVOLUER LES PRATIQUES PROFESSIONNELLES,<br />

LES MÉTIERS ET <strong>LA</strong> FORMATION<br />

2.1 Les constats en matière de pratiques professionnelles, de<br />

métiers et de formations<br />

Sur la thématique des métiers, des formations et des pratiques professionnelles,<br />

les constats suivants s’imposent :<br />

2.1.1 Les constats relatifs aux formations<br />

2,3 % seulement des psychiatres sont universitaires, ce qui entraîne un taux<br />

d’encadrement très faible des internes (1 pour 16 internes). On compte une centaine de<br />

professeurs des universités-praticiens hospitaliers en France. Les crédits de recherche<br />

réservés à la psychiatrie s’élèvent à seulement environ 2 ou 3 % (11 % aux USA et 7 %<br />

en Grande Bretagne).<br />

La très grande majorité des recherches sont faites par des hospitalouniversitaires,<br />

et presque jamais par les praticiens du secteur. 10 % des patients<br />

psychiatriques sont suivis en CHU. Le potentiel hospitalo-universitaire français est trop<br />

peu mentionné et mis en valeur. Il doit être renforcé et une augmentation des crédits<br />

pour la recherche devrait être envisagée.<br />

Les formations des professionnels sont cloisonnées entre le sanitaire, le social<br />

et le médico-social : les aspects sociaux et médico-sociaux sont, par exemple, peu<br />

évoqués devant les médecins. Actuellement, la formation des psychiatres prévoit deux<br />

stages de six mois hors psychiatrie et les étudiants choisissent en majorité la neurologie<br />

(à 90 %), puis la médecine générale voire la pédiatrie.<br />

La formation des médecins est jugée trop centrée sur les pratiques seulement<br />

hexagonales et seulement médicales, trop éloignée des pratiques de terrain : pas de chaire<br />

de psychiatrie sociale, pas assez d’épidémiologie, pas de notion concernant le partenariat<br />

médico-social et social.<br />

69


Par ailleurs, un retard est constaté pour la formation relative au handicap<br />

psychique et à l’autisme, à la fois pour les psychiatres, les pédiatres, les orthophonistes,<br />

les psychologues, les psychomotriciens et les pharmaciens. Celle des médecins<br />

généralistes est insuffisante en psychiatrie.<br />

La formation des infirmiers est assez disparate, parfois en décalage par rapport<br />

à l’état des connaissances et insuffisante pour ceux qui souhaitent travailler en<br />

psychiatrie.<br />

Une mauvaise répartition des psychologues est constatée sur le territoire<br />

national et leur exercice à l’hôpital peut être quelquefois isolé.<br />

2.1.2 Les constats relatifs aux pratiques professionnelles<br />

La recherche en épidémiologie et en sciences sociales est peu développée, la<br />

recherche est encore très centrée sur la neurologie, et la coordination entre les<br />

chercheurs reste limitée.<br />

Concernant les pratiques professionnelles stricto sensu, un glissement informel<br />

de tâches est déjà à l’œuvre entre psychiatres et psychologues, psychiatres et infirmiers,<br />

compte tenu entre autres de la charge de travail et des vacances de postes de psychiatres<br />

dans certains territoires. Cet aspect doit conduire à mener une réflexion essentielle car 40<br />

% des psychiatres vont partir en retraite d’ici 2020. Cette réflexion devrait être facilitée<br />

par la capacité massivement partagée chez les soignants à interroger leurs pratiques.<br />

D’autre part, certaines pratiques professionnelles (psychoéducation,<br />

remédiation cognitive, thérapies cognitivo-comportementales) sont encore peu<br />

développées.<br />

2.2 Les propositions destinées à faire évoluer les pratiques<br />

professionnelles, les métiers et la formation<br />

2.2.1 Les propositions relatives aux formations<br />

- Pour les médecins généralistes, il est proposé d’inclure dans leur formation<br />

un stage en établissement psychiatrique (3 ème cycle).<br />

- Pour les psychiatres, plusieurs évolutions sont proposées :<br />

- Travail dans le cadre de la réforme du DES (diplôme d’études<br />

spécialisées) de psychiatrie afin de renforcer la dimension<br />

psychiatrique médico-légale (prison, soins légalement ordonnés) et<br />

pharmacologique.<br />

70


- Envisager une ouverture sur l’étranger pour la formation initiale, ainsi<br />

qu’une formation continue sur le champ social, médico-social,<br />

épidémiologique et la psychoéducation.<br />

- Maintenir la formation commune entre psychiatrie infanto-juvénile et<br />

psychiatrie adulte.<br />

- Mettre en place des sur-spécialités en psychiatrie légale et psychiatrie<br />

de la personne âgée avec allongement de l’internat d’une durée d’un<br />

an.<br />

- Mettre en place des stages couplés :<br />

• découverte des dispositifs sociaux et médico-sociaux d’aval,<br />

essentielle pour appréhender les différents types de structures<br />

intervenant aux différentes étapes du parcours du patient,<br />

• mais aussi stages couplés hospitalier/libéral (c’est possible<br />

réglementairement mais ce n’est pas systématiquement<br />

proposé dans les maquettes de formation).<br />

• Instaurer, pour les internes de psychiatrie, un stage en<br />

psychiatrie libérale et un dans le champ médico-social.<br />

• Instaurer un stage des étudiants psychiatres en médecine<br />

générale et inversement : avoir des internes dans les cabinets<br />

libéraux (stages) et le médico-social, à l’instar de ce qui se fait<br />

avec les médecins généralistes et les internes, avec une<br />

supervision très stricte du psychiatre.<br />

• Instaurer un stage en psychiatrie de liaison en identifiant<br />

certaines structures en termes de formation afin de les<br />

labelliser “centre ressources en psychiatrie de liaison”.<br />

• Instaurer une formation à l’éducation thérapeutique du<br />

patient.<br />

- Pour les infirmiers :<br />

- Renforcer l’accueil des patients par un infirmier pour un premier<br />

rendez-vous, comme cela se fait souvent en pratique et comme le<br />

prévoit le décret de compétence à propos du rôle propre de<br />

l’infirmier (article R. 4311-5 du code de la santé publique, point 40 :<br />

entretien d'accueil privilégiant l'écoute de la personne avec<br />

orientation si nécessaire). La formation initiale et les psychiatres<br />

doivent prendre en compte ce rôle.<br />

- Renforcer le tutorat pour les infirmiers nouvellement affectés en<br />

psychiatrie.<br />

71


- Prévoir la possibilité d’une 4 ème année de formation option psychiatrie<br />

(master 1 et 2), comme cela est souhaité par l’immense majorité des<br />

professionnels, qui pourrait comprendre un stage de compagnonnage<br />

sur le terrain.<br />

- Mettre en place des stages de pédopsychiatrie pour les infirmiers<br />

scolaires.<br />

- La formation initiale doit, dans ses modules de psychiatrie, faire état<br />

des pratiques thérapeutiques et éducatives qui ont fait leurs preuves.<br />

- Pour les psychologues :<br />

- Prévoir un module de formation pour les psychologues, incluant<br />

entre autres les modes d’hospitalisation psychiatriques, l’organisation<br />

du secteur, les textes en matière de santé mentale.<br />

- Former les psychologues à recevoir les patients pour un premier<br />

rendez-vous en CMP.<br />

- Développer l’internat clinique ou les formations professionnalisantes<br />

avec stage à l’hôpital.<br />

- Pour les sages-femmes :<br />

- • Rendre obligatoire un stage de 2 semaines en psychiatrie générale<br />

et/ou infanto-juvénile, ce qui leur permettra de se familiariser avec<br />

l’approche des patients atteints de troubles mentaux et d’être<br />

sensibilisées à l’éventuelle souffrance psychique des parturientes et<br />

des nouveau-nés.<br />

- Renforcer les compétences théoriques des sages-femmes en<br />

psychiatrie pour leur permettre de mieux prendre en compte certains<br />

signes présentés par les mères ou leurs enfants.<br />

- Pour les orthophonistes :<br />

- Rendre plus attractif l’exercice de la profession d’orthophoniste dans<br />

la fonction publique hospitalière, particulièrement pour la psychiatrie<br />

infanto-juvénile.<br />

- Propositions transversales :<br />

- Créer un master santé mentale ouvert aux éducateurs, infirmiers,<br />

psychologues, gestionnaires de tutelle et autres professionnels du<br />

sanitaire et du social.<br />

72


- Créer un master transversal « santé mentale » pour les coordonnateurs<br />

et créer des postes de coordonnateurs de conseils locaux de santé<br />

mentale.<br />

- Créer plusieurs diplômes universitaires de remédiation cognitive.<br />

- Proposer des formations communes sur les troubles mentaux et la<br />

réinsertion sociale aux professionnels de santé mentale, aux médecins<br />

généralistes, pharmaciens et infirmiers libéraux.<br />

- Proposer des formations adaptées sur les mêmes sujets aux familles<br />

qui le désirent.<br />

- Développer les médiateurs de santé/pairs, notamment en leur faisant<br />

animer des groupes de parole.<br />

- Développer la présence des métiers d’éducateur, moniteur-éducateur,<br />

auxiliaire de vie sociale, aide médico-psychologique, animateur<br />

socioculturel, familles d’accueil, conseiller en économie sociale et<br />

familiale.<br />

- Organiser une information et/ou des formations dispensées par des<br />

équipes de psychiatrie pour les policiers, les gendarmes, les pompiers,<br />

les mandataires judiciaires, les bailleurs sociaux et privés, les gardiens<br />

d’immeubles, et toutes personnes susceptibles d’être assez<br />

régulièrement en rapport avec des usagers de la psychiatrie.<br />

- Disposer d’un plan national de formation continue sur le handicap<br />

psychique, à intégrer dans les projets d’établissement des hôpitaux et<br />

des structures médico-sociales.<br />

- Mettre en place des formations croisées entre psychiatrie infantojuvénile<br />

et psychiatrie adulte.<br />

- Organiser des modules communs de formation interprofessionnels,<br />

dans les instituts de travail social et les instituts de formation en soins<br />

infirmiers.<br />

- Prévoir des formations pour les personnels administratifs des<br />

hôpitaux.<br />

73


2.2.2 Les propositions relatives aux pratiques professionnelles<br />

- Développer la culture de l’évaluation en psychiatrie : il s’agit d’une<br />

impérieuse nécessité, afin que la totalité de la psychiatrie rejoigne les<br />

préoccupations d’une « médecine fondée sur les preuves ». La singularité de la<br />

discipline psychiatrique est indéniable mais elle ne saurait justifier une impossibilité à<br />

s’inspirer des pratiques probantes lorsqu’elles existent :<br />

- Développer de manière collective et individuelle l’évaluation des pratiques<br />

professionnelles en fonction des référentiels et des recommandations de<br />

bonnes pratiques et en tirer concrètement les conséquences par une<br />

évolution des pratiques.<br />

- Définir un nouveau modèle de financement des soins psychiatriques<br />

valorisant les prises en charge ambulatoires.<br />

- Développer de manière partenariale les recommandations de bonnes<br />

pratiques (HAS, ANESM, sociétés savantes, travaux universitaires ou non<br />

universitaires) : en particulier, les recommandations conjointes HAS-<br />

ANESM méritent d’être multipliées.<br />

- Favoriser l’analyse des pratiques dans les établissements de santé comme<br />

dans les établissements médico-sociaux.<br />

- Utiliser les compétences des structures régionales d’évaluation, lorsqu’elles<br />

existent, et favoriser leur création lorsqu’elles n’existent pas.<br />

- Développer la recherche sur les systèmes de soins et les projets prenant en<br />

compte leurs aspects socioculturels et économiques.<br />

- Demander à la HAS d’investir davantage le champ de la psychiatrie et de la<br />

santé mentale, et de prévoir l’utilisation des recommandations de bonnes<br />

pratiques dans le manuel de certification des établissements.<br />

- Renforcer les moyens du centre de preuves en psychiatrie et en santé<br />

mentale de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines pour qu’il puisse remplir<br />

une mission nationale.<br />

- Faire mieux connaître les travaux du centre collaborateur de l’organisation<br />

mondiale de la santé pour la recherche et la formation en santé mentale de<br />

Lille.<br />

- Favoriser les délégations de compétences et de tâches<br />

• Les infirmiers peuvent pratiquer un entretien initial dans le respect de<br />

leur décret de compétences. Ils doivent pouvoir pratiquer en routine<br />

des entretiens, que ce soit en pratique hospitalière, en pratique<br />

extrahospitalière ou en établissement social ou médico-social.<br />

74


La formalisation des délégations de tâches au sens de l’article 51 de la<br />

loi HPST peut favoriser ce dispositif : les ARS veilleront à ce qu’elles<br />

se développent.<br />

• La fonction des psychologues doit être clairement précisée dans les<br />

établissements de santé comme dans les établissements sociaux et<br />

médico-sociaux : accueil de nouveaux patients, passation de tests,<br />

psychothérapies ou rééducations individuelles, aide au travail<br />

d’équipe. Elle doit être formalisée et adaptée aux besoins de la<br />

structure ; il est regrettable que la délégation de tâches, au sens de<br />

l’article 51 de la loi HPST, ne soit pas possible en faveur des<br />

psychologues puisqu’ils n’appartiennent pas à une profession de<br />

santé, même lorsqu’ils sont psychologues cliniciens.<br />

personnels.<br />

- Favoriser le développement professionnel continu de tous les<br />

- Favoriser les échanges avec d’autres équipes françaises ou étrangères.<br />

75


III – PROMOUVOIR ET RENFORCER <strong>LA</strong> CITOYENNETÉ<br />

DES PERSONNES MA<strong>LA</strong>DES<br />

3.1 Les constats relatifs à la citoyenneté des personnes<br />

malades et à la déstigmatisation de la maladie mentale<br />

3.1.1 Les constats en matière de citoyenneté et de droits des usagers<br />

Les droits des usagers ont fait l’objet d’importants progrès à l’époque<br />

contemporaine (lois du 2 janvier 2002, du 4 mars 2002, du 11 février 2005, du 5 juillet<br />

2011 sur les hospitalisations sans consentement, loi du 28 décembre 2015 relative à<br />

l’adaptation de la société au vieillissement et loi du 26 janvier 2016 de modernisation de<br />

notre système de santé).<br />

Cependant, la psychiatrie ayant dans ses pratiques la possibilité d’hospitaliser<br />

une personne sans son consentement, la question des droits des usagers est certainement<br />

un peu plus sensible dans le domaine de la santé mentale. A titre d’illustration, il est à<br />

noter que le nombre total de saisines du juge des libertés et de la détention (JLD) dans le<br />

cadre de soins psychiatriques sans consentement a augmenté en 2014 (70.807 saisines en<br />

2014 contre 65.200 l'année précédente), de même que le nombre de mainlevées<br />

accordées (passant de 5.476 à 5.699). Au total, 3.596 demandes de contrôle ont été<br />

sollicitées par le patient ou une « personne agissant dans son intérêt », contre 2.975 en 2013.<br />

Cette hausse s'explique, pour une part, par l’augmentation des saisines opérées par les<br />

patients ou leur entourage.<br />

Les pratiques sont parfois différentes d’un service à un autre sur des<br />

dimensions fondamentales comme la contention, l’accès à un téléphone portable, le<br />

maintien des liens avec la famille, la vidéosurveillance dans les chambres des patients les<br />

plus en difficulté.<br />

Les solutions les moins respectueuses des droits des patients sont constatées<br />

dans les institutions où il n’y a pas eu de réflexion collective organisée. De ce point de<br />

vue, rien ne justifie de mettre les droits des patients entre parenthèses lors d’une crise.<br />

76


Par ailleurs, il est noté que les lois de 2011 26 et 2013 27 , si elles ont réalisé un gros effort<br />

de procédure, n’ont pas assez mis l’accent sur la formation et l’information des<br />

magistrats dans le domaine de la santé mentale et de la psychiatrie.<br />

Également, des avancées très significatives ont été réalisées ces dernières<br />

années concernant les locaux des établissements de santé mentale, qui « imposent de<br />

pourchasser les exceptions qui subsistent » 28<br />

Concernant la représentation des usagers, et donc de l’expression de leurs<br />

droits par représentants interposés, a été constatée la difficulté de représentation des<br />

usagers dans les établissements de santé mentale, du fait notamment que les structures<br />

sont éclatées en de nombreuses structures hospitalières et extra hospitalières.<br />

3.1.2 Les constats relatifs à la déstigmatisation de la maladie mentale<br />

La maladie mentale, et la psychiatrie, sont encore très stigmatisées de nos jours,<br />

ce qui renforce le comportement de déni des malades car la reconnaissance d’une<br />

maladie mentale est extrêmement difficile pour la personne qui en est atteinte. Ce<br />

constat vient de plusieurs facteurs, tous liés à l’environnement sociétal :<br />

• D’abord, ces sujets sont encore tabous et restent trop peu abordés hors des<br />

cercles professionnels, et notamment dans le milieu scolaire et<br />

professionnel.<br />

• Ensuite, les médias jouent un rôle essentiel dans la stigmatisation, par<br />

l’utilisation de termes décontextualisés (autiste, schizophrène) et par le fait<br />

que la psychiatrie soit traitée dans les rubriques « société », non dans la<br />

presse médicale, et presque toujours sous l’angle de la violence et du<br />

danger.<br />

• Enfin, une forme de culpabilité (parfois de culpabilisation) souvent forte<br />

pèse sur les familles, qui éprouvent de grandes difficultés à communiquer<br />

sur la pathologie dont souffre leur proche.<br />

26 Loi n° 2011-803 du 5 juillet 2011 relative aux droits et à la protection des personnes faisant l’objet de soins<br />

psychiatriques et aux modalités de leur prise en charge.<br />

27 Loi n° 2013-869 du 27 septembre 2013 modifiant certaines dispositions issues de la loi n° 2011-803 du 5 juillet<br />

2011.<br />

28 Jean-Marie Delarue, ancien contrôleur général des lieux de privation de liberté (entretien avec la mission).<br />

77


3.2 Les propositions destinées à renforcer la citoyenneté et<br />

les droits des personnes malades, et à lutter contre la<br />

stigmatisation de la maladie mentale<br />

3.2.1 Les propositions destinées à renforcer la citoyenneté des personnes<br />

malades<br />

L’amélioration de la citoyenneté des malades atteints de pathologies<br />

psychiatriques pourra passer par :<br />

• Le développement des groupes d’entraide mutuelle (GEM).<br />

• La formation à la citoyenneté, qui devrait être intégrée dans les projets<br />

d’établissement des établissements de santé et médico-sociaux.<br />

• La création d’associations d’anciens usagers sur le principe de l’entraide par<br />

les pairs.<br />

3.2.2 Les propositions destinées à renforcer les droits des usagers de la<br />

psychiatrie<br />

en psychiatrie :<br />

Plusieurs mesures peuvent être envisagées afin d’accroître les droits des usagers<br />

- Rédiger un règlement intérieur dans chaque établissement sur les questions<br />

relatives aux droits fondamentaux, notamment l’adaptation des droits des<br />

patients à la crise, élaborer et utiliser les recommandations de bonnes<br />

pratiques comme elles qui existent concernant la contention.<br />

- Accroître la représentation au sein des établissements publics de santé :<br />

o Nommer plus de deux représentants des usagers dans les<br />

établissements publics de santé mentale.<br />

o Nommer trois représentants des usagers au sein des conseils de<br />

surveillance des établissements publics de santé généraux : 1 pour le<br />

MCO (médecine-chirurgie-obstétrique), 1 pour les personnes âgées<br />

et 1 pour les malades psychiatriques.<br />

o Proposer à chaque établissement de santé mentale, sur la base du<br />

volontariat, d’organiser chaque année une séance du conseil de<br />

surveillance dont l’ordre du jour soit prévu exclusivement par les<br />

représentants des usagers ou que chaque séance comporte<br />

systématiquement un ou plusieurs points de son ordre du jour<br />

présentés par lesdits représentants.<br />

78


- Renforcer la démocratie en santé :<br />

o Prévoir des modalités spécifiques afin de mieux prendre en compte<br />

la parole et les propositions des usagers dans les instances : par<br />

exemple, dans le rapport annuel de toutes les structures et de toutes<br />

les instances, rendre obligatoire l’intégration du rapport des usagers<br />

en annexe.<br />

o Assurer la participation effective des usagers dans le cadre des<br />

visites de certification.<br />

o Demander aux ARS de lancer des appels à projets sur la démocratie<br />

sanitaire en direction des établissements de santé mentale, sur la<br />

base d’un cahier des charges précis, élaboré en partenariat avec les<br />

représentants des usagers.<br />

o Inviter les conférences régionales de la santé et de l’autonomie<br />

(CRSA) à élaborer des propositions en régions.<br />

- Généraliser le dispositif de la personne de confiance.<br />

3.2.3 Les propositions destinées à lutter contre la stigmatisation de la maladie<br />

mentale<br />

Plusieurs propositions sont faites concernant les aspects médiatiques, de<br />

communication et partenariaux :<br />

- Agir en direction de la sphère médiatique :<br />

o « Jumeler » les promotions d’internes en psychiatrie et celles de<br />

journalistes :<br />

Organiser des stages en psychiatrie pour les journalistes<br />

comme cela se fait déjà dans certaines écoles de journalisme<br />

et des stages de communication pour les internes.<br />

Mettre en place des modules de formation pour les<br />

journalistes en poste.<br />

o Elaborer une « charte de communication positive en psychiatrie » (sur le<br />

modèle de ce qui s’est fait en oncologie), mettre en place une<br />

communication plus positive et l’articuler avec les enjeux concrets<br />

dans les territoires, notamment pour l’accessibilité des logements<br />

sociaux pour les personnes handicapées psychiques.<br />

79


- Envisager un travail de communication :<br />

Avec l’agence nationale de santé publique (ANSP), pour toutes les campagnes<br />

qui ont prouvé leur efficacité : à titre d’exemple, « PSYCOM Information et Santé mentale » 29<br />

réalise des travaux dans le domaine de l’information, la lutte contre la stigmatisation, la<br />

promotion des droits et de la participation des usagers, la formation (notamment la<br />

gestion du secrétariat général du collectif national des semaines d'information sur la<br />

santé mentale, via un financement de la DGS et de l’INPES).<br />

La qualité des travaux menés par PSYCOM justifie qu’on s’en inspire afin de<br />

généraliser ce type de démarches, en particulier la diffusion de brochures favorisant la<br />

déstigmatisation de la maladie mentale. Ces démarches méritent pleinement d’être<br />

soutenues et financées par les pouvoirs publics et leurs opérateurs, principalement<br />

l’INPES, en ce qu’elles permettent non seulement de mieux connaître la maladie<br />

mentale, et donc de mieux la comprendre, mais aussi d’agir davantage en matière de<br />

prévention dans la communauté et dans la cité.<br />

- Mettre en place des campagnes locales, en lien avec les usagers et les<br />

pairs (les programmes locaux, impliquant les usagers et adaptés aux<br />

différents publics, sont à privilégier) sur la base des expériences qui ont fait<br />

leurs preuves en France ou à l’étranger.<br />

- Développer les partenariats favorisant l’inclusion des personnes dans<br />

la cité :<br />

<strong>À</strong> titre d’exemple, ce doit être le cas avec l’Éducation nationale : informations<br />

des élèves concernant les maladies mentales et les troubles mentaux, formations des<br />

enseignants et des autres personnels pour favoriser la sensibilisation à ces maladies,<br />

partenariats entre notamment la psychiatrie infanto-juvénile, la protection maternelle et<br />

infantile (PMI) et le service de santé scolaire.<br />

29 Cf annexes, rubrique relative aux dispositifs innovants.<br />

80


IV – DÉFINIR ET METTRE EN P<strong>LA</strong>CE <strong>LA</strong> NOUVELLE<br />

ORGANISATION TERRITORIALE DE <strong>LA</strong> POLITIQUE<br />

DE <strong>SANTÉ</strong> <strong>MENTALE</strong> : UN PANIER DE SERVICES<br />

INDISPENSABLES DANS TOUS LES TERRITOIRES<br />

La loi du 26 janvier 2016 de modernisation de notre du système de santé<br />

ancrera dans les pratiques institutionnelles la logique du territoire, au sein duquel<br />

s’effectueront les parcours de santé des personnes présentant des troubles psychiques.<br />

Pour une bonne part du public ayant besoin de soins psychiatriques, ces<br />

parcours sont longs et complexes. Ils associent des temps de soins (dépistage,<br />

interventions d’urgence et de crise, soins hospitaliers et ambulatoires, libres ou sans<br />

consentement, soins de réhabilitation psycho-sociale), des temps d’accompagnement<br />

médico-social plus ou moins soutenus, des temps d’actions d’inclusion, portés par les<br />

acteurs sociaux dans l’objectif de favoriser l’insertion ou la réinsertion sociale des<br />

personnes, en lien avec des politiques portées par les collectivités territoriales ou les<br />

services déconcentrés d’autres ministères.<br />

Ces temps ne sont pas nécessairement des étapes successives mais peuvent être<br />

simultanés.<br />

C’est autour de la situation singulière de chaque patient, qui doit être au centre<br />

des préoccupations des acteurs, que ces derniers doivent s’organiser pour être<br />

complémentaires. L’organisation des soins devra donc se penser au sein de territoires,<br />

dont le périmètre recouvre l’aire géographique de professionnels qui, au mieux, se<br />

connaissent et travaillent déjà ensemble. Ces territoires ont des caractéristiques<br />

sociodémographiques et de morbidité qui permettent d’effectuer des constats partagés,<br />

et de définir des objectifs prioritaires communs aux professionnels et aux usagers.<br />

L’article 69 de la loi de modernisation de notre du système de santé fait une<br />

distinction claire entre la politique de santé mentale, branche de la santé publique, et<br />

l’organisation de la psychiatrie, la santé mentale n’étant pas de la responsabilité exclusive<br />

de la psychiatrie, mais la psychiatrie devant impérativement s’intégrer dans la politique<br />

de santé mentale.<br />

81


<strong>À</strong> cet égard, il opère une clarification sur la responsabilité des différents acteurs<br />

qui interviennent dans la santé mentale et pose un cadre pour l’élaboration future de<br />

textes réglementaires sur les conditions d’organisation pour répondre aux besoins des<br />

personnes.<br />

Le concept de santé mentale auquel l’article 69 fait référence est celui dont<br />

l’OMS a donné la définition, dont le contenu va bien au-delà de la prise en compte des<br />

personnes atteintes de troubles mentaux : « La santé mentale est une composante essentielle de la<br />

santé », la santé étant définie comme « un état de complet bien-être physique, mental et social, [qui]<br />

ne consiste pas seulement en une absence de maladie ou d’infirmité ».<br />

De cette définition, il ressort que ce qui est susceptible de compromettre la<br />

santé mentale couvre un champ qui va du mal-être psychosocial aux troubles mentaux<br />

sévères et persistants (essentiellement troubles schizophréniques et troubles bipolaires et<br />

apparentés), en passant par les troubles mentaux fréquents (plus légers et/ou<br />

transitoires, états dépressifs, troubles anxieux, personnalités pathologiques, addictions,<br />

etc.), et qu’elle prend en compte les dimensions du soin et de la prévention, mais<br />

également de l’insertion sociale.<br />

Des évolutions majeures sont intervenues au cours des dernières décennies, qui<br />

ont rendu incontournable le partage des responsabilités dans les parcours de santé :<br />

• dans l’évolution de la demande : extension importante de la demande<br />

autour de troubles mentaux fréquents, de populations spécifiques<br />

(adolescents, personnes âgées) ou autour de problématiques sociales<br />

(précarité, disqualification sociale, stress au travail, situation des réfugiés et<br />

des migrants) ;<br />

• dans le champ sanitaire : évolutions thérapeutiques qui rendent difficile le<br />

maniement de l’ensemble des techniques par une seule équipe,<br />

développement du rôle du médecin traitant, de la psychiatrie libérale,<br />

d’établissements autorisés en psychiatrie non sectorisés ;<br />

• dans le champ médico-social : développement d’une offre<br />

d’établissements et services ayant compétence dans l’accompagnement vers<br />

l’insertion ; loi du 11 février 2005 pour l'égalité des droits et des chances, la<br />

participation et la citoyenneté des personnes handicapées, qui, en<br />

reconnaissant l’existence d’un handicap psychique, ouvre la voie au<br />

développement de compétences d’accompagnement, en ambulatoire ou en<br />

établissements ;<br />

• dans le champ social : l’impact, en lien avec les acteurs sanitaires et<br />

médico-sociaux, des politiques de la ville, de l’Éducation nationale, du<br />

logement, du travail sur l’insertion des personnes est désormais reconnu.<br />

82


L’article 69 s’inscrit sans ambiguïté dans le droit fil des intentions visionnaires<br />

ayant préfiguré en France, avant même la mise en place de la psychiatrie de secteur en<br />

1960, le concept de parcours de santé des personnes souffrant de maladie mentale. C’est<br />

en effet en 1959, à Tours, au 57 ème congrès de psychiatrie et de neurologie de langue<br />

française qu’Henri Duchêne évoque pour la première fois le concept de continuité des<br />

soins et que Lucien Bonnafé propose « de mettre en place une structure fondée sur le territoire au<br />

sein duquel les divers moyens concourent à la protection de la santé mentale pour desservir un secteur<br />

maximum de 100 000 habitants », au nom de ce nouveau concept.<br />

L’article 69 s’appuie sur l’expérience fructueuse qui en a découlé et repense la<br />

politique de santé mentale ainsi que l’organisation de la psychiatrie en fonction des<br />

évolutions survenues depuis lors dans les champs sanitaires, sociaux et médico-sociaux.<br />

C’est pourquoi cet article affirme aujourd’hui une mission spécifique de<br />

psychiatrie de secteur, inscrite dans le cadre plus global d’une politique de santé mentale,<br />

mission que nul autre qu’elle n’est en mesure d’assurer.<br />

En raison du large spectre que recouvre la notion de santé mentale, de la<br />

complexité de nombreuses situations, de la diversité des intervenants concernés et du<br />

fait que chacun des acteurs ne peut, à lui seul, répondre à l’ensemble des besoins, la<br />

politique de santé mentale s’inscrit nécessairement dans un cadre coopératif large,<br />

incarné par un projet territorial de santé mentale (PTSM).<br />

Le PTSM facilitera le parcours de l’usager, en mettant en relation tous les<br />

acteurs susceptibles d’intervenir à un moment ou à un autre dans ce parcours : médecins<br />

généralistes, familles et proches, psychiatrie de secteur et psychiatrie privée, associations<br />

d’usagers, élus locaux, pédiatres, infirmières libérales, enseignants et éducateurs,<br />

professionnels du social et du médico-social, de la police et de la justice, des services<br />

d’urgence hospitalière et de soins somatiques, d’aide à l’enfance et d’aide au logement, de<br />

l’insertion professionnelle et des entreprises.<br />

Les territoires de santé mentale seront définis de manière à couvrir l’ensemble<br />

du territoire régional et suffisamment étendus pour rassembler l’ensemble des acteurs<br />

susceptibles d’y contribuer ainsi que l’ensemble des modalités et techniques permettant<br />

un repérage précoce et des prises en charge diversifiées, tant en matière de soins que<br />

d’accompagnement à l’insertion.<br />

Ils constitueront un espace de coordination territoriale de second niveau, audelà<br />

des offres de soins et d’accompagnement déployées en proximité des populations (y<br />

compris par les professionnels de premier recours et la psychiatrie de secteur).<br />

83


Ces espaces de démocratie en santé qui associent également les élus et les<br />

usagers, et dont les ARS devront s’assurer de la réelle vitalité, feront l’objet de constats<br />

partagés appelés diagnostics territoriaux partagés en santé mentale (DTSM) destinés à en<br />

repérer les lacunes et à définir des actions prioritaires de changement.<br />

Les ARS disposeront notamment des contrats territoriaux de santé mentale<br />

(CTSM) comme leviers de ce changement, qui poseront le cadre des garanties de l’accès<br />

à un « panier de soins et de services » indispensables pour répondre aux besoins de la<br />

population du territoire concerné par un PTSM.<br />

Pour être efficaces, il paraît indispensable que ces propositions relatives au<br />

panier de soins et de services se traduisent dans un texte réglementaire structurant.<br />

4.1 Le secteur psychiatrique rénové dans le cadre du projet<br />

territorial de santé mentale<br />

C’est le député Denys Robiliard qui a utilisé le premier, dans son rapport de<br />

mission au Parlement (2013), cette locution « le secteur rénové ». Il en résume sa conception<br />

par cette phrase : « il est impératif de rénover le secteur, autour d'une prise en charge intégrée qui<br />

privilégie l'inclusion sociale, et de renforcer les moyens humains et financiers dont bénéficie ce dispositif ».<br />

Cette prise en charge intégrée, Édouard Couty l’envisageait déjà dans son<br />

rapport à Mme la Ministre de la santé (2009), en souhaitant que soit votée une loi<br />

susceptible d’intégrer « les différentes facettes de l’accompagnement et des prises en charge des usagers<br />

en santé mentale, des familles et des proches des malades : le repérage et le diagnostic précoce, l’accès aux<br />

soins rapide et adapté, le suivi personnalisé et continu, la réhabilitation sociale, la prévention des risques,<br />

la recherche autour des déterminants de la santé mentale, l’organisation rénovée des dispositifs nécessaires<br />

aux hospitalisations sans consentement comme les soins aux détenus ».<br />

La loi de modernisation de notre système de santé a l’ambition, dans son article<br />

69, de mettre en œuvre cette rénovation du secteur, tout en restant dans la ligne des<br />

circulaires fondatrices du 15 mars 1960 et du 14 mars 1972, et de la loi du 31 décembre<br />

1985 relative à la sectorisation psychiatrique, mais aussi des différentes circulaires ayant<br />

progressivement amélioré le secteur, étayées par les rapports de plusieurs missions<br />

(Demay en 1982, Zambrowski en 1986, Massé en 1993, Psychiatrie et grande exclusion<br />

en 1996, Piel et Roelandt en 2001, Cléry-Melin en 2003, Couty en 2009 et Robiliard en<br />

2013), particulièrement la circulaire du 14 mars 1990.<br />

84


Il reste aussi dans la ligne des textes ayant contribué au développement du<br />

secteur médico-social, contemporain de la naissance du secteur psychiatrique :<br />

• décret du 9 mars 1956 et arrêté du 7 juillet 1957 fixant les conditions de<br />

création des instituts médico-éducatifs et médico-professionnels,<br />

• décret du 13 avril 1962 relatif au placement familial des personnes âgées ou<br />

infirmes,<br />

• circulaire du 20 juillet 1970 regroupant sous l’appellation IME (institut<br />

médico-éducatif) les instituts précités en en fixant la conception générale, la<br />

planification, les conditions de fonctionnement et les financements,<br />

• loi n°75-534 du 30 juillet 1975 d’orientation en faveur des personnes<br />

handicapées.<br />

4.1.1 Des missions reprécisées<br />

La loi de modernisation de notre système de santé affirme clairement que le<br />

secteur psychiatrique est en charge d’une « mission », assurée « par des équipes pluriprofessionnelles,<br />

en coopération avec les équipes de soins primaires et les communautés professionnelles<br />

territoriales de santé », mission qu’il est possible de décliner comme suit, et dont la présence<br />

complète dans chaque territoire apparaît indispensable pour un soin et un<br />

accompagnement de qualité.<br />

1°) Le secteur psychiatrique facilite, dans le cadre du projet territorial de<br />

santé mentale, le parcours de l’usager, en relation avec tous les acteurs<br />

susceptibles d’intervenir à un moment ou à un autre dans ce parcours : médecins<br />

généralistes, familles et proches, associations d’usagers, élus locaux, pédiatres, infirmières<br />

libérales, enseignants et éducateurs, professionnels du social et du médico-social, de la<br />

police et de la justice, des services d’urgence hospitalière et de soins somatiques, d’aide à<br />

l’enfance et d’aide au logement, de l’insertion professionnelle et des entreprises.<br />

2°) Il contribue à une mission de dépistage, de diagnostic précoce, de<br />

soins et de prévention, en mettant à disposition des usagers un ou plusieurs centres de<br />

consultations et de soins ambulatoires leur permettant un accès facile et rapide,<br />

susceptible d’éviter ou d’amoindrir le handicap lié à leur pathologie. Il articule<br />

concrètement cette mission avec celle des médecins généralistes, mais aussi avec celle<br />

des établissements hospitaliers par le biais de la psychiatrie de liaison.<br />

3°) Il offre des possibilités d’hospitalisation psychiatrique en<br />

établissement sanitaire ou à domicile qu’il articule avec l’offre privée de son<br />

territoire, dans le souci d’éviter les hospitalisations trop longues ou inadéquates, qui sont<br />

toujours source de désavantages surajoutés pour le patient.<br />

85


4°) Il oriente les usagers vers les organismes de réinsertion sociale<br />

adaptés (accès au logement, à la scolarisation et à la formation professionnelle, au<br />

travail et accès aux droits sociaux) avec lesquels il collabore.<br />

5°) En fonction des réalités et des besoins de son territoire, il participe à des<br />

structures sectorielles ou intersectorielles spécialisées (périnatalité, adolescence,<br />

précarité, psychogériatrie ou autres) ou les met en place si elles n’existent pas.<br />

6°) Il prend part, autant que faire se peut, à des programmes de recherche<br />

et s’organise pour que l’évaluation des pratiques professionnelles prenne toute sa<br />

place :<br />

- Il tient compte des recommandations des sociétés savantes et de la HAS,<br />

tout en participant à l’évolution desdites recommandations et à leur possible<br />

critique ;<br />

- Il enrichit et évalue ses pratiques, en relation avec le centre de preuves, les<br />

équipes universitaires de psychiatrie les plus proches, les centres ressources<br />

et les structures régionales d’évaluation ;<br />

- Afin de ne pas limiter son action à un modèle théorico-pratique unique et<br />

exclusif, il élargit son offre à la totalité des ressources thérapeutiques,<br />

éducatives et rééducatives qui ont fait leurs preuves, comme évoqué plus<br />

haut : techniques cognitivo-comportementales, réhabilitation psychosociale<br />

(notamment la mise en place d’une structure de remédiation cognitive par<br />

territoire de santé mentale), programmes de psychoéducation type<br />

ProFamille, et tout programme susceptible d’améliorer les cognitions en<br />

complémentarité des traitements médicamenteux, psychothérapiques et<br />

psychanalytiques.<br />

Le souci d’évaluation, qui n’est pas encore unanimement partagé, devra se<br />

retrouver sur tous les territoires au nom du respect de l’usager.<br />

7°) Il participe à la formation initiale des professionnels de la santé et du<br />

secteur social et médico-social comme à leur développement professionnel<br />

continu, en collaboration avec les psychiatres universitaires, les instituts de formation en<br />

soins infirmiers et les instituts de formation aux carrières sociales.<br />

8°) Il participe de manière active et partenariale à la prévention, à<br />

l’information et à l’éducation thérapeutique, en s’inscrivant dans les campagnes<br />

nationales ou régionales thématiques comme en initiant des pratiques innovantes liées<br />

aux particularités de son territoire, de ses besoins et de ses ressources, et en valorisant<br />

celles qui existent.<br />

86


9°) Il participe, sous l’égide de l’ARS, à la réflexion sur les besoins du<br />

territoire, du département ou de la région, en structures adaptées aux soins des<br />

usagers porteurs de troubles mentaux et à la prise en compte des handicaps qu’ils<br />

entraînent. Il participe à la mise en œuvre de ces structures dans le cadre du diagnostic et<br />

du projet territorial.<br />

10°) Il remplit sa mission de diagnostic, de soin et de prévention des<br />

troubles mentaux aux personnes incarcérées ainsi qu’à celles sortant de<br />

détention, et participe à leur réinsertion sociale, dans un cadre réglementaire spécifique.<br />

4.1.2 Des dispositifs et services diversifiés indispensables dans chaque projet<br />

territorial de santé mentale<br />

Dans le cadre du projet territorial de santé mentale, et pour mettre en œuvre<br />

ces missions, le secteur rénové doit pouvoir disposer, en propre ou en coopération, d’un<br />

ensemble de structures et de services, dans lesquels exerce une équipe pluriprofessionnelle<br />

sous la responsabilité d’un médecin psychiatre et d’un cadre supérieur de<br />

santé. Il est en relation étroite avec d’autres structures et services indispensables au trajet<br />

de vie des usagers de la psychiatrie, mais pas obligatoirement gérés, ni dirigés, par lui.<br />

Ce dispositif doit répondre au mieux à la définition de la qualité des soins<br />

formulée par l’OMS : c’est une « démarche qui doit permettre de garantir à chaque patient la<br />

combinaison d’actes diagnostiques et thérapeutiques qui lui assurera le meilleur résultat en terme de<br />

santé, conformément à l’état actuel de la science médicale, au meilleur coût pour un même résultat, au<br />

moindre risque iatrogène et pour sa plus grande satisfaction en termes de procédures, de résultats et de<br />

contacts humains à l’intérieur du système de soins ».<br />

Conformément à l’article 69 de la loi de modernisation de notre du système de<br />

santé, chaque secteur est organisé en fonction du projet d’établissement de<br />

l’établissement de santé de service public désigné pour assurer la mission de psychiatrie<br />

de secteur. <strong>À</strong> ce titre, il est membre du GHT (groupement hospitalier de territoire)<br />

auquel participe cet établissement. Il peut être associé, pour l’élaboration d’un projet<br />

médical commun, à d’autres GHT, et/ou constituer, avec d’autres établissements<br />

publics, une communauté psychiatrique de territoire dans le même objectif.<br />

Il s’inscrit, par ailleurs, obligatoirement dans un projet territorial de santé<br />

mentale.<br />

87


On rappellera que si le secteur, en tant que service public, est dans l’obligation<br />

de recevoir tous les usagers qui s’adressent à lui ou qui lui sont adressés, y compris hors<br />

secteur, les usagers ont, eux, le droit de s’adresser au secteur de leur choix pour une<br />

consultation, un suivi ambulatoire, une hospitalisation de même qu’ils ont le droit de<br />

choisir à leur guise un service universitaire, un établissement ou un psychiatre privé.<br />

