Voiture électrique : le grand flop des stations d'échange de batteries

Voiture électrique : le grand flop des stations d'échange de batteries

    Permettre au conducteur d’échanger sa batterie vide contre une batterie chargée, le tout en trois minutes, grâce à des automates. C'était l'une des promesses en 2008 de l'entreprise israélienne Better Place, associée à Renault, pour faire face au manque d'autonomie des véhicules électriques...

    Cinq ans plus tard, par manque de clients et d'investisseurs, la société fondée par l'entrepreneur israélo-américain Shai Agassi jette l'éponge, après perdu près de 657 millions d'euros depuis sa création. La compagnie vient de saisir la cour du district de Lod, près de Tel-Aviv, pour demander sa dissolution et la nomination d'un liquidateur temporaire.

    Seulement 900 voitures équipées en circulation

    Alors que Renault et Better Place tablaient en 2009 sur la commercialisation - dans un premier temps en Israël et au Danemark - de 100.000 voitures d'ici 2016, seulement 900 voitures équipées de telles batteries circulent dans ce pays et encore moins en Europe du nord, selon la presse israélienne.

    «Malheureusement, après un an d'opérations commerciales, il a été clair pour nous que, malgré de nombreux clients satisfaits, l'adhésion d'un public plus large ne serait pas suffisante et que le soutien des fabricants automobile manquait», a expliqué l'actuel PDG Dan Cohen. Shai Agassi avait démissionné de ce poste en octobre. Mais impossible de trouver une équation économique quand une station de rechange coûte 1,5 million de dollars avec si peu de clients. Jusqu'à présent, Better Place proposait 38 stations en Israël et 17 au Danemark.

    Un sérieux revers pour la voiture électrique

    Cette faillite programmée de Better Place est un sérieux revers pour le développement de la voiture électrique comme alternative aux traditionnelles voitures thermiques. Même si, depuis quelques jours, Renault avait pris des distances avec cette entreprise et minimise aujourd'hui la portée de la décision du conseil d'administration de Better Place. Avec une double perte : des investissements sont nécessaires pour développer d'adapter cette technologie «quick drop». En outre, c'est autant de Fluence en moins commercialisées dans les années à venir.

    «Cette décision ne remet nullement en cause la stratégie de l'alliance Renault-Nissan en matière de véhicules électriques, a fait valoir la marque au losange, qui a investi près de 4 milliards d'euros pour les véhicules électriques. C'est une des pistes qui ne marche pas, mais le futur du véhicule électrique n'est absolument pas remis en cause».

    Reste que les ventes de voitures électriques y compris en France restent aussi au point mort avec ou sans cette technologie Better Place. Sur les quatre premiers de l'année, il s'est vendu en France que 3 188 exemplaires dont 2 347 Zoe Renault dont la commercialisation vient de débuter.