Pourquoi Mario Yepes est dans le collimateur

En utilisant beaucoup ses bras, dans sa façon de défendre, Mario Yepes focalise davantage l'attention des arbitres. De là à imaginer que le Colombien est plus surveillé que d'autres joueurs, il n'y a qu'un tout petit pas...

Pourquoi Mario Yepes est dans le collimateur

    MARIO YEPES est-il jugé comme les autres défenseurs du Championnat de France ?

    Cette saison, la Direction technique de l'arbitrage (DNA) a notamment mis l'accent sur « l'assainissement

    des surfaces de réparation » en envoyant une note aux syndicats des joueurs, des clubs et à

    la Ligue : autrement dit, tout tirage de maillot, poussée de l'adversaire, ceinturage sera sanctionné

    d'un penalty.

    Pour montrer aux arbitres ce qu'elle ne veut plus voir sur les terrains, la DNA

    utilise des montages vidéo à base d'images du Championnat de France. Toutes les cinq journées,

    l'instance dresse un bilan et choisit de nouvelles images. « C'est moi qui les sélectionne,

    en compagnie de Rémy Harrel, mon manager assistant », précise Marc Batta, le responsable de

    la DNA.

    Selon des sources internes au monde de l'arbitrage, Mario Yepes reviendrait fréquemment

    dans ces DVD soumis aux hommes en noir. Les arbitres seraient-ils dès lors conditionnés ? Confidence

    de Mickaël Landreau, hier : « A la fin du match, l'arbitre me dit : "Mais toi, tu connais Mario

    Yepes". Je lui réponds : "Ã?a veut dire que tu ne regardes que lui et pas le reste ?" L'arbitre

    était focalisé sur Mario Yepes. Il avait ça en tête ».

    Changer sa manière

    de défendre

    Un

    arbitre assistant, qui préfère conserver l'anonymat, tempère : « Il n'y a pas de vendetta. Ce

    n'est pas le seul. On voit aussi des images de Jemmali, Cris ou Rozehnal. Yepes est un joueur

    qui utilise beaucoup ses bras. Il est spectaculaire. En juillet dernier, on a beaucoup visionné

    le Troyes-PSG de la saison dernière où on le voyait deux, trois fois en gros plan en train de

    ceinturer son adversaire. »

    L'arbitre international Bruno Coué va même plus loin : « Ses deux

    fautes contre Sochaux sont flagrantes. C'est facile de dire qu'il se sent victime. Il n'y a

    rien de prémédité contre lui. Il n'est pas la cible des arbitres français. Je l'ai par exemple

    arbitré contre Valenciennes (2

    e

    journée) et il a été irréprochable. Il s'est très

    bien tenu. Rien n'est dirigé contre lui. »

    Marc Batta pense à une manoeuvre de déstabilisation

    visant le corps arbitral français : « Aucun montage n'a jamais ciblé un joueur, pas plus Mario

    Yepes qu'un autre. On choisit des images de toutes les équipes. Quand on parle de la protection

    des stratèges, Dhorasoo revient souvent, Ribéry aussi. Si des entraîneurs ou des présidents

    veulent venir voir tous les DVD sur les gestions de surface de réparation, ils sont visibles,

    on n'a rien à cacher. S'il faut à l'avenir travailler sur les images du championnat étranger

    pour éviter les suspicions... »

    Alors pourquoi aucun arbitre n'a-t-il sifflé auparavant ce genre

    de fautes, laissant croire que seul le Colombien est coupable en L 1 ? « J'ai regardé quelques

    matchs des trois premières journées, je n'ai pas vu d'actes répréhensibles, conclut Batta. Ce

    n'est parce qu'on est vigilant qu'on va siffler penalty à chaque petite action. » Reste une

    solution, afin d'éviter toute polémique : que Mario Yepes, réputé pour ces fautes à répétition

    dans les surfaces, change sa manière de défendre.