L'ex ministre de l'économie a déjà débuté sa campagne en lançant son parti politique En Marche. Suffisant pour devenir légitime aux yeux des Français et se détacher de l'image d'opportuniste qui lui colle à la peau ? En regardant de plus près la biographie du bientôt quadragénaire, on remarque très vite que certaines expériences ou récompenses voire diplômes ne sont pas tous avérés.

Si il est bien diplômé de l'Institut Politique de Paris, il échoue à l'Ecole Normale Supérieure alors que plusieurs biographies laissent croire qu'il est normalien, ce n'est pas le cas. Autre élément troublant, Macron avance dans sa biographie en affirmant qu'il a réalisé un Mémoire sur l'intérêt général en rapport avec la philosophie de Droit de Heigl sous la direction d'Etienne Balibar. Léger souci, ce dernier n'a aucun souvenir de ce fameux mémoire... Dernier point étrange, il est de la fameuse promotion Leopold Sédar-Sanghor de l'ENA de Strasbourg qui verra le classement final annulé par le Conseil d'Etat pour une sombre affaire d'abus de pouvoir dans laquelle son nom revient avec insistance...

Comment entrer en politique ?

OK, l'entrée en scène n'était pas le parcours rêvé. Cependant, Macron arrive à ses fins car il intègre la fonction publique en tant qu'inspecteur des finances pour ensuite bifurquer vers le métier de Banquier d'affaires où son talent va taper aux oreilles du monde politique. En l'espace de huit ans, il va devenir la valeur montante de l'économie qui va forcément intéresser au plus haut point les politiques, toujours en quête de nouveaux talents à utiliser. Officiellement, sa vocation se trouve à gauche par les valeurs inculquées par sa grand-mère, on peut légitimement penser que la rencontre en 2006 avec François Hollande est autrement plus déterminante que le temps passé avec mamie...

Une fois le contact noué, il va progressivement se prendre au jeu jusqu'à franchir le cap en mai 2012 en acceptant de devenir secrétaire général adjoint de l'Elysée. Pas mal pour un homme d'à peine 35 ans.

Une crédibilité politique qui interroge

Malgré des états de service et d'opportunisme en phase avec un politique de 2016, Emmanuel Macron n'a jamais porté l'étiquette du candidat à une élection nationale, régionale voire même locale. Etrange pour un homme visant le poste de Président de la République... Sans se confronter au terrain, il parait délicat voire impossible de l'emporter pour l'élection de 2017. Mais Emmanuel a la solution miracle... En tentant de s'afficher sur la plage avec sa compagne en première page de Paris-Match il tente l'atout glamour pour amadouer son futur électorat.

Comme si il fallait faire ce type de mise en scène pour avoir une chance de gagner une élection.

Si ses idées en matière d'écologie, de sécurité et de santé ne respirent pas le neuf, son programme économique est davantage fourni. Si certains professeurs n'hésitent pas à faire le profil d'un homme porté par la doctrine de l'oligarchie financière publique de ces dernières décennies, soit rien de neuf, d'autres n'hésitent pas à le qualifier de libéral de gauche. Un paradoxe certes. Mais un raccourci médiatique bien commode quand on est en manque de popularité ou tout simplement d'attention. N'hésitant pas à souhaiter une politique brutale de productions de logement quitte à réduire voire annuler certains recours, partisan de la création d'un revenu universel pour tous, il affiche des affinités avec certains leader de Droite comme Fréderic Lefebvre sur nombre de sujets.

Paradoxal pour un homme profondément ancré à gauche, non?

Si En Marche est pour le moment loin de connaitre le succès que Macron voudrait, il reste encore du temps à l'ancien ministre de l'économie pour rattraper son retard dans les sondages. La recette est bien connue désormais : un opportunisme bien senti et le tour est joué. Qui sait, le futur allié de Macron sera peut-être Sarkozy. Cela peut faire rire mais vu le profil de Macron, il ne faut jurer de rien...