Kit Harington et Kristofer Hivju (Jon Snow et Tormund Giantsbane) dans la saison 7 de la série «Game of Thrones». — HBO

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A quelle vitesse vole un corbeau? Et un dragon? Le timing «un peu fumeux» de «Game of Thrones»

P.B.

Le réalisateur de l'épisode diffusé dimanche reconnaît que les scénaristes ont poussé le bouchon un peu loin...

The night is dark and full of spoilers. Attention, cet article discute de l’épisode 6 de la 7e saison de Game of Thrones, Beyond The Wall, diffusé dimanche dernier. Si vous n’êtes pas à jour, passez votre chemin.

 

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Ah, Game of Thrones. Pendant longtemps, la série a pris son temps, et on a découvert Westeros en long et en large, à cheval et en bateau. Mais dans la dernière ligne droite, tout s’accélère, avec des déplacements de plus en plus difficiles à avaler. Et ça commence à en agacer certains.

Bon, on va passer sur le bien-fondé de la mission suicide des douze salopards. Même Jon Snow a reconnu à la fin de l’épisode qu’aller capturer un zombie au-delà du mur et le ramener enchaîné à Cersei pour la convaincre de rejoindre l’union sacrée était une idée à la con. Non, le vrai problème est une question de physique de seconde : Gendry peut-il courir un marathon par -30°, un corbeau parcourir plus de 1.000 km puis un dragon faire le même chemin en sens inverse, le tout en moins de temps qu’il ne faut à un lac pour suffisamment geler afin de supporter le poids d’une armée de marcheurs blancs.

Certains se sont lancés dans des calculs complexes sur Reddit, mais il y a trop de variables inconnues, notamment la distance exacte entre Eastwatch et Dragonstone, la vitesse de vol d’un dragon et la durée passée par l’équipe de bras-cassés à se les geler.

« Impossibilité plausible »

Face aux critiques, le réalisateur de l’épisode, Alan Taylor, l’admet dans Variety : « Nous étions conscients que le timing était un peu fumeux ». Selon lui, nos compères « passent une longue nuit sombre sur le lac » mais on ne sait pas exactement combien de temps à cause « du crépuscule éternel au nord du mur ». Taylor admet que cette timeline discutable « n’a pas fonctionné pour tout le monde », mais s’abrite derrière le concept « de l’impossibilité plausible », qui a été « un peu étiré ». On ne parlera même pas de l’oncle Benji qui faisait du camping dans le coin, ni des chaînes géantes attachées sous l’eau on ne sait pas trop comment pour repêcher le dragon Viserion.

Avec seulement 13 épisodes pour les deux dernières saisons, Game of Thrones a passé la 5e. La série enchaîne désormais les moments de bravoure mais cela semble se faire au détriment de la qualité d’écriture et de l’impact émotionnel. Un peu plus de George R.R. Martin et un peu moins de fan service pour le season finale (baptisé The Wolf and The Dragon), ça ne serait pas mal, non ?

 

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