1°) Chaque projet territorial de santé mentale (PTSM) devra prévoir la<br />

mise en place, pour les adultes et les enfants, d’une permanence téléphonique<br />

ouverte 24 h/24 pour les usagers ou leurs proches, les médecins généralistes de garde,<br />

le centre 15 et les urgences hospitalières, les services sociaux, les établissements sociaux<br />

ou médico-sociaux, ou toute personne faisant appel aux professionnels du territoire.<br />

L’établissement autorisé en psychiatrie devra y participer ou mettre en place ce service<br />

s’il n’existe pas.<br />

- L’existence concrète de cette permanence, la qualité humaine et les compétences des<br />

professionnels qui l’assurent, doivent être le reflet très clair de la fonction essentielle<br />

d’accueil du secteur psychiatrique rénové.<br />

- Les professionnels de cette permanence seront particulièrement attentifs à donner<br />

des réponses adaptées aux proches et aux familles désemparées par la pathologie<br />

d’un des leurs. Ils devront impérativement être formés de manière efficace à cette<br />

activité fondamentale.<br />

2°) Chaque secteur devra disposer d’un certain nombre de réponses aux<br />

besoins sous forme ambulatoire et en hospitalisation<br />

La politique de secteur bénéficie des moyens financiers nécessaires à ses<br />

missions et à ses activités, sous forme d’une enveloppe fléchée qui ne pourra en aucun<br />

cas servir de variable d’ajustement budgétaire à son hôpital de rattachement, qu’il soit un<br />

centre hospitalier général ou un établissement spécialisé, mais qui pourra être modulée<br />

par l’ARS en fonction de la mise en œuvre effective desdites missions et activités.<br />

3°) Le secteur de psychiatrie générale reçoit les patients majeurs et<br />

dispose pour ce faire d’un ou de plusieurs centres médico-psychologiques (ou<br />

d’un CMP unique et d’antennes)<br />

- On privilégiera toujours leur insertion dans la cité, au plus près des usagers. Sachant<br />

la stigmatisation dont sont encore victimes nos concitoyens porteurs de pathologies<br />

psychiatriques, la signalisation de ces CMP sera claire mais discrète, et les véhicules<br />

de service utilisés par les équipes de professionnels seront banalisés.<br />

88


- Élément fondamental du secteur, le CMP assure aux usagers les consultations des<br />

psychiatres, des psychologues, des infirmiers et de tout autre professionnel habilité,<br />

mais aussi les soins à domicile et les prestations ambulatoires spécialisées ; des<br />

consultations avancées pourront être prévues, en maison de santé pluridisciplinaire<br />

par exemple.<br />

- L’établissement hospitalier, au travers d’équipes spécialisées exerçant notamment au<br />

sein des CMP, devra s’assurer que :<br />

o les familles et les proches des usagers trouvent au sein de ces équipes, s’ils le<br />

souhaitent, aide, appui et soutien ;<br />

o les diverses activités des structures et services du secteur sont articulées, à<br />

commencer par le secrétariat du secteur, doté d’un numéro de téléphone<br />

unique qui est aussi celui de la permanence téléphonique ;<br />

o s’établissent les liaisons fonctionnelles avec les structures du sanitaire, du<br />

médico-social et du social, les services et les associations engagés dans<br />

l’insertion sociale, les représentants des usagers et des familles d’usagers ;<br />

o les activités de psychiatrie de liaison sont mises en place et coordonnées avec<br />

les services somatiques des établissements MCO.<br />

- Son organisation doit permettre de recevoir des usagers en dehors de l’horaire<br />

classique d’ouverture 9 heures / 17 heures. Un patient y venant pour la première fois<br />

doit pouvoir y être reçu très rapidement (délai inférieur à une semaine) pour un<br />

premier entretien infirmier, psychologique ou médical. Tout patient doit pouvoir<br />

être reçu au CMP beaucoup plus rapidement si ses troubles le nécessitent et si son<br />

état le permet.<br />

- Dans les territoires peu peuplés et très étendus, ou d’accès difficile, on facilitera<br />

l’accès aux CMP en envisageant le remboursement des transports avec l’assurancemaladie.<br />

4°) L’établissement autorisé en psychiatrie dispose de lits<br />

d’hospitalisation, en service libre comme sans consentement, dans lesquels il<br />

exerce sa mission de soins aux usagers en phase initiale aigüe de leur maladie ou en<br />

phase de rechute<br />

- L’hospitalisation d’un patient peut s’y réaliser sous quatre formes :<br />

• hospitalisation libre<br />

• soins psychiatriques à la demande d’un tiers (SPDT)<br />

• soins psychiatriques en cas de péril imminent (SPPI)<br />

• soins psychiatriques sur décision d’un représentant de l’État (SPDRE)<br />

89


- L’équipe affectée à ces lits veille à ne pas prolonger ces hospitalisations au-delà de<br />

l’obtention du résultat escompté lors de l’admission et prépare la sortie dès cette<br />

admission, afin d’éviter d’ajouter la chronicisation de l’usager à l’éventuelle<br />

chronicité de sa maladie.<br />

La sortie du service d’hospitalisation et le suivi ambulatoire devront être<br />

soigneusement préparés avec le patient, son entourage, son médecin traitant ou un<br />

médecin généraliste, les services sociaux si besoin et toute autre structure, service ou<br />

professionnel propre à l’accompagner dans son parcours de vie.<br />

On sait que cet indispensable travail, lorsqu’il est correctement effectué, permet<br />

de prévenir un grand nombre de rechutes évitables. La mise en place d’une coordination<br />

de proximité, par le biais de binômes de référents sanitaire/social (ou médico-social),<br />

devra être encouragée, afin d’alléger les saisines directes des services de psychiatrie de<br />

secteur.<br />

- L’équipe veillera soigneusement à ne pas prolonger de manière inutile les<br />

hospitalisations sous contrainte, à mettre en œuvre les bonnes pratiques et à limiter<br />

de manière drastique quelque forme de contention que ce soit, comme l’y oblige la<br />

loi de modernisation de notre système de santé.<br />

- Le secteur collabore ou participe à l’accueil du service d’urgence de son hôpital de<br />

rattachement.<br />

- Le secteur de psychiatrie générale doit assurer un suivi intensif au domicile des<br />

patients chaque fois que l’état du patient le nécessite.<br />

- Le secteur transformera progressivement ses hôpitaux de jour déjà créés en centres<br />

d’accueil thérapeutique à temps partiel (CATTP). Les hôpitaux de jour, outils de<br />

travail indispensables à la « déchronicisation » des patients au début de la mise en place<br />

de la psychiatrie de secteur, se sont révélés être à leur tour de possibles lieux de<br />

chronicisation et de stigmatisation.<br />

Chaque fois qu’il le pourra, il proposera des prestations en temps partiel, dont il<br />

conviendra de modifier le mode de financement de sorte que le secteur ne soit pas<br />

pénalisé.<br />

90


5°) Outre les CMP, le projet territorial de santé mentale devra prévoir des<br />

soins ambulatoires, proposés par exemple au sein des CATTP, ateliers<br />

thérapeutiques, accueil familial ou tout autre dispositif souple et innovant de soins<br />

ambulatoires susceptible de répondre de manière personnalisée aux besoins des usagers<br />

d’un territoire donné.<br />

En fonction de ce double impératif de souplesse et d’innovation, on valorisera<br />

ces prestations et, de ce fait, on modifiera autant que de besoin le guide méthodologique<br />

de production du RIM-P et le questionnaire de la SAE.<br />

6°) Les professionnels du secteur de psychiatrie assureront, dès le<br />

premier contact avec un patient et/ou ses proches, une information claire et<br />

précise sur le fonctionnement de son dispositif, les soins mis à sa disposition et<br />

les professionnels qui les prodiguent.<br />

• En effet, les informations données d’emblée aux patients et à leurs<br />

proches sont d’une importance capitale. Parmi les soins mis à sa<br />

disposition, on lui proposera toujours une large palette de possibilités<br />

ainsi que des entretiens à visée psychothérapique ou éducative, adaptés<br />

à sa situation.<br />

• En cas d’hospitalisation, lui seront remis le livret d’accueil de<br />

l’établissement et le règlement intérieur du service.<br />

• En cas de soins sans consentement, ses droits lui seront rappelés dès<br />

que possible de manière orale et écrite, et devront faire l’objet d’un<br />

accompagnement oral.<br />

• L’éducation thérapeutique est une autre forme d’information : effets<br />

thérapeutiques et effets secondaires des traitements médicamenteux<br />

(psychotropes) et physiques (électro-convulsivothérapie) seront<br />

expliqués au patient. Celui-ci prendra part à l’évaluation de ces effets.<br />

7°) Le secteur de psychiatrie infanto-juvénile décline en proximité les<br />

orientations du projet territorial de santé mentale, reçoit les enfants et les<br />

adolescents et prépare le relai avec le secteur de psychiatrie adulte.<br />

- Il assure une mission de diagnostic précoce, de soins thérapeutiques, éducatifs<br />

et rééducatifs et de soutien attentif aux familles, le plus souvent en étroite<br />

relation avec l’école, mais aussi avec l’Aide sociale à l’enfance (ASE) et la<br />

Protection maternelle et infantile (PMI).<br />

91


- Il propose différentes prestations, ou permet l’accès à celles-ci, parmi lesquelles<br />

paraissent indispensables :<br />

• des soins au centre médico-psychologique (CMP) ou à domicile, en lien<br />

étroit avec la famille de l’enfant, sa famille d’accueil ou son représentant<br />

légal, délivrés par une équipe pluridisciplinaire aux compétences<br />

diversifiées pouvant être rattachées au sein d’un ou plusieurs CMP (ou<br />

un CMP et ses antennes) ;<br />

• des soins en matière de psychiatrie périnatale, au sein de laquelle les<br />

professionnels travaillent avec les maternités du territoire, et avec la<br />

PMI, avec possibilités sectorielles ou intersectorielles d’hospitalisation<br />

mère-bébé ;<br />

• des prestations de soins à temps partiel en lien avec l’école (au sein d’un<br />

CATTP et/ou un atelier thérapeutique) :<br />

les anciens hôpitaux de jour devront progressivement se<br />

transformer en CATTP et/ou en atelier thérapeutique, même si<br />

la pathologie lourde de certains enfants peut nécessiter une<br />

durée importante de prise en charge (excédant 3 heures) et<br />

incluant une prise de repas ;<br />

en la matière, il est très important de fournir aux jeunes patients<br />

un éventail très large, très souple et très innovant de prestations<br />

préservant au mieux leur vie familiale, leur insertion scolaire,<br />

leurs activités sportives et culturelles ;<br />

comme pour les CATTP du secteur de psychiatrie générale, on<br />

veillera à valoriser ces prestations et, de ce fait, à modifier autant<br />

que de besoin le guide méthodologique de production du RIM-<br />

P et le questionnaire de la SAE, en fonction de ce double<br />

impératif de souplesse et d’innovation.<br />

• des soins psychiatriques intensifs, évitant les hospitalisations<br />

inadéquates de jeunes mineurs en pédiatrie ou en psychiatrie adulte, via<br />

une unité sectorielle ou intersectorielle d’hospitalisation plein-temps,<br />

notamment de réponse à la crise ;<br />

• des interventions auprès d’adolescents, soit à domicile, soit dans des<br />

lieux dédiés (maison des adolescents, point-écoute jeunes, etc.) en<br />

dehors des horaires scolaires dans le cadre d’une équipe mobile.<br />

92


8°) Le secteur, ou plusieurs secteurs regroupés, dans le cadre du projet<br />

territorial de santé mentale, déploient des moyens en personnel (psychiatres,<br />

psychologues, infirmiers, etc.), sur un territoire donné, pour assurer des soins<br />

psychiatriques adaptés :<br />

- Aux usagers les plus précarisés (sans travail et sans logement) dans le cadre d’EMPP<br />

(équipes mobiles psychiatrie-précarité) sectorielles ou intersectorielles :<br />

o Les personnels seront obligatoirement formés à l’abord social et<br />

thérapeutique de ces publics, travailleront en étroite relation avec les PASS<br />

(permanences d’accès aux soins de santé) et participeront à l’élaboration des<br />

PRAPS (programmes régionaux d’accès à la prévention et aux soins des plus<br />

démunis).<br />

o Ils seront en relation permanente avec les équipes d’hébergement d’urgence,<br />

d’accueil de jour, de CHRS (centre d’hébergement et de réinsertion sociale),<br />

de SAMU social et d’associations d’aide au public concerné. Des<br />

permanences très régulières seront assurées auprès de ces publics.<br />

- Aux personnes âgées vivant à domicile ou en EHPAD (établissement d’hébergement<br />

pour personnes âgées dépendantes) dans le cadre d’équipes mobiles de psychiatrie<br />

du sujet âgé, sectorielles ou intersectorielles.<br />

- Aux personnes handicapées.<br />

- Aux patients des services MCO (médecine chirurgie obstétrique) des établissements<br />

de santé du territoire concerné, sous la forme d’une équipe de psychiatrie de liaison.<br />

- Plus globalement, chaque secteur développera la délégation de tâches ou<br />

coopération au sens de l’article 51 de la loi hôpital patients santé territoires (HPST).<br />

Certaines structures de recours spécialisées au sein de la discipline, qui ne<br />

peuvent pas toutes être installées partout, doivent néanmoins être accessibles à<br />

l’ensemble de la population. Lorsqu’elles existent déjà, il convient de les valoriser et, si<br />

nécessaire, de les compléter et d’organiser leur coopération avec les acteurs de proximité.<br />

93


9°) Les médecins et les professionnels du territoire de santé mentale<br />

établissent des liaisons avec les professionnels de santé de 1 er recours :<br />

- Médecins généralistes, infirmières libérales, pharmaciens d’officine,<br />

auxiliaires de santé, mais aussi avec les médecins spécialistes avec<br />

lesquels ils sont susceptibles de collaborer (neurologues, gastroentérologues,<br />

alcoologues, gériatres, etc.) et des structures de soins de<br />

proximité : hospitalisation à domicile, soins à domiciles, CSAPA<br />

(Centre de soins, d'accompagnement et de prévention en addictologie),<br />

etc.<br />

- Les projets territoriaux de santé mentale devront impérativement<br />

prévoir un accès facile à des soins somatiques pertinents et efficaces,<br />

que ce soit pour des patients hospitalisés ou pour des patients stabilisés<br />

suivis en ambulatoire.<br />

Les psychiatres comme les médecins généralistes seront particulièrement<br />

attentifs aux problèmes somatiques induits par les troubles mentaux chroniques et par<br />

les effets secondaires des traitements médicamenteux (psychotropes) et physiques<br />

(électro-convulsivothérapie). Ils mesureront toujours au mieux, à l’aune des<br />

connaissances scientifiques les plus récentes sur ces sujets, le rapport bénéfice-risque de<br />

ces traitements chaque fois qu’ils sont proposés à un de leurs patients.<br />

- Le psychiatre de secteur, comme le psychiatre privé, devra considérer le<br />

médecin généraliste comme son premier partenaire dans la cité.<br />

Il devra lui adresser systématiquement un courrier suffisamment documenté<br />

lors de la sortie d’un de ses patients hospitalisés, et, envisager avec lui, de manière<br />

précise, la conduite à tenir pour assurer au patient le meilleur suivi possible et pour éviter<br />

les ruptures du parcours de soins.<br />

Des consultations conjointes rassemblant le médecin généraliste et le psychiatre<br />

seront proposées, tout comme une formation continue des généralistes dans le cadre du<br />

DPC (développement professionnel continu). Si le patient n’a pas de médecin généraliste<br />

référent, son psychiatre devra l’inciter et l’aider à en choisir un.<br />

94


10°) Les secteurs de psychiatrie générale et infanto-juvénile renforcent<br />

leur participation aux missions et aux travaux des MDPH. Ils établissent des<br />

liens, au moins sous forme de conventions, mais aussi en intégrant ou en créant<br />

des réseaux permettant des formations et des réflexions communes, voire des<br />

projets communs, avec les services et établissements sociaux et médico-sociaux<br />

de leur territoire, afin de prendre part de façon plus intensive à la construction<br />

des parcours des personnes :<br />

- CCAS (centre communal d’action sociale)<br />

- ASE (aide sociale à l’enfance)<br />

- CAMSP (centre d’action médico-sociale précoce)<br />

- MECS (maison d’enfants à caractère social)<br />

- IME (institut médico-éducatif)<br />

- ITEP (institut thérapeutique, éducatif et pédagogique)<br />

- SAVS (service d’accompagnement à la vie sociale)<br />

- MAS (maison d’accueil spécialisé)<br />

- FAM (foyer d’accueil médicalisé)<br />

- FO (foyer occupationnel)<br />

- SAMSAH (service d’accompagnement médico-social pour les<br />

personnes handicapées)<br />

- ESAT (établissement et service d’aide par le travail)<br />

- EHPAD (établissement d’hébergement pour personnes âgées<br />

dépendantes)<br />

- CRP (centre de rééducation professionnelle)<br />

- CHRS, hébergements d’urgence, accueils de jour.<br />

La formule du groupement de coopération sanitaire (GCS) de moyens<br />

rassemblant l’hôpital concerné, ainsi que les établissements et services sociaux et<br />

médico-sociaux du territoire, paraît très adaptée, notamment pour une fonction de<br />

groupements d’employeurs, permettant de mutualiser des ressources rares<br />

(professionnels de santé répartis à temps partiel sur plusieurs établissements).<br />

Cette collaboration indispensable pose cependant le problème du partage<br />

d’informations et du secret professionnel, qui ne peut être tranché que par une évolution<br />

législative autour de la notion de secret partagé.<br />

95


11°) Un certain nombre de centres hospitaliers disposent d’une UMD<br />

(unité pour malades difficiles)<br />

Y sont admis en soins psychiatriques sur décision du représentant de l’État<br />

(SPDRE) des patients présentant une dangerosité avérée et durable, des patients<br />

reconnus comme non pénalement responsables des crimes ou délits qu’ils ont commis,<br />

des détenus atteints de troubles mentaux au titre de l’article D. 398 du code de<br />

procédure pénale.<br />

L’histoire des UMD (unités pour malades difficiles) a montré qu’un certain<br />

nombre de patients y étaient hospitalisés plus du fait de l’incapacité de certains services à<br />

gérer les troubles du comportement de leurs patients qu’à la gravité ou à la dangerosité<br />

de ces troubles. Les représentants de l’État (directeurs généraux d’ARS et Préfets)<br />

veilleront donc à n’avoir recours à ce type d’hospitalisation qu’en cas de nécessité<br />

absolue et à ne pas les prolonger inutilement.<br />

12°) Les soins de psychiatrie en milieu pénitentiaire<br />

On sait la surreprésentation des personnes atteintes de troubles mentaux aigus<br />

ou chroniques dans les établissements pénitentiaires. On sait aussi les difficultés à leur<br />

apporter des soins adaptés à leur pathologie et à leur milieu de vie carcéral. L’accès aux<br />

soins psychiatriques est très inégal selon les régions et les établissements pénitentiaires.<br />

- L’équipe de soins psychiatriques, rattachée à un établissement hospitalier<br />

public, prend en charge les mineurs et les majeurs porteurs de troubles<br />

mentaux pendant leur incarcération, à condition qu’ils acceptent cette prise<br />

en charge.<br />

- Il dispose pour cela d’un service médico-psychologique régional (SMPR),<br />

doté d’une équipe pluridisciplinaire à l’instar des deux autres types de secteur.<br />

- Il peut aussi avoir à disposition une UHSA, unité hospitalière spécialement<br />

aménagée dans un hôpital habilité, apte à accueillir des détenus en<br />

hospitalisation temps plein, avec ou sans consentement.<br />

- Contrairement à l’unité pour malades difficiles, l’unité hospitalière<br />

spécialement aménagée est en rapport direct avec l’institution pénitentiaire<br />

qui gère les transferts des détenus, contrôle leurs entrées et sorties de l’unité,<br />

et peut intervenir dans ses locaux à la demande expresse de l’équipe<br />

soignante.<br />

96


Les soins aux détenus devront se traduire par une prise en charge adaptée,<br />

graduée et différenciée, tenant compte de la spécialisation des établissements<br />

pénitentiaires, et être intégrés dans le cadre du projet territorial de santé mentale.<br />

Dans ce cadre, l’organisation territoriale devra notamment garantir<br />

concrètement les conditions de suivi psychiatrique d’un patient à sa sortie de<br />

l’établissement pénitentiaire.<br />

13°) Les CEF (centres éducatifs fermés) feront l’objet d’une grande<br />

attention, du fait des troubles mentaux fréquents chez les jeunes qui y sont<br />

maintenus :<br />

Les services de la PJJ (protection judiciaire de la jeunesse) et les personnels des<br />

centres éducatifs fermés établiront des collaborations avec le champ sanitaire destinées à<br />

combler les disparités en matière de soins somatiques et psychiques constatées à<br />

plusieurs reprises ces dernières années par le contrôleur général des lieux de privation de<br />

liberté.<br />

14°) Le projet territorial de santé mentale prévoira la mise en place, s’il<br />

n’en existe pas déjà, d’un ou de plusieurs conseils locaux de santé mentale<br />

(CLSM)<br />

- Le CLSM s’inscrit dans la lignée du conseil de santé mentale de secteur<br />

préconisé déjà par la circulaire du 15 janvier 1974, réaffirmé par les<br />

circulaires et les rapports de mission ultérieurs, et bien rarement mis en<br />

place.<br />

- Ce conseil réunira sur son territoire tous les acteurs de proximité<br />

(professionnels du public et du privé, usagers, élus, administrations<br />

locales, police, justice et gendarmerie, mais aussi associations du<br />

domaine de l’aide alimentaire, de l’accès aux soins et au logement, du<br />

soutien aux étrangers sans papiers) engagés, à un degré ou à un autre,<br />

dans la mise en place concrète de la politique nationale de santé<br />

mentale et de sa déclinaison locale (dispositif de soins et d’insertion<br />

sociale).<br />

- Ce conseil de santé mentale pourra constituer en son sein une cellule<br />

opérationnelle de gestion de cas complexes, chaque fois que ce<br />

dispositif est adapté au territoire, notamment à sa taille, en s’assurant du<br />

respect du secret partagé concernant les échanges d’informations entre<br />

les membres de la cellule. Les ARS et les professionnels impulseront la<br />

création de CLSM sur les territoires non couverts.<br />

97


Ce dispositif n’est ni dirigé, ni géré par le secteur psychiatrique et son hôpital<br />

de rattachement, à l’exception de quelques établissements sociaux ou médico-sociaux<br />

(EHPAD, CAMPS, MAS par exemple) gérés par des hôpitaux. Il est étroitement articulé<br />

avec le dispositif de soins et participe au conseil de santé mentale.<br />

1°) L’insertion sociale des usagers de la psychiatrie atteints de troubles<br />

mentaux chroniques handicapants commence par la préservation de leur droit au<br />

logement, particulièrement pour les usagers adultes.<br />

- On encouragera toute association ou service susceptible de fournir un<br />

logement stable aux personnes présentant un handicap psychique<br />

comme aux personnes en situation de précarité, parmi lesquelles on sait<br />

le pourcentage important d’usagers de la psychiatrie. Un étayage fort du<br />

maintien dans le domicile devra être assuré.<br />

- Le maintien au domicile de tous les patients doit être recherché en<br />

priorité. Il ne doit pas être pour autant source d’isolement, de<br />

désinsertion sociale et d’abandon des soins.<br />

Il devra s’accompagner d’un suivi diligent orchestré si possible par le médecin<br />

généraliste, l’assistant(e) de service social et les professionnels du CMP, incluant les<br />

professionnels susceptibles d’intervenir à domicile :<br />

o Équipe de secteur<br />

o SESSAD (service d’éducation spéciale et de soins à domicile)<br />

o SAVS (service d’accompagnement à la vie sociale)<br />

o SSIAD (service de soins infirmiers à domicile)<br />

o SAMSAH (service d’accompagnement médico-social pour<br />

adultes handicapés) ;<br />

Les SAVS (financés par le département) et les SAMSAH (à double tarification)<br />

ont une fonction très importante dans l’insertion et la réhabilitation psychosociale des<br />

usagers de la psychiatrie.<br />

Ces services ne doivent pas se concurrencer mais se compléter, de même qu’ils<br />

ne doivent pas entrer en concurrence avec les équipes mobiles du secteur, mais au<br />

contraire établir systématiquement des liens avec elles. Leur nombre doit être augmenté<br />

en veillant à leur bonne répartition sur le territoire. L’offre de réhabilitation sociale devra<br />

être présente sur tout le territoire en s’inspirant des nombreuses méthodes qui ont fait<br />

leurs preuves.<br />

98


Il convient de prévoir, dans le panel des solutions possibles, des offres<br />

proposées dans l’esprit du programme « un chez-soi d’abord » (orientation directe vers un<br />

logement ordinaire en leur assurant un accompagnement soutenu) mais aussi des offres<br />

d’habitat intermédiaire avec services à proposer aux personnes en fonction de leur projet<br />

de vie, ainsi que des lieux de vie non institutionnels de prévention de la perte<br />

d’autonomie.<br />

2°) L’insertion sociale passe aussi par le maintien dans la scolarité,<br />

l’apprentissage d’un métier ou l’emploi :<br />

- D’abord en milieu ordinaire de scolarisation, d’apprentissage ou de travail.<br />

Des prestations permettant l’étayage au maintien dans l’emploi devront être<br />

généralisées.<br />

- Ensuite, dans des offres de scolarisation ou de formation professionnelle<br />

adaptées – CLIS (classe pour l’inclusion scolaire), SESSAD, IME, ITEP,<br />

CRP – ou de travail adapté – ESAT, EA (entreprise adaptée).<br />

- L’insertion sociale concerne bien sûr aussi l’accès à la culture, aux activités<br />

physiques et sportives et aux loisirs.<br />

3°) Les ESAT et les entreprises adaptées, souvent gérés par le secteur<br />

associatif, ont particulièrement montré leur efficacité dans le secteur de la<br />

déficience intellectuelle.<br />

- Les ESAT destinés à des usagers handicapés par des troubles mentaux<br />

chroniques sont peu nombreux. Lorsqu’ils existent, ils se montrent<br />

pourtant d’une grande utilité pour maintenir ces usagers dans le monde du<br />

travail, les sortir de leur solitude, de leur inactivité et éviter les rechutes.<br />

- Les ARS veilleront donc à ce que soient suivies les recommandations de la<br />

DGCS en la matière, et que soit augmenté le nombre de ce type d’ESAT,<br />

notamment par reconversion des publics accueillis (création de petites<br />

unités pour handicapés psychiques), en les répartissant au mieux dans<br />

chaque région. Les secteurs psychiatriques devront établir des<br />

collaborations avec ces établissements, au moins sous forme de convention,<br />

et appliquer les bonnes pratiques recensées (organisation adaptée du temps<br />

de travail, mise en place de parcours passerelles et ESAT hors les murs).<br />

99


4°) Le bilan très positif des GEM (Groupes d’Entraide Mutuelle)<br />

instaurés par la loi du 11 février 2005 doit inciter à leur généralisation et à leur<br />

multiplication, d’autant que ce dispositif est peu onéreux<br />

- Il convient de respecter scrupuleusement leur cahier des charges, en évitant<br />

que les professionnels du secteur rénové, lorsque ce secteur est partenaire<br />

du GEM, y jouent un rôle majeur. Par ailleurs, ce cahier des charges devra<br />

prévoir la possibilité d’intégrer les clubhouse en leur sein, et plus<br />

globalement tout ce qui relève du soutien à l’emploi.<br />

- Il est essentiel que les GEM soient dirigés et gérés directement par leurs<br />

utilisateurs, et non par des soignants ou des familles.<br />

- Les GEM ne devront en aucun cas être localisés dans un établissement<br />

hospitalier. En revanche, ARS et professionnels devront œuvrer de concert<br />

pour la généralisation des GEM, notamment en zone rurale ou périurbaine.<br />

- Une réflexion devra être menée afin de déterminer comment les GEM<br />

peuvent s’ouvrir vers l’entraide par les pairs pour le maintien ou l’accès au<br />

milieu ordinaire de travail.<br />

- Afin de favoriser la mixité sociale et l’insertion dans la cité, les GEM<br />

éviteront de s’installer dans les quartiers de relégation.<br />

- Il est proposé de permettre aux ARS, dans les circulaires budgétaires, le<br />

financement des clubhouse au sein de groupes d’entraide mutuelle.<br />

5°) Les Clubhouses ont fait, à travers le monde, la preuve de leur intérêt<br />

dans la réinsertion sociale d’usagers porteurs de troubles mentaux chroniques, y<br />

compris à travers leurs programmes d’accompagnement à l’emploi.<br />

- Leur esprit communautaire et d’entraide en fait un modèle très intéressant<br />

de lutte concrète contre la disqualification sociale et la stigmatisation.<br />

- Leur développement en France doit être encouragé, de même que celui des<br />

dispositifs inspirés par le mouvement italien de psychiatrie démocratique<br />

qui privilégie le logement, le travail, la culture et les solidarités concrètes.<br />

100


6°) Les dispositifs mis à disposition des personnes sans domicile stable<br />

(CHRS, hébergements d’urgence, SAMU sociaux, accueils de jours) sont souvent<br />

débordés par les problématiques psychiatriques qui touchent une large majorité<br />

de cette population, qu’elles soient la source de la désinsertion ou la<br />

conséquence, et quelquefois un peu les deux<br />

- L’accès aux soins somatiques de ces personnes est très compliqué,<br />

particulièrement s’ils sont étrangers en situation irrégulière ou migrants.<br />

Leur accès aux soins psychiatriques est souvent problématique.<br />

- Les EMPP (équipe mobile psychiatrie précarité), lorsqu’elles existent, sont<br />

en capacité d’apporter des diagnostics précoces et des soins à ces personnes<br />

et une aide précieuse aux professionnels de l’hébergement et de la<br />

réinsertion sociale.<br />

- Les conventions entre secteurs psychiatriques et dispositifs sociaux peuvent<br />

venir formaliser des expériences innovantes en la matière.<br />

Tous ces dispositifs d’insertion sociale devront être prévus dans le cadre du<br />

projet territorial de santé mentale.<br />

Pour favoriser la logique de parcours sans rupture, et notamment l’articulation<br />

entre dispositifs de soins et dispositifs d’insertion sociale, des gestionnaires de cas<br />

complexes seront prévus pour accompagner les personnes les plus en difficulté. Ce<br />

dispositif, qui a fait ses preuves dans d’autres domaines, paraît le seul de nature à assurer<br />

une coordination concrète de tous les intervenants au bénéfice du malade et dans une<br />

logique de défense constructive de ses intérêts.<br />

Le texte réglementaire, souhaité par le présent rapport, et le projet territorial de<br />

santé mentale devront prévoir l’implication de chaque acteur dans le développement<br />

ambitieux d’une démocratie en santé renouvelée, en s’inspirant notamment des<br />

propositions précédentes.<br />

101


4.2 Le rôle et les besoins des agences régionales de santé<br />

dans l’organisation territoriale de la politique de santé<br />

mentale<br />

4.2.1 Le rôle des agences régionales de santé dans l’organisation territoriale de<br />

la politique de santé mentale<br />

1°) Les ARS favoriseront le développement des activités ambulatoires et<br />

seront attentives à ce que les usagers de la psychiatrie sortent rapidement des<br />

services d’hospitalisation, lorsque cette hospitalisation n’est plus nécessaire<br />

- Avec le ministère chargé de la santé, elles s’assureront que la<br />

valorisation de toutes les activités de secteur, ambulatoires comme<br />

hospitalières, se traduise par des financements adaptés, particulièrement<br />

en ce qui concerne l’enveloppe DAF-santé mentale (dotation annuelle<br />

de fonctionnement) ;<br />

- Les expérimentations novatrices et les projets innovants en matière de<br />

promotion de la santé mentale et de prévention des troubles mentaux,<br />

d’une part, et de prévention des handicaps et de la perte d’autonomie,<br />

et de leur prise en charge, d’autre part, devront être soutenus par<br />

l’attribution de financements spécifiques dans le cadre du FIR (fonds<br />

d’intervention régional) ;<br />

- Il est indispensable que les ARS puissent créer des places et surtout des<br />

services dans le secteur médico-social, en utilisant des crédits sanitaires<br />

fongibilisés. Il est en effet très regrettable qu’à ce jour, un prélèvement<br />

sur l’enveloppe sanitaire régionale ne permette pas de créer des places<br />

dans le secteur médico-social. Également, il conviendra de prévoir la<br />

création de centre de ressources relatif au handicap psychique.<br />

2°) Les ARS et les directeurs d’établissements veilleront aussi à ce que<br />

les secteurs psychiatriques rattachés à un établissement MCO aient un<br />

fonctionnement et une organisation spécifiques, distincts de ceux des services<br />

MCO<br />

- Les ARS seront particulièrement attentives à ce que les établissements<br />

médico-sociaux accueillant des usagers porteurs de troubles ou de<br />

handicaps psychiques, lorsqu’ils sont gérés par des centres hospitaliers,<br />

bénéficient, en plus d’un budget annexe :<br />

- d’un personnel dédié et stable<br />

- de règles de fonctionnement propres à ce type d’établissements<br />

102


- d’un projet institutionnel rappelant clairement les missions et les<br />

activités particulières concernant tout établissement médico-social.<br />

Il conviendra que l’établissement médico-social ne puisse constituer, pour le<br />

centre hospitalier de rattachement, une variable d’ajustement en matière budgétaire.<br />

3°) Les ARS et les directeurs d’établissements s’assureront que les<br />

restrictions aux libertés individuelles de patients hospitalisés sous contrainte<br />

soient vraiment indispensables à la mise en œuvre du traitement requis par leur<br />

pathologie et qu’elles respectent les mesures législatives comme les<br />

recommandations du contrôleur général des lieux de privation de liberté<br />

- Ils s’assureront, en cas d’hospitalisation sans consentement, qu’isolement et<br />

contention soient des solutions de dernier recours relevant d’une<br />

prescription médicale individuelle clairement limitée dans le temps,<br />

respectant les recommandations de la haute autorité de santé (HAS), et que<br />

la mise en œuvre de cette prescription fasse l’objet d’une surveillance stricte.<br />

- Dans chaque établissement d’hospitalisation psychiatrique, on constituera un<br />

registre administratif consultable notamment par la commission<br />

départementale des soins psychiatriques (CDSP), par le contrôleur général<br />

des lieux de privation de liberté (CGLPL) ou ses délégués, ainsi qu’aux<br />

parlementaires.<br />

Ce registre aux pages numérotées, pouvant être établi sous forme numérique,<br />

recensera les mesures d’isolement ou de contention prises en précisant l’identité des<br />

patients, les motifs qui ont conduit à en décider, le nom du psychiatre ayant décidé cette<br />

mesure, les dates et heures de début et fin de chaque mesure, le nom et la qualification<br />

du personnel ayant surveillé leur mise en œuvre et les incidents éventuels survenus au<br />

cours de la mise en œuvre de ces mesures.<br />

- Ils s’assureront aussi qu’aucune restriction aux libertés individuelles ne soit<br />

exercée sur des patients en hospitalisation libre, même si ces patients sont<br />

tenus de respecter le règlement intérieur de l’établissement qui leur est remis<br />

et explicité à leur admission, ou dès que l’amélioration de leur état de santé le<br />

permet.<br />

103


4°) Les ARS seront attentives aux problématiques psychiatriques des<br />

personnes placées en centre de rétention administrative (CRA) et aux réponses<br />

concrètes mises en place ou à mettre en place<br />

- Un rapport du Sénat du 23 juillet 2014 se penche, entre autres, sur les<br />

conditions de vie et de soins des personnes retenues. Il note le caractère<br />

insatisfaisant de la prise en charge des troubles mentaux en rétention et<br />

fait des propositions pour améliorer cette prise en charge.<br />

- Ce caractère insatisfaisant a poussé le contrôleur général des lieux de<br />

privation de liberté à préconiser deux mesures :<br />

• former l'ensemble des personnels chargés d'intervenir en milieu<br />

fermé sur les troubles mentaux, afin qu'ils puissent repérer de<br />

tels troubles et adapter leurs pratiques professionnelles.<br />

• prévoir, au sein des conventions entre centres de rétention<br />

administrative et établissements hospitaliers, des dispositions<br />

relatives aux soins psychiatriques.<br />

- Parmi ces dispositions, la désignation d’un hôpital de rattachement,<br />

gérant une activité psychiatrique, et la nomination d’un médecin<br />

référent.<br />

- Des vacations de psychiatres hospitaliers ou libéraux au sein des centres<br />

devraient être systématiques.<br />

- Le contrôleur général des lieux de privation de liberté recommande<br />

aussi que l'accès aux locaux de soin relève de la seule autorité des<br />

personnels de santé. Le Sénat propose quant à lui de prévoir un<br />

dispositif spécifique de prise en charge psychologique/psychiatrique et<br />

de garantir par une disposition législative la continuité des soins en<br />

rétention.<br />

5°) Les ARS continueront de mobiliser les secteurs de psychiatrie pour<br />

qu’ils accordent un intérêt croissant aux populations en situation de très grande<br />

précarité<br />

- Elles veilleront à ce qu’ils participent activement à l’élaboration des<br />

PRAPS (programme régional d’accès à la prévention et aux soins des plus<br />

démunis), au fonctionnement des permanences d’accès aux soins de santé<br />

(PASS) qui devront sortir des murs de l’hôpital, des lits halte soins santé<br />

(LHSS) et des appartements de coordination thérapeutique (ACT).<br />

- Elles étendront la création des EMPP (équipes mobiles psychiatrieprécarité)<br />

de sorte que les territoires de chaque région en soient pourvus.<br />

104


6°) Les ARS publieront un annuaire régional des ressources en santé<br />

mentale, en collaboration avec :<br />

- Les professionnels de la psychiatrie<br />

- Les représentants des usagers et des familles<br />

- Les professionnels du domaine social et médico-social et toute autre<br />

personne, service, entreprise ou association, qu’elles jugeront<br />

indispensables à cette élaboration.<br />

7°) Les ARS s’assureront que l’ensemble des services et prestations<br />

évoqués au titre du panier de soins et de services indispensables sont bien<br />

présents sur le territoire, ou tout au moins en phase de construction, et pourront<br />

conditionner l’allocation de ressources à cette présence. Elles inciteront vivement<br />

à la mise en œuvre de ces actions lorsqu’elles sont absentes.<br />

8°) Les ARS veilleront attentivement à ce que toutes les coordinations<br />

mentionnées plus haut (entre psychiatrie, secteur sanitaire, médico-social, et<br />

social au sens large) soient activées.<br />

La mise en place de réseaux entre médecins traitants et secteur de psychiatrie,<br />

entre équipes médico-sociales et sanitaires, entre secteur de psychiatrie et service<br />

d’interventions sociales doit constituer un objectif prépondérant dans l’élaboration des<br />

contrats territoriaux de santé prévus par l’article 65 de la loi de modernisation de notre<br />

système de santé.<br />

Afin de remplir l’intégralité des missions mentionnées ci-dessus et afin de<br />

renforcer la coordination au niveau national, il est important que des référents en<br />

psychiatrie et santé mentale puissent être désignés dans chacune des ARS.<br />

9°) Les ARS mettront en place un observatoire régional des innovations<br />

en santé mentale qui, sur un site dédié, présentera les actions innovantes de la<br />

région.<br />

Sur tous les territoires, les actions innovantes foisonnent mais restent trop<br />

souvent méconnues de l’ensemble des acteurs de la santé mentale. Cet observatoire<br />

régional pourra porter à connaissance ces pratiques innovantes et probantes selon un<br />

modèle présenté en annexe. Il contribuera ainsi à la mutualisation des bonnes pratiques.<br />

Un observatoire national pourrait présenter l’ensemble des actions promues par les<br />

observatoires régionaux.<br />

105


4.2.2 Les besoins des agences régionales de santé, en termes d’appuis et<br />

d’outils, pour mettre en œuvre cette évolution de l’organisation territoriale de la<br />

politique de santé mentale<br />

Les observations générales relatives à la déclinaison des dispositions de l’article<br />

69 de la loi de modernisation de notre système de santé induisent les besoins des ARS<br />

concernant les modalités de mise en œuvre du projet territorial de santé mentale.<br />

