Levée des 1000 spectateurs: les voyants seraient plutôt au vert

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FOOTBALLLevée des 1000 spectateurs: les voyants seraient plutôt au vert

Le Conseil fédéral dira ce mercredi s’il assouplit les règles sanitaires en vigueur, un enjeu capital pour l’avenir du professionnalisme en Suisse. L’important travail de lobbying effectué depuis plusieurs semaines paiera-t-il?

Nicolas Jacquier
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Nicolas Jacquier
Des joueurs perdus dans un stade quasi vide, ici le Servettien Stevanovic bottant un corner contre Sion. Les clubs suisses sauront mercredi s’ils pourront accueillir davantage de spectateurs dès la rentrée.

Des joueurs perdus dans un stade quasi vide, ici le Servettien Stevanovic bottant un corner contre Sion. Les clubs suisses sauront mercredi s’ils pourront accueillir davantage de spectateurs dès la rentrée.

Eric Lafargue

A l’instar de toutes les disciplines sportives, le football suisse retient son souffle. Ce mercredi s’annonce décisif pour l’avenir du sport professionnel dans notre pays. On saura en effet ce 12 août si le Conseil fédéral assouplit l’interdiction des rassemblements de plus de 1000 personnes, prononce le statu quo ou, pire encore, durcit les mesures de protection sanitaires. Promulguée le 28 février dernier pour une durée initiale de deux semaines, l’actuelle situation doit demeurer en vigueur jusqu’au 31 août.

Port du masque et interdiction des fans visiteurs

Si le pronostic s’avère toujours délicat en pareille circonstance, surtout en regard des enjeux économiques que représente une telle décision, plusieurs indices laissent à penser que l’on se dirigerait plutôt vers une levée partielle de la limite des 1000 personnes.

Aux yeux de certains observateurs généralement bien informés, le Conseil fédéral serait prêt à valider le protocole sanitaire présenté par la Swiss Football League, lequel prévoit notamment le port systématique du masque dans les stades, une meilleure traçabilité des spectateurs présents, la suppression des places debout ainsi que l’interdiction des supporters visiteurs. Dans le concept développé par la SFL, le taux de remplissage pourrait avoisiner le 50% de la capacité des différents stades, soit par exemple 15’000 spectateurs à la Praille ou au Wankdorf, 9’500 à Saint-Gall, 7000 à Tourbillon, etc.

Alors même que certains experts prônent à l’inverse un durcissement des mesures, à l’image de Martin Ackermann, nouveau chef de la task-force Covid-19 auprès de la Confédération, souhaitant la limitation des rassemblements à 100 personnes afin de lutter contre l’arrivée redoutée d’une deuxième vague, les dirigeants du football suisse, tout comme le hockey sur glace avec les responsables duquel ils collaborent étroitement, défendent l’idée d’une ouverture des stades et des patinoires.

«Nous avons désormais l’expérience de ce que nous pouvons faire différemment et mieux»

Claudius Schäfer, CEO de la Swiss Football League

«Il y a beaucoup de signaux qui penchent en notre faveur, estimait ainsi en début de semaine Claudius Schäfer, CEO de la SFL, répondant à nos confrères de Keystone-ATS. Nous partons de l’idée que la limite des 1000 personnes sera assouplie. Nous avons désormais l’expérience de ce que nous pouvons faire différemment et mieux.» Voici plusieurs semaines déjà que les principales fédérations sportives du pays mènent un véritable travail de lobbying auprès des autorités politiques, trouvant en Daniel Koch, l’ancien «Monsieur Covid-19» du Conseil fédéral, le porteur de leurs revendications.

Roulant désormais notamment pour le compte des hockeyeurs du CP Berne, M. Koch estime aujourd’hui «erroné» de s'en tenir à une politique d’interdictions». Dans les colonnes du Blick, il a invoqué le bien-être de la population. «Lorsque tout le temps dévolu au loisir est gaspillé, a-t-il martelé, les gens ne sont pas bien. Il est important de tout faire pour éviter une deuxième vague. Et je suis convaincu que si nous nous contentons de mettre des interdictions, nous n’y arriverons pas.»

Lausanne a lancé sa campagne d’abonnements

Son appel sera-t-il suffisant pour remporter une bataille jugée capitale? A la veille du verdict, les clubs restent suspendus à la décision des sept sages. Tous sont conscients de la gravité du moment et de ce qui est en train de se tramer à Berne, dans les arcanes du pouvoir et jusqu’à son sommet. Au sein même du gouvernement, les avis seraient partagés. Alors qu’Alain Berset souhaiterait repousser l’entrée en vigueur de la future réglementation au 1er octobre voire à plus tard, plusieurs de ses collègues aimeraient que celle-ci soit appliquée dès le 1er septembre, soit avant le coup d’envoi de la prochaine saison de football et de hockey.

«Suivant les annonces du Conseil fédéral, reconnaît Vincent Steinmann, directeur administratif du LS, je ne sais pas comment le football suisse pourrait entamer une saison complète sans davantage que la présence de 1000 spectateurs. Cela pourrait vite devenir très compliqué. On a besoin du public.»

A cet égard, le néo-promu vaudois a lancé ce lundi sa campagne d’abonnements pour l’exercice 2020-2021, espérant pouvoir accueillir au moins 6000 spectateurs à la Tuilière, après le «transfert» de stade et l’abandon de la Pontaise en novembre. On pourrait presque y voir un indice supplémentaire…

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