Une veuve de l’attentat de Trèbes perd ses parents dans les inondations

Martine Mazières était la femme de la première victime du terroriste de Trèbes. Ce nouveau deuil bouleverse son village.

 Les parents de la veuve sont morts noyés dans leur maison à Trèbes, dans la nuit de dimanche à lundi.
Les parents de la veuve sont morts noyés dans leur maison à Trèbes, dans la nuit de dimanche à lundi. AFP/Sylvain Thomas

    Du chagrin et un très fort sentiment d'injustice. Pour Martine Mazières, les inondations meurtrières de l'Aude constituent un nouveau cauchemar. Il y a sept mois, cette femme perdait son mari, Jean, dans des circonstances tragiques. Ce viticulteur était la première victime du sanglant parcours terrorise de Radouane Lakdim qui allait s'achever au Super U de Trèbes. Dans la nuit de dimanche à lundi, les intempéries ont cette fois emporté ses parents, pris au piège de la montée des eaux dans leur pavillon de Trèbes, la ville martyre. «Quand j'ai entendu que la commune était touchée j'ai tout de suite pensé à elle car je savais que ses parents habitaient dans la zone la plus touchée, confie Nathalie, une de ses voisines à Villedubert. Je me disais que ce n'était pas possible que ça la touche encore une fois, eh bien si... Je suis horrifiée.»

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    «Qui aurait pu penser qu'elle soit une nouvelle fois confrontée à un deuil ?»

    Marc Rofès, le maire de Villedubert, très présent aux côtés de Martine Mazières depuis le tragique décès de son mari, a appris la nouvelle hier de la bouche de son homologue de Trèbes. «Je suis naturellement allé lui rendre visite. Elle m'a tout de suite dit qu'elle avait l'impression que le sort s'acharnait contre elle. Ca vient encore s'ajouter à sa peine et on a l'impression de revenir sept mois en arrière», indique l'édile encore mobilisé en ce mardi matin pour gérer les conséquences des inondations dans sa commune. Même si les circonstances ne sont pas les mêmes, c'est une nouvelle mort brutale que Martine Mazières doit affronter. «Je l'ai aperçue lundi matin, elle était enervée car elle n'arrivait pas à avoir de nouvelles de ses parents. A ce moment là, elle était simplement inquiète. Qui aurait pu penser qu'elle soit une nouvelle fois confrontée à un deuil...?», philosophe Monique, une habitante de Villedubert venue proposer son aide à la mairie. «C'est un empilement de morts violentes. On se fait nécessairement du souci mais elle ne sera pas seule pour affronter ce nouveau drame», complète une autre habitante.

    «On sera là pour l'accompagner »

    Très entourée depuis l'attentat, cette mère de trois enfants a trouvé refuge chez des voisins. À Villedubert, la solidarité s'est une nouvelle spontanément mise en place. «On sera là pour l'accompagner, assure Nathalie. C'est une femme forte. Elle fait face avec un courage remarquable. Je ne sais pas comment elle va faire face à cette double peine mais je sais qu'elle a des ressources et peut compter sur le soutien des habitants du village.» Sa famille aussi devrait la rejoindre. Pour l'aider à surmonter cette nouvelle épreuve.