- L’initiative laissée aux professionnels dans l’élaboration du projet<br />

territorial de santé mentale devra être combinée avec l’exigence<br />

d’exhaustivité de ces projets dans la région.<br />

- La multiplicité des acteurs, impliqués dans le diagnostic et le projet,<br />

renforce l’interrogation sur la maîtrise d’œuvre effective de la<br />

démarche et l’initiative des acteurs.<br />

- La mention d’un « niveau territorial suffisant » pour le projet<br />

territorial de santé mentale induit les conséquences suivantes :<br />

• le projet territorial de santé mentale doit être de niveau au<br />

moins supra sectoriel,<br />

• il n’est pas aligné, par principe, sur le bassin desservi par tel ou<br />

tel établissement assurant la mission de secteur, même si l’on<br />

doit éviter de disperser un établissement sur plusieurs projets<br />

territoriaux,<br />

• le maillage se positionnera à l’échelle du territoire de démocratie<br />

sanitaire, ou à celle d’un sous-ensemble correspondant par<br />

exemple au bassin d’un ou deux groupements hospitaliers de<br />

territoire (GHT).<br />

- Si le projet territorial de santé mentale participe à un véritable<br />

développement de la démocratie sanitaire, une supervision de l’ARS<br />

doit cependant être envisagée afin de garantir une équité et faire face<br />

aux logiques concurrentielles entre les acteurs.<br />

106


- La question du dimensionnement des contrats territoriaux de santé<br />

mentale et de la cohérence avec les autres territoires est essentielle. Ces<br />

contrats ne doivent pas créer un nouveau territoire et doivent donc se<br />

situer sur un territoire opérationnel de proximité (CLS ou CLSM) et/ou<br />

sur un territoire en cohérence avec l’organisation sanitaire (1 ou 2<br />

GHT).<br />

- La « coordination territoriale de second niveau » est essentielle à<br />

définir et à mettre en œuvre car elle pose le principe de la gradation des<br />

soins en psychiatrie.<br />

- La « communauté psychiatrique de territoire » (CPT) relève<br />

clairement de l’initiative et du volontariat des acteurs. Les ARS devront<br />

cependant veiller à ce que la CPT soit clairement en harmonie avec le<br />

GHT du territoire concerné.<br />

- L’intégration des contrats locaux de santé mentale dans la<br />

construction des politiques de proximité constituera une véritable<br />

avancée.<br />

Sur le terrain, beaucoup d’acteurs demandent un cadrage officiel de ces contrats<br />

qui n’ont, jusqu'à présent, pas fait l’objet d’une circulaire. Cela permettrait de mieux<br />

structurer les initiatives locales et de renforcer la légitimité des ARS dans le<br />

développement de cet outil très pertinent qui gagnerait ainsi en homogénéité.<br />

- La question de l’intervention à domicile devra être précisée car le<br />

besoin est légitime, la demande croissante et les modalités<br />

d’interventions encore floues.<br />

- Le partenariat avec les établissements privés n’assurant pas le service<br />

public hospitalier, mais intervenant dans le champ de la psychiatrie,<br />

devrait être rappelé et favorisé.<br />

Dans certaines régions, le privé représente une part importante de l’offre<br />

sanitaire et certaines cliniques jouent un rôle essentiel dans les filières d’aval, ou dans la<br />

réponse à certains types de pathologies. Insister sur cette collaboration pourrait faciliter<br />

les réponses cohérentes en matière d’organisation du système de prise en charge.<br />

- Pour les personnes sans domiciliation stable, le rôle essentiel des<br />

équipes mobiles psychiatrie précarité est souligné en tant qu’outil<br />

adapté à leurs besoins.<br />

107


4.2.2.2.1 Les besoins et propositions directement liés à l’application des<br />

dispositions de l’article 69 de la loi de modernisation de notre du système de<br />

santé<br />

- Faire de la commission de coordination des politiques publiques<br />

relative à la prévention l’instance officielle permettant d’aborder en<br />

amont la politique de santé mentale avec l’ensemble des acteurs.<br />

- Légitimer l’ARS dans la fonction d’évaluation des futurs projets<br />

territoriaux de santé mentale.<br />

- Préciser la mention « à un niveau territorial suffisant » afin d’éviter tout<br />

risque d’empilement, trouver la taille critique, et apporter une<br />

coordination efficace avec les autres services de l’État et les collectivités<br />

territoriales.<br />

- Prévoir l’accompagnement de la démarche d’élaboration du projet<br />

territorial de santé par l’ARS, avec validation in fine de l’ensemble des<br />

projets territoriaux par le directeur général.<br />

- Prévoir pour les ARS un rôle de proposition concertée avec les conseils<br />

territoriaux de santé mentale dans l’élaboration du projet territorial de<br />

santé mentale.<br />

- Définir par voie réglementaire l’articulation de la communauté<br />

psychiatrique de territoire avec les projets médicaux d’établissement, le<br />

projet territorial de santé mentale et le GHT.<br />

108


4.2.2.2.2 Les besoins généraux des agences régionales de santé en termes de<br />

bonnes pratiques, d’outils/guides méthodologiques et de leviers mobilisables<br />

Besoin d’un référentiel de bonnes pratiques<br />

Ce référentiel pourrait être illustré par des exemples de bonnes pratiques :<br />

• Territoriales, en identifiant les instances de gouvernance des actions de<br />

santé mentale, reposant sur des partenariats structurés, et associant a minima<br />

des représentants de la psychiatrie de secteur, du territoire (élus, techniciens)<br />

et des usagers (ou représentants d’usagers), comme c’est déjà la pratique dans<br />

des CLSM ou certains volets santé mentale de contrats locaux de santé. Un<br />

point d’appui est constitué par les recommandations pour l’élaboration d’un<br />

conseil local de santé mentale rédigées par le centre collaboratif de l’OMS<br />

(CCOMS) de Lille (février 2013).<br />

• Institutionnelles, par le repérage des mécanismes d’efficacité et de<br />

subsidiarité des politiques publiques.<br />

• Internationales, sur la base d’indicateurs standardisés et d’expériences<br />

avancées (exemple de la stratégie globale en matière de santé mentale du<br />

Canada, mai 2012).<br />

• La question de l’intervention à domicile pourrait faire l’objet d’un<br />

référentiel destiné à prioriser les interventions et harmoniser les pratiques 30 .<br />

Besoin d’outils méthodologiques<br />

• Sur la conduite du changement de gouvernance territoriale en santé mentale.<br />

• Sur les approches « globales », « intégrées », « communautaires » telles<br />

que préconisées notamment par l’OMS et l’union européenne :<br />

Par approche « globale », on peut entendre des activités<br />

coordonnées en matière de prévention et de promotion des soins en<br />

santé mentale, de prise en charge sanitaire via des détections<br />

précoces, des dépistages, l’établissement de diagnostics et de mesures<br />

de réhabilitation psycho-sociale.<br />

30 « Intervention à domicile des équipes de psychiatrie : retour d’expériences », ANAP, Janvier 2015 : le<br />

document précise qu’en « l’absence de référentiels, les modalités d’intervention des équipes sont variées et peu<br />

exploitées » et que « si les interventions à domicile sont des outils reconnus du secteur de psychiatrie pour<br />

permettre le maintien dans le lieu de vie des personnes souffrant de troubles psychiques, leurs conditions<br />

d’intervention sont peu documentées ».<br />

109


Par approche « intégrée en santé », on évoque l’intérêt grandissant<br />

pour les médecines dites alternatives et complémentaires, et le<br />

développement d’une approche en santé différente du modèle<br />

classique « symptôme-diagnostic-traitement », pour y inclure l’ensemble des<br />

éléments permettant le mieux-être des personnes.<br />

Par approche « santé communautaire », on entend une<br />

conception globale de la santé mentale, portant une reconnaissance<br />

d'une santé individuelle conjuguée à une santé communautaire, avec<br />

un effort fait pour que les populations concernées puissent agir ellesmêmes<br />

pour leur propre santé mentale.<br />

Ces approches pourraient être assimilées et valorisées par l’ensemble des ARS,<br />

puis déployées, partagées et mises en œuvre par les acteurs des territoires.<br />

Besoin d’identifier les leviers mobilisables (expertise, ressources<br />

financières)<br />

• Afin de décliner la politique de santé mentale au niveau régional et local, les<br />

ARS devront favoriser l’articulation des missions entre acteurs des territoires,<br />

notamment ceux financés dans le cadre des schémas régionaux de l’ARS, en<br />

particulier les centres hospitaliers ou les établissements publics en santé<br />

mentale mettant en œuvre la psychiatrie de secteur.<br />

• Elles devront par ailleurs inciter les collectivités territoriales à agir sur la santé<br />

mentale, qui constitue une compétence facultative pour elles en matière de<br />

santé.<br />

• Il conviendra enfin qu’elles soutiennent les initiatives des nouveaux acteurs<br />

dans le champ de la santé mentale, en favorisant les interventions des usagers.<br />

Besoin d’un guide<br />

• Sur l’organisation interne des ARS afin d’articuler les politiques publiques<br />

de prévention ainsi que les dispositifs sanitaires et médico-sociaux, et de<br />

piloter de manière cohérente l’évolution des partenariats existants sur les<br />

territoires vers le volet santé mentale du projet territorial de santé.<br />

• Compte tenu des moyens limités et des synergies possibles, une option peut<br />

consister à ce que le volet santé mentale des futurs projets territoriaux<br />

de santé intègre le volet « lutte contre les addictions », notamment au<br />

regard des enjeux partagés de prévention primaire (développement des<br />

compétences psychosociales), secondaire (pair-aidance) et tertiaire<br />

(réhabilitation psychosociale).<br />

110


• Sur le renforcement de la capacité de diagnostic et d’intervention des ARS :<br />

Les diagnostics des ARS reposent notamment sur des opérateurs historiques,<br />

financés par les crédits de prévention (FIR) pour analyser les besoins en santé.<br />

L’un des enjeux est de clarifier ce qui peut être attendu en termes de qualité<br />

d’analyses des besoins et de réponses prioritaires dans les territoires.<br />

En complément des diagnostics, un deuxième enjeu est d’assurer la montée en<br />

compétences sur le volet santé mentale en interne aux ARS et le<br />

renforcement de la capacité d’innovation.<br />

La mise en œuvre des projets territoriaux de santé mentale nécessite des<br />

capacités d’adaptation des politiques publiques au regard de la diversité des territoires.<br />

D’où l’intérêt probable d’un volet de supports mobilisables de formation intra-ARS,<br />

voire partenariaux.<br />

Un troisième enjeu concerne le renforcement des processus d’évaluation des<br />

dispositifs par la mobilisation d’expertise externe.<br />

111


CONCLUSION<br />

Ces éléments pourraient utilement trouver une traduction opérationnelle dans<br />

un texte de nature réglementaire (circulaire ou décret, par exemple), qui devra être<br />

élaboré en lien avec les professionnels, qui contiendrait la feuille de route pour les<br />

agences régionales de santé en matière d’organisation territoriale de la santé mentale<br />

(objectifs et outils), mais aussi l’ensemble des propositions relatives aux trois<br />

thématiques de la mission (organisation territoriale/parcours, métiers/formations,<br />

citoyenneté/droits des usagers).<br />

Par ailleurs, la mise en place d’un comité de pilotage et de suivi national<br />

consacré à la mise en œuvre de la nouvelle politique de santé mentale est proposée. Ses<br />

missions pourraient consister à :<br />

- Impulser la mise en œuvre de la loi de modernisation de notre système de santé<br />

et de son (ou ses) texte(s) d'application<br />

- Coordonner l'action des agences régionales de santé dans ce domaine<br />

- Assurer le suivi de cette mise en œuvre<br />

112


113


GLOSSAIRE<br />

ACT<br />

ANESM<br />

ARS<br />

ASE<br />

CAARUD<br />

CAMPS<br />

CATTP<br />

CCAS<br />

CCOMS<br />

CDSP<br />

CEF<br />

CHRS<br />

CHT<br />

CHU<br />

CLIS<br />

CLS<br />

CLSM<br />

CME<br />

CMP<br />

CMPP<br />

CNSA<br />

CPAM<br />

CPT<br />

CPTS<br />

CRP<br />

CRSA<br />

CSAPA<br />

CTS<br />

CTSM<br />

DGCS<br />

DGOS<br />

DGS<br />

DIHAL<br />

ECN<br />

EHPAD<br />

Appartements de Coordination Thérapeutique<br />

Agence Nationale de l’Évaluation et de la qualité des établissements, services sociaux et<br />

Médico-Sociaux<br />

Agence Régionale de Santé<br />

Aide Sociale à l’Enfance<br />

Centre d’Accueil et d’Accompagnement à la Réduction des risques des Usagers de<br />

Drogues<br />

Centre d’Action Médico-Sociale Précoce<br />

Centre d’Accueil Thérapeutique à Temps Partiel<br />

Centre Communal d’Action Sociale<br />

Centre Collaborateur de l’Organisation Mondiale de la Santé pour la recherche et la<br />

formation en santé mentale<br />

Commission Départementale des Soins Psychiatriques<br />

Centre Éducatif Fermé<br />

Centre d’Hébergement et de Réinsertion Sociale<br />

Communauté Hospitalière de Territoire<br />

Centre Hospitalier Universitaire<br />

CLasse d’Inclusion Scolaire – voir ULIS Unité Localisée pour l’Inclusion Scolaire<br />

Contrat Local de Santé<br />

Conseil Local de Santé Mentale<br />

Commission Médicale d’Établissement<br />

Centre Médico-Psychologique<br />

Centre Médico-Psycho-Pédagogique<br />

Caisse Nationale de Solidarité pour l’Autonomie<br />

Caisse Primaire d’Assurance Maladie<br />

Communauté Psychiatrique de Territoire<br />

Communauté Professionnelle Territoriale de Santé<br />

Centre de Rééducation Professionnelle<br />

Conférence Régionale de la Santé et de l’Autonomie<br />

Centre de Soins d’Accompagnement et de Prévention en Addictologie<br />

Contrat Territorial de Santé<br />

Contrat Territorial de Santé Mentale<br />

Direction Générale de la Cohésion Sociale<br />

Direction Générale de l’Offre de Soins<br />

Direction Générale de la Santé<br />

Délégation Interministérielle à l’Hébergement et Au Logement<br />

Epreuves Nationales Classantes<br />

Établissement d’Hébergement pour Personnes Âgées Dépendantes<br />

114


EMGP<br />

EMPP<br />

ESAT<br />

FAM<br />

FO<br />

GCS<br />

GCSMS<br />

GEM<br />

GHT<br />

HAS<br />

HCSP<br />

HPST<br />

(loi)<br />

IFSI<br />

IGAS<br />

IME<br />

INPES<br />

ITEP<br />

LHSS<br />

MAS<br />

MCO<br />

MECS<br />

MDPH<br />

OMS<br />

PASS<br />

PMI<br />

PRAPS<br />

PTSM<br />

PUPH<br />

SAMSAH<br />

SAVS<br />

SDIS<br />

SESSAD<br />

SMPR<br />

SSIAD<br />

TED<br />

UHSA<br />

ULIS<br />

UMD<br />

Équipe Mobile de Géronto-Psychiatrie<br />

Equipe Mobile Psychiatrie-Précarité<br />

Établissement et Service d’Aide par le Travail<br />

Foyer d’Accueil Médicalisé<br />

Foyer Occupationnel<br />

Groupement de Coopération Sanitaire<br />

Groupement de Coopération Sociale et Médico-Sociale<br />

Groupe d’Entraide Mutuelle<br />

Groupement Hospitalier de Territoire<br />

Haute Autorité de Santé<br />

Haut Conseil de la Santé Publique<br />

Hôpital Patients Santé et Territoires<br />

Institut de Formation en Soins Infirmiers<br />

Inspection Générale des Affaires Sociales<br />

Institut Médico-Éducatif<br />

Institut National d’Éducation et de Promotion de la Santé<br />

Institut Thérapeutique Éducatif et Pédagogique<br />

Lits Halte Soins Santé<br />

Maison d’Accueil Spécialisé<br />

Médecine Chirurgie Obstétrique<br />

Maison d’Enfants à Caractère Social<br />

Maison Départementale des Personnes Handicapées<br />

Organisation Mondiale de la Santé<br />

Permanence d’Accès aux Soins de Santé<br />

Protection Maternelle et Infantile<br />

Programme Régional d’Accès à la Prévention et aux Soins<br />

Projet Territorial de Santé Mentale<br />

Professeur des Universités Praticien Hospitalier<br />

Service d’Accompagnement Médico-Social pour Adultes Handicapés<br />

Service d’Accompagnement à la Vie Sociale<br />

Service Départemental d’Incendie et de Secours<br />

Service d’Éducation Spéciale et de Soins <strong>À</strong> Domicile<br />

Service Médico-Psychologique Régional<br />

Service de Soins Infirmiers <strong>À</strong> Domicile<br />

Troubles Envahissants du Développement<br />

Unité Hospitalière Spécialement Aménagée<br />

Unité Localisée pour l’Inclusion Scolaire<br />

Unité pour Malades Difficiles<br />

115


ANNEXES<br />

Lettre de mission<br />

116


117


Personnes auditionnées<br />

<br />

M. Jean-Marie Delarue, conseiller d’État, ancien contrôleur général des<br />

lieux de privation de liberté<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

Mme Marianne Auffret, maire-adjointe du 14ème arrondissement de<br />

Paris, vice-présidente de l’association élus, santé publique et territoires<br />

(ESPT)<br />

M. Jean Castex, maire de Prades (Pyrénées-Orientales)<br />

M. Laurent El Ghozi, conseiller municipal de Nanterre (Hauts-de-Seine),<br />

président de l’association élus, santé publique et territoires (ESPT)<br />

Mme Marie-Anne Montchamp, ancienne secrétaire d’État à la solidarité<br />

et secrétaire d'État aux personnes handicapées, présidente de l’agence<br />

entreprises et handicap<br />

M. Denys Robiliard, député de Loir-et-Cher, auteur du rapport<br />

d’information de décembre 2013 en conclusion des travaux de la mission<br />

sur la santé mentale et l’avenir de la psychiatrie.<br />

<br />

<br />

M. Sylvain Mathieu, délégué interministériel à l’hébergement et au<br />

logement<br />

Mme le docteur Pascale Estecahandy, responsable du programme « un<br />

chez-soi d’abord »<br />

<br />

Mme Claire Compagnon, inspectrice générale à l’inspection générale des<br />

affaires sociales (IGAS), auteure du rapport « Pour l’an II de la<br />

démocratie sanitaire » (2014)<br />

<br />

<br />

<br />

Mme Christine Bronnec, adjointe au sous-directeur de la régulation de<br />

l’offre de soins, direction générale de l’offre de soins<br />

M. Laurent Burckel, chargé de mission à la sous-direction de la régulation<br />

de l’offre de soins, direction générale de l’offre de soins<br />

Mme Geneviève Castaing, chef du bureau de la psychiatrie et de la santé<br />

mentale, direction générale de la santé<br />

118


Mme Delphine Chaumel, adjointe à la sous-directrice de l'autonomie des<br />

personnes handicapées et des personnes âgées, direction générale de la<br />

cohésion sociale<br />

M. le professeur François Couraud, professeur des universités-praticien<br />

hospitalier, conseiller scientifique auprès de la directrice générale pour<br />

l’enseignement supérieur et l’insertion professionnelle, ministère de<br />

l’Éducation nationale, de l’enseignement supérieur et de la recherche<br />

Mme le docteur Sylvia Guyot, chargée de mission à la sous-direction de<br />

l'autonomie des personnes handicapées et des personnes âgées, direction<br />

générale de la cohésion sociale<br />

Mme Virginie Hoareau, chargée de mission au secrétariat général des<br />

ministères chargés des affaires sociales<br />

Mme Angélique Khaled, chargée de mission à la sous-direction de<br />

l'autonomie des personnes handicapées et des personnes âgées, direction<br />

générale de la cohésion sociale<br />

M. le docteur Philippe Leborgne, adjoint à la cheffe du bureau de la<br />

psychiatrie et de la santé mentale, direction générale de la santé<br />

Mme Natacha Lemaire, adjointe au secrétaire général des ministères<br />

chargés des affaires sociales<br />

Mme Catherine Lesterpt, adjointe à la sous-directrice de l'enfance et de la<br />

famille, direction générale de la cohésion sociale<br />

Mme Odile Maurice, chargée de mission à la sous-direction de la<br />

régulation de l’offre de soins, direction générale de l’offre de soins<br />

Mme Isabelle Prade, chef du bureau relatif aux prises en charge post<br />

aigues, pathologies chroniques et santé mentale, direction générale de<br />

l’offre de soins<br />

M. le professeur Benoît Vallet, directeur général de la santé<br />

<br />

Mme Bernadette Devictor, présidente, auteure du rapport « Le service<br />

public territorial de santé, le service public hospitalier : développer<br />

l’approche territoriale et populationnelle de l’offre en santé », mars 2014.<br />

<br />

<br />

Mme Geneviève Gueydan, directrice<br />

M. Xavier Dupont, directeur des établissements et services médicosociaux<br />

119


M. Dominique Maigne, directeur<br />

Mme le docteur Marie-Hélène Rodde-Dunet, chef de service de<br />

l’évaluation et de l’amélioration des pratiques à la direction de<br />

l’amélioration de la qualité et de la sécurité des soins<br />

Mme Anne Depaigne-Loth, chef de projet du service développement de<br />

la certification<br />

<br />

<br />

<br />

Mme Marie-Aude Poisson, chargée de mission<br />

M. Ayden Tajahmady, chargé de mission<br />

M. Benoît Servant, chargé de projet<br />

• Fédération nationale des associations d’usagers en psychiatrie (FNAPSY) :<br />

<br />

Mme Claude Finkelstein, présidente<br />

• Cercle de réflexions et de propositions sur la psychiatrie (CRPA) :<br />

M. André Bitton, président<br />

Mme Yaël Frydman, secrétaire<br />

• Promesses :<br />

Mme Fabienne Blain-Pierre, vice-présidente<br />

Mme Véronique Antoine, membre de l’association<br />

Mme Claire Calmejane, membre de l’association<br />

• Union nationale de familles et amis de malades et/ou handicapées psychiques<br />

(UNAFAM) :<br />

Mme Béatrice Borrel, vice-présidente<br />

Mme Fabienne Dubosq, directrice générale<br />

• Schizo-Espoir :<br />

M. Jean-Louis Venner, membre de la direction collégiale<br />

Mme Nathalie Prunier, membre de la direction collégiale<br />

M. Jacques Aladel, membre de la direction collégiale<br />

120


• Schizo ?...Oui ! :<br />

M. André Castalan, président<br />

Mme Michelle Delorme, vice-présidente<br />

Mme Marie-Agnès Letrouit, fondatrice<br />

M. Patrick Pajot, trésorier<br />

• Actions mémorielles (projet de lieux mémoriels en hommage aux personnes<br />

fragilisées par la maladie et le handicap, condamnées à mourir sous le régime de<br />

Vichy) :<br />

Mme Maryvonne Lyazid, mouvement pour une société inclusive<br />

Mme Clémentine Soulié, responsable de projet<br />

• Association pour les foyers et ateliers des handicapés (AFAH, Marseille,<br />

Bouches-du-Rhône) :<br />

Mme Nadine Etienne, directrice générale<br />

M. Jean-Marie Poinso, président<br />

• AFASER (association des familles et amis pour l'accueil, les soutiens, l'éducation<br />

et la recherche en faveur des personnes handicapées) – ANDICAT (association<br />

nationale des directeurs et cadres d’ESAT) :<br />

M. Gérard Zribi, directeur général de l’AFASER et président<br />

d’ANDICAT<br />

M. Thierry Beaulné, trésorier adjoint d’ANDICAT<br />

• AGAPSY (Croix-Marine) :<br />

M. Jean-Luc Brière, président<br />

M. Bernard Cavat, membre du bureau commun Croix-Marine AGAPSY<br />

M. Bernard Durand, membre du bureau commun Croix-Marine<br />

AGAPSY<br />

• AIRE (association nationale des instituts thérapeutiques éducatifs et<br />

pédagogiques et de leurs réseaux) :<br />

M. Gilles Gonnard, président<br />

M. Lionel Deniau, président d’honneur<br />

M. François Delacour, vice-président<br />

Mme Maryse Soust-Latou, membre du bureau<br />

121


• Fédération des associations pour adultes et jeunes handicapés (APAJH) :<br />

M. Jean-Louis Garcia, président de la fédération des APAJH<br />

M. Jean-Louis Leduc, directeur général adjoint des APAJH<br />

• Association régionale d’aide à la santé mentale Croix Marine Aquitaine :<br />

M. le docteur Pierre Godart, psychiatre au centre hospitalier des<br />

Pyrénées (Pau)<br />

M. le docteur Patrick Alary, psychiatre au centre hospitalier des Pyrénées<br />

(Pau)<br />

• Association pour la réadaptation et l’intégration (ARI), Bordeaux (Gironde) :<br />

M. Dominique Espagnet, directeur<br />

M. Carl Gaudy, responsable du programme « Oïkéo »<br />

• Clubhouse (Paris) :<br />

M. Jean-Pierre Cavroy, directeur<br />

Mme Claire Leroy-Hatala, sociologue<br />

• France Dépression (Paris) :<br />

Mme Lamia Jemaa, présidente<br />

<br />

Mme Annie Le Moenner, administratrice<br />

• Handidactique (Paris) :<br />

<br />

M. Pascal Jacob, président<br />

• Les Invités au Festin (IAF, Besançon, Doubs) :<br />

<br />

Mme le docteur Marie-Noëlle Besançon, présidente<br />

• Œuvre Falret (Paris) : Mme Annick Hennion, directrice générale<br />

• Organisme de gestion des foyers amitié (OGFA, Pau, Pyrénées-Atlantiques) :<br />

<br />

M. Denis Dupont, directeur<br />

• Passeurs d’avenir (Bordeaux, Gironde) : Mme Mylène Bordas, présidente<br />

• ProFamille :<br />

Mme Dominique Willard, psychologue, responsable du programme en<br />

Ile-de-France<br />

122


• PsyCom (Paris) :<br />

Mme Aude Caria, directrice<br />

M. Jean-Luc Chassaniol, secrétaire général<br />

Mme Camille Joseph, chargée de communication<br />

• Samu social de Paris :<br />

M. Eric Pliez, président<br />

Mme Christine Laconde, directrice générale<br />

• Société parisienne d’aide à la santé mentale (SPASM) :<br />

<br />

M. le docteur Pascal Cacot, psychiatre, directeur<br />

• Centre collaborateur de l’organisation mondiale de la santé (CCOMS) pour la<br />

recherche et la formation en santé mentale à Lille (Nord) :<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

M. le docteur Jean-Luc Roelandt, praticien hospitalier, psychiatre,<br />

directeur<br />

Mme Anne Vandeborre, directrice adjointe<br />

Mme Anne-Claire Stona, médecin de santé publique, chargée de mission<br />

M. le docteur Massimo Marsili, psychiatre, chargé de mission<br />

Mme Hélène Font, ingénieur de recherche<br />

Mme Pauline Guezennec, chargée de mission<br />

M. Simon Vasseur, chargé de mission<br />

M. Alain Dannet, chargé de la communication<br />

• Centre de preuves en santé mentale :<br />

Mme le professeur Marie-Christine Hardy-Baylé, professeur des<br />

universités-praticien hospitalier, chef du service de psychiatrie au centre<br />

hospitalier de Versailles (Yvelines)<br />

Mme le professeur Christine Passerieux, professeur des universitéspraticien<br />

hospitalier, chef du service de psychiatrie adulte au centre<br />

hospitalier André Mignot au Chesnay (Yvelines)<br />

• FondaMental :<br />

Mme le professeur Marion Leboyer, directrice<br />

M. le docteur Raymond Pamphile, directeur des affaires publiques et<br />

partenariales<br />

123


• Fondation John Bost :<br />

M. Christian Galtier, directeur général<br />

M. le docteur Chafik Loudiyi, président de la commission médicale<br />

d’établissement de la fondation John Bost<br />

• Fédération de recherche en santé mentale Nord-Pas-de-Calais :<br />

<br />

Mme le docteur Martine Lefebvre, psychiatre, présidente<br />

• Fédération hospitalière de France (FHF) :<br />

M. René Caillet, adjoint au délégué général et responsable du pôle<br />

organisation sanitaire et médico-sociale<br />

Mme Florence Martel, adjointe du pôle organisation sanitaire et médicosociale,<br />

chargée des questions sanitaires<br />

• Fédération des établissements hospitaliers et d’aide à la personne (FEHAP) :<br />

M. Yves-Jean Dupuis, directeur général<br />

M. David Causse, coordonnateur du pôle santé-social<br />

Mme Anne-Charlotte de Cazaux, conseillère santé-social<br />

• Fédération de la psychiatrie privée :<br />

M. le docteur Olivier Drevon, président<br />

M. le docteur Meunier<br />

• Fédération addictions :<br />

Mme Nathalie Latour, déléguée générale France addiction<br />

M. le docteur Jean-Michel Delile, psychiatre, vice-président France<br />

addiction<br />

• Fédération française de psychologues et de psychologie (FFPP) :<br />

Mme le docteur Gladys Mondière, docteur en psychologie, membre de la<br />

commission santé de la FFPP<br />

• Fédération nationale des associations d’accueil et de réinsertion sociale<br />

(FNARS) :<br />

M. François Brégou, responsable du service stratégie et analyse des<br />

politiques publiques<br />

Mme Marion Quach Hong, chargée de mission santé<br />

124


• Collège national des universitaires en psychiatrie (CNUP) :<br />

M. le professeur Pierre Thomas, professeur des universités-praticien<br />

hospitalier, responsable du pôle de psychiatrie au centre hospitalier<br />

régional universitaire de Lille (Nord)<br />

M. le professeur Frédéric Limosin, professeur des universités-praticien<br />

hospitalier, chef du service psychiatrie de l’adulte et du sujet âgé à<br />

l’hôpital européen Georges-Pompidou (Paris)<br />

• Syndicat des universitaires en psychiatrie :<br />

M. le professeur Bernard Granger, professeur des universités-praticien<br />

hospitalier, président<br />

M. le professeur Raphaël Gaillard, professeur des universités-praticien<br />

hospitalier, secrétaire<br />

M. le professeur Thierry Baubet, professeur des universités-praticien<br />

hospitalier, membre<br />

• M. le professeur Marc Auriacombe, professeur des universités-praticien<br />

hospitalier, chef du pôle addictions au centre hospitalier Charles-Perrens<br />

(Bordeaux, Gironde)<br />

• M. le professeur Silla Consoli, professeur des universités-praticien hospitalier,<br />

chef du service de psychologie clinique et psychiatrie de liaison à l’hôpital<br />

européen Georges-Pompidou (Paris)<br />

• M. le professeur Nicolas Franck, professeur des universités-praticien hospitalier,<br />

service universitaire de réhabilitation, centre hospitalier Le Vinatier à Bron<br />

(Rhône)<br />

• Mme le professeur Marie-Odile Krebs, professeur des universités-praticien<br />

hospitalier, chef du service hospitalo-universitaire de santé mentale et de<br />

thérapeutique au centre hospitalier Sainte-Anne (Paris)<br />

• M. le professeur Jean Naudin, professeur des universités-praticien hospitalier,<br />

chef de service à l’assistance publique des hôpitaux de Marseille (Bouches-du-<br />

Rhône)<br />

• M. le professeur Laurent Schmitt, chef du pôle de psychiatrie au centre<br />

hospitalier universitaire de Toulouse (Haute-Garonne), accompagné par Mme<br />

Laurence Thurion, usager<br />

125


M. le docteur Alexandre Arrieu, psychiatre, médecin coordonnateur et<br />

président de la commission médicale d’établissement de la clinique Jean<br />

Sarrailh à Aire-sur-l’Adour (Landes)<br />

M. le docteur Maurice Bensoussan, psychiatre libéral à Toulouse (Haute-<br />

Garonne)<br />

Mme le docteur Marie-Pierre Bréchet, présidente de la commission<br />

médicale d’établissement du centre hospitalier de Mont-de-Marsan<br />

(Landes)<br />

M. le docteur Jean-Marc Blandin, psychiatre, président de la commission<br />

médicale d’établissement du centre hospitalier La Candélie à Agen (Lotet-Garonne)<br />

M. le docteur Paul Bonnan, psychiatre hospitalier, chef de service<br />

honoraire<br />

M. le docteur Olivier Canceil, praticien hospitalier, psychiatre,<br />

responsable de secteur au centre hospitalier Maison Blanche (Paris)<br />

M. le docteur Thierry Della, psychiatre, président de la commission<br />

médicale d’établissement du centre hospitalier des Pyrénées à Pau<br />

(Pyrénées-Atlantiques)<br />

M. le docteur Dominique Dandelot, psychiatre, chef du service médicopsychologique<br />

régional (SMPR) de Gradignan (Gironde)<br />

M. le docteur Philippe Guillaumot, praticien hospitalier, psychiatre,<br />

responsable du pôle de gérontopsychiatrie au centre hospitalier des<br />

Pyrénées à Pau (Pyrénées-Atlantiques)<br />

M. le docteur Sadeq Haouzir, praticien hospitalier, psychiatre, président<br />

de la commission médicale d’établissement du centre hospitalier du<br />

Rouvray à Sotteville-lès-Rouen (Seine Maritime)<br />

Mme le docteur Brigitte Haury, ex-membre du haut comité de santé<br />

publique<br />

M. le docteur Yann Hodé, psychiatre praticien hospitalier au centre<br />

hospitalier de Rouffach (Haut-Rhin)<br />

M. le docteur Eric Jaïs, psychiatre libéral à Bordeaux (Gironde) et<br />

intervenant en centre d'accueil thérapeutique à temps partiel (CATTP)<br />

M. le docteur Christophe Lagabrielle, psychiatre, responsable de l’équipe<br />

mobile psychiatrie-précarité, centre hospitalier Charles-Perrens à<br />

Bordeaux (Gironde)<br />

Mme le docteur Dominique Malet-Pinsolle, psychiatre, chef de pôle<br />

psychiatrie au centre hospitalier de Dax-Côte d’argent (Landes)<br />

126


M. le docteur Frédéric Martineau, président de la commission médicale<br />

d’établissement du centre hospitalier de la côte basque à Bayonne<br />

(Pyrénées-Atlantiques) et président de la conférence des présidents de<br />

commission médicale d’établissement des centres hospitaliers généraux<br />

M. le docteur David Midsrahi, psychiatre, responsable du centre expert<br />

schizophrénie, centre hospitalier Charles-Perrens à Bordeaux (Gironde)<br />

M. le docteur Michel Minard, psychiatre honoraire des hôpitaux<br />

M. le docteur Yannick Monseau, président de la commission médicale<br />

d’établissement du centre hospitalier de Périgueux (Dordogne)<br />

M. le docteur Christian Müller, psychiatre, praticien hospitalier, président<br />

de la commission médicale d’établissement de l’établissement public de<br />

santé mentale de Lille Métropole (Nord), président de la conférence des<br />

présidents de commissions médicales d’établissement de centres<br />

hospitaliers spécialisés en psychiatrie<br />

M. le docteur Pascal Omer, pédopsychiatre, président de la commission<br />

médicale d’établissement du centre hospitalier de Montpon-Ménestérol<br />

(Dordogne)<br />

M. le docteur Daniel Oudot, psychiatre, président de la commission<br />

médicale d’établissement du centre hospitalier de Cadillac (Gironde)<br />

Mme le docteur Sylvie Péron, psychiatre au centre hospitalier<br />

d’Argenteuil, vice-présidente de la conférence des présidents de<br />

commission médicale d’établissement des centres hospitaliers généraux<br />

M. le docteur Edmond Perrier, praticien hospitalier, psychiatre, chef du<br />

pôle de pédopsychiatrie au centre hospitalier Sainte-Catherine de Saverne<br />

(Bas-Rhin)<br />

M. le docteur Xavier Pommereau, praticien hospitalier, psychiatre, chef<br />

du pôle Aquitain de l’adolescent, centre Abadie, centre hospitalier<br />

universitaire de Bordeaux (Gironde)<br />

Madame le docteur Marie-José Rousseau, praticien hospitalier,<br />

psychiatre, présidente de la commission médicale d’établissement du<br />

centre hospitalier Camille Claudel à Angoulême (Charente)<br />

<br />

Mme Marie-Laure Beijas, sage-femme, coordinatrice de la filière<br />

régionale de psychiatrie périnatale du centre hospitalier Esquirol de<br />

Limoges (Haute-Vienne)<br />

127


• Centre hospitalier interdépartemental Clermont de l’Oise (Oise) :<br />

Mme Florence Ayache, directrice-adjointe<br />

Mme le docteur Marie-Cécile Bralet, praticien hospitalier, psychiatre<br />

• Communauté hospitalière de territoire (CHT) de Paris :<br />

M. Jean-Luc Chassaniol, directeur du centre hospitalier Sainte-Anne<br />

(Paris) et directeur de la CHT<br />

M. le docteur Norbert Skurnik, vice-président de la conférence des<br />

présidents de commission médicale d’établissement (CME) d’Ile-de-<br />

France et président de la CME de la CHT de Paris<br />

• Institut Camille Miret (Lot) :<br />

M. Jean Ouitis, directeur<br />

M. Stéphane Gesnouin, directeur des soins<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

M. Jean-Luc Chassaniol, directeur du centre hospitalier Sainte-Anne<br />

(Paris)<br />

M. Philippe Banyols, directeur du centre hospitalier de Thuir (Pyrénées-<br />

Orientales)<br />

M. Thierry Buret, directeur-adjoint du centre hospitalier de la Côte<br />

Basque à Bayonne (Pyrénées-Atlantiques)<br />

M. Christian Cataldo, directeur du centre hospitalier de Mont-de-Marsan<br />

(Landes)<br />

M. Jean-Pierre Cazenave, directeur du centre hospitalier de Dax-Côte<br />

d’argent (Landes)<br />

Mme Sylvie Célérier, directrice du centre hospitalier de Montpon-<br />

Ménestérol (Dordogne)<br />

M. Roman Cencic, directeur du centre hospitalier des Pyrénées à Pau<br />

(Pyrénées-Atlantiques)<br />

M. Bruno Chauvin, directeur du centre hospitalier La Candélie à Agen<br />

(Lot-et-Garonne)<br />

M. Antoine De Riccardis, directeur du centre hospitalier Charles-Perrens<br />

à Bordeaux (Gironde)<br />

Mme Marie-Catherine Dourthous, directrice-adjointe, référente du pôle<br />

psychiatrie au centre hospitalier de Dax-Côte d’argent (Landes)<br />

128


M. Xavier Dumoulin, directeur-adjoint du centre hospitalier de Mont-de-<br />

Marsan (Landes)<br />

M. Michel Glanes, directeur du centre hospitalier de la Côte Basque à<br />

Bayonne (Pyrénées-Atlantiques)<br />

M. Jacques Laffore, directeur du centre hospitalier de Cadillac (Gironde)<br />

M. Thierry Lefebvre, directeur du centre hospitalier de Périgueux<br />

(Dordogne)<br />

M. Alain Verdier, directeur de la clinique Jean-Sarrailh à Aire-sur-l’Adour<br />

(Landes)<br />

• Collectif autisme : Florent Chapel, président<br />

• Collectif des 39 contre la nuit sécuritaire :<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

M. le docteur Thierry Najman, praticien hospitalier, psychiatre,<br />

établissement public de santé Roger-Prévot à Moisselles (Hauts-de-Seine)<br />

M. le docteur Patrick Chemla, praticien hospitalier, psychiatre,<br />

établissement public de santé mentale de la Marne (Reims)<br />

Mme Olivia Gili, patiente<br />

Mme Catherine Skiredj-Hahn, mère d’une patiente<br />

Mme Tamine Ouarda, psychologue clinicienne<br />

M. le docteur Pascal Boissel, psychiatre d’exercice privé (Poitiers),<br />

association « Ensemble »<br />

M. le docteur Philippe Gasser, praticien hospitalier au centre hospitalier<br />

d’Uzès (Gard), président de l’union syndicale des psychiatres<br />

Mme le docteur Odile Gormally, psychologue en retraite, secrétaire de<br />

l’association « Delys en santé mentale » (Rhône-Alpes)<br />

Mme Mireille Battut, présidente de l’association « La main à l’oreille »<br />

(autisme)<br />

M. Matthieu Dissert, président de l’association « Humapsy »<br />

M. Serge Klopp, cadre de santé à l’établissement public de santé de Ville-<br />

Evrard (Seine Saint-Denis)<br />

Mme Victoire Mabit, association « le fil conducteur »<br />

M. le docteur Martin Pavelka, pédopsychiatre à l’établissement public de<br />

santé Barthélémy-Durand à Etampes (Essonne), collectif des 39<br />

129


M. le docteur Denis Leguay, responsable du collectif, praticien<br />

hospitalier, psychiatre au centre de santé mentale angevin (Angers,<br />

Maine-et-Loire) et président de la commission régionale de la santé et de<br />

l’autonomie (CRSA) des Pays de la Loire<br />

Mme le docteur Stéphanie Lafont-Rapnouil, praticien hospitalier,<br />

psychiatre, responsable de secteur au centre hospitalier Charcot à Plaisir<br />

(Yvelines)<br />

• Association Des Établissements participant au service public de Santé Mentale<br />

(ADESM) :<br />

M. Joseph Halos, directeur de l’établissement public de santé mentale de<br />

Lille Métropole (Nord), président<br />

M. Antoine Pacheco, directeur du centre hospitalier Esquirol à Limoges<br />

(Haute-Vienne), vice-président<br />

• Association française fédérative des étudiants en psychiatrie (AFFEP) :<br />

Mme Bénédicte Barbotin (Paris), présidente<br />

Mme Marine Larbinois (Bordeaux), vice-présidente<br />

M. Benjamin Lavigne (Limoges), coordonnateur national<br />

M. Alexis Lepetit (Lyon), coordonnateur syndical<br />

• Association nationale des maisons départementales des adolescents (ANMDA) :<br />

