À Cabourg, la tradition veut que le maire de la ville prononce un discours au festival du film romantique. Mais cette année, l’association Osez le féminisme ! s’y est farouchement opposée. Car le maire, Tristan Duval, a été condamné en première instance à trois mois de prison avec sursis pour avoir frappé sa femme en pleine rue le 7 août dernier (l’élu a fait appel). Les organisateurs ont-ils eu vent de la fronde féministe ? Une chose est certaine, ils ont décidé qu’il serait plus prudent d’écarter Tristan Duval de l’événement. « Il sera absent. Je lui ai demandé en conseil municipal de ne pas nous imposer sa présence. L’événement ne peut en rien être associé à cette affaire », nous a déclaré Suzel Pietri, déléguée générale du festival. Pour Alyssa Ahrabare, porte-parole d’ Osez le féminisme !, « c’est une vraie prise de position. Nous voudrions que le reste du monde du cinéma prenne son exemple. Depuis les faits, Tristan Duval se sert de la ville de Cabourg pour se donner une image d’homme romantique. À la Saint-Valentin, il a envoyé des roses à toutes ses administrées. Une stratégie classique de l’agresseur pour assurer son impunité ». Le festival, qui débute le 12 juin, s’est aussi engagé aux côtés de la Fondation Panzi, qui soigne les victimes de violences sexuelles. Et Suzel Pietri d’ajouter : « Les maires passent, mais le festival reste. »

Cet article a été publié dans le magazine ELLE du 7 juin 2019.  Abonnez-vous ici

" Droit de réponse de Monsieur Tristan DUVAL
 
 Sur le site www.elle.fr a été publié un article « Tristan Duval, maire indigne ? » que je considère inacceptable et attentatoire à mes droits et à ma personnalité, et auquel je souhaite apporter la réponse suivante.
Contrairement à ce qui est indiqué, je n’ai jamais été condamné pour « avoir frappé ma femme en pleine rue ». Je conteste fermement ces accusations. Un appel a été interjeté et je n’ai jamais commis de tels actes. Je déplore le non-respect de la présomption d’innocence dans un contexte émotionnel fort, et précise d’ailleurs que j’ai moi-même engagé une action en justice. Quant aux propos de Madame Alyssa Ahrabare selon lesquels j’aurais envoyé des roses à toutes mes administrées en me servant ainsi de la ville de Cabourg, il s’agit d’affirmations inexactes et surtout trompeuses : la distribution de roses dont j’ai pris l’initiative existe à Cabourg depuis 2014, et notamment depuis 2015 pour la Saint-Valentin et en aucun cas depuis cette année. Il ne s’agit donc pas d’une « stratégie » afin d’assurer une quelconque « impunité ». Je suis meurtri par le titre de votre article et par ces accusations que je considère choquantes pour un père, ses enfants et sa famille.
Il est mal venu de tenter de servir une juste cause avec un mauvais exemple.
Tristan Duval"