La condamnation d'Eric Zemmour pour ses propos anti-musulmans confirmée en appel

ARCHIVES. Eric Zemmour au tribunal, le 6 novembre 2015, à Paris.
ARCHIVES. Eric Zemmour au tribunal, le 6 novembre 2015, à Paris. AFP / BERTRAND GUAY

    La cour d'appel de Paris a confirmé jeudi la condamnation du journaliste et polémiste Eric Zemmour à 3.000 euros d'amende pour provocation à la haine envers les musulmans, pour des propos qu'il avait tenus au journal italien Corriere Della Sera en octobre 2014.


    En pleine promotion de son livre «Le suicide français» (Albin Michel), Zemmour avait déclaré que les musulmans «ont leur code civil, c'est le Coran», qu'ils «vivent entre eux, dans les banlieues. Les Français ont été obligés de s'en aller» ou encore : «Je pense que nous nous dirigeons vers le chaos. Cette situation de peuple dans le peuple, des musulmans dans le peuple français, nous conduira au chaos et à la guerre civile».

    Face à la polémique, en décembre 2014, la chaîne i>télé avait fini par limoger Eric Zemmour et supprimer sa chronique hebdomadaire.

    Sémantique «guerrière et catastrophiste»


    L'année suivante, en première instance, le tribunal avait considéré qu'à «aucun endroit de l'interview», il n'avait réduit son propos à «une fraction seulement» des musulmans, comme le soutenait le polémiste. Les premiers juges avaient étrillé la «sémantique à la fois guerrière et catastrophiste», qui dénote chez lui «le passage conceptuel d'une réalité probable à une solution à la fois crédible et souhaitable».


    La cour d'appel a confirmé toutes les dispositions du jugement, qui avait également condamné Eric Zemmour à verser des dommages et intérêts à plusieurs associations de lutte contre le racisme.


    Affirmant que la «traduction jurée» de ses propos n'est pas celle qui a été reprise dans la poursuite, son avocat Olivier Pardo a annoncé un pourvoi en cassation.


    Pour rappel, Eric Zemmour a déjà été condamné en 2011 pour provocation à la haine, après avoir déclaré à la télévision que «la plupart des trafiquants sont noirs et arabes, c'est comme ça, c'est un fait».