M. Patrick Cottin, président, directeur de la maison des adolescents de<br />

Nantes (Loire-Atlantique)<br />

M. le docteur Guillaume Bronsard, secrétaire général, pédopsychiatre,<br />

directeur de la maison des adolescents de Marseille (Bouches-du-Rhône)<br />

• Association Recherche Handicap et Santé mentale (ARHM) :<br />

Mme Annick Perrin-Niquet, cadre supérieur de santé au centre<br />

hospitalier Saint-Jean-de-Dieu (Lyon, Rhône), association d’infirmiers en<br />

psychiatrie (Lyon)<br />

M. Jean-Paul Lanquetin, infirmier de secteur psychiatrique en Rhône-<br />

Alpes<br />

130


• Association française des psychiatres privés et syndicat national des psychiatres<br />

privés (AFPP-SNPP) :<br />

M. le docteur Claude Gernez, psychiatre, vice-président<br />

Mme le docteur Béatrice Guinaudeau, psychiatre, trésorière<br />

• Association des psychiatres de secteur infanto-juvénile (API) :<br />

M. le docteur François Bridier, pédopsychiatre, chef du service de<br />

psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent au centre hospitalier de Cadillac<br />

(Gironde), vice-président de l’API<br />

M. le docteur Jacques Sarfaty, pédopsychiatre, chef de secteur de<br />

pédopsychiatrie au centre hospitalier intercommunal de Créteil (Val-de-<br />

Marne)<br />

• Coordination internationale entre psychothérapeutes psychanalystes s’occupant<br />

de personnes avec autisme (CIPPA) :<br />

Mme le docteur Marie-Dominique Amy, psychologue, psychanalyste,<br />

membre fondateur et présidente de la CIPPA jusqu’en 2015<br />

M. Jean-François Coste, éducateur spécialisé, service d’éducation spéciale<br />

et de soins à domicile (SESSAD) et institut médico-éducatif (IME) Les<br />

Violettes à Bagnols-sur-Cèze (30)<br />

Mme le docteur Virginie Cruveiller, pédopsychiatre, secteur de<br />

psychiatrie infanto-juvénile de Seine-Saint-Denis (93)<br />

Mme le docteur Anne Juteau, pédopsychiatre, praticien hospitalier,<br />

secteurs de psychiatrie infanto-juvénile de Seine-Saint-Denis (93) et de<br />

Corrèze (19), membre du conseil d’administration de la CIPPA<br />

M. le docteur Georges Lançon, pédopsychiatre, SESSAD et IME Les<br />

Violettes à Bagnols-sur-Cèze (30), membre du conseil d’administration<br />

de la CIPPA<br />

Mme le docteur Anne-Sylvie Pelloux, pédopsychiatre, praticien<br />

hospitalier, secteur 75 I 01 de psychiatrie infanto-juvénile de Paris,<br />

membre du bureau de la CIPPA<br />

• Observatoire régional sur la souffrance psychique en rapport avec l’exclusion<br />

(ORSPERE) :<br />

Mme le docteur Halima Zéroug-Vial, chef de service au centre<br />

hospitalier Le Vinatier (Bron, Rhône) et directrice de l’ORSPERE<br />

M. Nicolas Chambaud, sociologue à l’ORSPERE<br />

131


• CFDT santé-sociaux :<br />

Mme Nathalie Canieux, secrétaire générale<br />

Mme Nicole Péruez, secrétaire fédérale professions et métiers<br />

M. Noël Vanderstock, secrétaire national directeurs d’hôpitaux<br />

• Comité d’action syndicale en psychiatrie (CASP) :<br />

M. le docteur Olivier Boitard, union syndicale de psychiatrie<br />

Mme le docteur Florence Tigier, pédopsychiatre, syndicat des psychiatres<br />

des hôpitaux<br />

M. le docteur Elie Vinter, syndicat national des psychiatres privés<br />

M. Réda Boukakiou, interne en psychiatrie à Paris, membre de l’AFFEP<br />

• Intersyndicale de défense de la psychiatrie publique (IDEPP) :<br />

Mme le docteur Ghislaine Bendjenana, praticien hospitalier, psychiatre,<br />

chef de pôle au centre hospitalier les Murets à la Queue-en-Brie (Val-de-<br />

Marne)<br />

Mme le docteur Christiane Santos, praticien hospitalier, psychiatre, chef<br />

de pôle au groupe public de santé Perray-Vaucluse à Épinay-sur-Orge<br />

(Essonne)<br />

• Syndicat des psychiatres d’exercice public (SPEP) :<br />

M. le docteur Michel Triantafyllou, président<br />

M. le docteur Jean-Paul Bouvattier, vice-président<br />

M. le docteur Jean Ferrandi, secrétaire général<br />

• Syndicat des psychiatres des hôpitaux (SPH) :<br />

Mme le docteur Isabelle Montet, praticien hospitalier, psychiatre, chef de<br />

pôle au service de psychiatrie adulte du centre hospitalier<br />

interdépartemental de Clermont-de-l’Oise (Oise)<br />

• Syndicat national des psychologues praticiens (SNP) :<br />

M. Jacques Borgy, président<br />

Mme Marie Cathelineau, vice-présidente<br />

• UNSA (psychologues) :<br />

Mme Elisabeth Schaeffer, psychologue clinicienne au centre hospitalier<br />

régional et universitaire de Lille, UHSA Seclin (Nord)<br />

132


Mme Roxanne Meziane, psychologue clinicienne dans un établissement<br />

de santé mentale du Bas-Rhin<br />

M. le professeur Alain Abelhauser, professeur en psychopathologie<br />

clinique à Rennes 2, vice-président de l’université<br />

• Ascodocpsy (réseau documentaire en santé mentale, Lyon, Rhône) :<br />

<br />

Mme Nathalie Berriau, documentaliste, coordinatrice générale<br />

• Réseau promotion santé mentale (RPSM) 78 sud Yvelines :<br />

Mme le professeur Marie-Christine Hardy-Baylé, professeur des<br />

universités-praticien hospitalier, chef du service de psychiatrie au centre<br />

hospitalier de Versailles (Yvelines)<br />

Mme Grévin, psychologue<br />

Mme le docteur Patricia Lefébure, médecin généraliste à Vélizy-<br />

Villacoublay (Yvelines)<br />

• Inter-collège des psychologues d’Ile-de-France :<br />

Mme Nathalie Zottner, psychologue<br />

Mme Viel-Durand, psychologue (retraitée)<br />

Mme Frédérique Debout, psychologue<br />

M. Marc Turpyn, psychologue<br />

• Comité des experts du parcours en santé mentale dans le Limousin (Tulle,<br />

Corrèze, 14 janvier 2015) :<br />

M. Dominique Auriel, infirmier au centre hospitalier du Pays<br />

d’Eygurande<br />

Mme le docteur Danièle Bourlot, présidente de la commission médicale<br />

d’établissement du centre hospitalier Esquirol, Limoges<br />

M. Robert Costanzo, président délégué de l’UNAFAM en Haute-Vienne<br />

M. Jean-Marie Coutel, président de l’association écoute et soutien en<br />

Corrèze<br />

M. Michel Da Cunha, directeur-adjoint du centre hospitalier de Brive<br />

Mme Christine Dollet, directrice-adjointe du centre hospitalier de Tulle<br />

M. Michel Dubech, directeur général de la Mutualité Française<br />

Limousine<br />

M. le docteur David Fontanier, psychiatre au centre hospitalier Esquirol<br />

133


Mme Cécile Kirsch, directrice-adjointe de l’association départementale<br />

des amis et parents de personnes handicapées mentales (ADAPEI) de la<br />

Creuse<br />

Mme Mariette Leyrat, chef du service évaluation de la maison<br />

départementale des personnes handicapées de Corrèze<br />

Mme Dorothée Malinvaud, association soins et santé à Limoges<br />

M. Patrick Martin, directeur du centre hospitalier La Valette à Saint-<br />

Vaury (Creuse)<br />

Mme Marie-Anne Montchamp, ancienne ministre des solidarités et de la<br />

cohésion sociale et secrétaire d'État aux personnes handicapées,<br />

présidente de l’agence entreprises et handicap<br />

M. le docteur Philippe Nubukpo, praticien hospitalier, responsable de<br />

l’équipe de liaison et de soins en addictologie au centre hospitalier<br />

Esquirol, Limoges<br />

M. Antoine Pacheco, directeur du centre hospitalier Esquirol, Limoges<br />

Mme Céline Morelli, instance régionale d’éducation et de promotion de<br />

la santé (IREPS) du Limousin<br />

M. Olivier Pinault, responsable du service social du centre hospitalier<br />

Esquirol, Limoges<br />

Mme Emmanuelle Reuse, responsable de projets et chargée de<br />

communication au centre hospitalier La Valette, à Saint-Vaury (Creuse)<br />

Mme Nathalie Riboulet, directrice des services de la fédération des<br />

associations corréziennes d'aide aux personnes handicapées (FACAPH)<br />

M. Christophe Rouanet, directeur du centre hospitalier du Pays<br />

d’Eygurande<br />

Mme Annie Zapata, directrice générale de l’association départementale<br />

des amis et parents de personnes handicapées mentales (ADAPEI) de la<br />

Creuse<br />

• Association l’ESSOR à Mézin (Lot-et-Garonne, 20 avril 2015) :<br />

M. Alain Champeaux, président de l’association l’ESSOR<br />

M. Pascal Cordier, directeur général de l’ESSOR<br />

M. Patrick Germain, vice-président de l’ESSOR<br />

M. Alain-Paul Perrou, directeur du dispositif l’ESSOR dans le Lot-et-<br />

Garonne<br />

Mme Betty Buil, directrice adjointe du dispositif l’ESSOR<br />

Mme le docteur Armelle Dalomis, psychiatre de secteur<br />

M. Patrick Dauzac, adjoint de direction du dispositif l’ESSOR<br />

M. Vincent Lalibert, adjoint de direction du dispositif l’ESSOR<br />

134


Mme Sandra Maillac, adjointe de direction du dispositif l’ESSOR<br />

M. Emmanuel Peytoureau, adjoint de direction du dispositif l’ESSOR<br />

Mme Francine Tamenne, adjointe de direction du dispositif l’ESSOR<br />

Mme Françoise Ferlini, directrice de l’amicale laïque d’Agen<br />

M. Pierre Da Silva, stagiaire dans le cadre du certificat d'aptitude aux<br />

fonctions d'encadrement et de responsable d'unité d'intervention sociale<br />

(CAFERUIS)<br />

• Organisme de gestion des foyers amitié (OGFA, Pau, Pyrénées-Atlantiques, 22<br />

avril 2015) :<br />

M. Denis Dupont, directeur de l’association OGFA<br />

M. le docteur Pierre Godart, psychiatre au centre hospitalier des<br />

Pyrénées<br />

M. le docteur Patrick Alary, psychiatre au centre hospitalier des Pyrénées<br />

• Clubhouse (Paris, 19ème arrondissement, 5 mai 2015) :<br />

M. Jean-Pierre Cavroy, directeur<br />

Mme Claire Le Roy Hatala, administratrice de Clubhouse France<br />

M. Luc Allaire, administrateur de Clubhouse France<br />

Plusieurs membres du Clubhouse Paris<br />

• Secteur de psychiatrie de Lille Est (20 mai 2015) :<br />

M. le docteur Laurent Defromont, psychiatre, praticien hospitalier, chef<br />

du pôle 59 G 21 de l’établissement public de santé mentale Lille<br />

Métropole<br />

M. Géry Kruhelski, cadre supérieur de santé, pôle 59 G 21 de<br />

l’établissement public de santé mentale Lille Métropole<br />

Mme N. Lecomte, famille d'accueil<br />

Mme Denise Mignot, présidente de l'association « l’étoile bipolaire »<br />

M. Nicolas Daumerie, psychologue clinicien à l’établissement public de<br />

santé mentale Lille Métropole<br />

M. Yannick Boulongne, cadre de santé à la clinique Jérôme Bosch, unité<br />

d’hospitalisation temps plein intégrée au centre hospitalier régional<br />

universitaire de Lille<br />

Mme Raghnia Chabane, présidente de l’association intercommunale de<br />

santé, santé mentale et citoyenneté<br />

Mme Emmanuelle Provost, coordinatrice de l’association<br />

intercommunale<br />

135


Mme Laëtitia Navy, directrice des ressources humaines à l’établissement<br />

public de santé mentale Lille Métropole<br />

Mme Corinne Noel, médiatrice santé pair<br />

Mme Karine Trottein, 2ème adjointe déléguée à la santé, ville<br />

d'Hellemmes<br />

Mme Catherine Payage, responsable de l'unité territoriale de prévention<br />

et d’action sociale (UTPAS) de Marcq/Mons en Baroeul<br />

M. Eric Parent, président du groupe d’entraide mutuelle (GEM) « Les<br />

Ch'tis bonheurs » à Ronchin<br />

M. Georges Bodart, fondateur du GEM « Les Ch'tis bonheurs » à<br />

Ronchin<br />

Mme Brigitte Guilloy, adhérente du GEM « Les Ch'tis bonheurs » à<br />

Ronchin<br />

M. Vincent Demassiet, réseau français sur l’entente de voix (REV<br />

France)<br />

Mme Audray Billout, animatrice du GEM « Les Ch'tis bonheurs » à<br />

Ronchin<br />

Mme E. Duhal, psychologue du travail, directrice de l'établissement et<br />

service d’aide par le travail (ESAT) Etic<br />

M. le docteur Jean-Luc Roelandt, praticien hospitalier, psychiatre,<br />

directeur du centre collaborateur de l’organisation mondiale de la santé<br />

pour la recherche et la formation en santé mentale (CCOMS)<br />

Mme Anne Vandeborre, directrice adjointe du CCOMS<br />

Mme Anne-Claire Stona, médecin de santé publique, chargée de mission<br />

au CCOMS<br />

M. le docteur Massimo Marsili, psychiatre, chargé de mission CCOMS<br />

Mme Hélène Font, ingénieur de recherche au CCOMS<br />

Mme Pauline Guezennec, chargée de mission au CCOMS<br />

M. Simon Vasseur, chargée de mission au CCOMS<br />

M. Alain Dannet, chargé de la communication<br />

• Commission de coordination opérationnelle de Prades (Pyrénées-Orientales, 7<br />

septembre 2015) :<br />

Mme le Commandant Virginie Albaracine, gendarmerie de Prades<br />

M. Philippe Banyols, directeur du centre hospitalier de Thuir<br />

M. Jean-Marc Batailler, directeur-adjoint du centre hospitalier de Thuir<br />

M. Matthieu Bonnet, éducateur de rue<br />

Mme Amaria Brion, assistante sociale de l'Education nationale (collège et<br />

lycée de Prades)<br />

136


M. Jean Castex, maire de Prades, président de la commission<br />

Mme Véronique Da Silva, cadre supérieure de santé au centre hospitalier<br />

de Thuir<br />

M. Salvador Martinez, service départemental d’incendie et de secours<br />

(SDIS) de Prades<br />

M. le Commandant Christophe Patricio, brigade de gendarmerie d'Olette<br />

(représentant M. Zimolo, commandant la brigade de Prades)<br />

M. Thierry Pla, SDIS de Prades<br />

Mme Geneviève Pouget, adjointe au maire de Prades<br />

M. le docteur Philippe Raynaud, psychiatre, chef de pôle au centre<br />

hospitalier de Thuir<br />

M. Roger Solere, police municipale de Prades<br />

Mme Monique Taillant, conseillère municipale de Prades<br />

137


Dispositifs innovants<br />

Localisation Thuir (66300)<br />

Porteur du dispositif<br />

(institution concernée)<br />

Personne référente<br />

Coordonnées :<br />

adresse, téléphone, courriel<br />

Descriptif du dispositif<br />

Centre Hospitalier de Thuir<br />

Carole Gleyzes (Directrice Adjointe en charge de la communication)<br />

Philippe Banyols (Directeur du Centre Hospitalier)<br />

Centre Hospitalier de Thuir - Direction Générale<br />

Avenue du Roussillon - BP 22 - 66301 THUIR CEDEX 1<br />

Tel : 04 68 84 67 00 – Fax : 04 68 84 66 01<br />

direction.generale@ch-thuir.fr<br />

Un des objectifs du projet d’établissement et du projet médical validé en 2012 par les instances de<br />

l’établissement était de rendre lisible et accessible l’organisation de la psychiatrie. Par la suite, la<br />

charte de partenariat entre la médecine générale et la psychiatrie de secteur signée le 20 mars 2014<br />

a détaillé les objectifs à décliner dans chacun des territoires : accès téléphonique direct,<br />

connaissance du dispositif,…)<br />

Dans ce cadre, l’établissement a élaboré fin 2014, en partenariat avec le Conseil de l’Ordre des<br />

Pyrénées-Orientales un annuaire papier qui a été diffusé à l’ensemble des praticiens libéraux.<br />

Souhaitant s’adapter aux outils particuliers et aux pratiques des généralistes, notamment lors des<br />

visites à domicile, le Centre Hospitalier de Thuir a proposé au Conseil de l’Ordre de travailler<br />

une version dématérialisée.<br />

Ainsi, le Centre Hospitalier de Thuir va disposer d’ici le mois d’octobre 2015 d’une application<br />

smartphone et tablettes à destination des médecins libéraux pour pouvoir diffuser de<br />

l’information notamment les coordonnées téléphoniques des différentes structures, les<br />

coordonnées des praticiens et des outils (comme les modèles de certificats sur les soins sans<br />

consentement).<br />

Concernant l’annuaire, la recherche se fera d’abord sur le public pris en charge (adulte, enfant,<br />

adolescent), ensuite sur le mode de prise en charge (ambulatoire/consultations ou hospitalisation)<br />

et sera ensuite envoyé vers le numéro de téléphone correspondant avec le nom et l’adresse de la<br />

structure de sectorisation.<br />

Le téléchargement de l’application sera gratuit.<br />

Coût<br />

11 280 € TTC en investissement et 1 920 € TTC de maintenance annuelle<br />

Effectifs<br />

Temps ponctuel de direction de la communication pour la mise en œuvre<br />

Apports<br />

Accès en temps réel des praticiens généralistes à un praticien psychiatre ou à une structure<br />

psychiatrique de recours<br />

Amélioration de la lisibilité et de l’accessibilité de l’organisation du centre hospitalier de Thuir<br />

Détail et accès aux modes de mise en œuvre des mesures de soins sans consentement grâce à un<br />

arbre de décision pour les médecins généralistes.<br />

Indicateurs<br />

Nombre de téléchargements<br />

Satisfaction des médecins généralistes<br />

138


Localisation<br />

Porteur du dispositif<br />

Personne référente<br />

Coordonnées<br />

Descriptif du dispositif<br />

Bordeaux Métropole<br />

Association pour la Réadaptation et l’Intégration<br />

Carl Gaudy, Directeur du dispositif ARI-ASAIS<br />

6, rue Ausone. 33000 BORDEAUX.<br />

(09) 54 22 26 68 / asais@ari-accompagnement.fr<br />

Constat : L’enquête SAMENTA, réalisée en 2009 par l’INSERM, l’Observatoire du Samu Social de<br />

Paris et l’Institut de veille sanitaire montre que près du tiers des personnes sans chez soi présente<br />

des troubles psychiatriques sévères. Pour ces personnes, le recours aux structures d’hébergement<br />

collectif reste très problématique : inadaptation du comportement au regard des exigences, même<br />

minimes, nécessaires à la vie collective ; mise à l’abri de courte durée ne permettant pas le travail<br />

d’accompagnement nécessaire, etc.<br />

Principe : Le projet Oïkeo repose sur une priorité d’accès à un logement autonome de personnes<br />

sans-abri atteintes de problèmes mentaux sévères. Il inverse le postulat des prises en charges<br />

habituelles : le logement n’est plus l’objectif de l’accompagnement, mais son point de départ. Il est<br />

pensé comme le préalable à l’engagement des soins et à un parcours d’insertion.<br />

Modalités d’intervention : Un accès direct au logement, loué par l’association, sans condition de<br />

traitement ou d’abstinence. Un accompagnement global par une équipe dédiée visant à rendre les<br />

personnes actrices de leur rétablissement. Un travail partenarial fondamental, privilégiant le droit<br />

commun, avec les acteurs des secteurs hospitalier, médico-social, social, du logement, des services<br />

déconcentrés de l’Etat, et des collectivités locales.<br />

Coût 434 770 € (50 mesures). Coût mesure : 8 695 €.<br />

Effectifs<br />

Apports<br />

Éléments d’évaluation<br />

du dispositif<br />

Bibliographie<br />

Directeur : 0.70 ETP / Secrétaire-Comptable : 0.70 ETP / Agent de service intérieur : 0.20 ETP /<br />

Agent de maintenance : 0.75 ETP / Travailleurs sociaux : 4.9 ETP / Infirmière : 1 ETP /<br />

Auxiliaires de vie sociale : 2 ETP.<br />

Avec cette expérimentation, débutée en janvier 2012, la volonté est clairement de démontrer qu’il<br />

est pertinent et efficace de commencer par ce qui, a priori, semblait le plus impossible, le moins<br />

atteignable, le moins réaliste et/ou réalisable : fournir un logement, sans passer par l’hébergement,<br />

à des personnes SDF souffrant de troubles psychiatriques et, partant, rendre possible un<br />

accompagnement effectué autant que nécessaire sur les autres dimensions que sont la santé, la vie<br />

quotidienne, l’accès aux droits.<br />

Qualitativement, l’évaluation porte sur les conditions de mise en œuvre et les effets du projet. Elle<br />

permet de dresser une analyse fine et précise de la situation des personnes, des difficultés qu’elles<br />

rencontrent, mais aussi des ressources qu’elles (ré)activent du fait de leur entrée en logement<br />

autonome. Quantitativement, au 31 décembre 2014, les 67 personnes accompagnées avaient, en<br />

moyenne, un parcours d’errance de sept ans, le minimum étant de 1,5 an et le maximum de 22. 44<br />

personnes avaient intégré un logement autonome. Neuf n’y habitaient plus. Trois glissements de<br />

baux ont été opérés.<br />

La santé des personnes sans chez-soi. Plaidoyer et propositions pour un accompagnement<br />

des personnes à un rétablissement social et citoyen. Rapport remis à Madame Roselyne<br />

Bachelot-Narquin, Ministre de la Santé et des Sports. Vincent Girard, Pascale Estecahandy,<br />

Pierre Chauvin (Novembre 2009).<br />

Absence de chez-soi et politiques en la matière en Europe : les enseignements de la<br />

recherche. FEANTSA – Conférence Européenne de consensus sur le Sans-Abrisme. Rapport<br />

p 5. 9-10 Décembre 2010 – Bruxelles.<br />

La santé mentale et les addictions chez les personnes sans logement personnel d’Île-de-<br />

France. Premiers résultats Rapport final – Janvier 2010. Sous la direction d’Anne Laporte<br />

(Observatoire du Samu social de Paris) et de Pierre Chauvin (Inserm).<br />

Les mondes du squat. Productions d’un habitat illégal et compétences des citadins<br />

disqualifiés. Le terrain marseillais. Bouillon F., 2007, Thèse de doctorant SHADYC/EHESS.<br />

139


Localisation<br />

Porteur du dispositif<br />

Personne référente<br />

Coordonnées :<br />

adresse, téléphone…<br />

Descriptif du dispositif<br />

Coût<br />

Effectifs<br />

Apports<br />

Lyon 8ème<br />

ARS Rhône-Alpes & CH Le Vinatier<br />

Pr. Nicolas Franck<br />

4, rue Jean Sarrazin - 69008 Lyon, 04 26 73 71 48, nicolas.franck@ch-le-vinatier.fr,<br />

www.centre-ressource-rehabilitation.org<br />

L’installation d’un centre ressource de réhabilitation psychosociale et de remédiation cognitive à<br />

Lyon début 2015 est venue couronner le développement, sous l’égide de l’ARS Rhône-Alpes, d’un<br />

dispositif régional spécifiquement consacré à la réhabilitation. Ce dispositif comprend 3 niveaux de<br />

structures, intervenant en complément des secteurs de psychiatrie et de la psychiatrie libérale :<br />

des structures de réhabilitation de niveau 1 dispensant des évaluations et des soins au plus près de la<br />

population<br />

3 structures de réhabilitation de niveau 2 (centres référents de Lyon, Grenoble et Saint-Etienne)<br />

dispensant des évaluations et des soins avec une palette plus développée permettant de répondre à<br />

des situations complexes ; ces structures sont responsables de la formation des équipes des structures<br />

de niveau 1<br />

1 structure de niveau 3, non soignante : le centre ressource<br />

Le centre ressource accueille les usagers, les familles et les professionnels. Il propose une aide<br />

documentaire, des formations et effectue des recherches.<br />

267 439 € par an<br />

0,5 ETP de PU-PH, 1 ETP de webmaster-documentaliste, 0,8 ETP d’ARC, 0,5 ETP d’ingénieur en<br />

statistiques, 0,4 ETP de neuropsychologue et 0,2 ETP de secrétariat<br />

L’objectif du dispositif régional de réhabilitation est de permettre à toute personne souffrant de<br />

troubles psychiques sévères de bénéficier d’une évaluation fonctionnelle lui permettant de mieux se<br />

saisir de ses ressources personnelles et, le cas échéant, de soins spécifiques de réhabilitation<br />

permettant de les renforcer. Afin de favoriser l’accès à ces soins des personnes qui en relèvent et de<br />

diffuser largement la culture du rétablissement et les outils de la réhabilitation, il faut que tous les<br />

professionnels de la santé mentale en aient connaissance. Le centre ressource contribue à cette<br />

mission grâce à des actions de sensibilisation et de formation à destination des professionnels, en lien<br />

avec les 3 centres référents. Le centre ressource accueille également le public au sein de sa<br />

bibliothèque spécialisée. Le fonds documentaire regroupe des ouvrages consacrés à la réhabilitation,<br />

à la remédiation cognitive et au rétablissement.<br />

Éléments d’évaluation<br />

du dispositif<br />

Bibliographie<br />

- indicateurs reflétant la diffusion directe des connaissances et des savoir-faire (demandes<br />

documentaires, acquisitions, activité du site internet, formations dispensées, programmes de<br />

réhabilitation mis en place sur la région, publications réalisées, communications réalisées…)<br />

- indicateurs reflétant l’impact sur les prises en charge (DMH, taux de réhospitalisation après prise en<br />

charge de réhabilitation, taux de réhospitalisation sur un mode libre…)<br />

Demily C, Franck N. Schizophrénie : diagnostic et prise en charge. Elsevier-Masson, Paris,<br />

2013 ; Franck N. La schizophrénie. Odile Jacob, Paris, 2006 ; Franck N. Remédiation cognitive.<br />

Elsevier-Masson, Paris, 2012 ; Franck N. Entraînez et préservez votre cerveau. Odile Jacob,<br />

Paris, 2013 ; Franck N. Cognition sociale et schizophrénie. Elsevier-Masson, Paris, 2014 ;<br />

Franck N. Remédiation cognitive dans la schizophrénie. EMC-Psychiatrie 2014 ; 37-820-A-55 ;<br />

Franck N., Fromager F., Thibaut F. Prescrire les antipsychotiques. Elsevier-Masson, Paris, 2015<br />

140


Localisation<br />

Marseille<br />

Porteur du dispositif AP-HM ; association Habitat Alternatif Social ; PACT 13<br />

Personne référente<br />

Sylvie Katchadourian/ Raphael Bouloudnine<br />

Coordonnées 44 cours Belsunce, 13001 Marseille, 1chezsoi@has.asso.fr, Tel 0612502793<br />

Descriptif du dispositif<br />

Afin de réduire la morbidité et d’améliorer l’insertion sociale des sans-abris souffrant de troubles<br />

psychiatriques sévères, deux modèles ont été expérimentés, principalement aux Etats-Unis et au<br />

Canada : treatment first (TF), et housing first (HF). TF consistait à proposer temporairement à des<br />

sans-abri un logement sous condition de suivre un traitement psychiatrique, notamment pour les<br />

addictions, un logement permanent étant offert à ceux qui finissaient le programme « avec succès ».<br />

HF proposait un accès immédiat au logement, sans condition de traitement, de suivi et<br />

d’abstinence. HF reposant sur l’idée d’une priorité donnée au logement pour les personnes sansabri,<br />

même si elles abusent d’alcool ou de substances, au principe que le logement est un droit<br />

fondamental. Des études comparatives montrent que le modèle HF s’accompagne d’une<br />

diminution plus importante de l’utilisation de substances psycho-actives et des rechutes, il est de<br />

plus associé à une meilleure acceptabilité (moins de perdus de vue et moins de sortie de<br />

programme). La mise à disposition d’un logement non conditionné par la prise en charge<br />

psychiatrique peut favoriser à terme l’engagement libre des personnes dans une prise en charge<br />

globale médico-sociale, lequel s’accompagne d’une meilleure observance aux traitements et d’une<br />

diminution des rechutes. Suivant le principe que le logement est un droit fondamental, le rapport<br />

sur la santé et l’accès aux soins des personnes sans chez-soi (2010) valide le développement en<br />

France d’un modèle type HF. Le ministère de la santé a mis en œuvre le programme<br />

interventionnel expérimental « Un chez soi d’abord », sur 4 sites : Marseille, Lille, Toulouse, puis<br />

Paris et a récemment décidé de le généraliser.<br />

Coût 1.500.000 €/an pour 100 personnes accompagnées : 750.000 € ONDAM, 750.000 € BOP 177<br />

Effectifs<br />

Apports<br />

Éléments d’évaluation du<br />

dispositif<br />

13 ETP (psychiatre, MG, IDE, psychologue, médiateur santé pair, éducateur, assistant social,<br />

secrétaire, AMP)<br />

La fonction de l’accompagnement dans le projet du « Un chez soi d’abord» ne se situe pas dans un<br />

travail de seule réinsertion ou réhabilitation sociale mais dans une logique de rétablissement, défini<br />

comme la capacité qu’ont les personnes à réacquérir des compétences qui vont leur permettre de se<br />

retrouver, de retrouver un sens à leur vie et de se sentir à nouveau appartenir à un groupe et un<br />

membre à part entière de la société. Cette démarche suppose d’accompagner les personnes en<br />

recourant à leurs compétences et en les valorisant, plutôt que de se focaliser sur leur incompétence.<br />

Il ne s’agit pas de répondre uniquement à un besoin premier de logement mais d’accompagner<br />

l’autre pour qu’il puisse habiter son appartement et se sentir chez lui, dans son quartier et sa ville,<br />

afin de développer un sentiment d’appartenance à la cité.<br />

L’expérimentation fait une large place à l’évaluation et la recherche, qualitatives et quantitatives,<br />

sous la supervision de la DGS qui en a confié l’animation et la coordination à l’UR EA3279 «<br />

Evaluation des systèmes de soins et Santé perçue » (P. Auquier, Marseille). L’efficacité du<br />

programme expérimental sera évaluée au moyen d’un nombre important d’indicateurs en<br />

comparaison avec les modes de prise en charge classiques ; l’inclusion de patients dans un bras<br />

comparateur est par conséquent dictée directement par les impératifs du cadre évaluatif et de<br />

recherche. Cette évaluation repose sur l‘appréciation : 1) des résultats en termes de santé, de qualité<br />

de vie, d’intégration sociale et d’impact médico-économique (compensation du surcoût du<br />

dispositif par une meilleure rationalisation des dépenses de santé mais aussi par une amélioration<br />

de l’état de santé, de la réinsertion professionnelle, du rétablissement des patients et de leur qualité<br />

de vie ; 2) de la faisabilité et de l’acceptabilité du programme « Un chez-soi d’abord » dans le<br />

contexte français, suivant une approche pragmatique (recherche-action) et qualitative, listant,<br />

donnant un sens et indexant les obstacles et les épreuves rencontrés de fait, préexistants ou<br />

construits par les acteurs au décours de la réalisation du programme ; 3) des effets du programme<br />

sur les organisations sanitaires et sociales et sur les représentations et pratiques des professionnels<br />

et des usagers, dans la perspective de sa généralisation.<br />

Bibliographie Girard V, Estecahandy P, Chauvin P. La santé des personnes sans chez soi. Rapport ministériel; 2010.<br />

Sadowski LS et al. Effect of a housing and case management program on emergency department visits<br />

and hospitalizations among chronically ill homeless adults: a randomized trial. Jama 2009; 301(17):1771-<br />

8. Henwood BF, Stanhope V, Padgett DK. The Role of Housing: A Comparison of Front-Line<br />

Provider Views in Housing First and Traditional Programs. Adm Policy Ment Health. Gilmer TP et al.<br />

Effect of full-service partnerships on homelessness, use and costs of mental health services, and quality<br />

of life among adults with serious mental illness. Arch Gen Psychiatry. 2010 Jun ; 67(6):645-52.<br />

141


Localisation<br />

Porteur du dispositif<br />

Personne référente<br />

Marseille<br />

AP-HM<br />

Dr Vincent Girard<br />

Coordonnées : 9, rue dragon 13006 Marseille, vincent.girard.46@gmail.com, Tel 06 89 85 32 99<br />

Descriptif du dispositif<br />

Coût<br />

Effectifs<br />

Apports<br />

Éléments d’évaluation du<br />

dispositif<br />

Bibliographie<br />

L’équipe de rue, en tant qu’EMPP (équipe mobile psychiatrie précarité) a été la première activité<br />

de l’équipe MARSS, en 2007, inspirée d’une équipe de rue de New Haven (USA) avec l’aide du<br />

Yale Program for Recovery and Community Health. MARSS a développé d’autres activités en se<br />

fondant sur ce travail de rue (maraudes), lequel constitue la base de l’activité de l’équipe mobile. Il<br />

permet aux intervenants d’identifier et de contacter les personnes vivant dans la rue nécessitant<br />

un accompagnement et des soins psychiatriques. L’équipe intervient à plusieurs niveaux : d’abord<br />

pour orienter, ensuite pour soutenir des partenaires qui rencontrent des situations complexes et<br />

enfin dans le suivi direct des personnes. La difficulté des équipes est manifeste lorsqu’il s’agit<br />

d’entrer en contact avec des personnes délirantes ou très affectées par la psychose. L’organisation<br />

se fait sur modèle SAMU avec un binôme en base arrière qui aide l’équipe sur le terrain et vient<br />

en soutien logistique et d’orientation. Le binôme en base arrière peut aussi accueillir des<br />

personnes adressées par l’équipe dans la rue. Philosophie et Pratique de l’équipe peuvent être<br />

résumées en 4 points : 1) conception positive de la santé, approche médico-psycho-sociale et<br />

environnementale ; 2) psychiatrie orientée « rétablissement », respectant le choix de la personne ;<br />

3) Approche par la réduction des risques et des dommages ; 4) démarche d’« aller vers » plutôt<br />

que d‘attendre la demande au bureau, pour rencontrer ces gens qui « vivent la galère des<br />

invisibles ». Chaque jour, du lundi au vendredi, au moins un binôme, principalement un<br />

professionnel de santé (médecin généraliste ou psychiatre) et une assistante sociale ou un<br />

médiateur de santé, part dans la rue à la rencontre de son public. Les équipes sont composées de<br />

2 à 3 intervenants, constituées en fonction des besoins d’accompagnement et des affinités entre<br />

les intervenants. L’ensemble du pôle de rue est constitué par : une psychiatre - coordinatrice, un<br />

interne en psychiatrie, un médecin généraliste - addictologue, deux médiateurs de santé, un<br />

infirmier, un éducateur spécialisé, une assistante sociale et un interne en médecine générale. Le<br />

travail de rue se localise essentiellement sur les arrondissements du centre-ville. Les maraudes<br />

sont ciblées (organisées sur un contact précis), parfois sur signalements des partenaires, ou<br />

exploratoires. Les maraudes exploratoires sont des tournées organisées sur un territoire établi au<br />

préalable et dont l’objectif est de prendre contact avec toutes les personnes rencontrées lors du<br />

travail de rue (anciens et nouveaux contacts). En 2014, l’équipe a réalisé 275 maraudes. Les signes<br />

visibles qui nous orientent vers une personne sont souvent psychiatriques comme la bizarrerie ou<br />

la soliloquie (en aucun cas ils ne constituent un diagnostic) mais aussi des indicateurs de vie<br />

prolongée à la rue ou de mise en danger.<br />

450.000 €/an<br />

6 ETP<br />

- Améliore l’accès aux soins<br />

- Favorise l’accès au logement ordinaire (ou alternatif)<br />

- Favorise une amélioration de la santé perçue (qualité de la vie)<br />

Analyse du modèle d ‘intervention réalisé (modèle stable)<br />

Analyse d’efficacité et d’efficience<br />

Girard, V., Sarradon-Eck, A., Payan, N., Bonin, J.-P., Perrot, S., Vialars, V., Simeoni, M.-C.<br />

(2012). [The analysis of a mobile mental health outreach team activity: From psychiatric<br />

emergencies on the street to practice of hospitalization at home for homeless people.].<br />

Presse Medicale (Paris, France: 1983) ; Girard, V., Driffin, K., Fisk, D.2, Musso, S., Naudin,<br />

J., Rowe, M., Davidson, L., Sells, D. and Lovell, A.M. La relation thérapeutique sans le<br />

savoir. Approche Anthropologique de la rencontre entre des travailleurs pairs et des<br />

personnes sans abris ayant une co-occurence psychiatrique. (A phenomenological approach<br />

to forging therapeutic relationships on the street: Encounters between peer outreach<br />

workers and persons with psychiatric disorders who are homeless.) L'Évolution<br />

Psychiatrique 71 (1), 2006, 75-85.<br />

142


Localisation<br />

Porteur du dispositif<br />

(institution concernée)<br />

Personnes référentes<br />

Coordonnées :<br />

adresse, téléphone, courriel<br />

Descriptif du dispositif<br />

Coût<br />

Effectifs<br />

Apports<br />

Éléments d’évaluation du<br />

dispositif<br />

Bibliographie<br />

9, rue dragon. 13006 Marseille<br />

AP-HM<br />

Caroline Gianinazzi (Médiateur de Santé Pair = MSP), Quentin Vareine (MSP), Alain Karinthi<br />

(MSP), Amar Bounachada (MSP)<br />

9, rue dragon. 13006 Marseille.<br />

tel 06 89 85 32 99<br />

vincent.girard.46@gmail.com<br />

Chaque groupe est animé par un MSP<br />

a) Groupe des entendeurs de voix : En 2014, un groupe par et pour les entendeurs de voix a été<br />

initié. Ces groupes apportent un renouvellement de la conception de ce que peut être vivre avec<br />

des voix, considérant les voix comme une expérience unique avec laquelle il est possible de vivre<br />

bien.<br />

b) Groupe de paranoïaques : En 2015, un nouveau groupe d’auto-support a été créé, permettant à<br />

de personnes ayant des vécus paranoïaques de se soutenir, d’échanger et de comprendre les<br />

racines de ces expériences. Afin d’aider aussi les personnes hospitalisées, un transport est assuré<br />

entre l’hôpital et le lieu du groupe.<br />

c) le W.R.A.P : En 2014, un groupe permettant à chaque personne de réaliser son « plan de<br />

rétablissement » a débuté. Il s’agit de réfléchir à distance de la crise à des actions concrètes et<br />

individualisées de prévention, en visant le maintien de ce que signifie pour chacun le bien-être, en<br />

identifiant sa propre définition de cette notion, ses méthodes journalières, mais aussi ses propres<br />

déclencheurs de la crise, ses propres prodromes, et en produisant des directives anticipées<br />

communicables sur la manière dont la personne aimerait que sa crise soit gérée.<br />

Environ 15.000 euros / an<br />

Environ 0,2 ETP MP / an par groupe de 15 personnes/semaine<br />

Amélioration de la symptomatologie dans les cas de résistance aux traitements classiques<br />

(notamment les neuroleptiques)<br />

Amélioration de la qualité de la vie<br />

Amélioration de l’inclusion sociale<br />

En phase de modélisation (analyse qualitative)<br />

Groupe entendeurs de voix<br />

Downs J. (Ed), (2001) Starting and Supporting Voices Groups : A Guide to setting up and<br />

running support groups for people who hear voices, see visions or experience tactile or other<br />

sensations. Hearing Voices Network, Manchester, England<br />

Dillon J, Hornstein GA. Hearing voices peer support groups : a powerful alternative for<br />

people in distress. Psychosis Psychol Soc Integr Appr. 2013; 5:286–295.<br />

Dillon J, Longden E. Hearing voices groups: creating safe spaces to share taboo experiences.<br />

In: Romme M, Escher S, eds. Psychosis as a Personal Crisis: An Experience Based<br />

Approach. London, UK: Routledge; 2011:129–139.<br />

Groupe paranoïa. http://www.nationalparanoianetwork.org/WRAP<br />

1. Copeland Center for Wellness and Recovery: HYPERLINK<br />

"http://www.copelandcenter.com/" http://www.copelandcenter.com/<br />

2. Effect of Wellness Recovery Action Plan (WRAP) participation on psychiatric symptoms,<br />

sense of hope, and recovery. Fukui, Sadaaki; Starnino, Vincent R.; Susana, Mariscal;<br />

Davidson, Lori J.; Cook, Karen; Rapp, Charles A.; Gowdy, Elizabeth A. Psychiatric<br />

