Mort de Stéphane Paille, «un grand joueur et un bon mec», confie Vincent Guérin

L'ancien attaquant international, qui a joué avec Cantona et Zidane, s'est éteint mardi à l'âge de 52 ans.

Stéphane Paille (à droite) a notamment évolué en 1989 au côté d’Eric Cantona sous le maillot de Montpellier.
Stéphane Paille (à droite) a notamment évolué en 1989 au côté d’Eric Cantona sous le maillot de Montpellier. PRESSE SPORTS/LECOQ

    C'était le grand espoir du foot français, élu par ses pairs meilleur joueur de l'année 1988 alors qu'il n'avait que 23 ans. Stéphane Paille est mort mardi matin, le jour de ses 52 ans, à l'hôpital de la Croix-Rousse, à Lyon. Il avait été opéré trois semaines plus tôt d'un cancer avant d'être victime, la semaine passée, d'une hémorragie interne.

    Sa vie aura pris la forme d'une ascension foudroyante suivie d'une longue descente. Il avait tous les atouts pour réussir une grande carrière. Mais son addiction à la boisson les lui aura lentement ôtés. Ce n'est pas un hasard s'il ne compte que huit sélections en équipe de France A. Sur la fin, Paille ne ressemblait que de loin à l'attaquant longiligne, belle gueule et grand talent, qu'il était à la fin des années 1980.

    Une après-carrière chaotique

    Formé à Sochaux, Paille a fait partie de la belle génération des Lionceaux (Franck Sauzée, Franck Silvestre ou Gilles Rousset, notamment) qui a fait remonter le club en L1. En parallèle, il sera champion d'Europe 1988 avec l'équipe de France Espoirs en composant un duo détonnant avec Eric Cantona. Louis Nicollin enrôlera ensuite les deux hommes dans son club de Montpellier mais sans grande réussite. Puis Paille visitera de nombreux clubs (Bordeaux, Porto, Caen, Lyon, le Servette de Genève, Mulhouse et Heart of Midlothian en Ecosse) où il laissera l'image d'un homme attachant, gentil mais, hélas, incapable de dribbler son addiction.

    Son après-carrière a été également chaotique. Il est devenu entraîneur mais dans des clubs moins prestigieux que ceux qui ont jalonné sa carrière de joueur. En Espagne, Zinédine Zidane, un ami, lui avait permis de devenir superviseur des jeunes du Real Madrid. Quand il parlait du Real, Paille avait le regard qui s'illuminait. Comme un souvenir que tout le foot ne l'avait pas oublié. «C'était une bonne personne, confie son ami Mehmed Bazdarevic, ancien partenaire à Sochaux. Il y a trois mois, je lui avais proposé de me suivre dans un club et c'est là qu'il m'avait annoncé sa maladie. La vie est injuste.» Vincent Guérin, son coéquipier en Bleu et à Montpellier, se souvient «d'un type toujours enthousiaste. Tout le monde savait que son après-football était compliqué. Mais il ne se plaignait jamais. C'était un grand joueur et un bon mec».