Homère, ce féministe !

Hélène, Andromaque, Nausicaa... Andrea Marcolongo, auteure de « La Langue géniale », évoque la profonde modernité des femmes de l'« Iliade » et de l'« Odyssée ».

Par Andrea Marcolongo (traduit par Anna Pia Filotico)

S’abonner sans engagement

Forte. Nausicaa, jeune princesse phéacienne, aide le naufragé Ulysse à rentrer chez lui, fidèle à elle-même et à l’idée qu’elle se fait de l’amour.

Forte. Nausicaa, jeune princesse phéacienne, aide le naufragé Ulysse à rentrer chez lui, fidèle à elle-même et à l’idée qu’elle se fait de l’amour.

© Rue des Archives

Temps de lecture : 6 min

Il nous faudrait Proust, peut-être, pour nous expliquer combien nous sont contemporaines les femmes d'Homère. Car, quand on relit aujourd'hui l'Iliade et l'Odyssée, ce ne sont pas seulement Hélène, Andromaque ou Nausicaa qui renaissent sous nos yeux, mais plutôt ce qu'on pourrait appeler la synchronie du féminin : toutes les femmes qui habitent en nous chaque jour – la fille, la mère, l'épouse, l'amante, l'amie – et que les femmes d'Homère savent incarner à la perfection. Ces femmes, c'est nous. Grâce à Homère, nous pouvons rassembler les fragments épars de notre féminité et redevenir la femme dans sa totalité ancestrale, comme le jour où nous sommes venues au monde.

Dans les poèmes homériques, c'est d'ailleurs la femme qui transforme le héros en être humain, l'ennemi en...

Cet article est réservé aux abonnés. S’identifier
La newsletter culture

Tous les mercredis à 16h

Recevez l’actualité culturelle de la semaine à ne pas manquer ainsi que les Enquêtes, décryptages, portraits, tendances…

Votre adresse email n'est pas valide

Veuillez renseigner votre adresse email

Merci !
Votre inscription a bien été prise en compte avec l'adresse email :

Pour découvrir toutes nos autres newsletters, rendez-vous ici : MonCompte

En vous inscrivant, vous acceptez les conditions générales d’utilisations et notre politique de confidentialité.

Ce service est réservé aux abonnés. S’identifier
Vous ne pouvez plus réagir aux articles suite à la soumission de contributions ne répondant pas à la charte de modération du Point.

0 / 2000

Voir les conditions d'utilisation
Lire la charte de modération

Commentaires (23)

  • acojoc

    Avez-vous lu La Légend dorée des Dieux et des Héros de Mario Meunier ? Tout ce que vous racontez ici dans cet article y est sublimé. C'est sans aucun doute l'un des plus beaux livres jamais écrits sur la mythologie

  • guy bernard

    Bonjour, mon cher RAIPONCE
    je partage tout à fait votre avis sur l'EN qui veut éradiquer de l'enseignement les lettres classiques, mais par choix, je suis latiniste et pas helléniste, ce qui est atypique dans ma famille.
    en fait, je me suis intéressé très tôt à l'histoire, la préhistoire et à l’antiquité, et sans exclusive, ce qui m'a permis d’établir que nous étions face à une culture et à une langue qui avaient de nombreuses racines, négligemment écartées au profit d'une recherche d'identité elle-même discutable.
    le grec n'est donc pas un point de départ, que nous avons été un des derniers à découvrir, mais au contraire le point de convergence d'autres cultures que nous négligeons en lui donnant le sens et l’ordre que nous voulons.
    l'exemple le plus simple est le "connais-toi toi-même", cité par Socrate figurant au fronton du temple de Delphes ; mais cela devient de la philosophie avec Socrate alors que c’était un slogan commercial pour une cité exploitant avec génie l'activité des "pythies", commerce exploité avec succès dans toute la région.
    de plus, le grec a des candeurs : la toison d'or étant une technique d'orpaillage, et même les évangiles dans, par exemple, la multiplication des pains.
    le grec, exclusif, empêche de voir tout le reste, et on a construit le télescope Hubble pour échapper à la luminosité terrestre pour les mêmes raisons.
    bien cdt

  • Rapayouche

    Mais pourquoi faut-il absolument ressembler à l’actuelle génération pour la captiver ? C’est vouloir tordre le passé. Et ça avance à quoi ?