Versailles : soupçonné de viol pendant six ans, il est finalement relaxé

Illustration. Le tribunal correctionnel de Versailles a suivi la plaidoirie de l’avocat du prévenu en ordonnant la relaxe.
Illustration. Le tribunal correctionnel de Versailles a suivi la plaidoirie de l’avocat du prévenu en ordonnant la relaxe. (LP/Olivier Boitet.)

    Près de six ans après sa mise en examen, un homme âgé de 60 ans a été relaxé, jeudi soir, par le tribunal correctionnel de Versailles (Yvelines). La justice reprochait à «Momo», son surnom, d'avoir abusé d'une handicapée mentale quinquagénaire en avril 2011, dans la cité royale.

    L'affaire commence le 21 avril de cette année-là, lorsqu'une femme qui travaille dans un établissement d'aide par le travail pousse la porte du commissariat et raconte qu'elle a été violée par un inconnu. Selon ses dires, vers 6 heures le matin-même, un homme, qu'elle voyait tous les jours attablé au restaurant McDonald's des arcades, l'aurait traînée de force dans un coin tranquille avant de la déshabiller puis de la violer.

    «Il souffre de problèmes d'érection»

    Quelques minutes après la fin de son récit, les policiers retournent rapidement sur place et trouvent sans problème «Momo», un éboueur qui n'a pas bougé de l'endroit où la femme l'avait laissé. Il est arrêté, placé en garde à vue et mis en examen. Interrogé par le juge d'instruction et confronté à la victime, il raconte alors sa version des faits. Il affirme qu'il a rencontré cette femme la veille, non loin des arrêts de bus. Ils ont sympathisé, se sont embrassés avant de se donner rendez-vous, le lendemain, tôt dans la matinée, afin de passer un moment ensemble.

    «Mon client assure qu'il ne s'était pas rendu compte du handicap de cette femme, explique Me Antoine Fabre, son avocat, et qu'elle était d'accord pour partager une relation sexuelle avec lui». Mais surtout «Momo» assure que la version du viol ne tient pas et pour cause : il souffre de problèmes d'érection. Une expertise médicale le confirmera.

    La victime, elle, est jugée fragile mais fiable, par l'expert psychiatre. Souffrant de problèmes cognitifs, elle a été très traumatisée par cette expérience. Le juge d'instruction a d'abord requis un non-lieu, qui fut ensuite infirmé par la cour d'appel à la demande de l'avocat de la quinquagénaire. Lors du procès jeudi, chacun est resté sur sa version. Le procureur a requis une peine de quatre ans de prison dont un ferme, mais la défense a démontré que le récit de la victime était parsemé de trop d'incohérences, ce qui a débouché sur la relaxe du prévenu.