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Affaire Mia : Rémy Daillet mis en examen pour «complicité d'enlèvement de mineur»

Expulsé de Malaisie, l'ex-cadre du MoDem, adepte de théories complotistes, est soupçonné d'avoir été impliqué dans l'enlèvement de la petite fille. Il a été placé en détention provisoire et sera incarcéré à Strasbourg.

À Nancy

Soupçonné d'être impliqué dans l'enlèvement de la petite Mia, 8 ans, en avril dernier dans les Vosges, Rémy Daillet a été mis en examen mercredi par un juge d'instruction.

À l'issue de son interrogatoire, le procureur de Nancy, François Pérain, a déclaré que cette figure des milieux complotistes « apparaît comme l'organisateur d'un mouvement appelé “Le Renversement”. Dans ce cadre, il promeut l'idée selon laquelle il convient de mener des actions visant à restituer à leurs parents des enfants pourtant régulièrement placés. En ce qui concerne l'enlèvement de Mia, il résulte des déclarations de personnes mises en examen que Rémy Daillet-Wiemann avait donné des instructions en vue de l'organisation de cet enlèvement. »

Placé en détention provisoire

Le procureur de Nancy a indiqué que trois mis en examen le désignent comme celui qui aurait versé la somme de 3000 euros pour financer l'opération, baptisée « Lima ». Rémy Daillet a été placé en détention provisoire mercredi dans la soirée. «Il y a des éléments graves qui vous mettent en cause» et «le risque de fuite est particulièrement élevé», lui a lancé le juge des libertés et de la détention (JLD), Eric Bocciarelli, pour justifier sa décision de le placer sous écrou, conformément aux réquisitions du parquet. Il sera incarcéré à Strasbourg, a précisé le magistrat.

«Il est clairement établi que cette enfant a été retirée à sa maman car elle faisait l'école à la maison», a déclaré Rémy Daillet lors du débat devant le JLD. Mais «je n'ai jamais dit: 'allez kidnapper un enfant'», a-t-il toutefois insisté, disant désormais penser à «une candidature à la présidence de la République» pour remédier aux «défaillances de l'État». Âgé de 54 ans, cet ancien cadre du MoDem de Haute-Garonne, exclu du parti en 2010, risquerait jusqu'à vingt ans d'emprisonnement pour les faits d'enlèvement de mineur et d'association de malfaiteurs. Il était arrivé le matin même à l'aéroport de Roissy, accompagné de sa femme et de ses trois enfants.

Rémy Daillet et sa famille ont été arrêtés en mai dernier sur l'archipel de Langkawi, en Malaisie, où ils résidaient depuis plusieurs années. Leur retour en France avait été interrompu, dimanche dernier, lors d'une escale à Singapour où la compagne de Rémy Daillet, enceinte, a dû être hospitalisée. Cette dernière, non poursuivie dans cette affaire, ainsi que leurs trois enfants, âgés de 17, 9 et 2 ans, auraient été placés en lieu sûr.

À VOIR AUSSI - Le procureur de Nancy présente le profil des suspects impliqués dans l'enlèvement de Mia

Dix personnes mises en examen

L'avocat de Rémy Daillet, Me Jean-Christophe Basson-Larbi, a pris la parole devant le tribunal afin d'évoquer l'état d'esprit de son client, « heureux de pouvoir mettre fin à l'emballement médiatique et judiciaire dont il fait l'objet ». Il regrette que son client soit mis en cause « simplement parce que les ravisseurs ont dit s'inscrire dans la mouvance politique de Rémy Daillet ». Dans cette affaire, dix personnes au total, dont la mère de la fillette, avaient déjà été mises en examen. Sept d'entre elles avaient été placées en détention provisoire.

La petite Mia Montemaggi résidait chez sa grand-mère maternelle lorsqu'elle a été enlevée, le 13 avril, par plusieurs hommes, à la demande de sa mère qui n'avait plus l'autorisation de la voir seule. La mère et la fillette avaient été retrouvées cinq jours plus tard en Suisse dans un squat de la commune de Sainte-Croix. Dans une vidéo mise en ligne après l'enlèvement, Rémy Daillet avait tenté de se justifier sans évoquer nommément Mia. « Il ne s'agit pas d'un enlèvement, mais d'une restitution d'un enfant à sa famille. (…) C'est l'État qui commet des enlèvements par milliers. »

L'homme s'est fait connaître via des vidéos postées sur la plateforme Odysee, connue pour être peu regardante sur les questions de complotisme et de fake-news. Il y invitait à un coup d'État populaire ou évoquait son opposition aux vaccins contre le coronavirus, aux masques, au réseau 5G, etc.


À VOIR AUSSI - «Elle n'a pas fait le bon choix, elle le sait», confie l'avocat de Lola Montemaggi après l'enlèvement de Mia

Affaire Mia : Rémy Daillet mis en examen pour «complicité d'enlèvement de mineur»

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171 commentaires
  • Gasgas

    le

    Encore un pied nickelés jaune qui se croyait intouchable à l'autre bout du monde...

  • Noemie Albert

    le

    si j'ai bien lu, voila un homme, fls d'un député et lui-même ancien du Modem, qui est candidat possible à la Présidentielle.
    Il est "soupçonné" d'avoir donné 3.000 euros à un groupe qui a ramené une petite fille chez sa mère.
    Le pays où il vit l'a expulsé et la France l'a cueilli dès sa descente d'avion....
    .
    J'ai plusieurs questions :
    - qui est le père de la petite fille ?
    - quels étaient les motifs pour enlever cette petite à sa mère ?
    - Pourquoi est-il allé en Malaisie ?
    - L'inculpation "d'enlèvement de mineur et d'association de malfaiteurs" résistera-t-elle au simple bon sens ?
    - Sa candidature à la Présidentielle est-elle prise au sérieux ?
    - Est-ce cette candidature qui fait peur ?
    - Le Pouvoir est-il tellement aux abois qu'il se mouille dans ce genre de pantalonnade ???
    - Si on ne peut pas l'accuser d'enlèvement (car il n'était pas ici) jusqu'où vont-ils pousser le ridicule ?
    Merci de me rassurer ...

  • Pepe83

    le

    Bref un autre opposant politique en prison.
    Sous prétexte qu'il a enlevé.. sa propre fille.
    Bien évidemment c'est un complotiste d'extrême droite. D'ailleurs c'est pour ça qu'il a fait toute sa carrière politique au Modem.

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