Couvre-feu : les secteurs concernés réclament des aides massives

Le chef de l'État a promis de nouvelles mesures au secteur de l'hôtellerie-restauration, de la culture et du sport. Les attentes sont immenses.

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Emmanuel Macron à la télévision le 14 octobre 2020.
Emmanuel Macron à la télévision le 14 octobre 2020. © Estelle Ruiz / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP

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« Il y aura des conséquences économiques », a reconnu Emmanuel Macron en annonçant un couvre-feu de 4 à 6 semaines à 21 heures dans 8 métropoles, dont Paris et Lyon. Les restaurants, notamment, seront très impactés dans ces zones qui englobent quelque 20 millions d'habitants sur un pays qui en compte 67 millions. « Il y en aura qui décideront de fermer », a reconnu Emmanuel Macron, leurs coûts fixes étant trop importants pour supporter une ouverture.

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Le président a donc confirmé qu'en plus du chômage partiel pris en charge à 100 % pour l'employeur, ainsi que l'octroi des prêts garantis par l'État, le secteur des hôtels, cafés, restaurants, du sport et de la culture aurait droit au fonds de solidarité renforcé, qui prendra en charge leurs factures (comme le loyer) jusqu'à 10 000 euros ou 60 % de leur perte de chiffres d'affaires pour les entreprises jusqu'à 50 salariés.

Lire aussi Covid-19 : et Macron réinventa la France « métro-boulot-dodo »

Prime de 150 euros

Mais le chef de l'État veut aller plus loin pour les métropoles concernées et l'Ile-de-France. Dès vendredi, il y aura une concertation locale avec tous les métiers concernés, a-t-il expliqué, en promettant « d'améliorer la réponse économique » par des dispositifs supplémentaires, car il ne « veut pas que nos indépendants et nos TPE tombent en faillite à cause de ce couvre-feu ».

Le Premier ministre, Jean Castex, accompagné des ministres de la Santé, Olivier Véran, de l'Intérieur, Gérald Darmanin, de l'Économie, Bruno Le Maire, et du Travail, Élisabeth Borne, doit détailler les nouvelles mesures annoncées par Emmanuel Macron lors d'une conférence de presse à 14 heures, notamment sur le plan économique.

Le principal syndicat du secteur des cafés, hôtels, restaurants et discothèques les attend au tournant. Il réclame depuis des semaines la prise en charge intégrale par la puissance publique des pertes d'exploitation subies pendant le confinement, du 14 mars au 2 juin, ainsi que le coût des loyers. Même renforcé, le fonds de solidarité dans son format actuel est jugé totalement insuffisant face aux dégâts économiques provoqués dans le secteur. « Beaucoup d'entreprises ne sont pas rentrées, ils ont mis trop de verrous, de seuils, de conditions restrictives », dénonce Alain Grégoire, président de l'Umih (Union des métiers et des industries de l'hôtellerie) de la région Auvergne-Rhône-Alpes et interlocuteur régulier du ministère de l'Économie et des Finances. « Dès que la baisse du chiffre d'affaires est supérieure à 50 %, c'est lié au Covid. » Le représentant de ce secteur, qui revendique 150 000 entreprises, essentiellement des petites, et 1 million d'emplois, demande enfin une exonération totale des charges sociales, et ce, jusqu'à la fin de l'épidémie. « On a l'espoir que le gouvernement prenne enfin en compte le désarroi économique de nos PME-TPE, à moins qu'il ne veuille leur mort programmée », lâche-t-il.

En ce qui concerne la lutte contre la précarité, le président a refusé toute hausse permanente des minima sociaux, mais il a annoncé une prime de 150 euros pour les ménages les plus modestes, bénéficiant du RSA et des allocations logement, avec un chèque supplémentaire de 100 euros par enfant. Une aide de près d'un milliard d'euros qui ressemble à ce qui avait été consenti pendant le confinement, mais élargie.

À voir si ces aides seront suffisantes pour apaiser les plaies de ce couvre-feu de 4 à 6 semaines.

Le chef de l'État n'a, en revanche, pas incité les entreprises qui le peuvent à passer leurs salariés en télétravail à 100 %. Une réunion de suivi du protocole sanitaire applicable dans les entreprises devait avoir lieu jeudi 15 octobre dans la matinée au ministère du Travail avec les organisations patronales et syndicales. Les partenaires sociaux devaient y discuter de mesures d'adaptation liées aux annonces du président de la République. Mais les entreprises ne veulent pas entendre parler d'un retour à 100 % de télétravail, qui peut aussi avoir ses inconvénientspour les salariés.

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Commentaires (24)

  • dreas

    Quelle est la différence entre une dette à hauteur de 110% du PIB et une à 90. Réponse, ce sont 20 points qui ne changent strictement rien à l'énormité de la somme et dans un cas comme dans l'autre démontrent simplement l'impossibilité de remboursement. On est passé à une économie style bolchévique tout en ayant encore un libre marché largement sous perfusion.

  • trets

    La supplément de dette issue du covid 19 : 420 Milliards d'euros ! (et la crise n'est pas finie)
    le budget de la présidence de la république par an : 100 millions, même si on plaçait le président dans un hôtel, ça ne changerait RIEN !
    il faut éviter la démagogie...

  • Karl Abruti

    Mais enfin, il ne faut pas être naïf, : Par les Impôts !Un jour ils viendront benoitement nous dire : " Ben oui, on ne peut pas faire autrement !"... Ha oui, j'oubliais, il y aura aussi la baisse autoritaire des retraites, ... Là c'est tranquille, on ne verra pas les retraités dans la rue...