Attaque des Champs-Elysées : Adam D. avait prêté allégeance à Daech dans une lettre

Adam D. n'avait pas de casier judiciaire, mais la Tunisie et Interpol le recherchaient. Par ailleurs, les enquêteurs ont découvert une lettre dans laquelle il dit prêter allégeance à Daech. 

Les perquisitions menées à son domicile dans l'Essonne ont permis de découvrir un «stock d'armes», selon une source proche du dossier.
Les perquisitions menées à son domicile dans l'Essonne ont permis de découvrir un «stock d'armes», selon une source proche du dossier. LP/Nicolas Goinard

    Adam D. faisait l'objet d'un mandat d'arrêt émis par la Tunisie en septembre 2014 pour terrorisme. Il était fiché S pour son radicalisme et les enquêteurs ont découvert une lettre dans laquelle il prête allégeance au chef de l'organisation terroriste Daech. Dans cette lettre-testament destinée à son beau-frère, le suspect affirme avoir joué «double jeu» en constituant un arsenal dans le cadre de son activité de tir sportif en vue de commettre un attentat, a indiqué la source confirmant une information de BFMTV.

    Concernant son mandat d'arrêt, il avait été «repéré dans un appartement où il y avait des armes et des gens proches de la mouvance djihadiste», selon une source proche du dossier. L'assaillant des Champs-Elysées se serait également rendu trois fois à Istanbul (Turquie), en avion, entre janvier et août 2016. Ce père de deux enfants affirmait faire du négoce de bijoux pour justifier ces déplacements dans ce pays connu pour être une voie d'accès privilégiée des djihadistes européens vers la Syrie.

    Selon nos informations, à la demande de la Tunisie, Interpol avait émis une fiche de recherche concernant Adam D. Elle n'est plus active aujourd'hui.



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    Lundi, Adam D. 31 ans, fiché S depuis 2015, n'a fait d'autre victime que lui-même en fonçant contre un véhicule des gendarmes mobiles. Grièvement blessé, l'assaillant a succombé peu après. Des traces de brûlures ont été relevées sur son corps, mais l'on ignore encore les causes précises de la mort, selon une source proche du dossier.

    Si l'attaque n'a pas été revendiquée, ce mode opératoire et ce type de cible sont ceux préconisés par les djihadistes. Deux bonbonnes de gaz fermées, sans dispositif de mise à feu, un fusil Kalashnikov israélien, deux armes de poing et un important stock de munitions ont été retrouvés dans sa voiture.

    Les perquisitions menées à son domicile dans l'Essonne ont permis de découvrir un autre «stock d'armes», selon une source proche du dossier. Neuf étaient enregistrées auprès des autorités, dont trois étaient soumises à une autorisation particulière (deux pistolets et une carabine).