Législatives 2017 : seuls deux frondeurs sauvent leur siège

Après la claque du premier tour des législatives, peu de frondeurs socialistes restaient en lice. A l'issue du second tour, seul le hamoniste Régis Juanico et Laurence Dumont ont pu sauver leur siège. 

Régis Juanico est l'un des deux frondeurs qui siégera dans la nouvelle mandature.
Régis Juanico est l'un des deux frondeurs qui siégera dans la nouvelle mandature. (Capture L'Opinion)

    Deux Highlander. Demain, l'Assemblée ne comptera plus que deux frondeurs de la précédente mandature. Régis Juanico a sauvé sa tête, d'un cheveu. Celui qui fut le porte-parole de Benoît Hamon pour la présidentielle conserve la 1e circonscription de la Loire avec 23 voix d'avance sur sa rivale LREM Magalie Viallon.

    Laurence Dumont (53,32%) a elle battu dans la 2e circonscription du Calvados le juge Halphen qui se présentait sous les couleurs d'En Marche.

    Tous les autres socialistes qui se sont opposés à la ligne social-démocrate de François Hollande et Manuel Valls ont été éliminés entre le premier et le second tour de ces législatives.

    Après Pascal Cherki à Paris, Laurent Baumel en Indre-et-Loire, Alexis Bachelay et Jean-Marc Germain dans les Hauts-de-Seine, Razzy Hammadi et Mathieu Hanotin en Seine-Saint-Denis, Michel Pouzol dans l'Essonne, Gwenegan Bui dans le Finistère, Benoît Hamon dans les Yvelines, et Aurélie Filippetti en Moselle, écartés dès le premier tour, quatre autres frondeurs ont été battus ce dimanche.

    Barbara Romagnan, députée sortante de la 1e circonscription du Doubs, a été battue par une novice en politique. Fannette Charvier, 32 ans, salariée de la Caisse primaire d'assurance maladie, avait rejoint En Marche après la démission d'Emmanuel Macron du ministère de l'Économie, en août dernier. Elle a obtenu 53,49 % des voix.

    Dans le Cher, alors même que l'abstention était un peu moindre qu'ailleurs (54,4%), et qu'il était soutenu par la France insoumise, Yann Galut a perdu (49,08% des voix) contre le candidat LREM Loïc Kervran (50,92%).

    Dans la première d'Indre-et-Loire, Jean-Patrick Gille a été battu 46,07% par Philippe Chalumeau (LREM, 53,93%).


    Dans la Nièvre, Christian Paul, l'une des premières voix de la fronde, a perdu son pari. La partie s'annonçait compliquée pour lui : au premier tour, le candidat socialiste avait obtenu 18,3% des suffrages, loin derrière le candidat LREM (33,8%). Dans une déclaration publiée après l'officialisation de sa défaite, Christian Paul se dit sans amertume, lui qui était élu depuis 1997. « Si j'ai un regret à exprimer, ajoute-t-il toutefois, c'est que nous n'ayons pas su convaincre le président de la République précédent de changer de politique en temps utile. Sa responsabilité est grande. Depuis trois ans, nous avions décrit la catastrophe politique de 2017, qui arrivait à grand-pas. Elle est là. Le Parti socialiste a été dévitalisé et trahi. La Nièvre de François Mitterrand n'a pas été épargnée par l'oubli des valeurs, et les aubaines qu'une telle période produit», écrit-il. Et de conclure : « Je préfère tomber dans l'honneur qu'être élu grâce au reniement ».