François Fillonf est accueilli par ses soutiens à l'aéroport Roland Garros à Sainte-Marie, à La Reunion, le 11 février 2017. — Richard BOUHET / AFP

CAMPAGNE

Fillon à La Réunion pendant trois jours, toujours «déterminé» à ne pas se laisser «abattre»

B.D. avec AFP

Objectif: convaincre les Réunionnais, qui avaient voté majoritairement pour François Hollande en 2012, que « parmi tous les candidats », il est « le plus déterminé à faire bouger les choses »...

François Fillon arrive ce samedi à La Réunion pour un séjour de trois jours, déterminé à ne pas se laisser « abattre » par la tempête des soupçons d’emplois fictifs de son épouse et de deux de ses enfants.

« On veut m’abattre et abattre la droite. Je ne laisserai pas faire. Nos électeurs commencent à en avoir plus qu’assez », affirme-t-il dans un entretien au Quotidien de La Réunion. « Le déferlement médiatique relève de l’acharnement », ajoute-t-il.

Entretiens

En baisse sensible dans les sondages qui le donnent désormais éliminé au premier tour de l’élection présidentielle, le candidat de la droite à l’Elysée est accompagné de Philippe Houillon, député du Val-d’Oise, en charge des Outre-Mer pour la campagne présidentielle. L’objectif est de convaincre les Réunionnais, qui avaient voté majoritairement pour François Hollande en 2012, que « parmi tous les candidats », il est « le plus déterminé à faire bouger les choses », alors que 40 % de la population vit sous le seuil de pauvreté (environ 1.000 euros par mois).

« Je veux le faire parce que j’ai l’intime conviction que les Outre-mers assurent le rayonnement, la grandeur et la diversité de notre pays. Ce sont toutes ces richesses qui fondent la singularité et la magie de la France », a-t-il affirmé au journal réunionnais. François Fillon doit s’entretenir avec les élus de droite et du centre de l’île : la présidente UDI du conseil départemental Nassima Dindar, qui avait soutenu Alain Juppé à la primaire de la droite, Didier Robert, sénateur LR et président du Conseil régional, Michel Fontaine, sénateur-maire LR de Saint-Pierre, ainsi que Thierry Robert (sans lien familial avec le précédent), seul député MoDem de France. Parmi les sept députés de l’île, il est également le seul à ne pas être de gauche.

Point d’orgue de sa visite : un meeting prévu à Saint-Pierre dimanche en fin d’après-midi. Dans la matinée, l’ancien Premier ministre aura assisté à la messe dominicale à l’église de Saint-Gilles. Lundi matin, François Fillon, qui loue « l’admirable coexistence entre les différentes confessions religieuses » de l’île, prévoit de visiter « la plus vieille mosquée de France » à Saint-Denis, puis de rencontrer le Groupe de dialogue interreligieux.

Fillon n’est « pas le bienvenu »

Son programme comporte aussi plusieurs étapes sur des thèmes économiques, alors que La Réunion est « confrontée à de lourds problèmes économiques et sociaux qu’il faut affronter avec lucidité et audace ». « La priorité, c’est l’avenir de la jeunesse réunionnaise. Il faut lui donner des perspectives », affirme-t-il.

Sont prévues une visite du site de stockage d’électricité d’Akuo Les Cèdres (samedi), une « rencontre avec le monde économique » à l’occasion de la visite d’une start-up à Bras Panon-Est (lundi), ainsi que la visite d’une usine de méthanisation (lundi également). Avant son départ pour Paris lundi soir, l’ex-Premier ministre, réputé pour sa passion de la course automobile, ira enfin visiter le circuit de course Félix Guichard à Sainte-Anne.

Ces trois jours à plus de 9.000 km de la métropole permettront-ils au candidat d’oublier la tempête politico-médiatique qu’il affronte depuis près de trois semaines ? Radio Freedom, la radio la plus populaire de l’île, reçoit de nombreux appels de Réunionnais disant qu’il « n’est pas le bienvenu ».

François Fillon affirme arriver sur l’île « avec de la passion et de la détermination. J’aime La Réunion. Il y a sur cette île une chaleur fraternelle qui est à l’honneur de notre nation ». « Oui », il ira jusqu’au bout de sa candidature, insiste-t-il, voulant ignorer un sondage Odoxa publié vendredi selon lequel sept Français sur dix pensent qu’il doit renoncer. « Ce ne sont pas (Emmanuel) Macron ou (Marine) Le Pen qui vont enrayer le déclin de la France », dit-il, en ciblant à nouveau la présidente du Front national et l’ex-ministre de l’Economie, qui actuellement le devancent dans les intentions de vote pour la présidentielle du 23 avril.

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