Un homme aide un enfant blessé lors d'une attaque par des gens d'armés de la station balnéaire de Grand-Bassam, en Côte d'Ivoire. — SIA-KAMBOU/AFP

ATTENTAT

VIDEO. Côte d'Ivoire: Le récit de l'attaque de la station balnéaire de Grand-Bassam

Au moins un Français a été tué dans l’attaque de la station balnéaire de Grand-Bassam…

Après le Burkina et le Mali, la Côte d’Ivoire a été la cible dimanche d’une attaque djihadiste. Un commando armé a attaqué la station balnéaire très populaire de Grand-Bassam, le premier attentat de ce type dans le pays.

Quatorze civils ont été tués dimanche, a annoncé le ministre ivoirien de l’Intérieur, Hamed Bakayoko. Parmi les victimes, « nous avons identifié une (d’elles) de nationalité française et une allemande », a ajouté le ministre au journal télévisé. Par ailleurs, deux membres des forces de sécurité ont été tués.

« Six hommes armés sont venus sur la plage et ont commencé à tirer »

Le président Alassane Ouattara, qui s’est rendu sur les lieux, à une vingtaine de kilomètres à l’est d’Abidjan, a dénoncé une attaque « terroriste ». Celle-ci a été revendiquée par Al-Qaida au Maghreb islamique (Aqmi). L’organisation a salué ses « trois héros » qui ont perpétré l’attaque et a promis davantage de détails plus tard, selon SITE, une organisation américaine qui surveille les sites internet islamistes.

La vidéo tournée sur les lieux de l’attentat par un témoin :


Nococoti

L’attaque a débuté à 12h30 (13h30, heure française) quand « six hommes armés sont venus sur la plage (de l’hôtel l’Etoile du sud) de Grand-Bassam et ont commencé à tirer sur les touristes, les clients », a déclaré le président ivoirien. « Les forces spéciales ivoiriennes sont intervenues dès 13h15 (et) ont réussi à neutraliser les six terroristes ». Selon un témoin, l’un des assaillants criait « Allahou Akbar » (« Dieu est grand », en arabe). Les opérations de ratissage se sont poursuivies pour retrouver d’éventuels autres assaillants.

Ouverture d’une enquête française

Le parquet de Paris a annoncé dans la soirée l’ouverture d’une enquête pour assassinat terroriste. C’est une procédure classique, du fait de la présence d’un ressortissant français parmi les victimes. Elle a été confiée à la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) et la sous-direction antiterroriste (Sdat), a précisé le parquet.

Deux numéros d’urgence ont été mis en place en direction des Français installés en Côte d’Ivoire et de leurs familles au pays. A Paris, il s’agit du 01 43 17 56 46. A Abidjan, c’est le 00 225 20 20 05 44.

Jean-Marc Ayrault et Bernard Cazeneuve sur place mardi

Le président français François Hollande a dénoncé un « lâche attentat » dans lequel « au moins un Français » a été tué.

« La France apporte son soutien logistique et de renseignement à la Côte d’Ivoire pour retrouver les agresseurs. Elle poursuivra et intensifiera sa coopération avec ses partenaires dans la lutte contre le terrorisme », a-t-il ajouté. Le chef de la diplomatie française Jean-Marc Ayrault et le ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve se rendront mardi à Abidjan pour exprimer la solidarité de la France.

Jean-Marc Ayrault a dénoncé un attentat qui visait « avant tout l’Afrique ». « La plupart des victimes sont des Africains de Côte d’Ivoire ou des pays voisins. C’est donc l’Afrique qui est visée, qui est visée à nouveau par le terrorisme », a-t-il dit lors d’une réunion à la cellule de crise de son ministère.

Hôtels fréquentés par une clientèle d’expatriés

Ville historique et ancienne capitale de la Côte d’Ivoire sur la côte du Golfe de Guinée, Grand-Bassam abrite plusieurs hôtels fréquentés par une clientèle d’expatriés le long d’une plage où afflue la population abidjanaise en fin de semaine.

L’attaque rappelle celle d’un hôtel à Sousse (Tunisie) qui a fait 38 morts le 26 juin et revendiquée par le groupe terroriste Daesh. Elle succède à plusieurs attaques en Afrique de l’Ouest visant des lieux fréquentés par des étrangers, à Bamako (20 morts dont 14 étrangers le 20 novembre) ou Ouagadougou (20 morts le 15 janvier).

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