Rehabilitation Journal, Vol. 34(3), 2011, 214 - 222.<br />

HYPERLINK "http://psycnet.apa.org/doi/10.2975/34.3.2011.214.222" \t "_blank"<br />

http://dx.doi.org/10.2975/34.3.2011.214.222<br />

143


Localisation<br />

Porteur du dispositif<br />

Personne référente<br />

Coordonnées :<br />

40 rue Sainte-Baume, 13010 Marseille<br />

Assistance Publique des Hôpitaux de Marseille<br />

Dr Samuel Bouloudnine<br />

Tel : 04 91 74 67 50, 40 rue Sainte-Baume, 13010 Marseille, Mel : Samuel.Bouloudnine@ap-hm.fr<br />

Descriptif du dispositif Objectifs : 1) Proposer des alternatives à l’hospitalisation et favoriser l’accès aux soins ; 2)<br />

Soutenir l’entourage dans les situations de crise ; 3) Développer des pratiques et des outils<br />

innovants contribuant à la rénovation du secteur et au travail de réseau.<br />

Fonctionnement en deux étapes : 1) accueil téléphonique par l’un des membres de l’équipe de<br />

base en 1° ligne : fondement de toutes les actions ultérieures, il permet l’évaluation du degré<br />

d’urgence de la situation et peut suffire à lui seul ; 2) intervention en binôme : l’équipe peut<br />

intervenir dans ses locaux ou in situ pour prendre en charge une situation de crise à la demande<br />

des partenaires du réseau. Un binôme (Médecin / IDE) se déplace alors dans les 24h à 48h<br />

suivant le 1er appel pour évaluer la situation sur le terrain. Les personnes en situation de crise<br />

sont toujours reçues avec un membre de l’entourage. En fonction de la gravité de la situation,<br />

plusieurs possibilités seront envisagées: a) une hospitalisation ciblée : UAUP, CHS, service<br />

spécialisé, établissement privé ; b) un suivi soutenu par ULICE : au moins deux visites<br />

hebdomadaires d’un binôme + soutien téléphonique, éventuellement in situ, pendant une période<br />

limitée à deux mois, ULICE tentant ainsi de mobiliser les compétences soignantes de<br />

l’entourage ; c) une orientation vers un suivi ambulatoire classique.<br />

Coût<br />

Effectifs<br />

400.000 euros / an<br />

Aujourd’hui : 0,4 ETP psychiatre coordonnateur ; 1 interne en psychiatrie ; 4 ETP IDE ; 1 ETP<br />

secrétariat ; 0,2 Assistant Socio-Éducatif. Effectif cible : 8 ETP<br />

Apports<br />

Éléments d’évaluation du<br />

dispositif<br />

Bibliographie<br />

L’intervention de crise s’inscrit dans la rénovation du « secteur » plutôt qu’en opposition à celuici.<br />

Aussi la spécificité d’ULICE repose davantage sur la flexibilité que sur la mobilité, afin de<br />

répondre aux différentes situations cliniques. ULICE se situe aux carrefours des soins, entre<br />

CMP, Urgence et unité d’hospitalisation t. plein. La cible est la situation et non le symptôme.<br />

L’activité est en hausse constante, malgré une diminution du personnel depuis 2012<br />

La proportion forte du diagnostic « Psychothérapie non classée ailleurs » témoigne d’une activité<br />

spécifique d’intervention de crise laquelle montre que l’évaluation d’une crise aboutit rarement à<br />

un diagnostic psychiatrique.<br />

Nous observons une demande croissante d’Interventions de crise, concernant les adolescents et<br />

les adultes jeunes. Il serait utile de créer des convergences avec les services d’adolescents. La<br />

satisfaction des usagers et de leur entourage est montrée de manière très nette dans l’étude<br />

réalisée en 2012. (Chauvin, 2013)<br />

Aux vues du faible pourcentage d’hospitalisation (qui tend à diminuer tous les ans) dans les prises<br />

en charge centré sur l’ambulatoire, nous faisons l’hypothèse que la satisfaction des usagers<br />

correspond à une bonne adéquation de l’offre et la demande de soins, qu’ULICE y répond non<br />

de façon nécessairement médicale mais plutôt dans « le monde de la vie ». Nécessité<br />

d’évaluation et de conduire des activités de recherche à plus grande échelle : impact sur les<br />

hospitalisations et la qualité de vie, coût de fonctionnement de la structure, bénéfice<br />

(hospitalisations évitées, moindre consommation de psychotropes, meilleure insertion<br />

socioprofessionnelle, recherche multi-sites avec association des équipes mobiles. Pour fournir<br />

une évaluation pertinente au sujet de la capacité à proposer des alternatives à l’hospitalisation, il<br />

est nécessaire de proposer une réponse 24h/24 et 7jours/7<br />

Bouloudnine. S, Mendzat.R, Naudin.J : ULICE: Une équipe d'intervention de crise dans<br />

une psychiatrie en crise. . Cahiers critiques de thérapie familiale et de pratiques de<br />

réseaux, ISSN 1372-8202, Nº. 50, 2013 ,. 163-186<br />

Chauvin, C (2013)/ Mais que fait ULICE ? Analyse de l'activité d'une équipe d'intervention<br />

de crise à Marseille et de la satisfaction de ses usagers et de leur entourage; sous la direction<br />

de Samuel Bouloudnine. Thèse de Médecine. Faculté d’Aix-Marseille.<br />

144


Localisation<br />

Porteur du dispositif<br />

Personne référente<br />

Marseille<br />

Association Habitat Alternatif Social en partenariat avec l’APHM (Pr Naudin)<br />

Raphael Bouloudnine/ Sylvie Katchadourian<br />

Coordonnées : 35 rue Curiol, 13001 Marseille ; lemarabout.has@gmail.com ; Tel 0491483174<br />

Descriptif du dispositif<br />

Coût<br />

Effectifs<br />

Apports<br />

Éléments d’évaluation du<br />

dispositif<br />

Bibliographie<br />

Née d’une rencontre entre une EMPP (service du Pr Naudin) et Médecins du Monde, une équipe<br />

de rue (modèle Outreach team) depuis 2005 a pour mission d’aller à la rencontre des personnes<br />

sans chez soi et vivant avec une maladie mentale sévère.<br />

Rapidement, des solutions d’hébergements ont été envisagées dans un premier temps sous la<br />

forme d’un squat thérapeutique puis suite à la visite du ministre de la santé de l’époque, Mme<br />

Bachelot, les pouvoir publics ont décidé de « légaliser » ce lieu. La ville de Marseille a alors<br />

contacté l’association HAS pour porter ce dispositif expérimental. A ce jour, n’entrant dans<br />

aucune case administrative, il a le statut de maison relais. Le marabout est un lieu de vie semi<br />

collectif où vivent 13 personnes ayant vécu à la rue et vivant avec une maladie mentale sévère<br />

et/ou des addictions. Une équipe pluridisciplinaire (IDE, médiateur de santé pair, aide soignant,<br />

travailleur social) assure l’accompagnement des personnes vers le droit commun et éventuellement<br />

vers un logement autonome. Les pratiques de cette équipe sont orientées autour du rétablissement<br />

des personnes et l’accès à ce lieu n’est pas conditionné à la prise d’un traitement ou à l’abstinence.<br />

Environ 350 000 € annuels (ARS, DDCS, Ville de Marseille)<br />

7 ETP pour 13 personnes logées et accompagnées (7j/7 24h/24)<br />

Cette structure vient répondre aux 3 dimensions suivantes:<br />

- L’échec relatif des politiques de secteur en France qui sont devenues des structures<br />

psychiatriques « haut seuil ». Elles se révèlent en effet inadaptées à l’accompagnement des<br />

personnes sans abri, en rupture de soins, présentant souvent, outre une schizophrénie, des comorbidités<br />

addictives et somatiques.<br />

- Des politiques de logement inadaptées, qui ont amené à l’exclusion des personnes les plus<br />

vulnérables, notamment celles avec des troubles psychiatriques, de l’accès à des habitats bon<br />

marché. Les politiques de logement social, ont peu de lisibilité, une offre insuffisante et qui exclut<br />

les plus pauvres. Les préventions des expulsions sont inefficaces, ces dernières étant en<br />

augmentation. Par ailleurs, on estime que 30% de personnes qui sont actuellement expulsées de<br />

logements sociaux le sont en raison de troubles du comportement. La rue avec ce qu’elle apporte<br />

de violence et d’insécurité ne pourra qu’aggraver les troubles de ces personnes.<br />

- Une fois à la rue, l’instabilité de l’hébergement spécifiquement prévu pour les personnes sans<br />

abri (CHRS, UHU), le pré-requis de non consommation de drogue et/ou d’alcool, et la difficulté<br />

d’articulation entre les champs du sanitaire et du social, constituent des freins puissant à l’accès à<br />

des soins effectifs et une amélioration de la santé de ces personnes.<br />

Evaluation interne « classique » des dispositifs des maisons-relais<br />

Evaluation externe : plusieurs recherches ont été effectuées par des sociologues, anthropologues<br />

de la santé et des internes dans le cadre de leur thèse en médecine<br />

Verdoux H. The current state of adult mental health care in France. Eur Arch Psychiatry Clin Neurosci.<br />

2007 Mar ; 257(2) : 64-70.<br />

Henry JM, Boyer L, Belzeaux R, Baumstarck-Barrau K, Samuelian JC. Mental disorders among<br />

homeless people admitted to a French psychiatric emergency service. Psychiatr Serv. in press ; 61 (3) :<br />

264-71.<br />

Salit SA, Kuhn EM, Hartz AJ, Vu JM, Mosso AL. Hospitalization costs associated with homelessness<br />

in New York City. N Engl J Med 199 8; 338 (24) : 1734-40.<br />

O'Hara A. Housing for people with mental illness: update of a report to the President's New Freedom<br />

Commission. Psychiatr Serv 2007 ; 58 (7) : 907-13.<br />

Stambul B. Bas seuil d'exigence et politique de secteur. L'information psychiatrique 1998 ; n°4.<br />

Coldefy M, Le Fur P, Lucas-Gabrielli V, Mousques J. Cinquante ans de sectorisation psychiatrique en<br />

France : des inégalités persistantes de moyens et d’organisation. santé) IQdédl, editor. Paris 2009.<br />

Bashir SA. Home is where the harm is: inadequate housing as a public health crisis. Am J Public Health.<br />

2002 May ; 92 (5) : 733-8.<br />

Bouillon F, Girard V, Musso S. Du droit au logement aux expériences de l’habiter : ce que la « folie »<br />

nous enseigne. Bulletin Amades 2007 ; 69. Pierre FA. 2009. Paris ; L’état du mal-logement en France.<br />

Pinte E. L’hébergement d’urgence et l’accès au logement des personnes sans abri. Paris ; Septembre<br />

2008. Girard V, Estecahandy P, Chauvin P. La santé des personnes sans chez soi. Plaidoyer et<br />

propositions pour un accompagnement des personnes à un rétablissement social et citoyen : Rapport<br />

ministériel ; 2010.<br />

145


Localisation<br />

Porteur du dispositif<br />

Personne référente<br />

Coordonnées :<br />

Descriptif du dispositif<br />

Coût<br />

Effectifs<br />

Apports<br />

Éléments d’évaluation du<br />

dispositif<br />

Bibliographie<br />

Marseille<br />

Assistante publique des hôpitaux de Marseille - Association Habitat Alternatif Social<br />

Sylvie Katchadourian / Raphael Bouloudnine<br />

30, rue Flégier. 13001 Marseille. 0603031381/07-78-33-78-39. wf13contact@gmail.com<br />

Le programme vise l'accès, le maintien et le soutien en emploi durable en milieu ordinaire de<br />

travail des personnes vivant avec des troubles psychiatriques. Il contribue à la prévention des<br />

discriminations à l'emploi et dans l'emploi, favorise l'éducation à la citoyenneté ainsi qu'à l'accès<br />

aux droits et aux soins. L’accompagnement est intensif, individualisé, illimité, basé sur les forces et<br />

les préférences professionnelles des personnes. Il favorise l'empowerment et le rétablissement<br />

des personnes. Il s'agit d'un soutien en collaboration avec les équipes médicales, sociales, les<br />

partenaires de l'emploi et les entreprises favorisant leur employabilité et apportant plus de fluidité<br />

dans leurs parcours. Il est basé sur le modèle d'intégration au travail Individual Placement and<br />

Support évalué et faisant preuve de son efficacité de par le monde.<br />

Environ 190 000 € annuels pour 60 personnes accompagnées<br />

Actuellement 3,1 ETP (mise à disposition gratuite)<br />

1) une collaboration renforcée entre le médical, le social, l'entourage de la personne et l’entreprise,<br />

au centre duquel est la personne, bousculant les frontières classiques existant en France et lui<br />

permettant de bénéficier d'un accompagnement global ; 2 ) un accompagnement visant un accès<br />

rapide à l'emploi en milieu ordinaire avec une méthodologie « placer et former » basée sur le<br />

modèle d'intégration à l'emploi « Individual Placement Support » ; 3) un coaching orienté autour<br />

de la philosophie du rétablissement en santé mentale avec un travail sur les forces, les intérêts et<br />

préférences professionnelles de la personne et basé sur les rêves et l'espoir ; 4) un<br />

accompagnement à durée illimitée dans le temps. L’équipe de jobcoach travaille en binôme et en<br />

multi-référence. L’équipe est mobile et intervient dans le contexte de la personne et non l'inverse.<br />

L’équipe est composée de professionnels pairs.<br />

Evaluation interne par actions mises en œuvre, permettant la réalisation des objectifs, avec les<br />

impacts attendus (résultats). Indicateurs quantitatifs et/ou qualitatifs.<br />

Outre les études et les témoignages sur le processus de rétablissement (traduction du<br />

concept nord-américain « recovery ») démontrant la grande importance de tenir compte des<br />

aspirations des personnes devant composer avec des maladies mentales graves. (Drake,<br />

1998 ; Tanzman et al., 1990), celles sur le travail, qui s’avère un signifiant positif aux multiples<br />

facettes pour les personnes vivant avec un trouble mental : principal véhicule d’inclusion<br />

dans la société (Dorvil et al. 1997) ; tribune permettant « [d’]avoir le sentiment de maîtriser<br />

sa vie » (MSSS, 1998) ; vecteur d’empowerment (Chandler et al. 1999) et d’autonomie<br />

financière (Emploi-Québec, 1999) ; donnant accès à l’identité sociale, au rang social, à<br />

la sécurité et à l’estime de soi, aux relations humaines et à la socialisation (Dorvil et<br />

al., 1997 ; Vézina et al., 1992). Pourtant, d'après diverses études, 75 à 90 % des personnes<br />

vivant avec un trouble psychiatrique sévère ne travaillent pas. Si 50 à 70 % de celles-ci disent<br />

vouloir travailler et obtenir un emploi dans le milieu ordinaire de travail, moins de 10 %<br />

seraient accueillies par Cap emploi et moins de 7 % feraient l’objet d’un placement dans<br />

l’emploi (Rapport IGAS RM2011-133P). De fait, les personnes ayant des problèmes graves<br />

de santé mentale sont exclues du marché du travail (Boivin et Al. 2001).<br />

Le programme s'inspire d’un modèle de soutien en emploi "place-train" (placer puis former sur<br />

le poste de travail) pour favoriser l’insertion en milieu ordinaire de public déficient<br />

intellectuel, tel qu’appliqué aux troubles mentaux par Bob Drake et Deborah Becker (modèle<br />

I.P.S. : Individual Placement and Support) comme variante du soutien à l’emploi adaptée aux<br />

personnes vivant avec troubles psychiques graves (Drake RE. A brief history of the<br />

individual placement and support model, PsychiatrRehabil1997). Depuis, cette méthode a été<br />

conceptualisée, modélisée, évaluée au travers d’études comparatives.<br />

Les études reconnaissent dans cette méthode d’accompagnement en emploi une efficacité<br />

certaine puisque plus de 35 % de personnes accompagnées trouvent un emploi régulier<br />

comparativement à d’autres méthodes.<br />

En Europe, le taux moyen d’emploi avec cette méthode est de 47 % (Source: Burns, T.,<br />

White, SJ., Catty. J., EQOLISE group, «Individual Placement and Support in Europe: the<br />

EQOLISE trial» - International Review of Psychiatry, vol 20, n°6, p. 498-502, 2008).<br />

146


Localisation<br />

Porteur du dispositif<br />

(institution concernée)<br />

Personne référente<br />

Paris 18ème<br />

SAMSAH Paris de l’Oeuvre Falret<br />

Johanne Le Roch, Chef de service du SAMSAH Paris<br />

Coordonnées : adresse,<br />

téléphone, courriel<br />

Pôle services 75 de l’Oeuvre Falret. SAMSAH Paris. 27, rue Pajol. 75018 Paris. Tél : 01 44<br />

65 66 59. Courriel : JLeroch@oeuvre-falret.asso.fr<br />

Descriptif du dispositif Plus qu’un dispositif, il s’agit de pratiques professionnelles partagées entre l’hôpital et les<br />

secteurs de psychiatrie qui adressent un patient au SAMSAH Paris. Dans la logique de<br />

l’amélioration des parcours de soins, projet de vie, l’hôpital informe le SAMSAH de la<br />

sortie d’hospitalisation d’un patient et de son souhait de le voir pris en charge à domicile<br />

par le service. Le SAMSAH va intervenir dès l’annonce de la sortie prochaine. Il va mettre<br />

en place un parcours de transition vers le domicile en se rendant à l’hôpital pour faire la<br />

connaissance du patient et l’interroger sur son projet de retour à domicile, ses besoins, ses<br />

appuis… une journée à domicile va être organisée pour faire passerelle entre hôpital et<br />

domicile, plus si nécessaire. Le patient rassuré par cette prise de contact et cet<br />

accompagnement débutant voit ainsi sa sortie sans appréhension et garde le bénéfice de<br />

ses progrès en hospitalisation.<br />

Coût<br />

Celui du SAMSAH<br />

Effectifs 16,25 ETP dont 11 assurance maladie et 5.25 conseil départemental pour 40 places (51<br />

personnes suivies en 2014)<br />

Apports<br />

Pour les patients, une continuité de la prise en charge, une prise en compte de leurs<br />

besoins et acquis, et une diminution des rechutes et réhospitalisations ;<br />

Pour l’équipe médico-sociale du SAMSAH, des informations pertinentes et utiles à<br />

l’accompagnement du patient ; une reconnaissance de la part des soignants de la qualité<br />

de leurs interventions ; une garantie de soutien en cas de difficulté ;<br />

Pour l’équipe soignante, une garantie de suivi du patient et de la continuité des soins ; un<br />

enrichissement de leurs pratiques du fait de l’approche multi professionnelle<br />

Éléments d’évaluation du<br />

dispositif<br />

Les hospitalisations<br />

La réduction des traitements<br />

Le rétablissement des liens familiaux<br />

Eventuellement la reprise du travail<br />

La stabilisation psychiatrique des personnes accompagnées<br />

147


Localisation<br />

Porteur du dispositif<br />

(institution concernée)<br />

Personne référente<br />

Coordonnées : adresse,<br />

téléphone, courriel<br />

Draveil (91) pour la France entière<br />

ALFAPSY est une SAS créée par l’Oeuvre Falret.<br />

Christian Toullec, Directeur du FAM « Jules Falret » de Draveil et de la MAS « Paul<br />

Gachet » de Créteil<br />

Foyer d’Accueil Médicalisé Jules Falret. 39, avenue de l’Europe. 91210 Draveil. Tél : 01<br />

69 39 24 50. Courriel : Ctoullec@oeuvre-falret.asso.fr<br />

Descriptif du dispositif<br />

ALFAPSY est un organisme de formation spécialisé en santé mentale, de l’Oeuvre<br />

Falret. Se fondant sur le constat de l’absence ou l’inadéquation des formations dédiées<br />

aux professionnels de l’accompagnement des personnes souffrant de handicap<br />

psychique, l’Oeuvre Falret s’est d’abord appuyée sur ses ressources internes avant<br />

d’être sollicitée pour agir plus largement.<br />

C’est ainsi que s’est créée la SAS ALFAPSY.<br />

ALFAPSY propose un parcours de formation en spécialité qui sera prochainement<br />

certifiant, en complément des formations initiales en travail social.<br />

Coût<br />

4 420 € sur deux ans (2 210 x 2) pour 150 h de formation pour le parcours.<br />

Effectifs<br />

Groupes de 12 stagiaires ; 5 cessions soit 60 stagiaires en fin de montée en charge.<br />

Apports<br />

Éléments d’évaluation<br />

du dispositif<br />

Ce parcours alterne du e-travail, des ateliers en commun avec des usagers, des mises en<br />

situation réelle, des stages… au-delà des savoirs utiles (découvrir le handicap psychique<br />

et les spécificités de l’accompagnement), il développe des modules de savoir-faire<br />

(l’accompagnement au quotidien : distance/proximité, conduites alimentaires,<br />

médication, gestion de l’argent, prise en compte de l’environnement…) et de savoirêtre<br />

(gérer son stress, l’agressivité, accompagner un décès, l’écoute active, discerner…)<br />

pour développer les aptitudes professionnelles des accompagnateurs sociaux et<br />

médico-sociaux.<br />

Enrichis par les résultats des travaux scientifiques relatifs à l’accompagnement en santé<br />

mentale financés par la Fondation Falret et validés par les membres du conseil<br />

scientifique Falret, ces modules seront ensuite élargis aux professionnels du soin, aux<br />

proches aidants, voire aux usagers eux-mêmes, et à toute personne intéressée par les<br />

troubles de santé mentale.<br />

S’agissant d’une activité économique, la première évaluation de la pertinence et de<br />

l’efficacité du dispositif sera la fréquentation et la liste d’attente des stagiaires.<br />

Ce sera également l’obtention de la certification et la reconnaissance de la qualité du<br />

parcours de formation par l’ARS.<br />

148


Localisation<br />

Porteur du<br />

dispositif(institution<br />

concernée)<br />

Personne référente<br />

Coordonnées : adresse,<br />

téléphone, courriel<br />

Descriptif du dispositif<br />

Paris pour France entière<br />

Fondation Falret<br />

Annick Hennion, directrice générale<br />

49 rue Rouelle. 75015 Paris. Tél : 01 58 01 09 01.<br />

Courriel : AHennion@oeuvre-falret.asso.fr<br />

L’œuvre FALRET a pris conscience de l’importance de porter une parole publique sur<br />

les conditions de vie des personnes souffrant de troubles psychiques et a créé la<br />

Fondation Falret. Dans son programme, la fondation Falret propose trois dimensions<br />

d’actions :<br />

La lutte contre la stigmatisation et les préjugés dont sont victimes les malades mentaux<br />

et leurs proches<br />

La recherche action dans le champ de l’accompagnement des personnes souffrant de<br />

troubles de santé mentale<br />

L’innovation dans les pratiques de l’accompagnement en spécialité<br />

Coût<br />

Effectifs<br />

Apports<br />

Éléments d’évaluation<br />

du dispositif<br />

400 000 € sont distribués chaque année par la Fondation Falret pour accompagner le<br />

travail de recherche des équipes de terrain, étayées par des laboratoires de recherche<br />

spécialisés pour ajouter de la méthode scientifique à leurs travaux de recherche ; 2 prix<br />

de 20 000 € l’un ont été distribués en 2014<br />

Les projets de recherche sont sélectionnés puis leurs résultats validés par un conseil<br />

scientifique de 9 membres, présidé par le Professeur Christine Passerieux. Ce conseil<br />

est composé de professeurs de psychiatrie, docteurs en psychologie, sociologie,<br />

d’usagers, de professionnels de terrain<br />

La recherche dans le champ de la santé mentale est pauvre. Celui des sciences sociales<br />

et du champ du handicap, peut-être plus encore…<br />

Dans le monde, pourtant, ces disciplines sont prises au sérieux, reconnues comme<br />

nécessitant une véritable expertise.<br />

Les travaux de recherche-action financés par la Fondation Falret visent à mettre en<br />

évidence les déterminants sociaux des maladies psychiatriques afin de favoriser la<br />

professionnalisation des accompagnateurs dans le champ du handicap psychique. A<br />

titre d’exemple, les deux premiers travaux primés portent l’un sur les pratiques<br />

professionnelles des moniteurs d’atelier en ESAT de transition pour identifier les<br />

pratiques performantes en vue du retour à l’emploi des personnes handicapées<br />

psychiques ; l’autre sur l’empowerment des usagers en établissement médicosocial pour<br />

identifier les pratiques professionnelles conduisant au rétablissement des personnes et<br />

à leurs progrès.<br />

Les résultats des travaux seront transformés en contenus de formation afin d’être<br />

communiqués auprès des accompagnants via ALFAPSY (cf. fiche 2)<br />

Les contenus ont également pour perspective d’être publiés. La reconnaissance de leur<br />

qualité par un public international sera pour nous le signe que la France rattrape son<br />

retard et commence à rejoindre ses homologues dans d’autres pays du monde.<br />

149


Localisation<br />

Porteur du dispositif<br />

Personnes référentes<br />

Coordonnées :<br />

adresse, téléphone,<br />

courriel<br />

Service Universitaire de Psychiatrie et de Psychologie Médicale – Bât. Laporte<br />

2 e étage. Hôpital de Purpan Toulouse<br />

Hôpitaux de Toulouse<br />

Docteur Anjali Mathur – Professeur Laurent Schmitt<br />

Centre de Thérapie Brève – Pavillon Laporte – Hôpital Purpan- TSA 40031<br />

31059 Toulouse cédex 9<br />

Téléphone : 05 61 77 24 64 – Mail : ctb@chu-toulouse.fr<br />

Descriptif du dispositif<br />

Coût<br />

1) Structure ambulatoire accessible pour un premier rendez-vous en moins d’une<br />

semaine.<br />

2) Assure un soin polyvalent : consultations de psychiatres, d’infirmiers, de<br />

psychologues, d’assistants sociaux.<br />

3) Dispositif intersectoriel ouvert 6 jours sur 7, ayant des objectifs de soins ciblés.<br />

4) La durée de prise en charge est de 6 à 8 semaines. Un relais est effectué ensuite vers<br />

un médecin de famille, un psychiatre, ou un psychologue/psychothérapeute.<br />

5) Les principales indications du C.T.B. sont : après tentative de suicide, les troubles de<br />

l’adaptation, les crises existentielles, les états anxieux, les dépressions d’intensité<br />

moyenne.<br />

6) Utilise la technologie de la crise : accord de soins avec le patient, définition<br />

d’objectifs thérapeutiques ciblés, rencontres systématiques avec les proches, soins<br />

pluridisciplinaires, définition de la crise comme moment fécond, source de<br />

changements mais aussi période de profonde inadaptation à une situation donnée,<br />

définition de mécanismes de défense ou de réactions peu adaptées, prise de conscience<br />

et tentative de modification.<br />

400 000 € en budget de fonctionnement.<br />

Effectifs<br />

Deux temps pleins médicaux, un interne, quatre infirmiers, un psychologue, un mitemps<br />

d’assistant social, un temps plein de secrétariat.<br />

Apports<br />

Le centre de crise fournit tout ce qu’un CMP réactif ne peut fournir : un délai d’attente<br />

inférieur à une semaine, une technologie de soins spécifiques, 2 ou 3 objectifs de soins<br />

améliorables, un soin focalisé sur 6 à 8 semaines, un dispositif intersectoriel, une<br />

possibilité d’aide par télémédecine.<br />

Éléments d’évaluation<br />

du dispositif<br />

Le dispositif permet une réduction du risque suicidaire, un sentiment de portage et<br />

d’étayage instantané, une amélioration des capacités d’introspection et d’insight, une<br />

prise de distance par rapport à une situation, un traitement de symptomatologie<br />

anxieuse ou dépressive.<br />

Bibliographie<br />

Thèse de Violette Amaya<br />

150


Localisation<br />

Porteur du dispositif<br />

(institution concernée)<br />

Personne référente<br />

FAM Henry Murail – EPSMS du Pays de Challans<br />

EPSMS du Pays de Challans<br />

Th. Paule Teillet – Cadre supérieure de Santé / Thérapeute familial<br />

Coordonnées : adresse,<br />

téléphone, courriel<br />

EPSMS du Pays de Challans. 10 Allée Henry Simon, BP 435 85304 Challans cedex.<br />

Tél : 02 51 68 89 80 - contact@epsmsdupaysdechallans.fr<br />

Descriptif du dispositif<br />

1 gestalt-thérapeute extérieure à l’établissement<br />

2 X 8 séances de 2 heures tous les 15 jours de thérapie de groupe - espacées de 6 mois<br />

Personnes concernées : Le « groupe résidents » qui cohabitent dans le même<br />

appartement et le « groupe professionnels » qui intervient en soins direct sur le groupe<br />

résidents<br />

Coût Séances : 1 280 €<br />

+ le coût de la mobilisation de 5 professionnels (AMP/AS) sur 32 heures<br />

Effectifs<br />

Vacation de 32 heures de psychologue<br />

Apports<br />

Prise en compte de la souffrance des résidents<br />

Prise en compte de la souffrance du au sentiment d’impuissance des professionnels<br />

devant des actes de violence entre résidents et envers les professionnels<br />

Regarder comment chacun, à son niveau, professionnels et résidents, est acteur de la<br />

violence pour<br />

Décoder les situations à risque<br />

Décoder sa participation dans ces situations<br />

Construire d’autres relations.<br />

Éléments d’évaluation<br />

du dispositif<br />

Pour les résidents :<br />

Apaisement des résidents<br />

Construction d’une dynamique positive des relations entre eux.<br />

Arrêt de recours à la psychiatrie pour troubles du comportement<br />

Pour les professionnels<br />

Acquisition :<br />

D’une meilleure connaissance d’eux même<br />

D’un nouveau « savoir-faire » et « savoir être »<br />

Pour l’établissement :<br />

Une gestion positive des risques psycho sociaux<br />

Bibliographie<br />

Vanoye F. et Delory – Momberger « La Gestalt - Thérapie Du Mouvement » Edition<br />

Vuibert, Collection : Entretiens - 2005<br />

151


Localisation<br />

Porteur du dispositif<br />

Personne référente<br />

Coordonnées : adresse,<br />

téléphone, courriel<br />

EPSMS du Pays de Challans, 10 Allée Henry Simon,<br />

BP 435 85304 Challans cedex<br />

EPSMS du Pays de Challans,<br />

Le Directeur : L.M. Gralepois<br />

10 Allée Henry Simon, BP 435 85304 Challans cedex<br />

Tel : 02 51 68 89 80 - contact@epsmsdupaysdechallans.fr<br />

Descriptif du dispositif Recrutement d’un cadre de santé en 2012<br />

Compétences spécifiques :<br />

Expérience en psychiatrie<br />

Qualification complémentaires : Formation de thérapeute familial systémique –<br />

Auditeur Qualité<br />

Positionnement dans l’équipe de direction<br />

En position hiérarchique des cadres socio-éducatifs<br />

En lien fonctionnel avec l’attaché de direction<br />

Recrutement d’un 20 % de psychiatre en 2014<br />

Coût<br />

Le cadre de santé étant positionné sur un poste de cadre socio-éducatif, le surcoût se<br />

limite à une prime de responsabilité s’élevant à 1 620 € par an.<br />

Effectifs 1 ETP cadre de santé en 2012<br />

Apports<br />

Éléments d’évaluation<br />

du dispositif<br />

Pont entre 2 cultures<br />

Décodage puis construction d’un langage signifiant commun<br />

Partage d’information sur les champs de compétence de chaque secteur<br />

Puis ajustement entre les demandes et les possibles de chacun<br />

Facilitation du recrutement d’un psychiatre<br />

Ouverture sur le GEM et autres partenaires de la psychiatrie<br />

Clinique/ Analyse de pratique au sein de l’EPSMS :<br />

Analyse des situations des résidents en lien avec la clinique psychiatrique, les apports<br />

systémiques en complémentarité avec le regard « socio - éducatif »<br />

Ouverture sur d’autres techniques relationnelle : Analyse systémique, Gestalt…<br />

L’enjeu du Travail avec les familles<br />

Travailler la place des familles pour co-construire les projets individuels des résidents<br />

en levant les pièges des risques de jeux de triangulation relationnelle.<br />

Travailler avec les parents et l’adulte en foyer, à soulager les risques de culpabilité<br />

et/ou effets pervers liés au handicap et/ou/puis au placement en institution, pour<br />

chaque membre de la famille.<br />

Permettre au résident de continuer à appartenir à son système familial - et à la famille<br />

du résident de continuer à le reconnaitre comme un membre à part entière de cette<br />

famille. Droit reconnu par la loi 2002-2 31<br />

Construire une estime réciproque entre Famille – Usagers et professionnels<br />

Démarche qualité :<br />

Introduction de la démarche qualité<br />

Construction et formalisation d’un partenariat (convention) avec la psychiatrie du<br />

secteur G05 de Challans et du CHS G Mazurelle.<br />

Nombre de Jours d’hospitalisation en psychiatrie sur le FAM : 2013 : 71 jours pour 3<br />

résidents ; de juin 2014 à Aout 2015 : Aucune hospitalisation<br />

Construction du dossier résident individualisé (2013) puis informatisé (2015).<br />

Entretiens familiaux d’accompagnement à l’admission en Foyer et/ou d’ajustement de<br />

l’accompagnement.<br />

Adhésion au réseau « QualiSanté » et au réseau ARLIN Pays de Loire.<br />

31 Loi 2002-2 du 2 janvier 2002 rénovant l’action sociale et médico-sociale.<br />

152


Localisation<br />

Porteur du dispositif<br />

Personne référente<br />

Coordonnées : adresse,<br />

téléphone, courriel<br />

Descriptif du dispositif<br />

Coût<br />

Effectifs<br />

Apports<br />

Éléments d’évaluation du<br />

dispositif<br />

Bibliographie<br />

Lyon<br />

CH Le Vinatier<br />

Dr Halima Zeroug-Vial<br />

Centre hospitalier Le Vinatier – 95, boulevard Pinel - 69677 Bron Cedex<br />

04.37.91.53.90 - Orspere-samdarra@ch-le-vinatier.fr<br />

www.ch-le-vinatier.fr/orspere-samdarra<br />

Fondé en 1996 par le docteur Jean Furtos, l’Observatoire Régional Rhône-Alpes sur la Souffrance<br />

Psychique en Rapport avec l’Exclusion (Orspere) devient en 2002 l’Observatoire National des<br />

pratiques en Santé Mentale et Précarité (ONSMP). En 2007, suite à une recherche-action de<br />

l’Orspere-Onsmp, le Réseau Samdarra, centre ressource destiné aux professionnels et bénévoles<br />

impliqués dans l’accompagnement et le soin des demandeurs d’asile, réfugiés et personnes issues de<br />

l’asile, est créé.<br />

L’Orspere-Samdarra est aujourd’hui un observatoire/centre ressource national qui s’adresse à un<br />

public de professionnels du champ sanitaire et social. Cette organisation permet de réunir sous une<br />

même entité, deux pôles, dont la distinction ne se ferait plus sur les publics mais sur les objectifs du<br />

savoir constitué : un pôle recherche et un pôle ressource.<br />

Les recherches portent sur les thématiques à l’interstice entre la santé mentale et le social. Elles<br />

sont organisées en quatre thématiques : habitat et santé mentale, migration et santé mentale,<br />

vulnérabilité et postures professionnelles et enfin démocratie sanitaire et participation.<br />

Le dispositif ressource quant à lui se donne l’objectif de venir en appui des professionnels et<br />

bénévoles. Pour ce faire plusieurs types d’actions sont menés : formations, séminaires cliniques,<br />

groupes de travail, outils pédagogiques, permanence téléphonique, journées d’étude, réunion de<br />

coordination des acteurs… Enfin, l’Orspere-Samdarra édite Rhizome. Cette revue est trimestrielle<br />

avec 3 bulletins et des cahiers qui accueillent, une fois l’an, une thématique spécifique autour de<br />

recherches effectuées dans le cadre de l’Observatoire.<br />

Environ 330 000 € de base (fonctionnement, ressources humaines pérennes, édition Rhizome,<br />

journée d’étude) + financement de projets supplémentaires<br />

Environ 10 personnes travaillent actuellement à l’Orspere-Samdarra (l’effectif dépend des projets<br />

en cours) : directrice, directrice adjointe et responsable pôle ressource, sociologue et responsable<br />

du pôle recherche, 6 chercheurs (psychiatre, sociologues, psychologues…), 1 assistante de<br />

rédaction Rhizome, 1 psychologue coordinateur et 1 secrétaire.<br />

Cette structure, inscrite institutionnellement dans un hôpital psychiatrique, se donne comme<br />

objectif d’être le pont entre la psychiatrie et les sciences humaines, entre la clinique et le social,<br />

entre la pratique et la théorie et entre les praticiens et les décideurs... Dans une période où les<br />

problématiques sociales s’étendent et viennent perturber le soin, et où les problématiques sanitaires<br />

viennent complexifier l’accompagnement social, il importe de comprendre ce qui se joue dans ce<br />

double mouvement et d’apporter des réponses concrètes aux professionnels en difficultés. De la<br />

précarité circonstanciée, nous serions passés à des publics vulnérabilisés dont l’accompagnement<br />

est rendu difficile du fait de vulnérabilités qui dépassent souvent les compétences du professionnel,<br />

occasionnant une impuissance, et une injonction à devoir travailler en partenariat et en<br />

interdisciplinarité. Il y a donc aujourd’hui une volonté d’apporter des réponses pratiques à ces<br />

problèmes : formations, outils à destination des professionnels.<br />

Tous les projets sont évalués individuellement en plus du rapport d’activité annuel de l’Orspere-<br />

Samdarra. Les actions de formation sont évaluées sur le plan de la satisfaction des participants et<br />

sur le plan du développement professionnel continu pour le diplôme inter-universitaire mis en<br />

place chaque année. L’affluence aux évènements organisés est un autre indicateur de la pertinence<br />

des actions mises en place (900 personnes lors des deux dernières journées d’étude, salles<br />

complètes).<br />

La revue Rhizome est lue aujourd’hui par environ 40 000 personnes et l’augmentation du nombre<br />

d’abonnés est constante.<br />

Voir tous les numéros de la revue Rhizome ainsi que la liste complète des publications et rapports<br />

de recherche sur le site internet de l’Orspere-Samdarra<br />

Ouvrages : Furtos J. et Laval C. (sous la direction de) (2005), La santé mentale en actes. De la<br />

clinique au politique, Ramonville Saint-Agne : Edition érès.<br />

Furtos J., (2008), Les cliniques de la précarité, Issy-les-Moulineaux : Masson.<br />

153


Localisation<br />

Porteur du dispositif<br />

Personne référente<br />

Coordonnées :<br />

adresse, téléphone,<br />

courriel<br />

Descriptif du dispositif<br />

Coût<br />

Effectifs<br />

Agglomération de Pau<br />

Centre hospitalier des Pyrénées/OGFA (organisation de gestion des foyers amitiés)<br />

M. Denis Dupont, Dr Pierre Godart.<br />

Denis Dupont : OGFA, 4 avenue Henri IV Jurançon 64110. denis.dupont@ogfa.net Tél : 05 59<br />

06 15 32 ; Dr Pierre Godart, CHP (centre hospitalier des Pyrénées), 29, av. Gal Leclerc 64039<br />

Pau cedex. pierre.godart@chpyr.fr Tél : 05 59 80 90 00<br />

Mise en place d'une coopération intégrée entre une association gérant une maison-relais et une<br />

résidence accueil (55 places) et un service de soins intervenant au domicile du pôle 2 du CH des<br />

Pyrénées<br />

La maison-relais est organisée en monobloc avec prestation repas. La résidence accueil est en<br />

habitat dispersé autour d'une plate-forme de services avec l'ensemble des professionnels.<br />

L'ensemble des interventions liées au logement et l'accompagnement sont réalisés par les<br />

travailleurs sociaux.<br />

Les interventions relevant des soins (évaluation clinique, dynamique collective, prise des<br />

traitements, liens avec les partenaires des soins) sont réalisés par une équipe d'infirmières, d’aidessoignantes<br />

et d’aides médico-psychologiques.<br />

La coordination des actions est assurée chaque semaine.<br />

Une élaboration conjointe des projets de vie est réalisée dans le cadre d’une réunion bi<br />

hebdomadaire.<br />

Apports Problématique initiale :<br />

Éléments d’évaluation du<br />

dispositif<br />

Pour la partie soins : 6 personnels détachés du CHP après fermeture d'une unité de soins (coût<br />

négatif). 16 €/jour/ x 55 places x 365 jours = 321 200 €.<br />

Les personnels soignants sont détachés du centre hospitalier des Pyrénées (6 ETP).<br />

Il y a 5 ETP de travailleurs sociaux<br />

Une centaine de personnes étaient hospitalisées de façon continue au centre hospitalier des<br />

Pyrénées sans projet de vie réaliste ;<br />

De nombreuses personnes présentant des troubles psychiatriques se trouvaient dans les<br />

établissements de l’OGFA et ne pouvaient accéder aux soins ;<br />

Apports réciproques pour les deux équipes : entre 2004 et 2015, le nombre de personnes en<br />

situation de handicap psychique hospitalisées au long cours est passé de 110 à 50 ;<br />

