Union européenne : «Les Français dépensent trop», dit Juncker à Macron

Le président de la Commission européenne demande à Emmanuel Macron à réduire la dépense publique

Le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker à Bruxelles le 29 avril 2017
Le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker à Bruxelles le 29 avril 2017 (AFP/THIERRY CHARLIER)

    Le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, qui a félicité dimanche Emmanuel Macron, l'a appelé lundi à réduire la dépense publique en France une fois au pouvoir, jugeant que son niveau actuel n'était pas tenable à terme.

    «Nous sommes confrontés avec la France à un problème particulier, les Français dépensent trop d'argent et ils dépensent au mauvais endroit», a déclaré à la presse à Berlin (Allemagne) le Luxembourgeois au lendemain même de l'élection du centriste à la présidence française.

    «Ne pas compter sur la mansuétude de ses partenaires»

    «Les Français consacrent entre 53% et 57% de leur produit intérieur brut à leurs budgets publics, compte tenu du niveau relativement élevé de la dette, cela ne peut pas fonctionner dans la durée», a ajouté Jean-Claude Juncker. Il a estimé que le futur chef de l'Etat français ne pourrait pas compter à sens unique sur la mansuétude de ses partenaires européens sur ces questions. «Il appartient aussi aux Français de faire un geste en direction des autres» en faisant les réformes nécessaires, a-t-il dit.

    Ces propos surviennent alors que la Commission doit publier jeudi ses prévisions économiques de printemps pour les pays de l'UE, suivies le 17 mai de recommandations. Or la France est sous pression pour respecter enfin les règles européennes, selon lesquelles les déficits publics doivent être en dessous des 3% du PIB. Le président élu français a prévu dans son programme une réduction des dépenses publiques de 60 milliards d'euros en cinq ans, passant entre autres par la suppression de 120.000 postes de fonctionnaires.

    Macron entend promouvoir des investissements

    Mais il a dans le même temps appelé l'Europe à se réformer et entend promouvoir des investissements dans l'UE. Les conservateurs et sociaux-démocrates au sein du gouvernement de coalition de la chancelière Angela Merkel paraissent divisés sur l'attitude à adopter face aux projets européens du président élu français.

    Le chef de la diplomatie allemande Sigmar Gabriel, un social-démocrate, milite pour qu'Angela Merkel et son ministre des Finances Wolfgang Schäuble mettent en sourdine leur orthodoxie budgétaire afin de donner une marge de manœuvre à Emmanuel Macron. «J'ai demandé un jour à la chancelière ce qui était plus coûteux, un déficit de 0,5% plus élevé que prévu en France ou Madame Le Pen» présidente, a-t-il dit.