Déclaration du pape sur l'homosexualité : des propos « irresponsables et outranciers »

S'agissant de l'homosexualité, le pape a déclaré dimanche : « Quand cela se manifeste dès l'enfance, il y a beaucoup de choses à faire par la psychiatrie. » Les associations LGBT s'indignent.

Source AFP

C'est lors d'une conférence de presse donnée dans l'avion qui ramenait le pape à Rome que ces propos ont été tenus...

C'est lors d'une conférence de presse donnée dans l'avion qui ramenait le pape à Rome que ces propos ont été tenus...

© GREGORIO BORGIA / POOL / AFP

Temps de lecture : 3 min

Alors que l'Église est sous le feu des projecteurs avec des affaires de pédophilie impliquant des prêtres, une nouvelle déclaration du souverain pontife fait scandale. Le pape François a recommandé ce dimanche le recours à la psychiatrie lorsque des parents constatent des penchants homosexuels dès l'enfance chez leur progéniture, au cours d'une conférence de presse donnée dimanche dans l'avion qui le ramenait d'Irlande à Rome.

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« Je leur dirais premièrement de prier »

Un journaliste lui a demandé ce qu'il dirait à des parents constatant les orientations homosexuelles de leur enfant. « Je leur dirais premièrement de prier, ne pas condamner, dialoguer, comprendre, donner une place au fils ou à la fille », a répondu Jorge Bergoglio.

À lire aussi : Le pape François en fait-il trop ?

Dans le même temps, il a estimé qu'il fallait tenir compte de l'âge des personnes. « Quand cela se manifeste dès l'enfance, il y a beaucoup de choses à faire par la psychiatrie, pour voir comment sont les choses. C'est autre chose quand cela se manifeste après vingt ans », a dit Jorge Bergoglio. « Je ne dirai jamais que le silence est un remède. Ignorer son fils ou sa fille qui a des tendances homosexuelles est un défaut de paternité ou de maternité », a-t-il déclaré.


« Graves et irresponsables »

Ce lundi, Clémence Zamora-Cruz, porte-parole de l'Inter-LGBT a réagi en condamnant ces propos « qui renvoient à l'idée que l'homosexualité est une maladie. Or, s'il y a une maladie, c'est cette homophobie ancrée dans la société qui persécute les personnes LGBT », a-t-elle déclaré à l'Agence France-Presse.


Elle qualifie ces paroles de « choquantes, car elles ciblent les enfants » et rappelle que « des études ont démontré que le risque de suicide était plus élevé que la moyenne chez les jeunes LGBT ». « Graves et irresponsables », ces propos « incitent à la haine des personnes LGBT dans nos sociétés déjà marquées par des niveaux élevés d'homophobie et de transphobie », a également réagi SOS Homophobie sur Twitter.


Les prêtres devraient « être les premiers à bénéficier de soins psychiatriques »

De son côté, Catherine Michaud, présidente de GayLib, mouvement LGBT de centre-droit, qualifie ses mots « d'irresponsables, d'outranciers et d'homophobes », informe le Huffington Post. Elle ajoute : « J'aimerais que le pape François n'utilise pas les homosexuels pour qu'on cesse de parler des prêtres pédophiles. »

L'Association des familles homoparentales (ADFH) s'est elle aussi indignée et déclare dans un communiqué qu'« il est très étonnant d'entendre régulièrement des conseils et des jugements moraux de l'Église » au sein de laquelle « certaines personnes sont incapables de dénoncer des actes pédocriminels commis par des prêtres, qui devraient être les premiers à bénéficier de soins psychiatriques ».

À lire aussi. Les intouchables - François, un pape pour rien ?

Le Huffington Post rappelle que, en 2013, le pape François avait fait preuve d'une ouverture inédite à l'égard des personnes homosexuelles avec sa fameuse formule « qui suis-je pour juger ? », sans pour autant remettre en cause la doctrine de l'Église qualifiant l'homosexualité d'acte « désordonné ».

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Commentaires (72)

  • patachon91

    Que se promener en robe, pour ce type, à l'age de 80 ans, ça mériterait de consulter...

  • patachon91

    Et aucune ne n'a commis autant de méfaits, couverts par la hiérarchie et jusqu'à présent, les quelques clercs sanctionnés auront permis d'épargner ceux qui savaient...

    Mais là aussi, les prises de parole vont s'intensifier...

  • BOCITRON

    Si la consultation d'un psy pour les jeunes enfants s'orientant vers l'homosexualité est tout à fait souhaitable, le psychiatre (laissant penser à une maladie) est hors de question et constitue une erreur de choix dans le vocabulaire.
    Quant aux pédophiles, c'est un tout autre problème qui lui relève de tous les psy et autres spécialistes afin d'être vigoureusement soignés et poursuivis le cas échéant.
    Je n'aurai pas rejeté un enfant homo mais cela m'aurait fait une peine incommensurable sans pour autant m'en sentir responsable ou coupable. Ce n'est qu'un avis de quelqu'un non confronté au problème par ses enfants et petits enfants.

    Je dois bien admettre que cela existe, et de tous temps.
    Pourquoi ne pourrait-on pas être amoureux de quelqu'un du même sexe ? En effet.
    Mais alors il faut en supporter les conséquences et demeurer fidèle à la nature.
    Aider la nature quand il y a défaillance de celle-ci n'est pas la supplanter par dans les conséquences de choix contraire même s'il faut considérer que c'est la nature qui l'aurait voulu ainsi.
    Avis personnel bien sûr.