En Essonne, les policiers épuisés par les cadences multiplient les burn-out

Les cycles imposés aux policiers ne leur permettent d’avoir qu’un week-end de repos toutes les six semaines. Du coup, les arrêts de travail se multiplient chez les agents en colère.

Illustration.  L'homme a été interpellé vers cinq heures du matin vendredi, à proximité de la base aérienne 105, à Evreux, une zone militaire sécurisée.
Illustration. L'homme a été interpellé vers cinq heures du matin vendredi, à proximité de la base aérienne 105, à Evreux, une zone militaire sécurisée. (LP)

    Le problème est national mais il touche particulièrement l'Essonne. La Cour de justice de l'union européenne a taclé le rythme de travail imposé dans les commissariats de France. Aujourd'hui, dans la majorité des services de police secours, les agents ne profitent d'un week-end entier de repos qu'une fois toutes les six semaines. Dans un sondage lancé auprès de tous les fonctionnaires, ils ont voté à 90% pour un cycle leur permettant d'être au repos un week-end sur deux. Mais ce nouveau rythme nécessite des renforts supplémentaires. « Le problème, c'est qu'en Essonne presque tous les commissariats sont en sous-effectif et on ne peut pas le mettre en place », commente Claude Carillo du syndicat Alliance.

    Dans le département, l'hôtel de police de Juvisy, qui a bénéficié de renforts après l'agression de quatre agents aux cocktails Molotov en octobre 2016, devrait être le seul à bénéficier de cette réforme à la rentrée. « Dans ceux de Sainte-Geneviève et Arpajon, l'administration a fait miroiter la possibilité de profiter de ces nouveaux cycles mais ça ne devrait pas se faire », regrette Olivier Michelet du syndicat Unité-SGP. Déçus, les policiers affectés aux patrouilles dans ces deux villes ont donc massivement déposé un arrêt de travail (voir ci-contre). « Nos collègues n'en peuvent plus, il faut voir l'impact de ces horaires sur leur vie privée », déplore Claude Carillo d'Alliance.

    Contactée, la préfecture n'a pas pu communiquer en période électorale. Et si au sein de la direction de la police on assure que « rien n'est figé», les syndicats déplorent « le manque de volonté de l'administration. » « Il y a plusieurs milliers de policiers qui sortent d'école chaque année. Il suffirait d'en affecter 200 sur l'Essonne pour faire face à l'urgence », reprend Claude Carillo. En Ile-de-France, selon Unité-SGP, « seuls les commissariats de Juvisy mais aussi de Mantes-la-Jolie, Les Mureaux et Versailles (Yvelines) » feront partie des heureux élus.

    En mars, lors du comité technique avec la préfète et le DDSP, les deux syndicats ont voté contre la mise en place de tout autre cycle que celui appelé 3/2.

    « On demande juste à avoir une vie privée normale »