Les conditions de vie des personnes prises en charge par ce dispositif sont très améliorées<br />

du point de vue des usagers ;<br />

L'évaluation et l'orientation rapide des personnes qui rechutent vers les soins adaptés<br />

permettent des hospitalisations de courte durée.<br />

Toutes les personnes relevant du champ psychiatrique hébergées par l’OGFA sont soignées par<br />

les personnels du CHP.<br />

La coordination du dispositif est réalisée chaque mois par la direction de l'OGFA et les<br />

responsables du pôle 2 du CH des Pyrénées. Tous les trois mois, une commission évalue les<br />

progrès et les projets des résidents. Une évaluation est réalisée chaque année : quantitative :<br />

nombre de places disponibles, durée moyenne de séjour ; qualitative : analyse du questionnaire<br />

rempli par les résidents et interviews de quelques-uns d'entre eux<br />

Bibliographie<br />

Pratique en santé mentale n° 1 année 2010 : journées nationales des croix marines à Béziers<br />

atelier Aquitaine ; Pratique en santé mentale n° 1 année 2013 : journées nationales des croix<br />

marines à atelier Aquitaine.<br />

154


Localisation<br />

Porteur du dispositif<br />

(institution concernée)<br />

Personne référente<br />

Coordonnées :<br />

adresse, téléphone, courriel<br />

Descriptif du dispositif<br />

Coûts<br />

Effectifs<br />

Apports<br />

Éléments d’évaluation du<br />

dispositif<br />

Bibliographie<br />

37 centres experts sur le territoire national<br />

Fondation FondaMental avec le soutien de la direction générale de l’offre de soins depuis 2010<br />

et de certaines agences régionales de santé qui attribuent des ressources, partielles mais<br />

régulières, à certains des hôpitaux qui hébergent les centres experts (troubles bipolaires,<br />

schizophrénie, autisme de haut niveau, dépression résistante)<br />

Professeur Marion Leboyer<br />

Professeur Marion Leboyer - Directeur Fondation FondaMental. Hôpital Albert Chenevier,<br />

pôle de psychiatrie. 40 rue de Mesly. 94010 Créteil cedex<br />

01 49 81 34 32 / marion.leboyer@inserm.fr<br />

Il s’agit de réseaux collaboratifs de soins et de recherche proposant une évaluation réitérée au<br />

cours du temps au moyen d’un dossier médical informatisé, spécialisé par pathologie. Les<br />

Centres Experts complètent l’offre de soins sectorisée et généraliste en offrant un service de<br />

recours (niveau 3), mis au service des professionnels de santé pour une contribution au<br />

dépistage, au diagnostic et à la prise en charge des patients. Schématiquement, ces Centres<br />

Experts assurent quatre missions : 1) Diagnostic et soins 2) Recherche 3) Formation 4)<br />

Information. Ils bénéficient du soutien indispensable de la Fondation FondaMental, pierre<br />

angulaire du dispositif.<br />

Le coût moyen de fonctionnement d’un Centre Expert : 432 000 €/an.<br />

Outre le personnel nécessaire au fonctionnement optimal d’un Centre Expert (praticien<br />

hospitalier psychiatre, neuropsychologue, psychologue, infirmière diplômée d’Etat, assistante<br />

sociale, secrétaire médicale, technicien d’études cliniques), le dispositif repose également sur<br />

une équipe spécialisée au sein de la Fondation FondaMental. Elle est composée de neuf<br />

personnes (bio-informaticiens, data managers, ARC, chef de projet, technicien de biobanque,<br />

assistante administrative). Le coût salarial de cette équipe est de 475 000 €/an.<br />

Ce dispositif :<br />

Fédère de nombreux services hospitaliers (hospitalo-universitaires et généraux) répartis sur<br />

l’ensemble du territoire,<br />

Offre la possibilité d’accéder à des centres de recours spécialisés par pathologie,<br />

Contribue à une approche diagnostique et thérapeutique personnalisée,<br />

Rend possible la réalisation de programmes de recherche dans de nombreux domaines,<br />

Contribue à la production de données observationnelles de santé,<br />

Stimule la production de publications scientifiques internationales.<br />

1) Indicateurs d’activité de soins<br />

2) Indicateurs de la prise en charge des patients adressés<br />

3) Indicateurs de satisfaction des patients et des professionnels de santé<br />

4) Indicateurs de la contribution des Centres Experts à la recherche<br />

Environ 300 publications sont adossées au réseau FondaMental sur la période 2007-2014 (Web<br />

of Science - Thompson-Reuters). A partir de 2013, on note des publications à partir des<br />

données observationnelles colligées par les Centres Experts Troubles Bipolaires dans la base<br />

dédiée « FACE BD » :<br />

Boudebesse et al - FACE-BD collaborators. Chronobiol Int. 2013,<br />

Belzeaux et al. FACE –BD collaborators. J Affect Disord. 2013,<br />

Godin O, et al. FACE-BD cohort. J Clin Psychiatry. 2014.<br />

155


Localisation<br />

Porteur du dispositif<br />

Centre hospitalier Camille Claudel (Charente)<br />

Centre hospitalier Camille Claudel – EPSM de la Charente<br />

CS 90025 – 16400 La Couronne<br />

Personne référente Mme Marie-José Rousseau, psychiatre, praticien hospitalier chef du pôle « Accueil, orientations et<br />

addictions », et présidente de la C.M.E.<br />

Coordonnées : – Route de Bordeaux – CS 90025 – 16400 La Couronne. 05.45.67.58.00<br />

marie-jose.rousseau@ch-claudel.fr<br />

Descriptif du<br />

dispositif<br />

Coût<br />

Effectifs<br />

Apports<br />

Éléments d’évaluation<br />

du dispositif<br />

Bibliographie /<br />

Référentiel<br />

Le centre hospitalier Camille Claudel, seul établissement public en santé mentale de la Charente, a<br />

mis en place un dispositif permettant de répondre aux attentes des usagers et des partenaires. Il vise<br />

l’accès immédiat, sans rendez-vous, à un entretien par un professionnel qualifié, (infirmier et/ou<br />

médecin psychiatre), permettant ainsi une évaluation et une réponse adaptée aux besoins de la<br />

personne.<br />

Le renforcement de l’accès à la prévention et aux soins psychiatriques s’est traduit par la mise en<br />

place de structures d’accueil et de soins, en lien étroits constants.<br />

- L’unité d’accueil d’orientation (2004), situé sur le site du centre hospitalier, assure un accueil<br />

téléphonique et physique 24h/24h 365 jours par an, sans rendez-vous, de toute personne en<br />

souffrance psychique, et propose une orientation adaptée et immédiate après un entretien infirmier<br />

et une consultation médicale. L’ensemble des médecins de l’établissement participe à la permanence<br />

ou la garde sur place dans la structure, permettant ainsi d’assurer la réponse médicale.<br />

- Le centre de crise (2004), accolé à l’unité d’accueil, est une unité d’hospitalisation complète de 10<br />

lits (5 jours maximum), assurant des soins intensifs (consultations psychiatriques et psychologiques,<br />

entretiens infirmiers quotidiens, recours à une assistante sociale en cas de besoin) et permettant de<br />

désamorcer un processus aigu de décompensation psychopathologique.<br />

- Le Lieu-Dit (1994), situé au centre-ville d’Angoulême, assure aussi un accueil téléphonique et<br />

physique sans rendez-vous et propose des entretiens infirmiers afin d’évaluer la problématique,<br />

accompagner la démarche de soins et proposer une orientation adaptée.<br />

Les objectifs inaugurent la volonté de rendre le dispositif plus souple, plus lisible, plus accessible,<br />

plus ouvert, et d’aller au-delà des découpages sectoriels.<br />

Au 31/12/2014, s’agissant de l’Unité d’Accueil d’Orientation et Centre de Crise le coût de<br />

l’exploitation courante était de 1 688 486,88 €.<br />

ETPR au 30/06/2015 : 33,29 (praticiens hospitaliers ; 2 psychologues à mi-temps ; infirmiers, un<br />

temps d’assistante sociale, un cadre de santé, une secrétaire médicale, A.S.H).<br />

L’objectif global du dispositif est l’amélioration de la réponse cohérente apportée à l’usager (24h/24)<br />

: un accès immédiat, aux soins facilité, la notion d’urgence psychiatrique prise en compte, et l’accueil<br />

global du patient amélioré.<br />

Meilleure coordination des soins dans le cadre du parcours du patient en lien avec les<br />

partenaires.<br />

Évaluation du risque suicidaire, en lien avec le coordonnateur territorial.<br />

Suivi mensuel de l’activité des structures (nombre de sorties évitant les hospitalisations, taux<br />

d’occupation de l’unité de crise, D.M.S., file active).<br />

Analyse annuelle des questionnaires de sortie.<br />

Enquêtes en 2013 sur les délais d’attente et sur l’accueil.<br />

S.R.O.S. de psychiatrie et S.R.O.S. urgences ; Prise en charge des suicidants : Conférence régionale<br />

de santé/Programme régional de santé, référentiels ANAES, URCAM,…<br />

Demande des médecins généralistes déplorant la complexité de la sectorisation psychiatrique ;<br />

Visites en 2001 de structures similaires au centre hospitalier Charles Perrens (Bordeaux) le 23 janvier<br />

2001, et au centre hospitalier des Pyrénées (Pau) le 20 décembre 1995 et le 2 février 2001.<br />

156


Localisation<br />

Porteur du dispositif<br />

(institution concernée)<br />

Personne référente<br />

Coordonnées : adresse,<br />

téléphone, courriel<br />

Descriptif du dispositif<br />

Coût<br />

Effectifs du SAISIC<br />

Apports<br />

Hellemmes, Ronchin, Faches-Thumesnil, Lezennes, Lesquin et Mons-en-Baroeul<br />

EPSM Lille Métropole et Association Intercommunale de Santé mentale et Citoyenneté<br />

(AISSMC)<br />

Christelle Lemaire : Manager culturelle - Ève Lagarde : Artiste, plasticienne<br />

Centre Frontière$. 211 rue Roger Salengro. 59260 Hellemmes. 03.20.61.75.57<br />

- Un Service d’Activités, d’Insertion et de Soins dans la Cité (SAISIC) avec des artistes<br />

et sportifs accompagnés d’une équipe soignante acteur d’une politique citoyenne. Les<br />

activités s'organisent dans la cité, les lieux municipaux en mixité avec la population<br />

générale.<br />

Le travail sur l'inclusion sociale est proposé en accompagnement des personnes en<br />

difficultés vers les associations locales.<br />

Un centre d’art situé à Hellemmes qui accueille :<br />

- Une galerie d’art contemporain, pour la promotion de l’art contemporain, crée des<br />

liens entre les artistes et la santé mentale, des expositions organisées par un<br />

commissaire d’exposition, ce lieu est ouvert à l’accueil d’autres partenaires artistiques<br />

pour l’ouverture vers la cité, lieu de questionnement sur la place de l’art dans la société<br />

et comment cette rencontre peut questionner sur les représentations de l’image du<br />

trouble psychique.<br />

- Un atelier de pratiques artistiques pour les usagers de soin, et pour la population<br />

générale, pour les associations en demande d’un lieu, un atelier gravure ouvert.<br />

- Un fonds d’art contemporain, outil de déstigmatisation des personnes ayant des<br />

troubles psychiques, travail de médiation autour des œuvres, et accès à l’art pour tous.<br />

Projets politique de la ville pour les quartiers sensibles.<br />

AISSMC + culture à l’hôpital + SAISIC (CATTP hors les murs)<br />

coût Frontières : 418 878 €<br />

Un éducateur spécialisé, une infirmière, un ergothérapeute, un moniteur éducateur, une<br />

éducatrice sportive, un mi-temps d'artiste, six intervenants vacataires, une manager<br />

culturelle<br />

- Favoriser la participation des artistes de la cité à l’ouverture des services de psychiatrie,<br />

permettre les rencontres entre populations, patients, famille et équipe de santé mentale<br />

par la médiation et l’art.<br />

- Valorisation des capacités, retour à la vie citoyenne, accompagnements au plus près<br />

des personnes suivant leurs désirs et leurs possibilités, travailler ensemble avec l’usager<br />

sur son parcours de rétablissement, travailler sur les représentations de l’image du<br />

trouble psychique pour aider à les changer auprès de la population générale pour<br />

qu’elles ne soient pas dévalorisante et stigmatisantes. Afin que les personnes souffrants<br />

de ces troubles ne souffrent plus du regard de l’autre.<br />

Éléments d’évaluation<br />

du dispositif<br />

Personnes concernées par les activités thérapeutiques : 316 personnes en 2014<br />

Personnes participantes aux expositions : 600/an,<br />

Personnes sensibilisées au fonds d’art contemporains et ateliers dans les écoles :<br />

1000/an.<br />

157


Localisation<br />

 déterminer<br />

Porteur du dispositif Mouvement pour une société inclusive – Association loi 1901<br />

Personne référente<br />

Coordonnées :<br />

adresse, téléphone,<br />

courriel<br />

Descriptif du dispositif<br />

Maryvonne Lyazid, Présidente de l’association<br />

8 Rue Descombes, 75017 Paris<br />

Lyazid.maryvonne@orange.fr; 06 47 58 33 90<br />

En complément des gestes mémoriels accomplis par le Président de la République, en<br />

hommage aux patients des hôpitaux psychiatriques morts durant la seconde guerre<br />

mondiale, le groupe de travail rassemblé par l’association (composé notamment des<br />

associations représentatives de personnes en situation de handicap, et des représentants<br />

du secteur de la psychiatrie) souhaite unanimement la création d’un « Centre de<br />

mémoire et de ressources ».<br />

Coût Le coût du travail de préfiguration est estimé à : 150 000 €<br />

Effectifs<br />

Les 4 membres du bureau, un responsable d’ingénierie de projet, un concepteur<br />

scientifique ;<br />

Apports La création de ce centre a une double visée ; il devrait ainsi avoir plusieurs fonctions :<br />

Permettre et encourager le devoir de mémoire :<br />

Un lieu de recherche :<br />

Rassembler, sauvegarder et mettre à disposition l’information historique : effectuer des<br />

recherches et centraliser la documentation ; Organiser des conférences, colloques et<br />

symposiums<br />

Un lieu d’art et de culture :<br />

Créer des supports muséographiques (exposition permanente et itinérante) : mobiliser<br />

toutes les formes de création artistique, telles que la littérature, la peinture, la sculpture,<br />

le cinéma, etc.<br />

Un lieu d’appui pour des gestes mémoriels en région<br />

Impulser, recenser et rediffuser les initiatives mémorielles existantes ; Animer le réseau,<br />

assurer cohérence et complémentarité des initiatives<br />

Un lieu de mise en réseau des initiatives européennes et internationales :<br />

Recenser des initiatives prises par d’autres pays ; Animer un réseau<br />

Éléments d’évaluation du<br />

dispositif<br />

Bibliographie<br />

Consolider le respect des droits fondamentaux :<br />

Créer des kits pédagogiques pour collégiens/lycéens et pour les personnes<br />

accompagnées ou accueillies dans les structures médico-sociales.<br />

Au travers de faits historiques, sensibiliser l’opinion publique aux droits fondamentaux<br />

et à l’exercice d’une citoyenneté pleine et entière des personnes fragilisées par la maladie<br />

et/ou le handicap<br />

Le consensus autour du rapport de préconisation qui devra être validé par le groupe de<br />

pilotage (représentant les différents secteurs concernés par le projet)<br />

Armand Ajzenberg, L’abandon à la mort… de 76 000 fous par le régime de Vichy,<br />

suivi d’André Castelli, Un hôpital psychiatrique sous Vichy (1940-1945),<br />

L’Harmattan, 2012<br />

Max Lafont, L’extermination douce. La cause des fous. 40 000 malades mentaux<br />

morts de faim dans les hôpitaux sous Vichy, 2000<br />

Isabelle Von Bueltzingsloewen, L’hécatombe des fous. La famine dans les<br />

hôpitaux psychiatriques français sous l’Occupation, Aubier, 2007<br />

158


Localisation<br />

Porteur du dispositif<br />

Personne référente<br />

Coordonnées : adresse,<br />

téléphone, courriel<br />

Descriptif du dispositif<br />

Coût<br />

Effectifs<br />

Apports<br />

Éléments d’évaluation du<br />

dispositif<br />

Bibliographie<br />

1, Allée Serr. 33 100 Bordeaux ; 74, rue Georges Bonnac. Bordeaux<br />

11, place des Terres Neuves. 33 Bègles ; 131, avenue Thiers. Bordeaux<br />

Parcours-Formations<br />

Mylène Bordas - Directrice<br />

1, Allée Serr - 33 100 Bordeaux - 05 56 38 63 20<br />

contact@parcours-formations.com<br />

Ces dispositifs doivent permettre à la personne et au prescripteur :<br />

- d’affiner l’appréhension des modes de compensation du handicap en formation et en emploi,<br />

- de favoriser l’ouverture du champ des possibles en termes de pistes professionnelles,<br />

AEP et AEP Renforcé : envisager de nouveaux projets professionnels compatibles avec les<br />

retentissements du handicap en intégrant les solutions de compensation existantes et la réalité<br />

du marché du travail visé<br />

AVPIE : appui à la validation d’un projet professionnel en tenant compte des possibilités de<br />

compensation du handicap, par la mise en situation professionnelle dans le secteur privé ou<br />

public.<br />

1 880 000 € sur 4 ans<br />

360 stagiaires par an<br />

pour le tuteur en entreprise : sensibilisation, information, appui, connaissance,<br />

dédramatisation, regard sur les compétences, le tuteur s’appuie sur un interlocuteur unique dans<br />

notre centre.<br />

pour la personne en situation de handicap : être soutenue, reconnue en tant que personne<br />

compétente et trouver sa place et une autre forme de reconnaissance sociale et professionnelle<br />

au sein de l’entreprise, accéder à la connaissance de son environnement socio-économique, de<br />

ses droits, des interlocuteurs, de l’identification de ses contraintes, se mettre en situation<br />

concrète de travail, se confronter à des contextes nouveaux.<br />

pour l’institution ou autre référent : découvrir d’autres potentialités, capacités, aptitudes,<br />

permettant de poursuivre l’accompagnement autrement.<br />

Évaluation qualitative : en cours de session, à la fin de chaque session, à la fin de la période<br />

d’immersion en entreprise.<br />

Évaluation qualitative et quantitative par le financeur :<br />

Qualitatives<br />

Contrôle de la qualité des prescriptions au regard du cahier des charges<br />

Contrôle de la réalisation des objectifs de la prestation notifiés dans le cahier des charges<br />

Bilan annuel avec le financeur<br />

Quantitatives :<br />

Suivi de la consommation du budget<br />

Analyse des projets travaillés pour les stagiaires<br />

Analyse des abandons en cours de prestation<br />

Suivi à 3 mois des stagiaires.<br />

Castel, Foucault, Chapireau, Durkheim, Castra, Thévenot, Winnicott, Pinel, Prinzhorn, les<br />

rapports de l’UNAFAM, FNAPSY, de parlementaires, d’universitaires, les ASH.<br />

159


Localisation<br />

Porteur du dispositif<br />

Personne référente<br />

Coordonnées : adresse,<br />

téléphone, courriel<br />

Descriptif du dispositif<br />

Coût<br />

Marseille 14ème – 15 impasse des Marronniers<br />

Association AFAH (association pour les foyers et ateliers des handicapés)<br />

Nadine Étienne, directrice générale<br />

Nadine Étienne. AFAH. 15, impasse des Marronniers – CS 70376<br />

13331 Marseille cedex 14. Tél. : 04 91 11 42 81. Courriel : nadine.etienne@afah.fr<br />

Mutualisation de la plate-forme technique des centres PHOCEE/ESAT pour un parcours plus<br />

fluide des personnes en difficulté psychique et augmentation de la file active, en conservant les<br />

entrées directes en provenance du secteur psychiatrique.<br />

Un dispositif passerelle de mise en situation de travail. Pour cela, il est nécessaire d’assouplir les<br />

modes d’admission, de créer des modes d’entrée avec une notification unique « PHOCEE » et<br />

une durée modulable.<br />

Pas d’augmentation du budget dans un 1er temps. 360 000 € si on veut doubler la file active<br />

Effectifs<br />

Apports<br />

Éléments d’évaluation du<br />

dispositif<br />

Plateau technique actuel du centre PHOCEE/ESAT : 55 ETP<br />

Domaine médical : psychiatre, médecin du travail, médecins de médecine physique et<br />

réadaptation.<br />

Domaine psychologique : neuropsychologues, psychologues cognitivistes, psychologues du<br />

travail, psychologues cliniciens.<br />

Domaine paramédical : infirmiers, ergothérapeutes, orthophoniste, kinésithérapeutes,<br />

psychomotricien, ergonomes.<br />

Domaine socio-éducatif : assistants sociaux, éducateurs spécialisés, aide médico psychologique,<br />

surveillant d’internat, éducatrice sportive, animateurs socio-éducatifs.<br />

Domaine technique : chargés de relations entreprises, documentalistes, moniteurs d’ateliers,<br />

coordinateur prévention-sécurité, directeur production.<br />

Augmentation du nombre de personnes reçues et création d’une file active au lieu de places<br />

fixes, sur une durée fixe : dans un premier temps, 134 personnes reçues sur l’année au lieu de<br />

99 actuellement. Dans un second temps, en fonction des moyens attribués, file active multipliée<br />

par deux.<br />

Originalité d’une période de transition en ESAT pour un essai socioprofessionnel, à la sortie du<br />

secteur sanitaire et en amont d’une orientation professionnelle par la CDAPH : accueil en<br />

entrée directe par convention avec les secteurs.<br />

Mise en situation de travail pour réamorcer les habiletés professionnelles élargies, avec<br />

immersion sur des sites d’activités…<br />

Evaluation socioprofessionnelle plus complète (plateau technique au service de la personne) ne<br />

dépendant plus de l’agrément donné à chaque section (ESAT, CRP, centre de pré-orientation)<br />

et adaptée à la fatigabilité et au projet de chaque personne reçue (temps partiel, séquentiel<br />

possible, sur une période modulable, plus longue : 2 à 3 ans). Avec un soutien psychologique<br />

renforcé, des ateliers de préparation à l’emploi, une évaluation interdisciplinaire…<br />

Nombre de personnes reçues/ file active<br />

Nombre de personnes ayant trouvé du travail en entreprise protégée ou en milieu ordinaire<br />

Questionnaire de satisfaction<br />

Conventions avec le secteur sanitaire<br />

160


Localisation Perpignan (66000)<br />

Porteur du dispositif<br />

Personne référente<br />

Coordonnées :<br />

adresse, téléphone, courriel<br />

Centre hospitalier de Thuir / Commune de Perpignan<br />

Dr Albert Boxus (médecin chef de service du secteur centre)<br />

Philippe Banyols (directeur du centre hospitalier)<br />

Centre Hospitalier de Thuir - Direction Générale<br />

Avenue du Roussillon - BP 22<br />

66301 Thuir cedex 1<br />

Tel : 04 68 84 67 00 – Fax : 04 68 84 66 01<br />

direction.generale@ch-thuir.fr<br />

Descriptif du dispositif Emanation du conseil local de santé mentale, la cellule réunit différents acteurs de terrain :<br />

SAMU, police nationale et municipale, service habitat indigne de la Direction Hygiène et Santé<br />

de la ville de Perpignan, le CCAS, le SDIS, l’UDAF, l’ordre des médecins et les associations<br />

d’usagers, la justice et l’équipe médicale et soignante du secteur de psychiatrie générale adulte<br />

prenant en charge la ville de Perpignan.<br />

Coût<br />

Effectifs<br />

Pour le centre hospitalier de Thuir, présence d’un médecin psychiatre, d’un infirmier et d’un<br />

directeur aux différentes réunions.<br />

Pour le centre hospitalier de Thuir, présence d’un médecin psychiatre, d’un infirmier et d’un<br />

directeur aux différentes réunions.<br />

Apports Cette cellule a plusieurs objectifs :<br />

Réduire les hospitalisations sans consentement issus de la ville de Perpignan<br />

Elaborer une analyse précise des situations complexes à travers leurs différentes dimensions<br />

(sociales, sanitaires, habitat,…)<br />

Identifier les éventuelles sources de clivage sur les prises en charge<br />

Préconiser un plan de prise en charge.<br />

Éléments d’évaluation du<br />

dispositif<br />

En complément de ce dispositif une équipe mobile de psychiatrie rattachée au centre hospitalier<br />

de Thuir a été créée à Perpignan notamment pour :<br />

Anticiper les situations critiques,<br />

Réaliser des évaluations psychiatriques à la demande des partenaires et/ou de l’entourage,<br />

Favoriser les relations interprofessionnelles sur le réseau sanitaire, social, judiciaire,<br />

Sensibiliser les partenaires au champ d’action de la psychiatrie<br />

Nombre de cas abordés en cellule<br />

Diminution des hospitalisations sans consentement<br />

Interventions consécutives des services de psychiatrie<br />

Amélioration de la prise en charge des patients notamment les perdus de vue<br />

Impact sur la déstigmatisation des prises en charge en psychiatrie<br />

161


Localisation<br />

Porteur du dispositif<br />

(institution concernée)<br />

Personne référente<br />

Coordonnées : adresse,<br />

téléphone, courriel<br />

Descriptif du dispositif<br />

Maillage départemental à Figeac, Saint-Céré, Gramat, Cahors et Gourdon.<br />

Institut Camille Miret<br />

Centre Hospitalier Jean-Pierre Falret<br />

Le Bourg - 46 120 Leyme<br />

Dr Jacques Olivier, Médecin-chef de Pôle de Gérontopsychiatrie<br />

Centre Hospitalier Jean-Pierre Falret<br />

Le Bourg - 46 120 Leyme<br />

Tél : 05.65.10.20.00 ; jacques.olivier@icm46.org<br />

Il s’agit d’une équipe soignante départementale spécialisée en gérontopsychiatrie assurant<br />

l’évaluation et l’accompagnement, au domicile ou sur les lieux de vie (soit plus d’une<br />

quarantaine d’établissements), des personnes âgées présentant des troubles cognitifs, en zone<br />

rurale.<br />

Des consultations de gérontopsychiatrie sont également proposées.<br />

Coût 1 360 300 €<br />

Effectifs Effectif total : 19 ETP :<br />

Saint-Céré : 3,80 ETP<br />

Figeac : 5,20 ETP<br />

Gramat : 3,40 ETP<br />

Cahors : 3,80 ETP<br />

Gourdon : 3 ETP<br />

Apports<br />

Éléments d’évaluation du<br />

dispositif<br />

réactivité<br />

prévention des hospitalisations<br />

aide au maintien à domicile<br />

soutien des aidants familiaux ou des équipes de soins<br />

travail en collaboration avec le réseau des intervenants sanitaires<br />

médico-sociaux et sociaux autour de la personne âgée<br />

rapport d’activité annuel<br />

évaluation informelle de la satisfaction des partenaires<br />

162


Localisation<br />

Porteur du dispositif<br />

Personne référente<br />

Coordonnées : adresse,<br />

téléphone, courriel<br />

Besançon<br />

Les Invités au Festin<br />

Dr Marie Noëlle Besançon<br />

La Maison des Sources. 10, rue de la Cassotte. 25 000 Besançon. Tél : 03 81 88 90 30.<br />

secretariat@lesinvitesaufestin.fr ; web : www.lesinvitesaufestin.fr; et : www.iaf-reseau.com<br />

Descriptif du dispositif Réalisations : Lieux :<br />

1 - A Besançon, sur un même site La Maison des Sources créée en mars 1999 :<br />

- Un lieu d’accueil en journée (100 personnes – statut de GEM depuis 2006 parrainé par les<br />

IAF, offrant 40 activités de tous ordres) ; - Un lieu d’activités et de responsabilisation (secteur<br />

ESS) : friperie, buvette sans alcool, multimédia.<br />

- Un lieu de vie (statut de maison relais), de 13 places, « Les Capucines ».<br />

2 - A Pouilley les Vignes, près de Besançon (5 km). : un 2ème lieu de vie, la maison relais « La<br />

Lanterne », (2009), de 14 places.<br />

3 - Un Samsah (service d’accompagnement) de 35 places (suivi de 50 personnes), (janvier 2014),<br />

à Besançon ;<br />

4 - IAF réseau, un réseau de développement du concept des IAF (mars 2007), afin d’essaimer ce<br />

modèle. 15 associations sont rattachées au réseau, en France, Belgique et au Rwanda. Il y a 900<br />

membres associatifs, dont 275 bénévoles, 500 participants (usagers), 100 résidents, 50 salariés.<br />

Réalisations : 10 maisons, 3 permis de construire attribués, 4 copils, 6 GEM, 4 accueils en<br />

journée, 1 accueil le dimanche, 1 école et 1 ferme pédagogique. 170 places créées d’ici 2017.<br />

Coût<br />

Effectifs<br />

55,80 €/jour/résident<br />

IAF : 277 membres associatifs, dont 100 participants, 80 bénévoles ; 23 salariés (17,5 ETP),<br />

dont 7 participants-salariés.<br />

Apports Le concept innovant des IAF présente comme point forts :<br />

- Une action sociétale, avec l’apport de l’engagement des bénévoles, une approche globale avec<br />

un travail sur les 3 niveaux du lien social, et humaniste des personnes, considérées comme<br />

citoyennes et non comme malades.<br />

- L’utilisation du concept du rétablissement et d’empowerment<br />

- Les résultats en prouvent l’efficacité, tant au niveau qualitatif que quantitatif<br />

- Au total : action qui, à l’inverse de la situation actuelle (hôpitaux psychiatriques au centre du<br />

dispositif des soins) : -inclut, dé stigmatise, change le regard ; -est efficace : un réel travail est<br />

mené, avec des résultats objectifs ; -coûte moins cher.<br />

Éléments d’évaluation du<br />

dispositif<br />

- Economie réalisée sur un an : 2000 journées d’hospitalisation sur 1er lieu d’accueil et de vie ; -<br />

SROI (Social Return on Investment) : 2,10 (2,10 € pour 1 € investi)<br />

- Baisse des traitements médicamenteux ; - Mesure de progression de l’autonomie (bilan initial,<br />

bilans intermédiaires)<br />

Bibliographie Trois ouvrages de Marie Noëlle Besançon, aux éditions Editions de l’Atelier :<br />

- « On dit qu’ils sont fous et je vis avec eux », 2006, 4ème réédition 2015<br />

- « Arrêtons de marcher sur la tête, pour une psychiatrie citoyenne », avec Bernard Jolivet,<br />

2009<br />

- « Les soins en psychiatrie, une affaire citoyenne », avec Bernard Jolivet, 2011.<br />

163


Localisation<br />

Porteur du dispositif<br />

Personne référente<br />

Coordonnées :<br />

adresse, téléphone, courriel<br />

Descriptif du dispositif<br />

Coût<br />

Effectifs<br />

Apports<br />

Éléments d’évaluation du<br />

dispositif<br />

Phare. 3, rue de Segure. 64000 Pau<br />

Centre hospitalier des Pyrénées (CHP) 64 000 Pau. OGFA<br />

Dr Olga Junca, Dr Pierre Godart, pôle 2 CHP de Pau.<br />

M. Denis Dupont, OGFA.<br />

Denis Dupont : OGFA, 4 avenue Henri IV Jurançon 64110. denis.dupont@ogfa.net – Tél : 05<br />

59 06 15 32<br />

Dr Olga Junca, CHP, 29, av. Gal Leclerc 64039 Pau cedex. olga.junca-jimenez@chpyr.fr ; Tél :<br />

05 59 80 93 03.<br />

Dr Pierre Godart, CHP, 29, av. Gal Leclerc 64039 Pau cedex. pierre.godart@chpyr.fr ; Tél : 05<br />

59 80 90 00<br />

Mise en place d'une équipe de soins psychiatriques au sein d'un centre d'accueil pour les<br />

personnes en situation de précarité (café, douche, laverie etc.) géré par un service social (OGFA)<br />

pour un accès rapide aux soins psychiatriques.<br />

Participation à la réflexion commune entre le CCAS, OGFA, la Croix-Rouge et tout autre service<br />

intervenant auprès des personnes en situation de précarité.<br />

Interventions dans trois CHRS : pour les adultes, pour les couples avec enfants et pour les jeunes<br />

en situation de précarité, chaque jour aux côtés des travailleurs sociaux.<br />

270 000 € : 150 000 € de crédits spécifiques PASS, 120 000 € en redéploiement (à l'occasion de la<br />

fermeture d'une unité de soins).<br />

0,5 ETP médecin psychiatre, 3 infirmiers<br />

Problématique initiale : de plus en plus de personnes à la rue ou dans des habitats précaires<br />

présentent des troubles psychiques ou des troubles de la personnalité.<br />

La réponse des acteurs ne sont pas toujours adéquates. Les hospitalisations sont réalisées sous<br />

contrainte, sans préparation et en conséquence sont de longue durée.<br />

Résultats de la mise en place de cette équipe :<br />

Toutes les personnes présentant des troubles psychiques ou de la personnalité sont rencontrées<br />

par les personnels de la PASS en santé mentale dans un délai très court.<br />

L'évaluation des besoins de la personne est réalisée conjointement par les travailleurs sociaux et<br />

des soignants. Les réponses sont le plus souvent ambulatoires. Les hospitalisations sont le plus<br />

souvent préparées. Leur durée est limitée et adaptée. La sortie est organisée. Les travailleurs<br />

sociaux sont plus efficaces car ils travaillent en plus grande sérénité.<br />

Les relations entre le CHP et l'ensemble des acteurs sociaux sont apaisées.<br />

Rencontre entre la direction de l'OGFA et responsables du pôle 2 du CHP chaque mois. Le<br />

nombre de patients hospitalisés a diminué. Il n'y a plus de patients en situation de précarité<br />

hospitalisés de façon définitive au centre hospitalier des Pyrénées.<br />

Les réponses en santé mentale sont plus rapides.<br />

Bibliographie Première journée des PASS en santé mentale, DGOS, 2 décembre 2013<br />

164


Localisation<br />

Territoire desservi par le centre hospitalier des Pyrénées<br />

Porteur du dispositif CHP/ ADAPEI 64/ PEP 64<br />

Personne référente<br />

Coordonnées :<br />

adresse, téléphone, courriel<br />

Dr Pierre Godart, chef du pôle 2 CHP à Pau.<br />

M. Jérôme Chartier, directeur du SIFA ADAPEI Pau<br />

Dr Pierre Godart, CHP, 29, av. Gal Leclerc 64039 Pau cedex pierre.godart@chpyr.fr 05 59 80 90<br />

00<br />

M. Jérôme Chartier, SIFA, Centre Mercure, 2, avenue de l’université 64000 Pau Chartier@adapeisifa.org<br />

05 59 14 31 91<br />

Descriptif du dispositif Ce dispositif permet l'insertion par le travail de personnes en situation de handicap psychique (11<br />

places) et la prévention des décompensations dans les ESAT.<br />

Les personnes qui sont intégrées dans le dispositif sont :<br />

des personnes en situation de handicap psychique suivies dans des hôpitaux de jour, des CATTP<br />

ou en ambulatoire ;<br />

des personnes travaillant en ESAT et en grande difficulté sur le plan psychiatrique ;<br />

Ces personnes travaillent à temps partiel en ESAT et sont suivies dans une structure alternative à<br />

l'hospitalisation. Chaque mois, dans le cadre d’une réunion conjointe associant les moniteurs et le<br />

personnel médico-social de l'ESAT avec les référents du CHP, les progrès sont évalués. La prise<br />

en charge est prévue pour deux ans maximum.<br />

Coût<br />

Pas de coût car le dispositif est intégré dans le travail des personnels de l'ESAT ou des services de<br />

soins.<br />

Effectifs<br />

Il n'y a pas d'effectif défini car tous les encadrantes des ESAT et les personnels des hôpitaux de<br />

jour ou des CATTP du centre hospitalier des Pyrénées sont susceptibles d'être mobilisés.<br />

Apports Problématique initiale :<br />

Les personnes en situation de handicap psychique n'avaient pas d'accès aux ESAT soient parce<br />

qu’elles suscitaient une certaine réticence, soit parce qu’elles ne pouvaient s'y adapter.<br />

Un certain nombre d'ouvriers d'ESAT présentant des troubles psychiatriques n'avaient accès aux<br />

soins hospitaliers que tardivement, pour des hospitalisations trop longues, voire des<br />

hospitalisations sans retour.<br />

Apports réciproques pour les participants :<br />

Accès réel au travail protégé pour les personnes en situation de handicap psychique (une<br />

trentaine d'embauches en 10 ans) dans 6 ESAT ; Accès à des soins rapides pour les travailleurs<br />

d'ESAT permettant une diminution de la durée moyenne de séjour ;<br />

Ouverture à la problématique des partenaires que ce soit pour les soignants ou pour le médicosocial<br />

; Formation réciproque à la problématique psychiatrique et à celle du handicap ; Trajectoire<br />

d'accompagnement où chaque acteur est à sa place.<br />

Éléments d’évaluation du<br />

dispositif<br />

Bilan semestriel par les responsables du CHP et les établissements accueillant des personnes en<br />

situation de handicap psychique demandant des soins pour leurs usagers.<br />

Bilan annuel avec l’ARS. Résultats : environ 120 personnes ont été concernées sur les 10<br />

dernières années. Chaque personne en situation de handicap psychique prise en charge au CHP<br />

souhaitant travailler en ESAT et le pouvant a intégré le dispositif avec un délai d'attente<br />

raisonnable. Les tensions existantes entre les acteurs des soins et de l'accompagnement social ont<br />

été considérablement atténuées. Il existe à présent une habitude de travail en commun sur le<br />

territoire de santé. Cela permettra de mettre en place un groupement de coopération sanitaire<br />

dans des conditions favorables.<br />

Bibliographie Pratiques en santé mentale année 2013, N°1<br />

165


Localisation<br />

Territoire de santé 1 de l'Alsace (Nord du Bas-Rhin). Secteur de pédopsychiatrie IO2<br />

Porteur du dispositif<br />

Personne référente<br />

Coordonnées : adresse,<br />

téléphone, courriel<br />

Descriptif du dispositif<br />

EPSAN Pôle de pédopsychiatrie I02. 67170 Brumath.<br />

Docteur Edmond Perrier<br />

Docteur Edmond Perrier : 06.76.09.92.21 - Secrétariat : 03.88.64.61.09<br />

edmond.perrier@ch-epsan.fr<br />

Une équipe pluriprofessionnelle dédiée aux adolescents pour la prévention, les soins et les suivis<br />

des adolescents jusqu'à 18 ans (voir au-delà si lycéen) et 21 ans pour des contrats jeunes<br />

majeurs ou des bénéficiaire de l'amendement Creton.<br />

Consultations thérapeutiques et psychothérapie en CMP, liaisons en pédiatrie (CHG) et<br />

participation aux unités de médecine de l'adolescent, soins psychothérapiques à domicile<br />

(SPAD), groupes thérapeutiques (CATTP) et séances d'hôpital de jour, coordination avec les<br />

partenaires (parents, institutions médico-sociales, éducation nationale et médecine scolaire,<br />

justice…), formations.<br />

Coût<br />

Effectifs<br />

Apports<br />

Éléments d’évaluation<br />

du dispositif<br />

Bibliographie<br />

Utilisation des CMP et antennes CMP du secteur, 1 véhicule…<br />

5,5 ETP (infirmiers et éducateurs spécialisés), 0,5 cadre de santé, 1 ETP pédopsychiatre (réparti<br />

sur plusieurs médecins) avec un référent identifié pour la structure.<br />

Répondre aux demandes de soins des 11-18 ans et surtout des plus de 16 ans qui étaient dans<br />

l'entre deux ado-adulte.<br />

Porter les soins aux domiciles d'adolescents qui ne viennent pas consulter et intervenir en tiers<br />

auprès des familles en grande souffrance au domicile (SPAD).<br />

Groupes thérapeutiques tenant compte des horaires scolaires.<br />

Petite équipe motivée qui s'est fait connaître auprès de tous nos partenaires. Bien identifiée,<br />

l'équipe est maintenant facilement sollicitée.<br />

Disponibilité pour répondre en urgence aux difficultés des partenaires, des familles et des<br />

adolescents (complétée par les liens avec la pédiatrie pour les urgences).<br />

Partenariat important avec les services de la PJJ et de l'ASE dans le cadre des adolescents<br />

particulièrement difficile.<br />

Connaissance des réseaux, coordination et maillage du territoire avec les lieux de consultations<br />

et de soins.<br />

Renfort ponctuel et soutient aux équipes de pédiatrie par des interventions à l'hôpital général.<br />

Augmentation de la file active des adolescents de 11-18 ans.<br />

Nombre de conventions de partenariat. Réunions institutionnelles avec les partenaires (bilan,<br />

situations, fonctionnement commun).<br />

Interventions de l'équipe de <strong>LA</strong>CAAN aux journées de Saint-Alban et de Brumath.<br />

166


Localisation<br />

Porteur du dispositif<br />

(institution concernée)<br />

Personne référente<br />

Coordonnées : adresse,<br />

téléphone, courriel<br />

Descriptif du dispositif<br />

Ile-de-France (IDF)<br />

Centre hospitalier Sainte Anne ; établissement de santé Maison Blanche, Centre hospitalier Henri Ey,<br />

MGEN Rueil Malmaison, CHI Clermont de l’Oise.<br />

Mme Dominique Willard.<br />

Service Hospitalo-Universitaire - 7 rue Cabanis - CHSA 75014 Paris<br />

Tel : 01 45 65 74 35 - d.willard@ch-sainte-anne.fr<br />

Regroupement des équipes animant Profamille en IDF : actuellement 5 équipes.<br />

Le programme Profamille est nécessairement une offre qui doit être<br />

trans-sectorielle. Il permet de recruter de nouvelles équipes, la mutualisation de la communication,<br />

d’organiser le recrutement et l’offre ; une visibilité plus grande pour les autorités de santé ; une visibilité et<br />

de la cohérence pour les familles ; une offre intéressante pour les participants.<br />

