Christian Schoettl suspecté d'abus de confiance
LA JUSTICE sera peut-être amenée à éclairer
cette affaire. Le conseiller général (non inscrit) Christian Schoettl se voit mis en cause pour
« abus de confiance ». Une plainte vient d'être adressée au procureur de la République d'Evry
par l'association les Mains vertes du district. L'organisme, sous tutelle du conseil général,
gère un établissement pour personnes handicapées à Janvry. Objet du litige : les travaux d'aménagement
réalisés pour un montant de 21 000 , voilà quinze mois, dans leurs nouveaux locaux, à la ferme
de la Brosse, propriété de Christian Schoettl. « Le devis ne correspond pas au descriptif des
travaux, dénonce l'association. Ces modifications avaient été exigées par le président de l'association.
» Président qui n'était autre que le maire de Janvry, Christian Schoettl. Ce dernier a été révoqué
par le conseil d'administration le 8 novembre.
Une vengeance ou
un règlement de compte
?
« Nous n'étions au courant de rien, martèle son remplaçant et ancien vice-président, William
Lekien. Nous n'avions aucune raison de ne pas lui faire confiance. Il a profité des Mains vertes
pour faire une plus-value sur sa propriété. Le ravalement de façade n'était pas prévu. Le directeur
a émis des réserves mais que pouvait-il faire face à son président ? »
Le mélange des fonctions
a, il est vrai, de quoi laisser perplexe. « Je me suis posé la question de démissionner de la
présidence, se défend Christian Schoettl. J'ai couru le risque par conviction pour ce projet.
J'étais plutôt un président facilitateur. A aucun moment, je ne suis intervenu. C'est le directeur
qui gérait tout. » Et l'élu de reconnaître simplement avoir imposé le pavage en grès « pour
préserver l'architecture remarquable de la ferme ». Rien d'autre.
Est-ce une vengeance ? Difficile
de ne pas y songer pour le maire de Janvry. « J'ai alerté le département sur des dysfonctionnements
de la direction, confie-t-il. Ils ont contre-attaqué. » Pire, un règlement de comptes orchestré
? Après tout, Christian Schoettl a bâti sa réputation sur son « intégrité ». Lui le chantre
de la transparence juché sur son cheval blanc a mis au jour différentes affaires (lire ci-contre).
« J'ai mis en difficulté le président et le vice-président du conseil général, ironise l'élu
départemental. Ã?a fait des années qu'ils cherchent à me faire tomber. Alors... »
«
Cette confusion
des genres est
moralement douteuse »
Au conseil général, on
se défend de toute manipulation. « L'association nous a alertés de faits qui peuvent être qualifiés
pénalement, justifie le vice-président PS en charge des solidarités, Jérôme Guedj. Nous avons
saisi le procureur. Il n'est pas sain quand on est président d'association de faire des affaires
avec cette même association. Cette confusion des genres est moralement douteuse. » Et le socialiste
de poursuivre : « Je préfère le faire chuter politiquement que sur de telles histoires ».
Vendredi
soir, Christian Schoettl semblait affecté. « Je ne dors plus, avoue-t-il. C'est abject de faire
croire que je me fais de l'argent sur le dos des handicapés. C'est l'honneur de ma famille qui
est en jeu. Mon honneur d'homme public. » Le dossier est en cours d'examen au parquet d'Evry.