Les véhicules électriques émettent plus de CO2 selon une étude

par Alexis Vintray
jeudi 23 juin 2011

Une étude britannique comparant les émissions en dioxyde de carbone des voitures traditionnelles et des voitures électriques conclut que ces dernières émettent plus de CO2 que les premières. La fabrication de la batterie est principalement responsable de cet écart.

Pour un véhicule électrique de taille moyenne, la consommation sur la durée de vie du véhicule s’élève à 23,1 tonnes de CO2, contre 24 tonnes pour un véhicule avec moteur à explosion. En effet, il faut prendre en compte le CO2 généré pour produire l’électricité utilisée par le véhicule. Il faudrait que le possesseur d’une voiture électrique roule au minimum 129 000 kilomètres pour que la consommation en CO2 soit équivalent à celle d’un véhicule à essence. Même s’il conduisait 160 000 kilomètres, il n’économiserait sur la durée de vie du véhicule que une tonne de carbone. Ces niveaux sont très improbables car la batterie des véhicules électriques permet généralement de couvrir moins de 150 kilomètres avec une charge complète et ne sont pas adaptées pour des longs trajets.

Ceci ne prend pas compte la production du véhicule et le changement de batterie nécessaire après quelques années pour la majorité des véhicules électriques. Si on la prend en compte, le coût de production en tonnes de CO2 s’élève à 12,6 tonnes pour un véhicule électrique, contre 5,6 pour un véhicule à essence. Cela compense plus que largement la modeste économie faite sur la consommation. Le recyclage des véhicules électriques coûte également sensiblement plus cher en raison de la présence de métaux lourds dans la batterie.

Cette étude britannique a été commandée par le gouvernement britannique avec l’industrie automobile britannique, associés dans le Low Carbon Vehicle Partnership. Le but de cet organisation est d’accélérer la transition vers des véhicules à faibles émissions de CO2, ce qui écarte le risque de conflit d’intérêt.

Aucune étude n’avait jusque là analysé les émissions sur l’ensemble de la durée de vie des véhicules, en incluant la production. Ses résultats pourraient impacter les politiques menées puisqu’il est avéré que la promotion des véhicules électriques n’est, à ce jour, pas une bonne chose pour les gaz à effet de serre.

Gageons cependant que les industriels dépendant des subventions tenteront d’éviter la réduction des aides massives sur le secteur. En 2010, le ministère des transports britannique a ainsi subventionné à hauteur de plus de 5000€ chaque achat de véhicule électrique pour 8 600 acheteurs. Coût total : près de 50 millions €.

Information trouvée par l’intermédiaire d’Antagoniste.net. Article paru initialement sur Contrepoints.org


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