Coût Coût d’un cycle de 18 séances : 23.140 €<br />

Effectifs<br />

Apports<br />

Éléments d’évaluation<br />

du dispositif<br />

Environ 2 500 € par participant pour les 2 modules<br />

1 groupe correspond à 2 mi-temps d’animateurs<br />

2 animateurs par groupe de psychoéducation (psychologue, psychiatre, infirmier…)<br />

Un intérêt d’efficacité des soins, et d’amélioration de la qualité de vie des malades et des aidants<br />

familiaux. La psychoéducation des familles des malades est l’approche qui, avec le traitement<br />

médicamenteux, a le plus fort niveau d’efficacité montré.<br />

Des méta-analyses récentes montrent un taux de rechute divisé par 2 les années suivantes lorsqu’une prise<br />

en charge psychoéducative est proposée aux familles.<br />

Le niveau d’émotions exprimées des familles est le deuxième facteur de rechute des patients. Pro-famille a<br />

justement comme objectif de réduire le fardeau émotionnel pour réduire ses conséquences néfastes sur la<br />

santé des participants.<br />

Un intérêt sociétal qui permet une lutte plus efficace contre la stigmatisation<br />

Un classeur d’assurance qualité permet une traçabilité du respect des procédures du programme et des<br />

outils d’évaluation utilisés avant le début, au début, à la fin et jusque 2 ans après la fin du programme, sous<br />

formes d’auto-questionnaires des participants permet d’évaluer leur connaissances acquises, leur état de<br />

santé physique et psychologique, leurs savoir-faire et l’état de santé psychologique du malade. On évalue<br />

l’efficacité par des questionnaires à différents temps (avant, pendant, à 1 an et à 2 ans) :<br />

Préjugés et connaissances (modifications des croyances)<br />

Savoir-faire face (coping et questionnaire au malade)<br />

L’état du malade (autonomie, durée d’hospitalisation…)<br />

Le fardeau émotionnel (CES-D, échelle de croyances défensives)<br />

La santé somatique des participants<br />

la satisfaction<br />

Bibliographie<br />

Y. Hodé. Psychoeducation of patients and their family members during episode psychosis.<br />

Encephale. 2013 Sep ; 39 Suppl 2 : S110-4.<br />

Y. Hodé / Prise en charge des familles de patients schizophrènes Annales Médico-Psychologiques<br />

169 (2011) 196–199.<br />

X. Amador, Comment faire accepter son traitement au malade Schizophrénies et troubles<br />

bipolaires Collection Savoir-Faire Psy. Editions Retz (2007). F. Petitjean (2010). Les effets de la<br />

psychoéducation, annales médico-psychologiques, 2011.<br />

167


(Nota Bene : la structure réunit les qualités requises pour une telle dénomination, mais n’en a pas pour<br />

l’instant le label).<br />

Localisation<br />

Porteur du dispositif<br />

(institution concernée)<br />

Personne référente<br />

Coordonnées :<br />

adresse, téléphone, courriel<br />

Descriptif du dispositif<br />

Coût<br />

Effectifs<br />

Apports<br />

Éléments d’évaluation<br />

du dispositif<br />

Bibliographie<br />

Hôpitaux universitaires Paris Ouest (groupe hôpital européen Georges Pompidou, Hôpital<br />

Corentin Celton, hôpital Vaugirard).<br />

Assistance publique-hôpitaux de Paris et université Paris Descartes, pôle psychiatrie et<br />

addictions, service de psychiatrie de l’adulte et du sujet âgé.<br />

Pr Silla M Consoli, PUPH, ex-chef de service de la structure, à la retraite à partir du 31 août<br />

2015. Successeur : Dr Cédric Lemogne, MCUPH.<br />

Unité fonctionnelle de psychologie et psychiatrie de liaison et d’urgences, HEGP, 20, Rue<br />

Leblanc, 75908 Paris cedex 15 - Tél : 01 56 09 33 71<br />

silla.consoli@aphp.fr et cedric.lemogne@aphp.fr<br />

Equipe pluridisciplinaire coordonnée de psychiatrie de liaison intervenant sur l’ensemble du<br />

groupe hospitalier, dans tous les services de médecine ou de chirurgie tous les jours de la<br />

semaine aux heures ouvrables (nuits et week-end également couverts par le recours possible aux<br />

psychiatres de garde du site).<br />

Par convention, la structure intervient également en milieu adulte sur Necker-Enfants malades.<br />

L’expertise de plusieurs membres de l’équipe est mise à profit par des demandes d’évaluation<br />

en provenance d’autres hôpitaux ou structures médico-sociales de la région parisienne (greffes,<br />

cancer, troubles fonctionnels…). La souplesse du dispositif permet de répondre à un ensemble<br />

de besoins (intervention en urgence, évaluations systématiques programmées, participation aux<br />

réunions de concertation pluridisciplinaire, éducation thérapeutique, soutien aux équipes<br />

soignantes, diverses actions de formation et d’enseignement spécifiques dans le domaine).<br />

Le coût en ressources humaines est pour l’instant incomplètement compensé par la répartition<br />

de la dotation annuelle financière globale en psychiatrie.<br />

7,7 ETP en personnel médical, dont un titulaire et un contractuel universitaires, + 3 internes en<br />

DES de psychiatrie, 13 ETP de psychologues cliniciens et 3 secrétaires.<br />

Offre de soins complète en psychiatrie de liaison et psychosomatique, doublée d’une<br />

implication scientifique et pédagogique soutenue. Services rendus aux patients, à leur entourage<br />

(prise en charge des proches), aux équipes soignantes et aux professionnels de santé en<br />

formation.<br />

Quantification de l’activité annuelle (environ 16 000 interventions au lit du malade ou<br />

consultations externes/an).<br />

Raccourcissement potentiel de la durée moyenne de séjour pour les patients « complexes » ayant<br />

fait l’objet d’une prise en charge multidisciplinaire.<br />

Valorisation de l’activité par un codage systématique en PMSI-psy et possibilité d’intégrer les<br />

diagnostics ayant un effet sur le niveau des groupes homogènes de séjour lors des résumés de<br />

sortie du PMSI-MCO.<br />

Activité soutenue de publications (scores SIGAPS).<br />

Caractère formateur pour les internes en psychiatrie de la région Ile de France. Inscription aux<br />

diplômes universitaires et inter-universitaires organisés par la structure.<br />

Consoli SM. La psychiatrie de liaison. Quelle actualité, quelles perspectives ?, Ann Méd<br />

Psychol 2010 ; 168:198-204 ; Desan PH et al., Proactive Psychiatric Consultation Services<br />

Reduce Length of Stay for Admissions to an Inpatient Medical Team, Psychosomatics<br />

2011 ; 52:513-520 ; Stiefel F et al., Effects of a Multifaceted Psychiatric Intervention<br />

Targeted for the Complex Medically Ill: A Randomized Controlled Trial, Psychother<br />

Psychosom 2008 ; 77:247-256 ; Van der Feltz-Cornelis CM et al., Effect of psychiatric<br />

consultation models in primary care. A systematic review and meta-analysis of randomized<br />

clinical trials, Journal of Psychosomatic Research, 2010 ; 68:521-533 ; Yrondi A et al.,<br />

Impact économique de la psychiatrie de liaison dans un CHU français, L’Encéphale doi<br />

:10.1016/j.encep.2014.10.015<br />

168


Localisation<br />

Porteur du dispositif<br />

Personne référente<br />

Coordonnées : adresse,<br />

téléphone, courriel<br />

Multicentrique<br />

Association Francophone de Remédiation Cognitive (AFRC)<br />

Pr Nicolas Franck<br />

Centre ressource de réhabilitation psychosociale et de remédiation cognitive, CH Le Vinatier, 4<br />

rue Jean Sarrazin 69008 Lyon. 04 26 73 85 31 / 04 26 73 85 33. nicolas.franck@ch-le-vinatier.fr<br />

Descriptif du dispositif<br />

Les structures psychiatriques ayant une offre de soin de remédiation cognitive se sont<br />

regroupées au sein du réseau de remédiation cognitive (porté par l’association francophone de<br />

remédiation cognitive – AFRC). Il s’agit d’un réseau de soins, dont la structure référente est le<br />

centre ressource de réhabilitation psychosociale et de remédiation cognitive du centre<br />

hospitalier Le Vinatier, placé sous la responsabilité du Professeur Nicolas Franck. Le réseau de<br />

remédiation cognitive rassemble une trentaine de structures spécialisées sur le territoire français<br />

(www.remediation-cognitive.org).<br />

Coût<br />

Effectifs<br />

Apports<br />

Subvention annuelle de la DGS pour la réunion annuelle du réseau.<br />

Ceux des structures de remédiation cognitive impliquées.<br />

Il serait intéressant que des temps de secrétariat-comptabilité et de gestion de projets puissent<br />

être dévolus spécifiquement aux actions de coordination nationale du réseau.<br />

La remédiation cognitive regroupe des techniques de prise en charge qui ont fait l’objet de<br />

nombreux travaux scientifiques et sont susceptibles d’améliorer le pronostic, entre autres, des<br />

personnes souffrant de troubles psychotiques. De nombreux professionnels de santé français<br />

ont été formés à ces techniques durant les dernières années, ce qui a permis leur implantation<br />

dans des structures existantes ou la création de structures spécifiquement consacrées à leur<br />

utilisation. Au-delà de la formation des professionnels à la pratique de ces outils de soins, il<br />

existe un enjeu d’homogénéisation des pratiques de prise en charge et d’articulation des<br />

différentes structures spécialisées de remédiation cognitive et de réhabilitation.<br />

Ce besoin justifie la rencontre et la concertation des professionnels impliqués au sein de la<br />

réunion annuelle du réseau. Ce réseau favorise par ailleurs la mise en œuvre de la recherche<br />

clinique (en particulier d’essais cliniques consacrés aux effets thérapeutiques de la remédiation<br />

cognitive).<br />

Éléments d’évaluation<br />

du dispositif<br />

Bibliographie<br />

Nombre de structures appartenant au réseau<br />

Nombre de professionnels participant à la journée annuelle du réseau<br />

Nombre d’essais cliniques consacrés à la remédiation cognitive<br />

Demily C, Franck N. Schizophrénie : diagnostic et prise en charge. Elsevier-Masson,<br />

Paris, 2013 ; Franck N. La schizophrénie. Odile Jacob, Paris, 2006 ; Franck N.<br />

Remédiation cognitive. Elsevier-Masson, Paris, 2012 ; Franck N. Entrainez et préservez<br />

votre cerveau. Odile Jacob, Paris, 2013 ; Franck N. Cognition sociale et schizophrénie.<br />

Elsevier-Masson, Paris, 2014 ; Franck N. Remédiation cognitive dans la schizophrénie.<br />

EMC-Psychiatrie 2014 ; 37-820-A-55 ; Franck N., Fromager F., Thibaut F. Prescrire les<br />

antipsychotiques. Elsevier-Masson, Paris, 2015.<br />

169


Localisation<br />

Porteur du dispositif<br />

Personne référente<br />

Coordonnées :<br />

adresse, téléphone, courriel<br />

Descriptif du dispositif<br />

Coût<br />

Effectifs<br />

Apports<br />

Centre de formation du centre hospitalier des Pyrénées (INFOPSY)<br />

Associations SMPA (santé mentale Pays de l'Adour)<br />

Dr Pierre Godart – Mme Francine Gratiollet<br />

Dr Pierre Godart, CHP, 29, av. Gal Leclerc 64039 Pau cedex. pierre.godart@chpyr.fr ; Tél : 05<br />

59 80 90 00.<br />

Mme Francine Gratiollet, OGFA, 4 avenue Henri IV 64110 Jurançon.<br />

francine.gratiollet@ogfa.fr ; Tél : 05 59 06 15 32.<br />

Travail en commun depuis 2010 de travailleurs du champ social ou des soignants autour de<br />

situations cliniques rencontrées dans les pratiques communes.<br />

Les professionnels concernés sont des éducateurs, des infirmiers, des assistantes sociales, des<br />

mandataires judiciaires, des psychologues et des psychiatres.<br />

Tous les deux mois, une trentaine de personnes sont réunies et échangent à partir d'un travail<br />

réalisé par des personnels de différentes structures sur un thème décidé à l'avance. Les<br />

situations abordées sont celles posant le plus de problèmes à chacun : les limites des<br />

interventions, l'intérêt des interventions croisées, le désarroi des professionnels face à la<br />

complexité de certaines situations.<br />

Aucun (ce travail est mené sur le temps de travail ou le temps personnel des acteurs).<br />

40 à 60 personnes sont investies sur une année.<br />

Problématique initiale : il y avait une grande ignorance respective des problématiques des<br />

partenaires et une inefficacité devant les situations complexes.<br />

Les patients adressaient leurs problématiques sociales aux personnels de soins et inversement<br />

leurs problématiques de santé aux travailleurs sociaux.<br />

Les psychiatres étaient peu au fait de l'évolution de la clinique liée aux pertes des liens et à la<br />

précarisation.<br />

Apports : co-construction d'un référentiel socio-psychiatrique face à des problématiques<br />

communes vues sous différents angles.<br />

Connaissance et reconnaissance des acteurs et du rôle ou des limites de chacun.<br />

Prise en charge des situations complexes de meilleure qualité.<br />

La trajectoire des personnes est plus adaptée à leurs besoins.<br />

Éléments d’évaluation<br />

du dispositif<br />

L’évaluation est réalisée chaque année par les promoteurs (CHP, OGFA, AJIR ESCALE,<br />

l’Estanguet, CCAS, Mission locale) et par les participants.<br />

Les résultats sont très positifs et il existe une réelle appétence pour continuer.<br />

Il n'y a pas de problème pour recruter de nouveaux participants.<br />

Il y a beaucoup moins de tension entre les divers partenaires de la ville de Pau.<br />

Bibliographie Pratique en santé mentale n° 1 année 2014, journées des croix marines, Caen 2013<br />

170


Localisation Paris – Département 75<br />

Porteur du dispositif<br />

(institution concernée)<br />

Membres de la CHT : centre hospitalier Sainte-Anne, établissement public de santé Maison<br />

Blanche, groupe public de santé Perray-Vaucluse<br />

Etablissements associés : hôpitaux de Saint-Maurice, association de santé mentale du 13ème<br />

arrondissement (ASM13)<br />

Personne référente Cellule médico-administrative de la CHT :<br />

Anastasia Strizyk (AAH), Lakri Ouadah (secretariat CHT)<br />

Coordonnées : adresse,<br />

téléphone, courriel<br />

Descriptif du dispositif<br />

Coût<br />

Effectifs<br />

Centre hospitalier Sainte-Anne. 1 rue Cabanis – 75014 Paris / 01 45 65 73 08<br />

cht@ch-sainte-anne.fr<br />

5 établissements dédiés exclusivement à la psychiatrie adulte, infanto-juvénile et aux<br />

neurosciences autour d’un projet médical commun.<br />

La CHT pour la psychiatrie parisienne, demain GHT, est une structure de coopération souple<br />

entre établissements de santé, approuvée par l’ARS Ile-de-France en 2013. En conformité avec<br />

le projet régional de santé 2013-2017, la CHT a élaboré un projet médical commun en vue de<br />

conforter l’offre de proximité pour les patients parisiens et de favoriser la coordination des<br />

acteurs de santé. Elle contribue ainsi à la réduction des inégalités sociales et territoriales de<br />

santé. En outre, la CHT, forte de la file active la plus importante d’Europe (76 400 patients),<br />

entend se doter d’un dispositif de recherche innovant grâce à son ancrage universitaire (PRES<br />

Paris Sorbonne Cité) et scientifique (Inserm, centre psychiatrie et neurosciences), enrichi d’une<br />

cellule d’épidémiologie dédiée.<br />

En permettant une mise en cohérence des stratégies hospitalières au sein d’un territoire<br />

clairement identifié, la CHT facilite la coopération avec les secteurs sanitaire, social et médicosocial<br />

: l’assistance publique-hôpitaux de Paris, la ville de Paris, les associations, les praticiens<br />

libéraux, l’Education nationale, etc…<br />

Tous les projets de la CHT sont financés par redéploiement interne des budgets des<br />

établissements membres. Deux exceptions :<br />

Financement d’un poste d’épidémiologiste<br />

Cofinancement (50 % ARS et 50 % CHT) d’un projet d’unité hospitalisation pour adolescents<br />

(12-14 ans)<br />

Effectifs dédiés : cellule médico-administrative de la CHT<br />

1 ETP secrétariat<br />

0,5 ETP praticien hospitalier<br />

0,5 ETP cadre supérieur de santé<br />

0,5 ETP directrice de la communication<br />

0,5 ETP attaché d’administration hospitalière<br />

Supervision de la cellule par la secrétaire générale de la direction commune<br />

Apports Priorisation de cinq groupes de travail pour lesquels des objectifs ont été fixés par le DG ARS :<br />

1. CMP (ouverture de tous les CMP parisiens au moins deux fois par semaine jusqu’à 20<br />

heures, élaboration d’une charte des CMP),<br />

2. Précarité (mise en place d’un réseau précarité à l’échelle de la capitale),<br />

3. Urgences (amélioration de la prise en charge en urgences psychiatriques à Paris), 4.<br />

Epidémiologie (création d’une cellule dédiée en recherche épidémiologique), 5. Périnatalité (état<br />

des lieux des structures périnatalité, réalisation d’une plaquette d’information, mise en place des<br />

équipes mobiles)<br />

Éléments d’évaluation<br />

du dispositif<br />

L’article 22 de la convention constitutive de la CHT prévoit une évaluation de la mise en œuvre<br />

de la convention et du projet médical par la CME-C, la CSIRMT-C et le CTC sous la<br />

coordination du bureau exécutif.<br />

171


Localisation<br />

Porteur du dispositif<br />

Personne référente<br />

Coordonnées :<br />

Descriptif du dispositif<br />

Coût<br />

Effectifs<br />

Apports<br />

Éléments d’évaluation<br />

du dispositif<br />

Bibliographie<br />

Travail thérapeutique de réseau (Pau et alentours), concertation paloise et coordination sociogérontopsychiatrique<br />

(centre hospitalier des Pyrénées)<br />

Guidance familiale (CLIC de Pau) : approche centrée sur les liens d’interdépendance<br />

multidirectionnels réactivés dans ces périodes de vie et ces pathologies ou handicaps<br />

chroniques, pour trouver une forme plus juste et équitable entre ceux qui donnent et ceux qui<br />

prennent<br />

CCAS de Pau et centre hospitalier des Pyrénées (CHP) : convention<br />

Concertation Paloise : Mme Lageyre, responsable du CLIC de Pau<br />

Mme Lageyre : 05 59 27 83 70 ; concertation.paloise@ccas-pau.fr<br />

Dr Guillaumot : 06 86 08 44 96 ; philippe.guillaumot1@orange.fr<br />

Il s’agit d’un embryon de dispositif dit d’intégration « complète » pour des situations familiales,<br />

souvent qualifiées « d’indisciplinables », car complexes, instables, en crise chronique « grave et<br />

persistante », « à haut risque de rupture ou d’effets négatifs quant à l’observance, la compliance,<br />

la stabilité et la qualité de vie des personnes ». Les partenaires pensent que le niveau de la santé<br />

mentale est significativement impliqué. Visions pas forcément partagées par les usagers<br />

(situations n’activant pas des contraintes de soins). Le dispositif de la « clinique de<br />

concertation » révèle que les familles en détresses multiples ne fonctionnent pas par des<br />

« demandes » conformes aux exigences des services, mais par des « activations » des acteurs et<br />

institutions du réseau. Une étape indispensable est de (re)connaître la valeur de leur force<br />

activatrice, et de la traiter comme une dynamique légitime et respectable.<br />

Un tel projet nécessite une méthodologie ouverte et rigoureuse, sous-tendue par l’étayage de la<br />

thérapie contextuelle.<br />

Formation/action au travail thérapeutique de réseau soutenu par la « clinique de<br />

concertation » : 10 journées par an, pour un nombre illimité de participants.<br />

Coût : 25 000 €. Celui de la formation de cliniciens de concertation (à Paris), nouvelle<br />

profession, assurée par l’association française pour la « clinique de concertation ».<br />

Effectifs VARIABLES. Un clinicien de concertation est nécessaire pour les dispositifs à grande<br />

échelle ou à conflictualité peu praticable.<br />

« Il s’agit d’un dispositif qui revendique une portée, voire une efficacité thérapeutique. Il ne<br />

s’agit pas d’un dispositif de coordination des compétences spécifiques de différents services « à<br />

cause et autour » d’un « patient », mais bien d’un dispositif thérapeutique construit « grâce à et<br />

avec » les membres d’une famille, voire un clan, un groupe… La participation des membres<br />

d’une famille dès les premières phases de construction du « travail thérapeutique de réseau » et<br />

la continuité du processus assuré par une « feuille de route », en font un travail thérapeutique à<br />

échelles variables ». (Dr J.M. Lemaire – son initiateur. Psychiatre, thérapeute familial, clinicien<br />

de concertation. Liège. Belgique).<br />

Le dispositif fera l’objet d’une évaluation spécifique transversale qui sera construite de façon<br />

partenariale.<br />

www.concertation.net. « École, famille, cité. Pour une coéducation démocratique » (PU de<br />

Rennes).<br />

172


Localisation<br />

Porteurs du<br />

dispositif<br />

Personnes<br />

référentes<br />

Coordonnées :<br />

adresse,<br />

téléphone<br />

Descriptif du<br />

dispositif<br />

Coût<br />

Effectifs<br />

Lyon, Grenoble et Saint-Etienne<br />

ARS Rhône-Alpes, CH Le Vinatier, CHU de Saint-Etienne et CH Alpes-Isère<br />

Pr N. Franck, Pr C. Massoubre, Dr E. Giraud-Baro et Dr J. Dubreucq<br />

- Centre référent lyonnais en réhabilitation et en remédiation cognitive (CL3R), CH Le Vinatier, 4 rue Jean<br />

Sarrazin 69008 Lyon, nicolas.franck@ch-le-vinatier.fr<br />

- Centre référent en réhabilitation psychosociale et en remédiation cognitive de Grenoble, 26 avenue<br />

Marcellin Berthelot, 38100 Grenoble,jdubreucq@ch-alpes-isere.fr<br />

- Réseau Handicap Psychique (RéHPsy), 26 avenue Marcellin Berthelot, 38100 Grenoble,<br />

egiraudbaro@orange.fr<br />

- Centre Référent en réhabilitation psychosociale et en remédiation cognitive de Saint Etienne<br />

(REHACOOR 42), Pavillon 5 bis - Hôpital Bellevue, CHU de Saint Etienne, 42055 Saint Etienne cedex 2,<br />

catherine.massoubre@chu-st-etienne.fr/y.boulon@rehacoor.fr; réseau d’aval, d.linossier@rehacoor.fr<br />

Les centres référents en réhabilitation psycho-sociale et en remédiation cognitive (voir la partie Rhône-Alpes<br />

de l’onglet « notre réseau » sur www.remediation-cognitive.org) interviennent en articulation avec le centre<br />

ressource. Ils ont 4 missions :<br />

1) Soins : développement de soins de réhabilitation spécifiques et de référence le plus précocement possible<br />

dans l’évolution de la maladie psychiatrique<br />

2) Formation partenariat : collaborer avec les équipes du terrain ; assurer la formation, l’actualisation<br />

régulière des connaissances sur les soins de réhabilitation auprès des professionnels impliqués dans le<br />

diagnostic, la prise en charge et l’accompagnement des personnes atteintes de maladies mentales afin de<br />

favoriser leur accès à ces soins ; assurer des formations en coopération avec le centre ressource.<br />

3) Réseau : favoriser la coordination du parcours d’insertion des personnes ; améliorer la cohérence des<br />

ressources sanitaires et médicosociales pour l’évaluation et la prévention du handicap psychique en lien avec<br />

le centre ressource<br />

4) Evaluation-recherche : développer la recherche clinique en concertation avec le centre ressource ;<br />

participer aux activités du centre ressource, notamment à l'élaboration de recommandations de bonnes<br />

pratiques sur la réhabilitation ; coopérer avec le centre ressource afin d’obtenir une harmonisation des<br />

pratiques.<br />

Dans le dispositif régional, les trois centres référents (niveau 2) s’articulent avec le centre ressource régional<br />

(niveau 3 ; www.centre-ressource-rehabilitation.org) et avec les structures intersectorielles de réhabilitation<br />

(niveau 1) pour contribuer au développement de la réhabilitation psychosociale en Rhône Alpes. Le<br />

dispositif régional met l’accent sur le lien avec la communauté via la structuration de réseaux territoriaux<br />

(GCSMS RéHPsy, GCSMS REHACOOR 42, Coordinations 69 et 01).<br />

Celui de chacune des 3 structures : 500 000 € / an<br />

1 ETP de psychiatre, 0,80 ETP d'attaché, 0,50 ETP de cadre de santé, 2 ETP d'infirmiers, 0,80 ETP de<br />

psychologue, 0,80 ETP de neuropsychologue, 0,50 ETP de secrétaire et 0,50 ETP d'assistant social<br />

Apports<br />

Éléments<br />

d’évaluation<br />

du dispositif<br />

L’efficacité thérapeutique des outils thérapeutiques de la réhabilitation (remédiation cognitive, entraînement<br />

des compétences sociales, psychoéducation, TCC et soutien à l’emploi) a été mise en évidence par des essais<br />

cliniques et des méta-analyses.<br />

Le pronostic des patients ayant bénéficié de ces techniques de réhabilitation est meilleur que celui des autres<br />

patients. La création des 3 centres référents a rendu ces techniques disponibles pour la population qui en<br />

relève.<br />

Indicateurs/structure : nombre de patients pris en charge, pathologies prises en charge, durée de l’attente<br />

avant prise en charge<br />

Indicateurs/projet régional : assise de l’implantation des techniques de réhabilitation sur le bassin de<br />

population desservi, assise de l’évaluation précoce<br />

Bibliographie Bonsack, C. and J. Favrod (2013). "De la réhabilitation au rétablissement : l’expérience de Lausanne "<br />

L'Information Psychiatrique 89, 227-232 ; Franck N. Remédiation cognitive. Elsevier-Masson, Paris,<br />

2012.<br />

Le manifeste de Reh@b´. L'information Psychiatrique 2008/10 (Volume 84).<br />

173


Localisation<br />

Porteur du dispositif<br />

Personne référente<br />

Coordonnées : adresse,<br />

téléphone, courriel<br />

Descriptif du dispositif<br />

Coût<br />

Effectifs<br />

Apports<br />

Éléments d’évaluation<br />

du dispositif<br />

Bibliographie<br />

France et 3 établissements associés à l’étranger (Guinée Conakry, Vietnam)<br />

Groupement d’intérêt public<br />

Nathalie Berriau, Coordinatrice générale<br />

290 route de Vienne 69373 Lyon cedex 08 / 06 82 44 18 24/ ascodocpsy@gmail.com<br />

Ascodocpsy est un réseau documentaire en santé mentale qui existe depuis 1984 et regroupe<br />

aujourd’hui 99 établissements de santé mentale et associations. Il a été fondé par le réseau des<br />

documentalistes des établissements de santé mentale, soutenu par les associations ADESM et<br />

ANPCME. Il fonctionne sur le principe du tripartisme (représentation égale des directeurs /<br />

médecins et documentalistes dans les instances).<br />

Ascodocpsy poursuit quatre objectifs : Favoriser la coopération documentaire et archivistique<br />

entre les établissements francophones de santé mentale ; Promouvoir le développement des<br />

centres de documentation par le recrutement de professionnels, la formation permanente et la<br />

création d’un statut de documentaliste ; Développer des partenariats avec les organismes<br />

acteurs dans le champ de la santé mentale ; Renforcer la diffusion des publications<br />

francophones spécialisées en psychiatrie et sciences connexes.<br />

Partenariats : HAS, service interministériel des archives de France, ANRQPSY, ANAP,<br />

ministère de la santé, fédération des criavs, réseau banque de données en santé publique<br />

(BDSP), Inter-réseaux documentaires en santé et social, etc.<br />

Soutien : fédération hospitalière de France (FHF) et fédération des établissements hospitaliers<br />

et d’aide à la personne (Fehap)<br />

Le réseau est financé par les établissements adhérents. Le montant de l'adhésion d’un<br />

établissement de santé au réseau Ascodocpsy varie suivant son budget de fonctionnement.<br />

Budget annuel 300.000 €<br />

Salariés : 2.1 emplois temps plein + collaboration des 170 documentalistes et archivistes des<br />

établissements adhérents.<br />

Il propose des services d’information et de veille pour les professionnels de la psychiatrie, en<br />

poste ou en formation.<br />

Le site www.ascodocpsy.org avec des ressources sélectionnées et validées par le réseau sur les<br />

thématiques intéressant les professionnels de la psychiatrie actuels ou futurs : une base<br />

documentaire SantéPsy, une sélection de 300 sites spécialisés et de ressources thématiques en<br />

accès libre, des abonnements à des veilles régulières sur les thèmes de la psychiatrie et de la<br />

santé mentale, la législation, les rapports officiels, etc.<br />

Le groupe des archivistes d’Ascodocpsy réalise le travail de définition de la réglementation en<br />

matière d’archives hospitalières en lien avec les autorités concernées. Le guide des archives<br />

hospitalières est mis à jour depuis 2006.<br />

Rapport annuel d’activité ; Statistiques de consultation et d’usage des différents services<br />

d’information et de veille<br />

Berriau N. Un GIP pour la gouvernance de l’information. Documentaliste – Sciences de<br />

l’information, 2013 50(2) : 40-41<br />

Billebot MN, Meissonnier A. L’avenir des archives hospitalières : les recommandations de<br />

l’Anap. Revue de la société française de l’histoire des hôpitaux, 2014, 150 : 32-35<br />

174


Localisation<br />

Porteur du dispositif<br />

(institution concernée)<br />

Personnes référentes<br />

Coordonnées :<br />

adresse, téléphone, courriel<br />

Descriptif du dispositif<br />

Coût<br />

Effectifs<br />

Apports<br />

Éléments d’évaluation<br />

du dispositif<br />

Maison médicale ou lieu non stigmatisé d’un hôpital général ou U.R.P.S.<br />

Union régionale des professionnels de santé (URPS médecins), ou hôpital général. CHU de<br />

Toulouse avec soutien de l’ARS Midi-Pyrénées.<br />

Professeur Marie-Christine Hardy-Bayle, Docteur Maurice Bensoussan, Docteur Michel<br />

Combier, Professeur Laurent Schmitt.<br />

CHG Secteur 78 G17 – 177 rue de Versailles – 78150 Le Chesnay<br />

URPS Midi-Pyrénées Espace Pierre Gaubert – 33 route de Bayonne – 31300 Toulouse -<br />

urps@urps-mp.org - Tél : 05 61 15 80 90<br />

Bâtiment de psychiatrie Purpan. 330, avenue de Grande Bretagne 31059 Toulouse. Tél : 05 34<br />

55 75 02 – Courriel : schmitt.l@chu-toulouse.fr<br />

- Plateforme de mise en relation entre un généraliste et un psychiatre pour obtenir un conseil,<br />

un avis psychiatrique. Il s’agit d’une véritable séquence thérapeutique comprenant l’élaboration<br />

coordonnée avec le médecin généraliste d’un projet de soins situant la place de chacun et, le cas<br />

échéant, introduisant un nouveau professionnel. Le psychiatre assure la mise en lien des<br />

professionnels impliqués dans le projet de soins.<br />

- Elle est régulée par un personnel paramédical et concerne les soins psychiatriques courants<br />

fréquents que rencontrent les médecins généralistes et permet d’obtenir un avis psychiatrique<br />

rapide adéquat à l’état de santé du patient. Ce dispositif peut intégrer la participation des<br />

psychiatres libéraux ; ils sont rémunérés selon la nomenclature de la consultation sans délai.<br />

- Possibilités d’un suivi conjoint : lorsque le suivi psychiatrique est assuré par le médecin<br />

généraliste (le plus fréquent), le psychiatre du dispositif reste le correspondant du médecin<br />

généraliste et peut être sollicité autant que de besoin voire pour la prise en charge d’une<br />

situation de crise.<br />

- Ceci améliore l’articulation : hôpital, généralistes, psychiatres ; soins programmés-soins non<br />

programmés et l’aval des urgences.<br />

- Dispositif dédié aux demandes du médecin généraliste, il peut faciliter l’aval des urgences du<br />

CHU rendant l’exercice des médecins généralistes moins isolé.<br />

300 000 € annuels en budget de fonctionnement.<br />

1,5 ETP de psychiatre, dont 0,3 ETP de coordination, 2 ETP infirmiers, 0,5 ETP de<br />

psychologue, 1 ETP de secrétariat.<br />

Instaure sur le mode du volontariat un partenariat entre généralistes et psychiatres libéraux<br />

et/ou hospitaliers<br />

Par le jeu des consultations conjointes, dispositif apprenant qui développe les connaissances et<br />

par ce fait porte un transfert de compétences<br />

Améliore le soin somatique, cardiovasculaire, métabolique, pulmonaire, endocrinien et<br />

oncologique pour les patients psychiatriques.<br />

Applicable à un territoire de santé.<br />

Extension possible vers des téléconsultations ou e-santé.<br />

Ce dispositif a fait l’objet d’une évaluation dans le territoire Yvelines Sud avec en 2014, 84,6 %<br />

des patients et 92,3 % des médecins généralistes ayant un niveau de satisfaction très bon voire<br />

excellent.<br />

Nombre d’actes effectués dans une année proche de 1 400. Près de 45 % des patients<br />

nécessitent 4 consultations ou plus.<br />

Bibliographie Bulletin de l’U.R.P.S. de Midi-Pyrénées, Juin 2015, n° 10.<br />

175


Localisation<br />

Porteur du dispositif<br />

14 avenue Fédérico Garcia Lorca bâtiment Arlas 64000 Pau<br />

Groupe d’Entraide Mutuelle Le SAS Béarn, Structure d’Aide par le Sport-loisir<br />

Personne référente<br />

Coordonnées<br />

M. Gilbert Capblancq, directeur.<br />

Le SAS Béarn - 14 avenue Federico Garcia Lorca bâtiment Arlas 64000 Pau<br />

05 59 30 58 99 – 06 79 70 68 68. sasbearn@pau.fr ; gilbert.capblancq@free.fr<br />

Descriptif du<br />

dispositif<br />

Créée en octobre 2000 par des patients du centre hospitalier des Pyrénées, Le SAS Béarn a<br />

développé certaines spécificités dont :<br />

1) une mixité relative de publics : 70 % des personnes sont suivies médicalement en psychiatrie, 30 %<br />

relèvent de problèmes psychosociaux (bénéficiaires du RSA, demandeurs d’emploi de longue durée,<br />

chefs de familles monoparentales, résidents de foyers d’hébergement d’urgence, personnes isolées)<br />

Cette proportion reste stable depuis plusieurs années.<br />

2) Une communication externe différenciée en fonction de l’interlocuteur (partenaires, grand public)<br />

afin d’éviter la stigmatisation qui reste fortement liée aux pathologies psychiques.<br />

3) le sport est utilisé comme un support privilégié (50 % des activités) pour les bienfaits qu’il apporte<br />

à la fois pour la santé physique que psychologique des participants et pour les valeurs qu’il véhicule.<br />

4) le bénévolat, réalisé aussi bien de manière interne qu’externe à l’association est utilisé pour<br />

développer l’autonomie, la reprise de confiance en soi, et pour certains, favoriser le retour vers la<br />

formation ou l’emploi.<br />

Coût<br />

Nous pensons que ces spécificités expliquent la forte fréquentation enregistrée depuis de<br />

nombreuses années, nous ayant conduit à étoffer notre équipe salariée : nous estimons le surcoût<br />

annuel à 30 000 € (cf budgets 2015 à 2017).<br />

Effectifs 330 adhérents en 2014 dont 230 « usagers GEM » soit 70 % du public - 5 salariés pour 4,3 ETP - 25<br />

bénévoles<br />

Apports<br />

La mixité des publics telle qu’elle est pratiquée au sein du SAS Béarn apparaît comme un facteur<br />

favorisant l’insertion sociale des personnes souffrant de troubles psychiques fréquentant<br />

l’association. Elle présente le double avantage d’élargir son action de manière préventive en faveur de<br />

personnes en souffrance psychosociales tout en créant un environnement plus propice à favoriser<br />

l’épanouissement personnel des personnes souffrant de troubles psychiques.<br />

Éléments d’évaluation<br />

du dispositif<br />

Afin d’évaluer son action de manière précise et fiable, Le SAS Béarn s’est doté d’un outil de<br />

traitement informatisé des données, simple à utiliser, assurant la traçabilité des informations.<br />

On peut ainsi mesurer et analyser statistiquement la mixité des publics et vérifier qu’elle réponde aux<br />

obligations de notre convention GEM (minimum 50 % du public accueilli). La mise en place d’un<br />

outil d’évaluation est indispensable pour garantir que l’action respecte le cahier des charges des<br />

GEM.<br />

Bibliographie Article paru dans le Journal Le Monde du 21 mars 2015<br />

« Promouvoir la mixité des publics dans un Groupe d’Entraide Mutuelle ou comment mettre en<br />

œuvre un projet associatif innovant à l’aune des politiques sociales » - mémoire CAFERUIS réalisé<br />

en 2008 par Gilbert Capblancq, directeur du SAS Béarn<br />

176


Localisation<br />

Porteur du dispositif<br />

Personne référente<br />

Clermont de l’Oise - Département de l’Oise (région Picardie)<br />

CHI Clermont de l’Oise<br />

Docteur Marie-Cécile Bralet, praticien hospitalier, psychiatre<br />

Coordonnées CRISALID, CHI Clermont de l’Oise. 2, rue des finets. 60607 Clermont cedex ; Tél : 03 44 77 50 00<br />

poste 5703. Email : crisalid@chi-clermont.fr; mcbralet@gmail.com<br />

Descriptif du<br />

dispositif<br />

Effectifs<br />

Apports<br />

Éléments d’évaluation<br />

du dispositif<br />

Bibliographie<br />

- En 2009 ouverture d’un dispositif unique à vocation territoriale (Picardie, Oise : 85 000 habitants)<br />

s’adressant aux secteurs, au privé et au médico-social<br />

- Equipe pluri-professionnelle formée en remédiation cognitive (AFRC) et en éducation<br />

thérapeutique (modules d’éducation thérapeutique créés spécifiquement par l’équipe soignante à<br />

partir des troubles cognitifs)<br />

- Population : adultes (18-60 ans) avec pathologie psychiatrique chronique source d’handicap<br />

psychique et proches (schizophrénies, troubles du spectre autistique et/ou neuro-développementaux)<br />

- CRISALID offre un programme de soins personnalisé et coordonné, dont l’innovation porte sur<br />

une prise en charge tripartite avec une articulation entre : 1. Une évaluation clinique, cognitive<br />

(neuropsychologue), sociale et fonctionnelle complète du patient (évaluations objectives et<br />

subjectives) ;<br />

2. Mise en place de techniques innovantes, intégratives et individualisées, en fonction de cette<br />

évaluation et du souhait de réhabilitation du patient : remédiation cognitive, éducation thérapeutique,<br />

entrainement aux habiletés sociales, prise en charge de l’entourage (dont le programme psychoéducatif<br />

Pro-Famille), thérapie comportementale et cognitive, prise en charge « in vivo », soutien en<br />

emploi ;<br />

3. Participation des différents acteurs impliqués autour du parcours de soins du patient (secteur,<br />

médecins généralistes, psychiatres libéraux, proches, structures médico-sociales, MDPH, service de<br />

protection juridique, conseil local de santé mentale, milieu professionnel, associations).<br />

- Implication dans des actions de formation, d’enseignement, de recherche, de diffusion et<br />

d’innovation (collaborations nationales et internationales) : universités (UPJV), organismes de<br />

recherche (Inserm 1178 « santé mentale et santé publique », GDR 3557), réseau AFRC<br />

(www.remediation-cognitive.org), réseau Pro-Famille, IFSI, associations d’usagers (Unafam),<br />

conventions avec le médico-social.<br />

OBJECTIF : obtenir la reconnaissance de centre référent de remédiation cognitive et de<br />

réhabilitation pour le secteur public de santé mentale dans le cadre de la région Nord-Pas-de-<br />

Calais/Picardie.<br />

0,5 ETP PH psychiatre/0,75 ETP neuropsychologue/2, 9 ETP IDE /1 ETP Aide-soignante/1 ETP<br />

secrétariat/0,2 ETP cadre de santé<br />

- Affiner les diagnostics et proposer une prise en charge intégrative plus ciblée dans le parcours de<br />

soin<br />

- Amélioration : fonctions cognitives déficitaires, symptômes, estime de soi, adaptation sociale,<br />

qualité de vie<br />

- Décloisonnement (psychiatrie/somatique)/Déstigmatisation/Désinstitutionnalisation/Prévention<br />

des rechutes<br />

- File active/Résultats avant-après évaluations cliniques, neuropsychologiques et fonctionnelles<br />

- Nombre de projets réalisés / - Nombre de jours d’HC avant-après/ - Nombre de psychotropes<br />

avant-après/ - Nombre de courriers de transmission-synthèses pluri-professionnelles/ -<br />

