À Caen, j'ai testé le bar à haches

Face au bar surmonté de deux haches, cinq couloirs de cinq mètres grillagés de chaque côté. Au bout, une cible verte et bleue de 50 centimètres de diamètre. Le pied gauche en avant, je lève ma hache légèrement au-dessus de ma tête. Il s'agit plus concrètement d'une hachette de 600 grammes avec un manche de 30 centimètres : un modèle que l'on trouve dans les magasins de bricolage.

« Pas de pouce en arrière », recommande le moniteur. Petit aller-retour du poignet, j'ouvre la main et la hache file en tournoyant vers la cible de vingt centimètres d'épaisseur. La lame de la hache s'enfonce sans problème : le peuplier est un bois tendre qui se rétracte sous l'impact de la lame.

Deuxième lancer : je rate la cible. La hache tombe au sol après avoir heurté une triple protection de tapis, bois et laine de roche. J'enchaîne les lancers. « On devient vite addict  », assure Adrien Picard, 25 ans, fondateur de l'établissement, l'un des premiers bars à lancer de hache en France.

Éthylomètre

Portant le nom du paradis viking, le bar Le Valhalla, qui ouvre ce samedi, est installé sur une zone d'activités près de Caen (Calvados). Il jouxte un magasin de location et vente d'armes à billes créé par le même Adrien Picard en 2015.

Comment passe-t-on de la vente d'armes à feu factices au lancer commercial d'armes blanches ? « Avec l'association Les Lames normandes, j'ai participé durant l'été sur la côte normande au championnat de France de lancer de couteaux . » Une discipline qui rassemble des pratiquants âgés. « L'un d'entre eux a évoqué les bars à haches du Canada où les bûcherons se détendent après leur journée de boulot. J'ai creusé l'idée. »

La sécurité constitue une des priorités de l'établissement : un contrôleur veillera à l'entrée des couloirs de lancer pour éviter toute intrusion. Chaque lanceur devra auparavant souffler dans un éthylomètre avec des règles calquées sur la conduite automobile.