Gargenville : l’affaire de pédophilie secoue la ville

Certains habitants ont peur, d’autres, sur les réseaux sociaux, appellent au lynchage du pédophile présumé.

 Illustration. Sur les réseaux sociaux, certains appellent au lynchage du suspect.
Illustration. Sur les réseaux sociaux, certains appellent au lynchage du suspect. LP/M.G.

    Qui est-il? Où vit-il? Depuis quelques jours, Gargenville (Yvelines) vit au rythme de ces questions après l'interpellation, le 18 juillet, d'un jeune homme soupçonné de pédophilie.

    L'homme avait été placé en garde à vue après des plaintes pour viols et agressions sexuelles perpétrées dans le Nord et le sud de la France. Il a, depuis, été remis en liberté sous contrôle judiciaire. Lors de la perquisition menée au domicile de son compagnon (qui a été entendu et totalement innocenté) à Gargenville, où il vivait depuis quelques mois, les fonctionnaires ont mis la main sur 400 vidéos pédopornographiques mettant en scène des viols sur des enfants âgés de 2 ans à 10 ans.

    Ce facteur de 26 ans est, depuis, au centre des conversations. Selon certaines sources, il serait revenu vivre chez cet homme, séparé de son épouse et père de plusieurs enfants. « J'ai reçu en mairie les visites de plusieurs parents inquiets, explique le maire Jean Lemaire (SE) qui a découvert cette affaire dans la presse. De mon côté, je n'ai aucune preuve qu'il soit retourné vivre ici. »

    Pourtant, très vite, les habitants ont réussi à savoir chez qui était logé le criminel présumé. Il s'agit d'un petit pavillon tranquille, situé… juste en face d'un établissement scolaire. Une coïncidence qui a alimenté encore plus l'inquiétude de certains parents.

    Craignant des actes de représailles ou des débordements, l'élu a demandé à son policier municipal de patrouiller régulièrement devant le pavillon en question.

    L'inquiétude du premier magistrat de la ville n'est peut-être pas exagérée. Sur les réseaux sociaux, l'annonce de son interpellation puis de sa libération sous contrôle judiciaire a déchaîné les internautes.

    Certains ont appelé au lynchage, à une « battue dans Gargenville », d'autres au viol de l'agresseur, tous rivalisant d'imagination pour « lui faire passer ses pulsions », comme l'écrit d'un d'entre eux. Un autre, sur Facebook, a cru bon de diffuser sa photo, au mépris de la présomption d'innocence ou du droit à l'image.

    Le Parquet de Versailles a fait appel de la décision du juge des libertés. La décision est désormais dans les mains de la chambre d'instruction qui doit statuer dans moins de deux mois.