Le précédent attentat contre une église copte, qui avait fait 45 morts, avait eu lieu le 9 avril 2017 à Tanta au nord du Caire. — STRINGER / AFP

ATTENTAT

Egypte: Au moins 28 morts dans l'attaque d'un bus transportant des chrétiens

Les Coptes représentent 10% des quelque 90 millions d’habitants de ce pays…

Les chrétiens ont de nouveau été visés en Egypte. Au moins 28 personnes ont été tuées ce vendredi par des hommes armés et masqués qui ont attaqué un bus qui se rendait à un monastère copte.

Cette attaque, dans la province de Minya, intervient alors que la branche égyptienne de l’organisation Etat islamique (EI) mène depuis plusieurs mois une campagne contre la minorité copte en Egypte. Des hommes masqués ont ouvert le feu « à l’arme automatique » sur le bus qui amenait les passagers au monastère de Saint-Samuel, à plus de 200 km au sud de la capitale, a indiqué à la télévision d’Etat le gouverneur de la province de Minya Essam el-Bedawi. Les assaillants ont ensuite pris la fuite. Selon le porte-parole du ministère de la Santé, Khaled Megahed, cette attaque a fait 28 morts et 25 blessés.

Les Coptes, communauté chrétienne du Moyen-Orient, visés

Cette attaque, qui a eu lieu dans la province de Minya, au sud du Caire, intervient un mois et demi aprèsdes attentats contre deux églises coptes, qui avaient fait 45 morts et avaient été revendiqués par l’organisation Etat islamique. Daesh, qui avait également revendiqué un attentat contre une église copte du Caire en décembre (29 morts), s’est engagé ces derniers mois à multiplier les attaques contre la minorité copte en Egypte, qui représente environ 10 % des quelque 90 millions d’habitants de ce pays.

Les Coptes forment la plus importante communauté chrétienne du Moyen-Orient, et l’une des plus anciennes, dans un pays où les musulmans sunnites sont largement majoritaires. Une branche de l’organisation Etat islamique sévit dans le nord de la péninsule du Sinaï où elle attaque régulièrement les forces de sécurité. Elle y a également procédé à des attaques ciblées contre des chrétiens, poussant des dizaines de familles à fuir la région.

Le pape en visite avait plaidé pour la tolérance et le dialogue entre musulmans et chrétiens

La justice égyptienne a annoncé la semaine dernière avoir déféré devant la justice militaire 48 personnes soupçonnées d’être impliquées dans les attaques contre les trois églises coptes depuis décembre. Selon le parquet, les accusés dirigeaient ou appartenaient à « deux cellules » rattachées à Daesh, au Caire et dans le sud de l’Egypte, et avaient suivi « un entraînement militaire dans des camps de l’organisation Etat islamique, en Libye et en Syrie ». Une branche égyptienne de Daesh sévit dans le nord de la péninsule du Sinaï où elle attaque régulièrement les forces de sécurité, notamment depuis que l’armée a destitué le président islamiste Mohamed Morsi en 2013.

Elle y a également procédé à des attaques ciblées contre des chrétiens, poussant des dizaines de familles à fuir cette région depuis janvier. La communauté chrétienne égyptienne a reçu le mois dernier le soutien du pape catholique François. Lors d’une visite de deux jours sous haute sécurité, il avait plaidé la veille pour la tolérance et le dialogue entre musulmans et chrétiens. Fervent défenseur de l’œcuménisme, François avait rencontré le pape copte orthodoxe d’Egypte Tawadros II ainsi que le grand imam d’Al-Azhar, prestigieuse institution de l’islam sunnite, Ahmed Al-Tayeb, et s’était rendu dans l’église du Caire visée en décembre.

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