Questionnaires de satisfaction/<br />

- Nombre d’actions de coordination, de formation, d’enseignement, de diffusion et de recherche<br />

a) MODEN : programme d’éducation thérapeutique dans la schizophrénie centré sur l’équilibre<br />

alimentaire et le plaisir, sollicitant les fonctions cognitives: étude pilote Farhat S.L, Bralet MC ;<br />

Encephale, 2015, in press<br />

b) In patients with schizophrenia, symptoms improvement can be uncorrelated with quality of<br />

life improvement. Wilson-d'Almeida K, Karrow A, Bralet MC, Bazin N, Hardy-Baylé MC,<br />

Falissard B. Eur Psychiatry. 2013 Mar; 28(3):185-9.<br />

c) Validation of the French version of the BACS (the brief assessment of cognition in<br />

schizophrenia) among 50 French schizophrenic patients.Bralet MC, Falissard B, Neveu X,<br />

Lucas-Ross M, Eskenazi AM, Keefe RS.Eur Psychiatry. 2007 Sep; 22(6):365-70.<br />

177


Localisation<br />

Porteur du dispositif<br />

Personne référente<br />

Coordonnées :<br />

Paris<br />

Association Clubhouse France<br />

Jean-Philippe Cavroy, Directeur du Clubhouse Paris<br />

7, rue de Lunéville. 75019 Paris. Tél : 01 71 37 30 18. jpcavroy@clubhousefrance.org<br />

Descriptif du dispositif<br />

Le Clubhouse est un lieu d’activité et d’entraide, non médicalisé, qui propose aux personnes<br />

souffrant de troubles psychiques de les accompagner dans leur rétablissement global et leur<br />

réinsertion socioprofessionnelle.<br />

Le Clubhouse s’appuie sur les valeurs d’« empowerment », de solidarité entre pairs, de<br />

bienveillance, et d’ouverture sur l’extérieur.<br />

Le Clubhouse propose 4 activités aux membres bénéficiaires :<br />

- la cogestion à 100 % du lieu entre l’équipe salariée et les membres, qui redonne confiance<br />

dans ses capacités et encourage l’entraide<br />

- le suivi individuel pour aider chacun à élaborer un projet professionnel<br />

- l’animation du réseau des partenaires (bénévoles, experts, entreprises, etc.)<br />

- la sensibilisation aux troubles psychiques, en particulier en entreprise.<br />

Un membre du Clubhouse est acteur de son rétablissement et c’est lui qui choisit la manière<br />

dont il se « sert » du Clubhouse pour avancer.<br />

Membre à vie, il peut revenir quand il en a besoin, sans limite dans le temps.<br />

Coût<br />

Effectifs<br />

Apports<br />

Le budget annuel estimé pour un Clubhouse de 160 membres est de 500 000 € par an, soit<br />

environ 3 100 € par membre bénéficiaire et par an.<br />

Le Clubhouse à Paris accompagnera 160 membres bénéficiaires.<br />

Il s’appuie sur une équipe de 1 directeur et 6 chargés de cogestion et d’insertion.<br />

Pour les membres bénéficiaires : le Clubhouse est un lieu « passerelle » où l’on retrouve<br />

confiance en soi, où l’on peut se projeter dans l’avenir, où l’on (ré)apprend à vivre et travailler<br />

en groupe, dans un cadre structurant, et où l’on est également en lien avec l’extérieur.<br />

Pour les entreprises : le Clubhouse est un partenaire qui permet d’avancer sur le sujet des<br />

troubles psychiques, d’anticiper et mieux gérer certaines situations, et qui peut jouer un rôle de<br />

tiers/médiateur dans l’accompagnement des membres dans la prise de poste et le maintien dans<br />

l’emploi.<br />

Pour les autres parties prenantes (médecins et structures médico-sociales, acteurs de l’insertion,<br />

autres associations, familles, etc.) : le Clubhouse est un partenaire en appui et complément au<br />

service du rétablissement des membres.<br />

Éléments d’évaluation<br />

du dispositif<br />

178<br />

Le Clubhouse Paris est le premier en France, mais l’association fait partie de la fédération<br />

« Clubhouse International », qui a une expérience de 65 ans avec environ 330 clubhouses dans<br />

30 pays (USA, Nord de l’Europe, Asie...)<br />

Plusieurs recherches et évaluations ont été réalisées à l’étranger, mettant en valeur l’apport des<br />

clubhouses sur le rétablissement et la qualité de vie des membres, ainsi que leur réinsertion<br />

socio-professionnelle.<br />

En France, une recherche scientifique doit permettre d’évaluer l’impact du Clubhouse sur le<br />

rétablissement des membres. Elle est menée sur 3 ans par une doctorante de l’université de<br />

Paris Ouest Nanterre, financée par la CNSA. Le rapport final est prévu pour mars 2016, avec<br />

d’encourageants premiers résultats.<br />

Par ailleurs, 30 % des membres sont en cours de réinsertion professionnelle.<br />

Bibliographie - Article Revue Pratique en Santé Mentale - Mai 2014<br />

- Article Revue L’Encéphale - Septembre 2014<br />

- Article Revue ASH (Actualités Sociales Hebdomadaires) - Mai 2013<br />

- Article Revue TSA (Travail Social Actualités) - Janvier 2015<br />

- Article Revue Direction(s) - Janvier 2015<br />

- Article Journal Le Parisien - Janvier 2014


Localisation Intervient dans le département des Pyrénées-Orientales, siège social Thuir (66)<br />

Porteur du dispositif<br />

(institution concernée)<br />

2 centres hospitaliers : Thuir et Prades<br />

4 maisons d’accueil spécialisées : Prades, Thuès, Saint-Estève et Tordères<br />

1 EHPAD disposant d’une pharmacie à usage intérieur (PUI) : EHPAD de Banyuls-sur-Mer<br />

3 EHPAD ne disposant pas de PUI : ÉHPAD de Thuir, d’Ille-Sur-Têt et de Port-Vendres<br />

Personne référente Dr Sylvie Colomes (chef de service pharmacie) / Carole Gleyzes (administratrice du GCS) /<br />

Philippe Banyols (directeur du centre hospitalier)<br />

Coordonnées :<br />

adresse, téléphone, courriel<br />

Descriptif du dispositif<br />

GCS Pharmacoopé - Avenue du Roussillon - BP 22 - 66301 Thuir cedex 1<br />

Tel : 04 68 84 67 00 – Fax : 04 68 84 66 01 - direction.generale@ch-thuir.fr<br />

Site internet du GCS : http://www.gcs-pharmacoope.fr<br />

Crée en 2012, le GCS Pharmacoopé, dispose d’une pharmacie à usage intérieur, implantée au<br />

sein du centre hospitalier de Thuir, qui dessert les différents sites géographiques des<br />

établissements membres ne disposant pas de PUI. Afin de répondre aux objectifs relatifs à la<br />

sécurité et à la qualité de la prise charge médicamenteuse des patients, cette pharmacie est<br />

pourvue des moyens et de l'organisation nécessaires à la préparation automatisée de doses à<br />

administrer appliquée à l'ensemble des lits des établissements membres. Pour ce faire, le GCS a<br />

réalisé un appel d’offres qui consiste en l’implantation de trois modules sur les sites de Thuir,<br />

Prades et Banyuls-Sur-Mer.<br />

Le dispositif, dont l’installation a été terminée en novembre 2013, est en cours de déploiement.<br />

Au 30 juin 2015, 85 % des lits d’hospitalisation ou de séjours à temps plein sont automatisés<br />

(dont 100 % au centre hospitalier de Thuir).<br />

Cette automatisation permet d’assurer la traçabilité des médicaments sur l’ensemble du circuit,<br />

de la prescription à l’administration.<br />

Un « intercomedims » réunissant l’ensemble des prescripteurs des établissements a été mis en<br />

place et un livret commun du médicament a été validé. Des formations de bonnes pratiques sur<br />

les gaz médicaux, sur l’administration des médicaments, sont régulièrement réalisées par les<br />

pharmaciens aux soignants des différentes structures.<br />

Coût EPRD 2015, exploitation : 2 519 916 €<br />

Effectifs<br />

3,5 ETP praticiens hospitaliers pharmaciens, 1 ETP interne, 6,8 ETP préparateurs en<br />

pharmacie, 1 cadre de santé et 1 agent administratif<br />

Apports Les apports de ce projet sont de plusieurs ordres :<br />

Sécurité et qualité du circuit du médicament des établissements signataires par l’acquisition d’un<br />

automate de préparation des piluliers<br />

Maîtrise de l’évolution des dépenses pharmaceutiques<br />

Recentrage des infirmiers sur leur mission de soins<br />

Mutualisation des moyens humains, techniques et organisationnels des trois pharmacies à usage<br />

intérieur<br />

Développement des programmes d’actions au bénéfice des patients ou résidents pris en charge<br />

par ses membres<br />

Indicateurs<br />

Un suivi d’indicateurs spécifiques cliniques, économiques, qualitatifs a été mis en œuvre avant<br />

le dispositif d’automatisation et après son déploiement.<br />

179


Localisation<br />

Porteur du dispositif<br />

Personne référente<br />

180<br />

11, rue Cabanis - 75014 Paris<br />

Le Psycom fonctionne grâce à une dotation de l’ARS Ile-de-France et à des subventions<br />

ponctuelles par projet du ministère de la santé (DGS), de la DRJCSC IdF, de l’Institut<br />

national d’éducation et de promotion de la Santé (INPES) et de la Fondation de France.<br />

Aude Caria, Directrice<br />

Coordonnées : 11, rue Cabanis - 75014 Paris. 01 45 65 74 80 et 06 80 37 08 38<br />

a.caria@psycom.org – www.psycom.org<br />

Descriptif du dispositif Le Psycom est un organisme public d'information, de formation et de lutte contre la<br />

stigmatisation en santé mentale, qui développe son action sur les axes suivants :<br />

Information<br />

- Diffusion d’information sur les troubles psychiques, les droits des usagers, les soins,<br />

l’accompagnement et l’entraide, ainsi que sur la santé mentale (voir sur www.psycom.org /<br />

Télécharger les brochures). Plus de 250 000 brochures diffusées en 2014 (+ 70% par<br />

rapport à 2013).<br />

- Développement et diffusion d’Annuaires des ressources en santé mentale.<br />

- Animation d'un site web ressource (www.psycom.org) : 14 000 visiteurs par semaine.<br />

- Suivi de l'actualité Psy et santé mentale : l'Hebdo du Psycom (4200 abonnés), Facebook et<br />

Twitter.<br />

- Gestion du Secrétariat général du Collectif national des Semaines d'information sur la<br />

santé mentale (SISM) (financement DGS et INPES). Plus de 850 événements recensés en<br />

2015.<br />

Lutte contre la stigmatisation<br />

- Actions auprès des jeunes (financement DRJSCS et Fondation de France).<br />

- Développement d’un kit pédagogique pour lutter contre les discriminations liées aux<br />

problèmes de santé mentale, chez les jeunes (financement DRJSCS).<br />

- Développement d’outils et d'actions innovants de lutte contre la stigmatisation en santé<br />

mentale.<br />

- Création d'une plateforme de ressources pour lutter contre la stigmatisation, comprenant<br />

une médiathèque sur la santé mentale (700 références de films, livres témoignages,<br />

documentaires,...).<br />

Promotion des droits des usagers en psychiatrie<br />

- Diffusion nationale gratuites de brochures d'information sur les droits des usagers en<br />

psychiatrie, auprès d’acteurs de la santé mentale (financement DGS). Lauréat Concours<br />

Droits des usagers 2010<br />

- Création d'un kit pédagogique sur les droits en santé mentale "Histoires de droits",<br />

développé de manière participative avec des usagers, des proches et des professionnels et<br />

diffusé gratuitement à 500 exemplaires (financement DGS). Label Droits des usagers 2014<br />

Promotion de la participation des usagers<br />

- Accompagnement, en amont et en aval, à la prise de parole de personnes désirant<br />

témoigner d’un parcours de rétablissement, de l’accompagnement d’un proche ou d’une<br />

pratique.<br />

- Développement et conseil au développement de dispositifs de participation des usagers<br />

pour favoriser la démocratie en santé.<br />

- Etude qualitative sur les mots de la Santé mentale, auprès des usagers.<br />

Formation<br />

- Sensibilisation à la santé mentale des équipes municipales développant des CLSM.<br />

- Formation courte "Changer les regards sur la santé mentale" / Université Paris 8.<br />

- Formation coordinateurs de CLSM, avec le CCOMS, l'association Elus, Santé publique et<br />

territoires (ESPT) et le Centre national de formation du personnel territorial (CNFPT)<br />

Coût Budget annuel autour de 500 000 €<br />

Effectifs<br />

4,5 ETP<br />

Éléments d’évaluation Les rapports d’activité disponibles sur le site www.psycom.org rendent compte des<br />

évaluations quantitatives et qualitatives de toutes les actions du Psycom.<br />

Bibliographie<br />

Liberté et psychiatrie : les mots des usagers. Caria A., Letailleur C. et Loubières C. Santé<br />

mentale n°199, 6/2015 ; Passer de l’asile à la Cité : un défi collectif. Destigmatisation et<br />

environnement politique. Caria A. Arfeuillère S., Joseph C. et Loubières C. Revue Pratiques en<br />

Santé mentale. 01/2015<br />

Un kit pédagogique sur les droits des usagers. Arfeuillère S. et Caria A. Santé mentale n°159,<br />

9/2014<br />

Lutter contre la stigmatisation dans le champ de la santé mentale : quelques recommandations,<br />

Caria A., Vasseur Bacle S., Arfeuillère S. et Loubières C. Revue ADSP, 11/2013.


Localisation<br />

Porteur du dispositif<br />

Personne référente<br />

Coordonnées :<br />

adresse, téléphone, courriel<br />

Descriptif du dispositif<br />

50, avenue du Maréchal Joffre 47200 Marmande<br />

Association des usagers de la psychiatrie de Marmande<br />

- GEM Arc en Ciel : Président, Xavier De Scoraille<br />

- Radio Arc en Ciel : Rédacteur en chef, Alain Malval<br />

- Parrainage ASAM47 : Michel Cazassus, Alain Martin, Jean-Pierre Boulhol<br />

- GEM et radio Arc en Ciel : 50, avenue du Maréchal Joffre 47200 Marmande<br />

Tél : 05 53 20 85 84<br />

- Parrainage ASAM47 : tél : 06 03 54 36 58 / Mail : asam47@voila.fr<br />

La maison Arc en Ciel : un pont entre ombre et couleurs<br />

Mise à disposition de l’Arc en Ciel un ancien hôpital de jour inoccupé.<br />

Organisation de la semaine autour de différentes activités : un groupe cuisine, une unité<br />

informatique, un studio photo, un atelier d’art plastique, un cours d’alphabétisation, théâtre,<br />

gymnastique, tricot, coiffure, esthétique, jardin, voyages et la radio. Tous ces ateliers sont<br />

animés par les usagers de l’association Arc en Ciel. L’ASAM (association de sport adapté du<br />

marmandais) qui réunit soignants-soignés depuis plus de 20 ans parraine cette entreprise<br />

depuis 5 ans, entièrement gérée par les usagers.<br />

Une radio libre : Radio Arc en Ciel<br />

Le groupe d’usagers de l’Arc en Ciel investit dans l’expérience radiophonique : Alain Malval<br />

(rédacteur en chef), Jackie Bourribon, Sabine Baclet, Martine Merilleau, Sylvie Martineau,<br />

Xavier Lurguie, Jean Jacques Magnier, Fernando Zidane se sont saisis du matériel<br />

d’enregistrement et informatique mis généreusement à leur disposition par CFM92 et sont<br />

partis sur les routes interviewer personnalités et expériences là où très peu de radios<br />

existent en France autour des usagers de la psychiatrie.<br />

Coût<br />

Effectifs<br />

Apports<br />

Éléments d’évaluation<br />

du dispositif<br />

Bibliographie<br />

Dans la perspective du développement du GEM (augmentation de la capacité d’accueil,<br />

acquisition de matériel pour la radio Arc en Ciel, accompagnement pour des usagers<br />

éloignés et isolés, embauche d’un ou deux animateurs…) : budget GEM de 75 000 euros.<br />

Actuellement 50 personnes accueillies dans la semaine à la maison Arc en Ciel. (potentiel de<br />

140 adhérents)<br />

« J’aime l’Arc en Ciel » a pour but de rompre l'isolement et la solitude, de favoriser écoute,<br />

échanges et rencontres, de s'inscrire dans la cité en participant à la vie de celle-ci et de<br />

développer l'aide mutuelle entre les usagers/adhérents.<br />

L’Arc en Ciel anime des ateliers /activités du lundi au samedi avec une possibilité<br />

d'ouverture à la demande le dimanche ou le soir.<br />

Une convention est prévue avec CMP/hôpital de jour sur le modèle utilisé par<br />

l'Asam47<br />

Développement des liens sociaux de nos adhérents dans la citoyenneté et par une pratique<br />

de réseaux vers les institutions sociales et d'insertion.<br />

Bilan d’activité et financier ainsi qu’un prévisionnel seront fournis annuellement dans le<br />

respect du cahier des charges national.<br />

- Alfredo Oliveira. 2012. La Colifata. Hôpital Borda, Buenos Aires.<br />

- Bernard Jolivet. 2009. Pour une psychiatrie citoyenne.<br />

- François Tosquelles. 1992. L’enseignement de la folie.<br />

- Jean Oury. 1959. Les clubs thérapeutiques.<br />

181


Localisation<br />

Porteurs du dispositif<br />

Pers référente<br />

182<br />

Zone de couverture correspondant à la zone de sectorisation psychiatrique rattachée au CH<br />

Édouard Toulouse : 1er 2ème, 3ème, 13ème, 14ème, 15ème et 16ème arrondissements, les<br />

Pennes Mirabeau et Septèmes-les-Vallons. Une extension est prévue dans l’ensemble de la ville<br />

de Marseille dans un second temps.<br />

Ville de Marseille, association d’usagers ARGOS, Association HAS (intermédiation locative),<br />

hôpital Édouard Toulouse, gestionnaire des crédits en attendant la constitution du GCSMS ; le<br />

comité de suivi de juillet 2015 va solliciter des partenaires complémentaires. Ce projet est validé<br />

et suivi au sein du conseil d’orientation en santé mentale de la Ville de Marseille-COSM.<br />

Coordinatrice - Laure Plais Richard<br />

Coordonnées : 118, Chemin de Mimet. 13917 Marseille cedex 15 - Fixe 04 91 96 97 09 /Mobile 06 67 00 28 40<br />

Laure.plaisrichard@ch-edouard-toulouse.fr<br />

Descriptif du<br />

dispositif<br />

Coût<br />

Effectifs<br />

Apports<br />

Éléments d’évaluation<br />

du travail de<br />

pré figuration<br />

Bibliographie<br />

Travail de pré figuration d’un groupement de coopération social et médico-social en santé<br />

mentale et habitat.<br />

Naissance du projet<br />

Depuis plusieurs années, les questions d’habitat, d’accès à un logement et du maintien dans un<br />

logement des personnes souffrant de troubles mentaux, sont des problématiques qui ont<br />

mobilisé, de manière significative, de nombreux acteurs de la ville de Marseille. Pourtant, malgré<br />

l’implication importante des partenaires, la situation reste fragile et les dispositifs mis en place<br />

sont saturés. Même si la mobilisation et le rayonnement des acteurs représentent un atout par la<br />

construction d’un réseau compétent, elle soulève cependant la question de l’organisation d’un tel<br />

réseau, capable de répondre aux besoins des patients dans la construction d’un projet de<br />

territoire structurant.<br />

Objectifs du projet<br />

Échanges et synergie de compétences pour structurer des filières rattachées à différents secteurs<br />

activité et/ou des innovations socio-économiques :<br />

Fluidifier les parcours des personnes souffrants de troubles psychiques dans leur<br />

accompagnement dans l’habitat ; Reconnaître l’intérêt et la plus-value de l’action des structures<br />

membres, en vue de proposer de nouveaux modèles de coopération ; Partager une culture<br />

commune concernant les modes d’intervention rattachés à la problématique santé mentale et<br />

habitat. En travaillant sur des groupes de réflexion afin de pérenniser des actions innovantes ;<br />

Articuler les politiques et développer les synergies entre les différents partenaires membres de la<br />

convention et consolider le partenariat autour de chaque structure, pour développer l’offre de<br />

logement, d’hébergement et d’accompagnements adaptés.<br />

85 000 € (crédits du « Plan Ayrault » Pacte de sécurité et de cohésion sociale)<br />

1 ETP poste de coordinatrice – 0,3 ETP secrétariat<br />

Les apports du groupement<br />

Créer une coopération afin de garantir une action commune structurée et représentative des<br />

champs d’intervention de chacun en visant la complémentarité et les savoir-faire des acteurs.<br />

Valoriser et accompagner les structures dans leurs missions et trouver de nouveaux modèles<br />

d’intervention pour apporter des solutions inter partenariales afin de répondre à des besoins en<br />

termes d’habitat et de prise en charge<br />

Identifier l’organisation territoriale sur ces mêmes champs<br />

Réfléchir et proposer des modes d’intervention concertés, pertinents et adaptés.<br />

Nombre de comités de suivi / analyse des contenus<br />

Nombre de comités de pilotage / analyse des contenus<br />

Représentation des partenaires en lien avec les secteurs d’activité du GCSMS<br />

Dépôt de la convention constitutive en fin d’année (novembre)<br />

Rapport final : les besoins en logement et hébergement des personnes rencontrant un<br />

problème de santé psychique- Octobre 2010- Mission Habitat.<br />

L’hospitalisation au long cours en psychiatrie : analyse et déterminants de la variabilité<br />

territoriale - Octobre 2014-IRDES.<br />

Rapport d’information par la commission des affaires sociales - sur la santé mentale et<br />

l’avenir de la psychiatrie- Assemblée nationale le 18 décembre 2013- Déposé et présenté<br />

par M. Denys Robiliard.<br />

Le groupement de coopération sociale et médico-social – 2011 Ministère santé/ANAP.<br />

Guide des dispositifs d’hébergement et de logement adapté – sept 2008 –DGAS


Articles 69 et suivants de la loi de modernisation<br />

de notre système de santé<br />

Article 69<br />

I.-Le code de la santé publique est ainsi modifié :<br />

1° La première phrase du c du 2° de l'article L. 1431-2, telle qu'elle résulte de l'article 65<br />

de la présente loi, est complétée par les mots : « et assurent la mise en place du projet territorial<br />

de santé mentale mentionné à l'article L. 3221-2 » ;<br />

2° A la première phrase de l'article L. 3211-2-3, les mots : « n'exerce pas la mission de service<br />

public mentionnée au 11° de l'article L. 6112-1 » sont remplacés par les mots : « n'assure pas, en<br />

application de l'article L. 3222-1, la prise en charge des personnes faisant l'objet de soins psychiatriques<br />

au titre des chapitres II à IV du présent titre ou de l'article 706-135 du code de procédure pénale » ;<br />

3° A la deuxième phrase de l'avant-dernier alinéa de l'article L. 3211-11-1, après le mot :<br />

« écrite », sont insérés les mots : « et motivée » ;<br />

4° L'article L. 3212-5 est ainsi modifié :<br />

a) Le I est ainsi rédigé :<br />

« I.-Le directeur de l'établissement d'accueil transmet sans délai au représentant de l'État dans le<br />

département ou, à Paris, au préfet de police, et à la commission départementale des soins psychiatriques<br />

mentionnée à l'article L. 3222-5 toute décision d'admission d'une personne en soins psychiatriques en<br />

application du présent chapitre. Il transmet également sans délai à cette commission une copie du<br />

certificat médical d'admission, du bulletin d'entrée et de chacun des certificats médicaux mentionnés aux<br />

deuxième et troisième alinéas de l'article L. 3211-2-2. » ;<br />

b) Le II est abrogé ;<br />

5° Au dernier alinéa de l'article L. 3212-7, les mots : « au représentant de l'État dans le<br />

département ou, à Paris, au préfet de police, et » sont supprimés ;<br />

6° L'article L. 3212-8 est ainsi modifié :<br />

a) Au deuxième alinéa, les mots : «, les procureurs de la République mentionnés au II de l'article<br />

L. 3212-5 » sont supprimés ;<br />

b) Le dernier alinéa est supprimé ;<br />

183


7° A la deuxième phrase du II de l'article L. 3214-1, la référence : « II » est remplacée par<br />

la référence : « I » ;<br />

8° Au 1° de l'article L. 3215-1, la référence : « du dernier alinéa de l'article L. 3212-8 ou » est<br />

supprimée ;<br />

9° Au 4° de l'article L. 3215-2, la référence : « de l'article L. 3212-7, » est supprimée ;<br />

10° Le chapitre Ier du titre II du livre II de la troisième partie est ainsi modifié :<br />

a) L'intitulé est ainsi rédigé : « Politique de santé mentale et organisation de la psychiatrie » ;<br />

b) Les articles L. 3221-1 à L. 3221-4 sont ainsi rédigés :<br />

« Art. L. 3221-1.-La politique de santé mentale comprend des actions de prévention, de diagnostic, de<br />

soins, de réadaptation et de réinsertion sociale. Elle est mise en œuvre par des acteurs diversifiés<br />

intervenant dans ces domaines, notamment les établissements de santé autorisés en psychiatrie, des<br />

médecins libéraux, des psychologues et l'ensemble des acteurs de la prévention, du logement, de<br />

l'hébergement et de l'insertion »<br />

« Art. L. 3221-2.-I.-Un projet territorial de santé mentale, dont l'objet est l'amélioration continue de<br />

l'accès des personnes concernées à des parcours de santé et de vie de qualité, sécurisés et sans rupture, est<br />

élaboré et mis en œuvre à l'initiative des professionnels et établissements travaillant dans le champ de la<br />

santé mentale à un niveau territorial suffisant pour permettre l'association de l'ensemble des acteurs<br />

mentionnés à l'article L. 3221-1 et l'accès à des modalités et techniques de prise en charge diversifiées. »<br />

« Il tient compte des caractéristiques socio-démographiques de la population, des caractéristiques<br />

géographiques des territoires et de l'offre de soins et de services contribuant à la réponse aux besoins des<br />

personnes souffrant de troubles psychiques. »<br />

« En l'absence d'initiative des professionnels, le directeur général de l'agence régionale de santé prend les<br />

dispositions nécessaires pour que l'ensemble du territoire de la région bénéficie d'un projet territorial de<br />

santé mentale. »<br />

« II.-Le projet territorial est défini sur la base d'un diagnostic territorial partagé en santé mentale établi<br />

par les acteurs de santé du territoire. Le projet territorial associe notamment les représentants des<br />

usagers, les professionnels et les établissements de santé, les établissements et les services sociaux et<br />

médico-sociaux, les organismes locaux d'assurance maladie et les services et les établissements publics de<br />

l'État concernés, les collectivités territoriales, ainsi que les conseils locaux de santé, les conseils locaux de<br />

santé mentale ou toute autre commission créée par les collectivités territoriales pour traiter des sujets de<br />

santé mentale, dès lors qu'ils comprennent en leur sein les représentants des usagers et les professionnels<br />

de santé, sociaux et médico-sociaux. »<br />

184


« Les diagnostics et les projets territoriaux tiennent compte des projets des équipes de soins primaires<br />

mentionnées à l'article L. 1411-11-1 et des communautés professionnelles territoriales de santé<br />

mentionnées à l'article L. 1434-12. »<br />

« Le diagnostic, qui comprend un état des ressources disponibles, a pour objet d'identifier les insuffisances<br />

dans l'offre de prévention et de services sanitaires, sociaux et médico-sociaux et dans l'accessibilité, la<br />

coordination et la continuité de ces services, et de préconiser des actions pour y remédier. »<br />

« III.-Le projet territorial de santé mentale organise la coordination territoriale de second niveau. Il<br />

définit les actions à entreprendre afin de répondre aux besoins identifiés par le diagnostic territorial<br />

partagé ».<br />

« Il organise les conditions d'accès de la population :<br />

« 1° A la prévention et en particulier au repérage, au diagnostic et à l'intervention précoce sur les<br />

troubles ;<br />

« 2° A l'ensemble des modalités et techniques de soins et de prises en charge spécifiques ;<br />

« 3° Aux modalités d'accompagnement et d'insertion sociale.<br />

« A cet effet, il organise l'accès de la population à un ensemble de dispositifs et de services répondant à<br />

des priorités définies par voie réglementaire.<br />

« Il précise les objectifs poursuivis, les évolutions de l'offre de soins et de services et des organisations<br />

nécessaires ainsi que les indicateurs de suivi du projet. Il s'appuie sur la transmission et le partage des<br />

savoirs acquis et des bonnes pratiques professionnelles, sur le développement professionnel continu et sur<br />

le développement de la recherche clinique.<br />

« Un programme relatif au maintien dans le logement et d'accès au logement et à l'hébergement<br />

accompagné est développé pour les personnes en souffrance psychique qui en ont besoin.<br />

« La coordination territoriale de second niveau est déclinée dans l'organisation des parcours de proximité<br />

pour assurer à chaque patient, notamment aux patients pris en charge dans le cadre de la mission de<br />

psychiatrie de secteur, l'accès à cet ensemble de dispositifs et de services.<br />

« IV.-Le diagnostic territorial partagé et le projet territorial de santé mentale sont arrêtés par le directeur<br />

général de l'agence régionale de santé après avis des conseils locaux de santé ou des conseils locaux de<br />

santé mentale et du conseil territorial de santé mentionné à l'article L. 1434-10. Le diagnostic et le<br />

projet territorial de santé mentale peuvent être révisés ou complétés à tout moment.<br />

185


« Le directeur général de l'agence régionale de santé informe des diagnostics et des projets territoriaux de<br />

santé la conférence régionale de la santé et de l'autonomie et assure leur publication.<br />

« V.-Les actions tendant à mettre en œuvre le projet territorial de santé mentale font l'objet d'un contrat<br />

territorial de santé mentale conclu entre l'agence régionale de santé et les acteurs du territoire participant<br />

à la mise en œuvre de ces actions.<br />

« Le contrat territorial de santé mentale définit l'action assurée par ses signataires, leurs missions et<br />

engagements, les moyens qu'ils y consacrent et les modalités de financement, de suivi et d'évaluation.<br />

« Selon leur territoire d'application, ces actions peuvent être déclinées au sein de conseils locaux de santé<br />

mentale. Le conseil territorial de santé mentionné à l'article L. 1434-10 comprend une commission<br />

spécialisée en santé mentale.<br />

« VI.-Les établissements de service public hospitalier signataires d'un même contrat territorial de santé<br />

mentale peuvent constituer entre eux une communauté psychiatrique de territoire pour la définition et la<br />

mise en œuvre de leur projet médical d'établissement, selon des modalités définies par décret.<br />

« Art. L. 3221-3.-I.-L'activité de psychiatrie peut être exercée par l'ensemble des établissements de<br />

santé, universitaires ou non, indépendamment de leur statut juridique. Au sein de cette activité, la<br />

mission de psychiatrie de secteur, qui concourt à la politique de santé mentale définie à l'article L. 3221-<br />

1, consiste à garantir à l'ensemble de la population :<br />

« 1° Un recours de proximité en soins psychiatriques, notamment par l'organisation de soins<br />

ambulatoires de proximité, y compris sous forme d'intervention à domicile, assuré par des équipes<br />

pluriprofessionnelles, en coopération avec les équipes de soins primaires mentionnées à l'article L. 1411-<br />

11-1 et les communautés professionnelles territoriales de santé mentionnées à l'article L. 1434-12 ;<br />

« 2° L'accessibilité territoriale et financière des soins psychiatriques ;<br />

« 3° La continuité des soins psychiatriques, notamment pour les patients dont les parcours de santé sont<br />

particulièrement complexes, y compris par recours à l'hospitalisation, avec ou sans consentement, en<br />

assurant si nécessaire l'orientation vers d'autres acteurs afin de garantir l'accès à des prises en charge non<br />

disponibles au sein des établissements assurant la mission de psychiatrie de secteur.<br />

« La mission de psychiatrie de secteur se décline de façon spécifique pour les enfants et les adolescents.<br />

« II.-Les établissements de santé assurant la mission de psychiatrie de secteur participent aux actions<br />

menées en matière de prévention, de soins et d'insertion dans le cadre du projet territorial de santé<br />

mentale et par les équipes de soins primaires et communautés professionnelles territoriales de santé<br />

mentionnées à l'article L. 1434-12.<br />

186


« Art. L. 3221-4.-Le directeur général de l'agence régionale de santé désigne, parmi les établissements<br />

de santé autorisés en psychiatrie et assurant le service public hospitalier défini à l'article L. 6112-1, les<br />

établissements de santé assurant la mission de psychiatrie de secteur et sa déclinaison pour les enfants et<br />

les adolescents. Afin que l'ensemble de la région soit couvert, il affecte à chaque établissement ainsi<br />

désigné une zone d'intervention. Sur cette zone, l'établissement s'engage à travailler en partenariat avec<br />

les autres acteurs.<br />

« Le directeur général de l'agence régionale de santé organise également avec ces établissements les<br />

modalités de réponse aux besoins des personnes en situation de précarité ne disposant pas d'une<br />

domiciliation stable dans la zone d'intervention considérée.<br />

« Chaque établissement détermine, dans le projet d'établissement mentionné à l'article L. 6143-2 ou<br />

dans les documents définissant la politique médicale mentionnée à l'article L. 6161-2-2, les modalités<br />

d'organisation et de fonctionnement de cette activité dans la zone qui lui a été affectée et sa déclinaison<br />

pour les enfants et les adolescents, qu'il décline en territoires de proximité appelés secteurs de psychiatrie.<br />

» ;<br />

11° Après l'article L. 3221-4, il est inséré un article L. 3221-4-1 A ainsi rédigé : « Art. L.<br />

3221-4-1 A.-L'établissement peut conclure avec une association de soins, de prévention, de réadaptation<br />

et de réhabilitation une convention pour la mise en œuvre d'une démarche thérapeutique qu'elle définit.<br />

« La convention précise notamment les modalités de mise à disposition par l'établissement d'équipements<br />

et de moyens matériels et financiers et les conditions de leur utilisation par l'association. Elle indique les<br />

conditions dans lesquelles le personnel hospitalier peut contribuer au fonctionnement et aux activités de<br />

l'association. Elle détermine les modalités de contrôle médical de son exécution. « L'association rend<br />

annuellement compte par écrit à l'établissement de sa gestion et de l'utilisation des moyens mis à sa<br />

disposition. » ;<br />

12° A l'article L. 3221-4-1, la référence : « au second alinéa de l'article L. 3221-1 » est<br />

remplacée par la référence : « à l'article L. 3221-1 » ;<br />

13° Le chapitre II du titre II du livre II de la troisième partie est ainsi modifié :<br />

a) L'intitulé est ainsi rédigé : « Établissements de santé chargés d'assurer les soins psychiatriques<br />

sans consentement » ;<br />

b) L'article L. 3222-1 est ainsi rédigé : « Art. L. 3222-1.-I.-Le directeur général de l'agence<br />

régionale de santé désigne, après avis du représentant de l'État dans le département concerné, un ou<br />

plusieurs établissements autorisés en psychiatrie chargés d'assurer les soins psychiatriques sans<br />

consentement, en application des chapitres II à IV du titre Ier du présent livre ou de l'article 706-135<br />

du code de procédure pénale.<br />

187


« II.-La zone géographique dans laquelle l'établissement de santé ainsi désigné exerce ces missions est<br />

définie, en tenant compte des modalités d'organisation en secteurs de psychiatrie mentionnés à l'article L.<br />

3221-4 dans le contrat pluriannuel d'objectifs et de moyens mentionné à l'article L. 6114-1.<br />

« III.-Les moyens mis en œuvre pour l'exercice de ces missions et les modalités de coordination avec<br />

l'activité de psychiatrie de secteur mentionnée à l'article L. 3221-3 sont précisés dans le projet<br />

d'établissement mentionné à l'article L. 6143-2 ou dans les documents fixant la politique médicale<br />

mentionnée à l'article L. 6161-2-2.<br />

« Lorsque l'établissement de santé désigné en application du I du présent article n'est pas chargé de la<br />

mission de psychiatrie de secteur dans la même zone géographique, les modalités de coordination font<br />

l'objet d'une convention tripartite entre l'établissement de santé désigné en application du même I,<br />

l'établissement de santé désigné au titre de l'article L. 3221-4 et le directeur général de l'agence régionale<br />

de santé.<br />

« IV.-Dans les établissements n'assurant pas le service public hospitalier, tout patient faisant l'objet de<br />

soins psychiatriques en application des chapitres II à IV du titre Ier du présent livre ou de l'article 706-<br />

135 du code de procédure pénale bénéficie des garanties prévues au I de l'article L. 6112-2 du présent<br />

code. » ;<br />

c) L'article L. 3222-1-1 A devient l'article L. 3221-5-1 ;<br />

14° A la fin du premier alinéa de l'article L. 3311-1, les mots : «, sans préjudice du dispositif<br />

prévu à l'article L. 3221-1 » sont supprimés ;<br />

15° A la première phrase des articles L. 3251-2 et L. 3824-2, les mots : « ou, à défaut, par la<br />

notoriété publique » sont supprimés ;<br />

16° Le premier alinéa de l'article L. 6143-2 est complété par une phrase ainsi rédigée :<br />

« Dans les établissements désignés pour assurer la mission de psychiatrie de secteur en application de<br />

l'article L. 3221-4, il précise les modalités d'organisation de cette mission au sein de la zone<br />

d'intervention qui lui a été affectée. »<br />

II.-Dans un délai de trois ans à compter de la promulgation de la présente loi, le Gouvernement remet<br />

au Parlement un rapport sur la mise en œuvre de la politique de santé mentale.<br />

Article 70<br />

Aux deux premières phrases du 3° du I de l'article L. 3211-12-1 du code de la santé<br />

publique, après la référence : « L. 3211-12 », sont insérées les références : « , L. 3213-3,<br />

L. 3213-8 ».<br />

188


Article 71<br />

Le dernier alinéa du I de l'article L. 3211-12-2 du code de la santé publique est complété<br />

par une phrase ainsi rédigée :<br />

« En cas de transfert de la personne faisant l'objet de soins psychiatriques dans un autre établissement de<br />

santé, après que la saisine du juge des libertés et de la détention a été effectuée, l'établissement d'accueil<br />

est celui dans lequel la prise en charge du patient était assurée au moment de la saisine. »<br />

Article 72<br />

Après l'article L. 3222-5 du code de la santé publique, il est inséré un article L. 3222-5-1<br />

ainsi rédigé :<br />

« Art. L. 3222-5-1.-L'isolement et la contention sont des pratiques de dernier recours. Il ne peut y être<br />

procédé que pour prévenir un dommage immédiat ou imminent pour le patient ou autrui, sur décision<br />

d'un psychiatre, prise pour une durée limitée. Leur mise en œuvre doit faire l'objet d'une surveillance<br />

stricte confiée par l'établissement à des professionnels de santé désignés à cette fin.<br />

« Un registre est tenu dans chaque établissement de santé autorisé en psychiatrie et désigné par le<br />

directeur général de l'agence régionale de santé pour assurer des soins psychiatriques sans consentement en<br />

application du I de l'article L. 3222-1. Pour chaque mesure d'isolement ou de contention, ce registre<br />

mentionne le nom du psychiatre ayant décidé cette mesure, sa date et son heure, sa durée et le nom des<br />

professionnels de santé l'ayant surveillée. Le registre, qui peut être établi sous forme numérique, doit être<br />

présenté, sur leur demande, à la commission départementale des soins psychiatriques, au Contrôleur<br />

général des lieux de privation de liberté ou à ses délégués et aux parlementaires.<br />

« L'établissement établit annuellement un rapport rendant compte des pratiques d'admission en chambre<br />

d'isolement et de contention, la politique définie pour limiter le recours à ces pratiques et l'évaluation de<br />

sa mise en œuvre. Ce rapport est transmis pour avis à la commission des usagers prévue à l'article L.<br />

1112-3 et au conseil de surveillance prévu à l'article L. 6143-1. »<br />

Article 73<br />

Dans un délai de six mois à compter de la promulgation de la présente loi, le Gouvernement présente au<br />

Parlement un rapport sur l'évolution de l'organisation de l'infirmerie psychiatrique de la préfecture de<br />

police de Paris pour sa mise en conformité avec le régime de protection des personnes présentant des<br />

troubles psychiques et relevant de soins psychiatriques sans consentement.<br />

189


REMERCIEMENTS<br />

Je tiens à remercier :<br />

- Mme Claude Finkelstein, présidente de la FNAPSY (fédération nationale<br />

des associations d’usagers en psychiatrie)<br />

- M. Michel Girard, vice-président de l'UNAFAM (union nationale de<br />

familles et amis de malades et/ou handicapées psychiques)<br />

- M. le docteur Christian Müller, psychiatre, praticien hospitalier, président<br />

de la commission médicale d’établissement de l’établissement public de<br />

santé mentale de Lille Métropole (Nord), président de la conférence des<br />

présidents de commissions médicales d’établissement de centres<br />

hospitaliers spécialisés en psychiatrie,<br />

pour leur engagement et l’apport de leurs convictions durant le temps où ils ont<br />

bien voulu accompagner la mission.<br />

- La direction générale de l’offre de soins, la direction générale de la santé<br />

et la direction générale de la cohésion sociale pour leur soutien au long<br />

cours et tout particulièrement Mme Christine Bronnec, Mme Isabelle<br />

Prade et M. le docteur Philippe Leborgne.<br />

- Vincent Cailliet et Michel Minard, tous deux si précieux.<br />

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